Rapport Annuel 2007.pdf - UNESCO Institute for Lifelong Learning
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<strong>Rapport</strong> annuel 2007<br />
ROGRAMMES EN 2006 · ÉDUCATION DES ADUL<br />
ES · ALPHABÉTISATION · APPRENTISSAGE TOUT<br />
U LONG DE LA VIE · SENSIBILISATION POLITIQUE<br />
ENFORCEMENT DES CAPACITÉS ET MISE EN RÉ<br />
EAUX · PROGRAMMES EN 2006 · ÉDUCATION<br />
ES ADULTES · ALPHABÉTISATION · APPRENTIS<br />
AGE TOUT AU LONG DE LA VIE · SENSIBILISATION<br />
OLITIQUE, RENFORCEMENT DES CAPACITÉS<br />
T MISE EN RÉSEAUX · PROGRAMMES EN 2006<br />
DUCATION DES ADULTES · ALPHABÉTISATION<br />
PPRENTISSAGE TOUT AU LONG DE LA VIE · SEN<br />
IBILISATION POLITIQUE, RENFORCEMENT DES<br />
APACITÉS ET MISE EN RÉSEAUX · PROGRAMMES<br />
N 2006 · ÉDUCATION DES ADU LTES · ALPHABÉ<br />
ISATION · APPRENTISSA GE TOUT AU LONG DE<br />
A VIE SENSIBILISATION POLITIQUE, RENFORCE<br />
ENT DES CAPACITÉS ET MISE EN RÉSEAUX · PRO<br />
RAMMES EN 2006 · ÉDUCATION DES ADULTES<br />
ALPHABÉTISATION · AP PRENTISSAGE TOUT AU<br />
ONG DE LA VIE · SENSIBILISATION POLITIQUE
Sommaire<br />
AVANT-PROPOS 2<br />
INTRODUCTION 3<br />
MESSAGE 7<br />
PRINCIPALES ACTIVITÉS À TRAVERS LE MONDE 8<br />
Un nouveau statut pour l‘UIL 10<br />
STRUCTURE ORGANISATIONNELLE 11<br />
PROGRAMMES EN 2007 12<br />
ÉDUCATION et Formation DES ADULTES (CONFINTEA VI) 12<br />
ALPHABÉTISATION 16<br />
APPRENTISSAGE TOUT AU LONG DE LA VIE 23<br />
Afrique 27<br />
Promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie : quels enseignements ? 29<br />
CENTRE DE DOCUMENTATION – BIBLIOTHÈQUE 33<br />
PUBLICATIONS ET INFORMATION 34<br />
REVUE INTERNATIONALE DE L’ÉDUCATION 36<br />
RAPPORT FINANCIER 37<br />
CONSEIL D’ADMINISTRATION 38<br />
ORGANIGRAMME 39<br />
SÉMINAIRES ET RÉUNIONS 2007 40
Avant-propos<br />
2<br />
Par ces quelques mots, j‘aurai en quelque sorte tourné la page,<br />
puisque mes fonctions de président du Conseil d‘administration<br />
de l‘UIL s‘achèvent avec l‘année 2007.<br />
Douze ans ont passé depuis mon entrée au Conseil : c‘était<br />
avant la tenue, en 1997 à Hambourg, de cette historique conférence<br />
mondiale sur l‘éducation des adultes que fut CONFIN-<br />
TEA V – celle qui décrivit l‘éducation des adultes comme « une<br />
joie, un moyen, un droit et une responsabilité partagée ». Par<br />
ce ton jubilatoire, on espérait que l‘Institut de l‘<strong>UNESCO</strong> pour<br />
l‘éducation (IUE), comme il se nommait alors, profiterait de<br />
l‘élan donné par la CONFINTEA pour parvenir à des résultats<br />
encore plus grandioses. Hélas, c’est justement alors que l‘Institut<br />
se retrouva face à la sinistre menace de la disparition : au<br />
début de 2000, les autorités allemandes annoncèrent que, sur<br />
décision du tribunal d‘audit, la subvention de l‘IUE lui serait<br />
intégralement retirée, ce qui se ferait, assurait-on, par étapes<br />
progressives sur une période de cinq ans. Cette résolution eut<br />
pour effet d‘enclencher un processus long et embrouillé de<br />
renégociation du statut de l‘IUE, qui, heureusement, parvint<br />
enfin à son terme en 2006 et 2007 : la fondation qui gérait<br />
l‘IUE depuis 1952 mit la clé sous la porte, tandis que naissait<br />
l‘UIL en tant qu‘institut international de l‘<strong>UNESCO</strong>, grâce à<br />
l‘accord conclu entre l‘Organisation et la République fédérale<br />
d‘Allemagne. Pendant tout ce temps, la ville de Hambourg,<br />
siège de l‘Institut, ne cessa jamais de lui manifester son plus<br />
vif soutien.<br />
Le plus remarquable, c‘est que tout au long de cette passe<br />
incertaine et difficile, avec ses hauts et ses bas – et les bas<br />
furent nombreux – l‘Institut n‘a cessé d‘honorer son mandat<br />
vis-à-vis de l‘alphabétisation, de l‘éducation des adultes, de<br />
l‘apprentissage non <strong>for</strong>mel et de l‘apprentissage tout au long<br />
de la vie. La fidélité et la ténacité de son personnel, le soutien<br />
financier de partenaires aussi loyaux que l‘Agence suédoise de<br />
coopération pour le développement international (SIDA), les<br />
gouvernements de l‘Allemagne et de la Norvège et l‘Association<br />
pour le développement de l‘éducation en Afrique (ADEA),<br />
l‘appui stratégique d‘un vaste réseau d‘éducateurs d‘adultes et<br />
de leurs gouvernements, alliés à la perspicacité du Conseil<br />
d‘administration, tout a contribué à la bonne marche, et même<br />
au développement, voire à l‘épanouissement, de l‘Institut pendant<br />
toutes ces années. À bien y repenser, le facteur le plus<br />
important fut sans doute les grandes compétences de son directeur,<br />
Adama Ouane, qui sut faire face à des responsabilités<br />
lourdes et complexes et aux risques inhérents à cette période<br />
de transition. Tant de réalisations ont été menées à bien au<br />
cours de la dernière décennie, avec de maigres ressources,<br />
que l‘UIL sort aujourd‘hui largement respecté, et à juste titre,<br />
pour sa contribution à la recherche, au développement des<br />
programmes et des politiques et au ren<strong>for</strong>cement des capacités.<br />
C‘est pourquoi le Siège de l‘<strong>UNESCO</strong> a récemment confié<br />
à l‘Institut de nouvelles responsabilités en matière d‘alphabétisation<br />
et d‘éducation non <strong>for</strong>melle, dont la coordination de<br />
l‘Initiative pour l‘alphabétisation : savoir pour pouvoir (LIFE). Je<br />
vous invite à lire le présent rapport pour en apprendre davantage<br />
sur les différentes activités conduites par l‘UIL en 2007, car<br />
je manque de place ici pour vous en offrir ne serait-ce qu‘un<br />
résumé.<br />
Et voici que CONFINTEA VI, prévue pour 2009 au Brésil, se profile<br />
à l‘horizon.<br />
Je suis tout simplement heureux et fier d‘avoir été associé, bien<br />
modestement, à la remarquable opération de sauvetage et de<br />
remise à flots d‘un organisme international d‘une importance<br />
et d‘une efficacité aussi grandes que l‘Institut de l‘<strong>UNESCO</strong><br />
pour l‘apprentissage tout au long de la vie. Puisse-t-il avoir<br />
encore de beaux jours devant lui, sans jamais cesser d‘enrichir<br />
ses compétences !<br />
Justin Ellis<br />
Président du Conseil d‘administration
Introduction<br />
« L’UIL poursuit ses ef<strong>for</strong>ts pour promouvoir l’apprentissage<br />
en tant que droit humain fondamental, avec une attention<br />
particulière pour les adultes défavorisés et marginalisés du<br />
monde. »<br />
L‘année 2007 a été une année historique pour l‘Institut, puisque<br />
ce fut celle de la fondation de l‘Institut de l‘<strong>UNESCO</strong> pour l‘apprentissage<br />
tout au long de la vie (UIL). Ce dernier est le prolongement<br />
de l‘Institut pour l‘éducation (IUE), qui a exercé ses activités<br />
depuis le site de Hambourg pendant 55 ans. La signature,<br />
le 21 février 2007, de l‘accord de Siège entre le Directeur général<br />
de l‘<strong>UNESCO</strong>, Koïchiro Matsuura, et le Ministre fédéral des affaires<br />
étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a marqué le début<br />
d‘une ère nouvelle dans l‘histoire de l‘Institut et mis le point final<br />
à une longue période de transition commencée en 2000. Le<br />
changement de statut, de fondation régie par le droit allemand<br />
en institut de l‘<strong>UNESCO</strong> à part entière, s‘est traduit, également,<br />
par la modification du nom de l‘Institut en 2006.<br />
De nouveau, nous souhaitons exprimer nos remerciements<br />
les plus sincères à l‘ensemble des partenaires et amis de l‘Institut<br />
qui ont contribué à ce résultat : le Directeur général de<br />
l‘<strong>UNESCO</strong>, Koïchiro Matsuura, le Directeur général adjoint, Marcio<br />
Barbosa, et le Sous-Directeur général adjoint pour l‘éducation,<br />
Qian Tang. Nous sommes profondément reconnaissants<br />
au Gouvernement allemand, et en particulier à Rolf-Dieter<br />
Schnelle, Directeur de la culture et de l‘éducation au Ministère<br />
allemand des affaires étrangères, ainsi qu‘aux autorités de la<br />
Ville libre et hanséatique de Hambourg, notamment au sénateur<br />
Jörg Dräger, Ministre des sciences et de la recherche, et à<br />
Roland Salchow, Secrétaire d‘État aux sciences et à la recherche,<br />
pour leur soutien constant à l‘IUE hier et leur confiance<br />
renouvelée à l‘UIL aujourd‘hui.<br />
Nos remerciements vont également aux collègues et partenaires<br />
au Siège et dans les bureaux régionaux, multipays et<br />
nationaux de l‘<strong>UNESCO</strong> pour leur excellent niveau de coopération<br />
et de collégialité. La responsabilité de l‘alphabétisation<br />
des adultes, de l‘éducation non <strong>for</strong>melle et de l‘Initiative LIFE<br />
ayant été, dans le cadre de la ré<strong>for</strong>me du secteur de l‘éducation,<br />
confiée à l‘UIL, l‘Institut a développé et repris sa collaboration<br />
avec les bureaux hors Siège, pour son plus grand profit.<br />
La coopération de longue date avec les bureaux régionaux a<br />
atteint de nouvelles dimensions, et les initiatives conjointes<br />
avec les autres instituts se sont multipliées.<br />
Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude aux États<br />
membres et aux organisations qui ont soutenu l‘Institut en<br />
2007 : l‘Agence suédoise de coopération pour le développement<br />
international (SIDA), le Gouvernement royal de Norvège,<br />
la Direction suisse du développement et de la coopération, le<br />
Gouvernement fédéral du Nigéria, le Fonds de développement<br />
des programmes d‘éducation (FDPE) de l‘Initiative pour la mise<br />
en oeuvre accélérée de l‘EPT (IMOA) et la Banque mondiale,<br />
l‘Union européenne, l‘Organisation internationale de la francophonie<br />
(OIF), le Gouvernement du Canada, le Gouvernement<br />
de la Communauté française de Belgique et de la Wallonie, la<br />
Commission nationale française pour l‘<strong>UNESCO</strong>, le Gouvernement<br />
de la Finlande, le Gouvernement du Japon, le Gouvernement<br />
de la Chine et le Gouvernement de la République de<br />
Corée. Nous remercions tout particulièrement M. Justin Ellis,<br />
Président du Conseil d‘administration, qui a servi le conseil à différents<br />
titres avec une sagesse et un dévouement exemplaires<br />
pendant treize années – qui ont eu dans l‘histoire de l‘Institut<br />
une importance considérable, depuis la préparation de la Cinquième<br />
Conférence internationale sur l‘éducation des adultes<br />
(CONFINTEA V) jusqu‘à la création, sur des bases désormais<br />
solides, du nouvel Institut. Les fonctions de M. Ellis au sein du<br />
Conseil tirent à leur fin. Nous lui souhaitons bonne chance et<br />
espérons avoir beaucoup d‘autres occasions de collaborer avec<br />
lui dans l‘avenir.<br />
Sous la présidence de Justin Ellis, le nouveau Conseil d‘administration<br />
de l‘UIL s‘est réuni pour la première fois en mai<br />
2007. Le Conseil a approuvé la stratégie à moyen terme de<br />
l‘UIL qui s‘inspire du document 34 C/4, ainsi que le programme<br />
biennial de l‘Institut figurant dans le document 34 C/5. Le<br />
programme de l‘UIL est structuré selon quatre objectifs spécifiques,<br />
et les activités réparties en groupes de programmes,<br />
de la manière suivante : 1) le groupe Apprentissage tout au<br />
long de la vie (ATLV) couvre des programmes clés tels que les<br />
activités de recherche, de ren<strong>for</strong>cement des capacités et de<br />
fonctionnement en réseau (création d‘un observatoire) dans<br />
le domaine de la reconnaissance, de la validation et de l‘homologation<br />
de l‘apprentissage non <strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel et des<br />
acquis de l‘expérience, les dialogues sur les politiques organisés<br />
en coopération avec les différents partenaires à des fins de<br />
promotion des politiques d‘ATLV, et les études exploratoires<br />
et de démonstration des synergies entre approches <strong>for</strong>melles<br />
et non <strong>for</strong>melles. 2) Le groupe Alphabétisation réunit toutes<br />
les activités relatives à l‘alphabétisation, et principalement<br />
l‘alphabétisation des adultes. Une des priorités de ce groupe<br />
est la coordination de l‘Initiative de l‘<strong>UNESCO</strong> pour l‘alphabétisation<br />
: savoir pour pouvoir (LIFE), qui prévoit actuellement<br />
une série d‘activités d‘appui technique à 35 pays et encourage<br />
la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire avec le<br />
Nord. L‘accent sera mis sur le contenu et l‘exécution des programmes,<br />
la <strong>for</strong>mation des <strong>for</strong>mateurs, le suivi et l‘évaluation,<br />
et d‘autres déterminants de la qualité. Cette initiative a pour<br />
but l‘inclusion des groupes les plus vulnérables et l‘égalité entre<br />
les sexes. Une importante étude internationale multipays<br />
de l‘impact de l‘alphabétisation sera lancée. 3) Les activités de<br />
programme dans le domaine de l‘éducation des adultes et de<br />
l‘éducation non <strong>for</strong>melle sont réunies au sein du groupe Éducation<br />
des adultes et éducation non <strong>for</strong>melle et consacrées<br />
pour une large part à la préparation de la Sixième Conférence<br />
internationale sur l‘éducation des adultes (CONFINTEA VI), qui<br />
se tiendra en 2009, et aux modes d‘apprentissage alternatifs<br />
et aux services non <strong>for</strong>mels d‘éducation et de <strong>for</strong>mation postprimaires.<br />
Le mouvement de la Semaine internationale des<br />
apprenants adultes et un programme d‘éducation carcérale<br />
entrent également sous cette rubrique. 4) Le groupe Afrique<br />
couvre les programmes de l‘UIL visant à favoriser le ren<strong>for</strong>cement<br />
des capacités en alphabétisation, éducation non <strong>for</strong>melle,<br />
éducation des adultes et apprentissage tout au long de la vie<br />
dans cette région. Il se concentrera sur les services pouvant être<br />
3
Introduction<br />
4<br />
apportés aux États membres d‘Afrique dans les domaines de<br />
compétences de l‘Institut. Il prévoit également la poursuite de<br />
la coopération de longue date avec l‘ADEA.<br />
La structure du <strong>Rapport</strong> annuel 2007 reflète cette répartition. Le<br />
quatrième chapitre offre une réflexion sur les enseignements<br />
tirés par l‘UIL quant aux objectifs stratégiques et aux domaines<br />
d‘intervention de l‘Institut, en ce qui concerne, plus particulièrement,<br />
l‘élaboration de points de référence, le suivi et l‘évaluation,<br />
et la reconnaissance des apprentissages antérieurs.<br />
Dans le cadre de ses activités relevant de l‘apprentissage tout<br />
au long de la vie, l‘Institut poursuit ses recherches en matière<br />
de reconnaissance, de validation et d’homologation de l’éducation<br />
non <strong>for</strong>melle et in<strong>for</strong>melle et des acquis de l’expérience<br />
(RVH). Ce programme, mis en oeuvre en coopération avec la<br />
Commission nationale française pour l‘<strong>UNESCO</strong>, est une autre<br />
grande priorité de l‘UIL. À partir des résultats d‘une enquête internationale<br />
menée dans 45 pays et de la synthèse analytique<br />
des politiques et des pratiques éprouvées, des outils d‘évaluation<br />
utilisés et des facteurs propices, de nouveaux ef<strong>for</strong>ts ont<br />
été faits pour créer un observatoire, promouvoir les politiques<br />
et ren<strong>for</strong>cer les capacités, en particulier dans les pays en développement.<br />
C‘est dans ce cadre qu‘un séminaire international<br />
intitulé « Reconnaissance des acquis de l’expérience : perspectives<br />
de développement dans les pays africains » a été organisé<br />
en juin à Paris. Une équipe restreinte de personnes ressources<br />
et de centres de ressources de premier plan a été créée en<br />
vue d’encourager les initiatives africaines. De plus, l’UIL a participé<br />
à Maurice, en collaboration avec l’Autorité mauricienne<br />
de qualification (MQA), au lancement d’un projet pilote de reconnaissance<br />
des apprentissages antérieurs (RAA) qui s’adresse<br />
aux adultes ayant eu un accès insuffisant à l’éducation de base.<br />
Ce projet servira de tremplin pour la création d’une équipe de<br />
personnes ressources destinées à fournir un appui technique à<br />
certains pays demandeurs.<br />
Dans le cadre des ef<strong>for</strong>ts de l‘UIL pour institutionnaliser l‘apprentissage<br />
tout au long de la vie au sein des États membres,<br />
l’Institut a fourni au ministère uruguayen de l’éducation et de la<br />
culture un soutien technique pour l’intégration d’une perspective<br />
d’ATLV dans le débat sur l’éducation en cours, ainsi que des<br />
conseils pour la préparation d’une législation éducative adaptée.<br />
Une vaste campagne de sensibilisation a été réalisée avec le<br />
soutien des médias afin de promouvoir l’ATLV auprès du public,<br />
préalablement au débat national qui sera lancé sur ce sujet.<br />
En coopération avec ses partenaires en République de Corée,<br />
l‘UIL a organisé un second Dialogue international sur les politiques<br />
pour la promotion de l’apprentissage tout au long de la<br />
vie. Il avait pour thème « Construire des partenariats efficaces<br />
pour l’apprentissage tout au long de la vie », le développement<br />
et le maintien des partenariats étant une des clés de<br />
l’ATLV. Les recommandations stratégiques produites à cette<br />
occasion visent à ren<strong>for</strong>cer le concept d’apprentissage tout<br />
au long de la vie et l’intégration des apprentissages <strong>for</strong>mel,<br />
non <strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel.<br />
Comme les années précédentes, l‘alphabétisation a été l‘un des<br />
domaines d‘action privilégiés de l‘UIL en 2007, dans le cadre,<br />
notamment, de l‘Initiative pour l‘alphabétisation : savoir pour<br />
pouvoir (LIFE), dont l‘UIL assure la coordination dans le cadre de<br />
la Décennie des Nations Unies pour l‘alphabétisation (DNUA).<br />
LIFE cible les 35 pays dont les taux d‘alphabétisation sont inférieurs<br />
à 50 % ou qui comptent plus de 10 millions d‘adultes analphabètes.<br />
Actuellement, 85 % de la population mondiale qui<br />
ne sait ni lire ni écrire vit dans ces pays, et la majorité sont des<br />
femmes. Si l‘appropriation nationale est le maître mot de LIFE<br />
au niveau national, la coopération Sud-Sud est un élément clé<br />
de la stratégie au niveau international. En 2007, l’UIL a participé<br />
à l’organisation de plusieurs réunions nationales de lancement<br />
de l’Initiative et de <strong>for</strong>mations appuyées sur la recherche pour<br />
développer les capacités dans les pays concernés. Une série de<br />
réunions sous-régionales a été lancée pour favoriser les échanges<br />
entre pays de LIFE dans le domaine des politiques, des pratiques<br />
innovantes, des coûts et de la gestion. Deux d’entre elles<br />
se sont tenues en 2007 : à Bamako (Mali) pour les pays de LIFE<br />
situés en Afrique occidentale, et à Marrakech (Maroc) pour les<br />
États arabes couverts par l‘Initiative. D’autres réunions en Afrique<br />
et en Asie suivront au début de 2008.<br />
En novembre, l‘UIL a organisé un « Échange Nord-Sud sur l‘alphabétisation<br />
familiale ». Un des objectifs de cette réunion<br />
était de montrer, faits et pratiques innovantes à l‘appui, que<br />
le concept d‘apprentissage intergénérationnel est applicable<br />
également aux pays du Sud, et peut être une piste à explorer<br />
par les pays de LIFE. L‘apprentissage intergénérationnel est un<br />
constituant intéressant de l‘ATLV, qui présente l‘avantage de<br />
cimenter l‘éducation de la petite enfance, l‘éducation de base<br />
et l‘éducation de l‘adulte.<br />
Un autre axe de travail de l‘UIL a été l‘organisation de la Conférence<br />
régionale africaine sur l‘alphabétisation dans le monde,<br />
qui s‘inscrit dans une suite de conférences régionales de haut<br />
niveau de la Campagne mondiale pour l‘alphabétisation – l‘initiative<br />
lancée par l‘<strong>UNESCO</strong> dans le cadre de l‘Éducation pour<br />
tous (EPT), plus précisément à l‘appui de la DNUA et de LIFE. La<br />
conférence pour la région Afrique, réunie à Bamako (Mali) du<br />
10 au 12 septembre, a été convoquée sous la responsabilité de<br />
l‘UIL, en coopération avec de nombreux partenaires. Près de<br />
500 participants, <strong>for</strong>mant une assemblée de parties prenantes<br />
qui réunissait, entre autres, des ministres de l‘éducation, des<br />
ministres des finances, des Premières dames, des représentants<br />
d‘ONG, des universitaires et des fournisseurs privés, ont<br />
échangé leurs points de vue et émis des recommandations<br />
en matière de politiques, de financement et de partenariats<br />
à partir des résultats de travaux de recherche antérieurs et de<br />
l‘analyse des pratiques éprouvées. À l‘issue de la conférence,<br />
des recommandations concrètes ont été proposées en vue de<br />
guider l‘action des gouvernements africains, de l‘<strong>UNESCO</strong> et<br />
de ses partenaires, des prestataires de services et des autres acteurs<br />
de l‘alphabétisation. L‘Appel de Bamako lancé à cet occasion<br />
invite tous les Africains, hommes et femmes, à s‘engager<br />
pour faire de l‘éducation non <strong>for</strong>melle une réalité en tant que<br />
droit fondamental exercé par tous et pour tous. Des mesures<br />
concrètes de suivi et des décisions politiques audacieuses ont
Introduction<br />
déjà été prises par plusieurs pays, en référence explicite aux<br />
résultats de cette conférence.<br />
Afin d’enrichir sa base de connaissances en vue de CONFINTEA<br />
VI, mais aussi en tant que point focal de l’<strong>UNESCO</strong> pour l’alphabétisation,<br />
l’UIL élargit actuellement son champ de recherches<br />
en alphabétisation. L‘Institut a lancé en 2007 un projet d‘inventaire<br />
mondial des recherches en alphabétisation des adultes<br />
depuis 2000.<br />
Un autre grand axe de travail de l‘UIL en 2007 a été la préparation<br />
de la Sixième Conférence internationale sur l‘éducation des<br />
adultes (CONFINTEA VI), qui sera accueillie par le Brésil en mai<br />
2009. Deux réunions du groupe consultatif international pour<br />
CONFINTEA VI ont eu lieu en 2007. Ce groupe est chargé de<br />
planifier et de gérer le processus préparatoire de la conférence,<br />
elle-même coordonnée par l‘UIL. Un concept et un <strong>for</strong>mat généraux<br />
ont été suggérés, et les principaux jalons posés. La nécessité<br />
de procéder à une large consultation, centrée sur trois<br />
ou quatre domaines thématiques, a été soulignée. Un processus<br />
de consultation sur Internet a été lancé afin de finaliser le thème<br />
et le logo de la conférence. S‘agissant du contenu, l‘accent a<br />
été mis sur les résultats attendus. Plusieurs propositions ont été<br />
faites relativement à la nature, à l‘ampleur et à l‘intensité du document<br />
final qui donnera <strong>for</strong>me aux recommandations et aux<br />
modalités d‘action découlant de la conférence. Le <strong>for</strong>mat des<br />
rapports nationaux exposant la situation de l‘éducation et de la<br />
<strong>for</strong>mation des adultes dans les pays a été discuté et arrêté, une<br />
grille et des principes directeurs préparés. Un premier canevas<br />
du rapport relatif à la situation de l‘éducation des adultes dans le<br />
monde a par ailleurs été élaboré. Une réunion consacrée aux indicateurs,<br />
aux points de référence et aux normes de l‘éducation<br />
des adultes a également été organisée à titre de contribution<br />
au contenu de CONFINTEA VI. Elle a permis de poser les fondations<br />
du processus, et notamment de définir des critères clés en<br />
matière de suivi, d‘établissement des rapports et d‘obligation<br />
redditionnelle dans les domaines suivants : (1) la participation à<br />
l’éducation et à la <strong>for</strong>mation des adultes, (2) le financement des<br />
services, et (3) les résultats de l’apprentissage.<br />
La Semaine internationale des apprenants adultes s’est déroulée<br />
cette année en septembre à Manchester (Royaume-Uni),<br />
à l’invitation conjointe de l’UIL et du NIACE. Il s’agissait d’une<br />
étape sur la voie de CONFINTEA VI, visant à dresser le bilan des<br />
réalisations passées et à préparer l’avenir de ce réseau mondial<br />
de sensibilisation. L’accent a été mis cette année sur la participation<br />
des communautés et sur l’autonomisation et l’implication<br />
des apprenants. L’évaluation réalisée en concertation avec<br />
l’ensemble des parties prenantes a été riche d’enseignements,<br />
et des recommandations, qui seront portées à la connaissance<br />
des participants de CONFINTEA VI, ont été préparées.<br />
En 2008, une série de réunions régionales préparatoires, ainsi<br />
que des rencontres thématiques, vont être organisées pour<br />
CONFINTEA VI. La Communauté française de Belgique et la<br />
Wallonie accueilleront une conférence internationale sur<br />
l‘éducation en milieu carcéral, un des chantiers lancés par l‘UIL<br />
à la suite de CONFINTEA V.<br />
En matière d‘ENF, les travaux de l‘UIL ont porté sur les synergies<br />
entre éducation <strong>for</strong>melle et non <strong>for</strong>melle, notamment dans le<br />
domaine de la prévention du VIH/sida et des <strong>for</strong>mes d‘apprentissage<br />
alternatives. Un large éventail d‘innovations ont été recueillies,<br />
et un vaste réseau créé afin d‘assurer la liaison avec les<br />
approches pédagogiques autonomisantes et les démarches<br />
soucieuses d‘égalité entre les sexes. Parmi les autres domaines<br />
couverts par ce thème figuraient les approches communautaires<br />
