plan national d'action pour la conservation du crapaud vert

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I.5. ASPECTS DE LA BIOLOGIE ET DE L’ECOLOGIE RELEVANT DE LA CONSERVATION I.5.1. Le Crapaud vert (Bufo viridis viridis) I.5.1.1. Habitat naturel Le climat Bufo v. viridis est une sous-espèce thermophile, dont la distribution suit à peu près un indice d’aridité de Martone « TI » 5 inférieur à 45 (LAUFER et al. 2003). L’indice de Martone est de 41 pour la Moselle, de 28,3 pour le Bas-Rhin et de 30,5 pour le Haut-Rhin (SANE & DIDIER 2003). Le climat local du nord-est de la France est à forte tendance continentale : précipitations régulières et relativement équilibrées sur l’année et amplitudes thermiques assez marquées. Le paysage Il appartient aujourd’hui en France à un cortège d’espèces de milieux rudéraux ou cultivés. Ces milieux sont en particulier des jachères arides, des jardins, des parcs, des gravières et des anciens sites miniers et même des zones urbaines (bordures de voies ferrées, zones inondables…), jamais de grands massifs forestiers (STÖCK et al. 2008a). L’habitat terrestre Les habitats boisés, sous forme d’îlots, paraissent nécessaires car ce sont un des éléments de l’habitat terrestre du Crapaud vert. En effet, les paysages qu’il occupe sont typiquement des zones agricoles où les terres agricoles alternent avec la forêt (NECAS et al. 1997). Dans un contexte de cultures intensives, les bosquets constituent son habitat estival (BECKMANN et al. 2003). Il évite généralement les strates herbacées et arbustives denses (VENCES et al. 2003). 5 moyennes TI = mm/(°C+10) avec mm = précipitations annuelles moyennes et °C = températures annuelles Plan national d’Action Crapaud vert 26 Cinquième projet - Indice 4 DREAL Lorraine - BIOTOPE. Mars 2011
L’habitat aquatique Le Crapaud vert se reproduit toujours ou presque dans des points d’eau relativement profonds et permanents (eaux stagnantes), dépourvus de végétation aquatique ou faiblement végétalisés, avec une faible lame d’eau sur les berges se réchauffant rapidement au soleil. Il s’agit d’habitats pionniers rapidement colonisés par l’espèce lorsqu’elle est présente. En comparaison du Crapaud calamite (Bufo calamita), le Crapaud vert affectionne des points d’eau relativement plus profonds et plus permanents (LAUFER et al. 2003, LÖTTERS et al. 2003). Il supporte, en effet, mieux la présence de prédateurs aquatiques que le Crapaud calamite. Le Crapaud vert paraît peu exigeant en ce qui concerne la qualité physico-chimique des sites de reproduction, en particulier en zone d’agriculture intensive (BECKMANN et al. 2003). La dureté totale de l’eau des sites de ponte (de 0 à 32 °Fh) est habituellement supérieure à celle des sites de ponte du Crapaud calamite (de 0 à 11 °Fh). Ces éléments peuvent expliquer comment ces deux espèces écologiquement très proches ayant des besoins similaires peuvent cohabiter dans certaines situations sans compétition entre les 2 espèces pour l’occupation du territoire. En résumé, le Crapaud vert recherche des habitats « jeunes » en terme de succession écologique, avec des sols nus et des plans d’eau bien exposés et relativement permanents. Il colonise rapidement de nouveaux habitats disponibles. Le biotope originel Le biotope originel de ces populations devait sans doute être constitué par le lit majeur de rivière et les zones inondables. La capacité d'un cours d'eau à changer d'aspect est appelée « dynamique fluviale ». Autrefois, la dynamique fluviale générait constamment des milieux pionniers : les berges et les bancs de sables et de graviers étaient régulièrement déplacés par les crues. Aujourd'hui, les berges des rivières sont stabilisées par divers aménagements. Depuis la disparition de la dynamique fluviale naturelle, les plans d’eau à caractère pionnier n’apparaissent pratiquement plus que suite à une intervention artificielle, comme dans les zones d’extraction. Plan national d’Action Crapaud vert 27 Cinquième projet - Indice 4 DREAL Lorraine - BIOTOPE. Mars 2011
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