Patrimoine naturel de VILLARODIN-BOURGET - Parc national de la ...
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Découvrir<br />
le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>VILLARODIN</strong>-<strong>BOURGET</strong>
Préface<br />
La Vanoise, massif <strong>de</strong> montagne, niche son âme au sein d'une communauté <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ges,<br />
réunis autour du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong>. Là, une mosaïque <strong>de</strong> milieux <strong>naturel</strong>s, un vivier d'espèces,<br />
offrent un assemb<strong>la</strong>ge généreux <strong>de</strong> formes et <strong>de</strong> couleurs, où s'imbriquent espaces<br />
sauvages et terres utilisées par l'homme.<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, visages multiples <strong>de</strong> <strong>la</strong> montagne, donnent son i<strong>de</strong>ntité et son caractère<br />
au territoire. Expression d'équilibres riches et diversifiés, toujours en <strong>de</strong>venir, ces milieux<br />
portent notre mémoire et se livrent en héritage. Ils sont une chance pour <strong>de</strong>main, et<br />
imposent un <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> respect qui fait appel à <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> chacun.<br />
Depuis plusieurs années déjà, le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise et ses partenaires financiers,<br />
le Conseil général <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie et <strong>la</strong> Région Rhône-Alpes, se sont engagés dans une col<strong>la</strong>boration<br />
originale pour <strong>la</strong> valorisation et <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> ces milieux <strong>naturel</strong>s remarquables. Ce<br />
partenariat vise à ai<strong>de</strong>r les gestionnaires, valoriser les savoir-faire dans le domaine <strong>de</strong><br />
l'environnement et développer <strong>la</strong> sensibilisation du public.<br />
La commune <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget s'est aujourd'hui investie dans cette démarche, aux<br />
côtés du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise, avec <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration du Conservatoire du patrimoine<br />
<strong>naturel</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie.<br />
“Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget” est le reflet d'un ensemble<br />
vivant, foisonnant, <strong>de</strong> faune, flore, forêts, pelouses, éboulis, torrents… Au-<strong>de</strong>là du regard<br />
quotidien sur notre environnement, ce document aiguise notre perception et nous révèle<br />
<strong>la</strong> mesure véritable <strong>de</strong> ce patrimoine. Il s'agit <strong>de</strong> mieux le connaître pour rechercher les<br />
moyens <strong>de</strong> le préserver et, dans toutes les actions <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune, <strong>de</strong> l'envisager comme<br />
un bel enjeu pour <strong>de</strong>main.
Le mot du Maire<br />
“Pour bien agir, il faut bien connaître.”<br />
“Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget” est un ouvrage étudié à l'initiative<br />
du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise, avec le concours du Conservatoire du patrimoine <strong>naturel</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie.<br />
Édité sous forme <strong>de</strong> fiches pédagogiques présentant les milieux <strong>naturel</strong>s, les lieux <strong>de</strong> vie,<br />
ainsi que les espèces animales et végétales résidant sur notre territoire, ce document est<br />
agréable à lire. Il attise notre curiosité et nous invite à <strong>la</strong> ba<strong>la</strong><strong>de</strong>.<br />
La commune <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, partenaire du projet, s'est investie au côté <strong>de</strong>s spécialistes<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> nature pour mieux connaître son patrimoine <strong>naturel</strong> et avoir à sa disposition un<br />
répertoire <strong>de</strong>s richesses présentes dans son environnement.<br />
Cet outil d'ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> décision permettra, nous l'espérons, <strong>de</strong> sensibiliser les déci<strong>de</strong>urs d'aujourd'hui<br />
et <strong>de</strong> <strong>de</strong>main au maintien <strong>de</strong> l'équilibre indispensable à <strong>la</strong> survie <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes et <strong>de</strong>s<br />
êtres qui nous entourent.<br />
Il sera utilisé comme référence et comme support <strong>de</strong> positionnement touristique.<br />
Il offrira au lecteur une bouffée d'air pur, une passerelle permettant d'accé<strong>de</strong>r aux rives <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> sérénité.<br />
Il restera le lien entre différentes générations, le moyen <strong>de</strong> rendre hommage à <strong>la</strong> vie et au<br />
travail <strong>de</strong> nos ancêtres. Eux qui n'ont pas connu Saint-Exupéry, sans philosopher, ont<br />
appliqué cette maxime :<br />
“La terre ne nous appartient pas, ce sont nos enfants qui nous <strong>la</strong> prêtent”.<br />
Henri RATEL,<br />
Maire <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget
Sommaire<br />
Préface p. 1<br />
Le mot du Maire p. 3<br />
Présentation - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ? p. 7<br />
Un aperçu <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune p. 9<br />
Dimension économique p. 12<br />
Paysages <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget p. 16<br />
Diversité <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore p. 22<br />
Diversité <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune p. 28<br />
Connaissance, protection et gestion du patrimoine <strong>naturel</strong> p. 31<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie p. 37<br />
Préliminaire p. 39<br />
Fiche-milieu n°1 : Le vil<strong>la</strong>ge, les hameaux et leurs abords p. 40<br />
Fiche-milieu n°2 : Les cours d'eau, les <strong>la</strong>cs et les zones humi<strong>de</strong>s p. 48<br />
Fiche-milieu n°3 : L'adret, les pelouses sèches et steppiques et les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s sèches p. 58<br />
Fiche-milieu n°4 : Les prairies <strong>de</strong> fauche <strong>de</strong> vallée et d’altitu<strong>de</strong> p. 66<br />
Fiche-milieu n°5 : Les forêts <strong>de</strong> conifères p. 75<br />
Fiche-milieu n°6 : Les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s d'altitu<strong>de</strong> et les <strong>la</strong>ndines p. 86<br />
Fiche-milieu n°7 : Les pelouses d'altitu<strong>de</strong> et les combes à neige p. 92<br />
Fiche-milieu n°8 : Les éboulis et les moraines p. 100<br />
Fiche-milieu n°9 : Les rochers et les fa<strong>la</strong>ises p. 107<br />
Conclusion p. 114<br />
Regard sur quelques espèces p. 119<br />
Fiche-espèce n°1 : La centaurée du Va<strong>la</strong>is p. 121<br />
Fiche-espèce n°2 : Le lis martagon p. 123<br />
Fiche-espèce n°3 : La pyrole intermédiaire et <strong>la</strong> pyrole verdâtre p. 125<br />
Fiche-espèce n°4 : La sauge d'Éthiopie p. 127<br />
Fiche-espèce n°5 : Les p<strong>la</strong>ntes messicoles p. 130<br />
Fiche-espèce n°6 : Les génépis p. 133<br />
Fiche-espèce n°7 : Le bouquetin <strong>de</strong>s Alpes p. 135<br />
Fiche-espèce n°8 : Le cassenoix moucheté p. 138<br />
Fiche-espèce n°9 : Le loup p. 140<br />
Fiche-espèce n°10 : Le hibou petit-duc p. 144<br />
Fiche-espèce n°11 : Le circaète Jean-le-B<strong>la</strong>nc p. 146<br />
Fiche-espèce n°12 : Le lepture à six taches p. 148<br />
Annexes p. 151<br />
Lexique* p. 153<br />
Bibliographie p. 157<br />
Liste <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes d’intérêt patrimonial p. 161<br />
In<strong>de</strong>x <strong>de</strong>s noms d’espèces p. 163<br />
(*) Les mots en italique suivis d’un astérisque dans le texte sont définis dans le lexique.<br />
Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget - 5
Quelles richesses <strong>naturel</strong>les<br />
sur <strong>la</strong> commune ?<br />
Présentation
Présentation<br />
Reliefs et cours d’eau <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
8 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ?
Un aperçu général<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> commune<br />
Présentation<br />
La commune <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, en Savoie, se situe dans <strong>la</strong> haute vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Maurienne, au sein <strong>de</strong>s Alpes internes du Nord. Elle partage <strong>de</strong>s cols et sommets (Tête<br />
Noire, col <strong>de</strong> Chavière, pointe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie, pointe <strong>de</strong> l'Échelle, col <strong>de</strong> <strong>la</strong> Masse, Rateau<br />
d'Aussois, col du Barbier, Norma, Belle Plinier, rocher <strong>de</strong> <strong>la</strong> Dame) avec quatre communes<br />
limitrophes : Modane, Pralognan-<strong>la</strong>-Vanoise, Aussois et Avrieux. La commune <strong>de</strong><br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget est rattachée administrativement au canton <strong>de</strong> Modane. Elle est membre<br />
du Syndicat Intercommunal <strong>de</strong> ce canton.<br />
D'une surface <strong>de</strong> 3 318 hectares, Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget fait partie <strong>de</strong>s communes du <strong>Parc</strong><br />
<strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise. Son territoire comprend 1 234 hectares en zone centrale du <strong>Parc</strong>,<br />
le reste se trouve inclus dans <strong>la</strong> zone périphérique<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, commune du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise<br />
Morphologie<br />
<strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
La commune <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget est<br />
orientée nord-sud. Elle s'étend sur les <strong>de</strong>ux<br />
versants <strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> l'Arc, sur le f<strong>la</strong>nc<br />
sud du massif <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise en rive droite<br />
et sur le revers nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> Belle Plinier.<br />
Outre <strong>la</strong> rivière Arc qui parcourt <strong>la</strong> commune<br />
sur quelque 2,5 kilomètres, le territoire<br />
Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ? - 9
Présentation<br />
communal est parcouru par trois principaux<br />
ruisseaux :<br />
- le ruisseau <strong>de</strong> Povaret qui traverse <strong>la</strong> vallée<br />
<strong>de</strong> l'Orgère <strong>de</strong>puis les abords <strong>de</strong> l'aiguille<br />
Doran,<br />
- le ruisseau <strong>de</strong> Saint-Joseph qui prend sa<br />
source au pied du sommet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Norma et<br />
se jette dans l'Arc à hauteur du pont <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
G<strong>la</strong>ire,<br />
- le ruisseau <strong>de</strong> Saint-Antoine, matérialisant<br />
une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> limite communale avec<br />
Modane.<br />
La commune se caractérise également par<br />
une forte amplitu<strong>de</strong> altitudinale : <strong>de</strong> 1 100 m<br />
dans <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune à 3 422 m au<br />
sommet <strong>de</strong> <strong>la</strong> pointe <strong>de</strong> l'Échelle. Ceci se<br />
traduit sur le milieu <strong>naturel</strong> par l'existence<br />
<strong>de</strong> trois étages <strong>de</strong> végétation* : montagnard,<br />
subalpin et alpin, lequel est prolongé au<strong>de</strong>là<br />
<strong>de</strong> 2 700 à 3 000 m d'altitu<strong>de</strong> par un<br />
sous-étage nival.<br />
Le climat<br />
Le territoire <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget bénéficie<br />
d'un climat sec et ensoleillé. Avec moins <strong>de</strong><br />
800 mm <strong>de</strong> précipitations annuelles, <strong>la</strong><br />
commune se situe au cœur du pôle <strong>de</strong> sécheresse<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie. Ce contexte climatique<br />
particulier se traduit, à l'étage montagnard<br />
notamment, par l'existence d'une végétation<br />
xérique* adaptée aux conséquences du<br />
manque d'eau (lire <strong>la</strong> fiche-milieu n°3).<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
L’Arc vue vers l’aval<br />
L’habitat<br />
L'habitat <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget est réparti<br />
entre trois sites principaux :<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Vil<strong>la</strong>ge du Bourget<br />
10 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ?
- le vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin, en rive gauche <strong>de</strong><br />
l'Arc, est le chef-lieu <strong>de</strong> commune. Il se<br />
situe à une altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1 200 m,<br />
- le vil<strong>la</strong>ge du Bourget, au nord <strong>de</strong> l'Arc, à<br />
1 163 m d'altitu<strong>de</strong>,<br />
- <strong>la</strong> station <strong>de</strong> <strong>la</strong> Norma imp<strong>la</strong>ntée sur le<br />
rep<strong>la</strong>t dominant le vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin,<br />
à 1 350 m d'altitu<strong>de</strong>.<br />
La commune comprend également :<br />
- <strong>de</strong>s hameaux d'altitu<strong>de</strong> : Amodon et<br />
l'Orgère sur le versant sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise,<br />
- <strong>de</strong>s chalets d'alpage isolés : le Fournet, <strong>la</strong><br />
Repose et le Melezet.<br />
alors une baisse très significative <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
démographie (-366 habitants). La création<br />
et le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> station <strong>de</strong> ski <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Norma permettent une reprise démographique<br />
à partir <strong>de</strong> 1975. Au <strong>de</strong>rnier<br />
recensement, en 1999, Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
comptait 511 habitants - popu<strong>la</strong>tion en<br />
légère baisse par rapport au recensement<br />
précé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> 1990.<br />
Présentation<br />
La popu<strong>la</strong>tion<br />
Entre 1936 et 1962, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong><br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget est restée re<strong>la</strong>tivement<br />
stable, avec près <strong>de</strong> 500 habitants. Les<br />
travaux effectués par Électricité <strong>de</strong> France<br />
et ceux liés à <strong>la</strong> construction du barrage du<br />
mont Cenis, se traduisent alors sur <strong>la</strong><br />
démographie <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune par un très<br />
fort accroissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />
(supérieur à 48 %) entre 1962 et 1968. La<br />
fin <strong>de</strong> ces travaux, couplée à <strong>la</strong> fermeture<br />
<strong>de</strong> l'usine <strong>de</strong> Saint-Gobain en 1972 engendre<br />
PNV - Karine Moussiegt<br />
Vil<strong>la</strong>rodin et vil<strong>la</strong>ge-station <strong>de</strong> <strong>la</strong> Norma<br />
Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ? - 11
Présentation<br />
Dimension économique<br />
Le développement du tourisme a progressivement p<strong>la</strong>cé ce secteur d'activité au centre <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> vie économique <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune. Alors qu'elle était l'activité économique principale à <strong>la</strong><br />
fin du XIX e siècle, <strong>la</strong> vie agro-pastorale a progressivement diminué au cours du XX e siècle du<br />
fait <strong>de</strong> l'industrialisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Maurienne.<br />
L’agriculture<br />
En 1876, <strong>la</strong> commune comptait 274<br />
agriculteurs. L'activité agricole était alors<br />
axée sur l'élevage bovin, principalement<br />
<strong>la</strong>itier (200 vaches <strong>la</strong>itières), l'élevage ovin<br />
(350 brebis) et caprin (100 chèvres). En<br />
2005, il ne reste qu'une exploitation<br />
pérenne conduite par un agriculteur doubleactif<br />
et tournée vers l'élevage ovin et bovin.<br />
Au recensement <strong>de</strong> 2000, <strong>la</strong> surface agricole<br />
utilisée représentait 285 hectares, dont 216<br />
hectares exploités par <strong>de</strong>s agriculteurs<br />
venant <strong>de</strong> communes situées en amont <strong>de</strong><br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget. Quelques hectares <strong>de</strong><br />
prairies semées en luzerne sont fauchés par<br />
<strong>de</strong>s propriétaires privés.<br />
La commune compte plusieurs alpages<br />
dont <strong>la</strong> surface dépasse 1 000 hectares.<br />
Sept unités pastorales se répartissent sur le<br />
territoire communal (le Tronchet,<br />
Chata<strong>la</strong>mia, les Côtes, le Barbier, le vallon<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Masse, le <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie et <strong>la</strong><br />
Norma), dont une d'intersaison (sur les<br />
adrets <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune). Une association<br />
foncière pastorale, créée le 20 juin 2000<br />
sur 1 180 hectares et regroupant plus <strong>de</strong><br />
200 propriétaires, est située sur le versant<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Élevage ovin vers le chalet du P<strong>la</strong>n<br />
12 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ?
du Bourget (le Barbier, vallon <strong>de</strong> <strong>la</strong> Masse,<br />
l'Estive, l'Orgère, etc.).<br />
Le cheptel ovin local compte environ<br />
160 brebis mères en 2005, auxquelles<br />
s'ajoutent, pour l'estive, leurs agneaux,<br />
ainsi qu'environ 1 200 brebis mères suitées,<br />
transhumant <strong>de</strong> <strong>la</strong> combe <strong>de</strong> Savoie.<br />
L'ensemble <strong>de</strong> ces bêtes ne forme qu'un<br />
troupeau d'environ 2 000 bêtes, qui bénéficie<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce permanente d'un berger.<br />
Celui-ci conduit les animaux sur les différents<br />
alpages <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune.<br />
Le petit alpage du Fournet accueille <strong>la</strong><br />
quinzaine <strong>de</strong> vaches al<strong>la</strong>itantes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
commune. Un troupeau bovin d'une<br />
commune voisine, comptant une quinzaine<br />
<strong>de</strong> génisses <strong>la</strong>itières, monte en estive avec le<br />
troupeau local. Les bêtes sont parquées.<br />
Le tourisme<br />
Le tourisme est l'activité économique principale<br />
<strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, il représente<br />
50 % <strong>de</strong>s emplois en moyenne sur l'année.<br />
La commune connaît <strong>de</strong>s saisons touristiques<br />
estivale et hivernale, avec <strong>de</strong>s pointes <strong>de</strong><br />
fréquentation en février et <strong>de</strong> mi-juillet à<br />
mi-août. La popu<strong>la</strong>tion peut atteindre alors<br />
5 000 habitants. La fréquentation <strong>de</strong>s<br />
vacanciers est motivée en été principalement<br />
par <strong>la</strong> présence du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Vanoise sur le territoire communal et en<br />
hiver par le domaine <strong>de</strong> ski alpin <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Norma. Le nombre <strong>de</strong> lits touristiques<br />
s'élève à plus <strong>de</strong> 4 800 (appartements,<br />
chalets, gîtes ruraux, chambres d'hôtes,<br />
centre UCPA, auberge, <strong>de</strong>ux refuges), dont<br />
plus <strong>de</strong> 97 % sont localisés à <strong>la</strong> Norma.<br />
Présentation<br />
Une centaine <strong>de</strong> chèvres <strong>la</strong>itières, d'un élevage<br />
<strong>de</strong> Bramans, investit certaines années le<br />
secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Norma pour l'estive.<br />
Il y a une dizaine d'années, un apiculteur<br />
professionnel pratiquait à Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget. On rencontre encore quelques<br />
ruches sur <strong>la</strong> commune, mais il s'agit<br />
désormais d'apiculture <strong>de</strong> loisir.<br />
La sylviculture<br />
Il n'y a actuellement aucune entreprise<br />
forestière à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget.<br />
Si aujourd'hui les revenus <strong>de</strong> l'exploitation<br />
forestière sont investis en totalité dans <strong>la</strong><br />
gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt communale, autrefois, le<br />
poids <strong>de</strong>s ressources forestières dans l'économie<br />
locale était très important.<br />
Les coupes <strong>de</strong> bois sont vendues principalement<br />
à <strong>de</strong>s acheteurs italiens, tandis qu'il<br />
existe localement une autoconsommation<br />
<strong>de</strong> bois pour le feu, par le biais <strong>de</strong> l'affouage.<br />
PNV - Patrick Folliet<br />
Randonneurs à l’Orgère<br />
Les activités proposées sur <strong>la</strong> commune<br />
sont diverses et principalement <strong>de</strong> plein air.<br />
Elles combinent <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong>s patrimoines<br />
<strong>naturel</strong> et culturel, les activités<br />
sportives d'été et d'hiver (voir <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s<br />
Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ? - 13
Présentation<br />
activités dans l'encadré page suivante). Un<br />
ensemble <strong>de</strong> professionnels du tourisme<br />
permet d'organiser ces activités : accompagnateurs,<br />
gui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> haute montagne,<br />
moniteurs <strong>de</strong> ski, etc.<br />
De nombreux sentiers <strong>de</strong> randonnée sillonnent<br />
le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune et facilitent <strong>la</strong><br />
pratique <strong>de</strong> <strong>la</strong> marche. Outre l'office <strong>de</strong><br />
tourisme qui informe les vacanciers sur les<br />
activités offertes, <strong>la</strong> commune possè<strong>de</strong> une<br />
centrale <strong>de</strong> réservation.<br />
Recherches Aérospatiales (ONERA),<br />
installée à cheval sur les communes <strong>de</strong><br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget et d'Avrieux. Cet<br />
établissement industriel consiste en une<br />
soufflerie qui sert à étudier le comportement<br />
aérodynamique <strong>de</strong> pièces d'avions, <strong>de</strong><br />
missiles, <strong>de</strong> voiliers, <strong>de</strong> voitures <strong>de</strong> formule<br />
1 et même <strong>de</strong> skieurs.<br />
Électricité <strong>de</strong> France est également présente<br />
sur <strong>la</strong> commune par une prise d'eau mise en<br />
p<strong>la</strong>ce sur le torrent du Povaret ; celle-ci sert<br />
à alimenter le P<strong>la</strong>n d'Aval à Aussois.<br />
L’industrie<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget possè<strong>de</strong> une histoire<br />
industrielle, avec <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> 1921 à<br />
1972, <strong>de</strong> l'usine <strong>de</strong> Saint-Gobain, vouée à<br />
<strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong> carbure <strong>de</strong> calcium et <strong>de</strong><br />
silicate <strong>de</strong> sou<strong>de</strong>.<br />
Aujourd'hui, l'activité industrielle se<br />
résume à l'Office National d'Étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong><br />
Autres<br />
Les autres activités économiques <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
commune sont liées d'une part aux<br />
commerces et d'autre part aux petites<br />
entreprises artisanales.<br />
À eux seuls, les commerces (dont <strong>la</strong> plupart<br />
sont liés aux activités <strong>de</strong> sports d'hiver)<br />
représentent environ 80 emplois.<br />
PNV - Karine Moussiegt<br />
Site <strong>de</strong> l’ONERA<br />
14 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ?
ACTIVITÉS TOURISTIQUES SUR LA COMMUNE<br />
DE <strong>VILLARODIN</strong>-<strong>BOURGET</strong><br />
Découverte du patrimoine <strong>naturel</strong> :<br />
- sorties dans le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise,<br />
- sentier <strong>de</strong> découverte <strong>de</strong> l’Orgère.<br />
Présentation<br />
Découverte du patrimoine culturel :<br />
- découverte <strong>de</strong> l’art baroque,<br />
- découverte <strong>de</strong>s fortifications (fort <strong>de</strong> Saint-Gobain),<br />
- sentier <strong>de</strong> l’Art,<br />
- sentier <strong>de</strong> découverte <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> restauration du ruisseau Saint-Antoine.<br />
Activités sportives d’été :<br />
- pêche,<br />
- promena<strong>de</strong> et randonnée en montagne,<br />
- VTT, tennis, parcours santé, équitation,<br />
- alpinisme, esca<strong>la</strong><strong>de</strong>, parapente.<br />
Et sports d’hiver :<br />
- ski alpin et ski <strong>de</strong> randonnée,<br />
- raquettes,<br />
- casca<strong>de</strong> <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ce (ruisseau du Saint-Joseph),<br />
- promena<strong>de</strong> en chiens <strong>de</strong> traîneaux.<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s sans équipement touristique sont le support d'activités essentielles,<br />
telles que le pastoralisme et le tourisme vert. La qualité <strong>de</strong> l'environnement et du<br />
patrimoine bâti est l'un <strong>de</strong>s atouts majeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune. C'est une source <strong>de</strong> richesse<br />
non négligeable : l'activité touristique estivale <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget repose pleinement<br />
sur cette dimension patrimoniale.<br />
La pérennité <strong>de</strong> ces activités dépendra pour beaucoup <strong>de</strong> l'attention qui sera portée à<br />
cette nature.<br />
Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ? - 15
Présentation<br />
Paysages <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
Présentation photographique<br />
<strong>de</strong>s grands types <strong>de</strong> milieux<br />
CPNS - Virginie Bourgoin<br />
De gauche à droite : <strong>la</strong> Norma, Vil<strong>la</strong>rodin et le Bourget (au premier p<strong>la</strong>n : Avrieux et l’ONERA ; au fond : Modane)<br />
16 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ?
CPNS - Virginie Bourgoin<br />
Présentation<br />
Les adrets du Bourget, <strong>de</strong>puis Vil<strong>la</strong>rodin<br />
Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ? - 17
PNV - Jacques Perrier<br />
Présentation<br />
Vallon <strong>de</strong> l’Orgère<br />
18 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ?
PNV - Jacques Perrier<br />
Présentation<br />
Aiguille Doran, au fond du vallon <strong>de</strong> l’Orgère<br />
Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ? - 19
PNV - Patrick Folliet<br />
Présentation<br />
Lac <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie (en arrière p<strong>la</strong>n : dôme <strong>de</strong> Polset et col <strong>de</strong> Chavière)<br />
20 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ?
Marais du <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie<br />
Présentation<br />
CPNS - Philippe Freydier<br />
Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ? - 21
Présentation<br />
Diversité <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore<br />
Il n'existe pas d'inventaire exhaustif <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, mais à l'échelle du<br />
massif <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise et pour une altitu<strong>de</strong> supérieure à 1 500 m, les scientifiques ont pu<br />
évaluer <strong>la</strong> diversité spécifique à environ 1 000 espèces différentes <strong>de</strong> fougères et <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes<br />
à fleurs et près <strong>de</strong> 200 espèces <strong>de</strong> mousses. Cette évaluation donne un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> richesse floristique potentielle à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget.<br />
Parmi ces nombreuses espèces, certaines présentent un intérêt particulier, qu'il soit lié à<br />
leur rareté, à leur usage (médicinal, culinaire, fourrager, etc.), à leur beauté ou à leur caractère<br />
symbolique.<br />
Lichens et champignons<br />
En Vanoise, <strong>la</strong> flore mycologique a fait<br />
l'objet d'inventaires et d'étu<strong>de</strong>s approfondies<br />
<strong>de</strong>puis une trentaine d'années. Ce sont plus<br />
particulièrement les champignons à <strong>la</strong>mes<br />
qui ont fait l'objet <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s. On a<br />
actuellement recensé plus <strong>de</strong> 400 espèces<br />
différentes <strong>de</strong> champignons en Vanoise.<br />
Certaines espèces <strong>de</strong> champignons sont très<br />
spécialisées et subissent les mêmes évolutions<br />
que les milieux rares qui les abritent.<br />
Association entre un champignon et une<br />
algue, les lichens colonisent <strong>de</strong>s milieux<br />
très variés, même en l'absence <strong>de</strong> sol. On<br />
les trouve sur les vieux murs, les fa<strong>la</strong>ises et<br />
les rochers, sur les troncs <strong>de</strong> conifères, sur<br />
les mousses et à même <strong>la</strong> terre. Les étu<strong>de</strong>s<br />
réalisées entre 1972 et 1990 ont permis <strong>de</strong><br />
recenser plus <strong>de</strong> 460 espèces différentes <strong>de</strong><br />
lichens en Vanoise.<br />
P<strong>la</strong>ntes rares et menacées<br />
Si l'on ne dispose pas aujourd'hui d'inventaire<br />
exhaustif <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore, il existe, en revanche,<br />
un important travail <strong>de</strong> recensement <strong>de</strong>s<br />
espèces protégées ou rares, effectué par les<br />
gar<strong>de</strong>s-moniteurs du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Vanoise. Celui-ci permet <strong>de</strong> bien connaître<br />
PNV - Rémy Barraud<br />
<strong>la</strong> flore à forte valeur patrimoniale <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
commune et d'établir les statistiques<br />
suivantes.<br />
Primevère du Piémont<br />
On dénombre actuellement à Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget 24 espèces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes protégées.<br />
Du fait <strong>de</strong> leur gran<strong>de</strong> rareté en France,<br />
trois <strong>de</strong> ces espèces protégées, auxquelles<br />
s'ajoutent trois autres espèces non protégées,<br />
sont considérées comme <strong>de</strong>s espèces<br />
“prioritaires”, en terme <strong>de</strong> protection, par<br />
les botanistes. À ce titre, elles sont inscrites<br />
au Livre rouge <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore<br />
française. Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget compte :<br />
- 23 % <strong>de</strong>s espèces protégées présentes<br />
dans le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise, soit<br />
près d'un quart,<br />
22 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ?
- près <strong>de</strong> 17 % <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes “prioritaires”<br />
du Livre rouge <strong>national</strong> présentes dans<br />
l'espace-<strong>Parc</strong>.<br />
Parmi les espèces à forte valeur biologique,<br />
on recense :<br />
- <strong>la</strong> primevère du Piémont, espèce protégée<br />
dont l'ensemble <strong>de</strong> l'aire est très réduite<br />
et qui, en France, est présente uniquement<br />
en Savoie et dans les Hautes-Alpes.<br />
- <strong>la</strong> centaurée du Va<strong>la</strong>is, une p<strong>la</strong>nte rare et<br />
protégée, endémique* <strong>de</strong>s Alpes. Elle est<br />
présente en Europe uniquement en<br />
Suisse, en Italie et en France où elle ne<br />
fleurit qu'en Maurienne <strong>de</strong>puis Saint-<br />
Jean-<strong>de</strong>-Maurienne jusqu'à Lanslebourg.<br />
-<strong>la</strong> saxifrage fausse mousse, une p<strong>la</strong>nte<br />
endémique* <strong>de</strong>s Alpes, rare et protégée, très<br />
localisée, présente en France, uniquement<br />
en Savoie, Haute-Savoie et Hautes-Alpes.<br />
PNV - Emmanuel Faure<br />
Sabot <strong>de</strong> Vénus<br />
Présentation<br />
- <strong>la</strong> gentiane utriculeuse, espèce protégée<br />
présente en France uniquement en Savoie<br />
(après avoir disparu <strong>de</strong>s départements <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Haute-Savoie, du Bas-Rhin et du Haut-<br />
Rhin).<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Saxifrage fausse mousse<br />
- le sabot <strong>de</strong> Vénus, espèce protégée en<br />
régression en France en p<strong>la</strong>ine ou à basse<br />
altitu<strong>de</strong>.<br />
Gentiane utriculeuse<br />
-<strong>la</strong> gentiane <strong>de</strong> Schleicher, espèce rare,<br />
présente en France uniquement dans quatre<br />
départements alpins (Savoie, Hautes-<br />
Alpes, Alpes-<strong>de</strong>-Haute-Provence, Alpes-<br />
Maritimes) et dans les Pyrénées-<br />
Orientales.<br />
Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ? - 23
Présentation<br />
Sensibilités floristiques du territoire communal <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget - Observations <strong>de</strong> 1956 à 2004<br />
Commentaire :<br />
La valeur patrimoniale <strong>de</strong> chaque espèce<br />
végétale faisant l'objet d'un inventaire systématique<br />
par les gar<strong>de</strong>s-moniteurs du <strong>Parc</strong><br />
<strong>national</strong> a été caractérisée par une "note".<br />
Celle-ci tient compte entre autres :<br />
- <strong>de</strong> l'aire globale <strong>de</strong> distribution,<br />
- <strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions recensées<br />
en Vanoise par rapport à l'ensemble <strong>de</strong>s<br />
popu<strong>la</strong>tions connues en France, dans le<br />
mon<strong>de</strong>,<br />
- <strong>de</strong>s menaces pesant sur l'espèce et son<br />
milieu <strong>de</strong> vie.<br />
L'intérêt floristique, calculé dans chaque<br />
maille, correspond à <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> ces<br />
notes. En d'autres termes, plus le nombre<br />
d'espèces recensées dans une maille est<br />
important et plus leur valeur patrimoniale<br />
est élevée, plus l'intérêt floristique est fort.<br />
En complément <strong>de</strong> l'évaluation <strong>de</strong> l'intérêt<br />
floristique, l'observation dans une maille<br />
d'au moins une p<strong>la</strong>nte inscrite sur les listes<br />
<strong>national</strong>es ou régionales d'espèces végétales<br />
protégées est indiquée par un symbole.<br />
Les mailles b<strong>la</strong>nches correspon<strong>de</strong>nt à<br />
<strong>de</strong>s mailles qui n'ont pas encore été<br />
prospectées, ou bien dans lesquelles<br />
aucune espèce “rare ou protégée” n'a<br />
encore été observée.<br />
La répartition par type d'habitat* <strong>de</strong>s<br />
58 p<strong>la</strong>ntes prioritaires pour le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise (voir <strong>la</strong> liste <strong>de</strong> ces p<strong>la</strong>ntes en<br />
annexe) met en évi<strong>de</strong>nce l'intérêt floristique<br />
re<strong>la</strong>tif <strong>de</strong>s grands types <strong>de</strong> milieux (une<br />
espèce pouvant pousser dans plusieurs<br />
habitats* différents) :<br />
24 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ?
- dans les adrets et les pelouses sèches<br />
(15 espèces),<br />
- dans les pelouses d'altitu<strong>de</strong> et les combes<br />
à neige (13 espèces),<br />
- dans les éboulis, les moraines et les<br />
rochers (13 espèces),<br />
- dans les abords <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges et les cultures<br />
(8 espèces),<br />
- dans les forêts et les mégaphorbiaies<br />
(5 espèces),<br />
- dans les zones humi<strong>de</strong>s et les bords <strong>de</strong><br />
cours d'eau (4 espèces),<br />
- dans les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s et <strong>la</strong>ndines d'altitu<strong>de</strong><br />
(2 espèces),<br />
- dans les prairies <strong>de</strong> fauche (1 espèce).<br />
P<strong>la</strong>ntes symboliques<br />
Le patrimoine floristique <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget englobe aussi toutes les p<strong>la</strong>ntes<br />
“chères” aux habitants ou aux touristes<br />
qui fréquentent <strong>la</strong> commune, pour leur<br />
beauté et aussi parce qu'elles symbolisent<br />
<strong>la</strong> flore <strong>de</strong> montagne, telles :<br />
- le lis martagon et le lis orangé,<br />
- l'e<strong>de</strong>lweiss,<br />
- l'ancolie <strong>de</strong>s Alpes,<br />
- les différentes espèces <strong>de</strong> gentianes bleues,<br />
- le sabot <strong>de</strong> Vénus, etc.<br />
Certaines d'entre elles sont aussi protégées<br />
(ex. l'ancolie <strong>de</strong>s Alpes, le sabot <strong>de</strong> Vénus).<br />
P<strong>la</strong>ntes utilisées par l’homme<br />
Les végétaux chlorophylliens revêtent une<br />
importance capitale pour les hommes<br />
comme pour <strong>la</strong> faune sauvage et domestique.<br />
Ils sont à <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s chaînes alimentaires*.<br />
Le premier usage est pastoral : consommation<br />
par les troupeaux domestiques, frais ou<br />
sous forme <strong>de</strong> foin.<br />
L'homme a longtemps prélevé les p<strong>la</strong>ntes<br />
dans <strong>la</strong> nature, pour se nourrir, se soigner,<br />
pour <strong>de</strong>s utilisations pratiques : cordage,<br />
coloration <strong>de</strong> tissus, parfum, construction<br />
en bois, sculpture sur bois, boissons, etc.<br />
La cueillette <strong>de</strong> certaines p<strong>la</strong>ntes à <strong>de</strong>s fins<br />
alimentaire, médicinale, décorative, fait<br />
partie <strong>de</strong>s usages qui, s'ils ne sont pas<br />
régulés, peuvent avoir un impact fort sur<br />
les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> ces espèces et menacer <strong>la</strong><br />
pérennité même <strong>de</strong> ces pratiques.<br />
Les p<strong>la</strong>ntes à usage pastoral<br />
L'utilisation <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes à <strong>de</strong>s fins pastorales<br />
constitue sans doute l'usage actuellement le<br />
plus important d'un point <strong>de</strong> vue<br />
économique et culturel à Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget. Celui-ci concerne <strong>de</strong> vastes surfaces<br />
sur <strong>la</strong> commune (prairies <strong>de</strong> fauche et<br />
alpages). D'autre part, le pastoralisme est<br />
l'usage qui a le plus d'influence sur <strong>la</strong><br />
végétation : le pâturage contrôle <strong>la</strong><br />
dynamique <strong>naturel</strong>le <strong>de</strong>s prés qui, en son<br />
absence, évolueraient vers <strong>la</strong> <strong>la</strong>n<strong>de</strong>, puis <strong>la</strong><br />
forêt. Le pâturage doit être adapté pour<br />
préserver <strong>la</strong> ressource fourragère, tant sur<br />
le p<strong>la</strong>n quantitatif que qualitatif, le surpâturage<br />
pouvant entraîner une dégradation<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> composition floristique <strong>de</strong>s prairies.<br />
Présentation<br />
PNV - Christian Ba<strong>la</strong>is<br />
Lis orangé<br />
Les p<strong>la</strong>ntes à usage alimentaire<br />
Les feuilles <strong>de</strong> certaines p<strong>la</strong>ntes étaient<br />
utilisées pour <strong>la</strong> soupe (ortie et renouée<br />
bistorte), tandis que celles <strong>de</strong> l'épinard<br />
sauvage ou chénopo<strong>de</strong> bon-Henri étaient<br />
consommées cuites comme <strong>de</strong>s épinards.<br />
Les pétioles <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> <strong>la</strong> rhubarbe <strong>de</strong>s<br />
Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ? - 25
Présentation<br />
moines servaient à faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> confiture. Les<br />
jeunes feuilles <strong>de</strong> pissenlit, récoltées avant<br />
<strong>la</strong> floraison, étaient également servies en<br />
sa<strong>la</strong><strong>de</strong>.<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> noix-<strong>de</strong>-terre, au goût <strong>de</strong> noisette,<br />
est totalement désuète : les bergers le<br />
mangeaient cru, après avoir gratté <strong>la</strong> terre<br />
qui le recouvrait. Comme l'absinthe jadis,<br />
les génépis sont ramassés annuellement pour<br />
<strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong> l'alcool du même nom.<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Pissenlit<br />
Les habitants <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
cueil<strong>la</strong>ient aussi <strong>de</strong> nombreux fruits<br />
sauvages (myrtilles, cynorrhodons,<br />
framboises, fruits du sureau noir) pour les<br />
manger en confiture, cru, ou cuits sur une<br />
tarte.<br />
Les p<strong>la</strong>ntes à usage médicinal<br />
Ces p<strong>la</strong>ntes renferment un ou plusieurs<br />
principes actifs capables <strong>de</strong> prévenir,<br />
sou<strong>la</strong>ger ou guérir <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies. Les maux<br />
<strong>de</strong> gorge et <strong>la</strong> toux étaient calmés grâce à<br />
<strong>de</strong>s infusions <strong>de</strong> pensée éperonnée.<br />
Les infusions <strong>de</strong> tussi<strong>la</strong>ge pas-d'âne étaient<br />
utilisées pour soigner les problèmes respiratoires.<br />
Les fleurs d'arnica permettaient<br />
<strong>de</strong> sou<strong>la</strong>ger les ecchymoses et les traumatismes<br />
légers sans p<strong>la</strong>ie. Grâce aux<br />
infusions <strong>de</strong> thym serpolet, les habitants <strong>de</strong><br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget apaisaient leurs troubles<br />
digestifs. Ils luttaient contre <strong>la</strong> grippe en<br />
buvant <strong>de</strong>s tisanes <strong>de</strong> génépis.<br />
PNV - Louis Bantin<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Absinthe<br />
Lorsque <strong>la</strong> nourriture venait à manquer, les<br />
graines <strong>de</strong> pin cembro, appelées “pignes”,<br />
étaient mangées comme fruits secs. Le<br />
sirop <strong>de</strong> pignes est d'un usage plus récent.<br />
En revanche, <strong>la</strong> consommation du tubercule<br />
Tussi<strong>la</strong>ge pas-d’âne<br />
La liste <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes médicinales est longue.<br />
Aujourd'hui à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, ces<br />
p<strong>la</strong>ntes sont encore régulièrement utilisées<br />
par certains habitants.<br />
Les p<strong>la</strong>ntes toxiques<br />
Il existe aussi <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes dont les hommes<br />
et le bétail ont appris à se méfier. Il y a le<br />
dompte-venin officinal, l'hépatique à trois<br />
26 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ?
lobes, le vérâtre, facilement confondu avec<br />
<strong>la</strong> gentiane jaune mais dont les feuilles sont<br />
alternes alors que <strong>la</strong> gentiane jaune a <strong>de</strong>s<br />
feuilles opposées.<br />
<strong>la</strong> flore grâce à plusieurs formules, telles<br />
que :<br />
- <strong>de</strong>s sorties et <strong>de</strong>s séjours organisés par<br />
<strong>de</strong>s accompagnateurs en montagne<br />
spécialisés, alliant randonnée et découverte<br />
<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes <strong>de</strong> montagne,<br />
- le sentier <strong>de</strong> découverte <strong>de</strong> l'Orgère, dont<br />
<strong>la</strong> réalisation remonte au début <strong>de</strong>s<br />
années 1980 et dont <strong>la</strong> conception va être<br />
revue.<br />
Cet usage est en plein développement. Il<br />
répond à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s touristes ou <strong>de</strong>s<br />
habitants, curieux <strong>de</strong> mieux connaître <strong>la</strong><br />
nature qui les entoure.<br />
Présentation<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
Dompte-venin officinal<br />
Les p<strong>la</strong>ntes à autres usages<br />
Le chanvre cultivé jusqu'au début du XX e<br />
siècle était utilisé pour fabriquer <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
cor<strong>de</strong> ; tissé et b<strong>la</strong>nchi, il fournissait <strong>de</strong>s<br />
draps <strong>de</strong> maison. De gran<strong>de</strong>s pièces <strong>de</strong> toile <strong>de</strong><br />
chanvre servaient également à porter le foin.<br />
Des tiges du saule <strong>de</strong>s vanniers, les habitants<br />
<strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget extrayaient l'osier<br />
qui servait à <strong>la</strong> vannerie. Alors que le bois<br />
<strong>de</strong> pin cembro était sculpté, celui du mélèze<br />
permettait <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s charpentes. Les<br />
traîneaux confectionnés pour tirer le foin<br />
<strong>de</strong>s prés <strong>de</strong> fauche aux granges étaient en<br />
bois <strong>de</strong> frêne.<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Vérâtre b<strong>la</strong>nc<br />
Les p<strong>la</strong>ntes d’intérêt<br />
culturel et touristique<br />
Il existe <strong>de</strong>puis quelques années à<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, et plus généralement<br />
en Vanoise, une valorisation culturelle et<br />
touristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore locale. La commune,<br />
les professionnels du tourisme et le <strong>Parc</strong><br />
<strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise proposent <strong>de</strong> découvrir<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Ortie dioïque<br />
Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ? - 27
Présentation<br />
Diversité <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune<br />
Tout comme pour <strong>la</strong> flore, l'inventaire exhaustif <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, et en<br />
particulier <strong>de</strong>s invertébrés, n'est pas encore terminé. Toutefois, un important travail <strong>de</strong><br />
recueil <strong>de</strong> données par les gar<strong>de</strong>s-moniteurs du <strong>Parc</strong> et d'autres experts permet <strong>de</strong> bien<br />
connaître quelques groupes tels que les vertébrés et les papillons.<br />
Ainsi, plus <strong>de</strong> 136 espèces différentes <strong>de</strong> vertébrés (mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et<br />
poissons) ont été dénombrées sur <strong>la</strong> commune, soit 46 % <strong>de</strong>s espèces présentes en Vanoise<br />
et 31 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune vertébrée savoyar<strong>de</strong>.<br />
Outre les animaux à <strong>la</strong>rge répartition, <strong>la</strong> faune <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget se compose d'espèces<br />
typiques <strong>de</strong>s montagnes, adaptées à <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie difficiles (froid, pente et vent).<br />
Faune vertébrée<br />
Parmi <strong>la</strong> faune vertébrée, certains<br />
“groupes” font (ou ont fait) l'objet d'étu<strong>de</strong>s<br />
et <strong>de</strong> suivis plus précis ; c'est le cas par<br />
exemple <strong>de</strong>s ongulés sauvages (bouquetin,<br />
chamois), <strong>de</strong>s chiroptères, <strong>de</strong>s galliformes<br />
<strong>de</strong> montagne et <strong>de</strong>s rapaces. Les données qui<br />
en résultent sont centralisées dans <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong><br />
données au <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise.<br />
Les mammifères<br />
Parmi les 29 espèces <strong>de</strong> mammifères (soit<br />
37 % <strong>de</strong> celles présentes en Vanoise),<br />
évoluent <strong>de</strong>s espèces typiques du milieu<br />
alpestre telles que <strong>la</strong> marmotte alpine, le<br />
campagnol <strong>de</strong>s neiges, le lièvre variable, le<br />
bouquetin <strong>de</strong>s Alpes et le chamois. Des<br />
espèces à répartition <strong>national</strong>e plus <strong>la</strong>rge<br />
telles que musaraigne carrelet, renard,<br />
b<strong>la</strong>ireau, écureuil, sanglier, cerf et<br />
chevreuil sont aussi présentes. Le mouflon<br />
<strong>de</strong> Corse, présent également sur <strong>la</strong> commune,<br />
a été introduit au cours <strong>de</strong>s années 1950, à<br />
partir d'animaux du parc <strong>de</strong> Chambord.<br />
Cette espèce, d'origine méditerranéenne,<br />
est mal adaptée à l'écosystème alpin : sa<br />
gran<strong>de</strong> difficulté à se dép<strong>la</strong>cer en pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> fortes chutes <strong>de</strong> neige révèle son<br />
inadaptation à ce milieu. Parmi les grands<br />
prédateurs, citons également le lynx qui<br />
fréquente le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune pour<br />
chasser et le loup.<br />
PNV - Nathalie Tissot<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
Marmotte <strong>de</strong>s Alpes<br />
Lynx<br />
28 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ?
