Interview de Michel Trabelsi, coordinateur du Gypsy Jazz Festival de ...

Interview de Michel Trabelsi, coordinateur du Gypsy Jazz Festival de Nouvelle-Calédonie
Etudiant en première année de Licence Information et Communication à l’Université 3 Paul
Valéry, j’ai pour mission dans le cadre d’un Projet Professionnel Personnalisé, d’interviewer au choix
un professionnel de la communication. Ayant travaillé en tant que bénévole au sein du Gypsy Jazz
Festival de Nouvelle-Calédonie, j’ai décidé de recueillir les propos de Michel Trabelsi, coordinateur de
cet événement qui existe depuis maintenant sept ans. Convié plus d’une fois au sein de l’équipe
organisatrice de ce festival, j’ai vu évolué cet événement d’année en année. Le métier de
coordinateur me passionne et le succès de ce festival m’impressionne. Je fais donc de ce thème ma
priorité. Distancé de 22 000 km, un face à face est impossible mais l’avancé technologique
aujourd’hui par le biais du logiciel « Skype » me le permet. Ainsi, la réalisation d’une interview par
vidéo conférence à la fois au bureau et chez soi est possible. Entretien original et peu courant dans
ce contexte là, je me suis dit « et pourquoi pas ».
L’interview qui va suivre est menée de façon non-directive, elle se compose de questions à la
fois précises, permettant de recueillir des éléments essentiels sur un thème ou sujet particulier, et
ouvertes pour laisser une marge d’expression à l’interviewé. L’interview est réalisée par vidéo
conférence soit de « post to post » (E.mac to Toshiba mini PC), l’interviewé se trouve dans son
bureau domicilié en Nouvelle-Calédonie (à 22 000 km de la France) et l’interviewer (moi-même) je
me trouve dans mon studio domicilié à Montpellier. L’environnement des deux interlocuteurs est
calme, la connexion sur « Skype » est établie à 22h au soir à Montpellier ce qui représente 8h du
matin en Nouvelle-Calédonie, en raison d’un important décalage horaire. L’heure du rendez-vous
ayant été respectée, nous sommes tout deux seuls, les micros fonctionnent ainsi que les visuels, nous
sommes donc prêts et disposés à commencer l’interview.
Nous sommes le Mardi 30 Novembre à 22h00 au soir (Montpellier) soit 8h00 au matin
(Nouvelle-Calédonie), en raison de notre accord lors de la première prise de contact avec le
professionnel trois jours auparavant. L’interview programmée et figurant sur son planning à ce jour,
le professionnel me consacre donc une heure de son temps précieux soit jusqu’à 23h heure locale
(Montpellier) pour clôturer cette interview.
Je suis muni bien évidemment de mon ordinateur qui possède une caméra intégrée, d’un
microphone et d’un enregistrement audio. Dans son usage constaté, ces outils me permettent de
visualiser, d’entendre et d’enregistrer mon interlocuteur. Par le biais du logiciel « Skype » celui-ci
spécifiquement conçu et étudié pour la vidéo conférence, me donne la possibilité de me servir de la
caméra comme appareil photo. C’est donc par son usage détourné et avec l’accord du professionnel
que j’ai avec autorisation, la possibilité de prendre une photo à tout moment afin d’immortaliser ce
moment et d’apporter preuve de cet entretien. L’enregistrement audio dont je dispose, me
permettra de retranscrire l’exactitude du discours porté par l’interviewé. Cet outil m’ait
indispensable car étant seul et en vidéo conférence, être attentionné et à l’écoute de mon
interlocuteur est une preuve de respect et de bon sens.
M’estimant capable de réaliser cet entretien seul, c’est donc seul que j’ai dû organiser et
planifier mon travail. L’ensemble des sujets que je dois aborder ainsi que deux ou trois questions
simples et courantes figurent sous mes yeux. Un stylo est à ma portée pour prendre quelques notes
et cocher les sujets abordés par le professionnel évitant ainsi que l’entretien soit sujet à répétition.
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Interview de Michel Trabelsi, coordinateur du Gypsy Jazz Festival de Nouvelle-Calédonie
« Je supervise de A à Z le Gypsy Jazz Festival »
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Interviewé
Légende :
D.D : Dorian Douyère (étudiant : interviewer)
M.T : Michel Trabelsi (Professionnel : interviewé)
+ : Pause courte
[] : Chevauchement
[ :] : Syllabes soutenues, « appuyées »
Italique : Ton de la phrase
() : Paralangage
D.D (Souriant) : Monsieur Trabelsi, vous m’entendez ?
M.T (Souriant) : Oui…bonjour…
D.D : Bonjour, je m’appelle Dorian Douyère, je suis étudiant en première année de Licence
information et Communication à l’Université Paul Valéry à Montpellier.
M.T : Oui…
D.D : Dans le cadre d’un Projet Professionnel Personnalisé, j’ai pour mission la réalisation d’un
entretien avec un professionnel de la communication. Mon choix s’est porté sur vous car ayant
travaillé à maintes reprise à vos côté en Nouvelle-Calédonie, j’admire votre personne et votre métier
correspond tout à fait aux critères du professionnel recherché pour la réalisation de cette interview.