et participatives, et le développement de systèmes de suivi<br />
et d‘évaluation intégrés. Les questions relatives à l‘inclusion, à<br />
la cohésion sociale et à la prise en compte des besoins d‘apprentissage<br />
des groupes spéciaux (populations autochtones,<br />
minorités linguistiques, détenus, etc.) ont également été traitées<br />
sous la rubrique ENF, ainsi que le plaidoyer en faveur de<br />
l‘intégration de ces approches dans les politiques sectorielles.<br />
Outre l‘importante conférence de Bamako sur l‘alphabétisation<br />
évoquée plus haut, l‘UIL a mené de nombreuses activités<br />
en Afrique en 2007 : l‘Institut a, par exemple, poursuivi ses services<br />
de consultation sur le développement d‘un Programme<br />
d‘éducation de base des adultes (ABEP) au Botswana, apportant<br />
ses conseils pour la préparation de l’ensemble des trois<br />
niveaux dans des disciplines clés, dont deux ont été prétestées,<br />
et poursuivant le développement des capacités du département<br />
de l’ENF en étendant ses activités à l’unité Médias,<br />
recherche et évaluation.<br />
Outre ces programmes conduits par l’UIL, d’autres activités<br />
ont été menées en collaboration avec l‘Organisation islamique<br />
pour l‘éducation, les sciences et la culture (ISESCO) et en coopération<br />
avec les bureaux d’Abuja et de Bangkok. Un atelier<br />
sous-régional de ren<strong>for</strong>cement des capacités pour le développement<br />
d‘approches communautaires de l‘alphabétisation et<br />
de l‘éducation non <strong>for</strong>melle, a été organisé conjointement par<br />
l‘UIL et l‘ISESCO en Afrique.<br />
Les stratégies de suivi et d‘évaluation de LIFE ont été examinées<br />
lors d‘un atelier organisé en juillet. Un autre atelier sur les<br />
campagnes d‘alphabétisation massive s‘est tenu en septembre<br />
au Nigéria.<br />
Les travaux dans le cadre de la collection de Perspectives africaines<br />
en éducation des adultes (APAL) se poursuivent. L‘objectif<br />
de cette collection – fruit d’une coopération entre le Département<br />
d’éducation des adultes de l’Université du Botswana,<br />
dvv international et l‘Institut de l‘<strong>UNESCO</strong> pour l‘apprentissage<br />
tout au long de la vie – est de mettre à la disposition des étudiants<br />
africains des manuels d‘éducation des adultes conçus<br />
par des universitaires africains dans le respect des points de<br />
vue et des valeurs universelles de l‘Afrique, tout en répondant<br />
aux normes et aux attentes internationales. Cinq titres sont<br />
déjà parus, et deux autres (consacrés, respectivement, à l‘Histoire<br />
et à la Gestion de l‘éducation des adultes en Afrique) sont<br />
en passe d‘être finalisés. Nous préparons le lancement d‘une<br />
collection similaire à destination des universités francophones<br />
et lusophones : des comités de spécialistes possédant bien<br />
leur sujet et une expertise reconnue en éducation des adultes<br />
ont été <strong>for</strong>més pour travailler à l‘adaptation (préférée à la<br />
simple traduction) d‘un choix de manuels de la série élaborés<br />
5
Introduction<br />
6<br />
à l‘origine en anglais. L‘APAL contribue entre autres à l‘exploration<br />
de perspectives africaines de l‘éducation des adultes,<br />
perspectives qui favorisent aussi son développement. Ce processus<br />
sera encore approfondi et fera l‘objet d‘une diffusion<br />
dans le cadre du processus de préparation de CONFINTEA VI.<br />
Une conférence régionale sera organisée sur ce sujet dans le<br />
cadre des consultations africaines préalables à la CONFINTEA.<br />
L‘UIL poursuit sa coopération avec le Groupe de travail sur l‘éducation<br />
non <strong>for</strong>melle (GTENF) de l‘Association pour le développement<br />
de l’éducation en Afrique (ADEA). Tout en maintenant<br />
une collaboration très étroite, l’UIL a changé de rôle, passant<br />
de celui d’agence chargée de la coordination à la fonction de<br />
conseiller technique du groupe. En coopération avec différents<br />
partenaires, l‘UIL a également lancé une nouvelle initiative sur<br />
les synergies entre les approches éducatives <strong>for</strong>melles et non<br />
<strong>for</strong>melles dans la prévention du VIH/sida en Afrique.<br />
Si l‘Afrique demeure pour l‘UIL la région prioritaire, l‘Institut a<br />
également étendu en 2007 ses activités en Asie, notamment<br />
dans le cadre de LIFE. Outre le dialogue sur les politiques organisé<br />
en Corée du Sud, des ateliers et des consultations de<br />
ren<strong>for</strong>cement des capacités ont été organisés au Pakistan et<br />
au Bangladesh, et un atelier de <strong>for</strong>mation sur les programmes<br />
d‘alphabétisation en langue maternelle ou bilingues, organisé<br />
par le Programme Asie-Pacifique d‘Éducation pour tous (AP-<br />
PEAL) en coopération avec le Bureau de l’<strong>UNESCO</strong> à Dhaka et<br />
l‘UIL, s‘est tenu en juin 2007 à Dhaka (Bangladesh). À titre de<br />
suivi de cet atelier, d‘autres ateliers interrégionaux sont envisagés<br />
à des fins de développement des capacités et d‘échange<br />
d‘expérience en matière de conception des curricula et d‘élaboration<br />
des matériels d‘apprentissage, de production des<br />
matériels et de sensibilisation.<br />
Afin de promouvoir une prise de décision reposant sur des<br />
bases factuelles dans le domaine de l‘éducation bilingue appuyée<br />
sur la langue maternelle, l‘UIL prépare un rapport de<br />
recherche et un document de sensibilisation centrés sur l‘Afrique.<br />
Ces publications sont en préparation en collaboration<br />
avec l‘ADEA et une équipe de spécialistes.<br />
ALADIN, le réseau mondial coordonné par l’UIL reliant une<br />
centaine de centres de documentation en éducation des<br />
adultes, remporte un franc succès en Inde. ALADIN-India joue<br />
actuellement un rôle central dans le ren<strong>for</strong>cement des capacités<br />
des éducateurs d’adultes grâce à l’élaboration et à la promotion<br />
de PALDIN, un outil de <strong>for</strong>mation participatif. Les 31<br />
unités de PALDIN actuellement disponibles en ligne abordent<br />
différentes généralités concernant l’éducation des adultes et<br />
l’alphabétisation, mais sont plus particulièrement axées sur la<br />
gestion de l’in<strong>for</strong>mation au sein du dispositif éducatif. PALDIN<br />
a été testé entre juillet et novembre 2007 et fait maintenant<br />
l’objet d’un réexamen après la réunion d’évaluation qui s’est<br />
tenue en décembre. Une fois finalisé, PALDIN sera accessible<br />
gratuitement et pourra être adapté aux besoins régionaux.<br />
Pour conclure, j’aimerais rappeler quelques uns des ouvrages<br />
dignes d’intérêt qui ont été publiés par l’UIL en 2007. Measuring<br />
the Right to Education (Mesurer le droit à l‘éducation), copublié<br />
avec les éditions Schulthess et l‘Institut interdisciplinaire d‘éthique<br />
et des droits de l‘homme de Fribourg (Suisse), propose une<br />
méthodologie d’observation et d’analyse des systèmes éducatifs,<br />
à l’aide d’une grille interrogeant la pertinence, la cohérence,<br />
l’efficacité et l’exercice réel des droits dans quatre domaines :<br />
acceptabilité, adaptabilité, accessibilité et disponibilité.<br />
La brochure intitulée Battre le tambour pour se faire entendre,<br />
disponible en français, en anglais et en allemand, dresse un<br />
bilan de la Semaine internationale des apprenants adultes (IntALWinE),<br />
le réseau soutenu par l‘Union européenne. Les différentes<br />
actions de sensibilisation, ainsi que les stratégies novatrices<br />
employées pour motiver les apprenants et célébrer leurs<br />
prouesses et leurs mérites, y sont présentées et analysées.<br />
Gemeinsam in der Sprache baden: Family Literacy (Une immersion<br />
linguistique collective), publié en collaboration avec les éditions<br />
Klett, est le premier ouvrage paru en allemand sur le concept<br />
d‘alphabétisation familiale. Il contient des descriptions et des<br />
analyses de programmes d‘alphabétisation familiale à travers le<br />
monde, ainsi qu‘un chapitre sur le projet pilote allemand FLY,<br />
lancé en 2004 à Hambourg en coopération avec l‘UIL.<br />
Developing Programmes <strong>for</strong> Adult Learners in Africa (Développer<br />
des programmes pour les apprenants adultes en Afrique) est un<br />
nouveau manuel de la collection Perspectives africaines en éducation<br />
des adultes.<br />
Literacy, Knowledge and Development (Alphabétisation, connaissance<br />
et développement) est le fruit d‘une collaboration entre<br />
l‘Institut national mexicain pour l‘éducation des adultes (INEA/<br />
CONEVyT) et l‘UIL. Il s‘agit des actes de la conférence de « Dialogue<br />
Sud-Sud sur les politiques en faveur d‘une éducation<br />
de qualité pour les jeunes et les adultes » qui s‘est tenue en<br />
2005 à Mexico. Cette conférence a été le point de départ d‘une<br />
expansion de la couverture et de l‘implication d‘un plus grand<br />
nombre de pays dans un large dialogue Sud-Sud sur les politiques<br />
en faveur d‘une éducation de qualité pour les jeunes<br />
et les adultes .<br />
Enfin, dernier point mais non le moindre, l‘UIL a publié un<br />
numéro spécial de sa Revue internationale de l’éducation intitulé<br />
« Qualité de l‘éducation en Afrique : défis et perspectives ».<br />
Dans la mesure où il ne nous reste que 18 mois d‘ici CONFINTEA<br />
VI, 2008 sera pour une bonne part consacrée aux préparatifs<br />
de cette importante conférence, qui devrait nous permettre<br />
de faire un grand pas vers la reconnaissance de l‘éducation des<br />
adultes. L‘Initiative LIFE sera de nouveau l‘autre grand domaine<br />
prioritaire. Comme par le passé, l‘UIL poursuivra ses ef<strong>for</strong>ts<br />
pour promouvoir l‘apprentissage en tant que droit humain<br />
fondamental, avec une attention particulière pour les adultes<br />
défavorisés et marginalisés du monde.<br />
Adama Ouane<br />
Directeur , UIL
Message<br />
2007 a été une année à part dans la vie de l‘Institut de l‘<strong>UNESCO</strong><br />
pour l‘apprentissage tout au long de la vie (UIL). C‘est en effet<br />
en 2007 que paraît l‘UIL, tel un phénix renaissant des cendres<br />
de son prédécesseur – l‘Institut de l‘<strong>UNESCO</strong> pour l‘éducation,<br />
dissout en 2006 en tant que fondation régie par le droit allemand.<br />
En février, le Directeur général de l‘<strong>UNESCO</strong> et le Ministre<br />
des affaires étrangères de la République fédérale d‘Allemagne<br />
signaient à Berlin le nouvel accord de Siège consacrant la<br />
naissance de l‘UIL, désormais devenu un institut de l‘<strong>UNESCO</strong> à<br />
part entière. Un nouvel accord était parallèlement conclu avec<br />
la Ville libre et hanséatique de Hambourg, qui renouvelait ainsi<br />
son fidèle et généreux soutien.<br />
Si 2007 a été l‘année d‘une nouvelle naissance, elle a été aussi<br />
celle de la continuité. Car le nouvel institut peut maintenant<br />
faire bon usage de la sagesse et de l‘expertise accumulées par<br />
l‘IUE au fil des décennies. En tant qu‘institut de l‘<strong>UNESCO</strong> spécialisé<br />
dans l‘alphabétisation, l‘éducation non <strong>for</strong>melle, l‘éducation<br />
des adultes et l‘apprentissage tout au long de la vie, l‘UIL<br />
possède un véritable trésor d‘expériences dans ses domaines<br />
de compétence, ainsi que de solides réseaux, riches d‘un<br />
large éventail d‘experts et d‘institutions présents dans toutes<br />
les régions du monde. C‘est pourquoi, en 2007, dans le cadre<br />
de la ré<strong>for</strong>me et du processus de restructuration du Secteur<br />
de l‘éducation, l‘<strong>UNESCO</strong> a transféré à l‘UIL de nouvelles responsabilités<br />
en matière de programme, dont, notamment, la<br />
coordination de l‘Initiative pour l‘alphabétisation : savoir pour<br />
pouvoir (LIFE), lancée à l‘appui de la Décennie des Nations<br />
Unies pour l‘alphabétisation. Outre les activités en éducation<br />
des adultes déjà transférées à l‘IUE, le nouvel institut s‘est vu<br />
confier la responsabilité globale des activités relatives à l‘éducation<br />
non <strong>for</strong>melle (ENF).<br />
Tout ceci place l‘UIL devant d‘énormes défis. Ces responsabilités<br />
nouvelles et accrues et les obligations de qualité et<br />
de résultats qu‘elles entraînent exigent l‘adoption de modes<br />
d‘opération adaptés et la recherche de ressources financières<br />
adéquates : les pressions exercées sur le directeur et son équipe<br />
en ont été augmentées d‘autant. On peut donc féliciter l‘UIL<br />
d‘avoir relevé ces défis avec le maximum d‘efficacité, comme<br />
le montre ce rapport établi pour 2007.<br />
Les deux principaux instruments de planification adoptés par<br />
la Conférence générale de l’<strong>UNESCO</strong> en octobre dernier sont<br />
des jalons essentiels pour l’avenir. D‘abord, dans la nouvelle<br />
stratégie à moyen terme de l‘<strong>UNESCO</strong> pour les six prochaines<br />
années (2008 – 2013), il est précisé qu‘au titre d‘un des objectifs<br />
stratégiques, l‘<strong>UNESCO</strong> contribuera à assurer une éducation de<br />
qualité pour tous à tous les niveaux, par des approches <strong>for</strong>melles<br />
et non <strong>for</strong>melles, et aidera les États membres à développer<br />
leurs capacités en conséquence. Ensuite, le programme et le<br />
budget de l‘<strong>UNESCO</strong> pour le prochain biennium (2008-2009)<br />
donnent la priorité à l‘objectif consistant à favoriser une éducation<br />
de qualité pour tous à tous les niveaux, dans le cadre<br />
de l‘éducation <strong>for</strong>melle et non <strong>for</strong>melle tout au long de la vie,<br />
l’accent étant mis, en particulier, sur les groupes vulnérables<br />
et défavorisés.<br />
Depuis ma prise de fonctions, il y a quelques mois, j‘ai entamé<br />
une évaluation de la situation globale du Secteur de l‘éducation<br />
et pris note à la fois du potentiel des Instituts d‘éducation,<br />
et des moyens de maximiser leur participation et leur contribution<br />
globale à l‘amélioration de la per<strong>for</strong>mance du Secteur<br />
et à la qualité de ses services. L‘EPT et les sujets s‘y rapportant<br />
conserveront une très haute priorité, l‘élan de ré<strong>for</strong>me sera<br />
entretenu et le rôle des Instituts sera clarifié et ren<strong>for</strong>cé. Une<br />
culture de l‘évaluation et des résultats, de la communication<br />
et de la gestion sera encouragée dans un environnement de<br />
travail transparent et cordial. L‘UIL est bien équipé et tout à fait<br />
qualifié pour mener à bien les tâches qui lui ont été confiées<br />
dans les domaines de la recherche, du ren<strong>for</strong>cement des capacités<br />
et du travail en réseau afin de servir les États membres<br />
et ses divers partenaires, et cela lui permettra de se consacrer<br />
à la réalisation des objectifs négligés de l‘EPT, à savoir l‘alphabétisation<br />
des adultes, l‘éducation non <strong>for</strong>melle, l‘éducation et<br />
la <strong>for</strong>mation des jeunes et des adultes. La Sixième Conférence<br />
internationale sur l‘éducation des adultes (CONFINTEA VI) qui<br />
se tiendra prochainement, la mise en oeuvre de l‘Initiative<br />
LIFE, ainsi que le plaidoyer et le ren<strong>for</strong>cement des capacités<br />
en faveur de l‘apprentissage tout au long de la vie, sont des<br />
domaines dans lesquels l‘UIL sera, en toute logique, à même<br />
de réaliser son plein potentiel et de faire flotter encore plus<br />
haut le drapeau de l’<strong>UNESCO</strong>. La préparation de CONFINTEA<br />
VI jouera assurément un rôle décisif en la matière.<br />
Dans le cadre de ces priorités, l’UIL poursuivra ses propres objectifs<br />
stratégiques, s’appuyant sur les fondations déjà posées<br />
à travers ses activités de programme. L’<strong>UNESCO</strong> et ses États<br />
membres attendent de l’UIL qu’il remplisse ses engagements<br />
et joue son rôle dans la réalisation des objectifs énumérés cidessus.<br />
Je suis persuadé que l’UIL relèvera ces défis avec la<br />
compétence, le dévouement et la vision qui l’ont toujours caractérisé<br />
pendant toute son histoire. Que son Directeur et son<br />
personnel reçoivent tous mes souhaits de plein succès dans<br />
cette entreprise.<br />
Nicholas Burnett<br />
Sous-Directeur général de l’<strong>UNESCO</strong> pour l’éducation<br />
7
PRINCIPALES ACTIVITÉS À TRAVERS LE MONDE<br />
8<br />
ACTIVITÉS INTERRÉGIONALES<br />
Mise en oeuvre et coordination de l’Initiative de l’<strong>UNESCO</strong> pour<br />
l’alphabétisation : savoir pour pouvoir (LIFE), qui cible 35 pays<br />
présentant des taux élevés d’analphabétisme.<br />
Préparation de la Sixième Conférence internationale sur l’éducation<br />
des adultes (CONFINTEA VI).<br />
L’UIL coordonne l’élaboration de critères internationaux de<br />
l’éducation des adultes.<br />
La Semaine internationale des apprenants adultes, cadre de sensibilisation<br />
transnational visant à promouvoir l’alphabétisation et<br />
l’apprentissage tout au long de la vie, relie 35 fêtes de l’apprentissage<br />
à travers le monde.<br />
ALADIN, le Réseau de documentation et d’in<strong>for</strong>mation sur<br />
l’éducation des adultes, relie une centaine de bibliothèques et<br />
de centres de documentation spécialisés dans l’éducation des<br />
adultes à travers le monde.<br />
L’UIL dirige une étude internationale sur la reconnaissance, la<br />
validation et l’homologation des apprentissages antérieurs.<br />
L’UIL a lancé un projet d’inventaire mondial des recherches en<br />
alphabétisation.<br />
L’UIL participe à la promotion de l’éducation dans la langue<br />
maternelle et de l’éducation bilingue.<br />
L’UIL participle aux Conférences régionales sur l’alphabétisation<br />
dans le monde.<br />
L’UIL a organisé un Échange Nord-Sud sur l’alphabétisation<br />
familiale, et encourage l’apprentissage intergénérationnel et les<br />
approches pédagogiques innovantes dans le monde.<br />
L’UIL coopère avec le « Projet d’alphabétisation » de Google.<br />
La Revue internationale de l’éducation, consacrée à l’éducation<br />
<strong>for</strong>melle et non <strong>for</strong>melle, est bien établie. Elle bénéficie d’un<br />
examen collégial et est lue par des chercheurs en éducation et<br />
des professionnels du monde entier.<br />
AMÉRIQUE LATINE<br />
Au niveau régional :<br />
Sept études de pays sur l’alphabétisation dans<br />
les contextes multilingues.<br />
Brésil :<br />
L’UIL est membre d’un réseau latino-américain<br />
sur l’éducation en milieu carcéral.<br />
L’UIL collabore étroitement avec le Gouvernement<br />
brésilien à la préparation de CONFINTEA VI.<br />
Uruguay :<br />
L’UIL soutient les politiques d’apprentissage tout<br />
au long de la vie en Uruguay.<br />
Haïti :<br />
Lancement de l’Initiative LIFE.
9<br />
EUROPE<br />
Au niveau régional :<br />
L’UIL a coordonné le réseau de la Semaine européenne des apprenants<br />
adultes (IntALWinE).<br />
L’UIL coordonne un Projet européen d’alphabétisation familiale (QualiFLY).<br />
L’UIL coordonne un projet européen consacré à « L’alphabétisation et les<br />
compétences de la vie courante en milieu carcéral ».<br />
Allemagne :<br />
L’UIL est partenaire de la « Campagne d’alphabétisation de la Foire du livre<br />
de Franc<strong>for</strong>t ».<br />
L’UIL participe au projet pilote FLY d’alphabétisation familiale.<br />
L’UIL est un des principaux membres du Groupe de coordination allemand<br />
de la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation.<br />
L’UIL est membre du réseau nord-allemand de soutien à la Décennie des<br />
Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable.<br />
ASIE<br />
Au niveau régional :<br />
Activités liées à l’Initiative LIFE et à l’alphabétisation au Bangladesh<br />
et au Pakistan.<br />
Dialogue international sur les politiques d’apprentissage tout au<br />
long de la vie à Changwon (République de Corée).<br />
L’UIL est membre du réseau « Positive <strong>Learning</strong> » d’éducateurs<br />
d’adultes et de facilitateurs de l’éducation à la prévention du VIH/<br />
sida.<br />
Inde :<br />
Le réseau ALADIN de l’UIL soutient le ren<strong>for</strong>cement des capacités<br />
des éducateurs d’adultes indiens.<br />
AFRIQUE<br />
Au niveau régional :<br />
L’UIL a organisé la Conférence régionale africaine sur l’alphabétisation dans le<br />
monde à Bamako (Mali).<br />
L’UIL poursuit son étroite collaboration avec le Groupe de travail sur l’éducation<br />
non <strong>for</strong>melle (GTENF) de l’Association pour le développement de<br />
l’éducation en Afrique (ADEA).<br />
Activités liées à l’Initiative LIFE au Mali, au Niger, au Nigéria et au Sénégal.<br />
L’UIL plaide en faveur de la reconnaissance des acquis de l’expérience en<br />
Afrique.<br />
L’UIL a conduit plus de 20 études sur les politiques et les stratégies d’alphabétisation<br />
en Afrique.<br />
L’UIL a lancé une étude exploratoire sur les synergies entre approches <strong>for</strong>melles<br />
et non <strong>for</strong>melles de l’éducation pour la prévention du VIH/sida en Afrique.<br />
La collection de manuels « Perspectives africaines en éducation des adultes »<br />
est copubliée avec dvv international, l’Université du Botswana et l’éditeur<br />
Pearson Education South Africa.<br />
Projet de ren<strong>for</strong>cement des capacités nationales en matière d’évaluation des<br />
programmes d’éducation non <strong>for</strong>melle et d’alphabétisation destinés aux<br />
jeunes et aux adultes (Botswana, Kenya, Malawi, Namibie, Ouganda).<br />
Botswana :<br />
Un nouveaux programme complet d’éducation de base des adultes (ABEP) est<br />
en cours d’élaboration.<br />
Sénégal :<br />
Participation au projet de « Ren<strong>for</strong>cement des capacités des personnels en<br />
alphabétisation et en ENF au Sénégal ».<br />
États Arabes :<br />
Activités liées à l’Initiative LIFE et à l’alphabétisation en Égypte, au Maroc, au<br />
Qatar, au Soudan et au Yémen.
Un nouveau statut pour l‘UIL<br />
10<br />
Signature de l‘Accord de Siège de l‘Institut de l‘<strong>UNESCO</strong><br />
pour l‘apprentissage tout au long de la vie<br />
Le 21 février 2007, le Directeur général de l‘<strong>UNESCO</strong>, Koïchiro<br />
Matsuura, et le ministre fédéral allemand des affaires étrangères,<br />
Frank-Walter Steinmeier, ont signé à Berlin l‘Accord de<br />
Siège de l‘Institut de l‘<strong>UNESCO</strong> pour l‘apprentissage tout au<br />
long de la vie (UIL). Cette signature consacre le nouveau statut<br />
légal de l‘Institut, créé en Allemagne en 1951 et le plus ancien<br />
organisme des Nations Unies dans ce pays. L‘ancien Institut de<br />
l‘<strong>UNESCO</strong> pour l‘éducation a été rebaptisé en 2006.<br />
Le changement légal de statut de l‘Institut, de fondation régie<br />
par le code civil allemand en institut international de l‘<strong>UNESCO</strong><br />
à part entière, trouve ainsi sa conclusion. L‘Accord de Siège<br />
avait été négocié entre le Gouvernement allemand, l‘<strong>UNESCO</strong><br />
et la Ville libre et hanséatique de Hambourg, où l‘Institut est<br />
établi depuis 1951. La ville fournit à l‘Institut son siège, l‘hôtel<br />
d‘Albert Ballin classé monument historique sur la Feldbrunnenstrasse.<br />
L‘UIL poursuivra ses activités en matière de recherche, de<br />
<strong>for</strong>mation, de publication et de documentation dans ses domaines<br />
de compétences – alphabétisation, éducation non<br />
<strong>for</strong>melle et éducation des adultes –, qui sont les éléments clés<br />
de l‘apprentissage tout au long de la vie. Il continuera d‘apporter<br />
son soutien aux programmes prioritaires de l‘<strong>UNESCO</strong>.<br />
Parallèlement au changement statutaire, l‘<strong>UNESCO</strong> a transféré<br />
à l‘UIL la responsabilité de son action dans le domaine de l‘alphabétisation,<br />
de l‘éducation non <strong>for</strong>melle mais également<br />
de l‘éducation des adultes, dont l’UIE s’était déjà vu confier la<br />
responsabilité dans les années 1990. L‘UIL s‘est vu octroyer en<br />
particulier la coordination de l‘Initiative pour l‘alphabétisation :<br />
savoir pour pouvoir (LIFE).<br />
Première réunion du Conseil d’administration de l’UIL<br />
Du 21 au 24 mai 2007, le Conseil d’administration de l’UIL s’est<br />
réuni pour la première fois depuis la création de l’Institut de<br />
l’<strong>UNESCO</strong> pour l’apprentissage tout au long de la vie, laquelle a<br />
pris effet officiellement en février 2007 avec la signature de l’Accord<br />
de Siège entre le Gouvernement allemand et l’<strong>UNESCO</strong>.<br />
Le Conseil se compose de douze membres venus de toutes les<br />
régions du monde. Sa principale fonction consiste à conseiller<br />
le Directeur général de l’<strong>UNESCO</strong> sur toutes les questions relatives<br />
au programme et au budget de l’UIL.<br />
De gauche à droite, au premier rang : Jean-Marie Ahlin Byll-Cataria, Kyung-He<br />
Sung, Suzy Halimi, Vida A. Mohorčič Špolar, Jürgen Lüthje, Marja Einig-Heidenhof<br />
(Ministère allemand des Affaires étrangères), Anders Falk. Au second rang : Hamad<br />
Ali Al-Sulaiti, Cristovam Buarque, Adama Ouane (Directeur UIL), Alexander Sannikov<br />
(<strong>UNESCO</strong>), Ana Luiza Machado (<strong>UNESCO</strong>), Justin Ellis, Roland Bernecker (Commission<br />
allemande pour l’<strong>UNESCO</strong>), Tiedao Zhang.<br />
Le 21 février 2007, le Directeur général de l‘<strong>UNESCO</strong>, Koïchiro Matsuura, et le<br />
Ministre fédéral des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, ont signé à<br />
Berlin l‘Accord de Siège de l‘Institut de l‘<strong>UNESCO</strong> pour l‘apprentissage tout au<br />
long de la vie.