Les oiseaux<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget compte pas moins <strong>de</strong><br />
82 espèces différentes d'oiseaux nicheurs<br />
sur les 120 présentes en Vanoise. 18 autres<br />
espèces d'oiseaux sont observées au passage,<br />
régulièrement ou exceptionnellement.<br />
Citons :<br />
- parmi les espèces nicheuses propres aux<br />
milieux alpestres : l'aigle royal, le<br />
<strong>la</strong>gopè<strong>de</strong> alpin, le tétras-lyre, <strong>la</strong> perdrix<br />
bartavelle, <strong>la</strong> nyctale <strong>de</strong> Tengmalm, <strong>la</strong><br />
chevêchette d'Europe, le pipit spioncelle,<br />
l'accenteur alpin, le cassenoix moucheté,<br />
le chocard à bec jaune, <strong>la</strong> niverolle, le<br />
merle <strong>de</strong> roche,<br />
- parmi les espèces plus communes et plus<br />
discrètes à <strong>la</strong> fois, mais nichant également à<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, différents passereaux :<br />
les fauvettes babil<strong>la</strong>r<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s jardins et à<br />
tête noire, les roitelets huppé et tripleban<strong>de</strong>au,<br />
les mésanges : boréale, huppée,<br />
noire, charbonnière, le bec-croisé <strong>de</strong>s<br />
sapins, le bouvreuil pivoine, etc.<br />
PNV - Joël B<strong>la</strong>nchemain<br />
Lézard <strong>de</strong>s murailles<br />
Présentation<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Vipère aspic<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Les amphibiens<br />
Une espèce d'amphibiens a été trouvée sur<br />
les six que compte <strong>la</strong> Vanoise : <strong>la</strong> grenouille<br />
rousse observée jusqu'à 2 420 m d'altitu<strong>de</strong><br />
au <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie.<br />
Mésange huppée<br />
Les reptiles<br />
Parmi les 13 espèces <strong>de</strong> reptiles recensées<br />
en Savoie, cinq sont répertoriées à<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget ; trois espèces <strong>de</strong> lézards :<br />
lézards vivipare, vert et <strong>de</strong>s murailles et l’orvet<br />
et <strong>de</strong>ux espèces <strong>de</strong> serpents : <strong>la</strong> vipère aspic et<br />
<strong>la</strong> coronelle lisse.<br />
PNV - Patrick Folliet<br />
Grenouille rousse<br />
Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ? - 29
Présentation<br />
Les poissons<br />
Deux espèces se trouvent dans les <strong>la</strong>cs et les<br />
cours d'eau <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget : <strong>la</strong> truite<br />
<strong>de</strong> rivière ou truite fario et <strong>la</strong> truite arc-enciel.<br />
La truite fario est <strong>la</strong> seule espèce <strong>de</strong><br />
salmonidés <strong>naturel</strong>lement présente dans <strong>la</strong><br />
commune, l'autre espèce a été introduite.<br />
ainsi, sur les 54 espèces connues dans<br />
l'espace-<strong>Parc</strong>, 10 ont été inventoriées à<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget (<strong>de</strong> manière incomplète)<br />
telles que le criquet <strong>de</strong>s pâtures et le <strong>de</strong>ctique<br />
verrucivore.<br />
Faune invertébrée<br />
Parmi <strong>la</strong> faune invertébrée <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget, <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong>s insectes est celle qui<br />
bénéficie <strong>de</strong>s meilleures connaissances.<br />
Les lépidoptères (ou papillons) représentent<br />
340 espèces différentes connues à ce jour<br />
sur <strong>la</strong> commune, soit près <strong>de</strong> 35 % <strong>de</strong>s<br />
espèces connues en Savoie, dont 98 papillons<br />
<strong>de</strong> jour et 242 papillons <strong>de</strong> nuit.<br />
Certaines sont spectacu<strong>la</strong>ires comme le<br />
machaon et le grand nacré. Cinq d'entre<br />
elles sont protégées : le grand, le petit et le<br />
semi apollon, le damier <strong>de</strong> <strong>la</strong> succise et<br />
l'azuré du serpolet.<br />
PNV - Ludovic Imberdis<br />
Dectique verrucivore<br />
PNV - Marie-Geneviève Bourgeois<br />
Grand apollon<br />
Quelques données sur les orthoptères (l'ordre<br />
<strong>de</strong>s insectes qui regroupent les criquets<br />
et sauterelles), sont également disponibles :<br />
23 espèces d'odonates (l'ordre <strong>de</strong>s insectes<br />
regroupant les libellules et les <strong>de</strong>moiselles)<br />
ont été recensées à ce jour dans l'espace-<strong>Parc</strong>,<br />
dont : l'aeschne <strong>de</strong>s joncs, <strong>la</strong> cordulie <strong>de</strong>s<br />
Alpes, l'agrion porte-coupe, <strong>la</strong> leucorrhine<br />
douteuse. Sur <strong>la</strong> commune <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget, <strong>de</strong>s individus d'espèces différentes<br />
ont déjà été observés vers le pont <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
G<strong>la</strong>ire, mais il n'ont pas été i<strong>de</strong>ntifiés.<br />
Une étu<strong>de</strong> menée entre 1999 et 2004 sur<br />
les cembraies <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
(Vil<strong>la</strong>rodin et Orgère) a permis d'inventorier<br />
75 espèces différentes <strong>de</strong> coléoptères, dont<br />
17 espèces saproxyliques* patrimoniales<br />
(Do<strong>de</strong>lin B. & Le Queau P., 2004).<br />
30 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ?
Connaissance, protection et gestion<br />
du patrimoine <strong>naturel</strong><br />
Présentation<br />
<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise<br />
Au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone intra-alpine <strong>de</strong>s Alpes<br />
occi<strong>de</strong>ntales, le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise<br />
couvre un territoire <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 200 000<br />
hectares. Près <strong>de</strong> 53 000 hectares sont<br />
c<strong>la</strong>ssés en zone centrale, espace soumis à<br />
une protection forte, par une réglementation<br />
spécifique. Autour <strong>de</strong> cette zone s'étend <strong>la</strong><br />
zone périphérique du <strong>Parc</strong>. Ce premier<br />
<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> français, créé en juillet 1963,<br />
concerne 28 communes <strong>de</strong>s vallées <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Maurienne et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Tarentaise. Il forme, en<br />
continuité avec le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> italien du<br />
Grand Paradis, le plus grand espace<br />
<strong>naturel</strong> protégé d'Europe occi<strong>de</strong>ntale.<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget est l'une <strong>de</strong> ces 28<br />
communes. L'ensemble <strong>de</strong> son territoire<br />
est situé dans l'espace-<strong>Parc</strong>. La zone<br />
protégée, ou zone centrale, concerne 37 %<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune. Elle couvre<br />
une partie du versant en rive droite <strong>de</strong><br />
l'Arc. Les 63 % restants se trouvent dans <strong>la</strong><br />
zone périphérique.<br />
<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ? - 31
Présentation<br />
Zonages ZNIEFF & ZICO<br />
Les inventaires nationaux <strong>de</strong>s Zones<br />
Naturelles d'Intérêt Écologique, Faunistique<br />
et Floristique (ZNIEFF) et <strong>de</strong>s Zones<br />
Importantes pour <strong>la</strong> Conservation <strong>de</strong>s<br />
Oiseaux (ZICO) sont <strong>de</strong>s inventaires scientifiques.<br />
Ils n'ont pas <strong>de</strong> valeur réglementaire<br />
directe mais recensent <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s espèces<br />
protégées et déterminantes. Ces inventaires<br />
font référence, en matière <strong>de</strong> connaissance et<br />
d'évaluation du patrimoine <strong>naturel</strong> remarquable<br />
du territoire <strong>national</strong>. Les ZICO<br />
concernent plus précisément les sites d'intérêt<br />
majeur qui hébergent <strong>de</strong>s effectifs importants<br />
d'oiseaux sauvages jugés d'importance<br />
communautaire. Les ZNIEFF répertorient les<br />
zones <strong>de</strong> présence <strong>de</strong> milieux <strong>naturel</strong>s rares et<br />
d'espèces animales et végétales patrimoniales<br />
ou protégées. Ces inventaires sont <strong>de</strong>s outils<br />
d'information et <strong>de</strong> communication <strong>de</strong>stinés<br />
à éc<strong>la</strong>irer le choix <strong>de</strong>s déci<strong>de</strong>urs dans leur<br />
préoccupation <strong>de</strong> gestion et d'aménagement<br />
du territoire.<br />
Les ZNIEFF<br />
Le premier inventaire, é<strong>la</strong>boré en 1982 a<br />
été actualisé en 2004. Les zones repérées<br />
sont c<strong>la</strong>ssées en ZNIEFF <strong>de</strong> type 1 ou <strong>de</strong><br />
type 2. Les ZNIEFF <strong>de</strong> type 1 correspon<strong>de</strong>nt<br />
à <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> taille petite à moyenne.<br />
Elles sont caractérisées par <strong>la</strong> présence<br />
d'espèces, d'associations* d'espèces ou <strong>de</strong><br />
milieux rares ou menacés. Les ZNIEFF <strong>de</strong><br />
type 2 sont constituées par <strong>de</strong>s grands<br />
ensembles <strong>naturel</strong>s riches et peu modifiés,<br />
offrant <strong>de</strong>s potentialités biologiques<br />
importantes. Des ZNIEFF <strong>de</strong> type 1 peuvent<br />
être reconnues au sein <strong>de</strong>s ZNIEFF <strong>de</strong><br />
type 2.<br />
Délimitation <strong>de</strong>s ZNIEFF <strong>de</strong> type 1 (2 e génération)<br />
32 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ?
Sur l'ensemble du territoire communal <strong>de</strong><br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, plusieurs ZNIEFF ont<br />
été inventoriées :<br />
ZNIEFF <strong>de</strong> type 1 :<br />
- Forêts <strong>de</strong> résineux <strong>de</strong> l'ubac <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute<br />
Maurienne (n°73000016),<br />
- Bois du Sapey et <strong>de</strong> Saint-André<br />
(n°73150008),<br />
- Forêts et alpages <strong>de</strong> l'Orgère au col <strong>de</strong><br />
Chavière (n°73150020),<br />
- Pelouses steppiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loutraz -<br />
Chata<strong>la</strong>mia (n°73170005),<br />
ZNIEFF <strong>de</strong> type 2 :<br />
- Massif <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise (n°7315),<br />
- Adrets <strong>de</strong> <strong>la</strong> Maurienne (n°7317),<br />
Les ZICO<br />
Une partie du territoire <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget est incluse dans <strong>la</strong> ZICO n°RA11<br />
“<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise”. Elle englobe<br />
toute <strong>la</strong> surface communale située sur les<br />
rives gauche et droite <strong>de</strong> l'Arc, ainsi qu'une<br />
partie du vallon <strong>de</strong> l'Orgère ; l'ensemble <strong>de</strong><br />
ce territoire est inclus dans <strong>la</strong> ZICO, du<br />
fait <strong>de</strong> son intérêt ornithologique général,<br />
notamment avec <strong>la</strong> présence remarquable<br />
<strong>de</strong> l'aigle royal, du faucon pèlerin, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
gélinotte <strong>de</strong>s bois, du tétras-lyre, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
perdrix bartavelle, <strong>de</strong> <strong>la</strong> nyctale <strong>de</strong><br />
Tengmalm, <strong>de</strong> <strong>la</strong> chouette chevêchette et<br />
du crave à bec rouge.<br />
Présentation<br />
Délimitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> ZICO “<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise” à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ? - 33
Présentation<br />
Inventaires <strong>de</strong>s tourbières<br />
et <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s<br />
Une mise à jour <strong>de</strong>s connaissances sur les<br />
tourbières <strong>de</strong> Rhône-Alpes, au travers<br />
d'inventaires départementaux et régionaux, a<br />
été réalisée entre 1997 et 1999. Coordonné<br />
par le Conservatoire Rhône-Alpes <strong>de</strong>s<br />
espaces <strong>naturel</strong>s, ce travail a porté sur les<br />
tourbières d'une superficie <strong>de</strong> plus d'un<br />
hectare. Une double motivation a présidé<br />
au <strong>la</strong>ncement <strong>de</strong> cet inventaire : d'une part<br />
<strong>la</strong> très gran<strong>de</strong> valeur hydrologique,<br />
floristique, faunistique et paléontologique<br />
<strong>de</strong>s tourbières, que ce soit au p<strong>la</strong>n <strong>national</strong><br />
ou au p<strong>la</strong>n inter<strong>national</strong>, d'autre part le<br />
déclin très marqué <strong>de</strong> ces zones humi<strong>de</strong>s<br />
sur le territoire européen <strong>de</strong>puis un siècle.<br />
Cet inventaire constitue <strong>la</strong> première étape<br />
d'un p<strong>la</strong>n d'action <strong>national</strong> visant à<br />
préserver ces milieux.<br />
Par ailleurs, le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise<br />
a entrepris un travail global sur les marais<br />
et tourbières <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone centrale du <strong>Parc</strong>. Il<br />
comporte une localisation et une typologie<br />
fine <strong>de</strong>s groupements végétaux <strong>de</strong>s zones<br />
humi<strong>de</strong>s d'une surface minimale <strong>de</strong> 100 m 2 .<br />
Ce travail qui a été conduit entre 2001 et<br />
2003, va être étendu à partir <strong>de</strong> 2005 à<br />
toute <strong>la</strong> zone périphérique du <strong>Parc</strong>.<br />
À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, <strong>de</strong>ux zones ont été<br />
inventoriées, l'une à proximité du <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Partie, l'autre sur le p<strong>la</strong>teau <strong>de</strong>s Sables.<br />
Zonage Natura 2000<br />
Les directives “Habitats*” et “Oiseaux”<br />
sont <strong>de</strong>ux directives européennes dont<br />
l'objectif est <strong>de</strong> maintenir <strong>la</strong> diversité<br />
biologique du patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong>s États<br />
membres. Elles <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt à ces États <strong>de</strong><br />
conserver un réseau représentatif et viable<br />
<strong>de</strong> milieux <strong>naturel</strong>s spécifiques présents<br />
sur le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communauté<br />
Européenne, ainsi que les habitats* <strong>de</strong><br />
certaines espèces rares <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
flore sauvages. Les mesures prises à ce titre<br />
doivent assurer leur maintien ou leur<br />
rétablissement dans un état <strong>de</strong> conservation<br />
satisfaisant. Ces mesures prennent<br />
en compte les réalités économiques,<br />
sociales ou culturelles locales. Elles engagent<br />
<strong>la</strong> responsabilité <strong>national</strong>e.<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Zone humi<strong>de</strong> issue du comblement d’un ancien <strong>la</strong>c<br />
(au-<strong>de</strong>ssus du <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie)<br />
Les habitats <strong>naturel</strong>s* et les espèces considérés<br />
comme rares ou menacés au niveau <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Communauté européenne sont désignés<br />
comme étant d'intérêt communautaire. Un<br />
inventaire <strong>de</strong> ces habitats* et <strong>de</strong> ces espèces<br />
a été réalisé. Il a permis <strong>de</strong> définir d'ores et<br />
déjà un certain nombre <strong>de</strong> Sites<br />
d'Importance Communautaire (d'autres<br />
sont en cours <strong>de</strong> désignation), qui peuvent<br />
abriter plusieurs habitats* ou espèces d'intérêt<br />
communautaire.<br />
À terme, l'ensemble <strong>de</strong>s sites i<strong>de</strong>ntifiés<br />
34 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ?
comme d'importance communautaire au<br />
titre <strong>de</strong>s directives européennes “Habitats”<br />
et “Oiseaux” constituera, à l'échelle<br />
européenne, un réseau cohérent <strong>de</strong> sites<br />
<strong>naturel</strong>s, appelé “Réseau Natura 2000”.<br />
La commune <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget est<br />
concernée par <strong>de</strong>ux sites Natura 2000 :<br />
- Le site d'importance communautaire<br />
“Massif <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise” qui, sur cette<br />
commune, recoupe exactement le territoire<br />
c<strong>la</strong>ssé en zone centrale du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong>.<br />
Ce site recèle <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s milieux<br />
<strong>naturel</strong>s et <strong>de</strong>s espèces d'intérêt européen<br />
présents dans les Alpes du Nord occi<strong>de</strong>ntales.<br />
Le document d'objectifs <strong>de</strong> ce<br />
site d'importance communautaire a été<br />
é<strong>la</strong>boré à partir <strong>de</strong>s éléments scientifiques<br />
disponibles et approuvé par l'État en 1998.<br />
- Le site d'importance communautaire<br />
“Formations forestières et herbacées<br />
sèches <strong>de</strong>s Alpes internes”. Ce site a été<br />
i<strong>de</strong>ntifié à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget du fait <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> présence d'un habitat rare : les pelouses<br />
sèches à caractère substeppique, encore<br />
appelées pelouses steppiques (lire <strong>la</strong> fichemilieu<br />
n°3). Il englobera également le<br />
secteur <strong>de</strong> fauche <strong>de</strong> l'Orgère. Le document<br />
d'objectifs <strong>de</strong> ce site est en cours <strong>de</strong><br />
réalisation, sa délimitation définitive<br />
étant encore à l'étu<strong>de</strong> au moment où<br />
s'écrivent ces lignes, son pourtour ne figure<br />
pas sur <strong>la</strong> carte <strong>de</strong> délimitation du zonage<br />
Natura 2000.<br />
Présentation<br />
Délimitation du zonage Natura 2000 à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur <strong>la</strong> commune ? - 35
Les milieux <strong>naturel</strong>s,<br />
<strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie<br />
Fiches-milieux
Préliminaire<br />
Le paysage végétal se compose <strong>de</strong> plusieurs grands ensembles (pelouses, <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s, forêts,<br />
etc.), appelés ici “milieux”, qui se déclinent notamment selon différents critères<br />
écologiques (climat, nature du substrat, exposition, pente, etc.).<br />
Fiche-milieu n°1<br />
Les milieux les plus représentatifs <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget font l'objet d'une fiche <strong>de</strong>scriptive<br />
dans cette <strong>de</strong>uxième partie.<br />
Le choix qui a été fait <strong>de</strong> décrire le patrimoine <strong>naturel</strong> à travers chacun <strong>de</strong>s grands types<br />
<strong>de</strong> milieux qui composent le territoire communal doit permettre au lecteur d'i<strong>de</strong>ntifier chacun<br />
d'entre eux à partir : d'une part <strong>de</strong> <strong>la</strong> définition qui en est faite et d'autre part <strong>de</strong>s espèces<br />
citées. Le <strong>de</strong>rnier paragraphe intitulé “Équilibre entre l'homme et son milieu” éc<strong>la</strong>ire le<br />
lecteur sur les re<strong>la</strong>tions (passées ou actuelles) entre l'homme et son milieu, l'évolution qui<br />
s'ensuit et, quand elles existent, les propositions <strong>de</strong> gestion parfois très simples, qui peuvent<br />
être mises en œuvre pour concilier au mieux <strong>la</strong> préservation du patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
commune et les activités humaines qui influent sur le milieu <strong>naturel</strong>.<br />
Cette présentation, milieu par milieu, exclut <strong>de</strong> fait les écotones*, ces zones <strong>de</strong> transition<br />
entre <strong>de</strong>ux écosystèmes voisins (telles que <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> combat, située entre <strong>la</strong> limite<br />
supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt et les alpages, et les lisières forestières). Bien que non traités dans cet<br />
ouvrage, ces espaces présentent une valeur naturaliste remarquable, car ils sont riches<br />
d'organismes appartenant aux <strong>de</strong>ux communautés voisines, ainsi que d'espèces<br />
ubiquistes*.<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 39
Fiche-milieu n°1<br />
Fiche-milieu n°1<br />
Le vil<strong>la</strong>ge, les hameaux<br />
et leurs abords<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Le Bourget et ses jardins potagers<br />
Cette fiche concerne l'habitat humain et<br />
ses dépendances. Ce<strong>la</strong> comprend le bâti,<br />
ancien et mo<strong>de</strong>rne (habitations, granges,<br />
grangettes et monuments divers), les terrasses<br />
et murets, les équipements divers et les<br />
zones <strong>de</strong> cultures proches du vil<strong>la</strong>ge.<br />
L'habitat <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, présent <strong>de</strong><br />
part et d'autre <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière Arc, ne répond<br />
pas à un, mais à plusieurs types architecturaux<br />
différents.<br />
À l'image <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> Haute Maurienne,<br />
l'architecture traditionnelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune<br />
se caractérise par un aspect minéral (murs<br />
en pierres et couverture <strong>de</strong>s toits en <strong>la</strong>uzes<br />
<strong>de</strong> schistes). Le bois est peu présent, si ce<br />
n'est au niveau <strong>de</strong>s ouvertures (linteaux et<br />
jambages). Le travail <strong>de</strong> ferronnerie est<br />
remarquable (à Vil<strong>la</strong>rodin en particulier).<br />
Au cours du XX e siècle, <strong>de</strong> nouveaux matériaux<br />
<strong>de</strong> couverture sont apparus (tôle ondulée,<br />
tôle en bac acier, ardoise en fibro-ciment).<br />
Suite à <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième guerre mondiale, le vil<strong>la</strong>ge<br />
du Bourget a été reconstruit en partie, dans<br />
le respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure d'origine. Au bâti<br />
traditionnel caractérisé par <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s<br />
couvertes d'enduit, se mêlent <strong>de</strong>s constructions<br />
plus récentes en pierres apparentes.<br />
Vil<strong>la</strong>rodin est <strong>de</strong> type vil<strong>la</strong>ge-rue : son habitat<br />
se définit par l'existence d'une rue principale<br />
(rue Saint-Antoine) sur <strong>la</strong>quelle se greffent<br />
<strong>de</strong>s voies secondaires. Certaines particu<strong>la</strong>rités<br />
caractérisent ce vil<strong>la</strong>ge : l'existence <strong>de</strong><br />
passages couverts et <strong>la</strong> présence sur une <strong>de</strong>s<br />
faça<strong>de</strong>s d'une excroissance <strong>de</strong>mi-circu<strong>la</strong>ire<br />
logeant un escalier intérieur.<br />
Les constructions plus récentes (telles que<br />
celles <strong>de</strong> <strong>la</strong> Norma) se démarquent du reste<br />
par leur style. Il s'agit le plus souvent <strong>de</strong><br />
maisons à murs lisses (en parpaings recouverts<br />
<strong>de</strong> crépi ou d'un bardage en bois) avec <strong>de</strong>s<br />
boiseries en faça<strong>de</strong>.<br />
Les zones d'habitation incluent aussi <strong>de</strong>s<br />
40 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
vergers, <strong>de</strong>s jardins potagers et d'agrément,<br />
plus ou moins abondamment fleuris. Ils<br />
constituent <strong>de</strong>s endroits fréquentés par une<br />
petite faune sauvage, adaptée à <strong>la</strong> présence<br />
<strong>de</strong> l'homme, et notamment les insectes, les<br />
oiseaux et <strong>de</strong> petits mammifères.<br />
Couvrant environ 130 hectares, il y a près<br />
d'un siècle et <strong>de</strong>mi, les zones <strong>de</strong> cultures<br />
occupent aujourd'hui tout au plus<br />
quelques hectares. Ces surfaces étaient<br />
p<strong>la</strong>ntées principalement en céréales (seigle,<br />
avoine), auxquelles s'ajoutaient quelques<br />
cultures <strong>de</strong> pomme <strong>de</strong> terre et <strong>de</strong> chanvre.<br />
Exempt <strong>de</strong> désherbage chimique, les<br />
champs <strong>de</strong> céréales ont permis l'instal<strong>la</strong>tion<br />
d'un cortège <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes <strong>de</strong>s cultures, dites<br />
p<strong>la</strong>ntes messicoles, profitant <strong>de</strong>s <strong>la</strong>bours<br />
et moissonnées avec les céréales.<br />
Aujourd'hui, les cultures <strong>de</strong> céréales<br />
restantes (cultures à gibier p<strong>la</strong>ntées en blé<br />
d'hiver) ne couvrent qu'une faible surface,<br />
ce qui permet à quelques p<strong>la</strong>ntes messicoles,<br />
telles que le bleuet, l'adonis d'été, <strong>de</strong> fleurir<br />
encore.<br />
Lichens et champignons<br />
Poussant en abondance les automnes pluvieux<br />
le long <strong>de</strong>s talus herbeux et <strong>de</strong>s sentiers<br />
forestiers, le clitocybe ou lyophylle<br />
aggrégé est un champignon à <strong>la</strong>melles, au<br />
chapeau brun foncé et formant <strong>de</strong>s touffes<br />
<strong>de</strong>nses. Sur débris végétaux, compost,<br />
fumier, poussent <strong>de</strong>s champignons en<br />
forme <strong>de</strong> coupes dont <strong>la</strong> pézize vésiculeuse.<br />
Les jardins, ainsi que les prés parsemés <strong>de</strong>s<br />
bosquets <strong>de</strong> feuillus accueillent plusieurs<br />
espèces <strong>de</strong> morilles en avril.<br />
Philippe Freydier<br />
Fiche-milieu n°1<br />
Lyophylle aggrégé<br />
CPNS - Virginie Bourgoin<br />
Maison en pierres <strong>de</strong> l’allée <strong>de</strong>s peupliers à Vil<strong>la</strong>rodin<br />
Facilement reconnaissable à sa couleur<br />
rouge orangé vif, <strong>la</strong> xanthorie élégante<br />
forme <strong>de</strong>s ronds plus ou moins incrustés,<br />
tant sur les pierres <strong>de</strong>s constructions que<br />
sur les rochers en montagne. Cette espèce<br />
<strong>de</strong> lichen nitrophile se développe surtout<br />
en présence <strong>de</strong> guano d'oiseaux.<br />
À proximité <strong>de</strong>s bâtiments d'élevage et<br />
principalement <strong>de</strong>s chalets d'alpage, se<br />
trouvent <strong>de</strong>s milieux particuliers, fortement<br />
enrichis par les déjections animales. Ils<br />
sont colonisés par une végétation herbacée<br />
<strong>de</strong>nse et haute, caractérisée par <strong>la</strong> dominance<br />
<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes à <strong>la</strong>rges feuilles, telles que <strong>la</strong><br />
rhubarbe <strong>de</strong>s moines.<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Xanthorie élégante<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 41
Fiche-milieu n°1<br />
Fiche-milieu n°1<br />
Flore<br />
Les p<strong>la</strong>ntes trouvent dans ces milieux<br />
investis par l'homme <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie<br />
particulières auxquelles elles sont adaptées.<br />
Présente c<strong>la</strong>ssiquement sur les murets en<br />
pierres, <strong>la</strong> joubarbe <strong>de</strong>s toits est une p<strong>la</strong>nte<br />
<strong>de</strong>s montagnes capable <strong>de</strong> se développer<br />
sur un substrat rocheux (murs, rochers).<br />
Cette p<strong>la</strong>nte “grasse” est adaptée à <strong>la</strong><br />
sécheresse <strong>de</strong> son milieu grâce à <strong>de</strong>s feuilles<br />
charnues qui constituent <strong>de</strong> véritables<br />
réservoirs d'eau. Autres habituées <strong>de</strong>s murs<br />
et murets <strong>de</strong> pierres sèches, <strong>la</strong> doradille rue<strong>de</strong>s-murailles<br />
et les mousses en coussinet.<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Rhubarbe <strong>de</strong>s moines<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Joubarbe <strong>de</strong>s toits<br />
La végétation exubérante <strong>de</strong>s reposoirs à<br />
bestiaux, composée <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes <strong>de</strong>s milieux<br />
riches en azote organique, telles que <strong>la</strong><br />
rhubarbe <strong>de</strong>s moines, l'épinard sauvage et<br />
l'ortie, contraste fortement avec <strong>la</strong> végétation<br />
beaucoup plus mo<strong>de</strong>ste se développant sur<br />
substrat minéral (faiblement alimentée en<br />
eau et en éléments organiques). Une fois<br />
installée, cette végétation <strong>de</strong>s abords <strong>de</strong><br />
chalets d'alpage peut se maintenir très<br />
longtemps, même après <strong>de</strong>s décennies<br />
d'abandon du site.<br />
PNV - Louis Bantin<br />
Épinard sauvage<br />
La flore compagne <strong>de</strong>s moissons est<br />
représentée par <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes annuelles, dont<br />
le cycle <strong>de</strong> développement est adapté au<br />
rythme <strong>de</strong>s cultures. Elle peut persister en<br />
bordure <strong>de</strong> parcelles, <strong>de</strong>s talus, même si les<br />
cultures <strong>de</strong> céréales ont disparu. Parmi <strong>la</strong><br />
dizaine d'espèces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes messicoles<br />
présentes sur <strong>la</strong> commune, certaines sont<br />
particulièrement emblématiques, du fait <strong>de</strong><br />
42 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
leurs couleurs éc<strong>la</strong>tantes : bleuet, coquelicot<br />
et adonis d'été. La nielle <strong>de</strong>s blés fait également<br />
partie <strong>de</strong> ce cortège <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes colorées.<br />
Velue-soyeuse, cette espèce porte <strong>de</strong><br />
gran<strong>de</strong>s fleurs solitaires aux pétales pourpre<br />
vio<strong>la</strong>cé et à gorge c<strong>la</strong>ire presque b<strong>la</strong>nche.<br />
Ses graines noires contiennent une substance<br />
toxique, qui, mé<strong>la</strong>ngée au blé, rend le pain<br />
dangereux pour <strong>la</strong> consommation.<br />
Beaucoup plus discrète et aussi plus petite<br />
que <strong>la</strong> précé<strong>de</strong>nte, sa taille ne dépasse pas<br />
15 cm, <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> androsace ou androsace<br />
<strong>de</strong>s champs se caractérise par <strong>la</strong> taille<br />
démesurée <strong>de</strong> ses calices floraux au regard<br />
<strong>de</strong> ses petites fleurs b<strong>la</strong>nches ou roses<br />
regroupées en ombelle. Ces <strong>de</strong>ux espèces<br />
messicoles fleurissent dans les anciennes cultures<br />
qui bor<strong>de</strong>nt <strong>la</strong> route départementale 215<br />
menant à Avrieux (lire <strong>la</strong> fiche-espèce n°5).<br />
Faune<br />
Sans être toujours <strong>la</strong> plus remarquable, <strong>la</strong><br />
faune <strong>de</strong> ces milieux n'en est pas moins fort<br />
intéressante, et certaines espèces sont<br />
même menacées.<br />
Oiseau typique <strong>de</strong>s jardins et abords <strong>de</strong><br />
vil<strong>la</strong>ge, le rougequeue à front b<strong>la</strong>nc nécessite<br />
<strong>la</strong> présence d'arbres espacés pour se percher<br />
et nicher. Cet oiseau au comportement<br />
farouche et discret porte en revanche un<br />
plumage voyant : plumes rouge orangé sur<br />
<strong>la</strong> poitrine, queue rousse et tache b<strong>la</strong>nche<br />
éc<strong>la</strong>tante sur <strong>la</strong> tête. Typique <strong>de</strong>s zones<br />
rocheuses à végétation rase, son cousin, le<br />
rougequeue noir, est <strong>de</strong>venu l'une <strong>de</strong>s<br />
espèces les plus caractéristiques <strong>de</strong>s zones<br />
d'habitations. Il niche à l'abri <strong>de</strong>s toits,<br />
pouvant, le cas échéant, utiliser d'anciens<br />
nids d'hiron<strong>de</strong>lles.<br />
Comme son nom l'indique, le moineau<br />
domestique est entièrement lié à <strong>la</strong> présence<br />
<strong>de</strong> l'homme et d'habitations. C'est l'espèce<br />
<strong>la</strong> plus répandue en Europe et en Asie et<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
PNV - Jean-Paul Ferbayre<br />
même dans d'autres continents. Omnivore,<br />
il se nourrit principalement d'insectes, <strong>de</strong><br />
graines mais aussi <strong>de</strong> bourgeons et <strong>de</strong> fruits.<br />
Moineaux domestiques<br />
Parmi les mammifères anthropophiles, <strong>la</strong><br />
fouine fréquente les alentours <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges<br />
et <strong>de</strong>s hameaux. C'est un mammifère omnivore<br />
qui se nourrit principalement <strong>de</strong> fruits<br />
en été et en automne. Le lérot investit aussi<br />
les constructions humaines, telles que les<br />
chalets <strong>de</strong> l'Orgère, bien que son habitat<br />
<strong>naturel</strong> reste lié aux arbres et aux murets <strong>de</strong><br />
pierres sèches. Ce petit mammifère se caractérise<br />
par <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s oreilles, par un<br />
ban<strong>de</strong>au noir en lunettes sur les yeux et par<br />
une queue velue se terminant par un<br />
plumet <strong>de</strong> longs poils noirs et b<strong>la</strong>ncs.<br />
Lérot<br />
Fiche-milieu n°1<br />
Fiche-milieu n°1<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 43
Fiche-milieu n°1<br />
Fiche-milieu n°1<br />
Outre ces espèces commensales, le vil<strong>la</strong>ge<br />
et ses abords bénéficient aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
présence d'espèces protégées, telles certaines<br />
espèces <strong>de</strong> chauves-souris. La pipistrelle <strong>de</strong><br />
Kuhl par exemple est fortement anthropophile.<br />
Ne pesant pas plus <strong>de</strong> 10 grammes,<br />
elle choisit ses gîtes d'été parmi les fissures<br />
et interstices en tous genres (toiture, murs<br />
<strong>de</strong> faça<strong>de</strong>s, mais aussi arbres et rochers). Le<br />
hibou petit-duc fait aussi partie <strong>de</strong> cette<br />
faune patrimoniale. C'est un <strong>de</strong>s plus petits<br />
rapaces nocturnes français. Cet oiseau vit<br />
dans les arbres <strong>de</strong>s parcs et jardins à<br />
proximité <strong>de</strong> l'homme ou dans les boisements<br />
c<strong>la</strong>irs <strong>de</strong> feuillus en milieux semi-ouverts. La<br />
présence <strong>de</strong> cavités (vieux arbres et vieux<br />
bâtiments) est indispensable à sa reproduction<br />
(lire <strong>la</strong> fiche-espèce n°10).<br />
Des papillons tels que <strong>la</strong> petite tortue, le<br />
robert-le-diable ou gamma et <strong>la</strong> belle dame,<br />
viennent profiter <strong>de</strong>s ressources qu'offrent<br />
encore les jardins en automne, pério<strong>de</strong> où<br />
<strong>la</strong> nature ne peut assurer leur subsistance<br />
(fleurs et fruits <strong>de</strong> jardin, etc.).Tous ne<br />
périront pas aux premiers gels, certains<br />
seront partis vers le sud, d'autres<br />
hiberneront dans les combles et les granges.<br />
PNV - Patrick Folliet<br />
C<strong>la</strong>ssé dans le groupe <strong>de</strong>s papillons <strong>de</strong> nuit,<br />
le moro-sphinx a <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> voler<br />
<strong>de</strong> jour. Pendant les heures les plus chau<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> journée, il est possible <strong>de</strong> l'observer<br />
en vol stationnaire <strong>de</strong>vant les fleurs, dont il<br />
récolte le nectar grâce à sa trompe particulièrement<br />
longue. Les écailles noires et<br />
b<strong>la</strong>nches à l'extrémité <strong>de</strong> son abdomen font<br />
office <strong>de</strong> gouvernail et lui permettent <strong>de</strong><br />
mieux s'approcher <strong>de</strong>s fleurs, que ce soit les<br />
géraniums ou pétunias <strong>de</strong>s jardins, ou les<br />
centaurées, saponaires et vipérines dans le<br />
milieu <strong>naturel</strong>.<br />
Petite tortue<br />
PNV - Michel Delmas<br />
Équilibre entre l’homme<br />
et son milieu<br />
Belle dame<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
Le vil<strong>la</strong>ge constitue le cadre <strong>de</strong> vie collectif<br />
<strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget. Ce lieu <strong>de</strong> vie pour les hommes<br />
fait aussi l'objet d'une cohabitation directe<br />
avec certaines espèces animales et végétales<br />
anthropophiles. La nature se mêle aux<br />
constructions humaines et l'ambiance <strong>de</strong>s<br />
vil<strong>la</strong>ges ne serait plus <strong>la</strong> même si elle venait<br />
à disparaître.<br />
Les champs cultivés appartiennent aujourd'hui<br />
à l'histoire agricole <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune.<br />
Actuellement, les parcelles <strong>de</strong> cultures à<br />
gibier <strong>de</strong>meurent les seules à être semées en<br />
céréales (blé d'hiver). La toponymie <strong>de</strong><br />
certains lieux est empreinte <strong>de</strong> ce passé<br />
cultural : l'Orgère, par exemple, traduit <strong>la</strong><br />
44 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
PNV - Sébastien Brégeon<br />
présence, jusque dans les années 1940, <strong>de</strong><br />
cultures d'orge aux abords du refuge <strong>de</strong><br />
l'aiguille Doran.<br />
Toutes les familles <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
possédaient une parcelle <strong>de</strong> jardin, à<br />
proximité <strong>de</strong> l'Arc. Indispensables pendant<br />
les pénuries, ces potagers étaient cultivés<br />
principalement en pomme <strong>de</strong> terre.<br />
Jardins potagers à proximité <strong>de</strong> l’Arc<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
Les groupements bâtis traditionnels<br />
présentent un intérêt architectural fort.<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget compte d'ailleurs<br />
quelques monuments remarquables à ce<br />
titre : églises du Bourget et <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin,<br />
chapelle médiévale d'Amodon (chapelle<br />
Sainte-Marguerite), une <strong>de</strong>s plus ancienne<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Maurienne, etc.<br />
Les éléments construits peuvent aussi jouer<br />
un rôle important pour <strong>la</strong> faune et <strong>la</strong> flore.<br />
Ce milieu abrite <strong>de</strong>s espèces animales qui<br />
ont accompagné les établissements humains<br />
jusqu'à l'apparition <strong>de</strong> l'architecture mo<strong>de</strong>rne<br />
(lézard <strong>de</strong>s murailles, chauves-souris, etc.).<br />
Certaines espèces telles que le martinet<br />
noir, grand consommateur <strong>de</strong> mouches et<br />
moustiques, sont particulièrement liées à<br />
l'environnement humain, au moins pour<br />
une phase <strong>de</strong> leur développement, lorsque<br />
certaines conditions sont réunies : présence<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Fiche-milieu n°1<br />
Fiche-milieu n°1<br />
Chalets <strong>de</strong> <strong>la</strong> Repose, en lisière <strong>de</strong> forêt<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 45
CPNS - Virginie Bourgoin<br />
Fiche-milieu n°1<br />
Fiche-milieu n°1<br />
Chapelle d’Amodon<br />
d'espaces verts (jardins, haies, etc.), constructions<br />
à surfaces riches en anfractuosités.<br />
Contrairement aux constructions mo<strong>de</strong>rnes<br />
aux surfaces lisses et uniformes, l'habitat<br />
en pierres présente <strong>de</strong>s anfractuosités, <strong>de</strong>s<br />
irrégu<strong>la</strong>rités qui offrent à <strong>la</strong> faune (petits<br />
mammifères, oiseaux, reptiles) un refuge<br />
pour se protéger <strong>de</strong> <strong>la</strong> prédation, pour se<br />
reproduire et un support pour l'enracinement<br />
<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes telles que les doradilles noire et<br />
rue-<strong>de</strong>s-murailles.<br />
Au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune, les chauves-souris<br />
(pipistrelle <strong>de</strong> Kuhl) et certaines espèces<br />
d'oiseaux (hibou petit-duc) en particulier<br />
leur confèrent une valeur biologique<br />
importante. L'habitat traditionnel constitue<br />
en effet un lieu <strong>de</strong> vie privilégié pour ces<br />
espèces à <strong>la</strong> fois rares et sensibles.<br />
Accompagnatrices <strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong> céréales<br />
d'hiver, les p<strong>la</strong>ntes messicoles constituent<br />
un patrimoine à <strong>la</strong> fois culturel, puisqu'elles<br />