M.T (Hoche la tête de haut en bas) : Parfait…
D.D : L’entretien que nous allons réaliser est amené à compléter la partie purement théorique
enseignée en méthode de travail au cours du premier semestre de cette première année de Licence
information et communication. Cela nous permet à nous, élèves, de s’initier à la pratique et d’être en
contact directement avec vous, professionnels. Avant de débuter cet entretien, je tiens à préciser
que cela restera dans un cadre pédagogique. Néanmoins, pour m’appuyer sur des éléments
construits et apporter une preuve du travail réalisé, puis-je prendre notes, enregistrer et filmer notre
échange ? Je vous garanti confidentialité et anonymat.
M.T : Non [ :] !!! Je n’y vois pas d’inconvénients.
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D.D : Je vous remercie + donc au cours de cet échange vous êtes bien évidemment libre de répondre
ou pas aux questions qui vous serons posées, de les développer ou de les approfondir à votre guise.
Comme il a été convenu lors de notre première prise de contact il y a trois jours, nous sommes le
Mardi 30 Novembre 2010, il est exactement 8h du matin chez vous soit 22h au soir chez moi, nous
avons donc une heure pour cette interview qui s’achèvera ainsi à 9h chez vous soit 23h chez moi.
M.T : « Ok ».
D.D : Donc, dix minutes avant la fin, je vous résumerez l’ensemble de notre échange et ainsi vous me
direz si vous êtes d’accord avec mon résumé.
M.T: « Ok, on fait comme ça ».
D.D : A présent nous allons pouvoir débuter, avez-vous des questions avant qu’on commence ?
M.T (Souriant) : Non [ :] je suis prêt.
D.D (En rigolant) : Parfait [ :] donc Monsieur Trabelsi vous êtes le coordinateur de l'évènement Gypsy
Jazz Festival, qui existe depuis maintenant 7 ans…
1 DD : Quel est la particularité de ce festival ?
M.T (Remet ses lunettes) : Le Gypsy Jazz Festival est le seul festival dans la zone Pacifique
dédié à la musique de Django Reinhardt et Stéphane Grappelli, avec aussi, bien entendu une
grande place pour la musique tzigane, balkanique, hongroise... ainsi que les nouvelles
sonorités électro Gypsy (Caravan Palace, Loulou Djine, Norig, Zivelli, Gypsy Sound System).
2 D.D : Comment a commencé cette aventure ?
M.T : Le festival a commencé en 2003 avec une série de concerts au Centre Tjibaou et peu à
peu il a trouvé sa place auprès du public calédonien néophyte en se déplaçant jusqu’au site à
l'extérieur à l’Anse Vata. Tout découle d’un travail de fond en invitant des musiciens
manouches ou non manouches curieux de découvrir notre beau pays, malgré la distance (22
000 km) qui nous sépare, au grès des rencontres au festival de Django Reinhardt à Samoi sur
Seine… des liens d’amitiés et de confiance se sont tissés entre l’organisateur lui-même
guitariste (l’interviewé : Michel Trabelsi) et la communauté manouche.
3 D.D : En quoi consiste le métier de coordinateur d’événement ?
M.T (Gentiment) en rigolant : Comme son nom l'indique, je coordonne ce festival, c'est-àdire
que je… le supervise de A jusqu’à Z. Les tâches sont multiples, je dirais que cela consiste
d'une part à trouver les financements divers, telles que les subventions publiques ou privées
par la mise en place de partenariats, de sponsors et de mécènes et par ailleurs il faut prendre
contact avec les groupes et finaliser les contrats.
Par la suite, Il s'agit d'élaborer des stratégies de communication par le biais d'affiches et de
publicité, négocier le séjour des artistes avec l’hôtel, en ce qui concerne l’hébergement, la
nourriture, s'occuper des billets d'avion mais aussi des cachets des musiciens par rapport à
notre budget. (En agitant les mains) Il s’agit également de mettre en valeur le festival au
niveau international avec… la captation du festival par le biais de France O diffusé dans 256
pays, communiqué le plus largement possible par le biais de notre site Internet, Facebook,
My space etc... Cela passe également par la définition et la gestion des pratiques sur le
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terrain (élaboration d'un rétro-planning avant jour J), en passant par le suivi des moyens
matériels, humains et financiers, nécessaires à la réalisation de tout évènement.
Brièvement…je dirais que mon métier consiste en cela.
4 D.D : Je suppose que cela nécessite de compétences particulières, quelles sont-elles ?
M.T : En effet, cela nécessite de compétences particulières qui s'acquièrent au fil du temps
avec des paramètres imprévus et des situations incongrues qu’il faut gérer rapidement avec
calme, sang froid et bon sens.
5 D.D : Comment qualifiez-vous les relations que vous entretenez avec vos collaborateurs ?
M.T : Les collaborateurs sont souvent des passionnés. Ce sont des bénévoles, amis et autres
personnes qui souhaitent que la musique évolue en Calédonie. Cela apporte bien sûr une
satisfaction mais… dans le feu de l’action, on réalise bien souvent à la fin, en visionnant les
films, photos et en plaisantant sur les situations cocasses qui ont eu lieu lors du déroulement
de la manifestation.