STRUCTURE ORGANISATIONNELLE<br />
Depuis sa base de Hambourg, l‘Institut de l‘<strong>UNESCO</strong> pour l‘apprentissage<br />
tout au long de la vie travaille en étroite collaboration<br />
avec le Siège de l‘<strong>UNESCO</strong> à Paris, les quatre bureaux régionaux<br />
de l‘<strong>UNESCO</strong>, les bureaux hors Siège de l‘Organisation<br />
et les six autres instituts spécialisés :<br />
■■ le Bureau international d‘éducation à Genève (BIE),<br />
■■ l‘Institut international de l‘<strong>UNESCO</strong> pour la planification de<br />
l‘éducation à Paris (IIPE),<br />
■■ le Centre international pour l‘enseignement et la <strong>for</strong>mation<br />
techniques et professionnels (UNEVOC, Bonn),<br />
■■ l‘Institut de l’<strong>UNESCO</strong> pour l‘application des technologies<br />
de l‘in<strong>for</strong>mation à l‘éducation à Moscou (IITE),<br />
■■ l‘Institut international de l’<strong>UNESCO</strong> pour l‘enseignement<br />
supérieur en Amérique latine et dans les Caraïbes à Caracas<br />
(IESALC),<br />
■■ et l‘Institut international de l‘<strong>UNESCO</strong> pour le ren<strong>for</strong>cement<br />
des capacités en Afrique à Addis-Abéba (IIRCA).<br />
■■ L‘UIL collabore aussi étroitement avec l‘Institut de statistique<br />
de l‘<strong>UNESCO</strong>, basé à Montréal (IUS).<br />
Organe principal de direction, le Conseil d‘administration de<br />
l‘UIL est constitué de douze membres désignés par le Directeur<br />
général de l‘<strong>UNESCO</strong>, qui se réunissent tous les ans afin<br />
de passer en revue les activités passées et de décider de la<br />
politique ultérieure. Le conseil se compose d‘experts en éducation<br />
des différentes régions du monde. A la tête de l‘Institut<br />
se trouve un directeur également nommé par le Directeur général<br />
de l‘<strong>UNESCO</strong>. Comptant une trentaine de membres, le<br />
personnel regroupe des spécialistes en sciences sociales et en<br />
éducation, des chercheurs, bibliothécaires et responsables de<br />
publication ainsi que des personnels chargés des questions<br />
techniques et administratives et du secrétariat. Les comptes<br />
de l‘UIL seront audités chaque année par le vérificateur général<br />
externe désigné par l‘<strong>UNESCO</strong>. La Ville libre et hanséatique<br />
de Hambourg met à la disposition de l‘Institut un bâtiment<br />
classé monument historique. Ce dernier est situé à proximité<br />
de l‘Université de Hambourg, avec laquelle l‘UIL entretient un<br />
partenariat toujours plus étroit.<br />
La mission générale de l‘UIL s‘inspire des objectifs stratégiques<br />
de l‘<strong>UNESCO</strong> exprimés dans la Stratégie à moyen terme de<br />
l‘Organisation. Ses objectifs et activités plus spécifiques sont<br />
<strong>for</strong>mulés à la lumière des résolutions adoptées par la Conférence<br />
générale biennale de l‘<strong>UNESCO</strong> et lors des réunions annuelles<br />
du Conseil d‘administration de l‘Institut. Mais les idées<br />
de projet de l‘UIL émanent aussi d’autres sources, en particulier<br />
des Nations Unies, des conférences mondiales et des<br />
engagements internationaux, ainsi que de ses liens <strong>for</strong>mels et<br />
in<strong>for</strong>mels avec les décideurs, les chercheurs et les praticiens<br />
de l‘éducation dans le monde entier. Les thèmes et activités<br />
prioritaires de l’UIL pour la période 2002–2007 sont présentés<br />
dans sa Stratégie à moyen terme.<br />
11<br />
22 février 2007 : l‘équipe de l‘Institut de l‘<strong>UNESCO</strong> pour l‘apprentissage tout au long de la vie en compagnie du Directeur<br />
général de l‘<strong>UNESCO</strong>
PROGRAMMES EN 2007 Éducation et <strong>for</strong>mation des adultes<br />
12<br />
UIL sur la voie de la CONFINTEA VI<br />
Tout au long de l‘année, les activités de l‘UIL dans le domaine<br />
de l‘éducation et la <strong>for</strong>mation des adultes ont fait une large<br />
place à la planification et à la préparation de la Sixième Conférence<br />
internationale sur l‘éducation des adultes (CONFIN-<br />
TEA VI). Suite à la demande <strong>for</strong>mulée par les États membres<br />
auprès du Secrétariat de l‘<strong>UNESCO</strong> de convoquer une nouvelle<br />
conférence mondiale dans le cadre de CONFINTEA, le Directeur<br />
général a confié la coordination de ce processus à l‘UIL, en tant<br />
qu‘institut de l‘<strong>UNESCO</strong> spécialisé dans l‘éducation des adultes.<br />
En mai 2007, le choix du pays hôte a été définitivement arrêté : à<br />
la session de printemps du Conseil exécutif, le Directeur général<br />
de l‘<strong>UNESCO</strong> a accepté l‘offre du Brésil et in<strong>for</strong>mé que CONFIN-<br />
TEA VI serait accueillie par ce pays en mai 2009.<br />
Le rôle central de l‘UIL dans la série des CONFINTEA remonte au<br />
milieu des années 1990. L‘<strong>UNESCO</strong> avait alors transféré son programme<br />
d‘éducation des adultes à l‘ancien IUE et chargé l‘Institut<br />
d‘organiser la Cinquième CONFINTEA, qui devait être accueillie<br />
par le Gouvernement allemand à Hambourg en 1997.<br />
Cinquième Conférence internationale sur l’éducation des adultes, Hambourg,<br />
Allemagne, 1997<br />
Deux années de mobilisation, de négociation et de planification<br />
avaient suivi, que l‘Institut avait consacrées à la préparation<br />
de cette conférence, et notamment aux cinq conférences<br />
régionales préparatoires. Après CONFINTEA V, les activités de<br />
recherche et de plaidoyer en faveur de l‘éducation et la <strong>for</strong>mation<br />
des adultes de l‘UIL ont continué de prendre appui sur<br />
les recommandations concernant le suivi de la conférence. La<br />
coordination de deux réseaux de soutien et de mobilisation<br />
émanant de CONFINTEA V – le Réseau de documentation et<br />
d‘in<strong>for</strong>mation sur l‘éducation des adultes (ALADIN) et la Semaine<br />
internationale des apprenants adultes – demeure au<br />
coeur des activités de l‘Institut.<br />
Les réunions de CONFINTEA n‘ont jamais été perçues comme<br />
des événements ponctuels, mais comme les éléments clés<br />
d‘une chaîne continue de sensibilisation et de dialogue sur les<br />
politiques, culminant tous les douze ans en une conférence<br />
mondiale et générant une série de lignes directrices collectivement<br />
adoptées. CONFINTEA, acronyme français de la Conférence<br />
internationale sur l’éducation des adultes, est devenu<br />
un dénominateur commun, prônant une approche globale et<br />
autonomisante de l‘éducation et de la <strong>for</strong>mation des adultes<br />
en tant que partie intégrante de l‘apprentissage tout au long<br />
de la vie, qui retentit sur toutes les facettes de l‘existence.<br />
C‘est dans ce contexte que l‘UIL a abordé en 2007 la phase de<br />
planification de CONFINTEA VI. Compte tenu du manque d‘intérêt<br />
généralisé pour l‘éducation et la <strong>for</strong>mation des adultes<br />
dans les agendas nationaux et internationaux de l‘éducation et<br />
du développement, le processus de CONFINTEA VI est une occasion<br />
particulièrement bienvenue et nécessaire de souligner<br />
l‘importance de l‘éducation et de la <strong>for</strong>mation des adultes.<br />
CONFINTEA VI sera une conférence intergouvernementale pilotée<br />
par l‘<strong>UNESCO</strong>, à laquelle participeront d‘autres agences<br />
des Nations Unies, des organismes multilatéraux et bilatéraux<br />
du développement, des organisations non gouvernementales,<br />
des représentants du secteur privé et des apprenants. Tout<br />
au long de l‘année, l‘UIL a recueilli de nombreux souhaits de<br />
participation au processus de CONFINTEA VI, notamment de<br />
la part des organisations de la société civile et des apprenants.<br />
De nombreux partenaires ont <strong>for</strong>tement insisté qu’une large<br />
consultation devrait être réalisée malgré les courts délais.<br />
Ces voix signalent un des défis majeurs auquel est confronté<br />
l‘UIL dans le processus de CONFINTEA VI, à savoir la difficulté<br />
de trouver un juste équilibre entre les revendications légitimes<br />
de l‘ensemble des parties prenantes et leur désir de participation<br />
en bonne et due <strong>for</strong>me, d‘une part, et les contraintes<br />
officielles et les processus décisionnaires de l‘<strong>UNESCO</strong>, avec<br />
tout ce qu‘ils impliquent en matière de gestion du temps et<br />
de programmation, d‘autre part. De notre expérience des préparatifs<br />
de CONFINTEA VI pendant 2007, il est clair que cette<br />
tension de base accompagnera le processus jusqu‘à la tenue<br />
de la conférence en 2009 – et sans doute au-delà.<br />
C‘est dans ce contexte complexe que se sont déroulés cette<br />
année les travaux de planification et de préparation de<br />
CONFINTEA VI, selon trois axes principaux : mobilisation des<br />
soutiens, sensibilisation et clarification des concepts ; lancement<br />
de la procédure officielle de préparation ; examen des<br />
thèmes spécifiques.<br />
Mobilisation des soutiens, sensibilisation et clarification des<br />
concepts en vue de CONFINTEA VI<br />
Au début de 2007, l‘UIL a <strong>for</strong>mé un groupe consultatif pour<br />
CONFINTEA VI, chargé de trancher les questions d‘ordre théorique<br />
et pratique. Ses membres ont été choisis de façon à respecter<br />
l‘équilibre géographique et la parité entre les sexes, et<br />
à assurer la représentation des parties prenantes et des partenaires<br />
principaux. Parmi ces derniers figurent des spécialistes<br />
de l‘éducation et de la <strong>for</strong>mation des adultes au sein des États<br />
membres de l‘<strong>UNESCO</strong>, des représentants d‘autres agences<br />
des Nations Unies, d‘organismes multilatéraux et bilatéraux
Éducation et <strong>for</strong>mation des adultes<br />
du développement, d‘organisations non gouvernementales<br />
régionales et internationales, d‘universités et d‘instituts de recherche,<br />
de l‘<strong>UNESCO</strong> (Siège et bureaux régionaux) et du pays<br />
hôte de la CONFINTEA VI.<br />
« Pour les besoins de CONFINTEA VI, l‘UIL produira un <strong>Rapport</strong><br />
mondial sur l‘éducation et la <strong>for</strong>mation des adultes<br />
(GRALE) qui intégrera l‘ensemble des résultats des recherches<br />
effectuées dans le cadre de la conférence. »<br />
Deux réunions du groupe ont été convoquées par l‘UIL en<br />
2007. La première, marquant la création officielle du groupe,<br />
a été aimablement accueillie par le Gouvernement danois à<br />
la légendaire Université populaire d‘Elseneur. La deuxième<br />
réunion s‘est tenue en novembre au Siège de l‘UIL à Hambourg.<br />
Bien que quelques autres experts se soient joints à la<br />
deuxième réunion, une participation continue à ce comité<br />
consultatif est prévue.<br />
Lors de la première réunion, le groupe consultatif a soigneusement<br />
évalué l‘approche conceptuelle présentée par l‘UIL<br />
et entamé un débat fructueux sur l‘orientation générale de<br />
CONFINTEA VI, et les mesures nécessaires à sa mise en oeuvre.<br />
Outre l‘orientation, la réunion a également également contribué<br />
à clarifier les objectifs de la conférence. Du fait de la diversité<br />
des origines professionnelles et institutionnelles des<br />
membres, les points de vue concernant les thèmes devant<br />
être abordés par la Conférence ont brillé par leur variété. Les<br />
membres du groupe sont cependant parvenus à un consensus<br />
sur l‘orientation générale, de même que sur les trois objectifs<br />
principaux de CONFINTEA VI :<br />
1) renouveler les engagements et souligner l‘importance<br />
cruciale de l‘éducation et de la <strong>for</strong>mation des adultes<br />
dans l‘apprentissage tout au long de la vie ;<br />
2) réaliser l‘intégration, jusqu‘à présent négligée, de<br />
l‘éducation et de la <strong>for</strong>mation des adultes aux agendas<br />
internationaux de l‘éducation et du développement (EPT,<br />
OMD, DNUA, DEDD) ;<br />
3) garantir la mise en oeuvre des recommandations et des<br />
accords, autrement dit, passer du discours à l‘action.<br />
Outre cette importante avancée théorique, la réunion a<br />
confirmé les éléments centraux du processus préparatoire de<br />
CONFINTEA VI, notamment les rapports nationaux et les évaluations<br />
régionales. Elle a souligné la nécessité de faire le point<br />
sur les développements intervenus en éducation et <strong>for</strong>mation<br />
des adultes, de mettre leurs avantages en évidence, et de préparer<br />
les instruments de suivi et de soutien nécessaires pour<br />
de réels changements et améliorations.<br />
Suite à la réunion du groupe consultatif, l‘UIL a ren<strong>for</strong>cé ses<br />
activités de mobilisation et de sensibilisation pour CONFINTEA<br />
VI. Une brochure d‘in<strong>for</strong>mation en trois langues a été préparée,<br />
et le processus de diffusion publique mondiale de l‘in<strong>for</strong>mation<br />
lancé. Afin d‘attirer un large partenariat et de garantir l‘appropriation<br />
commune du processus menant à la conférence<br />
elle-même, le Directeur général a préparé deux séries de lettres.<br />
La première était une invitation officielle à participer au<br />
processus de CONFINTEA VI adressée aux dirigeants des agences<br />
des Nations Unies. La seconde invitait les États membres<br />
de l‘<strong>UNESCO</strong> (via leurs commissions nationales) à préparer<br />
des rapports nationaux. Les deux lettres ont été envoyées à<br />
l‘automne. Un budget global provisoire de CONFINTEA VI a<br />
été établi par l‘UIL et soumis au Secrétariat de l‘<strong>UNESCO</strong> ainsi<br />
qu‘aux partenaires techniques et financiers à des fins de financement<br />
et de soutien. L‘UIL a mis la 34e Conférence générale<br />
de l‘<strong>UNESCO</strong> à profit pour poursuivre son action de plaidoyer<br />
et de mobilisation par le biais de réunions in<strong>for</strong>melles avec les<br />
représentants des États membres et les collègues au Siège.<br />
A la fin de novembre, la deuxième réunion du groupe consultatif<br />
fut l‘occasion de faire le point sur les progrès de la préparation<br />
de CONFINTEA VI depuis la première réunion, et d‘examiner<br />
les contributions concrètes des membres du groupe et de<br />
leurs institutions à ce processus. La réunion a été consacrée en<br />
particulier à in<strong>for</strong>mer les pays qui accueilleront les conférences<br />
préparatoires régionales, et à finaliser les principes directeurs<br />
destinés aux États membres pour la préparation de leurs rapports<br />
nationaux (voir ci-dessous).<br />
La réunion a permis également de débattre et de recueillir<br />
des indications importantes sur la nature et les contours du<br />
<strong>Rapport</strong> mondial sur l‘éducation et la <strong>for</strong>mation des adultes<br />
(GRALE), qui sera produit par l‘UIL grâce à un vaste processus<br />
général d‘évaluation et d‘obligation redditionnelle mis en place<br />
pour préparer CONFINTEA VI. Le GRALE intégrera l‘ensemble des<br />
résultats des recherches effectuées dans le cadre de CONFINTEA<br />
VI, depuis les rapports nationaux jusqu‘aux synthèses d‘études<br />
antérieures, et notamment des travaux de recherche commandés<br />
à cet effet.<br />
Lancement de la procédure officielle de préparation de<br />
CONFINTEA VI<br />
Lors de la première réunion du groupe consultatif, le Kenya<br />
avait déjà fait part de son désir d‘accueillir la conférence préparatoire<br />
régionale africaine. La délégation kenyane a renouvelé<br />
officiellement son offre lors de la 34e Conférence générale de<br />
l‘<strong>UNESCO</strong>, et la tenue de la conférence au Kenya, en août 2008, a<br />
été confirmée lors de la réunion du groupe en novembre.<br />
S‘agissant de la réunion préparatoire pour l‘Amérique latine et<br />
les Caraïbes, une offre officielle a été soumise à l‘<strong>UNESCO</strong> par<br />
le Gouvernement mexicain. Il a finalement été convenu qu‘elle<br />
serait combinée avec la Conférence régionale sur l‘alphabétisation<br />
dans le monde et que l’on demanderait au Mexique d’accueillir<br />
cette conférence élargie en septembre 2008.<br />
Pour ce qui est de la région Asie-Pacifique, après différents<br />
échanges, la Corée du Sud s’est finalement dit prête à envisager<br />
d’accueillir la conférence préparatoire régionale de<br />
CONFINTEA VI en novembre 2008.<br />
Deux pays, la France et la Hongrie, ont fait une offre d’accueil<br />
officielle à l’<strong>UNESCO</strong> pour la région pan-européenne. C’est<br />
l’équilibre géographique qui a prévalu dans la décision finale : la<br />
Hongrie, pays d’Europe centrale, devrait accueillir la conférence<br />
préparatoire vers la fin de 2008, tandis que la France devrait<br />
13
Éducation et <strong>for</strong>mation des adultes<br />
14<br />
jouer un rôle particulier dans la préparation du thème alphabétisation<br />
pour CONFINTEA VI.<br />
Conférences Régionales en préparation de CONFINTEA VI<br />
Afrique Kenya Août 2008<br />
Amérique latine Mexique Septembre 2008<br />
Asie et Pacifique République de Corée Novembre 2008<br />
Europe Hongrie Décembre 2008<br />
Région arabe décision en suspens Début 2009<br />
A la fin de 2007, les délibérations n’étaient pas encore achevées<br />
pour la Région arabe. Dans ces circonstances, la conférence<br />
préparatoire régionale devrait s’y tenir au début de 2009.<br />
Tout en poursuivant, le plus largement possible, ses discussions<br />
et consultations en vue des conférences régionales, l‘UIL<br />
a également mis en chantier la production d‘une série de<br />
points de référence en éducation et en <strong>for</strong>mation des adultes,<br />
qui constitueront un des outils centraux de mise en oeuvre du<br />
suivi de CONFINTEA VI. Un atelier a été organisé à cette fin en<br />
juillet à l‘UIL. Il a réuni des experts des différentes régions du<br />
monde spécialisés dans la fixation de critères en éducation et<br />
en <strong>for</strong>mation des adultes. L‘atelier visait à enclencher un processus<br />
participatif de réflexion et d‘échanges, au terme duquel<br />
une série de points de référence internationalement acceptables<br />
seraient ébauchés afin d‘être proposés pour CONFINTEA<br />
VI. Une fois améliorés et acceptés par la Conférence internationale,<br />
ils constitueront un important résultat de CONFINTEA VI,<br />
dans la mesure où ils permettront de fixer des cibles concrètes<br />
qui pourront être utilisées pour demander des comptes aux<br />
parties prenantes et mesurer les progrès.<br />
L‘atelier a servi à clarifier la notion de « points de référence<br />
», qui se distinguent des indicateurs et des normes, et à en<br />
préciser les différentes catégories. Si l‘idée de fixer des points<br />
de référence en éducation et <strong>for</strong>mation des adultes a été<br />
bien accueillie et jugée importante, les discussions au cours<br />
de l‘atelier ont montré combien ils allaient être difficiles à<br />
produire. Ils doivent en effet être réalistes et faisables et en<br />
même temps ambitieux et tournés vers l‘avenir. En outre, ils<br />
devront être acceptés au plan international. Contrairement à<br />
ce qui avait été originellement prévu, il n‘a pas été possible de<br />
produire une série initiale de points à l‘occasion de cet atelier.<br />
On est cependant parvenu à identifier trois grands domaines<br />
pour lesquels ils s‘avèrent particulièrement précieux : le financement,<br />
la participation et les résultats d‘apprentissage. Les<br />
participants ont débattu des politiques et des méthodes de<br />
suivi et d‘évaluation concernant ces trois grands domaines.<br />
Cela étant, et compte tenu de la lourde charge en questionnaires<br />
à remplir et tâches diverses que les pays ont à assumer,<br />
les principes directeurs pour la préparation des rapports nationaux<br />
sur la situation de l‘éducation des adultes se sont concentrés<br />
sur un petit nombre d’indicateurs choisis, dans les trois<br />
domaines clés précités. La version finale des principes devait<br />
cependant être suffisamment détaillée pour refléter la diversité,<br />
la complexité et l’étendue de l’éducation des adultes et à<br />
permettre de faire le point sur la longue période de temps qui<br />
s’est écoulée depuis la CONFINTEA précédente. La première<br />
version des principes directeurs fut minutieusement revisée<br />
après l’examen critique du groupe consultatif en novembre.<br />
Ce texte s’adressant aux commissions nationales, des craintes<br />
s’exprimèrent que les ONG, les partenaires du développement<br />
et les fournisseurs privés au niveau national ne soient exclus<br />
de la préparation des rapports, d’autant que la date butoir<br />
pour la remise à l’UIL ne laissait pas beaucoup de temps pour<br />
les consultations nationales. La nécessité de s’assurer leur<br />
concours et de refléter leurs opinions dans le processus de<br />
rapport commun fut donc, comme il se doit, soulignée dans<br />
l’introduction, ainsi que dans la lettre explicative. Les principes<br />
directeurs furent adressés à l’ensemble des États membres par<br />
les voies appropriées, le délai de remise étant fixé à la fin de<br />
mars 2008 (par la suite prolongé jusqu’ à fin avril 2008), con<strong>for</strong>mément<br />
aux règles en vigueur.<br />
Examen des thèmes spécifiques de CONFINTEA VI<br />
Compte tenu des ressources considérables absorbées par la<br />
planification et la préparation générales de CONFINTEA VI à<br />
l‘UIL en 2007, il n‘a pas été possible d‘examiner dans le détail les<br />
thèmes qui seront couverts par la Conférence. Deux domaines<br />
thématiques ont cependant été abordés. Le premier, la situation<br />
mondiale de l‘éducation en milieu carcéral, a été examiné<br />
en préparation d‘une conférence internationale qui aura lieu<br />
en 2008, ainsi qu‘à titre de contribution à CONFINTEA VI. Le<br />
projet d‘éducation en milieu carcéral s‘est poursuivi tout au<br />
long de l‘année dans le cadre d‘un accord conclu avec le Gouvernement<br />
de la Communauté française de Belgique. Quinze<br />
groupes de travail thématiques rassemblent in<strong>for</strong>mation, législation,<br />
expériences et recherches à propos de ces dimensions<br />
de l’éducation en prison. Une enquête au niveau international<br />
permettra de connaître la situation de l’éducation en prison<br />
Première réunion du groupe consultatif pour CONFINTEA VI, Elseneur,<br />
Danemark, mars 2007<br />
Première rangée (de gauche à droite) : Abdel Moneim Osman (<strong>UNESCO</strong><br />
Beyrouth) ; Cooper Dawson (UNICEF) ; Hjǿrdis Dalsgaard (Danemark) ;<br />
Lavinia Gasperini (FAO).<br />
Deuxième rangée : Einar Steensnaes (Norvège); Joyce Kebathi (Kenya) ;<br />
Vladimir Gasskov (OIT) ; Adama Ouane (UIL) ; Madhu Singh (UIL) ; Irene Holse<br />
(Danemark) ; Clinton Robinson (<strong>UNESCO</strong>) ; Laura-Maria Rinta (UIL)<br />
Troisième rangée : Ki-Seok Kim (République de Corée); Heribert Hinzen<br />
(dvv international) ; Jean-Marie Byll-Cataria (DDC) ; Abrar Hasan (OCDE) ;<br />
Paul Bélanger (ICAE) ; Bettina Bochynek (UIL) ; Arne Carlsen (Danemark) ;<br />
Ann Therese Ndong Jatta (<strong>UNESCO</strong>) ; Nils-Georg Lundberg (Danemark) ;<br />
Werner Mauch (UIL)
Éducation et <strong>for</strong>mation des adultes<br />
dans une centaine de pays et des conférences régionales<br />
préparatoires à la conférence internationale sur l’éducation<br />
en prison (Bruxelles du 20 au 24 octobre 2008) seront organisées,<br />
sur cette base, en 2008. Cette préparation régionale et<br />
thématique se fait en étroite coopération avec des bureaux<br />
régionaux et sous régionaux de l’<strong>UNESCO</strong>, certains ministères,<br />
des commissions nationales, des ONG, des universités et des<br />
agences intergouvernementales.<br />
La deuxième activité thématique couverte cette année par<br />
l‘UIL en relation avec CONFINTEA VI a été la célébration, à l‘initiative<br />
de l‘Institut national pour l‘éducation continue des adultes<br />
(NIACE) au Royaume-Uni, de la Semaine internationale des<br />
apprenants adultes, accueillie par le Gouvernement britannique<br />
à Manchester en septembre. Con<strong>for</strong>mément à la tradition<br />
de la Semaine, les coordonnateurs de fêtes de l‘apprentissage<br />
de toutes les régions du monde ont participé à cette manifestation.<br />
À l‘invitation du NIACE et de l‘UIL, beaucoup sont venus<br />
accompagnés d‘un apprenant adulte. Quelques apprenants<br />
adultes triés sur le volet avaient déjà pris part aux réunions<br />
précédentes de la Semaine au Cap et à Oslo, mais la réunion de<br />
Manchester a été la première rencontre internationale à réunir<br />
des apprenants d‘Afrique, d‘Asie et du Pacifique et d‘Europe<br />
comme participants à part entière.<br />
Les apprenants ont pu poursuivre leurs échanges au cours d‘un<br />
atelier séparé, l‘objectif étant avant tout de préparer un projet de<br />
Charte internationale des apprenants adultes qui sera présenté<br />
lors de CONFINTEA VI. Parallèlement, les coordonnateurs de la<br />
Semaine et les praticiens britanniques ont tiré les leçons de leur<br />
action et évoqué les perspectives d‘avenir du mouvement de la<br />
Semaine internationale des apprenants adultes. Ils feront part<br />
de leurs conclusions aux participants à la Conférence.<br />
Pour les besoins de CONFINTEA VI, l’UIL produira un <strong>Rapport</strong><br />
mondial sur l’éducation et la <strong>for</strong>mation des adultes (GRALE) qui<br />
intégrera l’ensemble des résultats des recherches effectuées<br />
dans le cadre de la conférence.<br />
Les points de référence de l‘éducation et de la <strong>for</strong>mation des<br />
adultes seront un des outils centraux de mise en oeuvre du<br />
suivi de CONFINTEA VI. Ils constitueront un important résultat<br />
de la conférence, en permettant de fixer des cibles concrètes<br />
qui pourront être utilisées pour demander des comptes aux parties<br />
prenantes et mesurer les progrès.<br />
CONFINTEA VI sera une conférence intergouvernementale pilotée<br />
par l‘<strong>UNESCO</strong>, à laquelle participeront d‘autres agences des<br />
Nations Unies, des organismes multilatéraux et bilatéraux du<br />
développement, des organisations non gouvernementales, des<br />
représentants du secteur privé et des apprenants.<br />
Au titre des initiatives régionales, ALADIN a été actif en Inde, où<br />
ALADIN-India a publié un Répertoire national des membres et<br />
organisé en mars un atelier international pour l‘élaboration de<br />
PALDIN, un cursus en ligne destiné aux <strong>for</strong>mateurs, qui aborde<br />
différentes facettes de l‘éducation des adultes, notamment en<br />
matière d‘in<strong>for</strong>mation et de documentation.<br />
PALDIN et ALADIN-India favorisent le ren<strong>for</strong>cement des<br />
capacités des éducateurs d‘adultes<br />
ALADIN, le Réseau de documentation et d‘in<strong>for</strong>mation sur<br />
l‘éducation des adultes, est un réseau mondial reliant une<br />
centaine de centres de documentation spécialisés dans l‘éducation<br />
des adultes. L‘Inde a été le premier membre du réseau<br />
à créer son propre réseau ALADIN, riche de 47 centres de<br />
documentation et instituts d‘éducation et d‘alphabétisation<br />
des adultes à travers le pays. Les membres d‘ALADIN-India se<br />
réunissent chaque année à New Delhi depuis 2005.<br />
En 2006, ALADIN-India a élaboré un cours complet destiné<br />
aux éducateurs d’adultes, appelé PALDIN (Participatory Adult<br />
<strong>Learning</strong>, Documentation and In<strong>for</strong>mation Networking). Les<br />
31 unités du cours traitent de questions générales liées à<br />
l’éducation et à l’alphabétisation des adultes, mais abordent<br />
aussi, et c’est la nouveauté, celles qui concernent la gestion<br />
de l’in<strong>for</strong>mation dans la pratique éducative : création d’un<br />
environnement alphabétisé, documentation des processus,<br />
travail en réseau, technologies de l’in<strong>for</strong>mation et de la communication<br />
et gestion de base d’une bibliothèque.<br />
Suite aux discussions d’un atelier national qui s’est tenu en<br />
mars, PALDIN a été mis à l’essai entre juillet et novembre<br />