re<strong>la</strong>tent l'histoire <strong>de</strong> l'agriculture française,<br />
et <strong>naturel</strong> au regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité floristique<br />
qu'elles représentent. Dans certaines<br />
régions françaises telles que les Causses, un<br />
champ <strong>de</strong> céréales d'hiver peut contenir<br />
plus d'une soixantaine d'espèces compagnes<br />
<strong>de</strong>s moissons. Par <strong>la</strong> source alimentaire et<br />
nectarifère qu'elle représente, cette flore<br />
participe au maintien <strong>de</strong> certaines espèces<br />
<strong>de</strong> faune (insectes, oiseaux, etc.). En<br />
Vanoise, c'est en Maurienne que persistent<br />
les plus importantes popu<strong>la</strong>tions connues<br />
d'espèces messicoles.<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
En Vanoise comme ailleurs, l'évolution <strong>de</strong><br />
l'économie et <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie a entraîné<br />
une nouvelle façon <strong>de</strong> construire. Celle-ci<br />
se traduit par l'abandon <strong>de</strong>s centres anciens<br />
et <strong>de</strong> certains chalets d'alpage et hameaux<br />
<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> qualité architecturale au profit<br />
<strong>de</strong> constructions excentrées. Cet abandon<br />
est aussi lié au problème d'indivision lors<br />
<strong>de</strong> successions qui concernent un grand<br />
nombre d'héritiers pour un bien unique.<br />
Toutefois ce problème a tendance à<br />
s'estomper.<br />
De plus, l'avènement du tourisme a fait<br />
fleurir <strong>de</strong>s bâtiments très volumineux dont<br />
l'architecture est radicalement différente,<br />
voire étrangère au style traditionnel <strong>de</strong>s<br />
vallées <strong>de</strong> Vanoise. Certaines granges sont<br />
aussi réaménagées en appartements.<br />
La restauration du bâti ancien peut s'avérer<br />
très préjudiciable aux chauves-souris<br />
quand elle est réalisée sans tenir compte <strong>de</strong><br />
l'écologie <strong>de</strong> ces espèces. Ainsi, <strong>la</strong> fermeture<br />
46 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
<strong>de</strong>s accès aux combles et le traitement<br />
chimique <strong>de</strong>s charpentes sont <strong>de</strong>ux causes<br />
courantes <strong>de</strong> régression <strong>de</strong> certaines<br />
colonies <strong>de</strong> chauves-souris comme le petit<br />
murin ou le petit rhinolophe.<br />
Le caractère original <strong>de</strong> certains groupements<br />
bâtis nécessite que soit portée une gran<strong>de</strong><br />
attention à <strong>la</strong> restauration <strong>de</strong>s bâtiments et<br />
à l'insertion <strong>de</strong>s nouvelles constructions<br />
dans le paysage.<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Les petits éléments bâtis traditionnels méritent<br />
d'être conservés pour leur intérêt <strong>naturel</strong> et<br />
culturel. D'autre part, il existe <strong>de</strong>s recommandations<br />
techniques <strong>de</strong> restauration<br />
d'habitations pour favoriser l'occupation<br />
<strong>de</strong>s lieux par certaines espèces <strong>de</strong> chauvessouris.<br />
Le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise et le<br />
Centre Ornithologique Rhône-Alpes ont<br />
édité <strong>de</strong>s cahiers techniques (lire <strong>la</strong> bibliographie)<br />
qui indiquent les précautions<br />
à prendre dans cet objectif (traitements<br />
chimiques <strong>de</strong>s charpentes avec certaines<br />
substances non toxiques, création d'accès<br />
discrets à <strong>de</strong>s combles, etc).<br />
Fiche-milieu n°1<br />
Fiche-milieu n°1<br />
CPNS - Virginie Bourgoin<br />
Muret <strong>de</strong> pierres sèches<br />
En France, les p<strong>la</strong>ntes liées aux moissons<br />
sont parmi celles qui ont le plus régressé,<br />
suite aux modifications <strong>de</strong>s pratiques<br />
culturales (utilisations d'engrais chimiques<br />
et d'herbici<strong>de</strong>s) et à l'évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
société. À l'échelle <strong>national</strong>e, c'est l'agriculture<br />
extensive et les pratiques agropastorales<br />
qui ont assuré, jusqu'à nos jours, <strong>la</strong> pérennité<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> flore messicole.<br />
À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, <strong>la</strong> préoccupation est<br />
tout autre : <strong>la</strong> disparition quasi-totale <strong>de</strong>s<br />
cultures <strong>de</strong> céréales d'hiver menace<br />
durablement <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> cette flore, qui<br />
n'est plus assurée actuellement que grâce à<br />
l'existence <strong>de</strong> quelques parcelles <strong>de</strong> cultures<br />
à gibier. La plupart <strong>de</strong>s anciennes cultures<br />
ont été converties en pâturage.<br />
La préservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore messicole ne<br />
peut plus s'envisager aujourd'hui que par<br />
<strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s aux agriculteurs en vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise<br />
en œuvre <strong>de</strong> pratiques agricoles adaptées et<br />
doit se concevoir comme <strong>la</strong> préservation<br />
d'un patrimoine autant <strong>naturel</strong> que culturel.<br />
Dans son programme d'aménagement<br />
2003-2009, le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise<br />
envisage <strong>de</strong> mener une étu<strong>de</strong> pour évaluer<br />
les différentes solutions permettant <strong>de</strong><br />
préserver les p<strong>la</strong>ntes messicoles. Cette<br />
étu<strong>de</strong> comporterait le recensement <strong>de</strong>s<br />
popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes messicoles en zone<br />
périphérique et <strong>la</strong> faisabilité d'un projet <strong>de</strong><br />
préservation à travers <strong>la</strong> valorisation d'un<br />
tel patrimoine (cultures <strong>de</strong> variétés anciennes,<br />
écomusées, etc.).<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 47
Fiche-milieu n°2<br />
Les cours d’eau, les <strong>la</strong>cs<br />
et les zones humi<strong>de</strong>s<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
La rivière Arc vue vers l’amont (<strong>de</strong>puis le pont <strong>de</strong> <strong>la</strong> G<strong>la</strong>ire)<br />
PNV - Ludovic Imberdis<br />
Lac <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie<br />
Cette fiche concerne l'ensemble <strong>de</strong>s <strong>la</strong>cs et<br />
du réseau hydrographique qui draine le<br />
territoire <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget : <strong>la</strong> rivière<br />
Arc, ses affluents (le Povaret, le ruisseau <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Masse et le Rival en rive droite et les<br />
ruisseaux du Saint-Joseph et du Saint-<br />
Antoine en rive gauche), ainsi que les bancs<br />
<strong>de</strong> graviers et les zones humi<strong>de</strong>s d'altitu<strong>de</strong>.<br />
Lorsqu'elle n'est pas entravée, <strong>la</strong><br />
dynamique <strong>de</strong>s cours d'eau conditionne<br />
l'existence, le maintien et l'évolution <strong>de</strong>s<br />
entités écologiques qui lui sont associées.<br />
Les torrents alimentent les zones humi<strong>de</strong>s<br />
situées dans leur lit majeur (comme les<br />
quelques phragmitaies qui colonisent les<br />
trous d'eau au bord <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière Arc),<br />
48 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Fiche-milieu n°2<br />
assurant ainsi leur pérennité, dès lors<br />
qu'elles ne sont ni drainées ni remb<strong>la</strong>yées.<br />
Lors <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> forts débits, le<br />
courant entraîne <strong>de</strong> violents phénomènes<br />
d'érosion.<br />
Aux endroits où le courant s'atténue, dans<br />
les zones <strong>de</strong> rep<strong>la</strong>ts, <strong>de</strong>s alluvions moins<br />
grossières se déposent autour du cours<br />
d'eau. Les bancs <strong>de</strong> graviers régulièrement<br />
remaniés par les crues permettent aux<br />
p<strong>la</strong>ntes adaptées à ce type <strong>de</strong> milieu <strong>de</strong><br />
s'imp<strong>la</strong>nter.<br />
Le long <strong>de</strong> l'Arc, apparaît un cordon boisé<br />
composé en majeure partie <strong>de</strong> pin sylvestre.<br />
On ne peut l'assimiler à une ripisylve, qui se<br />
définit comme une végétation riveraine<br />
arbustive <strong>de</strong> saules, d'aulne b<strong>la</strong>nc et <strong>de</strong><br />
bouleau, espèces adaptées aux conditions<br />
<strong>de</strong> sol fréquemment détrempé et capables<br />
<strong>de</strong> résister aux fortes perturbations<br />
mécaniques.<br />
Les <strong>la</strong>cs <strong>naturel</strong>s d'altitu<strong>de</strong> doivent le plus<br />
souvent leur origine à <strong>de</strong>s dépressions<br />
creusées par <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers, ainsi qu'aux<br />
dépôts morainiques engendrés par leur<br />
retrait. Le <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie est le seul <strong>la</strong>c<br />
<strong>naturel</strong> encore en eau, du territoire <strong>de</strong><br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget. Il se situe à 2 450 m<br />
d'altitu<strong>de</strong>, un peu à l'écart du chemin qui<br />
mène au col <strong>de</strong> Chavière, au pied du contrefort<br />
rocheux constitué par les aiguilles <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Partie, <strong>la</strong> pointe <strong>de</strong> l'Échelle et l'aiguille<br />
Doran. C'est une retenue d'eau sans<br />
aucune végétation aquatique.<br />
La retenue collinaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Norma, dont<br />
l'eau est <strong>de</strong>stinée à <strong>la</strong> production <strong>de</strong> neige<br />
artificielle, constitue un autre p<strong>la</strong>n d'eau <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> commune.<br />
Les zones humi<strong>de</strong>s d'altitu<strong>de</strong> se caractérisent<br />
par <strong>de</strong>s sols au moins saisonnièrement<br />
détrempés. Ces zones humi<strong>de</strong>s regroupent<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 49
Fiche-milieu n°2<br />
à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> suintement, les zones<br />
humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pente et <strong>de</strong>s marais<br />
Les suintements se situent généralement<br />
aux abords <strong>de</strong>s sources et <strong>de</strong>s ruisseaux.<br />
Leur végétation est dominée par les mousses,<br />
qu'une strate herbacée basse vient compléter<br />
et colorer ponctuellement. On les rencontre<br />
par exemple sous le col du Ravin Noir.<br />
Les marais sont <strong>de</strong>s zones alimentées par<br />
<strong>de</strong>s eaux plus ou moins minéralisées après<br />
avoir circulé dans le sol. Ces milieux, pauvres<br />
en graminées, se signalent par l'abondance<br />
<strong>de</strong> cypéracées (tels que les <strong>la</strong>îches) <strong>de</strong> petite<br />
taille.<br />
En revanche, parmi les marais alcalins, on<br />
distingue un type <strong>de</strong> zone humi<strong>de</strong> particulièrement<br />
intéressant du point <strong>de</strong> vue<br />
floristique : les groupements pionniers <strong>de</strong>s<br />
bords <strong>de</strong> torrents alpins. Il s'agit <strong>de</strong> marais<br />
sur sol neutre à alcalin, colonisant les<br />
alluvions sablonneuses <strong>de</strong>s torrents d'altitu<strong>de</strong><br />
pauvres en matière organique. Ce type<br />
<strong>de</strong> milieu doit son existence aux facteurs<br />
mécaniques <strong>de</strong> rajeunissement (microglissements<br />
<strong>de</strong> terrain, ruissellement, érosion<br />
et apports d'alluvions, phénomène <strong>de</strong><br />
gel/dégel) et ne supporte pas les températures<br />
trop élevées. Les groupements pionniers<br />
<strong>de</strong>s bords <strong>de</strong> torrents alpins se nomment<br />
Caricion bicolori-atrofuscae. Ce nom<br />
s'inspire <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s huit espèces<br />
caractéristiques qui permettent d'i<strong>de</strong>ntifier<br />
ce marais : <strong>la</strong> <strong>la</strong>îche bicolore et <strong>la</strong> <strong>la</strong>îche<br />
rouge noirâtre. Ce type <strong>de</strong> marais, rare à<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, se trouve dans <strong>la</strong> zone<br />
<strong>de</strong> divagation du cours d'eau vers <strong>la</strong> P<strong>la</strong>ine <strong>de</strong>s<br />
Sables, ainsi que dans le vallon <strong>de</strong> <strong>la</strong> Masse.<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Phragmitaie au bord <strong>de</strong> l’Arc<br />
À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, les zones humi<strong>de</strong>s<br />
sont peu nombreuses. On rencontre malgré<br />
tout <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> marais répartis sur le<br />
territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune :<br />
- les marais aci<strong>de</strong>s, les moins diversifiés<br />
floristiquement, se caractérisent par un<br />
tapis <strong>de</strong>nse <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes liées à <strong>de</strong>s substrats<br />
pauvres en calcaire (telles que <strong>la</strong> <strong>la</strong>îche<br />
brune). On les trouve par exemple aux<br />
abords du <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie, sur <strong>de</strong>s<br />
quartzites et sur <strong>la</strong> P<strong>la</strong>ine <strong>de</strong>s Sables<br />
(rep<strong>la</strong>t situé au nord-est du <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie).<br />
- les marais alcalins, alimentés par <strong>de</strong>s<br />
eaux calcaires, sont caractérisés par <strong>la</strong><br />
<strong>la</strong>îche <strong>de</strong> Davall. Aucune zone humi<strong>de</strong> à<br />
<strong>la</strong>îche <strong>de</strong> Davall n'a été répertoriée sur le<br />
territoire communal.<br />
Flore<br />
Le fort courant <strong>de</strong>s torrents <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget n'autorise pas le développement<br />
d'une végétation proprement aquatique.<br />
En revanche, les bancs <strong>de</strong> graviers et les<br />
dépôts plus fins, remaniés par les crues,<br />
sont colonisés par <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes pionnières<br />
telles que le tamaris d'Allemagne. Cette<br />
espèce peu répandue, mais typique <strong>de</strong> ces<br />
berges graveleuses, présente <strong>de</strong> multiples<br />
vertus médicinales : astringente, diurétique,<br />
apéritive et sudorifique. Elle avoisine l'épilobe<br />
<strong>de</strong> Fleischer, à <strong>la</strong> fois caractéristique et<br />
dominante <strong>de</strong>s alluvions torrentielles, mais<br />
qui affectionne aussi les éboulis et<br />
moraines.<br />
Sans constituer une vrai ripisylve, différentes<br />
espèces d'arbres pionniers se développent<br />
sur les bords <strong>de</strong> l'Arc : le bouleau b<strong>la</strong>nc, le<br />
saule noircissant aux feuilles <strong>de</strong>venant<br />
50 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
noires à <strong>la</strong> <strong>de</strong>ssiccation et le saule faux<br />
daphné, typique <strong>de</strong> ces zones buissonnantes<br />
alluviales, dont les rameaux rouges sont<br />
recouverts d'une fine pruine bleuâtre.<br />
PNV - Nathalie Tissot<br />
Fiche-milieu n°2<br />
Fiche-milieu n°2<br />
Saxifrage faux aïzoon<br />
PNV - Michel Delmas<br />
Tamaris d’Allemagne<br />
Un petit marais aci<strong>de</strong> à linaigrette <strong>de</strong><br />
Scheuchzer jouxte le <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie. Cette<br />
p<strong>la</strong>nte à gros pompons cotonneux dressés<br />
est caractéristique <strong>de</strong>s sta<strong>de</strong>s pionniers <strong>de</strong>s<br />
bords <strong>de</strong> <strong>la</strong>c, sur argile et limons.<br />
Sur le rep<strong>la</strong>t humi<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>ine <strong>de</strong>s Sables,<br />
pousse le trichophore cespiteux, une herbe à<br />
tige lisse et cylindrique caractéristique,<br />
d'une formation végétale basse et stable<br />
assez commune dans les milieux humi<strong>de</strong>s.<br />
Ce lieu accueille aussi <strong>la</strong> <strong>la</strong>îche bicolore,<br />
p<strong>la</strong>nte discrète et typique <strong>de</strong>s zones<br />
humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> bords <strong>de</strong> torrent. Cette herbe<br />
naine aux épis bicolores est une p<strong>la</strong>nte arctico-alpine*,<br />
rare et protégée.<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
Saule faux daphné<br />
Assez fréquente, <strong>la</strong> saxifrage faux aïzoon,<br />
p<strong>la</strong>nte nourricière du petit apollon, croît<br />
typiquement près <strong>de</strong>s sources, sur les<br />
rochers où suinte l'eau d'infiltration. Elle<br />
est présente notamment dans les pentes du<br />
col <strong>de</strong> <strong>la</strong> Masse et au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pariotaz<br />
ou Cabrettes, une zone rendue instable du<br />
fait <strong>de</strong>s infiltrations d'eau.<br />
PNV - Damien Hémeray<br />
Laîche bicolore<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 51
Fiche-milieu n°2<br />
Faune<br />
Introduite dans le <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie, <strong>la</strong> truite<br />
fario est un poisson <strong>de</strong>s eaux courantes<br />
fraîches et bien oxygénées, qui ne doit sa<br />
présence dans ces eaux stagnantes qu'aux<br />
alevinages pluri-annuels. Dans le ruisseau<br />
du Povaret et <strong>la</strong> rivière Arc, elle est<br />
régulière du fait <strong>de</strong>s alevinages annuels,<br />
mais peu abondante. Les conditions du<br />
milieu lui étant peu favorables, elle survit,<br />
sans toutefois être capable <strong>de</strong> se reproduire.<br />
C'est un <strong>de</strong>s poissons les plus répandus <strong>de</strong>s<br />
torrents <strong>de</strong> Savoie. C'est une espèce<br />
indigène, ce qui n'est pas le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> truite<br />
arc-en-ciel, une espèce originaire<br />
d'Amérique du Nord qui fait aussi l'objet<br />
<strong>de</strong> lâcher dans <strong>la</strong> rivière Arc.<br />
Malgré sa petite taille (14 grammes environ),<br />
<strong>la</strong> musaraigne aquatique n'en <strong>de</strong>meure pas<br />
moins <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> nos musaraignes<br />
indigènes. Présente à l'Orgère avant le captage<br />
du Povaret, elle affectionne toutes les eaux,<br />
courantes ou stagnantes, lui offrant une<br />
bonne richesse en invertébrés aquatiques<br />
(insectes, crustacés, etc.). Elle a besoin du<br />
terrain meuble <strong>de</strong>s berges, afin d'y creuser<br />
ses galeries et construire son terrier <strong>de</strong><br />
reproduction.<br />
Typique <strong>de</strong>s eaux courantes, le cincle<br />
plongeur est le seul passereau à s'immerger<br />
totalement dans les torrents, pour prélever<br />
les <strong>la</strong>rves d'insectes (comme les éphémères)<br />
dont il se nourrit. Il se sert <strong>de</strong> ses ailes et du<br />
courant pour se p<strong>la</strong>quer au fond <strong>de</strong> l'eau.<br />
PNV - Ludovic Imberdis<br />
La bergeronnette <strong>de</strong>s ruisseaux est<br />
étroitement inféodée aux eaux courantes<br />
bordées <strong>de</strong> berges nues. En hiver, le gel et<br />
l'enneigement <strong>de</strong>s ruisseaux d'altitu<strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
chassent vers <strong>de</strong>s cours d'eau <strong>de</strong> vallée.<br />
C'est une migratrice altitudinale.<br />
Seule espèce d'amphibien connue à<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget et <strong>de</strong> plus peu abondante,<br />
<strong>la</strong> grenouille rousse vit dans les zones<br />
humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> montagne, notamment près du<br />
<strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie. Elle hiberne soit dans <strong>la</strong><br />
vase sous l'eau <strong>de</strong>s <strong>la</strong>cs, soit à terre en fonction<br />
<strong>de</strong> l'altitu<strong>de</strong> où elle se trouve. C'est<br />
l'une <strong>de</strong>s trois espèces d'amphibiens les<br />
plus répandues en Savoie, avec le crapaud<br />
commun et <strong>la</strong> sa<strong>la</strong>mandre tachetée.<br />
Grenouille rousse<br />
Le lézard vivipare est un petit lézard dont<br />
l'habitat, en montagne, se limite aux lieux<br />
humi<strong>de</strong>s. Il possè<strong>de</strong> une coloration brune<br />
très variable avec, souvent, une raie longitudinale<br />
sombre au milieu du dos. Il a déjà<br />
été observé dans le petit marais bordant le<br />
<strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie.<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
Cincle plongeur<br />
Le petit apollon affectionne les bords <strong>de</strong><br />
ruisseaux où pousse <strong>la</strong> saxifrage faux<br />
aïzoon, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte nourricière <strong>de</strong> sa chenille.<br />
C'est une espèce protégée <strong>de</strong> papillon.<br />
Certains groupes d'insectes comme les<br />
plécoptères* et les éphémères, dont les<br />
<strong>la</strong>rves vivent au fond <strong>de</strong>s torrents, sont <strong>de</strong><br />
bons indicateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s cours<br />
52 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
PNV - Jacques Perrier<br />
d'eau. Leur présence dans certains ruisseaux<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> commune (comme celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> combe<br />
sud du Rateau d'Aussois, ou le Povaret)<br />
traduit une très bonne qualité physicochimique<br />
<strong>de</strong> l'eau et est caractéristique<br />
d'un débit <strong>naturel</strong> permanent.<br />
Équilibre entre l’homme<br />
et son milieu<br />
Petit apollon<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
Les cours d'eau font partie intégrante <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
vie <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget,<br />
qui ont du s'adapter aux événements<br />
torrentiels. Vil<strong>la</strong>rodin et Le Bourget se font<br />
face, séparés l'un <strong>de</strong> l'autre par <strong>la</strong> rivière<br />
Arc. À cause <strong>de</strong>s crues spectacu<strong>la</strong>ires du<br />
Saint-Antoine et <strong>de</strong>s gros dégâts qu'elles<br />
engendrent, d'énormes travaux ont été<br />
réalisés par le service <strong>de</strong> Restauration <strong>de</strong>s<br />
Terrains en Montagne (RTM), pour limiter<br />
les glissements <strong>de</strong> terrain et les coulées <strong>de</strong><br />
boue et sécuriser ainsi toute <strong>la</strong> zone située<br />
à l'exutoire du ruisseau. Des visites guidées<br />
par les agents <strong>de</strong> l'Office <strong>national</strong> <strong>de</strong>s<br />
Forêts, couplées à une exposition permanente,<br />
permettent aux visiteurs <strong>de</strong> comprendre<br />
l'intérêt <strong>de</strong> ces travaux <strong>de</strong> restauration.<br />
D'un point <strong>de</strong> vue pastoral, les cours d'eau<br />
présentent un intérêt agricole non négligeable<br />
pour l'alimentation en eau du bétail. L'eau<br />
est soit dérivée pour remplir <strong>de</strong>s<br />
abreuvoirs, soit directement accessible aux<br />
bêtes. En cas <strong>de</strong> stationnement prolongé,<br />
les impacts occasionnés sur <strong>la</strong> végétation<br />
<strong>de</strong>s berges peuvent être conséquents et les<br />
risques d'eutrophisation <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns d'eau<br />
sont réels. Les zones humi<strong>de</strong>s sont<br />
généralement incluses dans les alpages<br />
fréquentés par les troupeaux domestiques.<br />
Essentiellement formée <strong>de</strong> <strong>la</strong>îches et <strong>de</strong><br />
joncs, leur végétation, peu <strong>de</strong>nse, présente<br />
une faible valeur pastorale<br />
Les torrents et sources sont localement<br />
utilisés pour l'alimentation en eau <strong>de</strong>s<br />
refuges et <strong>de</strong>s chalets d'alpage. Ainsi,<br />
toutes les habitations du vallon <strong>de</strong> l'Orgère<br />
reçoivent <strong>de</strong> l'eau issue du captage du ruisseau<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Masse.<br />
Des vestiges <strong>de</strong> canaux dans le vallon <strong>de</strong><br />
l'Orgère (y compris au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt)<br />
révèlent que <strong>de</strong>s captages agricoles à <strong>de</strong>s<br />
fins d'irrigation étaient pratiqués autrefois<br />
sur le Povaret ou le ruisseau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Masse à<br />
<strong>de</strong>stination <strong>de</strong> Rimol<strong>la</strong>rd, l'Orgère et Pierre<br />
Brune.<br />
Aujourd'hui encore, le Povaret est dérivé<br />
vers Amodon pour les besoins <strong>de</strong> l'irrigation.<br />
Les milieux aquatiques sont à <strong>la</strong> fois un<br />
milieu biologique vivant et une ressource<br />
indispensable pour l'homme. Ils s'inscrivent<br />
aussi comme un élément majeur du paysage.<br />
Parmi les usages actuels <strong>de</strong>s milieux<br />
aquatiques, on peut citer le prélèvement<br />
pour l'alimentation en eau potable, <strong>la</strong><br />
pêche et <strong>la</strong> production d'énergie<br />
hydraulique. En effet, le ruisseau du<br />
Povaret est capté en partie par EDF pour<br />
alimenter le p<strong>la</strong>n d'Aval à Aussois.<br />
Pour développer <strong>la</strong> pêche, <strong>de</strong>s empoissonnements<br />
sont réalisés (truite fario et<br />
arc-en-ciel).<br />
Parmi les autres usages, citons <strong>la</strong> pratique<br />
hivernale <strong>de</strong> <strong>la</strong> casca<strong>de</strong> du Saint-Joseph,<br />
quand elle est en g<strong>la</strong>ce.<br />
Les retenues collinaires constituent <strong>de</strong>s<br />
Fiche-milieu n°2<br />
Fiche-milieu n°2<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 53
Fiche-milieu n°2<br />
Fiche-milieu n°2<br />
réservoirs artificiels d'eau permettant<br />
d'alimenter les canons à neige. Elles sont<br />
souvent créées pour répondre aux besoins<br />
en neige artificielle <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> ski. À <strong>la</strong><br />
Norma, un p<strong>la</strong>n d'eau a été créé vers <strong>la</strong> fin<br />
<strong>de</strong>s années 1990. Alimenté par le tropplein<br />
<strong>de</strong>s réservoirs d'eau potable, il sert à<br />
<strong>la</strong> fois pour <strong>la</strong> neige artificielle en hiver et<br />
<strong>de</strong> site touristique en été (pêche, piquenique),<br />
d'autant plus qu'un bassin à vocation<br />
<strong>de</strong> baigna<strong>de</strong> a été conçu à côté <strong>de</strong> ce p<strong>la</strong>n<br />
d'eau.<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
Les milieux humi<strong>de</strong>s et aquatiques sont à<br />
<strong>la</strong> fois un milieu intéressant sur le p<strong>la</strong>n<br />
biologique et une ressource indispensable<br />
pour l'homme. Ils s'inscrivent aussi comme<br />
un élément majeur du paysage et du patrimoine<br />
(canaux d'irrigation). Les <strong>la</strong>cs et<br />
torrents constituent un <strong>de</strong>s principaux buts<br />
<strong>de</strong> randonnée pour les touristes.<br />
PNV - Louis Bantin<br />
Les zones humi<strong>de</strong>s participent à <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion<br />
<strong>de</strong>s écoulements d'eau sur les versants.<br />
L'ensemble <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s est riche en<br />
espèces rares et spécifiques, <strong>la</strong> plupart sont<br />
vulnérables vis à vis <strong>de</strong>s modifications du<br />
milieux engendrées par les activités<br />
humaines. Ainsi, <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> nombreuses<br />
espèces <strong>de</strong> macro-invertébrés dans<br />
les torrents <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget constitue<br />
un patrimoine <strong>naturel</strong> à part entière.<br />
Celles-ci constituent <strong>de</strong>s bio-indicateurs<br />
précieux pour évaluer <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s cours<br />
d'eau (cf. § Faune).<br />
Lézard vivipare<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Aménagements “RTM” sur le torrent <strong>de</strong> Saint-Antoine (vallon du P<strong>la</strong>n)<br />
54 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Les milieux écologiquement contraignants,<br />
tels que les zones humi<strong>de</strong>s et les fa<strong>la</strong>ises,<br />
possè<strong>de</strong>nt une flore et une faune très particulières,<br />
qui leur sont propres. S'ils<br />
venaient à disparaître, <strong>la</strong> commune<br />
perdrait une part non négligeable <strong>de</strong> sa biodiversité.<br />
D'autre part, <strong>la</strong> présence d'espèces<br />
rares et protégées <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> valeur, telles<br />
que <strong>la</strong> <strong>la</strong>îche bicolore et le lézard vivipare<br />
confère une valeur biologique forte à ces<br />
milieux.<br />
Parmi ces zones humi<strong>de</strong>s, les groupements<br />
pionniers <strong>de</strong>s bords <strong>de</strong> torrents présentent<br />
l'intérêt biologique le plus fort. Ce milieu,<br />
très rare au niveau mondial et composé<br />
d'espèces protégées <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> valeur,<br />
constitue une richesse <strong>naturel</strong>le importante<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> commune. La Communauté<br />
européenne l'a c<strong>la</strong>ssé comme “milieu<br />
d'intérêt communautaire prioritaire”.<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Fiche-milieu n°2<br />
Fiche-milieu n°2<br />
Le Povaret<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Lac <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie en automne<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 55
Fiche-milieu n°2<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
Toute activité humaine modifiant <strong>la</strong> qualité<br />
ou <strong>la</strong> quantité d'eau influe directement sur<br />
les <strong>la</strong>cs, les cours d'eau et les zones humi<strong>de</strong>s<br />
et donc sur <strong>la</strong> faune et <strong>la</strong> flore qui y sont<br />
associées. L'artificialisation du régime<br />
d'écoulement <strong>de</strong>s eaux et <strong>la</strong> pollution du<br />
cours d'eau pénalisent le maintien <strong>de</strong> ces<br />
milieux et <strong>de</strong> leur richesse biologique. Afin<br />
<strong>de</strong> garantir l'alimentation en eau potable<br />
<strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, et<br />
pour remédier à <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong>s réserves<br />
en eau engendrée par le percement <strong>de</strong><br />
galeries <strong>de</strong> reconnaissance du projet <strong>de</strong><br />
ligne ferroviaire Lyon-Turin, un nouveau<br />
captage d'eau sur <strong>la</strong> source <strong>de</strong> <strong>la</strong> Masse est<br />
envisagé par <strong>la</strong> municipalité.<br />
Les écoulements à débit constant imposés<br />
par <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s barrages, et par là même,<br />
l'absence d'effet “chasse d'eau” <strong>naturel</strong>, ne<br />
permet pas à <strong>la</strong> rivière <strong>de</strong> renouveler les<br />
dépôts <strong>de</strong> limons et <strong>de</strong> graviers où se<br />
développe un cortège d'espèces pionnières<br />
remarquables. Il est par ailleurs important<br />
<strong>de</strong> réserver au torrent un débit suffisant en<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> basses eaux.<br />
Le peu <strong>de</strong> fumier produit à Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget est utilisé par les habitants pour<br />
enrichir leur potager. Les pollutions d'origine<br />
agricole existantes dans l'Arc proviennent<br />
essentiellement <strong>de</strong> certaines communes <strong>de</strong><br />
Haute Maurienne et transitent ensuite sur<br />
tout le linéaire du torrent. Ces pollutions<br />
peuvent dégra<strong>de</strong>r durablement <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong><br />
l'eau <strong>de</strong>s torrents et compromettre les conditions<br />
<strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong>s truites et<br />
autres animaux aquatiques.<br />
Les rejets d'eaux usées n'auront bientôt<br />
plus cours dans l'Arc grâce à <strong>la</strong> réalisation<br />
<strong>de</strong> canalisations pour les diriger vers <strong>la</strong> station<br />
d'épuration cantonale <strong>de</strong> Saint-André, qui<br />
sera opérationnelle fin 2007.<br />
L'évolution <strong>naturel</strong>le <strong>de</strong>s <strong>la</strong>cs se traduit sur<br />
le long terme par un assèchement progressif,<br />
l'atterrissement*, qui conduit à l'apparition<br />
<strong>de</strong> différents types <strong>de</strong> végétation <strong>de</strong> zone<br />
humi<strong>de</strong>. L'exemple existe sur <strong>la</strong> commune :<br />
<strong>la</strong> P<strong>la</strong>ine <strong>de</strong>s Sables, sur <strong>la</strong>quelle méandrent<br />
<strong>de</strong>s ruisselets et où se développent <strong>de</strong>s<br />
formations végétales humi<strong>de</strong>s, provient<br />
d'un ancien <strong>la</strong>c aujourd'hui comblé. Quant<br />
au <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie, il se comble progressivement<br />
d'alluvions provenant du ruisseau<br />
qui l'alimente, ainsi que par les ava<strong>la</strong>nches<br />
qui drainent <strong>de</strong>s éléments minéraux.<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Lac comblé <strong>de</strong> sable au-<strong>de</strong>ssus du <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie<br />
56 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
La France connaît une régression généralisée<br />
<strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s, en p<strong>la</strong>ine comme en<br />
montagne. Le drainage et les assèchements<br />
à <strong>de</strong>s fins d'aménagements divers en sont<br />
responsables. Plus d'un tiers <strong>de</strong> ces zones a<br />
disparu ces 30 <strong>de</strong>rnières années.<br />
Cette situation n'est pas sans conséquences<br />
importantes : en court-circuitant une partie<br />
du cycle <strong>de</strong> l'eau, ces disparitions <strong>de</strong> zones<br />
humi<strong>de</strong>s aggravent les effets <strong>de</strong>s inondations<br />
en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crues et accentuent les effets<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> sécheresse, les nappes phréatiques ne<br />
disposant plus <strong>de</strong>s surfaces nécessaires<br />
pour se recharger.<br />
Les Alpes en général et <strong>la</strong> Vanoise en<br />
particulier n'échappent pas à ce<br />
phénomène.<br />
De nombreuses petites zones humi<strong>de</strong>s ont<br />
déjà disparu et <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> retenues<br />
d'eau artificielles, <strong>de</strong>stinées à <strong>la</strong> production<br />
hydroélectrique ou à l'alimentation <strong>de</strong>s<br />
canons à neige a entraîné en Vanoise<br />
l'immersion <strong>de</strong> milieux encore plus vastes.<br />
La préservation <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s est<br />
<strong>de</strong>venue une priorité en France et fait l'objet<br />
<strong>de</strong> programmes d'actions aux niveaux<br />
<strong>national</strong>, régional et départemental.<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Aucune gestion particulière n'est donc à<br />
envisager sur les zones humi<strong>de</strong>s à court<br />
terme, si ce n'est <strong>de</strong> prendre en compte<br />
systématiquement ces zones précieuses,<br />
dans le cadre <strong>de</strong> tout nouveau projet<br />
d'aménagement, afin d'en assurer <strong>la</strong> préservation<br />
et d'éviter toute forme d'incitation<br />
au drainage <strong>de</strong>s petites zones humi<strong>de</strong>s<br />
restantes.<br />
L'aménagement <strong>de</strong> points d'abreuvement<br />
et l'organisation <strong>de</strong> l'accès <strong>de</strong>s troupeaux<br />
domestiques permettent d'éviter <strong>la</strong> dégradation<br />
<strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s avoisinantes,<br />
ou du moins <strong>de</strong> <strong>la</strong> circonscrire.<br />
Ponctuellement, <strong>la</strong> mise en défens <strong>de</strong><br />
marais particuliers peut s'avérer nécessaire.<br />
À ce titre, le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise a<br />
aidé, il y a quelques années, <strong>la</strong> mise en<br />
p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> clôtures pour <strong>la</strong> contention d'un<br />
troupeau <strong>de</strong> génisses et <strong>de</strong> vaches al<strong>la</strong>itantes<br />
<strong>de</strong> Modane, afin d'empêcher le surpiétinement<br />
aux abords du <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie.<br />
Fiche-milieu n°2<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 57
Fiche-milieu n°3<br />
Fiche-milieu n°3<br />
L’adret, les pelouses sèches et<br />
steppiques et les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s sèches<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Pelouses sèches d’adret au Bourget<br />
Les adrets <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget s'éten<strong>de</strong>nt<br />
entre 1 100 et 1 750 m d'altitu<strong>de</strong>. Ils<br />
se situent en rive droite <strong>de</strong> l'Arc <strong>de</strong>puis <strong>la</strong><br />
limite communale d'Avrieux, jusqu'à celle<br />
<strong>de</strong> Modane.<br />
Sur ces versants, exposés au soleil, se<br />
côtoient <strong>de</strong>s pelouses sèches sur <strong>de</strong>s fortes<br />
pentes, <strong>de</strong>s rep<strong>la</strong>ts au sol plus profond et<br />
plus humi<strong>de</strong> généralement cultivés, <strong>de</strong>s<br />
dalles rocheuses, <strong>de</strong>s murgers*, et enfin <strong>de</strong>s<br />
zones <strong>de</strong> friches buissonnantes à genévriers,<br />
rosiers sauvages et épine-vinette.<br />
La mosaïque formée par ces éléments juxtaposés,<br />
ainsi que <strong>la</strong> proximité d'autres<br />
types <strong>de</strong> milieux tels que les fa<strong>la</strong>ises et<br />
rochers, les forêts permettent à un grand<br />
nombre d'espèces animales et végétales <strong>de</strong> s'y<br />
développer. L'ensemble constitue un complexe<br />
d'une remarquable diversité biologique.<br />
Ce patrimoine <strong>naturel</strong> est d'autant plus<br />
exceptionnel que ces adrets abritent un<br />
type <strong>de</strong> pelouses sèches très particulier, lié<br />
à <strong>de</strong>s conditions d'ensoleillement et <strong>de</strong><br />
sécheresse climatique et du sol extrêmes,<br />
appelé “pelouses steppiques”, même si<br />
celles-ci ne sont pas tout à fait équivalentes<br />
aux steppes d'Europe centrale. Ce type <strong>de</strong><br />
végétation est rare en Savoie comme en<br />
France.<br />
Ces pelouses sont constituées d'un tapis<br />
herbacé peu productif, caractérisé par <strong>la</strong><br />
présence d'une végétation adaptée à <strong>la</strong><br />
58 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Fiche-milieu n°3<br />
Fiche-milieu n°3<br />
sécheresse. Les p<strong>la</strong>ntes dominant ces<br />
pelouses sont les graminées (ou poacées)<br />
telles que le brome érigé, <strong>la</strong> fétuque du<br />
Va<strong>la</strong>is, <strong>la</strong> stipe pennée et les légumineuses<br />
(ou fabacées) comme l'hippocrépi<strong>de</strong> à<br />
toupet, l'astragale <strong>de</strong> Montpellier et <strong>la</strong><br />
bugrane naine.<br />
mousses, on peut voir parfois le tulostome<br />
<strong>de</strong>s brumes, une espèce miniature,<br />
b<strong>la</strong>nchâtre en forme <strong>de</strong> bilboquet.<br />
Lichens et champignons<br />
Les adrets, milieux secs par excellence,<br />
sont peu favorables aux champignons.<br />
Signalons quand-même une espèce remarquable,<br />
tant par son écologie que par ses<br />
qualités gastronomiques : le pleurote <strong>de</strong>s<br />
<strong>la</strong>sers. Cette espèce comestible est peu<br />
commune et liée à <strong>la</strong> présence d'ombellifères<br />
du genre <strong>la</strong>ser. Sur les murets<br />
exposés au soleil et recouverts <strong>de</strong> petites<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
