Voyage sous la terre - Groupe E
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1O 1to1energy<strong>la</strong>nd<br />
Renouve<strong>la</strong>ble<br />
Géothermie: une énergie durable<br />
puisée dans le sol<br />
Source d’énergie quasiment infinie, <strong>la</strong> géothermie permet de produire chaleur<br />
et électricité à tout moment, sans polluer ni émettre de CO2. Les différentes<br />
températures souterraines offrent en outre des utilisations variées.<br />
Plus on creuse, plus <strong>la</strong> température <strong>sous</strong> <strong>la</strong><br />
surface de <strong>la</strong> Terre augmente (entre 30 et 40°C<br />
par kilomètre). Autrement dit, une source<br />
d’énergie quasiment inépuisable gît <strong>sous</strong> nos<br />
pieds <strong>sous</strong> forme de chaleur. Ses avantages<br />
sont évidents: <strong>la</strong> chaleur <strong>terre</strong>stre, ou géothermie,<br />
est disponible en permanence puisqu’elle<br />
ne dépend ni de <strong>la</strong> météo ni des saisons. Elle<br />
est également respectueuse de l’environnement<br />
dans <strong>la</strong> mesure où elle n’entraîne aucune<br />
combustion et donc aucune émission de CO 2<br />
nocive pour le climat.<br />
«En Suisse, <strong>la</strong> géothermie à faible profondeur<br />
est principalement exploitée à des fins de chauffage<br />
et de refroidissement, explique Gunter Siddiqi,<br />
responsable du domaine Géothermie à<br />
l’Office fédéral de l’énergie (OFEN). L’utilisation<br />
de sondes géothermiques depuis 1990 est<br />
une véritable réussite». Au cours des deux dernières<br />
décennies, fabricants et chercheurs ont<br />
rassemblé de nombreuses données d’expérience<br />
et optimisé les procédés en continu.<br />
Chauffage et refroidissement<br />
«On construit aujourd’hui en Suisse de nombreuses<br />
maisons individuelles chauffées avec<br />
une sonde géothermique couplée à une pompe<br />
à chaleur», précise Gunter Siddiqi. Pour les bâtiments<br />
de grande taille et les complexes industriels,<br />
des champs de sondes permettent de<br />
produire <strong>la</strong> chaleur ou le froid nécessaires.<br />
Ainsi, les exploitants ne sont plus dépendants<br />
des énergies fossiles (pétrole, gaz naturel), ni<br />
des sources d’énergie renouve<strong>la</strong>bles fluctuant<br />
selon les saisons (so<strong>la</strong>ire, éolien).<br />
De <strong>la</strong> chaleur à l’électricité<br />
En Suisse, <strong>la</strong> géothermie profonde en est encore<br />
à ses débuts. Pour trouver de l’eau très chaude,<br />
il faut forer jusqu’à quatre ou cinq kilomètres<br />
de profondeur. «A partir de 130°C, il est possible<br />
d’utiliser cette eau pour produire de<br />
l’électricité avec des turbines à vapeur», explique<br />
François-David Vuataz, chargé d’enseignement<br />
et col<strong>la</strong>borateur scientifique au<br />
Centre d’hydrogéologie et de géothermie de<br />
l’Université de Neuchâtel. Si cette méthode est<br />
déjà éprouvée, elle est presque exclusivement<br />
utilisée dans les pays où l’on trouve de l’eau<br />
chaude plus proche de <strong>la</strong> surface, comme en<br />
Italie, en Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde ou en Is<strong>la</strong>nde.<br />
François-David Vuataz accompagne en Suisse<br />
différents projets-pilotes visant <strong>la</strong> construction<br />
d’une centrale géothermique: «Le principal<br />
défi réside dans les coûts engendrés par <strong>la</strong> recherche<br />
de sites adaptés.» Un forage à de telles<br />
profondeurs peut en effet coûter jusqu’à 30<br />
millions de CHF et ne garantit pas <strong>la</strong> localisation<br />
d’un site contenant de l’eau pouvant circuler,<br />
autrement dit présentant un <strong>sous</strong>-sol<br />
fracturé et/ou poreux. Avant de forer, les chercheurs<br />
et les entreprises d’électricité tentent<br />
d’obtenir une image aussi précise que possible<br />
du <strong>sous</strong>-sol en y envoyant des ondes sonores ou<br />
en utilisant des trous de forage déjà existants,<br />
creusés dans le cadre d’une recherche de pétrole.<br />
«En Suisse, on ne recense que dix trous<br />
de forage de plus de 3000 mètres de profondeur»,<br />
tempère François-David Vuataz.<br />
Une source d’énergie inépuisable<br />
Pour Gunter Siddiqi, «le potentiel théorique est<br />
quasiment infini». La Confédération é<strong>la</strong>bore<br />
d’ailleurs déjà des projets concrets: «Nous voulons<br />
créer des conditions-cadres permettant<br />
d’ici 2050 de produire cinq térawattheures<br />
d’électricité dans des centrales géothermiques,<br />
ce qui équivaut à <strong>la</strong> capacité d’une petite centrale<br />
nucléaire.» A cet effet, elle entend mettre à disposition<br />
les moyens correspondants et, en col<strong>la</strong>boration<br />
avec les producteurs d’électricité,<br />
soutenir les projets les plus prometteurs <strong>sous</strong> <strong>la</strong><br />
forme d’une participation aux risques lors des<br />
forages. En Suisse, les projets <strong>la</strong>ncés à St-Gall et<br />
à Lavey-les-Bains sont bien avancés et devraient<br />
prochainement donner lieu à des forages à<br />
grande profondeur. D’autres projets sont en préparation<br />
(Eclépens par ex.). «La géothermie<br />
constitue une étape importante pour notre avenir<br />
énergétique», assure Gunter Siddiqi.