Catalogue 23 - LIBRAIRIE BENOIT FORGEOT

Défense et illustration de la nouvelle Ortografe/
20 PELETIER DU MANS (Jacques). Dialogue/ de/ l’Ortografe/ e Prononciation Françoese/,
departì an deus liure/s par Iacque/s Pe/le/tier du Mans. Moins e meilhevr.
A Poitiers, par Ian e Enguilbert de/ Marnef, a l’anseigne/ du Pelican, 1550.
Petit in-8 de (8) ff., 216 pp. : maroquin tête-de-nègre janséniste, dos à nerfs, coupes filetées or, dentelle
intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures (Chambolle-Duru). 16’000 €
Édition originale, “d’une impression et présentation typographique remarquablement soignées” (Nina Catach).
Elle est dédiée À tresillustre/ Princesse/, Iane/ de/ Navarre/, Duchesse/ de/ Vandòsme/.
Une des raretés littéraires du XVI e siècle et manifeste pour une réforme phonétique de l’orthographe.
L’ouvrage est rédigé sous la forme d’un dialogue entre l’auteur, Théodore de Bèze, Jean Martin – le traducteur en
français du Songe de Poliphile – et Denis Sauvage. Il s’ouvre par l’Apologie de Louis Meigret, “où, d’une façon
franche et ouverte, il discute avec celui-ci, tout en lui donnant son appui total sur le fond, de certains points
douteux ou confus de sa réforme” (Catach). Meigret n’osait en particulier rien innover en ce qui concerne
le u voyelle et le u consonne. Peletier choisit une position intermédiaire : il adopte la distinction entre u et v
seulement à l’initiale du mot, u continuant à noter u et v à l’intérieur.
La question de la réforme de l’orthographe a occupé la plupart des écrivains et des imprimeurs au milieu du
XVI e siècle ; “Ce fut une belle guerre qu’on entreprit lors contre l’ignorance, dont j’attribue l’avant-garde à Scève,
Bèze et Peletier ; ou si vous le voulez autrement, ce furent les avant-coureurs des autres poètes” (Etienne Pasquier,
Les Recherches de la France, VI, 7).
Membre de la Pléiade, Jacques Peletier du Mans était un proche de Ronsard. C’est dans un de ses ouvrages, Les
Œuvres poétiques de 1547, que Ronsard publia sa première pièce.