Pleurote <strong>de</strong>s <strong>la</strong>sers<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 59
Fiche-milieu n°3<br />
Fiche-milieu n°3<br />
Flore<br />
On rencontre dans ces adrets une flore<br />
adaptée aux conditions <strong>de</strong> sécheresse qui y<br />
règnent.<br />
Typique <strong>de</strong>s pelouses très sèches, <strong>la</strong> stipe<br />
pennée présente à elle seule un grand nombre<br />
<strong>de</strong> ces adaptations. Ainsi, elle est pourvue<br />
d'une pilosité importante qui permet <strong>la</strong><br />
constitution d'une couche d'air iso<strong>la</strong>nte.<br />
Pour limiter l'évaporation, sa surface foliaire<br />
est réduite et protégée par un épi<strong>de</strong>rme<br />
épais recouvert d'une couche <strong>de</strong> cire.<br />
Quant à ses racines, profon<strong>de</strong>s et ramifiées,<br />
elles assurent son ravitaillement en eau.<br />
fleurs sont nombreuses, roses et groupées<br />
en inflorescence lâche. C'est une p<strong>la</strong>nte<br />
bisannuelle, dont l'aspect rappelle certaines<br />
espèces méditerranéennes. On ne peut <strong>la</strong><br />
confondre avec aucune autre espèce <strong>de</strong><br />
centaurée présente à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget.<br />
P<strong>la</strong>nte protégée, <strong>la</strong> sauge d'Éthiopie arbore<br />
un port en chan<strong>de</strong>lier. Espèce bisannuelle,<br />
elle é<strong>la</strong>bore <strong>la</strong> première année une simple<br />
rosette <strong>de</strong> feuilles cotonneuses. La secon<strong>de</strong><br />
année, une tige ramifiée apparaît, portant<br />
<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s fleurs b<strong>la</strong>nches. On <strong>la</strong> rencontre<br />
dans les prairies <strong>de</strong> fauche et les pelouses.<br />
Elle fréquente aussi <strong>de</strong>s milieux au sol<br />
régulièrement remanié comme les talus<br />
(lire <strong>la</strong> fiche-espèce n°4).<br />
Le népéta petit népéta fait aussi partie du<br />
cortège <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes qui fleurissent les adrets<br />
<strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget. À fleurs velues et<br />
très odorantes, c'est une p<strong>la</strong>nte méridionale<br />
qui trouve sur ces coteaux les conditions <strong>de</strong><br />
chaleur nécessaires à son développement.<br />
PNV - Patrick Folliet<br />
Stipe pennée<br />
Composante majeure du cortège<br />
d'”herbes” <strong>de</strong>s pelouses steppiques, <strong>la</strong><br />
fétuque du Va<strong>la</strong>is est une <strong>de</strong>s espèces<br />
protégées <strong>de</strong>s adrets <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune.<br />
Le brome érigé est typique <strong>de</strong>s pelouses<br />
calcaires sèches. Sa présence révèle un sol<br />
plus profond et un niveau <strong>de</strong> sécheresse<br />
moindre que celui <strong>de</strong>s pelouses steppiques.<br />
Cette graminée assez commune croît en<br />
touffe. Ses tiges élevées et rai<strong>de</strong>s sont<br />
munies <strong>de</strong> feuilles basales souvent pliées<br />
dans leur longueur et régulièrement ciliées<br />
à <strong>la</strong> manière d'une arête <strong>de</strong> poisson.<br />
Elle aussi sur <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s espèces protégées,<br />
<strong>la</strong> rare centaurée du Va<strong>la</strong>is est présente<br />
dans ces pelouses (lire <strong>la</strong> fiche-espèce n°1).<br />
C'est une centaurée aux feuilles très<br />
divisées, duveteuses, presque b<strong>la</strong>nches. Les<br />
PNV - Louis Bantin<br />
Népéta petit népéta<br />
Facilement reconnaissable grâce à ses<br />
fleurs bleues regroupées en une longue<br />
60 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
PNV - Christian Ba<strong>la</strong>is<br />
grappe en forme d'épi, <strong>la</strong> véronique en épi<br />
est une espèce dite “indicatrice” <strong>de</strong>s prés secs.<br />
Arbuste envahissant les pelouses sèches <strong>de</strong><br />
l'étage montagnard, l'épine-vinette colonise<br />
rapi<strong>de</strong>ment le territoire dès l'abandon du<br />
pâturage. Puissamment armée d'épines “à<br />
trois branches”, longues et aiguës qui <strong>la</strong><br />
protègent du bétail, elle profite <strong>de</strong> ses<br />
avant-postes dans les haies basses et les<br />
pierriers pour <strong>la</strong>ncer <strong>de</strong>s drageons à croissance<br />
rapi<strong>de</strong>. La petite faune y trouve <strong>de</strong><br />
nombreux refuges et <strong>de</strong>s ressources alimentaires<br />
: c'est une p<strong>la</strong>nte mellifère et ses<br />
baies sont comestibles. Arbuste c<strong>la</strong>ssique<br />
<strong>de</strong>s adrets, le genévrier commun présente<br />
une dynamique <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion beaucoup<br />
plus lente que l'épine-vinette.<br />
Épine-vinette<br />
Le gypse est une roche saline sédimentaire,<br />
composée <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> calcium hydraté,<br />
dont il existe <strong>de</strong> nombreux affleurements<br />
en Vanoise (à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget : <strong>la</strong> butte<br />
située sous <strong>la</strong> Norma par exemple ou au<strong>de</strong>ssus<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> D215 en aval du rocher <strong>de</strong>s<br />
Amoureux). Du fait <strong>de</strong>s caractéristiques<br />
chimiques du gypse (friabilité et forte solubilité<br />
dans l'eau), les sols qui en résultent<br />
sont généralement superficiels et très<br />
basiques. L'eau contenue dans <strong>la</strong> roche<br />
n'étant pas ou peu disponible pour les<br />
p<strong>la</strong>ntes, ce<strong>la</strong> ajoute une contrainte <strong>de</strong><br />
xéricité qui soumet <strong>la</strong> végétation à une<br />
sélection déterminante. La flore <strong>de</strong>s substrats<br />
gypseux est donc très spécialisée et se<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
rapproche beaucoup <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s pelouses<br />
sèches d'adret. Espèce protégée très rare, <strong>la</strong><br />
matthiole du Va<strong>la</strong>is pousse dans les fentes<br />
<strong>de</strong>s rochers gypseux <strong>de</strong> quelques communes<br />
<strong>de</strong> Haute Maurienne. Une donnée<br />
ancienne (<strong>de</strong> <strong>la</strong> fin du XIX e siècle) mentionnait<br />
sa présence à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, mais<br />
elle n'a jamais été retrouvée à ce jour.<br />
Faune<br />
Par leur microclimat particulièrement sec,<br />
ces coteaux accueillent une faune à tendance<br />
nettement méridionale.<br />
La perdrix bartavelle fréquente les barres<br />
rocheuses entrecoupées <strong>de</strong> pelouses sèches<br />
et les pâtures extensives ensoleillées et<br />
pentues, où elle trouve les graminées dont<br />
elle se nourrit. En France, cet oiseau,<br />
remarquable et sensible, habite uniquement<br />
<strong>la</strong> chaîne alpine où il se trouve en limite<br />
occi<strong>de</strong>ntale d'aire <strong>de</strong> répartition. À<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, le secteur situé en<br />
amont <strong>de</strong> Chata<strong>la</strong>mia accueille une popu<strong>la</strong>tion<br />
<strong>de</strong> perdrix bartavelle, <strong>la</strong>quelle constitue<br />
une zone test pour l'étu<strong>de</strong> et le suivi <strong>de</strong><br />
cette espèce, par le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Vanoise, dans le cadre <strong>de</strong> l'Observatoire<br />
<strong>de</strong>s Galliformes <strong>de</strong> Montagne, association<br />
agréée par le Ministère <strong>de</strong> l'Écologie et du<br />
Développement Durable.<br />
Perdrix bartavelle<br />
Fiche-milieu n°3<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 61
Fiche-milieu n°3<br />
Fiche-milieu n°3<br />
Par ailleurs, <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>s bruants dont les<br />
bruants zizi, orto<strong>la</strong>n, jaune et fou, a<strong>de</strong>ptes<br />
<strong>de</strong>s adrets rocailleux à végétation ligneuse<br />
ouverte, sont abondants sur ces pentes. Le<br />
<strong>de</strong>rnier se caractérise par sa tête grise marquée<br />
<strong>de</strong> trois lignes noires : au-<strong>de</strong>ssus, en travers<br />
et au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> l'œil.<br />
Espèce inféodée aux milieux ouverts, bien<br />
exposés et ensoleillés, <strong>la</strong> huppe fasciée<br />
aime les lieux à herbe rase ou dénudés,<br />
telles que les pelouses sèches, où elle se<br />
nourrit <strong>de</strong> vers et d'insectes. Son plumage<br />
chamois orangé sur <strong>la</strong> tête, les épaules et <strong>la</strong><br />
poitrine, ses ailes et sa queue noir et b<strong>la</strong>nc<br />
ren<strong>de</strong>nt l'oiseau facilement i<strong>de</strong>ntifiable.<br />
Son nom vient <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence sur sa tête<br />
d'une huppe érectile, souvent rabaissée<br />
lorsque l'espèce se pose.<br />
Consommateur presque exclusif <strong>de</strong> reptiles<br />
(couleuvres, vipères et lézards) et occasionnellement<br />
<strong>de</strong> grenouilles, le circaète Jeanle-B<strong>la</strong>nc<br />
trouve dans les coteaux d'adret <strong>de</strong><br />
grands territoires <strong>de</strong> chasse (lire <strong>la</strong> ficheespèce<br />
n°11). Un couple niche à Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget <strong>de</strong>puis 2003 ; c'est le premier couple<br />
nicheur suivi attentivement en Vanoise.<br />
Surtout présent sur les versants bien<br />
exposés, le lézard vert constitue aussi<br />
une proie potentielle pour ce rapace. Un<br />
certain taux d'embroussaillement lui est<br />
particulièrement favorable, voire même<br />
indispensable. Il est assez fréquent vers<br />
Chata<strong>la</strong>mia.<br />
Virginie Bourgoin<br />
Lézard vert<br />
PNV - Christian Ba<strong>la</strong>is<br />
Huppe fasciée<br />
De tous les biotopes qu'elle fréquente, <strong>la</strong><br />
vipère aspic préfère les habitats secs et<br />
ensoleillés. Elle est re<strong>la</strong>tivement abondante<br />
sur les adrets <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, où<br />
elle se nourrit principalement <strong>de</strong> micromammifères*.<br />
La coronelle lisse, le plus<br />
petit <strong>de</strong> nos serpents, affectionne également<br />
ces versants. Très discrète, elle se dép<strong>la</strong>ce<br />
presque toujours à l'abri du couvert<br />
herbacé, par <strong>de</strong>s mouvements très lents.<br />
Le moiré printanier est, comme <strong>la</strong> majorité<br />
<strong>de</strong>s moirés d'Europe, inféodé aux régions<br />
<strong>de</strong> collines et montagnes. De couleur brun<br />
sombre, ses ailes portent <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s fauve<br />
rougeâtre ponctuées d'ocelles noirs pupillés<br />
<strong>de</strong> b<strong>la</strong>nc. C'est un papillon méditerranéen,<br />
ici en limite septentrionale <strong>de</strong> son<br />
aire <strong>de</strong> répartition. Il est présent en<br />
Maurienne et en quelques rares endroits <strong>de</strong><br />
Tarentaise.<br />
Le misis, l'héspérie du chien<strong>de</strong>nt présente<br />
en Savoie surtout en Maurienne, et l'hespérie<br />
<strong>de</strong> l'épiaire sont tous <strong>de</strong>s papillons <strong>de</strong> jour<br />
méditerranéens ou méridionaux fréquentant<br />
ces adrets steppiques.<br />
62 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Le criquet bariolé aux tibias postérieurs<br />
d'un rouge éc<strong>la</strong>tant et annelés à <strong>la</strong> base <strong>de</strong><br />
jaune et <strong>de</strong> noir affectionne les pelouses<br />
sèches montagnar<strong>de</strong>s à faible couvert végétal.<br />
Il peut être accompagné du criquet <strong>de</strong>s<br />
adrets et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>cticelle montagnar<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s<br />
espèces moins strictement inféodés aux<br />
milieux secs.<br />
Ces adrets, où <strong>la</strong> neige fond rapi<strong>de</strong>ment et<br />
dénu<strong>de</strong> une végétation précoce, constituent<br />
une zone d'hivernage privilégiée pour<br />
d'autres espèces <strong>de</strong> faune, comme le<br />
bouquetin <strong>de</strong>s Alpes qui recherchent, en<br />
hiver et surtout au printemps, <strong>la</strong> clémence<br />
et les ressources alimentaires <strong>de</strong>s pentes<br />
ensoleillées. La présence d'une belle popu<strong>la</strong>tion<br />
<strong>de</strong> cette espèce phare, à proximité <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> route départementale 215 menant à<br />
Aussois, engendre une fréquentation<br />
humaine importante et génère une activité<br />
touristique nouvelle pour les accompagnateurs<br />
en montagne (lire <strong>la</strong> fiche-espèce n°7).<br />
Équilibre entre l’homme<br />
et son milieu<br />
Fiche-milieu milieux n°3 n°4<br />
PNV - Joël B<strong>la</strong>nchemain<br />
Criquet bariolé<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
Les défrichements anciens ont permis<br />
l'extension <strong>de</strong>s pelouses d'adret, autrefois<br />
entretenues par une fauche manuelle ou un<br />
pâturage régulier.<br />
D'un point <strong>de</strong> vue agricole, les pelouses les<br />
plus sèches ont un intérêt pastoral limité en<br />
raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> faible productivité <strong>de</strong> ces<br />
milieux. Par contre, <strong>la</strong> précocité <strong>de</strong> leur<br />
végétation est intéressante dans <strong>la</strong> mesure où<br />
elle permet un pâturage en début <strong>de</strong> saison.<br />
À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, ces adrets sont<br />
exploités par un troupeau d'environ 1 200<br />
ovins transhumants entre mi-mai et mi-juin<br />
comme <strong>de</strong>s parcours <strong>de</strong> pâturage avant <strong>la</strong><br />
montée en alpage.<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Pelouses sèche sous Amodon avec quelques cultures relictuelles en terrasses<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 63
PNV - Karine Moussiegt<br />
Fiche-milieu n°3<br />
Pâturage ovin sur les pelouses à proximité du Bourget<br />
Une partie <strong>de</strong>s pelouses sèches est également<br />
fauchée, dans l'objectif <strong>de</strong> maintenir<br />
ouvert* un secteur appétent pour les bouquetins<br />
et limiter ainsi leur passage dans les<br />
autres prairies <strong>de</strong> fauche et les luzernières.<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
Aux yeux <strong>de</strong>s touristes comme <strong>de</strong>s locaux,<br />
ces adrets revêtent un intérêt paysager<br />
important. Le maintien <strong>de</strong>s milieux<br />
ouverts, culturellement plus appréciés que<br />
<strong>la</strong> friche, correspond à une réelle <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
sociale.<br />
Les adrets <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget forment<br />
une mosaïque <strong>de</strong> milieux diversifiés. À<br />
l'échelle du versant, cette variété d'habitats<br />
(pelouses sèches et steppiques, roches,<br />
murgers*, <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s à genévrier, etc.) présente<br />
un fort intérêt qui s'amoindrit si le milieu<br />
se ferme.<br />
La seule présence <strong>de</strong>s pelouses steppiques<br />
sur ces adrets confère au site une valeur<br />
patrimoniale remarquable du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
rareté <strong>de</strong> cet habitat en Savoie et plus<br />
généralement en France, voire en Europe.<br />
Les caractéristiques écologiques particulières<br />
<strong>de</strong>s pelouses et prairies sèches (sécheresse,<br />
chaleur, lumière) souvent contraignantes,<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
favorisent <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> tout un cortège<br />
d'espèces originales qui leur sont adaptées.<br />
Une bonne partie d'entre elles disparaissent<br />
quand ces pelouses s'enfrichent et cè<strong>de</strong>nt <strong>la</strong><br />
p<strong>la</strong>ce aux fourrés et aux <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s.<br />
Leur situation, en bas <strong>de</strong> versant, à proximité<br />
<strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges et <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion, fait<br />
<strong>de</strong> ces adrets un élément important du<br />
cadre <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s habitants.<br />
Fétuque du Va<strong>la</strong>is<br />
La sécheresse et l'ouverture du milieu<br />
favorisent l'imp<strong>la</strong>ntation d'espèces thermophiles<br />
<strong>de</strong> pleine lumière comme le<br />
paturin très mignon, qui ne sauraient<br />
prospérer dans les autres types <strong>de</strong> prairies,<br />
64 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
PNV - Félix Grosset<br />
plus <strong>la</strong>rgement répandues. Les pelouses<br />
sèches qui composent une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong><br />
ces adrets, sont elles-mêmes d'une gran<strong>de</strong><br />
valeur biologique, caractérisée notamment<br />
par <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> quelques p<strong>la</strong>ntes très<br />
rares dont <strong>la</strong> centaurée du Va<strong>la</strong>is et <strong>la</strong><br />
fétuque du Va<strong>la</strong>is. La fréquentation <strong>de</strong>s<br />
lieux par une popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> bouquetins<br />
conforte, s'il était besoin, <strong>la</strong> valeur<br />
biologique <strong>de</strong> ces adrets.<br />
Par ailleurs, <strong>la</strong> présence, sur les versants, <strong>de</strong><br />
prairies offrant une ressource herbacée<br />
précoce peut limiter <strong>la</strong> fréquentation <strong>de</strong>s<br />
prairies <strong>de</strong> fauche <strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée par les<br />
ongulés sauvages au printemps.<br />
Bouquetins <strong>de</strong>s Alpes à Chata<strong>la</strong>mia<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
Les pelouses les plus sèches ont une<br />
dynamique <strong>de</strong> végétation assez lente, car <strong>la</strong><br />
pauvreté du sol ne permet pas l'établissement<br />
d'une végétation arbustive significative.<br />
Elles n'évoluent donc que très lentement.<br />
Par contre, ailleurs, l'abandon <strong>de</strong> l'utilisation<br />
agricole entraîne un embroussaillement<br />
(colonisation par le rosier, l'épine-vinette et<br />
le genévrier commun) puis une reforestation<br />
<strong>naturel</strong>le (par le pin sylvestre).<br />
Le pâturage par les troupeaux d'ovins et<br />
par les ongulés sauvages au printemps, tels<br />
que les bouquetins et les chamois, contribue<br />
au moins partiellement au maintien du<br />
couvert végétal herbacé.<br />
À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, l'enfrichement <strong>de</strong>s<br />
pelouses d'adret reste limité, du fait <strong>de</strong>s<br />
contraintes physiques du milieu et notamment<br />
<strong>la</strong> superficialité <strong>de</strong>s sols.<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
À l'échelle du versant, le maintien d'un<br />
pâturage extensif semble <strong>la</strong> solution <strong>la</strong> plus<br />
appropriée pour empêcher <strong>la</strong> colonisation<br />
<strong>de</strong>s adrets par les ligneux et entretenir les<br />
zones encore ouvertes.<br />
Plus localement, l'intérêt écologique particulier<br />
<strong>de</strong> tel ou tel secteur <strong>de</strong> pelouses, ou <strong>la</strong><br />
présence d'espèces <strong>de</strong> fort intérêt patrimonial,<br />
peut nécessiter, dans un objectif <strong>de</strong> préservation,<br />
<strong>de</strong>s interventions <strong>de</strong> restauration<br />
par moyens mécaniques (débroussaillement<br />
<strong>de</strong>s épines-vinettes, abattage <strong>de</strong> quelques<br />
pins sylvestres). Les opérations <strong>de</strong>vraient<br />
être suivies d'un entretien par pâturage léger.<br />
Pour autant, l'intérêt biologique <strong>de</strong> ces<br />
adrets résidant également en l'existence<br />
d'une mosaïque <strong>de</strong> milieux, il convient <strong>de</strong><br />
maintenir une part <strong>de</strong> chacun d'entre eux :<br />
bosquets, haies, murgers*, etc.<br />
À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, il y a une réelle<br />
volonté politique <strong>de</strong> maintenir ces coteaux<br />
ouverts.<br />
L'entretien <strong>de</strong> ces adrets pourrait faire l'objet<br />
<strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> type agri-environnemental, à<br />
l'image <strong>de</strong> celle intitulée “entretien du<br />
cadre <strong>de</strong> vie et du paysage”.<br />
Un problème <strong>de</strong>meure cependant, celui <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> maîtrise foncière. L'agriculteur n'est pas<br />
systématiquement propriétaire <strong>de</strong>s parcelles<br />
qu'il exploite. L'autorisation <strong>de</strong>s propriétaires<br />
privés est souvent verbale : l'agriculteur,<br />
qui n'a pas <strong>la</strong> garantie <strong>de</strong> disposer du foncier<br />
sur 5 ans (durée moyenne <strong>de</strong>s contrats), ne<br />
prend pas le risque <strong>de</strong> s'engager dans <strong>de</strong><br />
telles mesures.<br />
Fiche-milieu milieux n°3 n°4<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 65
Fiche-milieu n°4<br />
Les prairies <strong>de</strong> fauche <strong>de</strong> vallée<br />
et d’altitu<strong>de</strong><br />
CPNS - Virginie Bourgoin<br />
Prairies <strong>de</strong> fauche <strong>de</strong> l’Orgère<br />
PNV - Karine Moussiegt<br />
Prairies fauchées à Vil<strong>la</strong>rodin<br />
Les prairies <strong>de</strong> fauche sont <strong>de</strong>s prés dont<br />
un cycle <strong>de</strong> végétation au moins est fauché.<br />
L'herbe récoltée, après séchage, forme le<br />
foin <strong>de</strong>stiné à l'alimentation hivernale <strong>de</strong>s<br />
troupeaux. Selon les cas, <strong>la</strong> prairie peut<br />
aussi être pâturée, en tout début ou en fin<br />
<strong>de</strong> saison.<br />
Choisies par les agriculteurs parmi les<br />
parcelles les plus productives <strong>de</strong> leur<br />
exploitation et celles dont les conditions <strong>de</strong><br />
travail (pente, éloignement et accès) sont<br />
les moins contraignantes, elles se caractérisent<br />
généralement par une couverture<br />
végétale herbacée plus ou moins <strong>de</strong>nse et<br />
continue atteignant 50 à 80 cm <strong>de</strong> hauteur<br />
à <strong>la</strong> floraison.<br />
66 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Fiche-milieu milieux n°4<br />
Composées en majeure partie <strong>de</strong> graminées,<br />
les prairies <strong>de</strong> fauche n'en <strong>de</strong>meurent pas<br />
moins très colorées. C'est surtout au mois <strong>de</strong><br />
juillet, au moment du pic <strong>de</strong> floraison, que<br />
l'œil du promeneur est comblé par ces<br />
couleurs.<br />
Il existe une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> prairies en<br />
fonction <strong>de</strong>s conditions écologiques environnantes,<br />
tenant notamment à leur situation<br />
dans le paysage. On distingue :<br />
- les prairies <strong>de</strong> fauche plutôt maigres et<br />
sèches, très diversifiées et riches en espèces<br />
végétales telles que le sainfoin <strong>de</strong>s montagnes<br />
et <strong>la</strong> sauge <strong>de</strong>s prés. Elles couvrent<br />
une surface encore significative à Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget, comme par exemple à Chata<strong>la</strong>mia.<br />
- les prairies plutôt fraîches et “grasses”<br />
sur sol frais et riche en éléments<br />
minéraux. Ces prairies sont souvent<br />
fertilisées, <strong>la</strong> plupart du temps à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
fumier ou d'autres engrais organiques<br />
provenant <strong>de</strong> <strong>la</strong> ferme. Le géranium <strong>de</strong>s<br />
bois y est généralement abondant. On les<br />
rencontre dans le vallon <strong>de</strong> l'Orgère.<br />
- <strong>de</strong>s prairies artificielles, semées en<br />
luzerne, représentent environ 2 hectares<br />
répartis autour du vil<strong>la</strong>ge.<br />
Lichens et champignons<br />
Les champignons sont d'excellents décomposeurs<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> matière organique, dans les<br />
prés, ils participent à <strong>la</strong> décomposition du<br />
fumier tant que les apports restent modérés.<br />
Par exemple, le marasme <strong>de</strong>s Oréa<strong>de</strong>s,<br />
mieux connu localement sous le nom <strong>de</strong><br />
mousseron, est en plus un champignon<br />
comestible excellent.<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 67
Fiche-milieu n°4<br />
Flore<br />
Une prairie <strong>de</strong> fauche se caractérise par <strong>la</strong><br />
prédominance <strong>de</strong> poacées (ou graminées)<br />
qui lui confèrent sa physionomie, sa structure<br />
et une part essentielle <strong>de</strong> son intérêt fourrager.<br />
Rarement dominantes, les p<strong>la</strong>ntes à fleurs<br />
sont néanmoins les espèces les plus voyantes<br />
<strong>de</strong>s prairies. Ce sont elles qui donnent leur<br />
éc<strong>la</strong>t aux prairies <strong>de</strong> fauche.<br />
Avec une diversité floristique beaucoup<br />
plus élevée, les prairies maigres sont aussi<br />
les plus richement colorées, <strong>de</strong> rose avec le<br />
sainfoin <strong>de</strong>s montagnes, <strong>de</strong> jaune avec le<br />
salsifis sauvage, le lotier corniculé et le<br />
rhinanthe velu, <strong>de</strong> violet avec <strong>la</strong> sauge <strong>de</strong>s<br />
prés, <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nc avec le <strong>la</strong>ser siler, etc.<br />
PNV - Michel Delmas<br />
Dactyle aggloméré<br />
Parmi celles-ci, on trouve pour les prairies<br />
plutôt grasses <strong>de</strong> l'Orgère : le dactyle<br />
aggloméré et le trisète jaunâtre, alors que<br />
<strong>la</strong> koelérie pyramidale est plus typique <strong>de</strong>s<br />
prairies maigres (sur le pente d'Amodon,<br />
par exemple).<br />
PNV - Louis bantin<br />
Sainfoin <strong>de</strong>s montagnes<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
PNV - Michel Filliol<br />
Trisète jaunâtre<br />
Salsifis sauvage<br />
68 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Dans les prairies fraîches et grasses fleurissent<br />
<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes plutôt nitrophiles propres aux<br />
sols fertilisés riches en azote. On y rencontre<br />
typiquement le géranium <strong>de</strong>s bois et <strong>la</strong><br />
renouée bistorte.<br />
Ce cortège floristique s'accompagne aussi<br />
<strong>de</strong> différentes apiacées (ou ombellifères)<br />
telles que <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> berce ou le grand<br />
boucage, dont l'inflorescence en ombelle<br />
sert <strong>de</strong> “piste d'atterrissage” aux insectes<br />
qui y trouvent un nectar abondant. C'est<br />
le cas notamment <strong>de</strong>s coléoptères<br />
saproxyliques* dont les adultes sont<br />
floricoles*, tel le lepture à six taches (lire<br />
<strong>la</strong> fiche-espèce n°12).<br />
À certains moments <strong>de</strong> l'année, il arrive<br />
que <strong>la</strong> floraison d'une espèce donne à elle<br />
seule <strong>la</strong> couleur à toute une prairie. C'est le<br />
cas au printemps du narcisse particulièrement<br />
abondant à Amodon.<br />
Faune<br />
Migrateur transsaharien, le tarier <strong>de</strong>s prés<br />
a une prédilection pour les prairies <strong>de</strong><br />
fauche grasses et fournies. Les p<strong>la</strong>ntes les<br />
plus gran<strong>de</strong>s, telles que les apiacées, lui<br />
servent <strong>de</strong> perchoir pour le chant, ainsi<br />
que <strong>de</strong> poste <strong>de</strong> guet. C'est un prédateur <strong>de</strong><br />
petits insectes, abondants dans ce type <strong>de</strong><br />
végétation (sauterelles, criquets, papillons,<br />
etc.).<br />
Parmi les mammifères, ces prairies fraîches<br />
sont fréquentées par le lièvre brun à une<br />
PNV - Ludovic Imberdis<br />
altitu<strong>de</strong> inférieure à 2 000 m. Peu exigeant<br />
quant à son habitat, il s'adapte à une<br />
gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> milieux ouverts. Il est<br />
présent en France <strong>de</strong>puis les bords <strong>de</strong> mer<br />
jusqu'à l'étage subalpin.<br />
Campagnol <strong>de</strong>s champs<br />
Les prairies <strong>de</strong> fauche font partie <strong>de</strong>s<br />
milieux que visitent les campagnols <strong>de</strong>s<br />
champs, les chevreuils, les cerfs et les<br />
sangliers. Ces <strong>de</strong>rniers affouillent le sol<br />
avec leur groin à <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> leur<br />
nourriture causant, à l'Orgère par exemple,<br />
<strong>de</strong>s dégâts qui peuvent être importants<br />
dans les prairies <strong>de</strong> fauche.<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Fiche-milieu n°4<br />
Fiche-milieu n°4<br />
Lièvre brun<br />
Sanglier<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 69
Fiche-milieu n°4<br />
Fiche-milieu n°4<br />
Les floraisons opulentes <strong>de</strong> ces prairies<br />
sont particulièrement convoitées par les<br />
insectes consommateurs <strong>de</strong> pollen et <strong>de</strong><br />
nectar. Les plus visibles sont les papillons<br />
<strong>de</strong> jour dont le damier <strong>de</strong> <strong>la</strong> succise,<br />
présent indifféremment dans les prairies <strong>de</strong><br />
fauche sèches ou fraîches, le grand nacré et<br />
le moiré <strong>la</strong>ncéolé.<br />
Les plus bruyants sont les orthoptères<br />
comme le criquet jacasseur, un insecte<br />
plutôt inféodé aux prairies maigres et sèches.<br />
prairies par l'éleveur <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
lui procure généralement une auto-suffisance<br />
fourragère.<br />
L'intérêt d'une prairie ne se réduit pas à <strong>la</strong><br />
quantité <strong>de</strong> fourrage produite. D'autres<br />
critères doivent être pris en compte : qualité<br />
nutritive du fourrage, appétence, tenue du<br />
foin lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> récolte, évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
quantité au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison, etc. Par<br />
exemple, si les prairies fraîches fertilisées<br />
produisent du foin en plus gran<strong>de</strong> quantité,<br />
<strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> celui-ci baisse très rapi<strong>de</strong>ment<br />
s'il n'est pas coupé à temps. A contrario,<br />
l'échelonnement <strong>de</strong>s floraisons <strong>de</strong>s prairies<br />
<strong>de</strong> fauche maigres et sèches, riches en<br />
espèces, permet <strong>de</strong> maintenir <strong>la</strong> qualité du<br />
foin plus longtemps et favorise une souplesse<br />
d'exploitation.<br />
PNV - Ludovic Imberdis<br />
Grand nacré<br />
Équilibre entre l’homme<br />
et son milieu<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
Les prairies <strong>de</strong> fauche font l'objet d'une<br />
triple perception. Elles représentent, pour<br />
les naturalistes, un milieu <strong>naturel</strong> riche<br />
d'une faune et d'une flore originales ; elles<br />
constituent également un milieu agricole<br />
qui fait l'objet <strong>de</strong> pratiques <strong>de</strong>stinées à en<br />
améliorer <strong>la</strong> qualité fourragère ; et enfin,<br />
pour les visiteurs, ces prairies colorées<br />
présentent un intérêt paysager.<br />
La fauche <strong>de</strong>s prairies locales permet<br />
d'augmenter l'autonomie fourragère <strong>de</strong>s<br />
exploitations d'élevage et <strong>de</strong> limiter l'achat<br />
<strong>de</strong> foin à l'extérieur. En <strong>de</strong>hors d'années<br />
particulières sur le p<strong>la</strong>n climatique (telle<br />
l'année <strong>de</strong> sécheresse 2003), <strong>la</strong> fauche <strong>de</strong>s<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Ancien canal d’irrigation à l’Orgère<br />
Chaque prairie <strong>de</strong> fauche résulte du travail<br />
<strong>de</strong>s agriculteurs et donc <strong>de</strong>s pratiques qui<br />
peuvent s'y exercer : <strong>la</strong> fauche (dont les<br />
modalités sont variables : dates, fréquence,<br />
70 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
matériel utilisé), <strong>la</strong> fertilisation, <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction<br />
<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes indésirables, etc.<br />
Les prairies <strong>de</strong> fauche <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget sont coupées une fois par an, à<br />
l'exception <strong>de</strong>s luzernes dont le regain est<br />
fauché fin août. Selon leur localisation, les<br />
chantiers <strong>de</strong> fauche s'échelonnent <strong>de</strong> juin à<br />
août. Les parcelles fauchées en premier lieu<br />
sont les luzernières. Elles se situent à proximité<br />
du vil<strong>la</strong>ge (<strong>la</strong> G<strong>la</strong>ire, le rocher <strong>de</strong>s<br />
Amoureux). Plus haut en altitu<strong>de</strong><br />
(vers 2 000 m), les prairies <strong>de</strong> l'Orgère ne<br />
sont pas fauchées avant le début du mois<br />
d'août.<br />
La fauche est pratiquée autant que possible<br />
avec un tracteur et une <strong>la</strong>me <strong>de</strong> coupe, les<br />
terrains non mécanisables continuent<br />
d'être fauchés par l'éleveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune,<br />
au moyen d'une moto-faucheuse.<br />
Un chantier <strong>de</strong> fauche <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille <strong>de</strong> celui<br />
du vallon <strong>de</strong> l'Orgère s'effectue entre trois<br />
et huit jours, selon <strong>la</strong> météorologie et l'ai<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> quelques habitants dont bénéficie parfois<br />
l'éleveur local.<br />
La plupart <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche sont<br />
pâturées en fin <strong>de</strong> saison par les troupeaux<br />
<strong>de</strong> moutons et <strong>de</strong> vaches al<strong>la</strong>itantes.<br />
Une dizaine d'habitants, propriétaires <strong>de</strong><br />
plusieurs hectares <strong>de</strong> terrain à Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget, continuent <strong>de</strong> faucher leurs prairies,<br />
entretenant <strong>de</strong> ce fait le patrimoine familial.<br />
Le fumier produit sur <strong>la</strong> commune en pério<strong>de</strong><br />
où les troupeaux sont en stabu<strong>la</strong>tion n'est<br />
pas épandu sur les prairies <strong>de</strong> fauche. Il sert<br />
à enrichir <strong>la</strong> terre <strong>de</strong>s jardins potagers. En<br />
revanche, certaines prairies (Amodon par<br />
exemple) reçoivent une fertilisation minérale.<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
La diversité <strong>de</strong>s pratiques agricoles combinée<br />
avec <strong>de</strong>s conditions écologiques variables<br />
produit une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> prairies,<br />
qui constituent autant <strong>de</strong> milieux originaux<br />
d'un point <strong>de</strong> vue naturaliste et distincts<br />
sur le p<strong>la</strong>n paysager.<br />
La valeur floristique <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche<br />
n'est généralement pas liée à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong><br />
telle ou telle p<strong>la</strong>nte remarquable, mais à<br />
leur diversité floristique.<br />
Celle-ci est d'autant plus importante que <strong>la</strong><br />
fauche est tardive et <strong>la</strong> fertilisation modérée<br />
(maximum 25 tonnes <strong>de</strong> fumier par<br />
hectare et par an).<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Fiche-milieu n°4<br />
Fiche-milieu n°4<br />
Prairie fauchée avec ses andains et bottes <strong>de</strong> foin<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 71
Fiche-milieu n°4<br />
Fiche-milieu n°4<br />
Dans ces conditions optimales pour <strong>la</strong><br />
flore, on peut compter jusqu'à une<br />
cinquantaine d'espèces végétales dans une<br />
seule prairie.<br />
Une forte fertilisation réduit <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s<br />
fleurs (en nombre d'espèces), mais pas<br />
nécessairement leur abondance. En<br />
revanche, une fauche précoce, répétée dans<br />
le temps, diminue à <strong>la</strong> fois <strong>la</strong> diversité et <strong>la</strong><br />
quantité <strong>de</strong> fleurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> prairie tout en<br />
affectant <strong>la</strong> nidification d'oiseaux précoces,<br />
comme le tarier <strong>de</strong>s prés et <strong>la</strong> pollinisation<br />
par les insectes.<br />
L'abondance <strong>de</strong> fleurs appartenant à un<br />
grand nombre d'espèces différentes attire<br />
une gran<strong>de</strong> quantité d'insectes et confère<br />
<strong>de</strong> surcroît à ces prairies une valeur<br />
entomologique remarquable.<br />
Le déca<strong>la</strong>ge dans le temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> fauche <strong>de</strong>s<br />
différentes parcelles offre <strong>la</strong> possibilité à <strong>la</strong><br />
faune (et principalement aux oiseaux et<br />
aux insectes) <strong>de</strong> trouver refuge dans les<br />
prairies non encore fauchées. Sachant que<br />
les insectes constituent l'alimentation <strong>de</strong><br />
base <strong>de</strong> toute une foule <strong>de</strong> petits prédateurs<br />
(micro-mammifères, oiseaux, reptiles), on<br />
comprend l'importance <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gestion<br />
diversifiés <strong>de</strong>s prairies pour <strong>la</strong> richesse <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
faune locale.<br />
Les floraisons opulentes <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong><br />
fauche d'altitu<strong>de</strong> ont aussi un intérêt<br />
paysager certain. Elles offrent au regard<br />
<strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> milieux ouverts* et colorés.<br />
Les prairies sont d'autant plus fleuries que<br />
leur fauche est tardive. D'autre part, les<br />
moins fertilisées offrent au regard un plus<br />
<strong>la</strong>rge panel <strong>de</strong> couleurs.<br />
Enfin, ces prairies entretenues par <strong>de</strong>s<br />
générations d'agriculteurs ont une valeur<br />
patrimoniale au sens familial et affectif, liée<br />
au travail accumulé et aux souvenirs associés.<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
Le contexte général alpin est marqué par<br />
une régression généralisée <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong><br />
fauche <strong>de</strong> montagne, particulièrement<br />
marquée en altitu<strong>de</strong>.<br />
Cette régression généralisée se traduit par<br />
un abandon <strong>de</strong>s prairies les moins productives<br />
et surtout les plus difficiles à exploiter (du<br />
fait <strong>de</strong> l'éloignement, <strong>de</strong>s problèmes d'accès,<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> pente) et une intensification corré<strong>la</strong>tive<br />
<strong>de</strong>s prairies proches <strong>de</strong>s exploitations et<br />
plus productives. Ceci entraîne une diminution<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur biologique et paysagère.<br />
Dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s régions alpines, on a<br />
assisté, au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières décennies, à<br />
<strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> fauche au-<strong>de</strong>ssus<br />
<strong>de</strong> 1 800 - 2 000 m.<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Chantier <strong>de</strong> fauche<br />
72 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
En Vanoise, on observe un meilleur maintien<br />
global <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche du fait <strong>de</strong><br />
l'autonomie fourragère préconisée pour <strong>la</strong><br />
production <strong>de</strong> Beaufort, sous appel<strong>la</strong>tion<br />
d'origine contrôlée (AOC).<br />
En Haute Maurienne, les secteurs <strong>de</strong><br />
fauche d'altitu<strong>de</strong> se sont globalement<br />
mieux maintenus, notamment grâce aux<br />
accès routiers existants (Iseran, mont<br />
Cenis, Termignon).<br />
À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, les anciens secteurs<br />
