Apollo # 4

E
n février, la marque allemande
a célébré le demi-siècle de ce
modèle désirable à l’occasion du
salon Rétromobile. Magnifique
et sensuelle, la Porsche 911 est la
sportive qui a la plus belle histoire. Sa ligne
n’a presque pas changé, elle n’a pratiquement
pas pris une ride. Seules quelques améliorations
sont intervenues au fil des ans, au fil
des générations, il faut bien rester à la mode.
Née en 1963, la Porsche 911 s’est déjà
vendue à près de 900000 exemplaires, de
part le monde, car elle touche tous les pays,
tous les styles d’amoureux automobiles. Le
bolide le plus produit sur terre en somme.
Ferdinand Alexander Porsche, le troisième
du nom car le petit-fils du fondateur de
l’enseigne, en signait les traits dans les
années cinquante, donnant naissance à
un mythe qui allait perdurer. Maniable et
(presque) passe-partout, aujourd’hui encore,
même en temps de récession et d’effort
global, il n’est pas forcément ostentatoire de
rouler en Porsche 911. Elle est rentrée dans
le paysage visuel. Le côté passe-partout de
la « Onze » est très bien décrit par Ferry
Porsche (le deuxième du nom) : « La 911 est
la seule voiture avec laquelle on peut participer
à un safari africain avant de disputer
les 24 heures du Mans, puis se rendre au
théâtre et, enfin, circuler dans les rues de
New York. »
Cette année 2013, le jubilé Porsche 911, est
donc plus que jamais l’occasion de mettre en
valeur sa côte de popularité durable. Autour
d’une grande exposition temporaire au
Musée Porsche, du 4 juin au 29 septembre
2013, de nombreux événements auront lieu
un peu partout dans le monde, comme des
rassemblements de clubs d’amoureux de la
911 ou des courses. Également pour fêter
les 50 ans de la 911, Porsche a dévoilé le
4 juin 2013 une version 50 th Anniversary
Edition. Elle est limitée à 1963 exemplaires
en hommage à l'année de sa présentation.
Bien évidemment, l’histoire de ce modèle est
épatante.
Pour remplacer le célèbre roadster
356, Porsche a décidé de lancer en
septembre 1963 un coupé désirable, avec
quatre places, pas forcément confortables à
l’arrière, ça non plus ça n’a pas changé. C’est
donc au Salon de Francfort que le modèle
apparaît sous le nom type 901, et c’est un an
plus tard qu’il deviendra 911 dès le début de
la production. À noter qu’elle aurait dû se
nommer uniquement Porsche 901 mais c’est
à cause de Peugeot qu’il en fut autrement.
En effet le constructeur automobile français
a déposé l'exclusivité des noms de domaine
automobile de trois chiffres avec un zéro au
milieu. Porsche décide alors le 10 novembre
1964 de remplacer le zéro par le chiffre qui
succède, à savoir le 1. Ainsi naît la 911.
Cette première génération de la 911 fondera
les bases de ce qui ne fera qu’évoluer sans se
perdre dans trop de folies visuelles. Seule la
technologie fera des siennes. Par exemple
l'architecture du moteur est restée la même
jusqu'à présent. Le légendaire 6 cylindres à
plat, disposé en porte-à-faux arrière.
Dès son lancement, le succès est au rendezvous
et la 911 balaie tout sur son passage
en courses automobiles. En 1968, le modèle
proposé gagne ainsi 10 chevaux et atteint
sans effort les 215 km/h, ce qui est pour
l’époque exceptionnel.
C’est en 1973 que la série G voit le jour, la
911 seconde génération. Produite jusqu’en
1989 avec des appuie-tête intégrés et désormais
260 ch, la 911 série G propose alors de
plus imposants pare-chocs, et même parfois
un gros aileron arrière, dit « bec de canard ».
Aussi et surtout, la version cabriolet
débarque en 1983.
En 1988, si le trait et les courbes restent
identiques à l’originale, quelques nouveautés
techniques mettent à l’honneur la type 964,
la troisième génération de la Porsche 911.
Jantes, aileron arrière mobile à commande
électrique, tout se modernise, il faut vivre
avec son temps. Aussi son moteur Boxer
3.6 refroidi par air développant 250 ch (ou
360 ch pour la version Turbo en 1992), elle
tient la route dans la compétition qui fait
rage entre les sportives de haut niveau. Mais,
encore une fois, on se répète, tout en gardant
une apparence vintage.
Vient ensuite la type 993, en 1993, la
quatrième génération, avec boîte de
vitesses à 6 rapports ainsi que de nombreux
perfectionnements électroniques comme
l’antipatinage, sécurité oblige. Puis la 996
en 1997 (cinquième génération), produite
jusqu’en 2005. C’est incontestablement celle
qui s’éloigne le plus du modèle originel. Plus
imposante, les phares ronds disparaissent,
le moteur Boxer est refroidi par eau et non
plus par air, ce qui sème le trouble chez les
puristes. C’est en 2004 avec la sixième génération,
la type 997, que le design réenchante
les fidèles de la 911, tout en proposant des
performances à la pointe de la technologie.
Enfin, en 2011, la 991, qui est la septième
génération du modèle, offre des capacités
de vitesse incroyable. Plus légère que ses
concurrentes, avec moins d’1.4 tonne, elle ne
surenchérit pas côté chevaux mais bat tout
de même les autres grâce à son poids. Malin.
En attendant de découvrir la prochaine 911,
les fans absolus de cette voiture peuvent
redécouvrir l’histoire de l’incontournable
auto, grâce au magnifique album 911x911,
publié par l’Edition Porsche Museum. ■
Par Nikola Derrstroff
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