6 D.D : Est-ce que cet événement est aujourd’hui entré dans les mœurs du public
calédonien ?
M.T (Enthousiaste) : Oui ! En effet, je pense que les oreilles du public s’affinent d’année en
année, un public qui …d’ailleurs devient connaisseur et exigeant quant à la programmation
des artistes invités.
7 D.D : Cette 7 ème édition s’est achevée il y a quelques jours [M.T : c’est exact], comment cela
s’est il passé ? Votre travail a-t-il porté ces fruits ?
M.T (Avec sérieux) Ah [ :] ! Le bilan aussi bien moral que financier est établi en premier, car
l’argent étant le « nerf de la guerre » (rire)…
D.D (en rigolant) : c’est sûr…
M.T : Pour répondre à votre question je dirais… qu'il est encore trop tôt pour donner des
chiffres mais, les concerts se sont bien passés avec une fréquentation supérieure aux années
précédentes, avec les concerts gratuits en extérieur (bars, restaurants et autres) jusqu'aux
concerts sur le site, réalisés avec des moyens identiques aux concerts internationaux
(matériel de sonorisation éclairage et scène, décor du site) étant prépondérants pour le
confort visuel et la mise en valeur des artistes invités. L’échange avec les musiciens locaux
lors des masters class (violon, guitare) a été enrichissant, les concerts délocalisés (Hienghène,
Lifou, Paita) permettent de toucher un public qui ne peut pas forcément se déplacer à
Nouméa, ainsi nous emmenons le festival directement chez eux.
8 D.D : Pour reprendre une de vos expressions : « lorsqu’une édition s’achève, on repart sur
la prochaine », cela signifie que vous avez déjà une idée sur la prochaine édition ?
M.T (Se rapproche de son écran) : L’année 2010 est une année importante car c’est le
centenaire de la naissance de Django Reinhardt. Par conséquent, cet évènement sera fêté
aussi bien dans le monde entier qu’en Nouvelle-Calédonie avec notamment pour la 8 ème
édition la venue à Nouméa du petit fils de « Django » (David Reinhardt). Il est bien entendu
important de finaliser les contrats avec les artistes et cela, un voir deux ans à l'avance, leurs
calendriers étant très chargés.
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9 D.D : Pour conclure cette entrevue, face à un étudiant désireux d’exercer le même métier
que vous, quels conseils lui donneriez-vous ?
M.T (Rires) : Je dirais beaucoup de volonté, de ténacité, de courage, de patience, un
maximum d’organisation, du sens relationnel. Avoir une vue d’ensemble de son évènement,
bien connaître cette musique sans oublier de satisfaire le goût du public en ne programmant
pas systématiquement ce que l’on aime mais, aussi en fonction de leur réaction lors des
précédentes éditions. Ne pas avoir un choix trop personnel, savoir réagir calmement lors de
situations délicates, se tenir toujours informé de ce qui se passe musicalement sur les
nouvelles tendances…. et puis… y croire c’est tout.
10 D.D (En souriant) : Monsieur Trabelsi, merci d’avoir pris le temps de répondre à mes
questions [M.T : je vous en prie] je vais, si vous le voulez bien reformuler brièvement ce qui a
était dit lors de cet entretien, donc reprenez moi si je me trompe….
Cet entretien a duré exactement 32 minutes et 34 secondes, cet échange se compose de trois parties
qui s’articulent de la façon suivante : la première partie pourrait être appelée « rétrospective »
puisqu’elle marque la 1 ère édition du Gypsy Jazz Festival, une période importante, encourageante et
pleine de surprises.
M.T (rires) : Que je nommerais aujourd’hui « période d’apprentissage ».
D.D / M.T : (Rires)
Le caractère unique de ce festival qui a lieu dans le pacifique nous a amené à détailler ces
caractéristiques particulières aux vues de nombreuses représentations déjà existantes. Faisant l’objet
principal de cette interview, la seconde partie est recentrée sur votre métier, celui de coordinateur
d’événement, vous en évoquez les caractéristiques, les compétences ainsi que les relations
entretenues avec vos collaborateurs.
Votre expérience acquise au fil des années permet de développer la troisième et dernière partie de
cette interview. Vous dresser un bilan rapide sur la 7 ème édition qui s’est achevée il y a moins de trois
jours, vous poursuivez en m’apportant quelques détails sur la programmation 2010, et cet entretien
se termine sur des conseils précieux et des mots d’encouragement à prendre en considération…
Souhaitez-vous ajouter autre chose ?
M.T : Non [ :], l’ensemble est correct…
D.D : « Ben [ :] » écoutez Monsieur Trabelsi, je vous remercie grandement pour le soutien que vous
m’avez apporté, sans vous, rien de cela aurait pu être réalisé…
M.T (enlève ses lunettes) : « Il y a pas de quoi !!!».
D.D / M.T : Bonne continuation, merci, au revoir !
« Propos rapportés par Dorian Douyère ».
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