<strong>de</strong> fauche pentus, situés autour du vil<strong>la</strong>ge<br />
notamment, ont été transformés en<br />
pâturages pour les brebis <strong>de</strong>puis les années<br />
1995. L'abandon <strong>de</strong> <strong>la</strong> fauche concerne<br />
surtout les zones les plus difficiles d'accès<br />
et les moins rentables (les prairies <strong>de</strong><br />
fauche les plus sèches). Jusque dans les<br />
années 1950, les prairies avoisinant les<br />
chalets étaient toutes fauchées (à l'Estive<br />
par exemple).<br />
La superficie <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche les plus<br />
intéressantes sur le p<strong>la</strong>n biologique<br />
(prairies d'altitu<strong>de</strong>, prairies sèches et<br />
prairies extensives) a fortement diminué à<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget.<br />
L'abandon total <strong>de</strong> certaines <strong>de</strong> ces prairies<br />
s'est traduit localement par <strong>la</strong> fermeture*<br />
progressive du milieu au profit <strong>de</strong> certaines<br />
espèces ligneuses (épine-vinette, rosier <strong>de</strong>s<br />
chiens, aubépine, sorbier <strong>de</strong>s oiseleurs,<br />
alouchier, frêne, érable sycomore, sureaux<br />
noir et à grappes, groseillier).<br />
La création <strong>de</strong> l'Association Foncière<br />
Pastorale a permis <strong>de</strong> maintenir certains<br />
secteurs <strong>de</strong> fauche (le vallon <strong>de</strong> l'Orgère).<br />
Par ailleurs, à Amodon et Chata<strong>la</strong>mia, les<br />
surfaces en prairies <strong>de</strong> fauche se stabilisent.<br />
À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, seul l'agriculteur et<br />
une dizaine d'habitants propriétaires <strong>de</strong><br />
prairies, gèrent encore <strong>la</strong> fauche du versant<br />
en rive droite <strong>de</strong> l'Arc. Une <strong>de</strong>s problématiques<br />
importantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> décennie à venir<br />
concerne <strong>la</strong> succession <strong>de</strong> cet éleveur.<br />
CPNS - Mathil<strong>de</strong> Al<strong>la</strong>rd<br />
Le damier <strong>de</strong> <strong>la</strong> succise, une espèce remarquable<br />
<strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Les remarques précé<strong>de</strong>ntes p<strong>la</strong>i<strong>de</strong>nt en<br />
faveur d'une diversité <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conduite<br />
<strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche, favorable à <strong>la</strong> flore<br />
et à <strong>la</strong> faune, tout en assurant <strong>de</strong>s<br />
ressources fourragères suffisantes et <strong>de</strong><br />
qualité. Cette diversité <strong>de</strong> pratiques se<br />
rencontre à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget.<br />
Afin <strong>de</strong> favoriser le maintien d'une faune<br />
prairiale, toute pratique <strong>de</strong> fauche lui<br />
permettant <strong>de</strong> fuir au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> récolte<br />
(telle que <strong>la</strong> fauche centrifuge - du centre<br />
vers <strong>la</strong> périphérie - si <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> <strong>la</strong> parcelle<br />
le permet) est recommandée. À Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget, <strong>la</strong> fauche pratiquée (en allerretour)<br />
permet à <strong>la</strong> faune <strong>de</strong> s'échapper.<br />
Dans ce même objectif, le déca<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s<br />
dates <strong>de</strong> fauche permettra aux espèces<br />
animales tant vertébrées (mammifères,<br />
oiseaux, etc.) qu'invertébrées (insectes) <strong>de</strong><br />
se réfugier dans les prairies non encore<br />
fauchées et <strong>de</strong> finir leur cycle <strong>de</strong> vie.<br />
L'AOC Beaufort est une <strong>de</strong>s démarches<br />
susceptibles <strong>de</strong> freiner l'abandon <strong>de</strong>s<br />
prairies <strong>de</strong> fauche car les éleveurs, par le<br />
biais du cahier <strong>de</strong>s charges, s'engagent à<br />
tendre vers l'autosuffisance en foin, et par<br />
ailleurs à respecter un co<strong>de</strong> <strong>de</strong> bonnes<br />
pratiques en matière <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
ressource en eau et <strong>de</strong> préservation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
biodiversité.<br />
Fiche-milieu n°4<br />
Fiche-milieu n°4<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 73
Fiche-milieu n°4<br />
Fiche-milieu n°4<br />
Les recommandations <strong>de</strong> type fumure<br />
modérée, récolte retardée, déprimage non<br />
mécanique, absence <strong>de</strong> traitement chimique et<br />
fauche centrifuge, peuvent s'inscrire dans le<br />
cadre d'un cahier <strong>de</strong>s charges <strong>de</strong> mesures<br />
<strong>de</strong> type agri-environnemental.<br />
À titre d'exemple, <strong>la</strong> mesure “prairie <strong>de</strong><br />
fauche” proposée lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière<br />
Opération Locale Agri-Environnementale<br />
<strong>de</strong> Maurienne (<strong>la</strong>ncée à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années<br />
1990) a reçu un très bon accueil <strong>de</strong> <strong>la</strong> part<br />
<strong>de</strong>s agriculteurs se traduisant par un fort<br />
taux d'adhésion.<br />
Ces mesures spécifiques traduiraient <strong>la</strong><br />
reconnaissance <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong><br />
l'agriculture <strong>de</strong> montagne et l'intérêt <strong>de</strong> son<br />
patrimoine écologique et paysager local.<br />
Elles pourraient consister en l'octroi <strong>de</strong><br />
primes contractualisées à <strong>la</strong> surface ou<br />
d'ai<strong>de</strong>s pour réduire les contraintes d'exploitation<br />
(matériel <strong>de</strong> fauchage spécial<br />
montagne, ai<strong>de</strong> en main d'œuvre, etc.).<br />
Ces mesures peuvent prendre p<strong>la</strong>ce dans le<br />
cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s nouveaux<br />
programmes tels que les Contrats<br />
d'Agriculture Durable.<br />
Toutes ces mesures n'ont aucune portée s'il<br />
n'y a plus d'agriculteur sur <strong>la</strong> commune. La<br />
recherche d'un successeur à l'éleveur <strong>de</strong><br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget est à envisager à court<br />
terme.<br />
74 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Les forêts <strong>de</strong> conifères<br />
Fiche-milieu n°5<br />
Forêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Norma<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
CPNS - Virginie Bourgoin<br />
Forêt <strong>de</strong> l’Orgère<br />
Cette fiche traite à <strong>la</strong> fois du couvert<br />
forestier <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune et <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation<br />
<strong>de</strong> mégaphorbiaies.<br />
À l'image <strong>de</strong>s forêts <strong>de</strong> Vanoise, les forêts<br />
<strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget sont essentiellement<br />
composées <strong>de</strong> résineux : épicéa, sapin, pin<br />
cembro, pin sylvestre et mélèze. Le pin à<br />
crochets est également présent, mais en<br />
quantité moindre et en mé<strong>la</strong>nge avec le pin<br />
sylvestre. De part et d'autre <strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong><br />
l'Arc, le couvert forestier s'étend sur environ<br />
750 hectares, entre 1 200 m d'altitu<strong>de</strong><br />
et 2 300 m environ.<br />
Ces essences s'associent pour former <strong>de</strong>s<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 75
Fiche-milieu n°5<br />
Fiche-milieu n°5<br />
peuplements qui diffèrent selon les conditions<br />
écologiques locales : altitu<strong>de</strong>, exposition au<br />
vent et au soleil (exposition nord côté<br />
Vil<strong>la</strong>rodin et <strong>la</strong> Norma, majoritairement<br />
sud-sud-est sur le versant du Bourget et<br />
sud-ouest à l'Orgère), nature du sol et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
roche-mère, humidité.<br />
Ainsi, <strong>la</strong> pineraie <strong>de</strong> pin sylvestre est par<br />
excellence <strong>la</strong> forêt sèche <strong>de</strong> l'étage montagnard.<br />
La présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> pineraie <strong>de</strong> pin à crochets,<br />
essence adaptée aux versants abrupts, à <strong>de</strong>s<br />
sols maigres et <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> crêtes est<br />
liée au substrat géologique. À Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget, elle prédomine sur gypse. Elle<br />
s'étend sur 32 hectares entre <strong>la</strong> route<br />
<strong>national</strong>e et <strong>la</strong> station <strong>de</strong> <strong>la</strong> Norma.<br />
Les épicéas, omniprésents dans les forêts<br />
<strong>de</strong> Vanoise, forment <strong>de</strong>s pessières* dites<br />
sèches ou fraîches selon l'exposition<br />
adret/ubac. À l'étage montagnard et en<br />
versant nord, les sapins se mêlent aux<br />
épicéas pour former <strong>la</strong> sapinière-pessière.<br />
Plus haut en altitu<strong>de</strong>, on passe aux peuplements<br />
purs d'épicéa. On rencontre ces<br />
<strong>de</strong>rniers autour <strong>de</strong> Rimol<strong>la</strong>rd et vers Pierre<br />
Brune (57 hectares). Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> Pierre<br />
Brune, se trouve un peuplement mixte<br />
d'épicéa et <strong>de</strong> pin sylvestre qui couvre près<br />
<strong>de</strong> 90 hectares. La pessière* d'ubac s'étend<br />
sur 54 hectares vers <strong>la</strong> Repose. Ce peuplement<br />
constitué à 60 % d'épicéa et 33 % <strong>de</strong><br />
mélèze est très productif et donne un bois<br />
d'excellente qualité. Quant à <strong>la</strong> sapinièrepessière,<br />
elle occupe 146 hectares du territoire<br />
communal (sous <strong>la</strong> Repose par exemple).<br />
Le mélèze, également présent dans les<br />
pessières*, forme au subalpin supérieur les<br />
mélézeins, au sous-bois c<strong>la</strong>ir et fleuri<br />
évoluant progressivement en cembraies*,<br />
ou <strong>de</strong>s forêts mixtes avec le pin cembro, les<br />
cembraies-mélézeins. Il n'y a pas <strong>de</strong><br />
76 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
mélézeins purs à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, mais<br />
25 hectares <strong>de</strong> cembraie pure à l'Orgère,<br />
68 hectares <strong>de</strong> cembraie à mélèze vers le<br />
Mélézet par exemple et près <strong>de</strong> 71 hectares<br />
d'un peuplement mixte <strong>de</strong> pin cembro et<br />
d'épicéa (entre l'Estive et le refuge <strong>de</strong><br />
l'Orgère par exemple).<br />
Ces différents types <strong>de</strong> peuplements<br />
induisent une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> formations<br />
végétales <strong>de</strong> sous-bois : tapis <strong>de</strong>nse <strong>de</strong> sousarbrisseaux<br />
et <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes herbacées pour<br />
les pineraies sèches, couverture quasi-continue<br />
<strong>de</strong> sous-arbrisseaux (myrtille, raisin<br />
d'ours commun, airelle rouge) dans <strong>la</strong><br />
pessière* subalpine, sous-bois <strong>de</strong> bruyère<br />
herbacée et mousses dans <strong>la</strong> pineraie <strong>de</strong> pin<br />
sylvestre, etc.<br />
Les mégaphorbiaies* sont <strong>de</strong>s formations<br />
végétales qui se rencontrent surtout dans<br />
les ravins humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> moyenne montagne.<br />
Elles sont formées d'un tapis herbacé<br />
luxuriant, composé <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />
taille telles que <strong>la</strong> <strong>la</strong>itue <strong>de</strong>s Alpes,<br />
l'adénostyle à feuilles d'alliaire, <strong>la</strong> gentiane<br />
jaune, le géranium <strong>de</strong>s bois. L'exubérance<br />
<strong>de</strong> cette végétation nécessite d'importantes<br />
ressources minérales et hydriques. De ce<br />
fait, les mégaphorbiaies* ne prospèrent<br />
que sur <strong>de</strong>s sols frais, profonds et riches en<br />
nutriments, alimentés par <strong>de</strong>s ruissellements<br />
permanents.<br />
La mégaphorbiaie atteint son maximum <strong>de</strong><br />
développement dans les pentes exposées au<br />
nord, là où, contrairement aux versants sud,<br />
l'intensité lumineuse modérée <strong>de</strong> <strong>la</strong> mijournée<br />
n'interrompt pas <strong>la</strong> photosynthèse.<br />
Elle se rencontre <strong>de</strong>puis l'étage montagnard<br />
supérieur jusqu'au subalpin.<br />
Bien qu'on puisse rencontrer <strong>de</strong>s<br />
mégaphorbiaies en c<strong>la</strong>irières ou en lisières<br />
forestières, elles ne sont pas présentes seulement<br />
en forêts. Elles sont peu importantes à<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, en terme <strong>de</strong> surface et se<br />
rencontrent localement vers <strong>la</strong> Repose.<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Lichens et champignons<br />
Les pessières* montagnar<strong>de</strong>s gérées en<br />
futaies jardinées sont <strong>de</strong>s milieux très riches<br />
en champignons. L'amanite tue-mouches en<br />
est un exemple représentatif.<br />
Certaines espèces sont strictement<br />
inféodées aux mélèzes. C'est le cas du bolet<br />
élégant, au chapeau très visqueux variant<br />
du marron foncé au jaune orangé et à <strong>la</strong><br />
chair jaunâtre. Comestible, ce champignon<br />
a une saveur douce et une o<strong>de</strong>ur agréable.<br />
Enfin citons <strong>de</strong>ux espèces strictement<br />
inféodées à l'arolle : les bolet <strong>de</strong> Sibérie et<br />
bolet p<strong>la</strong>ci<strong>de</strong>.<br />
Les forêts <strong>de</strong> pins sur cargneules ont aussi<br />
leur richesse mycologique à découvrir<br />
comme le paxille remarquable.<br />
Les forêts <strong>de</strong> conifères présentent aussi une<br />
forte diversité <strong>de</strong> lichens, que ce soit au sol<br />
où sur les branches, avec différentes espèces<br />
du genre usnée, <strong>de</strong>s lichens fi<strong>la</strong>menteux, vert<br />
jaunâtre. Lichen bien représenté en<br />
Maurienne, le lichen <strong>de</strong>s loups se<br />
développe presque toujours sur le mélèze.<br />
D'une couleur jaune soufre très vif, c'est le<br />
seul lichen toxique <strong>de</strong> France.<br />
Usnée<br />
Fiche-milieu n°5<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 77
Fiche-milieu n°5<br />
Fiche-milieu n°5<br />
dans les forêts <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget. Cet<br />
arbre tolère <strong>de</strong>s conditions écologiques variées<br />
et forme <strong>de</strong>s forêts fraîches ou sèches, pures<br />
ou en mé<strong>la</strong>nge. Son bois c<strong>la</strong>ir est utilisé en<br />
bois d'ouvrage (charpente, bardage, etc.).<br />
Le mélèze est le seul conifère autochtone <strong>de</strong><br />
France à perdre ses aiguilles en hiver. Il<br />
fournit un bois imputrescible d'excellente<br />
qualité utilisé en ébénisterie.<br />
PNV - Rémy Barraud<br />
Lichen <strong>de</strong>s loups<br />
Flore<br />
L'arolle, ou pin cembro, produit un bois<br />
<strong>de</strong> faible <strong>de</strong>nsité, facile à travailler, utilisé<br />
comme bois d'œuvre pour l'ébénisterie et<br />
en sculpture. Ses feuilles, assez longues,<br />
sont groupées par cinq. Ses fruits, les<br />
pignons, constituent également une<br />
ressource alimentaire non négligeable<br />
pour <strong>de</strong>s animaux tels que le cassenoix<br />
moucheté.<br />
Arbre élevé à écorce <strong>de</strong> couleur caractéristique<br />
brun rougeâtre à saumonée dans<br />
<strong>la</strong> partie supérieure du tronc, le pin<br />
sylvestre est considéré comme une espèce<br />
<strong>de</strong> lumière. C'est l'espèce dominante <strong>de</strong>s<br />
forêts d'adret. Assez commun dans <strong>la</strong> zone<br />
périphérique en Maurienne, il est plus rare<br />
en Tarentaise.<br />
Indifférent à <strong>la</strong> nature du sol, le sapin se<br />
développe dans les forêts fraîches, voire<br />
humi<strong>de</strong>s, situées en ubac.<br />
Arbre principal <strong>de</strong> l'étage montagnard en<br />
Vanoise, l'épicéa est une essence répandue<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Pin cembro ou arolle<br />
Fréquente dans les pessières*, l'airelle<br />
rouge est un petit sous-arbrisseau qui croît<br />
notamment dans <strong>la</strong> forêt avoisinant<br />
Rimol<strong>la</strong>rd. Ses fleurs en forme <strong>de</strong> cloche,<br />
rosées ou b<strong>la</strong>nches, fleurissent <strong>de</strong> mai à<br />
juillet avant <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s baies aci<strong>de</strong>s<br />
rouges consommées entre autres par le<br />
tétras-lyre. Tout comme l'airelle rouge, le<br />
raisin d'ours commun est adapté à <strong>la</strong><br />
sécheresse ; il est capable <strong>de</strong> résister au gel<br />
que le manteau neigeux quasi inexistant ne<br />
peut plus atténuer.<br />
Sous-arbrisseau à tiges couchées et<br />
rameaux dressés, <strong>la</strong> bruyère herbacée ou<br />
bruyère <strong>de</strong>s neiges tient son nom <strong>de</strong> sa pério<strong>de</strong><br />
78 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
<strong>de</strong> floraison, <strong>de</strong> décembre à mars alors que<br />
<strong>la</strong> neige est encore bien présente. Bien que<br />
localement abondante sur le versant <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Norma, cette espèce protégée est rare en<br />
France et se trouve en Vanoise en limite<br />
occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> son aire <strong>de</strong> répartition. Le<br />
sabot <strong>de</strong> Vénus fait aussi partie du cortège<br />
<strong>de</strong>s espèces protégées <strong>de</strong>s forêts.<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Fiche-milieu n°5<br />
Sabot <strong>de</strong> Vénus<br />
PNV<br />
Raisin d’ours commun<br />
Espèce typique <strong>de</strong>s forêts sèches, <strong>la</strong> pyrole<br />
à une fleur est une p<strong>la</strong>nte peu fréquente en<br />
Savoie. Elle se caractérise par son unique<br />
fleur b<strong>la</strong>nche à l'extrémité <strong>de</strong> <strong>la</strong> tige et une<br />
rosette basale <strong>de</strong> feuilles ron<strong>de</strong>s. Les forêts<br />
<strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget accueillent d'autres<br />
espèces <strong>de</strong> pyroles dont <strong>la</strong> pyrole verdâtre<br />
(lire <strong>la</strong> fiche-espèce n°3).<br />
Beaucoup plus commun que les précé<strong>de</strong>ntes,<br />
le lis martagon, est encore appelé racine<br />
d'or en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> couleur jaune doré <strong>de</strong><br />
son bulbe (lire <strong>la</strong> fiche-espèce n°2). Cette<br />
espèce n'est pas strictement inféodée aux<br />
forêts résineuses, elle pousse également<br />
dans les prairies fraîches et les mégaphorbiaies*.<br />
Cette formation végétale compte<br />
<strong>de</strong> nombreuses p<strong>la</strong>ntes luxuriantes à l'abri<br />
d'un éc<strong>la</strong>irement so<strong>la</strong>ire trop intense.<br />
L'adénostyle à feuilles d'alliaire fait partie<br />
<strong>de</strong> cette flore exubérante. Atteignant<br />
jusqu'à 1,5 m <strong>de</strong> hauteur, elle développe <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong>rges feuilles irrégulièrement <strong>de</strong>ntées,<br />
vertes et g<strong>la</strong>bres à <strong>la</strong> face supérieure et d'un<br />
b<strong>la</strong>nc cotonneux <strong>de</strong>ssous.<br />
Faune<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Bruyère herbacée<br />
Espèce typiquement forestière observée<br />
sous l'Estive, le campagnol roussâtre se<br />
reconnaît aisément à son pe<strong>la</strong>ge roux. Ce<br />
rongeur d'une dizaine <strong>de</strong> centimètres se<br />
nourrit <strong>de</strong> feuilles, tiges et graines à <strong>la</strong> belle<br />
saison, <strong>de</strong> baies, d'écorces et <strong>de</strong><br />
champignons en automne et en hiver. C'est<br />
une proie préférentielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> nyctale <strong>de</strong><br />
Tengmalm.<br />
Pour le loup, mammifère principalement<br />
forestier, nouvellement réapparu en<br />
Vanoise par extension <strong>de</strong> sa popu<strong>la</strong>tion<br />
italienne, les forêts constituent un biotope<br />
refuge indispensable (lire <strong>la</strong> fiche-espèce<br />
n°9). Il opère <strong>de</strong>s incursions nocturnes en<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 79
Fiche-milieu n°5<br />
Fiche-milieu n°5<br />
milieu dégagé pour se nourrir. Les ongulés<br />
sauvages, les jeunes sangliers, les mouflons,<br />
etc., font partie <strong>de</strong> ses proies <strong>de</strong> prédilection,<br />
ce qui n'empêche pas ce grand prédateur<br />
<strong>de</strong> chasser <strong>de</strong>s ovins, comme ce fut le cas en<br />
2004 dans l'alpage <strong>de</strong> <strong>la</strong> Norma.<br />
Sans être strictement forestiers, cerfs et<br />
chevreuils trouvent dans les massifs boisés<br />
refuges et tranquillité. La fréquentation <strong>de</strong><br />
ces cervidés est accrue en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> disette,<br />
dans certains secteurs (sous les tufs, à<br />
Amodon), du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> rateliers à<br />
foin. Parfois, certains arbres, et plus<br />
particulièrement le sapin et le pin cembro,<br />
portent <strong>la</strong> marque <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> ces<br />
ongulés. Au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> perte <strong>de</strong>s bois<br />
ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> perte <strong>de</strong>s velours, les cerfs et les<br />
chevreuils frottent leurs bois contre les<br />
troncs ou les branches, on parle <strong>de</strong> frottis.<br />
Pour se nourrir, lorsque les feuilles et les<br />
herbes manquent, ils écorcent les arbres<br />
pour se nourrir et consomment également<br />
les bourgeons.<br />
PNV - Bruno Descaves<br />
Elle est considérée en France comme une<br />
relique* g<strong>la</strong>ciaire. Elle fréquente les forêts<br />
fraîches <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget. D'autres<br />
rapaces nocturnes nichent sur <strong>la</strong> commune :<br />
<strong>la</strong> nyctale <strong>de</strong> Tengmalm, <strong>la</strong> chouette<br />
hulotte et le hibou petit-duc.<br />
Chevêchette d’Europe<br />
PNV - Sandrine Lemmet<br />
Chevreuil<br />
La pessière* fraîche est une forêt re<strong>la</strong>tivement<br />
riche sur le p<strong>la</strong>n ornithologique. La fauvette à<br />
tête noire, l'accenteur mouchet et le pouillot<br />
véloce font partie <strong>de</strong>s oiseaux caractéristiques<br />
<strong>de</strong> ce milieu. Bien plus discrète et rare, <strong>la</strong><br />
chevêchette d'Europe est répandue essentiellement<br />
dans <strong>la</strong> taïga <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone boréale.<br />
PNV - Didier Ja<strong>la</strong>bert<br />
Chouette hulotte<br />
Espèce bien représentée dans les forêts<br />
d'épicéa, dès lors qu'existe une strate buissonnante,<br />
le troglodyte mignon, oppose sa<br />
très petite taille, 9 cm <strong>de</strong> long, à son chant<br />
puissant et carillonnant.<br />
80 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Préférant également les lisières au cœur <strong>de</strong>s<br />
forêts <strong>de</strong>nses, le merle à p<strong>la</strong>stron est un<br />
oiseau migrateur bien répandu en versant<br />
frais, au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 1 500 m d'altitu<strong>de</strong>, bien<br />
au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> limite altitudinale du merle noir,<br />
les <strong>de</strong>ux espèces sont dites vicariantes*.<br />
Le cassenoix moucheté possè<strong>de</strong> un<br />
plumage brun choco<strong>la</strong>té moucheté <strong>de</strong><br />
b<strong>la</strong>nc. Il affectionne les forêts <strong>de</strong> conifères<br />
<strong>de</strong> montagne et plus particulièrement les<br />
cembraies où il trouve un <strong>de</strong>s ses mets <strong>de</strong><br />
prédilection, les pignes du pin cembro (lire<br />
<strong>la</strong> fiche-espèce n°8). De <strong>la</strong> même famille et<br />
d'une taille assez proche, le geai <strong>de</strong>s chênes<br />
préfère les forêts <strong>de</strong> feuillus. Quasiment<br />
absentes en Haute Maurienne, il occupe<br />
donc les forêts <strong>de</strong> résineux, mais son<br />
abondance y est moindre. Il cohabite parfois<br />
avec le cassenoix à l'étage subalpin.<br />
Plus d'une quinzaine d'espèces patrimoniales<br />
<strong>de</strong> coléoptères saproxyliques* fréquentent<br />
les cembraies <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune (Orgère et<br />
Vil<strong>la</strong>rodin). Parmi celles-ci, le petit<br />
bostryche du pin a été trouvé sous les<br />
écorces <strong>de</strong> pin cembro dépérissants dans <strong>la</strong><br />
forêt <strong>de</strong> l'Orgère. Les <strong>la</strong>rves <strong>de</strong> cette espèce<br />
rare d'intérêt <strong>national</strong> se développent sous<br />
l'écorce, où elles creusent <strong>de</strong>s galeries.<br />
Équilibre entre l’homme<br />
et son milieu<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
La majorité <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface boisée est propriété<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> commune et gérée par l'Office<br />
National <strong>de</strong>s Forêts.<br />
La forêt communale couvre 676 hectares.<br />
Cette surface inclut une petite centaine<br />
d'hectares <strong>de</strong> terrains non boisés (couloirs<br />
d'ava<strong>la</strong>nches, pierriers et emprises diverses<br />
dont celles liées à <strong>la</strong> station <strong>de</strong> ski). Les<br />
surfaces <strong>de</strong> forêts privées sont faibles à<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget. Elles représentent<br />
PNV - Emmanuelle Foray<br />
Sentier <strong>de</strong> l’Orgère<br />
60 hectares pour 120 propriétaires.<br />
La majeure partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt communale<br />
est exploitée en futaie jardinée*. Son<br />
exploitation forestière est soumise à un<br />
p<strong>la</strong>n d'aménagement qui fixe les règles <strong>de</strong><br />
gestion sur un pas <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> 20 ans. Elle<br />
est affectée principalement à <strong>la</strong> production<br />
<strong>de</strong> bois d'œuvre résineux (prélèvement<br />
potentiel annuel <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 1 000 m 3 sur<br />
l'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt), à partir <strong>de</strong>s essences<br />
suivantes : mélèze, épicéa, pin cembro, pin<br />
sylvestre, sapin et pin à crochets. Les quatre<br />
premières espèces fournissent du bois <strong>de</strong><br />
qualité bonne à excellente, <strong>de</strong>stiné à <strong>la</strong><br />
charpente, <strong>la</strong> menuiserie, l'ameublement,<br />
<strong>la</strong> sculpture, le sciage, <strong>la</strong> confection <strong>de</strong><br />
palettes et le <strong>la</strong>mbris. Pour le bois <strong>de</strong> feu,<br />
<strong>de</strong>s lots d'affouage sont périodiquement<br />
attribués aux habitants <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget (environ 80 affouagistes). Ils<br />
représentent un volume annuel <strong>de</strong> bois<br />
d'au moins 300 m 3 par an. Par ailleurs, 68 %<br />
Fiche-milieu n°5<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 81
Fiche-milieu n°5<br />
Fiche-milieu n°5<br />
<strong>de</strong>s foyers <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune ont un usage<br />
domestique du bois (pour le chauffage et<br />
l'aménagement intérieur et extérieur, fabrication<br />
<strong>de</strong> meubles, <strong>de</strong> charpente, d'objets<br />
divers).<br />
Les objectifs <strong>de</strong> protection physique du<br />
document d'aménagement forestier visent<br />
à une protection générale contre l'érosion du<br />
sol, le ravinement et les départs d'ava<strong>la</strong>nches.<br />
Perçues dans leur globalité, les forêts structurent<br />
le paysage <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune et offrent<br />
un cadre idéal à <strong>de</strong> nombreuses activités <strong>de</strong><br />
plein air (randonnée, équitation, etc.). À ce<br />
titre, l'ONF p<strong>la</strong>ce l'accueil du public<br />
comme un objectif dominant dans <strong>de</strong>s<br />
zones très localisées (vallon <strong>de</strong> l'Orgère et<br />
station <strong>de</strong> ski <strong>de</strong> <strong>la</strong> Norma).<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
Les pessières* représentent dans les vallées<br />
<strong>de</strong> Vanoise une part importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt,<br />
particulièrement en Tarentaise. Leur intérêt<br />
biologique est sensiblement i<strong>de</strong>ntique<br />
d'une commune à l'autre.<br />
La forêt <strong>de</strong> pin à crochets sur gypse ou<br />
calcaire constitue un milieu <strong>de</strong> fort intérêt<br />
patrimonial au niveau européen, que <strong>la</strong><br />
Communauté européenne a c<strong>la</strong>ssé comme<br />
“milieu d'intérêt communautaire prioritaire”.<br />
La forêt <strong>de</strong> l'Orgère présente un peuplement<br />
d'une exceptionnelle qualité, aux p<strong>la</strong>ns<br />
esthétique et scientifique et seuls quelques<br />
rares exemples <strong>de</strong> ce type existent encore<br />
en Europe. Elle couvre 62 hectares dont<br />
49 hectares se trouvent en zone centrale du<br />
<strong>Parc</strong> <strong>national</strong>. Elle se caractérise également<br />
par une forte présence d'arbres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />
taille (25 m) et certains <strong>de</strong>s mélèzes, <strong>de</strong><br />
650 ans, dépassent <strong>la</strong>rgement leur<br />
espérance <strong>de</strong> vie théorique. Son peuplement<br />
mixte <strong>de</strong> pin cembro et <strong>de</strong> mélèze accueille<br />
<strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions d'oiseaux et <strong>de</strong> coléoptères<br />
saproxyliques* originaux, dont 13 espèces<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
remarquables, du fait du grand nombre<br />
d'arbres morts <strong>de</strong>bout et à terre. La structure<br />
<strong>de</strong> cette forêt, plus diversifiée et équilibrée<br />
que les cembraies gérées (effet <strong>de</strong> l'absence<br />
<strong>de</strong> gestion), se rapproche <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s forêts<br />
<strong>naturel</strong>les ; elle est très favorable aux<br />
oiseaux (comme <strong>la</strong> chevêchette d'Europe).<br />
Cependant, <strong>la</strong> forêt <strong>de</strong> l'Orgère ne “vit pas<br />
en autonomie” ; sa valeur biologique<br />
remarquable est étroitement liée à <strong>la</strong><br />
présence <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche et autres<br />
milieux ouverts fleuris qui jouxtent <strong>la</strong> forêt.<br />
En effet, sur les 75 espèces <strong>de</strong> coléoptères<br />
inventoriées à l'Orgère, 61 sont forestières.<br />
La vie forestière <strong>de</strong> ces espèces ne concerne<br />
parfois que <strong>la</strong> forme <strong>la</strong>rvaire, les adultes<br />
étant floricoles.<br />
La valeur sociale <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt <strong>de</strong> l'Orgère a<br />
été également soulignée lors <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />
menées entre 1999 et 2004. Cette forêt<br />
marque l'âge d'or pour les habitants <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
commune, qui voient en elle une vie passée<br />
plus difficile, mais plus solidaire. Ses<br />
intérêts pédagogique et paysager sont<br />
indéniables.<br />
Nyctale <strong>de</strong> Tengmalm<br />
L'existence, à l'échelle d'un versant d'une<br />
diversité <strong>de</strong> sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s<br />
peuplements (c<strong>la</strong>irières avec arbustes,<br />
jeunes semis, fourrés, perchis par bouquets,<br />
futaie jardinée, très gros bois, vieux<br />
82 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
arbres), est particulièrement favorable à <strong>la</strong><br />
faune. Si <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> vieux arbres à cavités<br />
et d'arbres morts est indispensable pour un<br />
grand nombre d'oiseaux, <strong>de</strong> mammifères et<br />
d'insectes (rapaces nocturnes, écureuil,<br />
coléoptères se nourrissant <strong>de</strong> bois en<br />
décomposition, etc.), <strong>la</strong> gélinotte <strong>de</strong>s bois,<br />
par exemple, préfère les jeunes peuplements et<br />
les c<strong>la</strong>irières.<br />
Les sous-bois abritent <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes à haute<br />
valeur patrimoniale telle que le sabot <strong>de</strong><br />
Vénus et <strong>la</strong> bruyère herbacée.<br />
La présence du tétras-lyre dans <strong>la</strong> partie<br />
supérieure <strong>de</strong>s forêts participe également à<br />
l'intérêt biologique <strong>de</strong> celles-ci.<br />
Les forêts contribuent fortement à <strong>la</strong> diversité<br />
biologique et paysagère <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune, en<br />
particulier en automne lorsque <strong>la</strong> ramure<br />
<strong>de</strong>s mélèzes prend une teinte dorée et<br />
contraste alors avec celle, constamment<br />
verte, <strong>de</strong>s autres conifères.<br />
D'autre part, ces forêts jouent un rôle positif<br />
<strong>de</strong> protection contre les ava<strong>la</strong>nches, les<br />
chutes <strong>de</strong> pierres et <strong>de</strong> blocs et l'érosion du<br />
sol. Elles constituent un facteur <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion<br />
<strong>de</strong>s écarts climatiques et diminuent les<br />
risques <strong>de</strong> crues torrentielles.<br />
La mégaphorbiaie présente une flore originale.<br />
Elle possè<strong>de</strong> <strong>de</strong> nombreuses p<strong>la</strong>ntes<br />
typiquement alpines, comme <strong>la</strong> <strong>la</strong>itue <strong>de</strong>s<br />
Alpes par exemple.<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
Les forêts d'épicéas <strong>de</strong> l'étage subalpin<br />
sont <strong>de</strong>s formations végétales très stables<br />
qui n'évoluent guère en l'absence <strong>de</strong> perturbation.<br />
À l'étage montagnard, dans les<br />
hêtraies-sapinières ou les sapinières-pessières*<br />
climaciques*, le sapin dominera progressivement<br />
l'épicéa, en pourcentage d'essences.<br />
Le mélèze, en revanche, est une espèce<br />
pionnière qui craint <strong>la</strong> concurrence <strong>de</strong>s<br />
autres conifères. Ses peuplements ne sont<br />
pas stables et évoluent peu à peu vers<br />
d'autres types <strong>de</strong> forêts (notamment vers<br />
<strong>de</strong>s cembraies, à l'étage subalpin).<br />
À <strong>la</strong> Norma, <strong>la</strong> création du domaine skiable<br />
a impacté <strong>la</strong> forêt communale : celle-ci est<br />
parcourue <strong>de</strong> pistes <strong>de</strong> ski (4,2 km) et <strong>de</strong><br />
remontées mécaniques.<br />
La randonnée hivernale (skis, raquettes,<br />
etc.), fortement pratiquée en ubac, peut<br />
provoquer le dérangement <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune<br />
(comme le tétras-lyre et <strong>la</strong> gélinotte <strong>de</strong>s<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Fiche-milieu n°5<br />
Teinte dorée <strong>de</strong>s mélèzes à l’automne<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 83
Fiche-milieu n°5<br />
bois) à une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'année où elle est<br />
très vulnérable.<br />
Emblèmes <strong>de</strong>s milieux montagnards, le<br />
tétras-lyre, ainsi que nombre <strong>de</strong> rapaces,<br />
diurnes ou nocturnes, ont <strong>de</strong>s exigences<br />
territoriales strictes. Ils ne se maintiennent<br />
qu'à <strong>la</strong> faveur <strong>de</strong> vastes espaces préservés<br />
qui leur assurent gîte, nourriture et tranquillité,<br />
en particulier en saison hivernale.<br />
La multiplication <strong>de</strong>s câbles en forêt, ou<br />
plus haut dans les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s, est un danger<br />
permanent pour ces oiseaux.<br />
L'évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt <strong>de</strong> l'Orgère est<br />
quasi-<strong>naturel</strong>le <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière gran<strong>de</strong><br />
coupe <strong>de</strong> 1943 et après un traitement<br />
jardiné sous le régime sar<strong>de</strong> (avant 1860).<br />
La révision <strong>de</strong> l'aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt<br />
communale (initiée en 1996), a conduit à <strong>la</strong><br />
signature d'un protocole d'accord en octobre<br />
1999, afin <strong>de</strong> reporter <strong>la</strong> décision d'exploitation<br />
au terme <strong>de</strong> cinq années d'étu<strong>de</strong>s,<br />
portant sur <strong>la</strong> structure du peuplement<br />
forestier, le peuplement d'oiseaux nicheurs,<br />
les insectes saproxyliques* et les perceptions<br />
sociologiques <strong>de</strong> cette forêt. Ces étu<strong>de</strong>s ont<br />
confirmé son caractère exceptionnel et à<br />
leur terme (fin 2004), <strong>la</strong> commune, l'ONF<br />
et le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise ont opté<br />
pour <strong>la</strong> mise en œuvre pérenne d'un observatoire<br />
<strong>de</strong> l'évolution <strong>naturel</strong>le <strong>de</strong>s peuplements,<br />
dans un objectif <strong>de</strong> protection biologique et<br />
<strong>de</strong> valorisation socio-culturelle. Ce<strong>la</strong> se<br />
traduit par <strong>la</strong> signature, entre ces partenaires,<br />
d'une convention tripartite, dont les objectifs<br />
sont : d'assurer l'évolution <strong>naturel</strong>le <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
forêt <strong>de</strong> l'Orgère sur le long terme, <strong>de</strong><br />
définir et <strong>de</strong> mettre en œuvre <strong>de</strong>s protocoles<br />
<strong>de</strong> suivi scientifique afin <strong>de</strong> juger <strong>de</strong><br />
l'évolution <strong>de</strong> cette forêt, et <strong>de</strong> valoriser le<br />
caractère exceptionnel <strong>de</strong> cette forêt sous ses<br />
différents aspects (sociologique, écologique et<br />
pédagogique).<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
La prise en compte <strong>de</strong>s enjeux naturalistes<br />
dans les documents d'aménagement forestier<br />
doit permettre <strong>de</strong> concilier les objectifs <strong>de</strong><br />
production forestière ou d'accueil du public<br />
avec les exigences <strong>de</strong> leur préservation.<br />
Dès lors que l'exploitation forestière<br />
pratiquée permet l'existence d'un nombre<br />
suffisant <strong>de</strong> vieux arbres à cavités, ainsi<br />
qu'un pourcentage important <strong>de</strong> bois morts à<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Forêt <strong>de</strong> l’Orgère<br />
84 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
différents sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> décomposition, ce<strong>la</strong> est<br />
favorable à <strong>la</strong> faune arboricole et aux insectes<br />
xylophages (coléoptères en particulier), ainsi<br />
qu'aux mousses, lichens et champignons.<br />
Cependant, il faut pouvoir assurer <strong>la</strong> quiétu<strong>de</strong><br />
nécessaire aux espèces vulnérables <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
faune, durant les pério<strong>de</strong>s sensibles que<br />
sont l'hiver et le printemps. Ce<strong>la</strong> consiste à<br />
réguler <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion motorisée dans le<br />
milieu <strong>naturel</strong> et à sensibiliser les randonneurs<br />
à skis et à raquettes à <strong>la</strong> vulnérabilité <strong>de</strong> certains<br />
endroits qu'ils sont amenés à fréquenter.<br />
Ce<strong>la</strong> nécessite un effort pédagogique en<br />
direction du public, expliquant le nécessaire<br />
respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> tranquillité <strong>de</strong>s lieux et l'utilisation<br />
d'itinéraires balisés.<br />
L'instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> dispositifs <strong>de</strong> signalisation<br />