2007 auprès des étudiants du Département d’éducation des<br />
adultes de l’Université Jawaharlal Nehru de New Delhi et d’un<br />
groupe de 30 apprenants provenant de différentes associations<br />
indiennes d’éducation des adultes.<br />
En décembre 2007, 55 apprenants, rédacteurs et experts internationaux<br />
se sont retrouvés à New Delhi pour recueillir les<br />
réactions sur ce projet pilote. La possibilité de le simplifier<br />
pour les éducateurs de terrain a été débattue, ainsi que celle<br />
de transférer PALDIN vers d’autres pays de LIFE, comme le Népal<br />
ou le Bangladesh. Une fois finalisé, PALDIN sera mis à la<br />
portée de tous, avec la possibilité de l’adapter aux besoins régionaux<br />
en vue de ren<strong>for</strong>cer les capacités des personnels des<br />
organismes d’éducation et d’alphabétisation des adultes.<br />
15<br />
Apprenants du monde entier lors de la Semaine internationale des<br />
apprenants adultes à Manchester<br />
Pour en savoir davantage, et accéder au texte intégral des<br />
unités, rendez-vous sur le site de PALDIN :<br />
http://www.unesco.org/education/aladin/paldin/
Alphabétisation<br />
16<br />
L’alphabétisation est un droit humain fondamental dont demeurent<br />
pourtant privés quelque 774 millions d’adultes dans<br />
le monde, si l’on applique les méthodes conventionnelles de<br />
mesure. Quelque 64 % sont des femmes. La mesure directe<br />
des compétences d’alphabétisme accroîtrait sensiblement<br />
l’estimation mondiale. Les taux d’analphabétisme sont à leur<br />
niveau le plus élevé dans les pays les plus touchés par la pauvreté.<br />
Outil indispensable pour prendre des décisions éclairées<br />
et participer pleinement au développement de la société, l’alphabétisation<br />
est à la fois le socle de l’éducation de base et une<br />
arme efficace de réduction de la pauvreté. Elle ne bénéficie<br />
pourtant que d’une attention minimale sur le plan politique –<br />
et donc financier –, aussi demeure-t-elle un défi mondial.<br />
L‘alphabétisation est donc depuis toujours un des domaines<br />
d‘action centraux de l‘UIL, ainsi que sa contribution au mandat<br />
de l‘<strong>UNESCO</strong> consistant à oeuvrer à la réalisation des objectifs<br />
de l‘Éducation pour tous (EPT). L‘UIL s‘est fixé pour but la réalisation<br />
de l‘objectif 4 de l‘EPT (améliorer de 50 % les niveaux<br />
d’alphabétisation des adultes, et notamment des femmes, d’ici<br />
à 2015, et assurer à tous les adultes un accès équitable aux<br />
programmes d’éducation de base et d’éducation permanente)<br />
en s‘appuyant, pour ce faire, sur une large définition de l‘alphabétisation<br />
sous l‘angle de l‘apprentissage tout au long de la vie.<br />
Le premier objectif de l‘UIL en 2007 était de plaider en faveur<br />
de l‘alphabétisation en tant que composante essentielle d‘une<br />
éducation pour tous de qualité et socle de l‘apprentissage tout<br />
au long de la vie. A l‘appui de cet objectif, l‘UIL s‘est notamment<br />
employé à :<br />
■■ fournir un soutien technique aux États membres et à ses<br />
différents partenaires en matière de <strong>for</strong>mulation de politiques,<br />
d‘exécution des programmes, de <strong>for</strong>mation et de<br />
suivi et évaluation ;<br />
■■ ren<strong>for</strong>cer les capacités nationales et institutionnelles<br />
■■ coordonner la mise en oeuvre de l‘Initiative pour l‘alphabétisation<br />
: savoir pour pouvoir (LIFE) ;<br />
■■ participer à la mise en oeuvre des objectifs de la Décennie<br />
des Nations Unies pour l‘alphabétisation (DNUA) ;<br />
■■ fournir une assistance technique à la Campagne mondiale<br />
pour l‘alphabétisation et coordonner en particulier la<br />
Conférence régionale africaine sur l‘alphabétisation dans<br />
le monde ;<br />
■■ effectuer des recherches et diffuser les approches novatrices<br />
en alphabétisation.<br />
La coordination de la mise en oeuvre de LIFE, l‘une des trois<br />
grandes initiatives lancées par l‘<strong>UNESCO</strong> pour accélérer les<br />
progrès vers la réalisation des objectifs de l‘EPT, a figuré parmi<br />
les priorités de l‘UIL. LIFE offre un cadre stratégique clé pour la<br />
mise en oeuvre de la DNUA (2003-2012), elle-même appuyée<br />
et conduite par l‘<strong>UNESCO</strong>. LIFE est un cadre décennal d’action<br />
concertée (2006-2015), lancé par l’<strong>UNESCO</strong> afin d’accentuer<br />
et d’améliorer les ef<strong>for</strong>ts d’alphabétisation nationaux, et qui a<br />
pour principaux objectifs de ren<strong>for</strong>cer les engagements nationaux<br />
et internationaux en faveur de l’alphabétisation (sensibilisation),<br />
de ren<strong>for</strong>cer les capacités en matière de <strong>for</strong>mulation<br />
de politiques durables et d‘exécution des programmes (développement<br />
des capacités) et de contribuer aux initiatives et<br />
aux pratiques innovantes des pays en fournissant de nouvelles<br />
possibilités d’alphabétisation (innovation).<br />
À travers LIFE, lancée officiellement lors de la 33e Conférence<br />
générale de l‘Organisation en octobre 2005, l‘<strong>UNESCO</strong> a décidé<br />
de concentrer ses ef<strong>for</strong>ts sur 35 pays, qui ont été sélectionnés<br />
parce qu‘ils présentent des taux d’alphabétisation inférieurs à<br />
50% et/ou comptent plus de 10 millions de personnes ne sachant<br />
ni lire ni écrire. Dix-huit sont situés en Afrique, six dans<br />
la Région arabe, neuf en Asie et dans le Pacifique, et deux en<br />
Amérique latine et aux Caraïbes. Au cours des deux années qui<br />
ont suivi son lancement, LIFE a été largement et plus systématiquement<br />
mise en oeuvre dans un premier groupe de onze<br />
pays (Bangladesh, Égypte, Haïti, Mali, Maroc, Niger, Nigéria,<br />
Pakistan, Sénégal, Soudan et Yémen). Les travaux ont débuté<br />
par trois réunions régionales organisées en mars 2006 à Islamabad,<br />
Niamey et Sanaa. En juillet 2006, la coordination et la<br />
responsabilité générales de LIFE ont été transférées du Siège<br />
de l’<strong>UNESCO</strong> vers l’UIL dans le cadre de la ré<strong>for</strong>me du Secteur<br />
de l’éducation de l’<strong>UNESCO</strong>.<br />
L‘Institut a élaboré une stratégie de coordination et de mise<br />
en oeuvre de LIFE qui comporte deux volets. D‘une part, l‘UIL<br />
se charge de la macro-coordination de LIFE en tant que cadre<br />
d‘action, en créant des structures et des réseaux de coordination<br />
qui associent activement l‘ensemble des parties prenantes<br />
et favorisent l‘appropriation des processus de LIFE au plan<br />
régional et national. D‘autre part, l‘Institut fournit et encadre<br />
des services de soutien technique sur mesure et axés sur la<br />
demande aux pays de LIFE et participe au suivi de la mise en<br />
oeuvre des projets de l‘Initiative faisant l‘objet d‘un financement<br />
extrabudgétaire dans le cadre du Programme de ren<strong>for</strong>cement<br />
des capacités pour l‘EPT.<br />
Lors d‘un atelier intensif organisé en juin 2007, l‘UIL a peaufiné<br />
– et d‘une certaine façon simplifié – sa stratégie de mise<br />
en oeuvre de LIFE, à partir des enseignements de la première<br />
phase de mise en oeuvre. L‘objectif était de parvenir à des approches<br />
plus réalistes, opérationnelles et flexibles du processus<br />
LIFE, qui doit être piloté par les pays et adapté à chaque<br />
situation nationale, et par suite ancré dans les politiques et les<br />
stratégies des pays. Plus qu’un projet ou un programme, LIFE<br />
est conçu comme un mécanisme prévoyant la fourniture par<br />
l’<strong>UNESCO</strong> aux États membres de services d’appui technique<br />
et de facilitation en matière de politiques, de plaidoyer, de<br />
partenariats, de capacités et d’innovations. Si l‘appropriation<br />
par le pays est le principe clé de LIFE au niveau national, la<br />
coopération Sud-Sud en est un élément central aux niveaux<br />
régional et international. La stratégie de mise en oeuvre améliorée<br />
a conduit à la révision du document LIFE : perspectives et<br />
stratégies, 2006-2015, dont la troisième édition a été publiée<br />
par l‘UIL en septembre (en français et en anglais), distribuée<br />
aux pays de l‘Initiative et par la suite traduite également en<br />
arabe et en portugais.<br />
L‘UIL a amélioré les principes directeurs destinés à guider l‘Analyse<br />
de situation de LIFE, laquelle a pour but d’analyser dans le<br />
détail la situation présente de l’alphabétisme au niveau natio-
Alphabétisation<br />
nal, pour permettre de prévoir les ajustements et modifications<br />
nécessaires, fixer les priorités et repérer les lacunes à combler<br />
et les capacités à ren<strong>for</strong>cer, ainsi que les soutiens à apporter<br />
pour accélérer les ef<strong>for</strong>ts d’alphabétisation et parvenir à une<br />
réelle amélioration des taux d’alphabétisation actuels. Après la<br />
finalisation des Profils de pays de LIFE – un premier bilan effectué<br />
en 2005/2006 – , la plupart des onze pays de la première<br />
phase ont réalisé des études d’évaluation des besoins, qu’ils<br />
ont finalisées entre janvier et octobre 2007. Plusieurs ont été<br />
transmises, examinées et validées lors d’ateliers ou de conférences<br />
nationaux auxquels participaient les parties prenantes.<br />
Des recommandations relatives aux plans d’actions nationaux<br />
ont été <strong>for</strong>mulées à cette occasion, entre autres, en Haïti, au<br />
Nigéria, au Sénégal et au Yémen. Le Bangladesh a opté pour la<br />
publication d’un recueil, largement diffusé, de pratiques d’alphabétisation<br />
qui ont fait la preuve de leur efficacité dans ce<br />
pays, l’évaluation des besoins ayant déjà été effectuée dans le<br />
cadre de l’EPT. L’UIL a fourni une assistance technique à certains<br />
pays de la première phase qui ont procédé à leurs évaluations<br />
à l’aide de fonds extrabudgétaires.<br />
Dans leur version améliorée, les principes directeurs pour<br />
l’Analyse de situation présentent celle-ci comme un processus<br />
participatif, passant par : le ren<strong>for</strong>cement des capacités nécessaires<br />
à la conception, à l’exécution, au suivi et à l’évaluation<br />
de politiques et de programmes d’alphabétisation efficaces ;<br />
la création de réseaux solides et durables et la promotion des<br />
partenariats au niveau local et national ; la sensibilisation du<br />
public à l’importance de l’alphabétisation pour le développement<br />
personnel et national (« plaider la cause de l’alphabétisation<br />
»). Tout en servant de point de départ à l‘établissement<br />
d‘un Plan d‘appui national de l‘Initiative, l‘Analyse de situation<br />
peut avoir d‘autres applications, et servir, par exemple, d‘étape<br />
préliminaire et de moyen d‘intégration au processus UNESS<br />
du pays ; d‘instrument de plaidoyer et de communication permettant<br />
de mieux sensibiliser et de ren<strong>for</strong>cer les engagements<br />
en faveur de l‘alphabétisation (dossiers d‘alphabétisation nationaux)<br />
; d‘in<strong>for</strong>mation initiale et d‘indicateurs utiles au processus<br />
de suivi et d‘évaluation des progrès que LIFE est susceptible<br />
de réaliser. L‘Analyse de situation nourrira les évaluations<br />
de mi-parcours de l‘EPT et de la DNUA actuellement en cours.<br />
Elle servira en outre de source d‘in<strong>for</strong>mation au processus de<br />
CONFINTEA VI.<br />
Le suivi et l‘évaluation sont considérés comme des clés de la<br />
réussite de LIFE. La transparence dans l‘appréciation des progrès<br />
(ou de l‘absence de progrès) et de leurs causes est un facteur<br />
déterminant pour qui veut prendre des mesures adéquates<br />
et opportunes. L‘UIL a donc organisé du 9 au 11 juillet 2007<br />
à Hambourg un atelier consacré au suivi et à l‘évaluation, qui a<br />
réuni des spécialistes et des points focaux des pays de LIFE, des<br />
instituts de l‘<strong>UNESCO</strong> compétents et différentes organisations<br />
de pays en développement comme de pays industrialisés. Les<br />
participants ont d‘abord présenté les pratiques et cultures<br />
existantes en matière de suivi et d‘évaluation dans leurs pays<br />
et organisations respectifs. S‘appuyant sur ces expériences et<br />
sur l‘exposé des difficultés rencontrées, les discussions ont ensuite<br />
évolué vers une appréciation prospective des faisabilités.<br />
Prenant comme principes directeurs d‘une part les objectifs de<br />
LIFE, et d‘autre part un plan de type « ef<strong>for</strong>ts-résultats-impact »,<br />
ils ont élaboré un cadre cohérent contenant des questions<br />
illustratives qui permettront d‘évaluer les progrès en termes<br />
d‘engagement en faveur de l‘alphabétisation, de politiques<br />
d‘alphabétisation, de capacités et d‘innovation. Les pays de<br />
LIFE sont invités à recourir à ce cadre, ainsi qu‘aux questions<br />
illustratives, dans leurs rapports annuels pour LIFE destinés<br />
à l‘évaluation de l‘Initiative à mi-parcours, en 2011, et à l‘évaluation<br />
finale, en 2015. On est parti du principe que le suivi<br />
et l‘évaluation de LIFE devaient être alignés sur les pratiques<br />
existantes, et ne pas générer de charge administrative supplémentaire<br />
en sus des autres processus d‘évaluation. L‘atelier a<br />
d‘ailleurs été organisé dans la foulée d‘une réunion consacrée<br />
aux indicateurs, points de référence et normes nécessaires à<br />
CONFINTEA VI, afin d‘harmoniser les deux axes de travail.<br />
On envisage également de mettre à profit le suivi et l‘évaluation<br />
des activités de LIFE dans l‘examen à mi-décennie de la<br />
DNUA qui sera effectué en 2008. L‘UIL participe au groupe de<br />
spécialistes de la Décennie créé par l‘Unité de coordination<br />
de la DNUA au Siège de l‘<strong>UNESCO</strong> afin d‘apporter un appui<br />
technique à la stratégie nécessaire à cet examen.<br />
La Conférence générale a également vu le lancement du portail<br />
de l‘<strong>UNESCO</strong> sur l‘alphabétisation. Ce site offre des in<strong>for</strong>mations<br />
de base sur LIFE et sur les principales activités conduites<br />
dans le cadre de cette initiative. Parallèlement, et con<strong>for</strong>mément<br />
à son mandat consistant à permettre aux États membres<br />
– responsables politiques, chercheurs et praticiens – d‘accéder<br />
aux connaissances existantes dans ce domaine, l‘UIL travaille<br />
à l‘établissement d‘une base de données sur les pratiques efficaces<br />
et la recherche en matière d‘acquisition de la lecture,<br />
de l‘écriture et de la numération. Au sein du portail de l‘alphabétisation,<br />
une communauté de pratique destinée aux points<br />
focaux et aux activistes de LIFE sera créée pour permettre la<br />
communication directe et les échanges d‘expériences et offrir<br />
une plate<strong>for</strong>me efficace pour la coopération Sud-Sud.<br />
LIFE entretient des rapports étroits avec les deux autres initiatives<br />
phares lancées par l‘<strong>UNESCO</strong> à l‘appui de l‘EPT, l‘Initiative<br />
mondiale de l‘ONUSIDA sur l‘éducation et le VIH/sida (EDU-<br />
SIDA) et l‘Initiative de l‘<strong>UNESCO</strong> pour la <strong>for</strong>mation des enseignants<br />
en Afrique subsaharienne (TTISSA). Dans la recherche<br />
de synergies avec l‘EDUSIDA et la TTISSA, un exposé consacré<br />
à LIFE a été présenté lors d‘une réunion qui s‘est tenue parallèlement<br />
à la 34e Conférence générale à Paris. Une centaine<br />
de participants des États membres, ainsi que des collègues du<br />
Secteur de l‘éducation de l‘ <strong>UNESCO</strong>, étaient présents. Outre<br />
l‘exposé et la présentation d‘un clip vidéo, l‘UIL avait préparé<br />
une brochure de deux pages présentant LIFE. Devant le grand<br />
intérêt suscité par l‘Initiative, l‘Institut a souligné la nécessité de<br />
cibler l‘action en y associant les pays extérieurs à l‘Initiative et<br />
de faire appel à la solidarité entre pays pour un bon usage des<br />
résultats de LIFE. L‘UIL estime aussi qu‘afin de permettre un usage<br />
optimal des ressources financières et techniques, les pays<br />
des phases suivantes ne devraient pas se contenter d‘attendre<br />
patiemment « leur tour », selon le plan de progression fixé par<br />
17
Alphabétisation<br />
18<br />
l‘<strong>UNESCO</strong> pour les 35 pays couverts : l‘Institut fournit ainsi une<br />
assistance à la Mauritanie, à la Papouasie-Nouvelle-Guinée et<br />
au Népal dans la mise en oeuvre du processus d‘analyse de<br />
situation préparatoire à la mise en oeuvre de l‘Initiative.<br />
En matière d’appui technique, l’UIL a apporté son soutien aux<br />
pays de la première phase de l’Initiative dans le cadre des projets<br />
de LIFE soutenus par des fonds extra-budgétaires au titre<br />
du Programme de ren<strong>for</strong>cement des capacités pour l’EPT au<br />
Bangladesh, en Égypte, au Pakistan et au Sénégal. L’UIL a effectué<br />
deux missions au Bangladesh en vue d’apporter ce soutien<br />
technique dans le domaine de la « sensibilisation à l’alphabétisation<br />
» et de la « création d’environnements alphabétisés »,<br />
dans le cadre du projet de LIFE intitulé « Ren<strong>for</strong>cement des<br />
capacités des gestionnaires d’OG/ONG et des responsables<br />
politiques en matière de planification, de suivi et d’évaluation,<br />
y compris l’utilisation de la recherche en alphabétisation et<br />
alphabétisation pilote ainsi que l’acquisition de compétences<br />
pour l’autonomisation des filles et des femmes rurales analphabètes<br />
». À cette occasion, l’équipe de l’UIL a aidé à analyser<br />
et à peaufiner les activités de sensibilisation et de promotion<br />
d’environnements alphabétisés et à en assurer le suivi. Grâce<br />
à cet appui, les centres d’apprentissage communautaires en<br />
zone rurale ont pu améliorer leurs concours de lecture et<br />
d’écriture et drainer un plus grand nombre de villageois vers<br />
les activités d’alphabétisation et de lecture. Dans le cadre d’un<br />
atelier national, l’expertise de quelque 70 responsables politiques<br />
de premier plan, partenaires du développement, représentants<br />
des médias et de la société civile a été mobilisée pour<br />
un exercice de sensibilisation à l’alphabétisation des adultes. Le<br />
soutien technique de l’UIL au projet de LIFE au Pakistan intitulé<br />
« Ren<strong>for</strong>cement des capacités en vue d’améliorer la qualité et<br />
la portée des programmes d’alphabétisation au Pakistan », a<br />
permis de <strong>for</strong>mer une quarantaine de hauts responsables et<br />
de gestionnaires de rang intermédiaire de l’alphabétisation et<br />
d’améliorer le Curriculum national en alphabétisation préparé<br />
par les spécialistes nationaux sous la supervision du département<br />
du ministère en charge des curricula. En Égypte, l’UIL a<br />
fourni son assistance technique à un atelier et une conférence<br />
sur l’alphabétisation, l’éducation des adultes et l’éducation<br />
non <strong>for</strong>melle organisés au Caire en mai sous le titre « Vers une<br />
vision innovante de l’éducation des adultes en Égypte », dans<br />
le cadre du projet de « Ren<strong>for</strong>cement des capacités en vue<br />
d’améliorer l’élaboration des politiques, le changement institutionnel<br />
et l’exécution des programmes en alphabétisation et<br />
en éducation non <strong>for</strong>melle en Égypte » de LIFE. Une centaine<br />
de représentants de la Direction de la <strong>for</strong>mation des adultes<br />
au niveau fédéral et des États ont été <strong>for</strong>més lors de ces deux<br />
manifestations. L’UIL a également participé à l‘amélioration<br />
du curriculum sénégalais d‘éducation de base dans le cadre<br />
du projet de « Ren<strong>for</strong>cement des capacités des personnels en<br />
alphabétisation et en éducation non <strong>for</strong>melle du Sénégal »<br />
de LIFE en organisant un atelier à Saly (Sénégal) en mai et en<br />
invitant le directeur du département du curriculum en juillet<br />
à l‘UIL.<br />
Avec le BREDA et le Bureau de l’<strong>UNESCO</strong> à Bamako, l’UIL a organisé<br />
en mars une rencontre sous-régionale de pays francophones<br />
de LIFE en Afrique. 73 représentants du Mali, du Niger<br />
et du Sénégal – dont des membres des comités techniques<br />
de LIFE, des experts en alphabétisation et des partenaires<br />
bilatéraux et multilatéraux – se sont retrouvés à Bamako afin<br />
d’échanger leurs expériences et de ren<strong>for</strong>cer leurs capacités en<br />
matière de mobilisation des partenariats, de bon fonctionnement<br />
des structures nationales et de pratiques innovantes en<br />
alphabétisation. Cela les a aidés à mettre en oeuvre les activités<br />
préliminaires de LIFE.<br />
En janvier, l‘UIL a également apporté certains appuis techniques<br />
pour le lancement de LIFE en Haïti et au Soudan. Dans<br />
les deux cas, des ateliers nationaux ont été organisés avec les<br />
principales parties prenantes par les autorités nationales et<br />
les bureaux de l‘<strong>UNESCO</strong>, afin de dresser un bilan des besoins<br />
nationaux en alphabétisation et d‘examiner les politiques et<br />
stratégies à mettre en oeuvre. L‘UIL a également été invité à<br />
participer à Sanaa (Yémen) à une réunion d‘experts en alphabétisation<br />
des pays du Moyen-Orient élargi et d‘Afrique du<br />
Nord et du Groupe des huits (G8), à des fins d‘in<strong>for</strong>mation sur<br />
la DNUA et LIFE et de ren<strong>for</strong>cement des réseaux.<br />
L’UIL a fourni une assistance technique à la mise en oeuvre<br />
de quatre des six Conférences régionales sur l‘alphabétisation<br />
dans le monde qui ont été organisées par l‘<strong>UNESCO</strong> en 2007 :<br />
a) du 12 au 14 mars à Doha (Qatar) pour la Région arabe ;<br />
b) du 30 juillet au 1er août à Beijing (Chine) pour l‘Asie<br />
del‘Est, l‘Asie du Sud-Est et le Pacifique ;<br />
c) du 10 au 12 septembre à Bamako (Mali) pour l‘Afrique ;<br />
d) du 29 au 30 novembre à Delhi (Inde) pour l‘Asie du Sud<br />
et du Sud-Ouest et l‘Asie centrale.<br />
Ces conférences s‘inscrivent dans un ef<strong>for</strong>t général de promotion,<br />
aux niveaux national, régional et international, de<br />
l‘alphabétisation comme objectif prioritaire de l‘EPT et socle<br />
de l‘apprentissage tout au long de la vie. Elles font suite aux<br />
actions lancées par la Conférence de la Maison Blanche sur<br />
l‘alphabétisation dans le monde de septembre 2006, accueillie<br />
par Mme Laura Bush, Première Dame des États-Unis d‘Amérique<br />
et Ambassadrice honoraire de la DNUA. L‘objectif ultime<br />
de cette initiative est d‘aider les pays à relever les défis d‘alphabétisation<br />
auxquels ils sont confrontés pour exercer un effet<br />
réel et mesurable sur le quotidien de leurs populations, dans
Alphabétisation<br />
le but de contribuer au développement humain durable et à<br />
l‘élimination de la pauvreté.<br />
La Conférence régionale africaine sur l‘alphabétisation dans<br />
le monde était organisée par le Secteur de l‘éducation de<br />
l‘<strong>UNESCO</strong> (sous la responsabilité directe de l’UIL), le Bureau<br />
régional pour l’éducation en Afrique (BREDA), la Division de<br />
la coordination des priorités des Nations Unies, la Division de<br />
l’éducation de base et le Bureau multipays de Bamako. En Afrique,<br />
l’alphabétisation est un problème central. 20 pays africains<br />
présentent un taux d’alphabétisation inférieur à 50 % ou une<br />
population de plus de 10 millions dépourvue des compétences<br />
de base. Dans le cadre de l’EPT, et notamment de la DNUA<br />
et de LIFE, une nouvelle dynamique a été créée afin de porter<br />
l’alphabétisation à un plus haut niveau de priorité sur les agendas<br />
politiques et du développement. Outre le Gouvernement<br />
du Mali, hôte de la conférence, les principaux partenaires et<br />
parrains de la conférence étaient le Fonds de développement<br />
des programmes d’éducation de l’Initiative de mise en oeuvre<br />
accélérée de l’EPT et de la Banque mondiale, l’Association pour<br />
le développement de l’éducation en Afrique, Agence d’aide<br />
au développement international des États-Unis, l’Organisation<br />
internationale de la francophonie, Microsoft Afrique, l‘Agence<br />
suédoise de coopération pour le développement international,<br />
le Gouvernement norvégien et la Direction suisse du développement<br />
et de la coopération.<br />
La Conférence régionale africaine a revêtu une importance<br />
toute particulière du fait du poids politique de ses participants<br />
: le Président du pays hôte, le Mali, le Directeur général<br />
de l’<strong>UNESCO</strong> et le Premier ministre malien l’ont honorée de<br />
leur présence. La Première Dame du Mali a accueilli les autres<br />
premières dames d’Afrique ou leurs représentants venus de 21<br />
pays. 48 ministres de l’éducation, du plan ou des finances et<br />
autant de directeurs de l’éducation ont également participé à<br />
La Conférence régionale africaine sur l‘alphabétisation dans le monde,<br />
Bamako, Mali, septembre 2007<br />
la réunion. Parmi les autres participants figuraient des représentants<br />
des agences multilatérales et bilatérales ainsi qu’un<br />
nombre considérable de spécialistes de l’alphabétisation et<br />
de l’éducation : coordonnateurs de l’EPT, institutions et organisations<br />
régionales, universités, fondations, entreprises, organisations<br />
non gouvernementales et associations, chercheurs,<br />
gestionnaires de programmes, praticiens et enseignants.<br />
Les premières dames d’Afrique ont invité à renouveler l’engagement<br />
en faveur de l’alphabétisation et se sont engagées<br />
à figurer parmi les responsables politiques agissant pour sa<br />
mise en oeuvre. Ces messages <strong>for</strong>ts ont déjà trouvé un écho<br />
favorable en Afrique et au-delà. Les gouvernements récemment<br />
<strong>for</strong>més au Mali et au Bénin ont ainsi vu la création d’un<br />
ministère de l’alphabétisation et des langues nationales, parties<br />
intégrantes de l’éducation de base. Le Président du Mali a<br />
annoncé un relèvement important du budget de l’alphabétisation.<br />
Au Burkina Faso, un groupe de travail a été <strong>for</strong>mé par la<br />
Première Dame et le Président ; il sera chargé de faire suivre les<br />
recommandations de la Conférence de Bamako de mesures<br />
concrètes. Les ministres africains ont fait part de leur détermination<br />
et de leur volonté d’intégrer l’alphabétisation à tous les<br />
programmes du développement. Des mécanismes régionaux,<br />
nationaux et internationaux d‘échange en alphabétisation devraient<br />
être mis en place afin de diffuser et de partager les<br />
meilleures pratiques méthodologiques en usage en éducation<br />
non <strong>for</strong>melle. Enfin, les ministres ont souligné la nécessité<br />
d‘une coopération étroite et diversifiée de toutes les parties<br />
prenantes. Le rapport de la Conférence, intitulé « Visions et<br />
bonnes pratiques », <strong>for</strong>mule des recommandations concrètes<br />
destinées à guider les actions non seulement des gouvernements<br />
africains, mais aussi de l‘<strong>UNESCO</strong>, des prestataires de<br />
service et des autres partenaires. L‘Appel de Bamako souligne<br />
que tous les Africains, hommes et femmes, ont le devoir de<br />
s‘engager pour faire de l‘éducation non <strong>for</strong>melle une réalité<br />
au titre de droit humain fondamental exercé par toutes et par<br />
tous. Un choix de programmes efficaces d‘alphabétisation et<br />
d‘acquisition de notions de calcul pour adultes, présentés à<br />
la conférence, figure sur le site de l‘UIL et sur le LitPortal de<br />
l‘<strong>UNESCO</strong> (http://www.unesco.org/uil/literacyprogrammes/).<br />
Bien que l‘action de l‘UIL s‘exerce principalement en direction des<br />
pays en développement, l‘alphabétisation en Europe figure aussi<br />
depuis toujours parmi ses domaines d‘intervention. L‘UIL dispose<br />
de réseaux efficaces auprès des parties prenantes européennes.<br />
En Allemagne, son pays d‘accueil, l‘UIL est membre d‘un réseau<br />
allemand pour l‘alphabétisation et l‘éducation de base. Comme<br />
