Cahier Scientifique 02 | 2011 (PDF) - Revue Technique ...
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30 CAHIER SCIENTIFIQUE | REVUE TECHNIQUE LUXEMBOURGEOISE 2 | <strong>2011</strong><br />
Le 12 octobre <strong>2011</strong>, VesselSat1, premier satellite entièrement construit au Luxembourg a été placé en orbite pour le compte<br />
d’ORBCOMM Inc. Dédié à la détection des bateaux (système AIS), il a été conçu et assemblé en moins d’un an par les ingénieurs<br />
de LuxSpace sàrl. Un record en termes de délais pour la société luxembourgeoise, basée à Betzdorf et dirigée par Jochen Harms,<br />
qui se distingue par ses activités de R&D. Elle est notamment la seule à concevoir des microsatellites en Europe.<br />
LUXSPACE<br />
PREMIER SATELLITE « MADE IN LUXEMBOURG »_<br />
Michaël Peiffer<br />
Sa vocation est d’assurer la détection des bateaux qui naviguent<br />
sur les eaux du globe par le biais du système AIS<br />
(Automatic Identification System), obligatoire pour tout<br />
navire d’une certaine taille. Chaque bateau équipé envoie<br />
toutes les six secondes des données vers le satellite comme<br />
son nom, son numéro, sa vitesse, sa direction, ses changements<br />
de route, etc. « Au départ, il a été conçu comme un<br />
système anti collision, complémentaire au radar », explique<br />
Jochen Harms. « Nous avons commencé à travailler sur cette<br />
technologie en 2007. Un premier récepteur AIS de notre<br />
conception, directement intégré au corps d’une fusée de<br />
lancement, a été envoyé dans l’espace en septembre 2009.<br />
Cela nous a permis de réaliser un premier test en conditions<br />
réelles. » Il faut en effet savoir qu’une fusée, une fois<br />
qu’elle a placé le satellite embarqué, reste elle-même en<br />
orbite pendant plusieurs années.<br />
© Luxspace<br />
« Normalement, nos concurrents mettent deux à trois ans<br />
pour construire ce genre de satellite », lance Jochen Harms,<br />
managing director de LuxSpace sàrl, société luxembourgeoise<br />
à qui l’ont doit la conception et la réalisation de<br />
« VesselSat1 ». Ce satellite, le premier entièrement conçu<br />
au Luxembourg, a été lancé avec succès le 12 octobre <strong>2011</strong><br />
depuis la base indienne de Sriharikota sur une orbite proche<br />
de l’équateur.<br />
« Nous avons obtenu le contrat de la société américaine<br />
ORBCOMM, fournisseur de services de communication par<br />
satellite, fin septembre 2010 », précise-t-il. « Ce contrat<br />
comprend le lancement d’un deuxième engin qui devrait<br />
être opérationnel à la mi-janvier 2012 et sera installé sur un<br />
lanceur chinois. »<br />
Premier distributeur de données AIS pour l’Europe<br />
VesselSat1 est un microsatellite pesant 29 kilos. Il a la taille<br />
d’un cube de 30 centimètres.<br />
En marge de ce premier essai couronné de succès, LuxSpace<br />
a développé toute une filière d’activités autour de ce<br />
système de détection. Toute la chaîne de valeur est couverte,<br />
du développement hardware du satellite jusqu’à<br />
l’exploitation des données et leur mise à disposition pour<br />
les utilisateurs finaux. Ainsi, les données récoltées par VesselStat1<br />
pour le compte d’ORBCOMM sont aussi exploitées<br />
par LuxSpace qui en assure la distribution pour toute<br />
l’Europe. « ORBCOMM va lancer un total de 18 satellites.<br />
Nous allons pouvoir utiliser l’ensemble des informations récoltées<br />
et devenir ainsi le plus gros distributeur de données<br />
AIS en Europe. »<br />
Les technologies terrestres appliquées à l’espace<br />
Seul producteur européen de microsatellites (de 30 à 100<br />
kilos), la société installée à Betzdorf, sur le site de SES, se distingue<br />
de la concurrence par son approche technologique<br />
originale. « Notre volonté est de pouvoir travailler rapidement<br />
et d’offrir les solutions technologiques les plus avancées<br />
à nos clients. Pour ce faire, plutôt que d’utiliser des<br />
composantes spatiales, comme le font nos concurrents,<br />
nous utilisons en grande partie des technologies terrestres.<br />
» Les raisons sont multiples. Une composante spatiale<br />
demande un temps de conception et de production très<br />
important. Conséquence, la technologie utilisée est sou-