<strong>de</strong>s câbles pourrait atténuer leur impact sur<br />
les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> tétraonidés forestiers.<br />
L'Orgère est l'exemple concret d'une<br />
concertation réussie entre trois partenaires.<br />
Les étu<strong>de</strong>s menées entre 1999 et 2004 mettent<br />
en évi<strong>de</strong>nce le caractère exceptionnel <strong>de</strong><br />
cette forêt, sur les p<strong>la</strong>ns biologique,<br />
paysager et surtout sociologique.<br />
L'Observatoire pérenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt <strong>de</strong><br />
l'Orgère se traduira par <strong>la</strong> non-exploitation<br />
sylvicole, <strong>de</strong> façon à maintenir sa composition,<br />
sa structure et son caractère<br />
paysager. Cependant, les activités traditionnelles<br />
telles que <strong>la</strong> randonnée pé<strong>de</strong>stre<br />
et <strong>la</strong> collecte raisonnée <strong>de</strong> bois mort par les<br />
rési<strong>de</strong>nts locaux seront maintenues. Des<br />
suivis scientifiques seront mis en œuvre, ainsi<br />
que <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> valorisation (publications<br />
écrites, animations auprès <strong>de</strong>s sco<strong>la</strong>ires,<br />
aménagements muséographiques).<br />
Fiche-milieu n°6<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 85
Fiche-milieu n°6<br />
Fiche-milieu n°6<br />
Les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s d’altitu<strong>de</strong><br />
et les <strong>la</strong>ndines<br />
Lan<strong>de</strong> à rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineux (vue vers l’Orgère, en contrebas)<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Lan<strong>de</strong> mixte au sommet <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin<br />
Ce sont <strong>de</strong>s formations végétales dominées<br />
par une végétation arbustive <strong>de</strong> hauteur<br />
inférieure à celle du manteau neigeux.<br />
Composées d'arbustes et arbrisseaux à<br />
feuilles persistantes ou non, ces <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s<br />
peuvent être plus ou moins <strong>de</strong>nses.<br />
On rencontre aux étages montagnard et<br />
subalpin les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s sèches ou <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s à<br />
genévriers nains et les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s fraîches ou<br />
<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s à éricacées (rhodo<strong>de</strong>ndron, camarine,<br />
airelles, etc.). Seules les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s à éricacées<br />
se développent à l'étage alpin.<br />
Ces formations peuvent atteindre plusieurs<br />
86 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
décimètres <strong>de</strong> hauteur. À l'étage alpin, on<br />
ne rencontre plus que les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s basses à<br />
éricacées (notamment à camarine et airelle<br />
<strong>de</strong>s marais) et les <strong>la</strong>ndines à azalée naine<br />
dont <strong>la</strong> hauteur ne dépasse pas quelques<br />
centimètres.<br />
Alors que les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s et les <strong>la</strong>ndines <strong>de</strong> l'étage<br />
alpin constituent généralement un milieu<br />
primaire*, l'essentiel <strong>de</strong>s <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s montagnar<strong>de</strong>s<br />
et subalpines sont <strong>de</strong>s milieux<br />
secondaires*. Elles résultent en effet <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
reconquête <strong>de</strong>s espaces autrefois déforestés<br />
au profit <strong>de</strong>s alpages, puis abandonnés ou<br />
sous-pâturés. Par ailleurs, <strong>de</strong> tout temps se<br />
sont développées <strong>de</strong>s <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s intraforestières<br />
liées aux cycles <strong>de</strong> perturbation<br />
affectant <strong>la</strong> forêt (ava<strong>la</strong>nches, chablis, etc.).<br />
<strong>de</strong> très basses températures. De nombreux<br />
lichens y sont associés. Ces <strong>la</strong>ndines se<br />
situent notamment sous les crêtes <strong>de</strong><br />
l'Estive.<br />
Lichens et champignons<br />
La faible hauteur <strong>de</strong>s <strong>la</strong>ndines à azalée<br />
naine crée <strong>de</strong>s conditions d'éc<strong>la</strong>irement<br />
favorables aux lichens. On y trouve<br />
notamment le brun lichen d'Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, ou<br />
lichen <strong>de</strong>s rennes, un lichen consommé en<br />
Scandinavie, par les rennes <strong>de</strong>s <strong>la</strong>pons. Plus<br />
original, le thamnolia en forme <strong>de</strong> ver, un<br />
lichen b<strong>la</strong>nchâtre, se présente sous <strong>la</strong> forme<br />
d'agglomérats vermiformes.<br />
Fiche-milieu n°6<br />
Fiche-milieu n°6<br />
La <strong>la</strong>n<strong>de</strong> à rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineux a<br />
son optimum dans <strong>de</strong>s stations fraîches et<br />
humi<strong>de</strong>s. Très sensible au gel et à <strong>la</strong><br />
<strong>de</strong>ssiccation, le rhodo<strong>de</strong>ndron s'installe<br />
préférentiellement sur les versants d'ubac<br />
longuement enneigés où il est protégé <strong>de</strong>s<br />
rigueurs hivernales par le manteau<br />
neigeux. Cette <strong>la</strong>n<strong>de</strong> fait souvent transition<br />
entre les forêts et les pelouses alpines. Elle<br />
est bien développée notamment sur le versant<br />
surplombant le vallon <strong>de</strong> l'Orgère, à hauteur<br />
du Fournet, ainsi que du Clot au Melezet,<br />
dans <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> combat*.<br />
La <strong>la</strong>n<strong>de</strong> à genévrier nain préfère les versants<br />
ari<strong>de</strong>s et ensoleillés jusqu'à 2 500-2 700 m<br />
d'altitu<strong>de</strong>. Le genévrier nain y est souvent<br />
associé au raisin d'ours, encore appelé<br />
busserole. À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, cette<br />
<strong>la</strong>n<strong>de</strong> est installée autour du sentier conduisant<br />
au col <strong>de</strong> <strong>la</strong> Masse.<br />
Plus haut apparaissent les <strong>la</strong>ndines alpines<br />
dont <strong>la</strong> végétation ne dépasse pas 20 cm <strong>de</strong><br />
hauteur. Elles sont dominées par <strong>la</strong> camarine<br />
hermaphrodite et l'airelle à petites feuilles.<br />
En conditions plus extrêmes se trouve <strong>la</strong><br />
<strong>la</strong>ndine à azalée naine. Celle-ci affectionne<br />
les crêtes et les croupes ventées soumises à<br />
PNV - Jean-Paul Ferbayre<br />
Flore<br />
Les espèces ligneuses <strong>de</strong> ces milieux se<br />
caractérisent généralement par leurs<br />
petites feuilles coriaces et persistantes. La<br />
face inférieure <strong>de</strong>s feuilles du rhodo<strong>de</strong>ndron<br />
ferrugineux semble tachée <strong>de</strong> rouille. Elle<br />
est en fait tapissée <strong>de</strong> minuscules écailles<br />
serrées, g<strong>la</strong>nduleuses et odorantes, renfermant<br />
un poison qui rend <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte toxique à l'état<br />
frais et <strong>la</strong> protège <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nt du bétail, qui<br />
se gar<strong>de</strong> bien <strong>de</strong> <strong>la</strong> brouter. La floraison rouge<br />
pourpre du rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineux<br />
donne aux <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s, en juin et juillet, un<br />
attrait particulier. Assez indifférent à <strong>la</strong><br />
Rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineux<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 87
Fiche-milieu n°6<br />
nature du substrat, le genévrier nain<br />
recherche en revanche les situations<br />
ensoleillées et ari<strong>de</strong>s. Cet arbrisseau pionnier<br />
souvent couché au sol est une espèce arcticoalpine*<br />
assez commune à l'étage subalpin<br />
<strong>de</strong>s principales montagnes françaises. Ces<br />
<strong>de</strong>ux espèces <strong>de</strong> <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s, aux écologies pourtant<br />
différentes, se côtoient sur le versant du<br />
Rateau d'Aussois où serpente le sentier <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Masse.<br />
La myrtille est bien présente en ubac<br />
notamment sur les pistes <strong>de</strong>puis Pracaria<br />
jusqu'au Clot. Outre leurs propriétés<br />
médicinales (baies toniques, désinfectantes<br />
et riches en provitamine A), ses fruits<br />
fournissent un colorant <strong>naturel</strong> violet.<br />
Souvent associée à l'airelle à petites<br />
feuilles, <strong>la</strong> camarine hermaphrodite est un<br />
sous-arbrisseau buissonnant couché qui<br />
affectionne les stations où <strong>la</strong> neige persiste.<br />
Celle-ci produit <strong>de</strong>s baies globuleuses,<br />
noires, comestibles, à saveur acidulée.<br />
feuilles, s'érige une tige florifère portant <strong>de</strong><br />
délicates fleurs b<strong>la</strong>nc rosé en grappe. À<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, elle fleurit notamment<br />
vers 1 900 m d'altitu<strong>de</strong>, aux environs du<br />
Mélezet. Autre espèce remarquable assez<br />
rare et protégée, l'ancolie <strong>de</strong>s Alpes est,<br />
comme <strong>la</strong> précé<strong>de</strong>nte, une espèce exclusivement<br />
alpine. Elle se trouve sur les <strong>de</strong>ux<br />
versants <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune, sur les pentes<br />
dominant le vallon <strong>de</strong> l'Orgère et aux abords<br />
du Mélezet.<br />
PNV - Christian Ba<strong>la</strong>is<br />
Petite pyrole<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
Camarine hermaphrodite<br />
Adaptée aux conditions climatiques<br />
extrêmes <strong>de</strong>s crêtes ventées, dégagées <strong>de</strong><br />
neige en hiver, l'azalée naine, aux fleurs<br />
roses, ne dépasse guère 10 cm <strong>de</strong> hauteur.<br />
Elle est souvent associée à une flore<br />
lichénique.<br />
La petite pyrole fait aussi partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore<br />
herbacée <strong>de</strong> ces <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s. De sa rosette <strong>de</strong><br />
Faune<br />
Il n'y a pas à proprement parler <strong>de</strong><br />
mammifères typiques <strong>de</strong> ces <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s, mais<br />
plutôt <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> passage. Ainsi, <strong>la</strong><br />
musaraigne carrelet, aux activités tant<br />
nocturnes que diurnes, peut y être<br />
observée. Le renard roux, qui exploite <strong>de</strong>s<br />
habitats* très diversifiés, fréquente également<br />
ce milieu. Bien qu'il consomme nombre <strong>de</strong><br />
rongeurs et autres petites proies, il s'alimente<br />
également <strong>de</strong>s baies qu'il trouve dans ces<br />
<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s.<br />
Le lièvre variable vient également s'y nourrir,<br />
principalement l'hiver. Plus habitué <strong>de</strong>s<br />
88 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
pelouses alpines et <strong>de</strong>s éboulis, le <strong>la</strong>gopè<strong>de</strong><br />
alpin trouve néanmoins dans ces milieux, à<br />
<strong>la</strong> fois un refuge et un site propice à sa<br />
reproduction. Il fréquente notamment le<br />
secteur proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> pointe <strong>de</strong> <strong>la</strong> Norma.<br />
Caractéristique <strong>de</strong>s paysages boisés aérés,<br />
<strong>la</strong> grive draine se tient surtout en lisière <strong>de</strong>s<br />
forêts et dans les c<strong>la</strong>irières. Elle a besoin <strong>de</strong><br />
grands arbres pour chanter et nicher, mais<br />
elle se nourrit d'invertébrés et <strong>de</strong> végétaux<br />
(baies, etc.) qu'elle trouve au sein <strong>de</strong>s <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s.<br />
Préférant également les lisières au cœur <strong>de</strong>s<br />
forêts <strong>de</strong>nses, le merle à p<strong>la</strong>stron est un<br />
oiseau migrateur bien répandu en versant<br />
frais, au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 1 500 m d'altitu<strong>de</strong>. Il se<br />
nourrit également <strong>de</strong> baies.<br />
PNV - Patrick Folliet<br />
fortes lui permettant une fuite rapi<strong>de</strong> en<br />
cas <strong>de</strong> dérangement. Le tétras-lyre est très<br />
présent en limite supérieure <strong>de</strong>s forêts,<br />
telles que celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> Norma.<br />
Tétras-lyre<br />
Fiche-milieu n°6<br />
Fiche-milieu n°6<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
Renard roux<br />
Sous nos <strong>la</strong>titu<strong>de</strong>s, le tétras-lyre est un<br />
oiseau essentiellement subalpin dont<br />
l'habitat <strong>naturel</strong> se limite à <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> transition<br />
entre l'étage supérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt et<br />
les pelouses entre 1 900 et 2 000 m d'altitu<strong>de</strong>.<br />
Cette interface forêts/alpages lui est favorable<br />
car elle regroupe sur une surface réduite <strong>de</strong><br />
quoi satisfaire ses besoins, très divers au<br />
cours <strong>de</strong> l'année : zones dégagées pour ses<br />
para<strong>de</strong>s nuptiales, p<strong>la</strong>ces abritées pour<br />
établir le nid, <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s et alpages pour son<br />
alimentation et celle <strong>de</strong>s jeunes, arbres utilisés<br />
à <strong>la</strong> fois comme perchoirs et comme<br />
ressource alimentaire (bourgeons), en pério<strong>de</strong><br />
hivernale. Sa préférence s'exerce pour les<br />
secteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s dominant <strong>de</strong>s pentes<br />
Équilibre entre l’homme<br />
et son milieu<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
D'un point <strong>de</strong> vue pastoral, <strong>la</strong> <strong>la</strong>n<strong>de</strong> est<br />
un milieu peu productif et difficilement<br />
pénétrable (fourrés et <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s “hautes” et<br />
<strong>de</strong>nses) ; elle est donc inexploitée par<br />
l'homme.<br />
En revanche, ces <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s sont fréquentées<br />
par les troupeaux ovins <strong>de</strong> passage.<br />
Autrefois, les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s et les forêts d'altitu<strong>de</strong><br />
ont été défrichées pour augmenter les surfaces<br />
en alpage.<br />
Quelques brûlis sont parfois pratiqués<br />
localement (sur <strong>la</strong> <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s à genévrier nain)<br />
pour augmenter <strong>la</strong> surface pastorale.<br />
La cueillette <strong>de</strong> baies reste une activité<br />
marginale. Elle a <strong>de</strong> surcroît tendance à<br />
régresser.<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
On peut rencontrer dans les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s<br />
quelques espèces végétales protégées, telles<br />
que l'ancolie <strong>de</strong>s Alpes vers le Fournet.<br />
Les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s à éricacées participent pleinement<br />
à l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s paysages montagnards. Au<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 89
Fiche-milieu n°6<br />
Fiche-milieu n°6<br />
moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> floraison du rhodo<strong>de</strong>ndron,<br />
ou quand les myrtilles rougissent l'automne,<br />
elles ont une forte valeur paysagère. Elles<br />
protègent le sol <strong>de</strong> l'érosion, elles assurent<br />
<strong>la</strong> stabilité du manteau neigeux.<br />
Elles jouent un rôle <strong>de</strong> refuge pour certains<br />
animaux et constituent un gar<strong>de</strong>-manger<br />
pour les galliformes <strong>de</strong> montagne et autres<br />
animaux (renard, merle à p<strong>la</strong>stron, grives)<br />
qui se nourrissent <strong>de</strong> baies.<br />
Les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s à rhodo<strong>de</strong>ndrons représentent<br />
un <strong>de</strong>s éléments privilégiés du territoire du<br />
tétras-lyre, espèce emblématique. Mais <strong>la</strong><br />
seule présence <strong>de</strong> cet habitat* ne suffit pas<br />
à ce galliforme qui a aussi besoin <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ces<br />
<strong>de</strong> chant dégagées, d'arbres, etc., pour<br />
accomplir son cycle <strong>de</strong> vie.<br />
La présence dans ces <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s d'espèces<br />
végétales protégées et leur rôle <strong>de</strong> refuge<br />
pour une faune alpine <strong>de</strong> plus en plus<br />
concurrencée par les activités humaines en<br />
font <strong>de</strong>s secteurs à ne pas négliger en<br />
matière <strong>de</strong> conservation.<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
Les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s sont <strong>de</strong>s milieux qui évoluent<br />
lentement.<br />
Ainsi, une pelouse d'altitu<strong>de</strong> peut se transformer<br />
<strong>naturel</strong>lement en <strong>la</strong>n<strong>de</strong> après arrêt<br />
du pâturage, puis en forêt si l'altitu<strong>de</strong> le<br />
permet.<br />
Sur Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, les superficies<br />
occupées par les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s sont en extension,<br />
du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> déprise agropastorale. À ce<br />
titre, le fond du vallon <strong>de</strong> l'Orgère a tendance<br />
à <strong>de</strong>venir une <strong>la</strong>n<strong>de</strong>.<br />
Les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s, quand elles se développent, ont<br />
tendance à s'étendre aux dépens <strong>de</strong> milieux<br />
<strong>de</strong> plus grand intérêt pastoral ou<br />
biologique (pelouses alpines, pelouses<br />
sèches, etc.). Si le phénomène d'extension<br />
se poursuit, ce<strong>la</strong> peut poser <strong>de</strong> réels problèmes<br />
<strong>de</strong> perte <strong>de</strong> patrimoine pastoral et <strong>de</strong><br />
banalisation du patrimoine biologique (par<br />
réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s écosystèmes<br />
originels).<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Le passage <strong>de</strong>s troupeaux à travers les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s,<br />
s'il reste modéré, peut favoriser le renouvellement<br />
<strong>de</strong> micro-habitats favorables au<br />
maintien <strong>de</strong> certaines espèces : orchidées,<br />
lycopo<strong>de</strong>s, reptiles.<br />
Un retour du pâturage peut être envisagé,<br />
voire encouragé, dans le cas <strong>de</strong>s <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s<br />
secondaires* en extension.<br />
Si <strong>la</strong> commune souhaite maintenir, à<br />
l'échelle <strong>de</strong> son territoire, un certain équilibre<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Lan<strong>de</strong>s mixtes<br />
90 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
entre les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s et les pelouses à bonne<br />
valeur pastorale, ce<strong>la</strong> suppose alors une<br />
gestion pastorale adéquate. En effet, il est<br />
plus intéressant d'un point <strong>de</strong> vue pastoral<br />
d'avoir <strong>de</strong>s pelouses d'alpage et <strong>de</strong>s <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s<br />
bien distinctes, plutôt que <strong>de</strong>s petits îlots<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s au sein <strong>de</strong>s alpages. La gestion<br />
par pâturage est alors plus efficace.<br />
Pour intensifier localement et ponctuellement<br />
le pâturage, il conviendrait aujourd'hui <strong>de</strong><br />
favoriser l'instal<strong>la</strong>tion d'un éleveur susceptible<br />
<strong>de</strong> prendre le re<strong>la</strong>is <strong>de</strong> l'unique éleveur <strong>de</strong><br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget. En l'absence <strong>de</strong><br />
“relève”, l'extension <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>n<strong>de</strong> risque <strong>de</strong><br />
se poursuivre aux dépens <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation<br />
d'alpage.<br />
Dans un contexte d'extension <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>n<strong>de</strong><br />
et <strong>de</strong> diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression pastorale à<br />
l'échelle du territoire communal, mieux<br />
vaut voir se fermer les zones à moins bonne<br />
valeur pastorale et concentrer l'effort <strong>de</strong><br />
contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>n<strong>de</strong> sur les alpages les<br />
meilleurs.<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Ancolie <strong>de</strong>s Alpes<br />
Fiche-milieu n°6<br />
Fiche-milieu n°6<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 91
Fiche-milieu n°7<br />
Fiche-milieu n°7<br />
Les pelouses d’altitu<strong>de</strong><br />
et les combes à neige<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Pelouses d’altitu<strong>de</strong> sur les crêtes <strong>de</strong> l’Estive<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Pelouses d’altitu<strong>de</strong> dans le vallon du Nant<br />
Les pelouses correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s formations<br />
herbacées qui dépassent rarement 30 cm <strong>de</strong><br />
hauteur. On distingue les pelouses sèches<br />
d'adret <strong>de</strong>s pelouses d'altitu<strong>de</strong>.<br />
Les pelouses d'altitu<strong>de</strong> couvrent <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />
surfaces en montagne, <strong>de</strong> l'étage subalpin<br />
à l'étage alpin (à partir <strong>de</strong> 1 800 m à<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget) et sont le plus souvent<br />
exploitées par les troupeaux domestiques<br />
et les ongulés sauvages.<br />
Ce milieu se définit plus exactement<br />
comme une mosaïque <strong>de</strong> différents types<br />
<strong>de</strong> pelouses : pelouses sèches d'adret /<br />
fraîches d'ubac, pelouses aci<strong>de</strong>s / calcaires,<br />
pelouses maigres / grasses, etc.<br />
92 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Fiche-milieu n°7<br />
Fiche-milieu n°7<br />
Leur diversité est due à <strong>la</strong> combinaison <strong>de</strong><br />
plusieurs facteurs écologiques tels que : <strong>la</strong><br />
nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> roche-mère sous-jacente et du<br />
substrat, le régime d'enneigement et <strong>de</strong><br />
température, l'exposition au soleil et au<br />
vent, l'humidité, l'épaisseur du sol et sa<br />
proportion <strong>de</strong> cailloux.<br />
La présence et le type d'herbivores (domestiques<br />
ou sauvages) et le type d'utilisation<br />
pastorale <strong>de</strong> ces pelouses, en influant sur <strong>la</strong><br />
richesse en éléments nutritifs du sol (en<br />
particulier l'azote), conditionnent aussi<br />
fortement <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation.<br />
À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, les pelouses calcaires<br />
couvrent, par exemple, les pentes sous Tête<br />
Noire, tandis que les pelouses aci<strong>de</strong>s tapissent<br />
les pentes <strong>de</strong> l'aiguille Doran et du Rateau<br />
d'Aussois notamment.<br />
Par ailleurs, les combes à neige sont <strong>de</strong>s<br />
types <strong>de</strong> pelouses particulières dont <strong>la</strong> pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> végétation est réduite à moins <strong>de</strong> trois<br />
mois, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> persistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> neige.<br />
On les rencontre plus fréquemment dans<br />
<strong>de</strong>s petites dépressions ou bien sur les<br />
rep<strong>la</strong>ts ou pentes faibles <strong>de</strong> haute altitu<strong>de</strong><br />
longuement enneigés, comme par exemple<br />
sur le rep<strong>la</strong>t <strong>de</strong>s Ânes. Qu'ils soient ligneux<br />
ou herbacés, les végétaux n'y dépassent pas<br />
10 cm, voire 5 cm, <strong>de</strong> hauteur.<br />
Sur <strong>de</strong>s éléments fins pousse une pelouse<br />
particulière où sont associées <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes<br />
spécialisées, capables <strong>de</strong> survivre malgré <strong>la</strong><br />
brièveté <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> végétation,<br />
comme <strong>la</strong> soldanelle <strong>de</strong>s Alpes, l'alchémille<br />
à cinq folioles et <strong>la</strong> <strong>la</strong>îche féti<strong>de</strong>. Sur <strong>de</strong>s<br />
éléments plus grossiers, ce sont <strong>de</strong>s saules<br />
rampants qui dominent.<br />
Contrairement aux autres types <strong>de</strong> pelouses,<br />
les graminées y sont très peu abondantes,<br />
souvent remp<strong>la</strong>cées par <strong>de</strong>s <strong>la</strong>îches.<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 93
Fiche-milieu n°7<br />
Flore<br />
Les pelouses d'altitu<strong>de</strong> sont le domaine <strong>de</strong>s<br />
gentianes, qu'elles soient bleues : gentiane <strong>de</strong><br />
Koch, gentiane printanière, ou jaunes :<br />
gentiane ponctuée et gentiane jaune.<br />
La botryche lunaire est une petite fougère,<br />
<strong>de</strong> 5 à 20 cm, très fréquente en alpage. Elle<br />
est constituée d'une tige supportant <strong>de</strong>ux<br />
feuilles très distinctes l'une <strong>de</strong> l'autre, une<br />
feuille fertile produisant <strong>de</strong>s sporanges<br />
jaunes et une feuille stérile, chlorophyllienne.<br />
À Tête Noire, elle pousse abondamment.<br />
rocailleuses et bien exposées. Il peut être<br />
localement abondant, comme c'est le cas à<br />
l'aiguille Doran. Il côtoie souvent l'aster<br />
<strong>de</strong>s Alpes. Celle-ci porte <strong>de</strong> gros capitules<br />
bleu violet pouvant atteindre plus <strong>de</strong> 4 cm<br />
<strong>de</strong> diamètre. C'est généralement sur calcaire<br />
que se développe <strong>la</strong> pensée éperonnée. Elle<br />
était cueillie et séchée autrefois pour réaliser<br />
<strong>de</strong>s infusions contre <strong>la</strong> toux.<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
E<strong>de</strong>lweiss et aster <strong>de</strong>s Alpes<br />
PNV - Christian Ba<strong>la</strong>is<br />
Gentiane ponctuée<br />
Le nard rai<strong>de</strong> constitue souvent <strong>la</strong> graminée<br />
dominante <strong>de</strong>s pelouses aci<strong>de</strong>s fraîches,<br />
telles que celles situées en amont du<br />
Fournet. En-<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s jeunes pousses<br />
pâturées par les ovins, ses feuilles riches en<br />
silice sont généralement dé<strong>la</strong>issées par les<br />
troupeaux domestiques. Lorsqu'ils sont<br />
correctement exploités, les alpages à nard<br />
peuvent présenter une diversité floristique<br />
remarquable.<br />
Le trèfle <strong>de</strong>s Alpes, surnommé réglisse <strong>de</strong>s<br />
montagnes en raison <strong>de</strong> l'o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> sa tige<br />
souterraine, et l'arnica sont <strong>de</strong>ux espèces à<br />
<strong>la</strong> fois caractéristiques et fréquentes <strong>de</strong>s<br />
pelouses aci<strong>de</strong>s fraîches.<br />
L'e<strong>de</strong>lweiss, symbole <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore <strong>de</strong> montagne,<br />
est une p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong>s pelouses calcaires sèches,<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
La gentiane utriculeuse se rencontre dans<br />
les pelouses fraîches à humi<strong>de</strong>s, principalement<br />
sur calcaire. Présente en France<br />
uniquement en Savoie, cette p<strong>la</strong>nte<br />
annuelle rare est protégée. Elle se distingue<br />
<strong>de</strong>s autres gentianes à corolle bleue par son<br />
calice renflé avec <strong>de</strong>s ailes <strong>la</strong>rges. Avec le<br />
dracocéphale <strong>de</strong> Ruysch, une p<strong>la</strong>nte très<br />
rare <strong>de</strong>s pelouses sèches d'altitu<strong>de</strong>, elle<br />
renforce l'intérêt floristique <strong>de</strong>s pelouses<br />
d'altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
Dracocéphale <strong>de</strong> Ruysch<br />
94 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Espèce protégée <strong>de</strong>s pelouses rocailleuses<br />
calcicoles, <strong>la</strong> valériane saliunca se caractérise<br />
par ses fleurs rose c<strong>la</strong>ir regroupées en tête<br />
<strong>de</strong>nse à l'extrémité d'une tige faiblement<br />
feuillées. La seule station connue <strong>de</strong> l'espèce à<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget se situe vers l'Estive.<br />
La fléole <strong>de</strong>s Alpes est une graminée arcticoalpine*<br />
<strong>de</strong>s pelouses sur sols frais et riches<br />
en éléments minéraux. Le paturin <strong>de</strong>s<br />
Alpes, graminée alpine commune, se rencontre<br />
souvent dans les pelouses grasses<br />
d'altitu<strong>de</strong>. C'est une bonne p<strong>la</strong>nte fourragère<br />
<strong>de</strong>s étages montagnard à alpin, elle pousse<br />
jusqu'à 3 600 m d'altitu<strong>de</strong>.<br />
Faune<br />
Les oiseaux et les mammifères sont, parmi<br />
<strong>la</strong> faune vertébrée <strong>de</strong>s pelouses d'altitu<strong>de</strong>,<br />
les <strong>de</strong>ux c<strong>la</strong>sses les mieux représentées.<br />
Les couverts herbacés les plus ras d'où<br />
émergent <strong>de</strong>s buttes constituent l'habitat<br />
<strong>de</strong> prédilection du pipit spioncelle, oiseau<br />
commun entre 2 000 et 2 500 m d'altitu<strong>de</strong>,<br />
tandis que les pelouses rocailleuses accueillent<br />
plutôt le traquet motteux et <strong>la</strong> niverolle<br />
alpine ou pinson <strong>de</strong>s neiges, un oiseau<br />
présent uniquement dans les Alpes, mais<br />
assez commun dans les hauts massifs.<br />
Fiche-milieu n°7<br />
P<strong>la</strong>nte <strong>de</strong>s combes à neige plutôt calcaires,<br />
<strong>la</strong> soldanelle <strong>de</strong>s Alpes aux pétales<br />
découpés en <strong>la</strong>nières est capable <strong>de</strong> fleurir<br />
avant même que <strong>la</strong> neige ait complètement<br />
fondu. Elle est suivie quelques semaines<br />
plus tard par <strong>la</strong> gentiane <strong>de</strong>s neiges.<br />
Le saule herbacé, fréquent et abondant<br />
dans les combes à neige aci<strong>de</strong>s, est un arbre<br />
nain ne dépassant guère 5 cm <strong>de</strong> haut. La<br />
sibbaldie couchée, c<strong>la</strong>ssique dans les combes à<br />
neige aci<strong>de</strong>s, est une espèce arctico-alpine*.<br />
P<strong>la</strong>nte naine à tige couchée, elle porte cinq<br />
à dix petites fleurs jaunes verdâtres.<br />
PNV - Michel Delmas<br />
Soldanelle <strong>de</strong>s Alpes<br />
PNV - Ludovic Imberdis<br />
Niverolle alpine<br />
Alors que les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ine <strong>de</strong><br />
l'alouette <strong>de</strong>s champs sont inféodées aux<br />
prairies et cultures, celles d'altitu<strong>de</strong> le sont<br />
aux seuls pâturages et alpages. C'est un<br />
oiseau <strong>de</strong>s milieux très ouverts, dépourvus<br />
d'arbres et <strong>de</strong> haies.<br />
Typique <strong>de</strong>s pelouses écorchées parsemées<br />
d'éboulis rocheux, en haute montagne, le<br />
<strong>la</strong>gopè<strong>de</strong> alpin niche à même le sol, à l'abri<br />
d'un buisson et parfois sans aucune protection.<br />
Il fréquente aussi les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s alpines,<br />
principalement en versant nord, pour se<br />
nourrir <strong>de</strong> baies comme celles <strong>de</strong> <strong>la</strong> camarine<br />
hermaphrodite dont il est friand et en hiver<br />
<strong>de</strong> bourgeons dont ceux du rhodo<strong>de</strong>ndron.<br />
Son plumage brun gris mimétique en été et<br />
b<strong>la</strong>nc pur en hiver à l'exception <strong>de</strong>s ailes<br />
qui restent b<strong>la</strong>nches toute l'année et les<br />
bords noirs <strong>de</strong> <strong>la</strong> queue, lui offre une forte<br />
capacité pour le camouf<strong>la</strong>ge.<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 95
Fiche-milieu n°7<br />
Fiche-milieu n°7<br />
et trahissent leur présence par les traces<br />
que <strong>la</strong>issent en surface leurs galeries<br />
souterraines, surtout au printemps, après<br />
<strong>la</strong> fonte <strong>de</strong>s neiges.<br />
PNV - Patrick Folliet<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Lagopè<strong>de</strong> alpin<br />
Les pelouses font également partie <strong>de</strong>s<br />
habitats <strong>de</strong> prédilection du chamois, du<br />
bouquetin <strong>de</strong>s Alpes et <strong>de</strong> <strong>la</strong> marmotte,<br />
pour les ressources alimentaires qu'elles<br />
leur procurent. Pour cette <strong>de</strong>rnière, les<br />
lieux doivent offrir un sol qui lui permet <strong>de</strong><br />
creuser <strong>de</strong>s galeries dans lesquelles elle<br />
s'abrite durant <strong>la</strong> belle saison et hiberne<br />
d'octobre à mars. Elle anime les pelouses<br />
<strong>de</strong> son cri <strong>de</strong>stiné à alerter <strong>la</strong> colonie en cas<br />
<strong>de</strong> danger tout autant qu'à entretenir les<br />
liens sociaux. Très stri<strong>de</strong>nt, celui-ci peut<br />
être confondu avec les cris d'un oiseau. À<br />
partir d'octobre et jusqu'au mois d'avril,<br />
elle hiberne dans une chambre <strong>de</strong> repos au<br />
sein d'un système complexe <strong>de</strong> galeries.<br />
Chamois<br />
À <strong>la</strong> fois moins connu et plus discret, le<br />
campagnol <strong>de</strong>s champs et <strong>de</strong> Fatio<br />
fréquentent néanmoins ces pelouses d'altitu<strong>de</strong><br />
PNV - Patrick Folliet<br />
Équilibre entre l’homme<br />
et son milieu<br />
Marmotte <strong>de</strong>s Alpes<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
Aux yeux <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions locales comme à<br />
ceux <strong>de</strong>s vacanciers, les pelouses d'altitu<strong>de</strong><br />
évoquent surtout les alpages, c'est-à-dire<br />
les pelouses pâturées par les troupeaux<br />
domestiques pendant l'estive. Ces représentations<br />
sont fondées sur l'importance <strong>de</strong><br />
l'usage pastoral, tant en termes <strong>de</strong> superficies<br />
concernées que <strong>de</strong> poids dans l'économie<br />
agricole locale. À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, les<br />
alpages se situent tant sur le versant d'ubac<br />
(alpage <strong>de</strong> <strong>la</strong> Norma), qu'en rive droite <strong>de</strong><br />
l'Arc, répartis en quatre grands quartiers :<br />
l'Orgère, les Côtes - le Barbier, le Rateau<br />
d'Aussois et le <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie - Tête Noire).<br />
Les pelouses d'altitu<strong>de</strong> sont l'objet d'un<br />
usage pastoral essentiel pour l'agriculture<br />
locale et constituent un réel enjeu <strong>de</strong> gestion.<br />
Elles fournissent l'alimentation <strong>de</strong>s troupeaux<br />
pendant trois mois environ. À Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget, l'utilisation actuelle <strong>de</strong>s alpages<br />
s'étend sur près <strong>de</strong> 150 jours par an entre le<br />
15 juin et le 15 octobre. Les troupeaux sont<br />
gardés pendant toute <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> l'inalpage,<br />
les ovins parqués dans <strong>de</strong>s enclos <strong>la</strong> nuit.<br />
96 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Leur valeur pastorale est très variable et<br />
peut s'apprécier à travers plusieurs critères<br />
tels que <strong>la</strong> productivité, <strong>la</strong> qualité fourragère,<br />
l'appétence, <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> qualité optimum,<br />
etc. Cette valeur n'est pas une caractéristique<br />
immuable d'un alpage. Selon <strong>la</strong> façon dont<br />
<strong>la</strong> pelouse est gérée (ou non), notamment à<br />
travers <strong>la</strong> conduite du troupeau, elle peut<br />
se dégra<strong>de</strong>r ou s'améliorer. Le maintien <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> valeur pastorale est un gage <strong>de</strong> pérennité<br />
pour l'activité agricole. D'un point <strong>de</strong> vue<br />
pastoral, le meilleur alpage, correspondant<br />
à <strong>de</strong>s pelouses <strong>de</strong> production très forte, est<br />
celui du vallon <strong>de</strong> l'Orgère, suivi par les<br />
pelouses <strong>de</strong> Tête Noire et l'Estive (sur le<br />
quartier d'alpage <strong>de</strong> l'Orgère).<br />
Fiche-milieu n°7<br />
Fiche-milieu n°7<br />
Ces pelouses d'altitu<strong>de</strong> sont par ailleurs<br />
<strong>de</strong>s milieux propices à <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
randonnée pé<strong>de</strong>stre. Elles détiennent une<br />
valeur récréative pour les touristes.<br />
Les pelouses d'altitu<strong>de</strong> font partie <strong>de</strong>s<br />
milieux exploités pour l'aménagement <strong>de</strong>s<br />
pistes <strong>de</strong> ski.<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Bovins en alpage au Fournet<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Vallon du P<strong>la</strong>n et ses pelouses d’altitu<strong>de</strong><br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 97
Fiche-milieu n°7<br />
Fiche-milieu n°7<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
L'intérêt biologique <strong>de</strong>s pelouses d'altitu<strong>de</strong><br />
et <strong>de</strong>s combes à neige est principalement lié<br />
à <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s communautés végétales<br />
qui s'y côtoient, et donc <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore qui les<br />
compose. Cette flore très diversifiée comporte<br />
quelques espèces rares (comme <strong>la</strong> gentiane<br />
utriculeuse) et présente surtout <strong>de</strong> nombreuses<br />
espèces “symboliques” <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
montagne aux yeux <strong>de</strong>s touristes (gentianes<br />
bleues, e<strong>de</strong>lweiss, etc.).<br />
PNV - Joël B<strong>la</strong>nchemain<br />
Gentiane utriculeuse<br />
Cette diversité végétale est également<br />
fondamentale pour donner son goût et sa<br />
personnalité au Beaufort d'alpage.<br />
L'enracinement <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes joue un rôle<br />
essentiel <strong>de</strong> stabilisation <strong>de</strong>s sols en terrains<br />
pentus et acci<strong>de</strong>ntés, très fréquents aux<br />
étages subalpin et alpin et contribue ainsi à<br />
limiter l'érosion.<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
À partir <strong>de</strong>s années 1960, on a assisté, à<br />
l'échelle <strong>de</strong>s Alpes, à une régression pastorale<br />
générale qui s'est traduite par l'abandon <strong>de</strong><br />
nombreux alpages. En Vanoise, en<br />
revanche, <strong>la</strong> vie pastorale s'est mieux<br />
maintenue, grâce notamment à <strong>la</strong><br />
dynamique “AOC Beaufort”, ainsi qu'à <strong>la</strong><br />
possibilité <strong>de</strong> pluriactivité en stations <strong>de</strong><br />
ski, entraînant le maintien d'actifs agricoles<br />
sur ces territoires.<br />
Atteignant 50 en 1860, le nombre d'alpagistes<br />
n'était plus que <strong>de</strong> 12 en 1940, pour se<br />
stabiliser à <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>puis quelques années.<br />
Aujourd'hui, <strong>la</strong> fréquentation <strong>de</strong>s alpages<br />
se limite à un troupeau bovin d'une quinzaine<br />
<strong>de</strong> vaches al<strong>la</strong>itantes inalpées avec autant<br />
<strong>de</strong> génisses futures <strong>la</strong>itières (contre 255 bovins<br />
en 1860) et un troupeau ovin d'environ 1 500<br />
brebis et agneaux, dont 1 200 animaux<br />
transhumants.<br />
Contrairement aux pelouses situées à l'étage<br />
alpin, pour lesquelles <strong>la</strong> dynamique<br />
<strong>naturel</strong>le <strong>de</strong> colonisation par les espèces<br />