les années passées, l‘UIL a participé à Berlin aux manifestations<br />
organisées dans le cadre de la Journée internationale de l‘alphabétisation,<br />
aux côtés de ses partenaires allemands.<br />
L‘UIL est partenaire de la Campagne d‘alphabétisation de la<br />
Foire internationale du livre de Franc<strong>for</strong>t/LitCam, une initiative<br />
du plus grand salon mondial de l‘édition, créée et lancée<br />
à l‘occasion de la Foire 2006 sous le parrainage de l‘écrivain<br />
indien Shashi Tharoor, avec pour nouveau thème « Éduquer<br />
pour l‘avenir », qui est la priorité de la Foire internationale du<br />
livre. La manifestation de la LitCam s‘est déroulée cette année<br />
le 9 octobre à Franc<strong>for</strong>t. Des projets d‘alphabétisation et<br />
d’éducation de base de plusieurs pays ont été présentés. Le<br />
programme comportait également des exposés d’apprenants<br />
et une exposition présentant différentes organisations internationales<br />
oeuvrant dans le domaine de l’alphabétisation et<br />
de l’éducation de base.<br />
La LitCam a permis la naissance de nouveaux partenariats pour<br />
l’alphabétisation et a suscité une prise de conscience parmi les<br />
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Alphabétisation<br />
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nouveaux groupes cibles – éditeurs, médias et grand public.<br />
Elle offre aussi une plate-<strong>for</strong>me pour des initiatives nouvelles et<br />
novatrices en la matière, telles que le site Internet « The Literacy<br />
Project »de Google, accessible en anglais, allemand et espagnol,<br />
et prochainement en français (www.google.com/literacy).<br />
Échange Nord-Sud sur l’alphabétisation familiale<br />
En novembre 2007, 20 spécialistes de l’alphabétisation familiale,<br />
parmi lesquels des praticiens et des chercheurs, se sont retrouvés à<br />
l’UIL pour un « Échange Nord-Sud sur l’alphabétisation familiale »,<br />
organisé et financé par l’Institut. Cette réunion entendait montrer,<br />
entre autres, que le concept d’apprentissage intergénérationnel est<br />
universel et qu’il ne s’applique pas qu’au Nord, même s’il est moins<br />
institutionnalisé dans les pays du Sud. Les participants ont adopté la<br />
déclaration suivante :<br />
L‘alphabétisation familiale est une approche de l‘apprentissage fondée<br />
sur les interactions intergénérationnelles au sein de la famille et de la<br />
communauté, qui ont pour effet d‘encourager le développement de<br />
l‘alphabétisme et des compétences nécessaires à la vie quotidienne.<br />
L‘alphabétisation familiale met l‘accent et prend appui sur les compétences<br />
et connaissances existantes, tout en encourageant les participants<br />
à reconnaître les problèmes auxquels ils sont confrontés au sein<br />
de leur famille et de leur communauté et à y remédier.<br />
L‘alphabétisation familiale s‘est révélée une approche efficace pour<br />
promouvoir l‘alphabétisation et encourager les adultes et les enfants<br />
à devenir des apprenants tout au long de leur vie. Elle rapproche l‘éducation<br />
<strong>for</strong>melle de l‘apprentissage non <strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel.<br />
On dispose de preuves de plus en plus nombreuses de ses bienfaits<br />
dans un éventail de pays et de contextes à travers le monde, notamment<br />
en matière d‘autonomisation de familles d‘origines culturelles<br />
et linguistiques diverses.<br />
Selon les circonstances et les besoins locaux, l‘alphabétisation familiale<br />
permet le développement de la maîtrise linguistique, des compétences<br />
d‘alphabétisation et d‘autres compétences chez les parents<br />
et les enfants, ainsi que la capacité des premiers à aider les seconds.<br />
Elle offre aussi d‘autres avantages : pour les parents, la possibilité de<br />
poursuivre leurs études, d‘accéder à l‘emploi et d‘élever leurs enfants<br />
de manière plus positive ; pour les parents et les enfants, une meilleure<br />
confiance en soi, des relations familiales plus harmonieuses, l‘amélioration<br />
du statut des filles et des femmes et de meilleures chances dans<br />
la vie.<br />
Des ef<strong>for</strong>ts de recherche et d‘évaluation tenant compte des spécificités<br />
culturelles sont la clé de l‘élaboration de politiques et de programmes<br />
d‘alphabétisation familiale efficaces.<br />
L‘alphabétisation familiale est indispensable à la construction d‘une<br />
culture de l‘apprentissage tout au long de la vie. Elle devrait être partie<br />
intégrante de toute politique éducative et appelle un financement<br />
public global sur le long terme.<br />
semblent en progression. Les programmes d‘alphabétisation<br />
familiale sont cependant encore loin d‘occuper la place qu‘ils<br />
méritent. En dépit de leur intérêt, puisqu‘ils atteignent à la fois<br />
les adultes, les enfants et les communautés et rapprochent<br />
éducation <strong>for</strong>melle et non <strong>for</strong>melle, leur financement reste<br />
difficile à assurer car l‘alphabétisation familiale n‘entre dans<br />
aucune catégorie connue et nécessite souvent des investissements<br />
financiers plus importants que les programmes d‘alphabétisation<br />
classiques.<br />
Le projet pilote FLY, qui est mis en oeuvre à Hambourg à l‘initiative<br />
de l‘UIL et de l‘Institut de <strong>for</strong>mation des enseignants du<br />
ministère de l‘éducation de la Cité-État, avec le soutien de la<br />
Commission Bund-Länder chargée de la recherche en éducation,<br />
dans le cadre du programme type de « Soutien des enfants<br />
et des jeunes d‘origine immigrée », est entré dans sa quatrième<br />
année. Trente établissements sont désormais associés au projet<br />
lancé à ses débuts dans huit écoles et un jardin d‘enfants des<br />
quartiers défavorisés, lesquels <strong>for</strong>ment toujours le noyau de<br />
cette initiative. D‘abord largement inspiré des programmes expérimentaux<br />
de la Basic Skills Agency britannique, FLY s‘en est<br />
progressivement démarqué pour trouver sa propre <strong>for</strong>mule,<br />
basée sur la production de matériels multilingues et interculturels<br />
: un CD multilingue de chansons en partie interprétées<br />
par les parents participants, de petits livres multilingues<br />
confectionnés à partir d‘histoires écrites par les parents sur des<br />
photos de• famille, et les incontournables « sacs à histoires ».<br />
« L’alphabétisation ne bénéficie que d’une attention minimale<br />
sur le plan politique – et donc financier –, aussi demeure-t-elle<br />
un défi mondial. »<br />
Le Partenariat européen d’apprentissage « QualiFLY » (Pour<br />
une alphabétisation familiale de qualité), qui était soutenu par<br />
l‘Union européenne dans le cadre du programme Socrates/<br />
Grundtvig 2, s’est achevé à l’automne 2007. Les activités du<br />
projet prévoyaient l’échange d’expériences et de bonnes pratiques<br />
dans différents domaines : <strong>for</strong>mation des enseignants,<br />
stratégies d’implication parentale, suivi et évaluation des programmes<br />
d’alphabétisation familiale et éducation interculturelle.<br />
Le projet visait à améliorer la qualité des prestations des<br />
partenaires, à créer un noyau de tuteurs dans chaque pays<br />
partenaire, à diffuser des matériels et des in<strong>for</strong>mations concernant<br />
les bonnes pratiques auprès des parties prenantes par<br />
L‘UIL a poursuivi ses activités dans le domaine de l‘alphabétisation<br />
familiale. Les programmes d‘alphabétisation familiale<br />
figurant parmi les programmes de bonnes pratiques en alphabétisation<br />
présentés aux conférences régionales organisées<br />
dans le cadre de la Campagne globale pour l‘alphabétisation,<br />
l‘intérêt pour ce concept et les demandes en la matière<br />
Photo: Roy Reed, Projet d’alphabétisation familiale en Afrique du Sud
Alphabétisation<br />
et qu’elle devrait à ce titre faire partie intégrante des politiques<br />
éducatives. A titre de suivi, un Groupe d’action africain pour<br />
l’alphabétisation familiale (AFLAG) a été mis en place. Un rapport<br />
de la réunion, contenant une description de l’ensemble<br />
des programmes invités, paraîtra au début de 2008.<br />
21<br />
LIFE encourage la coopération Sud-Sud dans la Région<br />
arabe<br />
Projet d’alphabétisation liée aux activités génératrices de revenu au Maroc<br />
le biais du site web du projet (www.unesco.org/education/<br />
uie/QualiFLY) et à mieux faire connaître cette approche de<br />
l’alphabétisation. Les principaux partenaires du projet étaient<br />
des organismes d’Allemagne, de Bulgarie, d’Irlande, d’Italie, de<br />
Malte et de Turquie. Les autres pays participants étaient l‘Afrique<br />
du Sud, le Canada, Israël (Communautés palestiniennes) et le<br />
Royaume-Uni. Le projet a permis la production de nouveaux<br />
matériels, tels qu‘un DVD expliquant comment se servir d‘un<br />
« sac à histoires » (Malte), qui sert d‘outil de <strong>for</strong>mation, et un<br />
recueil d‘activités à utiliser dans les programmes d‘alphabétisation<br />
familiale (Allemagne). Il a également encouragé les<br />
échanges et les améliorations dans les programmes des partenaires.<br />
Ainsi, Malte et la Turquie ont lancé des programmes<br />
d‘accueil de la petite enfance (alors qu‘auparavant les enfants<br />
n‘étaient accueillis qu‘à partir de 6 ans) et la Turquie a modularisé<br />
certains de ses projets. Dans le cadre de ces initiatives, l‘UIL<br />
a publié, en collaboration avec la maison d‘édition Ernst Klett<br />
Sprachen, l‘ouvrage intitulé Gemeinsam in der Sprache baden<br />
(« Une immersion linguistique collective »), premier manuel<br />
d‘alphabétisation familiale édité en langue allemande. Il<br />
contient un chapitre sur le projet FLY, mais rend compte également<br />
de projets menés en Afrique du Sud, en Angleterre,<br />
à Malte et en Turquie, ainsi que de l‘approche du HIPPY et<br />
d‘autres initiatives allemandes.<br />
Sur la base du projet QualiFLY, l’Institut a organisé l’« Échange<br />
Nord-Sud sur l‘alphabétisation familiale », qui a réuni 20<br />
chercheurs et praticiens de programmes d’alphabétisation<br />
familiale de toutes les régions du monde. Un des principaux<br />
objectifs de cette rencontre était de montrer que le concept<br />
d‘apprentissage intergénérationnel est universel, même s‘il est<br />
moins institutionnalisé et souvent plus axé sur les communautés<br />
dans le Sud. Un autre objectif de cette initiative est de ren<strong>for</strong>cer<br />
les capacités au sein des programmes d’alphabétisation<br />
familiale et intergénérationnelle, notamment dans les pays de<br />
LIFE. A cette fin, une réunion de suivi axée sur les pays de LIFE<br />
sera organisée en 2008 ou 2009. Les thèmes abordés par cette<br />
réunion de trois jours ont été : le multilinguisme, les bonnes<br />
pratiques, les programmes communautaires, la <strong>for</strong>mation des<br />
enseignants et la recherche. La valeur ajoutée des programmes<br />
d’alphabétisation familiale a été examinée, et une déclaration<br />
adoptée qui reflète le point de vue, partagé par l’ensemble des<br />
participants, que l’alphabétisation familiale offre une approche<br />
efficace pour la promotion de l’alphabétisation dans le monde<br />
La coopération Sud-Sud, un des principes directeurs de<br />
l’<strong>UNESCO</strong>, fait également partie de la stratégie de mise<br />
en oeuvre de LIFE. Dans la Région arabe, LIFE est à l’origine<br />
de plusieurs exemples de coopération étroite entre<br />
les pays arabes couverts par l’Initiative, la Région arabe et<br />
l’Asie. Deux pays de la première phase, l’Égypte et le Yémen,<br />
ont ainsi coordonné leurs activités. Le Yémen a bénéficié<br />
de l’expérience égyptienne pour l’étude d’évaluation<br />
des besoins prévue par LIFE. Le Bureau de l’<strong>UNESCO</strong><br />
à Rabat a fourni une assistance à la Mauritanie dans la<br />
réalisation de l’analyse de situation et l’élaboration d’une<br />
stratégie d’appui national de LIFE. De la même manière,<br />
d’étroites relations de travail se sont nouées entre les<br />
services d’alphabétisation et d’ENF marocains et mauritaniens.<br />
Les expériences asiatiques en matière d’alphabétisation<br />
communautaire et d’alphabétisation liée aux<br />
activités génératrices de revenus sont aussi une source<br />
d’inspiration pour les projets extra-budgétaires de LIFE<br />
en Égypte et au Maroc. Les visites d’étude en Thaïlande<br />
et l’appui technique apporté par le Bureau de l’<strong>UNESCO</strong><br />
à Bangkok sont d’autres exemples concrets de coopération<br />
arabo-asiatique sous l’égide de l’Initiative LIFE.<br />
Dans le cadre du Partenariat éducatif Grundtvig 2 en « Alphabétisation<br />
et acquisition des compétences de la vie courante<br />
en milieu carcéral », dont la coordination est assurée par l’UIL<br />
et qui réunit des partenaires allemands, grecs et roumains,<br />
deux autres réunions ont eu lieu pendant la première année<br />
du projet (qui courait jusqu’en juillet). En février, l’organisation<br />
partenaire en Grèce, l’ARSIS, a préparé à Thessalonique un programme<br />
comportant une conférence publique avec les parties<br />
prenantes chargées des prisons et actives dans l’éducation<br />
en milieu carcéral. La seconde réunion, qui s’est tenue en mai<br />
à Bucarest, a été préparée par les organisations partenaires<br />
de Roumanie, l’ARED et le CRED, et a consisté pour l’essentiel<br />
en visites de terrain dans les prisons locales. Un site Internet<br />
conjoint, également coordonné par l’UIL, a été lancé au cours<br />
de l’été (http://www.unesco.org/uil/literacyinprison/). Suite à<br />
l’agrément de la proposition de projet de l’UIL pour la deuxième<br />
année, prévoyant trois autres réunions entre octobre 2007<br />
et juillet 2008, les partenaires du projet se sont retrouvés de<br />
nouveau à Thessalonique (Grèce). L’accent a été mis sur les<br />
questions d’appréciation, de suivi et d’évaluation des compétences<br />
d’alphabétisation et des compétences utiles à la vie<br />
courante en milieu carcéral.<br />
L‘éducation dans la langue maternelle et l‘éducation bilingue<br />
continuent de figurer parmi les centres d‘intérêt de l‘Institut,<br />
qui prendront une nouvelle importance en 2008, l‘Année in-
Alphabétisation<br />
22<br />
ternationale des langues. L‘UIL, le Programme Asie-Pacifique<br />
d‘Éducation pour tous (APPEAL) de l‘<strong>UNESCO</strong> et le Bureau de<br />
l‘<strong>UNESCO</strong> à Dhaka (Bangladesh) ont réalisé un premier projet<br />
de coopération Sud-Sud couvrant les trois régions d‘Asie, d‘Afrique<br />
et d‘Amérique latine afin de promouvoir les programmes<br />
d‘alphabétisation bilingues basés sur la langue maternelle et<br />
d‘en améliorer la qualité. Un atelier de <strong>for</strong>mation auquel ont pris<br />
part des spécialistes asiatiques, africains et latino-américains,<br />
ainsi que des représentants de gouvernements de pays d‘Asie,<br />
s‘est tenu à Dhaka du 18 au 22 juin 2007. Les participants venus<br />
d‘Asie (Afghanistan, Bangladesh, Cambodge, Chine, Inde,<br />
Indonésie, Malaisie, Népal, Philippines, Thaïlande et Viet Nam)<br />
ont partagé les expériences vécues à travers leurs projets pilotes<br />
d‘application de programmes d‘alphabétisation bilingues<br />
basés sur la langue maternelle qui visaient des apprenants issus<br />
des minorités ethnolinguistiques. Contrairement à ce qui<br />
se passe en Afrique et en Amérique latine, les langues utilisées<br />
par les systèmes d‘éducation de base asiatiques sont des langues<br />
autochtones de grande communication, auxquelles de<br />
nombreuses minorités n‘ont cependant pas accès. En Afrique,<br />
on a privilégié la mise en oeuvre de ces programmes dans le<br />
secteur non <strong>for</strong>mel, afin de compenser la domination de l‘anglais<br />
ou du français, deux langues officielles, mais qui ne sont<br />
maîtrisées que par une petite minorité. En Amérique latine,<br />
sous l‘influence des mouvements contestataires, on dispose<br />
déjà d‘une longue expérience de l‘éducation interculturelle bilingue<br />
dans les secteurs tant <strong>for</strong>mel que non <strong>for</strong>mel. L‘échange<br />
Sud-Sud a donc été une expérience particulièrement enrichissante,<br />
qui sera prolongée par des activités convenues à cette<br />
occasion.<br />
LIFE et la sensibilisation au Bangladesh<br />
Le Bangladesh fait partie des pays de LIFE qui ont sollicité<br />
l’appui technique de l’UIL dans le cadre du projet extrabudgétaire<br />
de « Ren<strong>for</strong>cement des capacités pour l’EPT<br />
2006-2007 » de l’Initiative. Le Bureau de l’<strong>UNESCO</strong> à Dhaka<br />
a choisi quatre ONG locales comme partenaires de mise<br />
en oeuvre pour des actions de plaidoyer et de soutien à<br />
la création d’environnements alphabétisés. Une des activités<br />
concrètes appuyées par l’UIL a été l’organisation de<br />
concours de lecture et d’écriture en milieu communautaire<br />
destinés plus particulièrement aux femmes. Les Centres<br />
d’apprentissage communautaires (CAC), qui jouent un rôle<br />
de premier plan dans le maintien d’environnements alphabétisés<br />
en milieu rural, ont servi de toile de fond à ces opérations.<br />
Les candidates devaient avoir le niveau exigé par le<br />
CAC pour être autorisées à participer au concours ; un jury<br />
– composé d‘enseignants, de journalistes et autres personnalités<br />
villageoises – a évalué leurs per<strong>for</strong>mances de lecture<br />
et d‘écriture selon un barème préétabli. Chaque candidate<br />
devait lire à haute voix et en public deux paragraphes d‘un<br />
récit. Pour le concours d‘écriture, les candidates disposaient<br />
de vingt minutes pour rédiger un court essai sur l‘un<br />
des cinq sujets proposés. Ce fut pour elles une excellente<br />
occasion d‘intéresser les membres de leur communauté<br />
à la lecture et l‘écriture. Les villageois ont été encouragés<br />
non seulement à s‘inscrire aux cours d‘alphabétisation, mais<br />
aussi à se servir de leurs nouvelles compétences dans leur<br />
vie quotidienne. Une autre activité qui a reçu le soutien<br />
technique de l‘UIL est l‘Atelier national sur le plaidoyer en<br />
faveur de l‘alphabétisation des adultes, dont le but principal<br />
était de ren<strong>for</strong>cer les compétences des responsables politiques,<br />
des partenaires du développement, des médias et<br />
de la société civile. Plusieurs exposés ont été présentés, afin,<br />
entre autres, de faire connaître d‘autres expériences internationales<br />
de plaidoyer. Les participants ont ensuite débattu<br />
de questions portant sur les politiques, la planification d‘une<br />
sensibilisation intégrée aux activités du développement, et<br />
le ren<strong>for</strong>cement des capacités de sensibilisation des organisations<br />
gouvernementales et des ONG par la coopération<br />
et le travail en réseau. L‘atelier a produit des recommandations<br />
concrètes que viendront compléter des documents de<br />
stratégie pour la sensibilisation au niveau local.<br />
Atelier international sur l’amélioration de la qualité des programmes d’alphabétisation en langue<br />
maternelle et bilingues en Asie, Afrique et Amérique latine, Dhaka, Bangladesh, juin 2007
Apprentissage tout au long de la vie<br />
L‘apprentissage tout au long de la vie est la clé de l‘édification<br />
des sociétés du savoir du XXIe siècle. La rapidité, l‘ampleur et<br />
la complexité des changements sociaux et économiques obligent<br />
à s‘éloigner des stratégies purement éducatives au profit<br />
de politiques d‘apprentissage intégrées, qui couvrent à la fois<br />
toute la durée et toute l‘amplitude de la vie – des politiques<br />
également axées sur la citoyenneté démocratique, d‘inclusion<br />
sociale, l‘employabilité, le développement personnel et la<br />
compréhension interculturelle. Cette dimension transversale<br />
de l‘apprentissage tout au long de la vie doit impérativement<br />
être mise en avant.<br />
Une chose est cependant de développer une vision ambitieuse<br />
et même d‘aller plus loin et de la doter d‘un cadre. Une autre<br />
est de la mettre en application. En tant que clé de l‘édification<br />
des sociétés du savoir, l‘apprentissage tout au long de la vie a<br />
plusieurs défis à relever : créer des espaces d‘apprentissage,<br />
aménager les institutions, qu‘elles soient politiques ou sociales,<br />
pour permettre l‘accès de tous, selon les besoins de chacun,<br />
à l‘apprentissage, y compris à l‘apprentissage institutionnalisé,<br />
tout en développant de nouveaux cadres, structures,<br />
contenus et méthodes. Il s‘agit de défis redoutables pour les<br />
institutions, comme pour les décideurs politiques.<br />
« L’apprentissage tout au long de la vie, celui qui reconnaît<br />
aussi l’apprentissage non <strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel, offre une occasion<br />
d’accroître les manifestations de la diversité culturelle<br />
et du développement personnel, notamment l’expression<br />
des aspirations et des choix individuels et collectifs. »<br />
Les politiques intégrées d‘apprentissage tout au long de la<br />
vie doivent prendre en charge les compétences, aptitudes et<br />
connaissances nouvelles qui permettront d‘affronter les mutations<br />
dans un contexte marqué par le développement des<br />
sociétés du savoir et de l‘in<strong>for</strong>mation, et les bouleversements<br />
du monde du travail. Ces nouvelles compétences peuvent être<br />
acquises dans un cadre <strong>for</strong>mel ou in<strong>for</strong>mel. L‘éducation permanente<br />
est cruciale, en particulier, pour les adultes non qualifiés<br />
ou semi-qualifiés, dont il faut combler le manque de compétences<br />
en ren<strong>for</strong>çant celles qu‘ils ont acquises dans le cadre<br />
non <strong>for</strong>mel, en développant les possibilités d‘apprentissage in<strong>for</strong>mel,<br />
en modularisant l‘apprentissage et en l‘ajustant à leurs<br />
besoins personnels. Des mesures doivent également être développées<br />
pour élargir l‘accès en abattant les obstacles individuels<br />
à l‘apprentissage provenant, parfois, des expériences négatives<br />
du passé. Des systèmes améliorés de reconnaissance des compétences<br />
sont un moyen crucial de faciliter l‘apprentissage tout<br />
au long de la vie et d‘aider les individus à préserver leur capacité<br />
de compétitivité sur le marché du travail.<br />
Outre l‘acquisition de nouvelles qualifications et compétences,<br />
l‘apprentissage, quel que soit le contexte, a aussi des objectifs<br />
à atteindre en matière de citoyenneté critique, d‘inclusion sociale,<br />
de développement personnel, de santé et d‘accès aux<br />
loisirs. Les valeurs et les objectifs de démocratie, de justice, de<br />
dignité humaine et d‘égalité entre les sexes devraient définir<br />
l‘objet et le contenu de l‘apprentissage tout au long de la vie.<br />
L‘UIL accorde une grande importance à une alphabétisation<br />
et un apprentissage centrés sur des expériences concrètes<br />
qui permettent aux citoyens de participer à différentes <strong>for</strong>mes<br />
d‘activités collectives et de délibération, comme condition<br />
préalable à la réalisation de leurs besoins en apprentissage de<br />
base. L‘Institut est également soucieux de voir l‘apprentissage<br />
tout au long de la vie mis à la portée de tous, et pas seulement<br />
de ceux qui savent déjà profiter de l‘offre éducative disponible.<br />
L‘apprentissage tout au long de la vie, celui qui reconnaît aussi<br />
l‘apprentissage non <strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel, offre une occasion<br />
d‘accroître les manifestations de la diversité culturelle et du<br />
développement personnel, notamment l‘expression des aspirations<br />
et des choix individuels et collectifs.<br />
Reconnaissance, validation et homologation de l‘apprentissage<br />
non <strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel et des acquis de l‘expérience<br />
L‘UIL prépare un observatoire des modèles et des bonnes pratiques internationales,<br />
axé sur l‘Afrique<br />
Actuellement, l‘Institut participe à un projet de recherche<br />
international qui servira à la prise de décision en matière de<br />
reconnaissance, de validation et d‘homologation de l‘apprentissage<br />
non <strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel et des acquis de l‘expérience.<br />
Dans le cadre de ses travaux de création d‘un observatoire des<br />
modèles et des bonnes pratiques internationales, l‘UIL s‘intéresse<br />
en particulier à la région Afrique. Il aide les États membres<br />
du continent à développer des systèmes de qualification<br />
et de reconnaissance et à concevoir des programmes éducatifs<br />
intégrant l‘apprentissage non <strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel dans leurs<br />
systèmes de certification et de qualification.<br />
De plus, l‘UIL a participé à l‘échange des expériences nationales<br />
dans le cadre d‘un séminaire international organisé à<br />
Paris en juin 2007 par la Commission nationale française pour<br />
l‘<strong>UNESCO</strong>, avec le soutien de divers partenaires. Les représentants<br />
de plusieurs pays ont étudié les mécanismes, <strong>for</strong>mels et<br />
in<strong>for</strong>mels, de validation des acquis de l‘expérience. Dans certains<br />
pays, comme Maurice ou la Namibie, il existe des cadres<br />
de qualification prévoyant l‘intégration de l‘éducation et de la<br />
<strong>for</strong>mation. Ces cadres servent aussi de mécanismes permettant<br />
d‘établir des équivalences entre les compétences acquises<br />
dans différentes situations de pratique, notamment dans<br />
le monde du travail, et de créer des passerelles à l‘intention de<br />
personnes ayant vécu des expériences diverses, comme les<br />
23
Apprentissage tout au long de la vie<br />
24<br />
anciens combattants ou les agriculteurs bénéficiant de programmes<br />
de réinstallation. Au Kenya, il existe des centres d‘excellence<br />
pour la reconnaissance des acquis de l‘expérience. En<br />
Ouganda, le cadre de qualifications professionnelles permet<br />
le bilan des compétences professionnelles, l‘évaluation de ces<br />
compétences et le développement de modules de <strong>for</strong>mation<br />
conduisant à certaines professions. Au Nigéria, il n‘existe<br />
pas de cadre <strong>for</strong>mel, mais le National Business and Education<br />
Board possède un mécanisme de reconnaissance des acquis<br />
de l‘expérience. L‘Afrique du Sud a recours à des internats et<br />
des apprentissages comme mécanismes de reconnaissance<br />
de ces acquis. La Gambie, encore novice, utilise l‘organisme<br />
national de <strong>for</strong>mation comme mécanisme de reconnaissance<br />
de l‘apprentissage non <strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel.<br />
Comme le montrent ces exemples, on dispose de plusieurs<br />
mécanismes – récents ou plus anciens –, les plus anciens fonctionnant<br />
en coopération avec les organismes professionnels.<br />
La <strong>for</strong>me et les modalités de la reconnaissance des acquis de<br />
l‘expérience sont complexes, et nous devons con<strong>for</strong>ter nos<br />
connaissances en faisant appel à la coopération régionale et<br />
en tirant les enseignements des projets pilotes et des bonnes<br />
pratiques internationales. Garantir la qualité reste un défi. Le<br />
but poursuivi par la reconnaissance des acquis de l‘expérience<br />
doit apparaître clairement : il faut garder présent à l‘esprit qu‘il<br />
ne s‘agit pas seulement de certification, mais aussi de valorisation<br />
des connaissances et des compétences. Si la reconnaissance<br />
des acquis de l‘expérience peut être un bon moyen<br />
d‘assurer l‘accès à l‘apprentissage, il faut prendre garde à ne<br />
pas créer un fossé entre les modes de connaissance académiques<br />
et les modes de connaissance pratiques. Le processus de<br />
Reconnaissance des acquis éducatifs par des programmes d’équivalence (quelques pays en exemple)<br />
Au Mexique, les gouvernements locaux se sont engagés à reconnaître les résultats de l’éducation et de la <strong>for</strong>mation de base<br />
