Catalogue 23 - LIBRAIRIE BENOIT FORGEOT

48 ROY (Jules). La Guerre d’Algérie. Paris, Julliard, 1960.
In-12, broché. 1’000 €
Édition originale. Elle a paru en septembre 1960, quelques mois après la disparition d’Albert Camus à qui le livre
est précisément dédié.
Exemplaire du service de presse. (Il a été tiré trente exemplaires sur pur fil).
Fameux pamphlet contre la guerre d’Algérie.
Officier de l’armée de l’air, en 1953, au moment de la guerre d’Indochine, Jules Roy avait rompu avec l’armée,
estimant qu’elle s’était déshonorée.
“Mais c’est l’Algérie, son pays natal, qui va l’acculer aux prises de position les plus douloureuses et les plus
dramatiques. Depuis 1954, les “événements” prennent un tour de plus en plus grave, qui confine à la guerre
civile. Après la mort d’Albert Camus en 1960, en qui les intellectuels engagés avaient placé tous leurs espoirs,
Jules Roy entreprend de dénoncer les misères subies par les populations civiles et les monstruosités commises par
l’armée en présence. Il parcourt le pays, d’où il revient avec La Guerre d’Algérie (1960), “long cri déchirant”
lancé à la face des militaires et des politiques, qui bouleversera la France” (Sylvie Lisiecki).
Le livre eut un grand succès ; Jules Roy se mit évidemment à dos ses frères pieds-noirs en se prononçant pour
l’indépendance.
Précieux envoi autographe signé :
A Françoise Sagan, qui entendra, venant de La Guerre d’Algérie, mon cri de douleur et d’espoir,
avec l’affection de Jules Roy.
Écrivain à succès depuis son premier coup d’éclat, Bonjour tristesse en 1954, publiée chez Julliard comme
Jules Roy, Françoise Sagan signa en 1961 le Manifeste des 121, qui appelait à l’insoumission des appelés en
Algérie et au soutien aux nationalistes algériens (manifeste que Jules Roy ne devait pas signer). En représailles,
l’OAS plastiqua le domicile de ses parents le 23 août 1961, attentat qui ne fit heureusement pas de victimes.