ligneuses est quasiment nulle, celles<br />
présentes sous <strong>la</strong> limite supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
forêt, à l'étage subalpin, n'existent et ne se<br />
maintiennent dans un état herbacé que<br />
grâce à <strong>de</strong>s activités pastorales. À ces<br />
altitu<strong>de</strong>s, l'abandon du pâturage engendre<br />
<strong>la</strong> fermeture* du milieu et son évolution<br />
progressive vers <strong>la</strong> <strong>la</strong>n<strong>de</strong> puis <strong>la</strong> forêt.<br />
Ces pelouses représentent un capital, un<br />
patrimoine pastoral, durement entretenu<br />
pendant <strong>de</strong>s générations et qui, en l'absence<br />
<strong>de</strong> gestion adéquate, pourrait aujourd'hui<br />
se déprécier, voire disparaître définitivement.<br />
Ainsi, l'extension du nard rai<strong>de</strong> diminue<br />
l'intérêt pastoral d'un secteur d'alpage.<br />
Certains produits, utilisés comme vermifuges,<br />
contiennent <strong>de</strong>s substances rémanentes, à<br />
<strong>la</strong>rge spectre d'action*. Ils entraînent <strong>la</strong><br />
disparition <strong>de</strong>s insectes coprophages, voire<br />
<strong>de</strong>s annéli<strong>de</strong>s, ce qui peut poser <strong>de</strong>s problèmes<br />
<strong>de</strong> décomposition <strong>de</strong>s bouses et crottins en<br />
milieu <strong>naturel</strong>. Ingérés par les oiseaux, ces<br />
insectes et vers contaminés peuvent<br />
provoquer leur empoisonnement.<br />
Le nivellement <strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong> ski détruit le<br />
micro-relief et <strong>la</strong> végétation elle-même. Or,<br />
98 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
en altitu<strong>de</strong>, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> superficialité du<br />
sol, <strong>de</strong> <strong>la</strong> faible dynamique <strong>naturel</strong>le <strong>de</strong>s<br />
espèces <strong>de</strong>s pelouses d'altitu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
courte pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> végétation, <strong>la</strong> reconstitution<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> pelouse “<strong>naturel</strong>le” est très lente. Il<br />
faudra plusieurs dizaines d'années pour<br />
retrouver le cortège floristique d'origine.<br />
Quant à <strong>la</strong> valeur paysagère, l'aspect<br />
uniforme <strong>de</strong>s pistes remaniées ne correspond<br />
pas au caractère <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> ces espaces<br />
montagnards d'altitu<strong>de</strong>, même après une<br />
revégétalisation aujourd'hui maîtrisée.<br />
La fréquentation <strong>de</strong>s alpages par le loup a<br />
été confirmée en 2002 suite à une attaque<br />
du troupeau d'ovins sur les hauteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Norma. La présence <strong>de</strong> ce grand prédateur<br />
à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget est désormais à intégrer<br />
dans <strong>la</strong> gestion du troupeau et sera susceptible<br />
d'en modifier <strong>la</strong> conduite.<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
La réalisation <strong>de</strong> diagnostics pastoraux <strong>de</strong>s<br />
alpages du Bourget et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Norma (leurs<br />
ressources pastorales, leur état et les enjeux<br />
écologiques) doit permettre <strong>de</strong> proposer<br />
<strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> gestion pastorale adaptées<br />
à chaque type d'alpage <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune et<br />
conciliant les besoins <strong>de</strong> l'exploitation<br />
pastorale actuelle et le maintien <strong>de</strong> leur<br />
valeur pastorale et écologique.<br />
Concernant le traitement sanitaire du<br />
bétail, l'emploi <strong>de</strong>s substances i<strong>de</strong>ntifiées<br />
comme les moins pénalisantes pour <strong>la</strong><br />
faune et l'environnement, surtout en<br />
alpage, est recommandé, afin d'éviter<br />
l'apparition <strong>de</strong> formes résistantes <strong>de</strong>s parasites,<br />
<strong>la</strong> non-biodégradabilité <strong>de</strong>s déjections<br />
animales et l'empoisonnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne<br />
alimentaire, <strong>de</strong>s oiseaux insectivores en<br />
particulier.<br />
Le maintien d'un espace <strong>de</strong> découverte<br />
intact très apprécié <strong>de</strong>s estivants assurera<br />
l'avenir d'une activité touristique vitale<br />
pour l'économie <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune. De ce<br />
fait, tout projet d'aménagement doit<br />
préserver au maximum cette précieuse couverture<br />
végétale, unique en son genre, dont<br />
<strong>la</strong> cicatrisation est lente et difficile, et qui<br />
serait ainsi banalisée, même si un ré-engazonnement<br />
en atténue l'impact paysager.<br />
Contrairement aux pelouses, l'intérêt pastoral<br />
<strong>de</strong>s combes à neige est très faible du fait <strong>de</strong><br />
leur productivité très réduite et <strong>de</strong> l'absence<br />
<strong>de</strong>s graminées. C'est pourquoi, comme<br />
pour les éboulis, l'éloignement <strong>de</strong>s troupeaux<br />
ovins <strong>de</strong>s combes à neige, quand c'est<br />
possible, éviterait <strong>de</strong> fragiliser davantage<br />
<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes déjà soumises à <strong>de</strong>s contraintes<br />
écologiques extrêmes.<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Fiche-milieu n°7<br />
Fiche-milieu n°7<br />
Pelouses au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> station <strong>de</strong> <strong>la</strong> Norma<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 99
Fiche-milieu n°8<br />
Les éboulis et les moraines<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Moraine avec en arrière p<strong>la</strong>n, <strong>la</strong> pointe <strong>de</strong> l’Échelle et les pointes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie<br />
Les éboulis et moraines se définissent<br />
comme <strong>de</strong>s zones d'accumu<strong>la</strong>tion d'éléments<br />
rocheux plus ou moins grossiers. Ce sont<br />
<strong>de</strong>s milieux minéraux et généralement<br />
dépourvus <strong>de</strong> sol. Cette contrainte<br />
biologique, couplée à <strong>la</strong> mobilité <strong>de</strong>s<br />
fragments qui composent ces milieux, est<br />
peu favorable à l'instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation.<br />
Ils représentent une surface importante à<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget.<br />
Dans le cas <strong>de</strong>s éboulis, l'érosion <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
roche-mère sous l'action <strong>de</strong> l'alternance<br />
gel-dégel, <strong>la</strong> pente et les précipitations<br />
entraînent le dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s matériaux.<br />
Les principaux types d'éboulis se distinguent<br />
par <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> roche qui les<br />
compose, <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s éléments, <strong>la</strong> stabilité<br />
ou l'instabilité <strong>de</strong> l'ensemble.<br />
Dans le cas d'éboulis actifs, l'apport régulier<br />
<strong>de</strong> matériaux empêche l'évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
végétation et l'instal<strong>la</strong>tion d'un couvert<br />
végétal permanent, et sélectionne l'instal<strong>la</strong>tion<br />
<strong>de</strong> certaines p<strong>la</strong>ntes.<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Éboulis sous le Rateau d’Aussois<br />
Les moraines sont constituées <strong>de</strong> matériaux<br />
arrachés, transportés et déposés par les<br />
g<strong>la</strong>ciers. Elles bénéficient d'une certaine<br />
100 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Fiche-milieu n°8<br />
Fiche-milieu n°8<br />
humidité lorsqu'elles sont proches <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers<br />
mais, du fait du gel, celle-ci n'est pas toujours<br />
disponible pour les p<strong>la</strong>ntes. Sur le territoire<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> commune, les moraines se situent<br />
sous les pointes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie et dans <strong>la</strong><br />
combe sud du Rateau d'Aussois par exemple.<br />
Dans un cas comme dans l'autre, seuls les<br />
végétaux pionniers spécifiquement adaptés<br />
à <strong>la</strong> mobilité <strong>de</strong> leur support vont être<br />
capables <strong>de</strong> s'imp<strong>la</strong>nter ; ils seront, soit<br />
“migrateurs”, comme <strong>la</strong> linaire <strong>de</strong>s Alpes<br />
et se dép<strong>la</strong>çant avec les matériaux, soit<br />
“recouvreurs” (telle <strong>la</strong> benoîte rampante)<br />
et à même <strong>de</strong> stabiliser les cailloux.<br />
La nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> roche-mère (aci<strong>de</strong> ou calcaire)<br />
conditionne aussi les espèces présentes. À<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, on rencontre à <strong>la</strong> fois<br />
<strong>de</strong>s éboulis aci<strong>de</strong>s (siliceux) et <strong>de</strong>s éboulis<br />
calcaires.<br />
Les éboulis aci<strong>de</strong>s sont essentiellement<br />
localisés sur le versant du Bourget (dans le<br />
vallon <strong>de</strong> <strong>la</strong> Masse par exemple), alors que<br />
les éboulis calcaires, dominants en ubac<br />
(sous <strong>la</strong> Norma par exemple), sont aussi<br />
localement présents sur le versant opposé<br />
(sous Tête Noire).<br />
La colonisation végétale peut faire évoluer<br />
ces milieux, essentiellement minéraux, vers<br />
d'autres milieux végétalisés (pelouses, <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s).<br />
Il existe tous les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transition entre<br />
l'éboulis brut et <strong>la</strong> pelouse sur ancien<br />
éboulis, ou ancienne moraine. La fonte <strong>de</strong>s<br />
g<strong>la</strong>ciers <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget et leur<br />
quasi-absence actuelle sur ce territoire<br />
expliquent que les moraines qu'on y trouve<br />
sont anciennes et couvertes <strong>de</strong> végétation.<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 101
Fiche-milieu n°8<br />
Flore<br />
Les éboulis et moraines, milieux<br />
écologiquement très contraignants, déterminent<br />
une flore originale.<br />
La végétation <strong>de</strong>s éboulis instables est<br />
essentiellement caractérisée par <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes<br />
herbacées à feuil<strong>la</strong>ge réduit. En revanche,<br />
dès que les éboulis ten<strong>de</strong>nt vers une stabilisation<br />
et une moindre sécheresse, en bas<br />
<strong>de</strong> pente, <strong>la</strong> végétation se fait plus luxuriante,<br />
avec <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes <strong>de</strong> plus haute taille et à<br />
feuil<strong>la</strong>ge plus <strong>la</strong>rge.<br />
La benoîte rampante est une p<strong>la</strong>nte caractéristique<br />
et fréquente <strong>de</strong>s moraines et<br />
éboulis siliceux actifs tels que ceux sous<br />
l'aiguille Doran. Elle a <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité<br />
d'émettre <strong>de</strong> longs stolons rougeâtres pouvant<br />
atteindre 1 m <strong>de</strong> long. Ces pousses flexibles<br />
lui permettent notamment <strong>de</strong> maintenir<br />
son substrat tout en colonisant <strong>de</strong> nouveau<br />
espaces. Ses graines sont munies d'une<br />
aigrette soyeuse qui facilite <strong>la</strong> dissémination<br />
<strong>de</strong>s fruits par le vent, ba<strong>la</strong>yant fréquemment<br />
les éboulis.<br />
PNV - Christian Ba<strong>la</strong>is<br />
Bourget. Cette espèce, endémique* <strong>de</strong>s<br />
Alpes et présente en France dans les six<br />
départements alpins, forme <strong>de</strong>s petits<br />
coussinets p<strong>la</strong>ts et <strong>de</strong>nses portant <strong>de</strong>s fleurs<br />
roses.<br />
De petite taille également, l'achillée naine<br />
fréquente les moraines et éboulis assez fins<br />
dans les régions siliceuses, tels que ceux du<br />
Ravin Noir. À feuilles velues <strong>la</strong>ineuses, elle<br />
a <strong>de</strong>s propriétés aromatiques proches <strong>de</strong><br />
celles <strong>de</strong>s génépis. Elle entre dans <strong>la</strong><br />
composition du thé suisse.<br />
Présente jusqu'à l'étage nival le plus souvent<br />
sur substrat aci<strong>de</strong>, <strong>la</strong> renoncule <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers<br />
affectionne les éboulis fins et humi<strong>de</strong>s (au<br />
col <strong>de</strong> <strong>la</strong> Masse par exemple), généralement à<br />
proximité <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ques <strong>de</strong> neige fondante.<br />
Renoncule <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers<br />
La campanule du mont Cenis, une p<strong>la</strong>nte<br />
naine <strong>de</strong> 1 à 5 cm <strong>de</strong> haut à corolle bleu<br />
mauve en étoile, se développe sur les<br />
éboulis et moraines calcaires <strong>de</strong> l'étage<br />
alpin. C'est une espèce ouest-alpine peu<br />
fréquente qui pousse par exemple dans les<br />
moraines <strong>de</strong>s pointes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie.<br />
PNV - Christian Ba<strong>la</strong>is<br />
Benoîte rampante<br />
P<strong>la</strong>nte protégée <strong>de</strong> l'étage alpin, l'androsace<br />
alpine est une habituée <strong>de</strong>s pierriers siliceux<br />
très fins (sous le col <strong>de</strong> <strong>la</strong> Masse),<br />
jusqu'à 2 900 m d'altitu<strong>de</strong> à Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
PNV - Ludovic Imberdis<br />
Campanule du mont Cenis<br />
102 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Contrairement aux p<strong>la</strong>ntes petites ou<br />
naines citées précé<strong>de</strong>mment, le doronic à<br />
gran<strong>de</strong>s fleurs fait figure <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nte<br />
exubérante. Typique et fréquente dans les<br />
éboulis calcaires à gros blocs, elle étale ses<br />
fleurs, <strong>de</strong> gros capitules jaunes, entre juillet<br />
et août. Ses feuilles alternes permettent <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> différencier <strong>de</strong> l'arnica. Elle pousse sous<br />
Tête Noire<br />
La gentiane <strong>de</strong> Schleicher s'établit principalement<br />
dans les éboulis ou les moraines.<br />
D'une hauteur maximale <strong>de</strong> 10 cm, cette<br />
gentiane peu fréquente offre au regard, <strong>la</strong><br />
couleur bleu azur <strong>de</strong> ses corolles. Jusqu'à<br />
aujourd'hui, elle n'est connue à Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget que dans une station voisine du<br />
col du Ravin Noir.<br />
Faune<br />
Les éboulis <strong>de</strong> gros blocs entrecoupés <strong>de</strong><br />
végétation constituent un gîte diurne <strong>de</strong><br />
choix pour le lièvre variable qui y trouve<br />
<strong>de</strong>s caches contre les prédateurs (l'aigle<br />
royal et le renard). Comme c'est le cas pour<br />
le <strong>la</strong>gopè<strong>de</strong> alpin ou perdrix b<strong>la</strong>nche, qui<br />
fréquente aussi ce type <strong>de</strong> milieux, sa robe<br />
change <strong>de</strong> couleur au fil <strong>de</strong>s saisons :<br />
b<strong>la</strong>nche comme neige en hiver, sa livrée<br />
<strong>de</strong>vient fauve à brune en été, en passant<br />
par un pe<strong>la</strong>ge bigarré au printemps et à<br />
l'automne. À <strong>la</strong> nuit tombée, ce lièvre<br />
<strong>de</strong>scend dans les <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s et <strong>la</strong> partie<br />
supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt, afin <strong>de</strong> se nourrir,<br />
notamment d'écorces <strong>de</strong> saules. Quant à<br />
l'hermine, dont <strong>la</strong> couleur du pe<strong>la</strong>ge<br />
change également au cours <strong>de</strong>s saisons, par<br />
mimétisme, elle peut être observée dans les<br />
éboulis. Ce petit carnivore, qui se nourrit<br />
principalement <strong>de</strong> campagnols, occupe<br />
plusieurs types <strong>de</strong> milieux dès lors qu'ils lui<br />
offrent les proies et l'abri dont elle dépend<br />
pour <strong>la</strong> chasse, le repos et <strong>la</strong> reproduction.<br />
PNV - Damien Hémeray<br />
Fiche-milieu n°8<br />
Fiche-milieu n°8<br />
Gentiane <strong>de</strong> Schleicher<br />
P<strong>la</strong>nte naine poussant sous forme <strong>de</strong><br />
coussinet, <strong>la</strong> saxifrage fausse mousse<br />
affectionne les éboulis et rocailles aux<br />
endroits frais et longuement enneigés.<br />
Cette espèce végétale protégée <strong>de</strong> haute<br />
montagne est une endémique* rare,<br />
présente en France uniquement en Savoie,<br />
Haute-Savoie et Hautes-Alpes.<br />
C'est dans les éboulis que poussent les trois<br />
espèces <strong>de</strong> génépi : génépi vrai, génépi<br />
jaune et génépi <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers (lire <strong>la</strong> ficheespèce<br />
n°6). Aucun n'est strictement lié à<br />
une nature <strong>de</strong> roche (aci<strong>de</strong>/basique).<br />
PNV - Ludovic Imberdis<br />
PNV - Ludovic Imberdis<br />
Lièvre variable<br />
Hermine<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 103
Fiche-milieu n°8<br />
PNV - Nathalie Tissont<br />
Oiseau alpestre par excellence, l'accenteur<br />
alpin évolue dans l'univers acci<strong>de</strong>nté<br />
qu'offrent les éboulis et les chaos <strong>de</strong> gros<br />
blocs. Afin <strong>de</strong> trouver sa pitance, insectes<br />
et graines, il fréquente également les fragments<br />
<strong>de</strong> pelouses rases qui apparaissent<br />
entre les rochers. C'est un oiseau coloré et<br />
peu farouche. Dérangé, il préfère souvent<br />
se glisser vers quelques blocs plus loin<br />
plutôt que <strong>de</strong> prendre son envol.<br />
Accenteur alpin<br />
Plus craintif, le merle <strong>de</strong> roche fréquente<br />
les mêmes milieux lorsqu'ils sont bien<br />
exposés (comme à l'aiguille Doran). Cet<br />
oiseau migrateur est présent <strong>de</strong> fin avril à<br />
mi-septembre. Le plumage du mâle est<br />
f<strong>la</strong>mboyant (tête et gorge bleu ardoisé,<br />
poitrine et ventre orangé roux). Les blocs<br />
lui servent <strong>de</strong> poste d'affût et <strong>de</strong> chant,<br />
ainsi que <strong>de</strong> site <strong>de</strong> nidification.<br />
Le campagnol <strong>de</strong>s neiges est un hôte <strong>de</strong>s<br />
moraines et éboulis stables, ainsi que tout<br />
milieu riche en anfractuosités où il aménage<br />
ses galeries, ce qui explique sa présence<br />
dans les vieux chalets d'alpage. Espèce <strong>de</strong><br />
l'étage alpin essentiellement, il se nourrit<br />
<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes dont il dévore en hiver, sous <strong>la</strong><br />
neige, les bulbes et les racines.<br />
Le bouquetin est parfois <strong>de</strong> passage dans<br />
les éboulis et les moraines sans pour autant<br />
en faire son domaine <strong>de</strong> prédilection (lire <strong>la</strong><br />
fiche-espèce n°7).<br />
Le némusien et l'ariane, noms donnés<br />
respectivement au mâle et à <strong>la</strong> femelle <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
même espèce <strong>de</strong> papillon <strong>de</strong> jour, évoluent<br />
dans les sites rocailleux d'altitu<strong>de</strong>. Ils<br />
arborent une coloration brune avec un<br />
gros ocelle noir pupillé <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nc sur le<br />
<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s ailes.<br />
Équilibre entre l’homme<br />
et son milieu<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
Les éboulis et les moraines sont empruntés<br />
par les alpinistes pour accé<strong>de</strong>r aux g<strong>la</strong>ciers<br />
et à certaines voies d'esca<strong>la</strong><strong>de</strong>. C'est le cas<br />
<strong>de</strong> ceux situés entre le col <strong>de</strong> Chavière et<br />
l'aiguille Doran. Certaines années, dans le<br />
cadre <strong>de</strong> manœuvres, les militaires<br />
fréquentent les éboulis du Ravin Noir.<br />
Les éboulis et les moraines peuvent être<br />
également fréquentés début août par les<br />
cueilleurs <strong>de</strong> génépi.<br />
Impropres au pâturage, les éboulis et<br />
moraines ne sont traditionnellement pas<br />
exploités par les troupeaux domestiques<br />
même s'il arrive à ceux-ci <strong>de</strong> les traverser.<br />
Cependant, l'abandon progressif du gardiennage<br />
<strong>de</strong>s troupeaux ovins se traduit par une<br />
modification du comportement <strong>de</strong>s moutons<br />
qui ont tendance à monter en altitu<strong>de</strong>, en<br />
quête <strong>de</strong> fraîcheur. Ainsi, il arrive que les<br />
ovins d'Aussois fréquentent le secteur du<br />
Barbier.<br />
Par le passé et aujourd'hui encore, les<br />
éboulis fournissent les matériaux pour <strong>la</strong><br />
construction <strong>de</strong>s chalets d'alpage, comme<br />
le refuge <strong>de</strong> l'Orgère.<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
L'intérêt pastoral <strong>de</strong> ces éboulis et<br />
moraines est faible voire nul, compte-tenu<br />
du faible développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation et<br />
<strong>de</strong> l'absence <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes fourragères.<br />
Ils sont par contre bien utilisés par le<br />
bouquetin <strong>de</strong>s Alpes et le lièvre variable<br />
104 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
qui en apprécient les quelques p<strong>la</strong>ntes<br />
présentes, et pour lesquels ils constituent<br />
<strong>de</strong>s gîtes diurnes appréciés.<br />
Ces milieux présentent une forte valeur<br />
floristique. Ils accueillent un cortège d'espèces<br />
spécialisées absentes <strong>de</strong>s autres types<br />
<strong>de</strong> milieux dont plusieurs p<strong>la</strong>ntes rares<br />
et/ou protégées. Ils contribuent ainsi <strong>de</strong><br />
manière importante à <strong>la</strong> richesse floristique<br />
globale (en nombre d'espèces) <strong>de</strong><br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget.<br />
De plus, l'action fixatrice <strong>de</strong>s végétaux<br />
pionniers favorise <strong>la</strong> colonisation par <strong>la</strong><br />
végétation d'un milieu originellement<br />
presque entièrement minéral.<br />
Localisés au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin, les<br />
éboulis <strong>de</strong> gabbro (roche sombre issue du<br />
volcanisme) ont servi à construire le mur<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> route <strong>national</strong>e 6 <strong>de</strong>puis Vil<strong>la</strong>rodin<br />
jusqu'à <strong>la</strong> Redoute Marie-Thérèse. Ces<br />
éboulis constituent une curiosité<br />
géologique et présentent un intérêt certain<br />
du fait <strong>de</strong> leur rareté au sein <strong>de</strong> l'espace-<strong>Parc</strong>.<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
L'instabilité du milieu, <strong>la</strong> forte spécialisation<br />
<strong>de</strong>s espèces, le petit nombre d'individus<br />
présents et leur faible dynamique <strong>de</strong><br />
croissance sont les causes principales <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
fragilité <strong>de</strong>s écosystèmes <strong>de</strong>s éboulis et <strong>de</strong>s<br />
moraines.<br />
La fréquentation régulière <strong>de</strong>s éboulis par<br />
les troupeaux ovins peut compromettre le<br />
maintien d'une flore fragile et d'une couverture<br />
végétale en cours d'instal<strong>la</strong>tion, sans<br />
que ce<strong>la</strong> présente un quelconque intérêt<br />
pastoral. Ce<strong>la</strong> peut poser également <strong>de</strong>s<br />
problèmes sanitaires du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohabitation<br />
avec les ongulés sauvages qui y trouvent<br />
refuge, notamment par suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> transmission<br />
réciproque <strong>de</strong> certaines pathologies.<br />
Aujourd'hui, comme il n'existe presque<br />
plus <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ciers à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, <strong>la</strong><br />
surface <strong>de</strong>s moraines ne peut plus s'accroître<br />
à l'échelle <strong>de</strong> temps humaine.<br />
CPNS - Virginie Bourgoin<br />
Fiche-milieu n°8<br />
Fiche-milieu n°8<br />
Éboulis végétalisés par <strong>de</strong>s rhodo<strong>de</strong>ndrons<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 105
Fiche-milieu n°8<br />
Fiche-milieu n°8<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Un balisage discret <strong>de</strong>s passages fréquentés<br />
par les randonneurs <strong>de</strong>vrait permettre <strong>de</strong><br />
circonscrire les zones fréquentées dans ces<br />
milieux fragiles.<br />
Une conduite <strong>de</strong>s troupeaux ovins en<br />
alpage, visant à les écarter <strong>de</strong>s éboulis et<br />
moraines <strong>de</strong> très faible intérêt pastoral,<br />
assurerait <strong>la</strong> tranquillité <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune<br />
sauvage et éviterait <strong>de</strong> fragiliser davantage<br />
<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes déjà soumises à <strong>de</strong>s contraintes<br />
écologiques extrêmes. Ce<strong>la</strong> diminuerait les<br />
risques <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> pathologies<br />
entres herbivores sauvages et domestiques.<br />
Ce serait également bénéfique pour les<br />
performances <strong>de</strong>s troupeaux ovins qui<br />
dépensent beaucoup d'énergie à parcourir<br />
ces milieux ingrats et peu nourrissants.<br />
106 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Les rochers et les fa<strong>la</strong>ises<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Fiche-milieu n°9<br />
Fiche-milieu n°9<br />
Vue sur l’aiguille Doran <strong>de</strong> profil (au 1 er p<strong>la</strong>n) et le g<strong>la</strong>cier <strong>de</strong> Chavière<br />
Les rochers et fa<strong>la</strong>ises sont <strong>de</strong>s milieux<br />
minéraux dont <strong>la</strong> pente forte, voire verticale,<br />
empêche le dépôt ne serait-ce que d'une<br />
fine pellicule <strong>de</strong> terre. Les fissures et autres<br />
anfractuosités constituent l'unique support<br />
pour l'instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes. Seuls les<br />
mousses et les lichens sont capables <strong>de</strong> se<br />
développer à même <strong>la</strong> roche.<br />
Des adaptations particulières sont nécessaires<br />
aux animaux et p<strong>la</strong>ntes pour survivre dans<br />
les conditions climatiques contrastées, <strong>de</strong><br />
type continental, <strong>de</strong>s étages alpin et nival :<br />
l'absence <strong>de</strong> couverture neigeuse en hiver<br />
expose les surfaces à <strong>de</strong>s températures très<br />
basses, dont l'effet est amplifié par <strong>de</strong>s<br />
vents froids. En revanche, les fa<strong>la</strong>ises<br />
ensoleillées peuvent s'échauffer très fortement<br />
en été. Au cours d'une même journée, ces<br />
milieux subissent <strong>de</strong> fortes variations<br />
thermiques entre le jour et <strong>la</strong> nuit.<br />
Dans <strong>la</strong> forêt, les rochers beaucoup plus<br />
humi<strong>de</strong>s sont généralement recouverts <strong>de</strong><br />
mousses. Les conditions sont moins<br />
extrêmes et <strong>la</strong> végétation bénéficie <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
protection <strong>de</strong>s arbres qui atténuent <strong>la</strong><br />
rigueur du climat.<br />
Même s'ils paraissent hostiles à toute<br />
forme <strong>de</strong> vie, les rochers et les fa<strong>la</strong>ises<br />
constituent l'habitat <strong>de</strong> prédilection pour<br />
les animaux et les p<strong>la</strong>ntes ayant développé<br />
certaines adaptations. Ils offrent un refuge<br />
efficace contre les prédateurs aux animaux<br />
capables <strong>de</strong> grimper (tel le bouquetin), les<br />
oiseaux y nichent, <strong>de</strong>s chauves-souris s'y<br />
abritent <strong>la</strong> nuit dans les fissures. En outre,<br />
<strong>la</strong> ru<strong>de</strong>sse <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie, en sélectionnant<br />
un petit nombre d'espèces aptes à<br />
survivre, limite <strong>la</strong> concurrence végétale.<br />
En l'absence <strong>de</strong> sol susceptible d'atténuer<br />
les effets directs <strong>de</strong> <strong>la</strong> roche-mère, <strong>la</strong> nature<br />
siliceuse ou calcaire <strong>de</strong> celle-ci constitue un<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 107
Fiche-milieu n°9<br />
Fiche-milieu n°9<br />
facteur écologique déterminant pour les<br />
espèces qu'elle supporte.<br />
À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, les groupements<br />
végétaux <strong>de</strong>s substrats siliceux sont<br />
dominants au <strong>de</strong>ssus du vallon <strong>de</strong> l'Orgère<br />
(aiguille Doran, pointes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie).<br />
Quant aux rochers calcaires, ils sont<br />
principalement en rive gauche <strong>de</strong> l'Arc,<br />
mais également sur une partie du versant<br />
d'adret (rocher <strong>de</strong>s Amoureux, Chata<strong>la</strong>mia).<br />
oscille entre un dixième <strong>de</strong> millimètre et<br />
dix millimètres par an. Cette lente croissance<br />
peut servir d'indicateur pour dater le recul<br />
<strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers. Cette espèce est caractéristique<br />
<strong>de</strong>s parois siliceuses.<br />
Lichens et champignons<br />
Les lichens et les mousses font partie <strong>de</strong>s<br />
premiers organismes à s'installer sur <strong>la</strong><br />
roche nue.<br />
Sur ces milieux hostiles à <strong>la</strong> vie végétale, <strong>la</strong><br />
croissance <strong>de</strong> certains lichens, tel le rhizocarpe<br />
géographique abondant sur rochers siliceux,<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Rhizocarpe géographique<br />
108 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Flore<br />
Les p<strong>la</strong>ntes <strong>de</strong>s rochers et fa<strong>la</strong>ises ont<br />
développé <strong>de</strong> nombreuses adaptations :<br />
forme en coussinet pour résister au vent et<br />
conserver eau et chaleur ou port en rosette<br />
<strong>de</strong> feuilles appliquées au sol, multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
radicelles ou longue racine en pivot pour<br />
puiser l'eau, tiges souples pour résister à <strong>la</strong><br />
chute <strong>de</strong>s pierres, feuilles moins nombreuses<br />
et coriaces pour supporter <strong>la</strong> sécheresse,<br />
p<strong>la</strong>ntes souvent velues pour lutter contre <strong>la</strong><br />
déshydratation.<br />
Particulièrement bien adaptée aux conditions<br />
qui règnent à haute altitu<strong>de</strong>, l'androsace<br />
pubescente est une espèce très localisée <strong>de</strong>s<br />
rochers calcaires ensoleillés. Protégée par<br />
<strong>la</strong> loi française, elle n'est connue aujourd'hui<br />
à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget que dans une station<br />
(sous Grand Roc).<br />
Rare au niveau mondial mais re<strong>la</strong>tivement<br />
bien représentée en Vanoise, <strong>la</strong> saxifrage<br />
fausse diapensie est une espèce protégée<br />
qui fleurit sur les rochers calcaires <strong>de</strong>s<br />
crêtes <strong>de</strong> l'Estive.<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Éritriche nain<br />
La primevère du Piémont est une espèce<br />
<strong>de</strong>s rochers siliceux, présente en France<br />
uniquement en Savoie, dans les Hautes-<br />
Alpes et les Alpes-<strong>de</strong>-Haute-Provence.<br />
C'est une p<strong>la</strong>nte protégée rare en France,<br />
mais encore bien représentée en Haute<br />
Maurienne et en Haute Tarentaise. À<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, on peut l'observer sur<br />
les rochers près du Barbier.<br />
Fiche-milieu n°9<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Saxifrage fausse diapensie<br />
À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, l'éritriche nain, baptisé<br />
roi <strong>de</strong>s Alpes, fleurit en juillet-août sur les<br />
rochers siliceux jusqu'à près <strong>de</strong> 3 000 m<br />
d'altitu<strong>de</strong>. Il est présent notamment sous le<br />
col <strong>de</strong> <strong>la</strong> Masse. De petite taille, entre 2 et<br />
5 cm <strong>de</strong> haut, ce coussinet se recouvre <strong>de</strong><br />
nombreuses fleurs bleu azur.<br />
PNV - Christian Ba<strong>la</strong>is<br />
Primevère du Piémont<br />
Petite p<strong>la</strong>nte assez répandue en Vanoise, <strong>la</strong><br />
primevère hérissée pousse couramment sur<br />
les parois siliceuses <strong>de</strong> l'étage alpin. Sa<br />
taille et sa corolle rose vio<strong>la</strong>cé à gorge<br />
b<strong>la</strong>nche non farineuse <strong>la</strong> distinguent <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
primevère à <strong>la</strong>rges feuilles qui fréquente les<br />
mêmes substrats (vers les pointes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Partie). Cette <strong>de</strong>rnière, plus gran<strong>de</strong>, a <strong>de</strong>s<br />
fleurs <strong>de</strong> couleur pourpre violet, à gorge<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 109
Fiche-milieu n°9<br />
Fiche-milieu n°9<br />
unie, un peu farineuse. Ses feuilles sont<br />
aussi plus longues et molles.<br />
Poussant dans les fissures <strong>de</strong>s rochers tant<br />
aci<strong>de</strong>s que calcaires, le polystic en <strong>la</strong>nce est<br />
une fougère assez gran<strong>de</strong> (jusqu'à 50 cm),<br />
dont les fron<strong>de</strong>s dressées et coriaces,<br />
groupées en touffes, persistent l'hiver. Il<br />
tient son nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme en <strong>la</strong>me <strong>de</strong> faux<br />
<strong>de</strong>s divisions <strong>de</strong> ses fron<strong>de</strong>s. Assez commune<br />
dans les Alpes, cette espèce arctico-alpine*<br />
est une pionnière <strong>de</strong> sols rocheux.<br />
Faune<br />
Les adaptations <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune aux milieux <strong>de</strong><br />
fa<strong>la</strong>ises ont trait aux dép<strong>la</strong>cements :<br />
insectes aux ailes plus courtes pour ne pas<br />
se <strong>la</strong>isser emporter par le vent, sabots <strong>de</strong>s<br />
bouquetins adaptés aux dép<strong>la</strong>cements sur<br />
les rochers, qui en épousent <strong>la</strong> forme et<br />
donnent <strong>de</strong> l'adhérence, utilisation <strong>de</strong>s<br />
courants ascendants par les oiseaux<br />
rupestres (aux ailes plus <strong>la</strong>rges) tels que les<br />
rapaces ou le tichodrome échelette. On<br />
notera aussi l'adaptation à <strong>la</strong> ru<strong>de</strong>sse du<br />
climat : couleur sombre <strong>de</strong>s lézards <strong>de</strong>s<br />
murailles pour absorber <strong>la</strong> chaleur.<br />
en 1963). Il fréquente les parois rocheuses<br />
à différents moments <strong>de</strong> l'année : en été, à<br />
haute altitu<strong>de</strong>, où il recherche les endroits<br />
frais et <strong>la</strong> tranquillité, en hiver sur les crêtes<br />
déneigées par le vent puis dans <strong>de</strong>s fa<strong>la</strong>ises<br />
exposées au sud et enfin, en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
mise bas, lorsque les femelles s'isolent sur<br />
<strong>de</strong> petites vires.<br />
L'hiron<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> rochers niche en petites<br />
colonies dans les fa<strong>la</strong>ises <strong>de</strong> l'aiguille<br />
Doran, <strong>de</strong> préférence au soleil et à l'abri du<br />
vent et <strong>de</strong> <strong>la</strong> pluie. Elle se nourrit <strong>de</strong> petits<br />
insectes happés au vol, près <strong>de</strong> sa fa<strong>la</strong>ise,<br />
mais aussi au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s cours d'eau et <strong>de</strong>s<br />
prairies.<br />
Les fa<strong>la</strong>ises et rochers constituent essentiellement<br />
un territoire <strong>de</strong> nidification pour<br />
les oiseaux rupicoles.<br />
Parmi les espèces nichant typiquement<br />
dans les fa<strong>la</strong>ises, le chocard à bec jaune est<br />
un oiseau facilement reconnaissable à son<br />
plumage noir et à son bec jaune.<br />
PNV - Michel Bouche<br />
Chocard à bec jaune<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
Une étagne et ses <strong>de</strong>ux cabris au Barbier<br />
Le bouquetin <strong>de</strong>s Alpes est sans doute le<br />
mammifère le plus représentatif <strong>de</strong> ces<br />
rochers et fa<strong>la</strong>ises, symbolisant le mieux <strong>la</strong><br />
Vanoise (il fut à l'origine du c<strong>la</strong>ssement<br />
d'une partie <strong>de</strong> ce massif en <strong>Parc</strong> <strong>national</strong>,<br />
Contrairement au chocard, le crave à bec<br />
rouge, n'est pas un oiseau strictement<br />
d'altitu<strong>de</strong>, même s'il dépend lui aussi <strong>de</strong>s<br />
reliefs très marqués qui lui fournissent <strong>de</strong>s<br />
zones inaccessibles pour nicher. Il affectionne<br />
surtout les fa<strong>la</strong>ises bien exposées, mais<br />
fréquente aussi les zones <strong>de</strong> végétation rase<br />
pour s'alimenter (insectes <strong>de</strong>s pelouses<br />
exploitées par le pastoralisme). C'est une<br />
espèce plus abondante en Maurienne qu'en<br />
Tarentaise.<br />
110 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Parmi les rapaces rupicoles, le faucon<br />
pèlerin a niché, au début <strong>de</strong>s années 2000,<br />
dans les fa<strong>la</strong>ises sous Chata<strong>la</strong>mia. Celui-ci<br />
chasse en vol et percute ses proies avec le<br />
bréchet, l'os p<strong>la</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> face antérieure du<br />
thorax, après avoir effectué un long piqué,<br />
qui peut atteindre 320 km/h. Le faucon<br />
crécerelle, nicheur à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
dans les fa<strong>la</strong>ises <strong>de</strong> l'aiguille Doran, se<br />
caractérise par <strong>de</strong>s phases <strong>de</strong> vol sur p<strong>la</strong>ce,<br />
face au vent et queue déployée, lesquelles lui<br />
permettent <strong>de</strong> repérer les micro-mammifères*<br />
au sol. On parle <strong>de</strong> vol du “Saint-Esprit”.<br />
Non nicheur actuellement à Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget, le gypaète barbu peut être observé<br />
survo<strong>la</strong>nt le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune, vers<br />
<strong>la</strong> combe sud du Rateau d'Aussois, en<br />
quête <strong>de</strong> nourriture. Il s'agit probablement<br />
<strong>de</strong>s adultes du couple se reproduisant à<br />
Termignon.<br />
comme aci<strong>de</strong>s, le tichodrome échelette,<br />
encore appelé papillon <strong>de</strong>s murailles du<br />
fait <strong>de</strong> son vol papillonnant, fréquente<br />
également en hiver les murs <strong>de</strong> grands<br />
édifices. Il se caractérise par un plumage<br />
gris ardoisé et un bec noir, fin et arqué,<br />
outil bien utile pour dénicher au fond <strong>de</strong>s<br />
fissures <strong>de</strong> <strong>la</strong> roche, les insectes dont il se<br />
nourrit. Ce n'est qu'en vol qu'il dévoile ses<br />
<strong>la</strong>rges ban<strong>de</strong>s a<strong>la</strong>ires rouges et les petites<br />
tâches b<strong>la</strong>nches à l'extrémité <strong>de</strong>s ailes.<br />
PNV - Joël B<strong>la</strong>nchemain<br />
Fiche-milieu n°9<br />
Fiche-milieu n°9<br />
Aigle royal<br />
Équilibre entre l’homme<br />
et son milieu<br />
PNV - Ludovic Imberdis<br />
Gypaète barbu (immature)<br />
L'aigle royal ne niche pas non plus sur <strong>la</strong><br />
commune. Trois couples reproducteurs<br />
sont présents en limite communale sur les<br />
communes d'Avrieux, d'Aussois et <strong>de</strong><br />
Modane. Pour ce rapace, plus que l'altitu<strong>de</strong>,<br />
c'est surtout <strong>la</strong> tranquillité du site qui<br />
importe pour le choix <strong>de</strong> son aire.<br />
Oiseau <strong>de</strong> parois rocheuses, calcaires<br />
Usages, intérêts économiques<br />