des adultes. La tendance ici est d’instaurer un système assez institutionnalisé d’évaluation et de certification de l’apprentissage<br />
in<strong>for</strong>mel et non <strong>for</strong>mel, avec l’adoption de critères officiels qui garantissent l’équivalence aux systèmes <strong>for</strong>mels. Les acquis<br />
de l’apprentissage in<strong>for</strong>mel et non <strong>for</strong>mel peuvent ainsi être assimilés à ceux obtenus dans le sous-système <strong>for</strong>mel. Cette<br />
approche efface la séparation traditionnelle entre les diverses <strong>for</strong>mes d’apprentissage et atténue les connotations fréquentes<br />
d’éducation de seconde catégorie associées aux <strong>for</strong>mes in<strong>for</strong>melles et non <strong>for</strong>melles. Les autres mécanismes en place pour<br />
la reconnaissance consistent en des tests centralisés utilisés dans tout le pays. Quelque 600 000 tests sont élaborés chaque<br />
année dans 45 domaines différents. Ils servent à évaluer le candidat et sa connaissance effective de ce qu’il est censé savoir.<br />
La réussite au test permet de poursuivre l’apprentissage au niveau directement supérieur. Un autre mécanisme consiste en<br />
l’homologation, qui permet d’agréer des programmes ainsi que leurs prestataires.<br />
Les programmes d’éducation et de <strong>for</strong>mation de base des adultes en Afrique du Sud sont intégrés à la fois dans le cadre national<br />
de qualifications et dans un modèle d’apprentissage tout au long de la vie qui permet la validation des équivalences, un accès<br />
vertical et horizontal ainsi que l’homologation à travers plusieurs mécanismes d’assurance qualité. Est également intégrée dans<br />
ce processus une éducation axée sur les résultats, qui prescrit des unités de référence avec lesquelles les apprenants mesurent<br />
leurs résultats et justifient leurs compétences. Si en théorie les prestataires d’éducation et de <strong>for</strong>mation de base des adultes sont<br />
libres de concevoir leurs propres programmes, et si les éducateurs et enseignants peuvent utiliser leur propre expertise pour élaborer<br />
des méthodes d’évaluation, dans la pratique cette approche laisse de nombreux éducateurs se débattre, que ce soit pour<br />
mettre en place un programme ou pour élaborer eux-mêmes les matériels des apprenants. Des problèmes sérieux surgissent,<br />
notamment quand l’enseignant « en situation » se sent incapable d’appliquer l’approche axée sur les résultats, qui exige de lui<br />
qu’il interprète et utilise les unités de référence comme un guide pour élaborer un programme de travail.<br />
Au Brésil, il existe une collaboration étroite entre les deux programmes « Alphabétiser le Brésil » et « Faire école », destinés<br />
aux citoyens qui n’ont pu fréquenter ou achever à l’âge « approprié » l’enseignement primaire. Au Guatemala, les programmes<br />
d’alphabétisation, coordonnés par CONALFA, accélèrent les programmes d’enseignement et permettent aux apprenants<br />
d’accomplir les six années d’enseignement primaire en seulement quatre ans. Le premier niveau équivaut à la première année<br />
de primaire, le second aux deux années suivantes, le troisième à nouveau à deux ans, et le quatrième à la sixième année. Les<br />
certificats d’études et de sixième année établis par CONALFA sont <strong>for</strong>mulés selon les cadres de qualifications et validés officiellement<br />
par les ministères compétents.<br />
En Angola, le premier niveau de certification résulte d’une évaluation des compétences en lecture, écriture et calcul. L’un des<br />
objectifs de cette certification est de permettre et de faciliter la poursuite de l’apprentissage au niveau directement supérieur.<br />
La première certification n’est donc pas considérée comme un résultat officiel en soi, mais comme une ouverture vers<br />
le monde alphabétisé. La validation de l’éducation non <strong>for</strong>melle gagne en importance du fait que les écoles n’atteignent pas<br />
toutes les personnes concernées.<br />
Extrait de « Literacy, Knowledge and Development: South-South Policy Dialogue on Quality Education <strong>for</strong> Adults and Young People » (Alphabétisation, savoir<br />
et développement : dialogue stratégique Sud-Sud sur une éducation de qualité pour les jeunes et les adultes) (Madhu Singh et Luz María Castro Mussot)<br />
UIL (Hambourg) et INEA (Mexico), 2007
Apprentissage tout au long de la vie<br />
reconnaissance et de validation de l‘apprentissage non <strong>for</strong>mel<br />
et in<strong>for</strong>mel doit être utile, pertinent et valorisant pour la personne<br />
qui s‘y soumet – il ne s‘agit pas uniquement de fournir<br />
des références. Trouver les moyens de reconnaître et d‘actualiser<br />
les compétences acquises dans l‘économie in<strong>for</strong>melle des<br />
pays africains est sans doute le défi le plus redoutable.<br />
Il ne faut pas non plus que le relèvement du niveau de qualifications<br />
exigé conduise à l‘exclusion sociale. D‘où l‘importance,<br />
là encore, d‘assurer l‘accès des jeunes et des adultes moins<br />
qualifiés à l‘apprentissage tout au long de la vie. Les programmes<br />
nationaux d‘éducation des jeunes et des adultes visent,<br />
de plus en plus, à reconnaître les résultats de l‘éducation et de<br />
la <strong>for</strong>mation grâce à des systèmes d‘équivalence.<br />
Créer des traits d‘union entre l‘éducation de base et la<br />
poursuite des études<br />
Dans le cadre des stratégies sectorielles nationales d‘élimination<br />
de la pauvreté et de progression vers les sociétés du<br />
savoir, de nombreux pays d‘Afrique font face au manque de<br />
cadres adéquats pour un ren<strong>for</strong>cement global des capacités<br />
en éducation post-primaire (EPP). L‘éducation et la <strong>for</strong>mation<br />
post-primaire sont une priorité dans de nombreux pays africains.<br />
L‘UIL voit dans l‘EPP un possible trait d‘union vers une<br />
<strong>for</strong>mation supérieure ou continue pour ceux qui ont acquis<br />
un premier niveau d‘études ou une éducation de base grâce à<br />
des services d‘alphabétisation, d‘éducation de base des adultes,<br />
d‘éducation non <strong>for</strong>melle et autres <strong>for</strong>mules alternatives.<br />
Dans le cadre des activités du Groupe de travail sur l‘éducation<br />
non <strong>for</strong>melle (GTENF) de l‘ADEA, qui défendent une vision globale<br />
et holistique de l‘éducation en Afrique, l‘UIL a commandé,<br />
en vue de la biennale 2008 de l‘ADEA, quatre études portant<br />
sur l‘éducation post-primaire en Afrique. À travers des études<br />
de cas nationales et des études transnationales, le GTENF s‘emploie<br />
à faire ressortir le rôle de l‘éducation non <strong>for</strong>melle dans le<br />
cadre général de l‘éducation et de la <strong>for</strong>mation post-primaires,<br />
par exemple en apportant un éclairage sur sa fragmentation, sa<br />
déconnection et le caractère incomplet de la couverture des<br />
groupes d‘âge d‘une part, et la difficulté de développer des cadres<br />
stratégiques permettant d‘articuler et de construire des synergies<br />
entre éducation <strong>for</strong>melle et non <strong>for</strong>melle d‘autre part.<br />
Outre ces quatre études, l‘UIL contribue également à la biennale<br />
de l‘ADEA consacrée à l‘EPP en préparant deux articles<br />
portant (1) sur la reconnaissance des acquis de l‘expérience et<br />
de l‘apprentissage non <strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel antérieur en Afrique,<br />
comme une clé vers l‘éducation post-primaire et l‘apprentissage<br />
tout au long de la vie pour tous, et (2) sur la <strong>for</strong>mation<br />
acquise dans le secteur in<strong>for</strong>mel et dans l’entreprise comme<br />
une voie d’accès à l‘apprentissage post-primaire, et un moyen<br />
pour les jeunes <strong>for</strong>més dans le monde du travail d‘améliorer<br />
leurs conditions de vie. L‘un comme l‘autre offrent une description<br />
de l’organisation de l’apprentissage dans le cadre non<br />
<strong>for</strong>mel, qui se caractérise par des méthodes d’enseignement<br />
participatives, une <strong>for</strong>mation par l’expérience et un financement<br />
autosuffisant.<br />
Stratégies de promotion de l’apprentissage tout au long de la vie<br />
En tant qu‘organisation pivot de l‘apprentissage tout au long<br />
de la vie, l‘UIL collabore étroitement avec les organisations internationales<br />
dans la mise en oeuvre de stratégies d‘apprentissage<br />
tout au long de la vie dans les États membres et plaide en<br />
faveur de leur intégration aux plans et agendas nationaux de<br />
l‘EPT. Les partenariats pour le savoir sont essentiels, car l‘évolution<br />
des politiques et des pratiques dans ce domaine exige<br />
des mises à jour et des échanges permanents. L‘UIL a soutenu,<br />
en particulier, le programme Reconnaissance de la <strong>for</strong>mation<br />
non <strong>for</strong>melle et in<strong>for</strong>melle (RNFIL) de l‘OCDE et le lancement<br />
du Programme d‘éducation et de <strong>for</strong>mation tout au long de la<br />
vie de l‘Union européenne (2007-2013), qui regroupe quatre<br />
programmes jusque là distincts : Comenius pour l‘éducation<br />
scolaire <strong>for</strong>melle, Erasmus pour l‘enseignement supérieur, Leonardo<br />
da Vinci pour la <strong>for</strong>mation professionnelle et Grundtvig,<br />
pour l‘éducation non <strong>for</strong>melle des adultes.<br />
Le dialogue sur les politiques permet à l‘UIL d‘offrir aux responsables<br />
politiques, aux chercheurs et aux praticiens un espace de<br />
réflexion sur les ré<strong>for</strong>mes éducatives sous l‘angle de l‘apprentissage<br />
tout au long de la vie. En 2006, l‘UIL avait organisé un<br />
dialogue international sur les politiques consacré aux « Défis de<br />
mise en oeuvre de l‘apprentissage tout au long de la vie des<br />
adultes ». À titre de suivi, un autre dialogue a été organisé à<br />
Changwon (République de Corée) du 2 au 6 septembre 2007,<br />
sur le thème : « Construire des partenariats efficaces pour l’apprentissage<br />
tout au long de la vie ». Cette manifestation, organisée<br />
par l’UIL et l’Institut coréen pour le développement de<br />
l’éducation (KEDI), s‘est tenue parallèlement à la Fête nationale<br />
annuelle de la <strong>for</strong>mation tout au long de la vie, avec le soutien<br />
du ministère coréen de l’éducation et du développement des<br />
ressources humaines (MEHRD), de la Commission nationale<br />
coréenne pour l’<strong>UNESCO</strong> (KNCU), de l’Université ouverte nationale<br />
coréenne (KNOU), et de l’Institut coréen de recherche<br />
sur l’enseignement et la <strong>for</strong>mation professionnels (KRIVET).<br />
Outre ces organismes nationaux, l’autre partenaire principal<br />
était le gouvernement local de Changwon.<br />
Dialogue international sur les politiques d’apprentissage tout au long de la vie en<br />
Republique de Corée, septembre 2007<br />
25
Apprentissage tout au long de la vie<br />
26<br />
Les participants ont reconnu que la création et le maintien des<br />
partenariats constituaient un élément clé de l‘apprentissage<br />
tout au long de la vie. L‘UIL et le KEDI avaient invité 38 parties<br />
prenantes clés d‘Afrique, d‘Asie, d‘Europe et d‘Amérique<br />
latine, et une bonne centaine de responsables politiques, de<br />
chercheurs et de praticiens ont participé au dialogue sur les<br />
politiques. Les thèmes suivants ont été abordés :<br />
1) politiques d‘apprentissage tout au long de la vie : état<br />
des lieux, potentialités et défis ;<br />
2) constitution de réseaux entre institutions spécialisées<br />
dans l‘apprentissage tout au long de la vie ;<br />
3) partenariats de facilitation de l‘apprentissage tout<br />
au long de la vie pour la création d‘environnements<br />
alphabétisés ;<br />
4) synergies entre éducation <strong>for</strong>melle et non <strong>for</strong>melle ;<br />
5) partenariats entre université ouverte et association<br />
régionale ;<br />
6) partenariats pour la création de systèmes efficaces<br />
d‘apprentissage tout au long de la vie.<br />
Les recommandations <strong>for</strong>mulées lors de cette réunion ont<br />
souligné la nécessité de :<br />
■■ concrétiser et préciser le concept d‘apprentissage tout au<br />
long de la vie ;<br />
■■ rattacher le discours sur l‘apprentissage tout au long de la<br />
vie aux autres discours sur l‘éducation ;<br />
■■ plaider en faveur d‘un cadre d‘apprentissage tout au long<br />
de la vie, ainsi que d‘un cadre législatif et administratif ;<br />
■■<br />
intégrer les apprentissages <strong>for</strong>mel, non <strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel ;<br />
■■ partager les bonnes pratiques en matière de politiques<br />
d‘apprentissage tout au long de la vie.<br />
L‘UIL apporte aussi une assistance technique aux États membres<br />
désireux d‘intégrer l‘apprentissage tout au long de la vie<br />
à leurs politiques. L‘Institut a ainsi répondu à une demande<br />
d‘aide du ministère uruguayen de l‘éducation et de la culture<br />
pour la préparation d‘une nouvelle loi sur l‘éducation fondée<br />
sur les principes de l‘apprentissage tout au long de la vie. L‘UIL<br />
a effectué en mars 2007 une mission qui lui a permis d‘examiner<br />
les différentes approches de l‘éducation non <strong>for</strong>melle et<br />
de l‘apprentissage tout au long de la vie, afin de se faire une<br />
meilleure idée du contexte de la ré<strong>for</strong>me éducative en cours<br />
en Uruguay et d‘apprécier les besoins concrets de soutien et<br />
de coopération. L‘UIL a eu aussi l‘occasion de plaider en faveur<br />
de l‘apprentissage tout au long de la vie et d‘in<strong>for</strong>mer<br />
les partenaires gouvernementaux, les représentants des ONG,<br />
les institutions scientifiques et le grand public sur les cadres<br />
conceptuels et les étapes à franchir par l‘intermédiaire de programmes<br />
nationaux de radio et de télévision. En novembre,<br />
l‘UIL a répondu à une nouvelle invitation du ministère pour<br />
contribuer à une Rencontre nationale et régionale d‘éducateurs<br />
non <strong>for</strong>mels avec la participation de délégations de plusieurs<br />
pays du MERCOSUR (Argentine, Bolivie, Paraguay et Uruguay).<br />
Ce fut une occasion supplémentaire de promouvoir les<br />
politiques d‘apprentissage tout au long de la vie et d‘étendre<br />
le soutien de l‘UIL à d‘autres pays d‘Amérique latine, en particulier<br />
dans le cadre des préparatifs de CONFINTEA VI.<br />
Contribution de l‘apprentissage tout au long de la vie à l‘éducation<br />
au service du développement durable<br />
Outre qu‘il facilite les ré<strong>for</strong>mes en faveur de la reconnaissance<br />
et de l‘homologation des compétences, l‘apprentissage tout<br />
au long de la vie entraîne aussi des changements fondamentaux<br />
dans les environnements d‘enseignement et d‘apprentissage<br />
et dans le processus lui-même. En 2008 – dans le cadre<br />
de la Décennie des Nations Unies pour l‘éducation au service<br />
du développement durable (2005-2014, DEDD) – l‘UIL dirigera<br />
des études et préparera un <strong>for</strong>um Sud-Sud sur les politiques,<br />
qui sera l‘occasion d‘examiner les différentes approches de<br />
l‘éducation au service du développement durable du point<br />
de vue de l‘apprentissage tout au long de la vie.<br />
Développement des compétences d’alphabétisation en prison, Uruguay
Afrique<br />
L‘Afrique est une priorité pour l‘UIL, en accord avec celles qui<br />
ont été fixées par l‘<strong>UNESCO</strong>. C‘est le groupe de programmes<br />
Afrique qui, au sein de l‘Institut, est chargé de veiller à ce que<br />
cette priorité s‘applique dans les programmes. Il concentre les<br />
travaux de l‘ensemble des autres groupes de façon à offrir des<br />
services ciblés pour l‘Afrique. La promotion et l‘institutionnalisation<br />
de l‘apprentissage tout au long de la vie en Afrique grâce<br />
au dialogue sur les politiques et à des actions de plaidoyer<br />
fondées sur la recherche, en privilégiant la reconnaissance, la<br />
validation et l‘homologation de l‘apprentissage non <strong>for</strong>mel et<br />
in<strong>for</strong>mel et des acquis de l‘expérience (RVH), figurent parmi<br />
les principales activités du groupe. Celui-ci oeuvre aussi au<br />
ren<strong>for</strong>cement des capacités dans tous les autres domaines de<br />
compétence de l‘UIL : l‘alphabétisation, dans le cadre de l‘Éducation<br />
pour tous (EPT), de l‘Initiative pour l‘alphabétisation :<br />
savoir pour pouvoir (LIFE) et de la Décennie des Nations Unies<br />
pour l‘alphabétisation (DNUA), les différentes dimensions de<br />
l‘éducation et de la <strong>for</strong>mation des adultes dans le cadre plus<br />
large de CONFINTEA, l‘éducation non <strong>for</strong>melle et les approches<br />
alternatives de l‘EPT, et l‘articulation entre éducation <strong>for</strong>melle<br />
et non <strong>for</strong>melle. C‘est donc en matière de ren<strong>for</strong>cement des<br />
capacités, qu‘il s‘agisse de <strong>for</strong>mulation des politiques, d‘exécution<br />
des programmes, de <strong>for</strong>mation des <strong>for</strong>mateurs, de suivi et<br />
d‘évaluation ou de consolidation des stratégies régionales et<br />
sous-régionales, que s‘est exercée pour l‘essentiel l‘action du<br />
groupe, consolidée grâce au travail en réseau.<br />
L‘Institut compte de nombreux partenaires dans la région. L‘Association<br />
pour le développement de l‘éducation en Afrique<br />
(ADEA) est l‘un des plus anciens. Cette année, la coordination<br />
du Groupe de travail sur l‘éducation non <strong>for</strong>melle (GTENF) de<br />
l‘ADEA a été transférée de l‘UIL à l‘Association pour la promotion<br />
de l’éducation non <strong>for</strong>melle (APENF), basée à Ouagadougou<br />
(Burkina Faso). Ce transfert vers l‘Afrique répond à la politique<br />
de l‘ADEA visant à déplacer vers l‘Afrique le centre de<br />
planification et de mise en oeuvre des activités. En tant que<br />
membre fondateur et partenaire technique du GTENF, l‘UIL<br />
n‘en continuera pas moins à collaborer étroitement avec lui et<br />
à soutenir ses activités. Le GTENF a reconsidéré sa mission et ses<br />
objectifs stratégiques afin de s‘aligner sur les nouveaux plans<br />
stratégiques de l‘ADEA et sur les besoins des parties prenantes,<br />
anciennes ou nouvelles, de l‘ENF en Afrique. Les partenariats<br />
et le plaidoyer en faveur de l‘ENF élaborés au fil des biennales<br />
de l‘ADEA et des réunions du GTENF au cours des dix dernières<br />
années ont été ren<strong>for</strong>cés à l‘occasion de la collaboration<br />
à la Conférence régionale africaine sur l‘alphabétisation dans<br />
le monde, organisée cette année. L‘étape suivante consistera<br />
à préserver cette dynamique en organisant des dialogues et<br />
des partenariats inter-pays pour l‘alphabétisation en Afrique,<br />
ainsi qu‘avec d‘autres régions, dans le but d‘inciter les gouvernements<br />
nationaux à adopter des politiques d‘alphabétisation<br />
plus vigoureuses, à augmenter leur engagement financier et<br />
à ren<strong>for</strong>cer les capacités des facilitateurs et des gestionnaires<br />
des programmes d‘alphabétisation.<br />
Les recherches entreprises par l‘Institut en matière de RVH<br />
sont axées sur le ren<strong>for</strong>cement des capacités en Afrique. Une<br />
des tâches urgentes, pour les pays africains, consistera à trouver<br />
les moyens de reconnaître et d‘actualiser les compétences<br />
acquises dans le cadre de l‘économie in<strong>for</strong>melle. Ce secteur,<br />
le plus important de l‘économie africaine, se caractérise par le<br />
caractère in<strong>for</strong>mel des modes d‘éducation et de <strong>for</strong>mation. La<br />
communication se fait avant tout dans les langues vernaculaires,<br />
auxquelles le secteur éducatif <strong>for</strong>mel n‘accorde pas une<br />
place suffisante.<br />
« La promotion et l’institutionnalisation de l’apprentissage<br />
tout au long de la vie en Afrique grâce au dialogue sur les<br />
politiques et à des actions de plaidoyer fondées sur la recherche,<br />
en privilégiant la reconnaissance, la validation et<br />
l’homologation de l’apprentissage non <strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel<br />
et des acquis de l’expérience (RVH), figurent parmi les principales<br />
activités du groupe. »<br />
L‘autre domaine prioritaire est l‘alphabétisation. Les taux d‘alphabétisation<br />
ont certes doublé en Afrique au cours des deux<br />
dernières décennies, mais ils demeurent les plus bas du monde.<br />
L‘Afrique réunit le plus grand nombre de pays ayant un taux<br />
d‘alphabétisation inférieur à 50 %. Or plus ce taux est faible,<br />
plus le fossé se creuse entre les niveaux d‘alphabétisation des<br />
hommes et des femmes. Sur les 35 pays couverts par l‘Initiative<br />
LIFE, vingt sont situés en Afrique subsaharienne.<br />
L‘alphabétisation est une condition préalable de l‘autonomisation<br />
des femmes, de la protection de l‘environnement et du<br />
développement durable. Elle est une des conditions du développement<br />
économique et social. C‘est pourquoi l‘alphabétisation<br />
figure parmi les objectifs de la Deuxième Décennie de<br />
l‘éducation pour l‘Afrique de l‘Union africaine (UA). Un facteur<br />
important de l‘amélioration des taux d‘alphabétisation dans<br />
la région est l‘augmentation des budgets qui lui sont consacrés.<br />
Certains pays, comme l‘Afrique du Sud, le Burkina Faso,<br />
la Namibie et le Sénégal, ont considérablement augmenté<br />
le budget qu‘ils consacrent à l‘alphabétisation. Mais dans la<br />
majorité des pays, la part qui lui revient reste excessivement<br />
faible (moins de 1 %). Cela doit changer, car il est impossible de<br />
développer les ressources humaines d‘un pays en investissant<br />
uniquement dans l‘enseignement primaire. Un enseignement<br />
qui est d‘ailleurs loin d‘être satisfaisant en Afrique, où il n‘atteint<br />
pas tous les enfants et ne parvient pas à apporter des compétences<br />
d‘alphabétisation durables : 5 % de petits écoliers<br />
seulement parviennent au niveau de réussite minimal.<br />
En 2007, la principale activité dans le domaine de l‘alphabétisation<br />
a été la Conférence régionale africaine sur l‘alphabétisation<br />
dans le monde, qui s‘est déroulée en septembre au<br />
Mali (voir notre chapitre Alphabétisation). L‘objectif était, entre<br />
autres, de montrer aux parties prenantes et aux responsables<br />
politiques africains que l‘éducation des adultes ne se pose pas<br />
en concurrente de l‘éducation primaire et qu‘elle mérite une<br />
attention particulière.<br />
S‘agissant de l‘alphabétisation familiale, l‘UIL a étendu son réseau<br />
– jusqu‘alors centré sur l‘Europe – au continent africain.<br />
Quatre projets africains ont été invités à l‘« Échange Nord-Sud<br />
sur l‘alphabétisation familiale » en 2007. Un des résultats de<br />
27
Afrique<br />
28<br />
cette réunion a été la création d‘un Groupe d‘action africain<br />
pour l‘alphabétisation familiale, et l‘UIL prépare actuellement<br />
une publication consacrée à l‘alphabétisation familiale en Afrique,<br />
en coopération avec le Projet d‘alphabétisation familiale<br />
(FLP) de l‘Afrique du Sud et dvv international.<br />
Dans le cadre de la collaboration entre l‘<strong>UNESCO</strong> et l‘Organisation<br />
islamique pour l‘éducation, les sciences et la culture<br />
(ISESCO) s‘exerçant dans le cadre de l‘Initiative LIFE en Afrique,<br />
un autre atelier sous-régional, consacré aux approches communautaires<br />
de l‘alphabétisation et de l‘éducation non <strong>for</strong>melle,<br />
a été organisé en juillet au Sénégal. Il a réuni 23 représentants<br />
de gouvernements et d‘ONG du Sénégal, du Mali, du Niger et<br />
du Burkina Faso.<br />
En 2007, l‘UIL a continué d‘apporter ses services au gouvernement<br />
du Botswana, avec le soutien financier de ce dernier,<br />
pour l‘élaboration d‘un Programme d‘éducation de base des<br />
adultes (ABEP) modulaire et axé sur les résultats, correspondant<br />
à sept années d‘études et prenant l‘alphabétisation pour<br />
socle. Cette consultation, commencée en 2005, consiste en<br />
une série d‘ateliers intensifs organisés conjointement par le<br />
Département de l‘éducation non <strong>for</strong>melle (DNFE) du Botswana<br />
et une équipe internationale coordonnée par l‘UIL. La préparation<br />
des matériels d‘apprentissage pour les trois niveaux<br />
d‘études dans les quatre matières principales (setswana, mathématiques,<br />
anglais et études générales) a <strong>for</strong>mé le coeur<br />
des activités, qui ont comporté une mise à l‘essai préalable<br />
et l‘amélioration des modules du niveau 2 et 3, ainsi que l‘élaboration<br />
d‘un système d‘évaluation des per<strong>for</strong>mances d‘apprentissage.<br />
En octobre, l‘UIL a présenté son second rapport à<br />
moyen terme sur les progrès accomplis en matière de conception,<br />
d‘expérimentation et de mise au point des modules clés<br />
d‘apprentissage du curriculum de l‘ABEP. Devant la complexité<br />
croissante de sa tâche, l‘UIL a décidé de prolonger le séjour de<br />
son équipe au Botswana et de diversifier ses activités. L‘approche<br />
innovante qui a été choisie a fourni de bonnes occasions<br />
de <strong>for</strong>mation et de développement professionnel à l‘ensemble<br />
des participants. Un des principaux objectifs de ce travail<br />
étant le développement de la capacité du DNFE à concevoir<br />
par lui-même le curriculum et les matériels, une prorogation<br />
de la consultation jusqu‘en juin 2008 a été approuvée par les<br />
autorités du Botswana. L‘UIL peut ainsi consacrer un temps<br />
suffisant au ren<strong>for</strong>cement des capacités au sein de l‘équipe<br />
locale et aider à l‘élaboration d‘une stratégie de mise en oeuvre<br />
cohérente pour le futur programme ABEP.<br />
Toutes ces activités sont décrites en détail dans les précédents<br />
chapitres de ce rapport.<br />
En 2007, l‘UIL a lancé une initiative visant à explorer les synergies<br />
entre éducation <strong>for</strong>melle et non <strong>for</strong>melle pour soutenir la<br />
prévention du VIH/sida en Afrique. Les travaux récents entrepris<br />
par l‘UIL en matière d‘enseignement dans la langue maternelle<br />
et d‘enseignement bilingue sont également axés sur<br />
l‘Afrique. En 2007, l‘UIL et le Bureau de l‘<strong>UNESCO</strong> à Bangkok<br />
ont entamé un échange interrégional entre experts d‘Afrique,<br />
d‘Asie et d‘Amérique latine sur l‘enseignement dans la langue<br />
maternelle.<br />
En 2008, l‘UIL s‘emploiera à ren<strong>for</strong>cer les capacités en matière<br />
de conception et d‘exécution de programmes d‘alphabétisation,<br />
d‘éducation non <strong>for</strong>melle et d‘éducation des adultes en<br />
Afrique, en orientant ses travaux de façon à :<br />
■■ développer le dialogue et la communication avec l‘Union<br />
africaine et le NEPAD ;<br />
■■ introduire des indicateurs d‘apprentissage tout au long de<br />
la vie dans les activités de l‘UA ;<br />
■■ ren<strong>for</strong>cer les capacités des responsables politiques africains<br />
en matière d‘analyse des politiques et des stratégies<br />
d‘ENF ;<br />
■■ fournir aux plate<strong>for</strong>mes politiques régionales des in<strong>for</strong>mations<br />
appuyées sur la recherche concernant le rôle de la<br />
langue dans l‘éducation ;<br />
■■ améliorer et accroître l‘engagement, la visibilité et le soutien<br />
politique et financier en faveur des progrès de l‘alphabétisation<br />
en Afrique ;<br />
■■ coordonner et superviser les activités de suivi de la Conférence<br />
de Bamako ;<br />
■■ intégrer des approches d‘alphabétisation familiale dans les<br />
programmes d‘alphabétisation ;<br />
■■ créer un réseau de recherche en ATLV en Afrique et soutenir<br />
les chercheurs ;<br />
■■ ren<strong>for</strong>cer les capacités en matière de <strong>for</strong>mation d‘éducateurs<br />
d‘adultes en Afrique, en fournissant des manuels<br />
adaptés aux besoins et aux modes de pensée africains.
Promouvoir l‘apprentissage tout au long de la vie : quels enseignements ?<br />
Pour résumer, la vision globale de l’UIL est celle d’un monde de<br />
l’apprentissage ouvert où chacun a la possibilité d’exercer son<br />
droit d’apprendre toute sa vie durant. Toute l’action de l’UIL,<br />
notamment à travers la recherche (indispensable à la prise<br />
de décision), le ren<strong>for</strong>cement des capacités, la collaboration<br />
en réseau, les publications et les services techniques, s‘inscrit<br />
dans cette perspective. Nos recherches sont donc motivées<br />
avant tout par la nécessité de comprendre comment organiser<br />
efficacement les processus d’apprentissage, et de faire<br />
partager cette compréhension au grand public. Nous aborderons<br />
dans ce chapitre plusieurs activités de l’Institut mettant<br />
l’accent sur les résultats de l’apprentissage. Par quels processus<br />
les programmes d’apprentissage parviennent-ils à des résultats<br />
concrets ? Quel rôle jouent ensuite ces résultats dans<br />
les progrès de la pratique et de la recherche en éducation, et<br />
comment assurer leur diffusion et leur utilisation efficaces ?<br />
À travers la description de traits saillants des quatre activités<br />
ci-dessous, on s’est intéressé en particulier aux enseignements<br />
qui peuvent en être tirés. Ce choix d’activités illustre l’action de<br />
l’UIL dans ses quatre domaines clés : l’alphabétisation, l’éducation<br />
non <strong>for</strong>melle, l’éducation des adultes et l’apprentissage<br />
tout au long de la vie.<br />
Le premier exemple, qui a trait au ren<strong>for</strong>cement des capacités<br />
pour le suivi et l’évaluation des programmes d’alphabétisation,<br />
montre que la recherche sur les résultats de l’apprentissage<br />
mène à l’identification de nouveaux défis, créant d’autres besoins<br />
de recherche. Les ef<strong>for</strong>ts de recherche et de plaidoyer<br />
en faveur de l’alphabétisation entrepris par l’UIL et d’autres organismes<br />
font clairement ressortir que l’absence de données<br />
fiables et à jour concernant les niveaux d’alphabétisation dans<br />
des populations données, ainsi que le manque d’in<strong>for</strong>mation<br />
sur la disponibilité, les types et la qualité des programmes d’alphabétisation<br />
au niveau national, posent un problème majeur<br />
pour la planification stratégique et la mise en oeuvre efficace<br />
des programmes.<br />
La nécessité de ren<strong>for</strong>cer les ef<strong>for</strong>ts nationaux et internationaux<br />
pour réaliser l’alphabétisation pour tous est inséparable<br />
d’une autre nécessité, qui est d’améliorer le suivi et l’évaluation<br />
de l’alphabétisation. Nous avons besoin de données et<br />
d’in<strong>for</strong>mations plus fiables pour pouvoir suivre et évaluer les<br />
programmes d’alphabétisation en cours dans les pays et lancer<br />
des interventions adaptées tant en matière de prise de<br />
décision que de conception des programmes.<br />
Il nous faut donc pouvoir accéder à des in<strong>for</strong>mations récentes,<br />
fiables et utiles sur la situation de l’alphabétisation au sein des<br />
populations, sur ses applications et sur ses effets, et sur l’accessibilité,<br />
la per<strong>for</strong>mance et l’efficacité des programmes. Des<br />
points de référence en alphabétisation sont nécessaires pour<br />
permettre aux responsables politiques d’élaborer des cadres<br />
stratégiques adaptés.<br />
Les expériences nationales et internationales en matière de<br />
développement et d’utilisation des méthodes de suivi et<br />
d’évaluation de l’alphabétisation auprès de populations vivant<br />
dans des contextes extrêmement divers fait apparaître trois<br />
grands défis.<br />
Le premier porte sur la nécessité de concevoir de nouvelles<br />
modalités de mesure de l’alphabétisation mettant l’accent sur<br />
les différents niveaux de compétences et sur leur applications<br />
dans la vie quotidienne : on ne peut se contenter de compter<br />
le nombre des participants aux programmes scolaires ou<br />
aux services d’alphabétisation. La distinction sommaire entre<br />
alphabètes et analphabètes ne suffit pas à déterminer si les<br />
gens ont le niveau de compétences nécessaire pour résoudre<br />
des problèmes aussi divers que la lecture de panneaux ou d’un<br />
journal ou la rédaction d’une lettre.<br />
On peut tirer des enseignements dans ce domaine d’initiatives<br />
intéressantes comme le Programme d’évaluation et de suivi de<br />
l’alphabétisation (LAMP) de l’Institut de statistique de l’<strong>UNESCO</strong>,<br />
la base référentielle pour l’alphabétisation des adultes élaborée<br />
par Action Aid International et la Campagne mondiale pour l’alphabétisation,<br />
et l’Enquête nationale sur l’alphabétisation des<br />
adultes réalisée et analysée par le Kenya en 2006-2007.<br />
Le deuxième défi concerne la documentation et l’analyse des<br />
processus et des résultats à tous les niveaux de gestion des<br />
programmes d’alphabétisation. Cela ne s‘arrête pas à la seule<br />
alphabétisation. Pour que les processus de décentralisation<br />
soient efficaces, il faut qu‘existe une « culture de l‘évaluation »<br />
qui valorise l‘évaluation et fasse usage de ses résultats. La réduction<br />
du délai de circulation de l‘in<strong>for</strong>mation à travers la<br />
hiérarchie administrative, et le développement des capacités<br />
à analyser avec précision les progrès des programmes d‘alphabétisation<br />
aux niveaux inférieurs sont deux conditions essentielles<br />
pour surmonter cette difficulté.<br />
Le troisième défi a trait à la nécessité de communiquer les résultats<br />
de différentes façons pour différents publics cibles. Aux<br />
décideurs de haut niveau, les résultats doivent être présentés<br />
dans leurs grandes lignes, sous une <strong>for</strong>me concise et concrète,<br />
assortie de recommendations claires sur les orientations futures.<br />
Pour la communauté, plus fournie, des planificateurs et des<br />
prestataires de programmes, qu‘ils appartiennent à l‘équipe<br />
gouvernementale ou à la société civile, une panoplie d‘outils<br />
de sensibilisation indiquant clairement les <strong>for</strong>mules efficaces<br />
et celles qui ne le sont pas, sera bien utile pour réfléchir au bon<br />
usage des activités. Et dernière catégorie, mais non la moindre,<br />
on a besoin d‘in<strong>for</strong>mations en retour, ou, mieux, d‘une évaluation<br />
participative effectuée auprès des facilitateurs et des participants<br />
aux programmes pour améliorer ces derniers. L‘année<br />
prochaine, l‘UIL a prévu de lancer et de piloter des « dossiers<br />
d‘alphabétisation » dans quelques uns des pays de LIFE.<br />
La deuxième activité, dans le domaine de l‘éducation non <strong>for</strong>melle,<br />
et, plus précisément, de l’éducation à la prévention du<br />
VIH/sida, met l’accent sur le bénéfice des effets synergiques<br />
en reliant entre eux différents sous-secteurs de l’éducation<br />
grâce à des partenariats et des coopérations efficaces. Pour<br />
bien montrer le rôle critique joué par l’éducation non <strong>for</strong>melle<br />
(ENF) dans la lutte contre la pandémie de VIH, l’UIL a entrepris,<br />
pendant plusieurs années, une série d’activités visant à collecter<br />
et documenter les pratiques de prévention du secteur non<br />
<strong>for</strong>mel de l’éducation. Les résultats permettent de tirer quatre<br />
grandes conclusions : 1) les approches participatives et com-<br />
29
quels enseignements ?<br />
30<br />
munautaires sont d’une importance cruciale pour la réussite<br />
des stratégies de prévention ; 2) la perspective d’égalité entre<br />
les sexes doit être clairement <strong>for</strong>mulée ; 3) les stigmatisations<br />
et les discriminations doivent être combattues ; 4) les personnes<br />
vivant avec le VIH (PVVIH) doivent être associées à toutes<br />
les phases de la prévention. S’agissant de l’ENF, il est évident<br />
qu’en dépit de la richesse et de la variété des activités et des<br />
expériences utiles (projets avec de jeunes adultes, alphabétisation<br />
de femmes séropositives, etc.), l’apport de l’ENF n’est<br />
toujours pas suffisamment reconnu, et elle est par conséquent<br />
sous-estimée. En outre, ces expériences ont non seulement<br />
montré l’intérêt des approches non <strong>for</strong>melles pour la prévention<br />
du VIH, mais aussi aidé à ren<strong>for</strong>cer les activités de prévention<br />
menées dans le secteur scolaire <strong>for</strong>mel.<br />
« Il nous faut pouvoir accéder à des in<strong>for</strong>mations récentes,<br />
fiables et utiles sur la situation de l’alphabétisation au sein<br />
des populations, sur ses applications et sur ses effets, et sur<br />
l’accessibilité, la per<strong>for</strong>mance et l’efficacité des programmes.<br />
»<br />
Dans ce contexte, l’UIL a lancé une initiative visant à étudier<br />
les synergies entre les approches <strong>for</strong>melles et non <strong>for</strong>melles<br />
de l’éducation pour la prévention du VIH/sida en Afrique. Des<br />
exemples tirés de 12 pays des sous-régions d’Afrique occidentale,<br />
australe et orientale, ont été présentés et examinés, en<br />
mettant l’accent sur l’interface entre les approches <strong>for</strong>melles<br />
et non <strong>for</strong>melles.<br />
Une série d’importants espaces de synergie entre approches<br />
<strong>for</strong>melles et non <strong>for</strong>melles de prévention du VIH sont sortis de<br />
cette initiative, qui a également produit les recommandations<br />
suivantes, qui visent à améliorer systématiquement les synergies,<br />
en abordant les questions clés de l’apprentissage organisé<br />
(groupes cibles, <strong>for</strong>mation des <strong>for</strong>mateurs, infrastructures,<br />
méthodologies, conception des matériels et du contenu, etc.).<br />
Différents groupes cibles peuvent être atteints grâce à une<br />
meilleure coopération entre les fournisseurs d’éducation <strong>for</strong>melle<br />
et non <strong>for</strong>melle. Les personnels de l’éducation <strong>for</strong>melle<br />
peuvent trouver des in<strong>for</strong>mations utiles auprès des membres<br />
des communautés particulièrement concernés et tirer profit<br />
des activités communautaires. La <strong>for</strong>mation des enseignants<br />
et des facilitateurs devrait être encouragée grâce au resserrement<br />
des relations entre les universités et entre ces dernières et<br />
les autres organismes de <strong>for</strong>mation, ce qui permettrait d’incorporer<br />
des approches d’ENF. Les activités d’ENF devraient être<br />
homologuées par des organismes habilités. Selon le contexte,<br />
les parties prenantes devraient être encouragées à réunir les<br />
enseignants des écoles et les facilitateurs d’ENF au sein d’activités<br />
de <strong>for</strong>mation et d’autres <strong>for</strong>ums. Les locaux, infrastructures<br />
et matériels de soutien de l’éducation peuvent être utilisés<br />
pour des activités <strong>for</strong>melles et non <strong>for</strong>melles : le partage et<br />
l’utilisation diversifiée des établissements scolaires devraient<br />
être encouragés, les liens entre les écoles et les fournisseurs<br />
d’ENF devraient être institutionnalisés, et un plus grand nombre<br />
d’infrastructures rendues disponibles pour des services intégrés.<br />
Les bibliothèques scolaires peuvent être ouvertes à un<br />
plus large public grâce à des ef<strong>for</strong>ts de coordination, de même<br />
que les équipements communautaires peuvent être mis à la<br />
disposition des écoles. La palette des matériels est suffisamment<br />
riche pour être utilisée dans un large éventail de processus<br />
d’apprentissage, tant <strong>for</strong>mel qu’in<strong>for</strong>mel, et les échanges<br />
devraient donc être encouragés grâce à une coopération plus<br />
étroite entre les parties prenantes. La connaissance et l’utilisation<br />
de différentes méthodes <strong>for</strong>melles et non <strong>for</strong>melles de<br />
facilitation de l’apprentissage et d’évaluation des programmes<br />
devraient être encouragées, de même que la systématisation<br />
de l’apprentissage réciproque. Des approches non <strong>for</strong>melles,<br />
telles que l’éducation par les pairs, peuvent être intégrées avec<br />
succès aux curricula scolaires.<br />
Notre troisième exemple porte sur les activités entreprises<br />
dans le domaine de l‘éducation et la <strong>for</strong>mation des adultes<br />
et montre comment elles s’inscrivent dans le cadre plus large<br />
du discours international sur l’éducation. L’objectif du projet<br />
« points de référence pour CONFINTEA », lancé dans le cadre<br />
des préparatifs de CONFINTEA VI (voir le chapitre qui leur est<br />
consacré), est de fixer des cibles concrètes en matière d’éducation<br />
des adultes. Le faible niveau de mise en oeuvre des<br />
recommandations de CONFINTEA V a été clairement critiqué<br />
lors de la réunion de bilan à mi-parcours à Bangkok. Parmi les<br />
raisons suggérées pour expliquer cet échec figurent le manque<br />
d’instruments adaptés pour suivre et évaluer les progrès<br />
dans le domaine de l’éducation des adultes, et la rareté des<br />
données valables s’y rapportant dans de nombreuses régions<br />
du monde. L’UIL a donc entamé un processus d’élaboration<br />
de points de référence et d’indicateurs correspondants en<br />
éducation et en <strong>for</strong>mation des adultes. Il s’agit, entre autres,<br />
d’élaborer une série de points de référence utilisables au plan<br />
international, d’appuyer les préparatifs de CONFINTEA VI, notamment<br />
via l’établissement de rapports nationaux, et de fournir<br />
des instruments adaptés pour mesurer les progrès, assurer<br />
le plaidoyer et augmenter le niveau d’engagement en faveur<br />
de l’éducation et de la <strong>for</strong>mation des adultes. Plus largement,<br />
ces points de référence ont également pour objectif de stimuler<br />
la coopération internationale de façon à atteindre des<br />
objectifs concrets dans le développement de l’éducation et<br />
de la <strong>for</strong>mation des adultes dans le monde, et à ren<strong>for</strong>cer la<br />
conception et la mise en oeuvre d’un concept élargi d’éducation<br />
et de <strong>for</strong>mation des adultes visant l’amélioration des<br />
pratiques d’apprentissage destinées à un large éventail d’apprenants,<br />
au premier rang desquels les populations défavorisées<br />
et marginalisées.<br />
Un processus participatif a été lancé pour l’établissement de ces<br />
points de référence, associant les parties prenantes à l’<strong>UNESCO</strong>,<br />
les gouvernements des États membres, la société civile et les<br />
universités. On trouvera ci-dessous les premiers enseignements<br />
et suggestions d’étapes futures produits à cette occasion.<br />
Premièrement, il faut bien comprendre que l’élaboration de<br />
points de référence est un processus éminemment politique.<br />
Cela est déjà perceptible aux niveaux national et international,<br />
où ce type de repères se sont révélés à la fois d’importants<br />
catalyseurs du changement et des outils de plaidoyer<br />
en faveur de la réalisation d’objectifs concrets. Si les points de<br />
référence n’ont pas à être pris nécessairement comme des cibles<br />
obligatoires, mais plutôt comme les éléments d’une plus
quels enseignements ?<br />
large appréciation, ils peuvent servir d’instruments efficaces<br />
de communication sur la politique gouvernementale. Cette<br />
opinion, partagée par la société civile, a été l’une des questions<br />
centrales abordées lors d’un séminaire virtuel sur les points<br />
de référence, organisé par le Conseil international d’éducation<br />
des adultes (CIEA) : comment, s’est-on demandé, faire en sorte<br />
que ces points de référence correspondent aux besoins réels<br />
sur le terrain et comment les élaborer en consultation avec<br />
l’ensemble des parties prenantes de l’éducation des adultes ?<br />
Deuxièmement, on n’insistera jamais assez sur l’importance<br />
d’avoir accès à des données de qualité : l’élaboration des points<br />
de référence doit être soutenue par des recherches reposant<br />
sur des bases factuelles. Dans la mesure où la collecte et la<br />
production de données ne sont pas encore au même niveau<br />
dans tous les pays, un des objectifs devrait être de ren<strong>for</strong>cer les<br />
capacités dans ce domaine. De nombreux pays disposent déjà<br />
de différentes sources auprès desquelles elles pourraient être<br />
recueillies, telles que les statistiques nationales (recensements,<br />
rapports et autres enquêtes), mais ces données exigent des<br />
analyses plus poussées au niveau national.<br />
Troisièmement, la mise en oeuvre de l’éducation et de la<br />
<strong>for</strong>mation des adultes varie selon les régions et les pays, et<br />
il convient d’en tenir compte au moment de choisir et de<br />
préciser sur quoi doivent porter les points de référence et les<br />
indicateurs. Ceux-ci devraient prendre en considération l’hétérogénéité<br />
des contextes et être compatibles avec les initiatives<br />
et normes existantes.<br />
Enfin, l’expérience des autres processus de conception de<br />
points de référence montre que la concision est indispensable.<br />
Trois thèmes ont donc été choisis pour plus ample examen par<br />
l’UIL et possible développement en points de référence et indicateurs<br />
correspondants : (1) la participation à l’éducation et à<br />
la <strong>for</strong>mation des adultes, (2) le financement, (3) les résultats de<br />
l’apprentissage. Cette liste n’est pas exhaustive, mais c’est un<br />
point de départ et elle couvre des domaines qui ont de bonnes<br />
chances d’être valables partout. De nombreux pays disposent<br />
déjà de données en la matière – on ne part donc pas de zéro.<br />
L’étape suivante consistera à vérifier ce qui se passe effectivement<br />
au niveau des pays et à évaluer les moyens de ren<strong>for</strong>cer<br />
les capacités dans ce domaine. L’in<strong>for</strong>mation est recueillie par le<br />
biais des rapports nationaux pour CONFINTEA VI dont la préparation<br />
a commencé, et d’analyses plus approfondies d’un petit<br />
nombre de pays pilotes. Les résultats du processus de fixation<br />
des points de référence seront présentés aux réunions préparatoires<br />
régionales et à la CONFINTEA VI elle-même. Ils serviront<br />
ensuite à mieux suivre et évaluer la mise en oeuvre et les progrès<br />
accomplis dans le domaine de l’éducation et la <strong>for</strong>mation<br />
des adultes aux niveaux national, régional et international.<br />
Le quatrième et dernier exemple montre comment les résultats<br />
de l’apprentissage eux-mêmes se convertissent en<br />
une ressource féconde pour la poursuite de l’apprentissage,<br />
contribuant ainsi à institutionnaliser l’apprentissage tout au<br />
long de la vie. On y parvient en appliquant une stratégie dont<br />
le principe est simple (mais dont l’application pratique n’a rien<br />
de simpliste) : la reconnaissance systématique et transparente<br />
des apprentissages antérieurs. La reconnaissance des apprentissages<br />
antérieurs (RAA) est perçue de plus en plus, dans les<br />
pays industrialisés comme dans les pays en développement,<br />
comme une voie d’accès alternative particulièrement cruciale<br />
aux services <strong>for</strong>mels d’éducation et de <strong>for</strong>mation. Elle s’avère<br />
un moyen efficace de corriger les inégalités et de parvenir à<br />
des sociétés plus intégratrices. Pour en étudier tous les avantages<br />
et promouvoir une plus large application des pratiques de<br />
RAA au niveau des pays, l’UIL a ces dernières années entamé<br />
une série d’activités en coopération avec la Commission nationale<br />
française pour l’<strong>UNESCO</strong>.<br />
Tant dans son élaboration que dans son exécution, la RAA s’appuie<br />
généralement sur les principes suivants : (1) l’apprentissage<br />
a lieu dans des contextes éducatifs divers – <strong>for</strong>mel, non<br />
<strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel ; (2) l’apprentissage est mesuré par les résultats<br />
concrets exigés pour une qualification précise ; (3) l’homologation<br />
est accordée pour cet apprentissage s’il répond aux<br />
exigences de qualification en question.<br />
Un nombre croissant de pays ont compris l’utilité de reconnaître<br />
les résultats de l’apprentissage quels que soient le cadre ou<br />
la manière dont ils ont été acquis. La RAA contribue à faciliter<br />
l’entrée dans les systèmes <strong>for</strong>mels d’éducation ou de <strong>for</strong>mation<br />
supérieure, et à améliorer les options des apprenants sur le<br />
marché de la main d’oeuvre. Encourager la prise de conscience,<br />
au sein de la société, de la valeur de l’apprentissage non<br />
<strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel peut être aussi un facteur de motivation à<br />
poursuivre son apprentissage au-delà de l’éducation <strong>for</strong>melle.<br />
Différentes modalités d’intégration des apprentissages non<br />
<strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel antérieurs et des acquis de l’expérience aux<br />
cadres de qualification existantes ont fait leur apparition. Ces<br />
processus de reconnaissance des acquis antérieurs prennent<br />
généralement trois <strong>for</strong>mes : (1) la délivrance de diplômes équivalant<br />
à ceux du système éducatif <strong>for</strong>mel, (2) la délivrance de<br />
diplômes n’équivalant pas à ceux du système éducatif <strong>for</strong>mel,<br />
(3) l’établissement, non d’un diplôme, mais de ce qu’on appelle<br />
un « portefeuille de compétences », qui permet l’évaluation<br />
individuelle des compétences.<br />
L’intérêt d’étendre la RAA au contexte africain a été étudié tout<br />
au long de l’année, à la suite d’une enquête réalisée antérieurement<br />
sur les usages en vigueur dans 45 pays d’Europe : comment<br />
la RAA s’appliquait-elle concrètement au niveau national,<br />
et y avait-il des exemples intéressants de nouvelles applications<br />
? On s’est aperçu à cette occasion que la RAA pouvait<br />
servir à modérer les effets de la sélection à différents niveaux<br />
de l’enseignement professionnel, secondaire et supérieur.<br />
Le cas de la Norvège est instructif. Après une phase d’essai, la<br />
RAA a en effet été introduite dans différents établissements en<br />
vue d’élargir l’accès à l’enseignement supérieur, notamment<br />
des jeunes adultes n’ayant pas un niveau d’études <strong>for</strong>melles<br />
suffisant. Après l’expérimentation d’un programme d’admission<br />
des étudiants dans seize instituts universitaires et une université,<br />
à partir de l’appréciation très précise des résultats d’apprentissage<br />
non <strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel, le cadre légal d’admission<br />
dans l’enseignement supérieur a été modifié. La législation a<br />
31
quels enseignements ?<br />
32<br />
finalement été revue de façon à permettre aux adultes de plus<br />
de 25 ans de faire évaluer leur apprentissage non <strong>for</strong>mel et<br />
in<strong>for</strong>mel pour ensuite accéder à des <strong>for</strong>mations spécifiques.<br />
En Afrique du Sud, la RAA est utilisée pour élargir l’assise sociale<br />
des universités et favoriser l’accès à l’enseignement supérieur<br />
des étudiants et des adultes qui en sont habituellement écartés.<br />
L’Université du Cap occidental (University of the Western<br />
Cape - UWC) a opté pour la stratégie offerte par la RAA afin<br />
d’ouvrir les portes de l’université aux apprenants extérieurs au<br />
système éducatif <strong>for</strong>mel. Son Cours de préparation du portefeuille<br />
de compétences (Portfolio Development Course - PDC)<br />
est un programme éducatif non <strong>for</strong>mel qui aide les apprenants<br />
à présenter leurs compétences in<strong>for</strong>melles et non <strong>for</strong>melles afin<br />
d’accéder aux cours <strong>for</strong>mels de l’université. Le PDC s’étend sur<br />
9 semaines, au cours desquelles les étudiants participent à cinq<br />
ateliers, complétés de réunions individuelles avec un conseiller.<br />
En tant que <strong>for</strong>mule négociée respectant aussi bien l’institution<br />
que l’étudiant, elle assure une synergie véritable entre les volets<br />
non <strong>for</strong>mel, in<strong>for</strong>mel et <strong>for</strong>mel de l’éducation en servant d’intermédiaire<br />
à l’apprentissage expérienciel de l’individu.<br />
À Maurice, la RAA a pour rôle d’aider les travailleurs sans emploi,<br />
surtout dans l’industrie sucrière, à trouver du travail dans<br />
l’industrie du tourisme. Pour parvenir à une approche nationale<br />
de la RAA qui prenne en compte et reconnaisse les acquis<br />
de l’expérience, l’Autorité mauricienne de qualification (MQA)<br />
a conçu un cadre institutionnel de validation qui comprend<br />
des facilitateurs, des conseillers et des assesseurs. À Maurice,<br />
le facilitateur est habilité par le MQA et désigné par celui-ci.<br />
Après une évaluation préalable, il présente au candidat ou à<br />
la candidate les différents choix qui peuvent lui être proposés.<br />
Les assesseurs de la RAA examinent alors le dossier de l’intéressé,<br />
comparent les capacités dont il témoigne aux exigences<br />
de l’emploi et on décide alors si le candidat ou la candidate<br />
répond pleinement ou partiellement à ces exigences. Les<br />
assesseurs vérifient si le contenu du dossier présenté est en<br />
con<strong>for</strong>mité avec les principes suivants de la RAA : recevabilité<br />
(la nature du dossier est-elle adaptée au type d’emploi ?) ;<br />
quantité (les preuves sont-elles assez substantielles ?) ; authenticité<br />
(les renseignements fournis reflètent-ils les véritables<br />
aptitudes du candidat ?) ; et acceptabilité (le dossier est-il en<br />
accord avec la situation présente ?)<br />
En Namibie, la RAA est actuellement testée par l’une des célèbres<br />
universités ouvertes et à distance du pays afin de faciliter<br />
l’accès à ses cours de certification à distance, ainsi qu’aux<br />
cours alternatifs de niveau primaire et secondaire. Le Namibian<br />
College <strong>for</strong> Open <strong>Learning</strong> (NAMCOL) a développé un cadre<br />
stratégique qui définit des lignes directrices pour l’application<br />
de la RAA, ceci pour permettre l’accès à ses <strong>for</strong>mations, ou<br />
l’exemption de certaines exigences académiques, et garantir<br />
l’application de pratiques et de critères cohérents. Les candidats<br />
qui souhaitent faire évaluer leur apprentissage antérieur<br />
pour bénéficier des <strong>for</strong>mations du NAMCOL doivent être âgés<br />
de 23 ans et posséder une expérience professionnelle de 5<br />
ans au moins. Les moins de 23 ans peuvent être jugés au mérite.<br />
N’est crédité que l’apprentissage tiré de l’expérience, non<br />
l’expérience elle-même. Les candidats sont invités à contacter<br />
le coordonnateur local de leur région, et/ou le coordonnateur<br />
d’enseignement à distance du NAMCOL s’il s’agit d’une <strong>for</strong>mation<br />
professionnelle.<br />
Des ré<strong>for</strong>mes qui mettraient en place des systèmes aisés de<br />
sortie et d’entrée et encourageraient l’accessibilité et la flexibilité,<br />
et des mécanismes permettant de faire progresser la reconnaissance<br />
des apprentissages antérieurs seraient particulièrement<br />
bienvenus dans l’ensemble des pays africains. Mais<br />
par manque de cadres législatifs adaptés, de ressources humaines<br />
suffisantes pour endosser ces responsabilités complexes,<br />
et de ressources financières, de telles améliorations sont<br />
inexistantes ou n’en sont au mieux qu’à leurs balbutiements.<br />
Les enseignements de ces expériences peuvent s‘appliquer à<br />
différents niveaux et dans une variété de contextes. Un large<br />
éventail d‘acteurs est concerné, qui ne s‘arrête pas à l‘UIL et<br />
à son équipe, mais englobe aussi la communauté internationale<br />
– États membres, institutions partenaires, agences des<br />
Nations Unies, et, ne les oublions pas, les intéressés eux-mêmes.<br />
Ensemble, et con<strong>for</strong>mément au programme et au budget<br />
arrêtés par l‘<strong>UNESCO</strong> pour l‘UIL, nous oeuvrons à faire respecter<br />
le droit à l‘éducation et à l‘apprentissage pour tous, et<br />
en premier lieu celui des groupes défavorisés et marginalisés.<br />
Nous poursuivrons donc nos ef<strong>for</strong>ts pour réaliser cet objectif<br />
en nous appuyant sur les expériences décrites dans ces pages<br />
pour ren<strong>for</strong>cer les capacités en matière de <strong>for</strong>mulation<br />
de politiques et d‘exécution des programmes dans les États<br />
membres, et tout particulièrement dans les pays de LIFE et<br />
en Afrique, assurer aux différentes populations exclues l‘accès<br />
aux programmes dont elles ont besoin, relancer les engagements<br />
en faveur de l‘éducation et de la <strong>for</strong>mation des adultes<br />
partout dans le monde, et développer les capacités de reconnaissance,<br />
de validation et d‘homologation des résultats des<br />
différentes <strong>for</strong>mes d‘apprentissage, y compris l‘apprentissage<br />
non <strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel. Le <strong>Rapport</strong> annuel 2008 de l‘UIL rendra<br />
compte des progrès réalisés.
CENTRE DE DOCUMENTATION – BIBLIOTHÈQUE<br />
Département indispensable de tout centre de recherche digne<br />
de ce nom, le Centre de documentation – Bibliothèque<br />
constitue véritablement le coeur de l‘Institut de l‘<strong>UNESCO</strong> pour<br />
l’apprentissage tout au long de la vie. Outre les activités de recherche,<br />
de ren<strong>for</strong>cement des capacités et de mise en réseau,<br />
l‘UIL est également chargé de documenter les développements<br />
existants, les travaux de recherche en cours, ainsi que les différentes<br />
pratiques et tendances observables dans ses domaines<br />
d‘expertise. Riches actuellement de plus de 61 500 ouvrages,<br />
documents et matériels non imprimés internationaux, ainsi que<br />
de plus de 180 périodiques spécialisés dans l‘éducation des<br />
adultes, l‘apprentissage tout au long de la vie et l‘alphabétisation,<br />
le Centre de documentation – Bibliothèque de l‘UIL abrite<br />
l’une des collections les plus complètes au monde dans ce domaine.<br />
Une importance toute particulière est accordée à l‘acquisition<br />
de matériels provenant des pays du Sud et la collecte<br />
de matériels non publiés. Une bonne part du fonds se compose<br />
d‘une collection unique et continuellement enrichie de plus de<br />
7 100 échantillons de matériels d’apprentissage utilisés dans<br />
les programmes d‘alphabétisation, de post-alphabétisation et<br />
d‘éducation non <strong>for</strong>melle des adultes dans plus de 120 pays,<br />
rédigés dans plus de 160 langues.<br />
Le fonds contient des manuels, ainsi que des vidéos, des jeux,<br />
des images et environ 800 affiches. Pour le mettre en valeur,<br />
une exposition d‘affiches sur l‘alphabétisation a été préparée<br />
sous le titre « Le monde des mots », présentant 50 affiches de<br />
toutes les régions du monde et donnant une idée globale des<br />
fonctions, idéologies et <strong>for</strong>mes d‘expression esthétique caractérisant<br />
les affiches utilisées en alphabétisation.<br />
En tant que prestataire de services, le Centre de documentation<br />
– Bibliothèque de l‘UIL répond aux besoins de recherche<br />
et apporte son assistance aux chercheurs internes, aux consultants<br />
de projets de l‘UIL, aux usagers et aux États membres<br />
de l‘<strong>UNESCO</strong>, dans les domaines d‘expertise de l‘Institut. Son<br />
personnel s‘emploiera pour ce faire à réunir et diffuser les in<strong>for</strong>mations<br />
bibliographiques pertinentes, à compiler des listes<br />
d‘in<strong>for</strong>mation bibliographique sur mesure et à effectuer des<br />
recherches de données à la demande pour servir les requêtes<br />
locales et internationales de manière professionnelle et dans<br />
les meilleurs délais.<br />
La Liste des nouvelles acquisitions et la Bibliographie de l’éducation<br />
tout au long de la vie – régulièrement mises à jour depuis 30<br />
ans et distribuées actuellement à plus de 900 adresses privées<br />
et institutionnelles dans le monde – sont également disponibles<br />
en ligne. Un des objectifs actuels est d‘assurer l‘accès au<br />
fonds du plus large public possible. Depuis 2006, il est possible<br />
de consulter la liste intégrale des publications de l‘<strong>UNESCO</strong> et<br />
de l‘IUE/UIL par simple clic sur l‘entrée correspondante dans<br />
la case « recherche » du catalogue en ligne. Les publications<br />
de l‘IUE/UIL qui n‘étaient pas encore accessibles en texte intégral<br />
ont été numérisées en 2007. Le second objectif consiste à<br />
ren<strong>for</strong>cer les capacités de gestion de l‘in<strong>for</strong>mation des professionnels<br />
nationaux et internationaux de l‘in<strong>for</strong>mation. A cette<br />
fin, plusieurs étudiants bénéficient de stages de <strong>for</strong>mation de<br />
un à six mois. Le Centre de documentation et la Bibliothèque<br />
de l’UIL sont ouverts au public, et de plus en plus, les services<br />
sont proposés via le courrier électronique, le site Internet de<br />
l’Institut et les catalogues en ligne.<br />
33
PUBLICATIONS et INFORMATION<br />
34<br />
Le département des publications de l‘UIL a continué d‘offrir<br />
aux responsables politiques, aux chercheurs et aux différents<br />
praticiens l‘accès à une large gamme d‘études, de rapports, de<br />
travaux de recherche et autres matériels d’in<strong>for</strong>mation dans les<br />
domaines couverts par l‘Institut. Suite au changement de statut<br />
de l‘UIL en institut de l‘<strong>UNESCO</strong> à part entière et au nouveau<br />
rôle qui lui a été assigné comme principal organisme chargé<br />
de l‘alphabétisation des adultes, les publications ont reflété en<br />
proportion le nouvel accent placé sur ce domaine. En rapport<br />
avec l‘Initiative pour l‘alphabétisation : savoir pour pouvoir<br />
(LIFE) et à l‘occasion de la Conférence régionale africaine sur<br />
l‘alphabétisation dans le monde, tenue à Bamako (Mali) en<br />
septembre (voir les chapitres Afrique et Alphabétisation), une<br />
nouvelle édition du document LIFE : perspectives et stratégies<br />
a été publiée en anglais et en français. Une série d‘exemples<br />
de « bonnes pratiques » et d‘autres documents de référence<br />
ont par ailleurs été produits pour la conférence de Bamako. La<br />
collection Perspectives africaines en éducation des adultes, publiée<br />
en collaboration avec Pearson South Africa, l‘Université<br />
du Botswana et dvv international s‘est de nouveau enrichie. Le<br />
dernier titre, Developing Programmes <strong>for</strong> Adult Learners in Africa,<br />
de Mathew Gboku et Nothogo Lekoko, est paru en juillet. Deux<br />
autres titres, portant sur l‘histoire de l‘éducation des adultes et<br />
la gestion des programmes d‘éducation des adultes en Afrique,<br />
sont encore en préparation. La collection remporte un<br />
franc succès, signe qu‘elle répond à un réel besoin en abordant<br />
pour la première fois l‘éducation des adultes dans le cadre<br />
africain. La neuvième réunion du comité de rédaction de la<br />
collection, qui s‘est tenue en juin à Maputo (Mozambique), a<br />
examiné la possibilité de l‘étendre à l‘Afrique francophone et<br />
lusophone, les réponses à une demande de propositions pour<br />
un nouveau titre qui portera sur les modèles et les approches<br />
d‘éducation des adultes en Afrique, et un projet d‘atelier de<br />
rédacteurs pour l‘ouvrage consacré à la gestion.<br />
Developing Programmes <strong>for</strong> Adult<br />
Learners in Africa<br />
de Mathew Gboku et Nthogo Lekoko<br />
UIL et Pearson Education South Africa,<br />
2007 ISBN -978-92-820-1120-1<br />
Cet ouvrage étudie d‘un oeil critique les<br />
principes, théories et modèles présidant<br />
à l‘élaboration des programmes d‘éducation<br />
des adultes dans l‘optique africaine.<br />
Il prône une démarche qui intègre les modes de pensée et<br />
d‘apprentissage et les systèmes de croyance et de valeurs de<br />
l‘Afrique au processus de planification. Il se compose d‘une<br />
introduction et de chapitres portant sur les différentes approches<br />
en élaboration des programmes, le processus de planification,<br />
l‘évaluation des besoins d‘apprentissage, la fixation des<br />
buts et des objectifs et la question du contenu, le choix des<br />
matériels, la sensibilisation et le marketing, la participation à<br />
l‘élaboration, la mise en oeuvre et l‘évaluation.<br />
Literacy, Knowledge and<br />
Development<br />
Sous la direction de Madhu Singh et<br />
Luz María Castro Mussot, en copublication<br />
avec l‘Institut national mexicain<br />
pour l‘éducation des adultes, 2007. ISBN<br />
978-92-820-1151-5 (également disponible<br />
en espagnol)<br />
Cet ouvrage contient les actes de la conférence<br />
« Dialogue Sud-Sud sur les politiques en faveur d‘une<br />
éducation de qualité pour les jeunes et les adultes », qui s‘est<br />
tenue à Mexico en 2005. Cette conférence fut l‘occasion, pour<br />
les pays en développement, d‘échanger leurs expériences et<br />
leurs exemples de pratiques réussies et d‘aborder les grandes<br />
questions de l‘alphabétisation. Les exposés couvrent un large<br />
éventail de réponses pratiques apportées à cette occasion.<br />
Gemeinsam in der Sprache baden:<br />
Family Literacy<br />
Ernst Klett Sprachen GmbH, Stuttgart<br />
2007 en cooperation avec LI et UIL,<br />
ISBN 978-3-12-555111-4<br />
Cet ouvrage est le premier manuel d‘alphabétisation<br />
familiale publié en langue<br />
allemande. Il offre une vue d‘ensemble<br />
des principales activités menées dans ce domaine en Europe<br />
et dans d‘autres régions du monde, avec un éclairage particulier<br />
sur le projet pilote d‘alphabétisation familiale FLY, mis en<br />
oeuvre à Hambourg, ainsi que sur d‘autres initiatives allemandes.<br />
On y trouvera des articles consacrés à l‘Afrique du Sud<br />
(Snoeks Desmond), l‘Angleterre (Greg Books, Peter Hannon, Viv<br />
Bird), Malte (Juan Camilleri, Sandro Spiteri) et la Turquie (Sevda<br />
Bekman), ainsi qu‘au programme de renommée mondiale<br />
HIPPY, qui a pris naissance en Israël (Miriam Westheimer).
PUBLICATIONS et INFORMATION<br />
Gemeinsam in der Sprache baden: Family<br />
Literacy · Materialhelft<br />
Aus der Praxis – für die Praxis<br />
Ernst Klett Sprachen GmbH, Stuttgart 2007<br />
en cooperation avec LI et UIL,<br />
ISBN 978-3-12-555112-1<br />
Ce cahier de travaux pratiques est le fruit des travaux<br />
de FLY, le projet d‘alphabétisation familiale<br />
lancé en 2004 par l‘Institut de <strong>for</strong>mation des enseignants<br />
de la Cité-État de Hambourg, en coopération avec<br />
l‘UIL. Il contient 50 exercices originaux dûment testés de lecture,<br />
d‘écriture, d‘écoute et de prononciation, des suggestions<br />
d‘exercices phonologiques et des documents pour l‘auto-évaluation<br />
des travaux d‘alphabétisation familiale.<br />
Initiative pour l’alphabétisation : savoir pour<br />
pouvoir (LIFE) – Perspectives et stratégies<br />
(3ème édition)<br />
(également disponible en anglais, arabe et<br />
portugais)<br />
Quelle que soit la tranche d’âge, l’alphabétisation<br />
est une condition préalable à la plupart des apprentissages.<br />
Cependant, selon les estimations,<br />
774 millions d’adultes, dont une majorité de femmes,<br />
n’ont pas acquis cette importante compétence. Près de<br />
80 millions d’enfants d’âge scolaire ne fréquentent pas l’école,<br />
n’apprennent pas à lire et à écrire. Dans ce contexte, l’<strong>UNESCO</strong><br />
a pour tâche de coordonner et promouvoir la Décennie des<br />
Nations Unies pour l’alphabétisation, lancée à New York en<br />
2003. Pour relever le défi, l’<strong>UNESCO</strong> a créé un cadre décennal<br />
pour une action concertée – l’Initiative pour l’alphabétisation :<br />
savoir pour pouvoir (LIFE) visant les 35 pays qui abritent actuellement<br />
85% de la population analphabète mondiale. Le but<br />
est de construire des programmes d’alphabétisation fondés<br />
sur des réussites et des bonnes pratiques démontrées. Tandis<br />
que l’<strong>UNESCO</strong> assurera un encadrement général, les opérations<br />
de LIFE seront menées par les pays eux-mêmes, adaptées<br />
aux besoins et aux priorités spécifiques de chaque pays<br />
et contribueront au ren<strong>for</strong>cement des capacités nationales.<br />
Ce document de Perspectives et stratégies pour LIFE, élaboré<br />
avec le soutien de partenaires internationaux de l’<strong>UNESCO</strong>,<br />
donne des in<strong>for</strong>mations détaillées sur l’objectif de l’Initiative<br />
et les actions qui doivent être menées pour accroître les ef<strong>for</strong>ts<br />
d’alphabétisation dans ces 35 pays. La troisième édition<br />
du document a été préparée par l’Institut de l’<strong>UNESCO</strong> pour<br />
l’apprentissage tout au long de la vie (UIL) en consultation<br />
avec les partenaires clés.<br />
Faire la différence<br />
Pratiques efficaces d’alphabétisation<br />
en Afrique<br />
UIL 2007 (également disponible en<br />
anglais)<br />
Cette collection de pratiques efficaces<br />
d’alphabétisation en Afrique a été préparée<br />
pour la Conférence régionale africaine<br />
sur l’alphabétisation intitulée « Le renouveau<br />
de l’alphabétisation pour faire face aux défis africains<br />
et internationaux», qui s’est tenue du 10 au 12 septembre à<br />
Bamako au Mali. Trois pratiques y sont décrites pour chacun<br />
des sujets suivants : alphabétisatIon familiale et apprentissage<br />
intergénérationnel ; alphabétisation, promotion de la santé et<br />
prévention du VIH ; alphabétisation pour l’autonomisation et<br />
l’auto-suffisance économique ; les langues dans l’alphabétisation<br />
et l’éducation de base ; alphabétisation et technologies<br />
d‘in<strong>for</strong>mation et de communication (TIC).<br />
L’Alphabétisation, ça compte<br />
Faire les connexions : l’importance de<br />
l’alphabétisation pour la prévention<br />
du VIH<br />
UIL 2007 (également disponible en<br />
anglais)<br />
Cette publication est la première d’une<br />
série intitulée « L’Alphabétisation, ça compte<br />
» que l’UIL a lancée pour mettre en lumière<br />
les thèmes clés de l’alphabétisation.<br />
Cette série permettra de diffuser les résultats des recherches<br />
effectuées par l’Institut et servira d’outil de plaidoyer et de sensibilisation.<br />
L’<strong>UNESCO</strong> ayant décidé d‘inscrire l‘année 2007 sous le signe de<br />
« l’alphabétisation, clé de la santé et du bien-être », le premier<br />
numéro de « L‘Alphabétisation, ça compte » traite d‘une des<br />
questions clés pour le monde actuel, à savoir la prévention du<br />
VIH. Ce numéro qui examine la relation entre l‘alphabétisation<br />
et l‘éducation à la prévention du VIH résulte des travaux de l‘Institut<br />
sur la contribution de l’éducation non <strong>for</strong>melle (ENF) à la<br />
prévention du VIH, réalisés en collaboration avec l‘Association<br />
pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA).<br />
DOCUMENTS D’INFORMATION<br />
Nexus. La lettre électronique de l‘UIL, vol. 2<br />
Numéros 1 à 4 (anglais, deux numéros disponibles également<br />
en allemand)<br />
<strong>Rapport</strong> annuel 2006 (également disponible en anglais)<br />
35
REVUE INTERNATIONALE DE L’ÉDUCATION<br />
36<br />
des questions comme le développement éducatif, l’éducation<br />
de base des adultes et l’apprentissage tout au long de la vie.<br />
En outre, tout en accueillant des contributions en provenance<br />
du monde entier, la Revue s’applique à encourager la participation<br />
des universitaires et des chercheurs des pays en développement.<br />
Le volume paru en 2007 se compose de trois numéros généraux<br />
simples, suivis d‘un numéro double intitulé Qualité de<br />
l‘éducation en Afrique : défis et perspectives, et dirigé par les chercheurs<br />
invités Martial Dembélé et Joan Oviawe.<br />
L‘avènement du système de soumissions en ligne a provoqué<br />
une augmentation globale des propositions spontanées, actuellement<br />
estimées à environ 90 par an. Cette évolution n‘a<br />
pas eu d‘incidence négative sur la répartition régionale des<br />
articles soumis.<br />
La demande individuelle d‘abonnements papier continue de<br />
baisser. Cette tendance, partagée par la majorité des revues<br />
scientifiques, a été plus que compensée en 2007 par une nette<br />
augmentation des abonnements d‘organismes et des articles<br />
achetés et téléchargés en ligne.<br />
Parutions en 2007<br />
La Revue internationale de l’éducation est la plus ancienne revue<br />
d’étude comparée de l’éducation à l’échelle internationale. La<br />
Revue, qui bénéficie d’un examen collégial en double aveugle,<br />
est une publication de l’Institut de l’<strong>UNESCO</strong> pour l’apprentissage<br />
tout au long de la vie, en collaboration avec les éditions<br />
Springer Science+Business Media qui en assurent l‘impression<br />
et la diffusion. Elle est dirigée et conseillée par un comité de<br />
rédaction international secondé par une équipe de rédacteurs<br />
consultants appartenant à la communauté des spécialistes et<br />
chercheurs en éducation du monde entier. La Revue s’adresse<br />
aux établissements d’enseignement, aux instituts de <strong>for</strong>mation<br />
des enseignants et aux ministères, ainsi qu’aux organisations<br />
non gouvernementales et aux lecteurs spécialisés de toutes<br />
les régions du monde. Elle constitue un <strong>for</strong>um international<br />
où puiser analyses et in<strong>for</strong>mations sur les politiques, les tendances<br />
et les innovations de l’éducation. Chaque numéro se<br />
compose d’une rubrique éditoriale et d’articles abordant une<br />
large gamme de sujets, généralement suivis de compte-rendus<br />
d’ouvrages. Con<strong>for</strong>mément à son caractère international,<br />
la Revue accueille des articles en allemand, en anglais ou en<br />
français, assortis d’un résumé dans ces langues ainsi qu’en<br />
espagnol et en russe. Chaque volume annuel contient six numéros,<br />
souvent sous <strong>for</strong>me de numéros doubles autour d’un<br />
même thème. Outre les numéros généraux, la Revue produit<br />
des numéros spéciaux dirigés par d’éminents pédagogues<br />
invités et portant sur des sujets d’actualité, toujours dans le<br />
domaine de l’éducation. Les numéros spéciaux peuvent proposer<br />
un choix d’actes de conférence. Tout en conservant<br />
l’objectivité et la rigueur d’un périodique scientifique, la Revue<br />
reflète les centres d’intérêt de l’UIL et de l’<strong>UNESCO</strong>, privilégiant<br />
Revue internationale de l’éducation 53/1, janvier 2007<br />
Revue internationale de l’éducation 53/2, mars 2007<br />
Revue internationale de l’éducation 53/3, mai 2007<br />
Revue internationale de l’éducation 53/4, juillet 2007<br />
Revue internationale de l’éducation 53/5-6, novembre 2007<br />
COMITÉ DE RÉDACTION<br />
■ ■ Adama Ouane – Président, Directeur de l’UIL<br />
■ ■ Christel Adick – Bochum (Allemagne)<br />
■ ■ Birgit Brock-Utne – Oslo (Norvège)<br />
■ ■ Cristovam Buarque – Brasilia (Brésil)<br />
■ ■ Françoise Caillods – Paris (France)<br />
■ ■ Justin Ellis – Windhoek (Namibie)<br />
■ ■ Suzy Halimi – Paris (France)<br />
■ ■ Steven J. Klees – College Park, Maryland (États-Unis)<br />
■ ■ Susan Elizabeth Meyer – Leicester (Royaume-Uni)<br />
■ ■ Vida A. Mohorčič Špolar – Ljubljana (Slovénie)<br />
■ ■ Michael A. Omolewa – Paris (France)<br />
■ ■ Kyung He Sung – Séoul (Corée du Sud)<br />
■ ■ Tiedao Zhang – Beijing (Chine)
<strong>Rapport</strong> financier<br />
37<br />
BUDGET<br />
Budget en dollars US ESTIMÉ POUR 2007 ESTIMÉ POUR 2008<br />
1. Recettes<br />
<strong>UNESCO</strong><br />
Allocation financière 1 095 000 1 250 000<br />
Programmes ordinaires 600 000 100 000<br />
Activités extra-budgétaires 290 000 280 000<br />
Contributions volontaires des États<br />
membres<br />
Programmes 2 275 000 2 550 000<br />
Fonds de réserve au titre du Programme 2 030 000 1 700 000<br />
Cité-État de Hambourg (bâtiment) 275 000 275 000<br />
Autres revenus 255 000 75 000<br />
TOTAL 6 820 000 6 230 000<br />
2. Dépenses<br />
Conseil et comité 85 000 90 000<br />
Frais de programme directs 4 047 000 5 055 000<br />
Locaux 275 000 275 000<br />
Coûts de personnel 1 085 000 1 085 000<br />
Administration générale 140 000 100 000<br />
TOTAL 5 632 000 6 605 000<br />
Principaux donateurs :<br />
Allemagne, , Banque mondiale, Botswana, Direction du Développement et de la Coopération suisse (DDC), Finlande,<br />
le Fonds de développement des programmes d’éducation de l’initiative accélérée d’EPT (FTI), Gouvernement de la<br />
Communauté française de Belgique et de Wallonie, Ville libre et hanséatique de Hambourg, Microsoft, Nigéria, Norvège,<br />
Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Agence suédoise de coopération pour le développement<br />
international (SIDA), Union européenne et USAID.
CONSEIL D’ADMINISTRATION<br />
38<br />
CONSEIL D‘ADMINISTRATION<br />
Membres titulaires<br />
Président<br />
M. Justin Ellis<br />
Sous-Secrétaire · Ministère de l’éducation<br />
Windhoek, Namibie (01/95 –12/07)<br />
Vice-Président<br />
M. Jürgen Lüthje<br />
Ancien Président · Université de Hambourg<br />
Hambourg, Allemagne (01/04 –12/07)<br />
M. Hamad Ali Al-Sulaiti<br />
Membre du Conseil consultatif<br />
Royaume de Bahreïn (01/2006–12/2009)<br />
M. Cristovam Buarque<br />
Sénateur · Sénat fédéral<br />
Brasília, Brésil (01/04-12/11)<br />
M. Jean-Marie Ahlin Byll-Cataria<br />
Conseiller principal · Section Afrique occidentale<br />
Direction du développement et de la coopération (DDC)<br />
Berne, Suisse (01/05 –12/08)<br />
M. Anders Falk<br />
Conseiller<br />
Délégation permanente de la Suède auprès de l’<strong>UNESCO</strong><br />
Paris, France (01/00 –12/08)<br />
Mme Suzy Halimi<br />
Professeur · Institut du monde anglophone<br />
Université de la Sorbonne nouvelle - Paris III<br />
Paris, France (01/02 –12/09)<br />
Mme Kyung-He Sung<br />
Directrice · Educateurs sans frontières<br />
Séoul, République de Corée (01/05 –12/08)<br />
Mme Vida A. Mohorčič Špolar<br />
Institut slovène d’éducation des adultes<br />
Ljubljana, Slovénie (01/99 –12/07)<br />
Mme Judith Round<br />
Consultante en éducation<br />
Canada (01/00 –12/07)<br />
M. Tiedao Zhang<br />
Vice-Président · Académie des sciences de<br />
l’éducation de Beijing<br />
Beijing, République populaire de Chine (01/02 –12/09)<br />
Suppléants<br />
Mme Canner Kalimba<br />
Directrice de l’éducation de base des adultes<br />
Ministère de l’éducation<br />
Windhoek, Namibie (01/95 –12/07)<br />
Mme Marianne Krüger-Potratz<br />
Professeur · Faculté des sciences de l‘éducation,<br />
Université Wilhelm de Westphalie<br />
Münster, Allemagne (01/00 –12/07)<br />
M. Khalid A. Bugahous<br />
Directeur, E-<strong>Learning</strong> Center, Université de Bahreïn<br />
Royaume de Bahreïn (01/2006 – 12/2009)<br />
M. Moacir Gadotti<br />
Directeur général · Institut Paulo Freire<br />
São Paulo, Brésil (01/04 – 12/11)<br />
M. Kuamvi Mawulé Kuakuvi<br />
Faculté des lettres et sciences humaines · Université de Lomé<br />
Lomé, Togo (01/05 –12/08)<br />
Mme Ewa Durhan<br />
Division du soutien financier aux étudiants et de la <strong>for</strong>mation<br />
des adultes · Ministère de l‘éducation et des sciences<br />
Stockholm, Suède (01/04 –12/08)<br />
M. Jean-Pierre Regnier<br />
Secrétaire général adjoint · Commission nationale française<br />
pour l’<strong>UNESCO</strong><br />
Paris, France (01/02 –12/09)<br />
M. Ki-Seok Kim<br />
Département d’éducation, Faculté des sciences de l’éducation<br />
Université nationale de Séoul<br />
Séoul, République de Corée (01/05 –12/08)<br />
Mme Zvonka Pangerc Pahernik<br />
Chef du Centre d‘in<strong>for</strong>mation · Institut slovène d‘éducation<br />
des adultes<br />
Ljubljana, Slovénie (01/99 –12/07)<br />
Mme Susan Elizabeth Meyer<br />
Directrice des politiques et des programmes ·<br />
Institut national de <strong>for</strong>mation continue des adultes (NIACE)<br />
Leicester, Royaume-Uni (01/00 –12/07)<br />
M. Yang Jie Wang<br />
Professeur en sciences de l’éducation · Institut de recherche<br />
en éducation internationale et comparée, Université normale<br />
de Beijing<br />
Beijing, République populaire de Chine (01/02 –12/09)
Organigramme<br />
Directeur<br />
Adama Ouane, Mali<br />
Assistante de direction<br />
Bettina Küster, Allemagne<br />
39<br />
Finance et Administration<br />
Administrateur<br />
Klaus-Peter Humme, Allemagne<br />
Administratrice principale adjointe<br />
Claudia Brandt, Allemagne<br />
Secrétaires attachées aux projets<br />
Roselyne Höner, France<br />
Hannah Mowat, Royaume-Uni<br />
Réceptionniste-secrétaire<br />
Susanne Harder, Allemagne<br />
Jennifer Musyimi-Waller, Kenya<br />
Technicien/agent de gardiennage<br />
Amir Ahi, Iran<br />
Agents d’entretien<br />
Melekkhanaum Charandabi, Azerbaijan<br />
Mohammed Zahoori, Iran<br />
Centre de documentation – Bibliothèque<br />
Directrice Lisa Krolak, Allemagne<br />
Bibliothécaire Imke Behr, Allemagne<br />
Service Publications et in<strong>for</strong>mation<br />
Directeur des services Publication et in<strong>for</strong>mation<br />
et rédac teur en chef de la Revue<br />
Revue internationale de l’éducation<br />
Christopher McIntosh, Royaume-Uni<br />
assistante de publication<br />
Cendrine Sebastiani, France<br />
Rédactrice adjointe<br />
Hannah Mowat, Royaume-Uni<br />
Relations publiques<br />
Maren Elfert, Allemagne<br />
Directrice adjointe<br />
Carolyn Medel-Añonuevo,<br />
Philippines<br />
Spécialiste de programme<br />
Christiana Winter, Grèce<br />
GROUPE D’ACTIVITÉS I<br />
Apprentissage tout au long de la vie<br />
Coordinatrice<br />
Madhu Singh, India<br />
Équipe Bettina Bochynek, Allemagne<br />
Ulrike Hanemann, Allemagne<br />
Werner Mauch, Allemagne<br />
Carolyn Medel-Añonuevo, Philippines<br />
GROUPE D’ACTIVITÉS II<br />
Alphabétisation<br />
Coordinatrice<br />
Ulrike Hanemann, Allemagne<br />
Équipe Madina Bolly, Burkina Faso<br />
Maren Elfert, Allemagne<br />
Christine Glanz, Allemagne<br />
Angela Owusu-Boampong, Ghana<br />
Peter Roslander, Suède<br />
Rika Yorozu, Japon<br />
GROUPE D’ACTIVITÉS III<br />
Apprentissage à l’âge adulte<br />
Coordinatrice<br />
Bettina Bochynek, Allemagne<br />
Équipe Jung Eun Lee, Republic de Corée<br />
Werner Mauch, Allemagne<br />
Laura-Maria Rinta, Finlande<br />
Peter Roslander, Sweden<br />
Madhu Singh, Inde<br />
Consultant en in<strong>for</strong>matique<br />
Fiaye K. Elhor, Togo<br />
Activités transversales de projet<br />
GROUPE D’ACTIVITÉS IV<br />
Afrique<br />
Coordinatrice<br />
Rika Yorozu, Japan<br />
Équipe Madina Bolly, Burkina Faso<br />
Christine Glanz, Allemagne<br />
Laura-Maria Rinta, Finlande<br />
Angela Owusu-Boampong, Ghana<br />
Coordinateur<br />
Werner Mauch, Allemagne<br />
Équipe Imke Behr, Allemagne<br />
Maren Elfert, Allemagne<br />
Lisa Krolak, Allemagne<br />
Christopher McIntosh, Royaume-Uni
SÉMINAIRES ET RÉUNIONS 2007<br />
8–9 janvier Hambourg (Allemagne)<br />
Réunion de l’équipe restreinte du Groupe de travail sur l’éducation non <strong>for</strong>melle<br />
(GTENF) de l’ADEA (**)<br />
9–11 janvier Hambourg (Allemagne) Réunion du groupe de travail sur ALADIN<br />
29–30 janvier Khartoum (Soudan) Atelier de lancement de LIFE (**)<br />
5–15 février Gaborone (Botswana) 11e atelier sur le Programme d‘éducation de base des adultes (ABEP)<br />
6–9 février Ouagadougou (Burkina Faso) Réunion de planification stratégique du GTENF de l’ADEA<br />
12–13 février New Delhi (Inde)<br />
Conférence nationale « Favoriser une croissance inclusive grâce au développement<br />
des compétences » (**)<br />
19–22 février Hambourg (Allemagne) 5e réunion du projet QualiFLY (**)<br />
21–23 février Thessalonique (Grèce)<br />
2e réunion du Partenariat d’apprentissage sur l’alphabétisation et l’acquisition des<br />
compétences nécessaires dans la vie courante en milieu carcéral (**)<br />
1–2 mars Elseneur (Danemark) Première réunion du groupe consultatif pour CONFINTEA VI<br />
12–14 mars Doha (Qatar)<br />
Conférence régionale sur l’alphabétisation dans le monde : les défis de l‘alphabétisation<br />
dans la Région arabe (*)<br />
19–23 mars Montevideo (Uruguay)<br />
Mission technique de soutien à l’élaboration de politiques d’apprentissage tout au<br />
long de la vie<br />
26–30 mars Bamako (Mali)<br />
Réunion sous-régionale des pays de LIFE d’Afrique francophone sur les approches<br />
pédagogiques de l’alphabétisation (**)<br />
2–6 avril Ségou (Mali)<br />
Réunion sur l’interface entre les approches <strong>for</strong>melles et non <strong>for</strong>melles de prévention<br />
du VIH en Afrique occidentale (**)<br />
16–26 avril Gaborone (Botswana) 12e atelier sur l’ABEP organisé conjointement par l’UIL et le DENF (**)<br />
28 avril–2 mai Le Cap (Afrique du Sud)<br />
Réunion sur l’interface entre les approches <strong>for</strong>melles et non <strong>for</strong>melles de prévention<br />
du VIH en Afrique australe (**)<br />
5–11 mai Dhaka (Bangladesh)<br />
LIFE Bangladesh : préparation d’une manifestation nationale sur le plaidoyer et la<br />
création d’environnements alphabétisés (**)<br />
18 mai Hambourg (Allemagne) 52e session du comité de rédaction de la RIE<br />
21–24 mai Hambourg (Allemagne) 1e session du conseil d’administration<br />
22–25 mai Istanbul (Turquie) Réunion finale du projet QualiFLY (**)<br />
30 mai–1 juin Bucarest (Roumanie)<br />
3e réunion du Partenariat d’apprentissage sur l’alphabétisation et l’acquisition des<br />
compétences nécessaires dans la vie courante en milieu carcéral (**)<br />
4–5 juin Hambourg (Allemagne)<br />
Séminaire EUROsociAL sur l’alphabétisation en milieu carcéral en Amérique latine et<br />
dans les Caraïbes (**)<br />
11–15 juin Maputo (Mozambique) Réunion du comité de rédaction de l’APAL (**)<br />
18–22 juin Dhaka (Bangladesh)<br />
Atelier international sur l’amélioration de la qualité des programmes d’alphabétisation<br />
en langue maternelle et bilingues (**)<br />
25–27 juin Paris (France)<br />
Reconnaissance, validation et homologation de l’apprentissage non <strong>for</strong>mel et in<strong>for</strong>mel<br />
et des acquis de l’expérience en Afrique (**)<br />
9–10 juillet Hambourg (Allemagne) Atelier sur l’élaboration d’une stratégie de suivi et d’évaluation de LIFE<br />
11–13 juillet Hambourg (Allemagne) Première réunion de l’équipe du projet de points de référence pour CONFINTEA VI<br />
23–27 juillet Dakar (Sénégal)<br />
Premier atelier UIL/ ISESCO sur le ren<strong>for</strong>cement des capacités en faveur de l’alphabétisation<br />
et de l’ENF en Afrique (Burkina Faso, Mali, Niger, Sénégal)<br />
6–10 août Gaborone (Botswana) 13e atelier sur l’ABEP organisé conjointement par l’UIL et le DENF (**)<br />
2–7 septembre Changwon (Corée du Sud) Dialogue international sur les politiques d’apprentissage tout au long de la vie (**)<br />
10–12 septembre Bamako (Mali)<br />
Conférence régionale africaine sur l’alphabétisation dans le monde : Renouveler<br />
l’alphabétisation pour faire face aux défis en Afrique et dans le monde (**)<br />
20–22 septembre Manchester (Royaume-Uni) Semaine internationale des apprenants adultes (**)<br />
25–28 septembre Abuja (Nigeria) Atelier nigérian sur les campagnes d’alphabétisation massives (**)<br />
4–5 octobre Bruxelles (Belgique) Comité scientifique pour la Conférence internationale sur l’éducation en prison<br />
8 octobre– 2 novembre Gaborone (Botswana) 14e atelier sur l’ABEP organisé conjointement par l’UIL et le DENF (**)<br />
9 octobre Franc<strong>for</strong>t (Allemagne) Campagne d’alphabétisation de la Foire internationale du livre de Franc<strong>for</strong>t (*)<br />
9–12 octobre Thessalonique (Grèce)<br />
4e réunion du Partenariat d’apprentissage sur l’alphabétisation et l’acquisition des<br />
compétences nécessaires dans la vie courante en milieu carcéral (**)<br />
24–26 octobre Hambourg (Allemagne) Conférence annuelle allemande sur l’alphabétisation (*)<br />
25 octobre Paris (France) Comité permanent de l’UIL<br />
5–7 novembre Hambourg (Allemagne) Échange Nord-Sud sur l’alphabétisation familiale<br />
15–16 novembre Montevideo (Uruguay) Premier Forum national et régional (MERCOSUR) des éducateurs de l’ENF (**)<br />
21–23 novembre Hambourg (Allemagne) Deuxième réunion du groupe consultatif pour CONFINTEA VI<br />
29-30 novembre New Delhi (Inde)<br />
Conférence régionale sur l’alphabétisation dans le monde : les défis de<br />
l’alphabétisation en Asie du Sud et du Sud-Ouest et en Asie centrale (*)<br />
3–6 décembre Marrakech (Maroc) Réunion régionale des pays de LIFE dans la Région arabe (**)<br />
(*) l’UIL est co-organisateur et/ou a fourni un soutien technique et/ou des contributions (**) l’UIL est organisateur en collaboration avec différents partenaires