et représentations<br />
Il n'existe pas d'usage traditionnel associé<br />
à ces milieux. En revanche, on assiste<br />
actuellement en Savoie à un développement<br />
généralisé <strong>de</strong> nouvelles pratiques sportives,<br />
notamment en fa<strong>la</strong>ises : esca<strong>la</strong><strong>de</strong> et via<br />
ferrata. Plusieurs fa<strong>la</strong>ises <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune<br />
sont équipées : le rocher <strong>de</strong>s Amoureux et<br />
le rocher d'esca<strong>la</strong><strong>de</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin.<br />
L'aplomb <strong>de</strong>s fa<strong>la</strong>ises est également<br />
fréquenté par les parapentistes et les<br />
“volivelistes” du fait <strong>de</strong>s mouvements<br />
d'ascendance qu'elles engendrent.<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 111
PNV - Karine Moussiegt<br />
Fiche-milieu n°9<br />
Fiche-milieu n°9<br />
Rocher <strong>de</strong>s Amoureux<br />
Intérêts biologique<br />
et patrimonial du milieu<br />
L'intérêt biologique <strong>de</strong>s rochers et <strong>de</strong>s<br />
fa<strong>la</strong>ises est du même ordre que celui <strong>de</strong>s<br />
“éboulis et moraines”. Il est essentiellement<br />
dû à <strong>la</strong> présence d'espèces spécialisées qui<br />
ne peuvent pas vivre <strong>naturel</strong>lement dans<br />
d'autres milieux et dont plusieurs sont<br />
rares et remarquables : <strong>la</strong> primevère du<br />
Piémont, l'androsace pubescente.<br />
L'utilisation <strong>de</strong>s vires et <strong>de</strong>s corniches<br />
comme site <strong>de</strong> nidification par certaines<br />
espèces d'oiseaux rupicoles telles l'aigle<br />
royal ou le faucon pélerin, confère à ces<br />
fa<strong>la</strong>ises une valeur écologique supplémentaire.<br />
Les barres rocheuses exposées au sud<br />
constituent <strong>de</strong>s zones d'hivernage très<br />
appréciées <strong>de</strong>s chamois et <strong>de</strong>s bouquetins.<br />
Évolution et transformation du milieu<br />
À l'instar <strong>de</strong>s éboulis et <strong>de</strong>s moraines, c'est<br />
<strong>la</strong> discontinuité <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions végétales<br />
et leur faible dynamique qui sont à l'origine<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité <strong>de</strong> ces milieux à toute<br />
perturbation.<br />
Cependant, les risques d'impact sur <strong>la</strong> flore<br />
PNV - Stéphane Carrière<br />
Bouquetin <strong>de</strong>s Alpes<br />
<strong>de</strong> ces pratiques sportives sont a priori<br />
faibles du fait du caractère ponctuel <strong>de</strong>s<br />
équipements, surtout si l'on essaie <strong>de</strong> tenir<br />
compte, pour leur imp<strong>la</strong>ntation, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
présence éventuelle d'une flore remarquable.<br />
Toutefois les popu<strong>la</strong>tions d'espèces rares<br />
112 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
CPNS - Virginie Bourgoin<br />
Fiche-milieu n°9<br />
Rocher d’esca<strong>la</strong><strong>de</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin<br />
étant souvent localisées et en faible effectif,<br />
tout nouvel équipement peut compromettre<br />
<strong>de</strong> façon importante leurs chances <strong>de</strong> survie.<br />
En revanche, les menaces sont bien réelles<br />
pour les oiseaux rupestres (aigle royal, faucon<br />
crécerelle, tichodrome échelette, etc.), très<br />
sensibles aux dérangements pendant <strong>la</strong><br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction.<br />
La concentration toujours plus importante<br />
d'équipements en montagne et l'engouement<br />
pour <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong> sports <strong>de</strong> nature<br />
engendrent une réduction significative <strong>de</strong>s<br />
zones susceptibles <strong>de</strong> convenir à <strong>de</strong>s<br />
oiseaux rupestres vulnérables tels que le<br />
faucon pèlerin et l'aigle royal.<br />
Propositions <strong>de</strong> gestion<br />
À l'échelle communale et intercommunale,<br />
tout nouveau projet d'équipement doit<br />
permettre <strong>de</strong> concilier le développement<br />
raisonnable <strong>de</strong> ces pratiques et le maintien<br />
d'une faune et d'une flore riches.<br />
Pour ce<strong>la</strong>, <strong>la</strong> réalisation d'étu<strong>de</strong>s préa<strong>la</strong>bles<br />
et <strong>la</strong> consultation d'experts du milieu<br />
<strong>naturel</strong>, comme les gar<strong>de</strong>s-moniteurs du<br />
<strong>Parc</strong> <strong>national</strong>, paraissent indispensables,<br />
pour assurer <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong> l'intérêt<br />
naturaliste et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vulnérabilité <strong>de</strong>s sites.<br />
La commune <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget veille à<br />
limiter l'équipement <strong>de</strong> nouvelles fa<strong>la</strong>ises.<br />
À ce titre, elle a déjà refusé l'équipement <strong>de</strong><br />
voies à Chata<strong>la</strong>mia, secteur favorable à <strong>la</strong><br />
reproduction d'oiseaux rupicoles.<br />
Une surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> nidification<br />
concernées et <strong>de</strong> leur fréquentation en pério<strong>de</strong><br />
sensible peut s'avérer nécessaire, en particulier<br />
au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 2 500 m d'altitu<strong>de</strong>.<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 113
Fiches-milieux - Conclusion<br />
Conclusion<br />
L'ensemble <strong>de</strong>s neuf grands types <strong>de</strong><br />
milieux présentés dans ces fiches couvre,<br />
avec les écotones*, l'intégralité du territoire<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> commune <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget. Le<br />
choix d'une <strong>de</strong>scription, milieu par milieu,<br />
ne doit pas faire oublier que ceux-ci sont<br />
liés les uns aux autres et que <strong>la</strong> transition<br />
entre tel et tel habitat est rarement évi<strong>de</strong>nte<br />
sur le terrain. Un marais dépend <strong>de</strong> son<br />
bassin versant, une c<strong>la</strong>irière est tributaire<br />
<strong>de</strong>s herbivores forestiers, les éboulis et les<br />
moraines sont alimentés par les fa<strong>la</strong>ises et<br />
les g<strong>la</strong>ciers, etc. La subtilité <strong>de</strong> cette<br />
imbrication se reflète dans l'instabilité <strong>de</strong>s<br />
contours <strong>de</strong> cette mosaïque, elle résulte <strong>de</strong>s<br />
mécanismes d'érosion et <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique<br />
<strong>naturel</strong>le <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation. À ces facteurs<br />
<strong>naturel</strong>s s'ajoute l'effet, souvent direct, <strong>de</strong>s<br />
activités humaines.<br />
Les points abordés dans chacune <strong>de</strong>s fichesmilieux<br />
concernent souvent les milieux<br />
indépendamment les uns <strong>de</strong>s autres. Or,<br />
certains problèmes <strong>de</strong> gestion ont trait à<br />
l'équilibre entre ces milieux : un milieu<br />
évolue au détriment d'un autre sur tous les<br />
aspects (<strong>naturel</strong>, paysager, économique,<br />
etc.). Ce phénomène est à prendre en<br />
compte par les gestionnaires du territoire.<br />
La diversité <strong>de</strong>s richesses <strong>naturel</strong>les et <strong>de</strong>s<br />
milieux, participe à <strong>la</strong> protection contre les<br />
aléas climatiques. Elle génère <strong>de</strong>s<br />
ressources propres (eau, bois, fourrage,<br />
énergie, p<strong>la</strong>ntes utilitaires et ornementales,<br />
etc). Elle peut être un atout <strong>de</strong> taille pour le<br />
maintien et <strong>la</strong> diversification <strong>de</strong>s activités<br />
agricoles, touristiques et commerciales <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> commune. Elle est une source durable <strong>de</strong><br />
qualité <strong>de</strong> vie pour les habitants <strong>de</strong><br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget.<br />
Pour <strong>la</strong> commune, le maintien d'une diversité<br />
<strong>de</strong>s milieux <strong>naturel</strong>s (qui en plus augmente<br />
le panel d'espèces présentes) peut donc<br />
constituer un objectif <strong>de</strong> gestion durable <strong>de</strong><br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Pelouses d’altitu<strong>de</strong> du Barbier au lever du jour<br />
114 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Fiches-milieux - Conclusion<br />
Fiches-milieux - Conclusion<br />
Lac <strong>de</strong> <strong>la</strong> Partie<br />
son territoire. Dans le contexte socioéconomique<br />
qui est le sien, tout en conservant<br />
une vision sur le long terme, chaque<br />
commune tendra vers un équilibre optimal<br />
<strong>de</strong>s milieux. Le dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> cet équilibre<br />
étant fonction <strong>de</strong> facteurs <strong>naturel</strong>s et<br />
humains, il y a <strong>de</strong>s évolutions inéluctables<br />
et d'autres sur lesquelles il est possible<br />
d'intervenir.<br />
Dès lors que l'on considère le patrimoine<br />
<strong>naturel</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune comme un élément<br />
constitutif <strong>de</strong> son cadre <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> son<br />
économie au sens <strong>la</strong>rge, <strong>la</strong> préservation et<br />
<strong>la</strong> bonne gestion <strong>de</strong>s milieux <strong>naturel</strong>s<br />
<strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s éléments “clé” <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
gestion et <strong>de</strong> l'aménagement <strong>de</strong> son territoire.<br />
À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, tous les milieux<br />
<strong>naturel</strong>s et semi-<strong>naturel</strong>s ne font pas l'objet<br />
<strong>de</strong> menaces immédiates, directes ou indirectes<br />
et ils ne présentent pas tous les mêmes<br />
enjeux patrimoniaux.<br />
Deux cas <strong>de</strong> figure sont à prendre en<br />
compte :<br />
- le cas <strong>de</strong>s milieux rares ou vulnérables et<br />
à forte biodiversité. La préservation <strong>de</strong><br />
ces milieux doit être intégrée à tout projet<br />
<strong>de</strong> gestion ou d'aménagement.<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 115
Fiches-milieux - Conclusion<br />
- le cas <strong>de</strong>s milieux plus ou moins exploités<br />
par l'homme, dont <strong>la</strong> biodiversité pourrait<br />
être préservée grâce à une exploitation<br />
durable <strong>de</strong>s ressources agricoles et<br />
forestières.<br />
Parmi les premiers milieux, on citera les<br />
principales zones humi<strong>de</strong>s d'altitu<strong>de</strong>,<br />
certaines fa<strong>la</strong>ises et les pelouses sèches et<br />
steppiques qui hébergent <strong>de</strong>s espèces rares ;<br />
parmi les seconds, les prairies <strong>de</strong> fauche,<br />
les alpages et les habitats forestiers, dont <strong>la</strong><br />
cembraie-mélézein <strong>de</strong> l'Orgère.<br />
En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> toute <strong>de</strong>struction directe, les<br />
zones humi<strong>de</strong>s craignent une modification<br />
<strong>de</strong> leur hydrologie, l'apport <strong>de</strong> matières<br />
organiques ou minérales et une trop forte<br />
fréquentation.<br />
La présence dans les pelouses sèches et<br />
steppiques <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget d'espèces<br />
rares <strong>de</strong> faune et <strong>de</strong> flore et parfois même<br />
très rares (centaurée du Va<strong>la</strong>is, sauge<br />
d'Éthiopie) confère à ce milieu une valeur<br />
biologique inestimable. Certaines fa<strong>la</strong>ises,<br />
quant à elles, sont le refuge d'une faune<br />
sensible (rapaces). Ces milieux <strong>de</strong>vraient être<br />
préservés <strong>de</strong> tout équipement touristique et<br />
sportif permanent.<br />
Les prairies <strong>de</strong> fauche constituent un enjeu<br />
majeur pour <strong>la</strong> pérennité <strong>de</strong> l'activité agricole<br />
et touristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune : besoins<br />
fourragers, surfaces épandables, cadre<br />
paysager, faune et flore <strong>de</strong> montagne. Il est<br />
important, dans l'optique <strong>de</strong> conserver une<br />
part <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité spécifique <strong>de</strong> ces<br />
prairies, <strong>de</strong> continuer à entretenir un certain<br />
nombre d'entre elles <strong>de</strong> façon extensive.<br />
Les alpages représentent le cas remarquable<br />
d'un écosystème dont le type d'exploitation<br />
sécu<strong>la</strong>ire est à l'origine d'une gran<strong>de</strong><br />
richesse biologique et fourragère.<br />
La cessation d'activité <strong>de</strong> l'unique agriculteur<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> commune, dans un pas <strong>de</strong> temps <strong>de</strong><br />
moins <strong>de</strong> dix ans, risque <strong>de</strong> conduire à <strong>la</strong><br />
disparition <strong>de</strong> ces prairies <strong>de</strong> fauche et <strong>de</strong><br />
ces alpages, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong><br />
l'activité agricole au niveau local (souspâturage,<br />
abandon <strong>de</strong> <strong>la</strong> fauche).<br />
PNV - Sébastien Brégeon<br />
Forêt <strong>de</strong> l’Orgère<br />
116 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie
Pour <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> ces milieux <strong>naturel</strong>s et<br />
semi-<strong>naturel</strong>s, supports d'activités humaines,<br />
<strong>la</strong> commune dispose d'outils lui permettant<br />
<strong>de</strong> prendre en compte <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong>s<br />
milieux et les enjeux économiques qui s'y<br />
rapportent.<br />
Dans le cas <strong>de</strong> certaines forêts, le mitage<br />
progressif <strong>de</strong> l'espace par <strong>la</strong> création<br />
d'équipements nouveaux qui s'ajoutent à<br />
ceux déjà existants (pistes <strong>de</strong> ski, pistes<br />
forestières, lignes électriques, etc.) crée une<br />
réduction <strong>de</strong> l'espace vital <strong>de</strong> certaines<br />
espèces sensibles et parfois très rares (telles<br />
que le tétras-lyre) qui y trouvent refuge. La<br />
création <strong>de</strong> toute nouvelle piste forestière<br />
augmente inévitablement <strong>la</strong> fréquentation<br />
humaine et motorisée, qui peut <strong>de</strong>venir<br />
difficilement contrô<strong>la</strong>ble par <strong>la</strong> suite (VTT,<br />
raquettes, motos, etc.). Une trop forte pression<br />
<strong>de</strong> dérangement à une pério<strong>de</strong> sensible <strong>de</strong><br />
leur cycle <strong>de</strong> vie peut entraîner une régression<br />
voire <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> certaines popu<strong>la</strong>tions<br />
animales <strong>de</strong> tout un secteur. Une information<br />
en direction du public (skieurs, raquetteurs)<br />
sur <strong>la</strong> sensibilité <strong>de</strong>s milieux montagnards<br />
et <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune est un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
commune.<br />
À partir <strong>de</strong>s années 1950, les activités<br />
touristiques d'hiver liées à <strong>la</strong> neige se sont<br />
beaucoup développées en Vanoise.<br />
L'aménagement <strong>de</strong>s domaines skiables a eu<br />
pour conséquence une modification profon<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s milieux et du micro-relief. Cette<br />
anthropisation <strong>de</strong>s milieux favorise l'introduction<br />
d'espèces plus banales que celles<br />
du milieu d'origine, ce qui appauvrit leur<br />
intérêt floristique et faunistique. Les<br />
équipements associés à <strong>la</strong> pratique du ski<br />
alpin (téléskis, téléphériques, etc.) ont<br />
également <strong>de</strong>s conséquences importantes<br />
sur certaines espèces <strong>de</strong> faune (<strong>de</strong>struction<br />
<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces <strong>de</strong> chant du tétras-lyre pour<br />
l'instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> gares <strong>de</strong> départ ou d'arrivée,<br />
mortalité accrue liée aux impacts <strong>de</strong>s<br />
oiseaux en vol avec les câbles <strong>de</strong> téléski (et<br />
les lignes électriques). Des dispositifs <strong>de</strong><br />
visualisation <strong>de</strong>s câbles dangereux et <strong>la</strong><br />
création d'espaces <strong>de</strong> tranquillité sont <strong>de</strong>s<br />
mesures nécessaires à l'accomplissement du<br />
cycle vital <strong>de</strong> ces espèces et souvent simples<br />
à mettre en œuvre.<br />
Les mesures “collectives” prises en faveur<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt <strong>de</strong> l'Orgère vont dans ce sens. En<br />
effet, fin 2004, après cinq années d'étu<strong>de</strong>s<br />
scientifiques, les intérêts biologique et sociologique<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> cembraie <strong>de</strong> l'Orgère ont<br />
motivé <strong>la</strong> création d'un observatoire<br />
pérenne. Celui-ci permettra d'une part, <strong>de</strong><br />
suivre l'évolution à long terme <strong>de</strong> cette<br />
forêt en l'absence d'exploitation forestière<br />
et d'autre part, <strong>de</strong> valoriser son image<br />
auprès du grand public et <strong>de</strong> lui faire<br />
connaître ses caractéristiques <strong>naturel</strong>les et<br />
culturelles. L'adoption consensuelle <strong>de</strong><br />
cette mesure, entre <strong>la</strong> commune, l'Office<br />
<strong>national</strong> <strong>de</strong>s Forêts et le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Vanoise préservera les richesses <strong>naturel</strong>les<br />
remarquables <strong>de</strong> ce secteur.<br />
Fiches-milieux - Conclusion<br />
Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 117
Regard sur<br />
quelques espèces<br />
Fiches-espèces
La centaurée du Va<strong>la</strong>is<br />
Sur les onze espèces <strong>de</strong> centaurées qui poussent en Savoie, <strong>la</strong> centaurée du Va<strong>la</strong>is<br />
(Centaurea valesiaca) présente un aspect bien particulier : le sommet <strong>de</strong> sa tige est très<br />
branchu. La seule espèce susceptible <strong>de</strong> lui ressembler, <strong>la</strong> centaurée paniculée, n'est pas<br />
présente sur les territoires où <strong>la</strong> centaurée du Va<strong>la</strong>is fleurit. Autre particu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> <strong>la</strong> centaurée<br />
du Va<strong>la</strong>is : c'est une espèce bisannuelle, c'est-à-dire qu'elle effectue son cycle <strong>de</strong> végétation<br />
en <strong>de</strong>ux ans. La première année, elle é<strong>la</strong>bore une rosette <strong>de</strong> feuilles et accumule <strong>de</strong>s<br />
réserves. Elle n'apparaît sous forme <strong>de</strong> tige fleurie que <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> année <strong>de</strong> son développement.<br />
Fiche-espèce n°1<br />
inflorescence li<strong>la</strong>s à rose c<strong>la</strong>ir, <strong>de</strong> petite taille<br />
bractées involucrales imbriquées,<br />
à bord frangé brun c<strong>la</strong>ir à b<strong>la</strong>nc<br />
feuilles supérieures indivises<br />
(feuilles basales profondément découpées,<br />
à divisions linéaires)<br />
PNV - Joël b<strong>la</strong>nchemain<br />
Centaurée du Va<strong>la</strong>is<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Partie supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte<br />
Écologie<br />
La centaurée du Va<strong>la</strong>is est une espèce<br />
bisanuelle, <strong>de</strong> pleine lumière. Elle est caractéristique<br />
<strong>de</strong>s pelouses très sèches à substeppiques<br />
d'adret. La centaurée du Va<strong>la</strong>is<br />
a besoin <strong>de</strong> milieux ouverts et <strong>de</strong> terre nue<br />
pour se développer. Sous les boisements,<br />
elle tend à disparaître. À défaut <strong>de</strong> pelouses<br />
sub-steppiques, elle peut coloniser les talus<br />
<strong>de</strong> route, dès lors qu'ils sont fauchés et non<br />
traités aux herbici<strong>de</strong>s. On peut rencontrer<br />
cette centaurée sur toute l'étendue <strong>de</strong><br />
l'adret du Bourget (<strong>de</strong>puis Modane jusqu'à<br />
Avrieux), entre 1 100 et 1 500 m d'altitu<strong>de</strong>,<br />
tant dans les pelouses d'adret que sur les<br />
talus <strong>de</strong> <strong>la</strong> route départementale 215. Elle<br />
fleurit <strong>de</strong> mai à juin.<br />
Regard sur quelques espèces - 121
Fiche-espèce n°1<br />
Fiche-espèce n°1<br />
Intérêts biologiques et valeurs<br />
d'usage<br />
La centaurée du Va<strong>la</strong>is est une espèce<br />
endémique* ouest-alpine, présente uniquement<br />
en Italie dans les provinces <strong>de</strong> Turin<br />
et Cuneo, en Suisse dans le canton du<br />
Va<strong>la</strong>is et en France. En Savoie, unique<br />
département français où elle est présente,<br />
elle n'est connue qu'en Maurienne, <strong>de</strong>puis<br />
Le Chatel jusqu'à Lanslebourg-Mont-Cenis.<br />
Menaces<br />
Très localisée et toujours peu abondante,<br />
<strong>la</strong> centaurée du Va<strong>la</strong>is craint surtout<br />
<strong>la</strong> fermeture <strong>de</strong> ses milieux et les traitements<br />
chimiques. Certains aménagements<br />
détruisant ses popu<strong>la</strong>tions lui sont également<br />
très préjudiciables.<br />
Protection et propositions<br />
<strong>de</strong> gestion<br />
La centaurée du Va<strong>la</strong>is est protégée, son<br />
arrachage et sa cueillette sont interdits.<br />
Le pâturage ovin extensif <strong>de</strong>s milieux où elle<br />
pousse permet <strong>de</strong> maintenir ses biotopes<br />
ouverts. Là où les milieux se ferment, il serait<br />
opportun <strong>de</strong> restaurer les pelouses, en<br />
coupant quelques arbres et arbustes.<br />
Distribution <strong>de</strong> <strong>la</strong> centaurée du Va<strong>la</strong>is en Vanoise<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Une fois fleurie, l'espèce sèche en l'état et reste facilement i<strong>de</strong>ntifiable.<br />
• Le bleuet est une centaurée, tout comme <strong>la</strong> centaurée du Va<strong>la</strong>is.<br />
122 - Regard sur quelques espèces
Le lis martagon<br />
Appartenant à <strong>la</strong> famille botanique <strong>de</strong>s liliacées, le lis martagon (Lilium martagon) et le lis<br />
orangé (Lilium bulbiferum ssp. croceum) sont caractérisés par leur gran<strong>de</strong> taille atteignant<br />
jusqu'à 90 cm, ainsi que leurs grosses fleurs. Admirées pour leur beauté, ces <strong>de</strong>ux espèces fleurissent<br />
à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget. Toutes <strong>de</strong>ux symboliques aux yeux <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nts comme <strong>de</strong>s<br />
vacanciers, le lis martagon est plus abondant que le lis orangé.<br />
Fiche-espèce n°2<br />
Fiche-espèce n°2<br />
longue grappe <strong>de</strong> fleurs penchées<br />
fleurs roses piquetées <strong>de</strong> pourpre<br />
pièces florales recourbées<br />
feuilles allongées, <strong>la</strong>rges ; les inférieures<br />
et moyennes disposées en verticille,<br />
les supérieures alternes<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong> 60 à 90 cm <strong>de</strong> hauteur<br />
Lis martagon<br />
1 à 6 fleurs dressées<br />
à l'extrémité <strong>de</strong> <strong>la</strong> tige<br />
fleurs très gran<strong>de</strong>s,<br />
orangées, ponctuées<br />
<strong>de</strong> brun<br />
feuilles étroites<strong>la</strong>ncéolées,<br />
alternes<br />
tige anguleuse feuillée<br />
jusqu'aux fleurs<br />
PNV - Patrick Folliet<br />
PNV - Michel Delmas<br />
Détail d'une fleur <strong>de</strong> lis martagon<br />
Lis orangé<br />
Regard sur quelques espèces - 123
Fiche-espèce n°2<br />
Écologie<br />
Le lis martagon est une p<strong>la</strong>nte vivace <strong>de</strong>s<br />
étages collinéen à subalpin. C'est une<br />
espèce dite <strong>de</strong> “<strong>de</strong>mi-ombre” qui affectionne<br />
les sols assez frais, riches en éléments nutritifs.<br />
Sa <strong>la</strong>rge amplitu<strong>de</strong> écologique lui permet<br />
<strong>de</strong> pousser dans <strong>de</strong>s milieux assez variés :<br />
forêts feuillues et résineuses, prairies <strong>de</strong><br />
montagnes, mégaphorbiaies et <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s.<br />
À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, le lis martagon fleurit<br />
en juin-juillet, tant sur le versant <strong>de</strong><br />
Vil<strong>la</strong>rodin (le Mélezet, station <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Norma, <strong>la</strong> Repose, etc.) que sur celui du<br />
Bourget (vallon et forêt <strong>de</strong> l'Orgère, etc.).<br />
Intérêt écologique<br />
et valeur d’usage<br />
Le lis martagon est une espèce eurasiatique.<br />
En France, il est assez commun en montagne.<br />
En revanche, il est rare en Picardie, dans<br />
l'est, le centre et le sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> France. Il n'est<br />
pas présent ailleurs. Il pousse <strong>de</strong>puis 300<br />
jusqu'à 2 000 m d'altitu<strong>de</strong>.<br />
Menaces<br />
En Vanoise, le lis martagon est une espèce<br />
assez commune, qui ne semble pas menacée.<br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
PNV - Emmanuelle Foray<br />
Lys martagon<br />
Le lis martagon est protégé dans plusieurs<br />
régions françaises <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ine : Champagne-<br />
Ar<strong>de</strong>nnes, Auvergne, Centre, Limousin,<br />
Poitou-Charente et Corse.<br />
Dans les Hautes-Alpes, les Alpes-<strong>de</strong>-<br />
Haute-Provence et l'Isère, <strong>de</strong>s arrêtés<br />
préfectoraux limitent <strong>la</strong> cueillette du lis<br />
martagon à une poignée par personne.<br />
Ceci assure <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong> cette espèce.<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Le nom popu<strong>la</strong>ire du lis orangé est “racine d'or”, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> couleur <strong>de</strong> son bulbe<br />
jaune d'or. Cette couleur inspirait les alchimistes, qui les auraient utilisés pour<br />
transformer <strong>la</strong> matière en or.<br />
• Son bulbe jouait le rôle d'un porte-bonheur et aurait été consommé, dans certaines<br />
régions, cuit ou réduit en farine, en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> disette.<br />
124 - Regard sur quelques espèces
La pyrole intermédiaire<br />
et <strong>la</strong> pyrole verdâtre<br />
Les pyroles sont <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes généralement peu communes. Les six espèces <strong>de</strong> pyroles<br />
présentes en Vanoise, sont connues à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget : <strong>la</strong> pyrole à une fleur (Moneses<br />
uniflora), <strong>la</strong> petite pyrole (Pyro<strong>la</strong> minor), <strong>la</strong> pyrole à feuilles ron<strong>de</strong>s (Pyro<strong>la</strong> rotundifolia),<br />
<strong>la</strong> pyrole uni<strong>la</strong>térale (Orthilia secunda), <strong>la</strong> pyrole intermédiaire (Pyro<strong>la</strong> media) et <strong>la</strong> pyrole<br />
verdâtre (Pyro<strong>la</strong> chlorantha). Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières, peu fréquentes voire rares, sont protégées.<br />
Toutes <strong>de</strong>ux forestières, ces p<strong>la</strong>ntes se reconnaissent aisément à leurs petites fleurs b<strong>la</strong>nches<br />
en forme <strong>de</strong> clochettes, disposées en grappes allongées.<br />
Fiche-espèce n°3<br />
Fiche-espèce n°3<br />
fleurs peu nombreuses, penchées et disposées en<br />
grappe courte ; pétales vert-jaunâtre<br />
style genouillé dépassant <strong>de</strong> <strong>la</strong> corolle<br />
feuilles presque ron<strong>de</strong>s, en rosette basale<br />
PNV - Marie-Geneviève Bourgeois<br />
p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong> 10 à 30 cm<br />
Pyrole verdâtre<br />
style droit, plus long que <strong>la</strong> corolle<br />
fleurs plus nombreuses, penchées, pétales b<strong>la</strong>ncs<br />
feuilles ovales-arrondies, en rosette basale<br />
p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong> 10 à 25 cm<br />
Börje Wemersson<br />
Pyrole intermédiaire<br />
Écologie<br />
Les pyroles verdâtre et intermédiaire sont <strong>de</strong>s<br />
espèces herbacées vivaces. Espèces <strong>de</strong><br />
“<strong>de</strong>mi-ombre”, ces <strong>de</strong>ux pyroles poussent en<br />
forêt, <strong>de</strong> l'étage collinéen au subalpin. À<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, toutes <strong>de</strong>ux fleurissent <strong>de</strong><br />
juin à août. On rencontre <strong>la</strong> pyrole verdâtre<br />
au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin entre 1 250 et<br />
1 450 m d'altitu<strong>de</strong>) et <strong>la</strong> pyrole intermédiaire<br />
dans <strong>la</strong> forêt <strong>de</strong> l'Orgère à 2 185 m d'altitu<strong>de</strong>.<br />
Regard sur quelques espèces - 125
Fiche-espèce n°3<br />
Fiche-espèce n°3<br />
Intérêts biologiques<br />
et valeurs d’usage<br />
Ces <strong>de</strong>ux pyroles rares sont d'origine<br />
eurasiatique. Elles sont présentes sur<br />
l'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alpine, <strong>de</strong>puis<br />
l'Autriche jusqu'à <strong>la</strong> France.<br />
La pyrole verdâtre est présente dans une<br />
bonne partie <strong>de</strong> l'est français (Alsace, Jura,<br />
Alpes et sud-est), ainsi qu'en Champagne<br />
crayeuse, dans les Pyrénées, en Corse et<br />
dans les Cévennes.<br />
La pyrole intermédiaire est plus étroitement<br />
localisée : Jura, Savoie, Dauphiné, Drôme<br />
et Brie.<br />
Menaces<br />
Forestières, ces <strong>de</strong>ux espèces <strong>de</strong> pyroles<br />
craignent les modifications <strong>de</strong> leur<br />
biotopes : coupes rases, création <strong>de</strong> pistes<br />
forestières, et toute autre <strong>de</strong>struction<br />
directe <strong>de</strong> ses popu<strong>la</strong>tion.<br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
La pyrole intermédiaire et <strong>la</strong> pyrole<br />
verdâtre sont protégées.<br />
La prise en compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s<br />
popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> pyroles et <strong>de</strong> leurs exigences<br />
écologiques dans <strong>la</strong> gestion forestière <strong>de</strong>vrait<br />
permettre <strong>de</strong> préserver ces <strong>de</strong>ux espèces.<br />
Les autres espèces <strong>de</strong> pyrole <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
PNV - Christian Ba<strong>la</strong>is<br />
Petite pyrole<br />
PNV - Patrick Folliet<br />
Pyrole à feuilles ron<strong>de</strong>s<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Pyrole uni<strong>la</strong>térale<br />
PNV - Nico<strong>la</strong>s Valy<br />
Pyrole à une fleur<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Le nom scientifique Pyro<strong>la</strong> vient du diminutif du <strong>la</strong>tin pirus qui signifie poirier, en<br />
raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressemb<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> pyrole avec celles du poirier.<br />
126 - Regard sur quelques espèces
La sauge d'Éthiopie<br />
En France comme en Savoie, on peut rencontrer plusieurs espèces <strong>de</strong> sauge, principalement<br />
dans <strong>de</strong>s milieux chauds et secs. Ce sont souvent <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes aromatiques, aux fleurs en<br />
casque dont <strong>la</strong> coloration varie du bleu violet au b<strong>la</strong>nchâtre, parfois jaune. La sauge d'Éthiopie<br />
(Salvia aethiopis) se distingue <strong>de</strong> ses voisines par un port en chan<strong>de</strong>lier caractéristique, <strong>de</strong>s<br />
feuilles et <strong>de</strong>s tiges entièrement <strong>la</strong>ineuses. Les fleurs sont gran<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> couleur b<strong>la</strong>nche. La<br />
floraison a lieu <strong>de</strong> mai à juin. C'est une p<strong>la</strong>nte bisannuelle dont les pousses <strong>de</strong> <strong>la</strong> première<br />
année présentent une rosette <strong>de</strong> <strong>la</strong>rges feuilles p<strong>la</strong>quées au sol, presque b<strong>la</strong>nches.<br />
Fiche-espèce n°4<br />
Fiche-espèce n°4<br />
inflorescence en épi <strong>de</strong>nsément fourni<br />
port <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte caractéristique, en chan<strong>de</strong>lier<br />
feuilles et tiges <strong>la</strong>ineuses, presque b<strong>la</strong>nches<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
Sauge d'Éthiopie<br />
fleur en forme <strong>de</strong> casque<br />
Détail <strong>de</strong>s fleurs <strong>de</strong> sauge<br />
d'Éthiopie<br />
CPNS - Aura Penloup<br />
Écologie<br />
Espèce <strong>de</strong> pleine lumière, elle est présente<br />
sans être abondante, dans les pelouses<br />
steppiques et dans les prés <strong>de</strong> fauche extensifs.<br />
Une prairie trop <strong>de</strong>nse ne lui offre pas<br />
<strong>de</strong> bonnes conditions <strong>de</strong> germination.<br />
L'enfrichement <strong>de</strong>s prés où elle ne peut<br />
concurrencer les espèces buissonnantes<br />
comme l'épine-vinette et le cornouiller<br />
sanguin, entraîne sa disparition. À<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, les prés et les pelouses<br />
sèches d'adret du Bourget constituent son<br />
unique biotope.<br />
Regard sur quelques espèces - 127
Fiche-espèce n°4<br />
Fiche-espèce n°4<br />
Intérêts biologiques<br />
et valeurs d’usage<br />
La sauge d'Éthiopie est une p<strong>la</strong>nte<br />
méditerranéenne et sud-sibérienne, connue<br />
dans les Alpes en Maurienne, dans le<br />
Queyras et en Val d'Aoste. Elle est bien<br />
répandue à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget.<br />
On ne connaît pas <strong>de</strong> valeur d'usage à cette<br />
espèce. Toutefois, son port et ses feuilles<br />
spectacu<strong>la</strong>ires lui valent d'être parfois utilisée<br />
comme p<strong>la</strong>nte ornementale.<br />
Menaces<br />
En popu<strong>la</strong>tions extrêmement localisées et<br />
réduites, ayant <strong>de</strong>s exigences biologiques<br />
re<strong>la</strong>tivement contraignantes et suffisamment<br />
spectacu<strong>la</strong>ire pour être cueillie, cette fleur<br />
remarquable ne restera dans le patrimoine<br />
floristique <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget que si <strong>de</strong>s<br />
mesures <strong>de</strong> conservation appropriées sont<br />
prises.<br />
Distribution <strong>de</strong> <strong>la</strong> sauge d'Éthiopie en Vanoise<br />
128 - Regard sur quelques espèces
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
La sauge d'Éthiopie est protégée, son<br />
arrachage et sa cueillette sont interdits.<br />
Toutefois, ces interdictions ne s'appliquent<br />
pas à une utilisation agricole <strong>de</strong>s prairies<br />
où elle se maintient. Il conviendrait donc <strong>de</strong><br />
mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s mesures d'exploitation <strong>de</strong>s<br />
prairies compatibles avec sa biologie :<br />
retar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> fauche <strong>de</strong> certaines parcelles<br />
après <strong>la</strong> fructification, limiter les <strong>la</strong>bours,<br />
maintenir le pâturage <strong>de</strong>s pelouses steppiques.<br />
La meilleure solution consiste à obtenir une<br />
gestion dite en mosaïque <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s<br />
parcelles où se maintient <strong>la</strong> sauge. Ces<br />
métho<strong>de</strong>s peuvent entraîner un manque à<br />
gagner pour l'exploitant. Des mesures<br />
compensatoires sont possibles dans le<br />
cadre <strong>de</strong>s programmes européens agri-environnementaux.<br />
Fiche-espèce n°4<br />
Fiche-espèce n°4<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Contrairement à ce que pourrait <strong>la</strong>isser croire son nom, cette sauge n'est pas originaire<br />
d'Éthiopie. Pas plus que <strong>la</strong> petite fougère <strong>de</strong>s alpages, <strong>la</strong> botryche lunaire, elle aussi<br />
baptisée par le botaniste Linné, n'est originaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> lune. Il s'agissait probablement pour<br />
ce fondateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> botanique mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> traduire l'aspect étrange voire exotique <strong>de</strong> cette<br />
espèce.<br />
• Les sauges disposent d'un astucieux mécanisme<br />
pour assurer l'échange du pollen :<br />
- un premier système <strong>de</strong> leviers dépose sur le dos<br />
<strong>de</strong>s butineurs (les bourdons), le précieux pollen<br />
d'une première fleur ;<br />
- Un <strong>de</strong>uxième dispositif fait s'abaisser le stigmate<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> fleur suivante à <strong>la</strong> rencontre du pollen<br />
précé<strong>de</strong>mment déposé sur le dos du bourdon.<br />
Philippe Freydier<br />
Bourdon butinant une fleur <strong>de</strong> sauge <strong>de</strong>s prés<br />
Regard sur quelques espèces - 129
Fiche-espèce n°5<br />
Fiche-espèce n°5<br />
Les p<strong>la</strong>ntes messicoles<br />
Depuis <strong>de</strong> nombreuses générations, l'homme a lutté contre les mauvaises herbes qui<br />
venaient concurrencer ses récoltes. Depuis les années 1950, les modifications <strong>de</strong>s techniques<br />
culturales (emploi <strong>de</strong> phytoci<strong>de</strong>, tri sélectif <strong>de</strong>s semences, etc.) ont montré leur efficacité<br />
au point qu'un grand nombre d'espèces ont disparu ou sont en voie <strong>de</strong> disparition dans<br />
<strong>de</strong>s régions entières.<br />
Les p<strong>la</strong>ntes dites messicoles constituent un cortège d'espèces végétales compagnes <strong>de</strong>s<br />
moissons. Cette flore particulière est adaptée au rythme <strong>de</strong>s cultures et <strong>de</strong> leurs récoltes :<br />
cette flore est représentée par <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes dont le cycle <strong>de</strong> vie est annuel. Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget compte une dizaine d'espèces <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes messicoles. C'est à travers trois d'entre<br />
elles que sera présentée cette flore <strong>de</strong>s cultures : le bleuet (Centaurea cyanus), le buplèvre<br />
à feuilles ron<strong>de</strong>s (Bupleurum rotundifolia) et l'adonis d'été (Adonis aestivalis).<br />
pétales rouges<br />
jeunes anthères violet noirâtre<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
Adonis d'été<br />
inflorescence en ombelle<br />
composée à 4-10 rayons<br />
feuilles entières à limbe<br />
entourant complètement <strong>la</strong> tige<br />
PN Écrins - Bernard Nicollet<br />
Buplèvre à feuilles ron<strong>de</strong>s<br />
fleurs périphériques bleues,<br />
ne dépassant pas 25 mm<br />
PNV - Michel Delmas<br />
fleurs internes purpurines à pétales plus courts<br />
Bleuet<br />
130 - Regard sur quelques espèces
Écologie<br />
La biologie <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes messicoles se calque<br />
sur le rythme <strong>de</strong>s pratiques culturales. Ainsi,<br />
seules <strong>de</strong>s espèce annuelles ont pu survivre à<br />
<strong>la</strong> fréquence annuelle <strong>de</strong>s moissons. À défaut<br />
<strong>de</strong> cultures <strong>de</strong> céréales extensives, ces p<strong>la</strong>ntes<br />
persistent encore localement sur les talus <strong>de</strong><br />
quelques anciennes cultures et les bords <strong>de</strong><br />
chemins.<br />
rarissimes : quasi-absentes en Tarentaise,<br />
elles <strong>de</strong>meurent encore présentes en Haute<br />
Maurienne dans plusieurs communes telles<br />
que Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, Avrieux, Bramans,<br />
qui comptent encore quelques reliquats. À<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, le bleuet, très répandu<br />
dans les parcelles anciennement cultivées<br />
en seigle, s'est gran<strong>de</strong>ment raréfié.<br />
De nombreuses p<strong>la</strong>ntes messicoles sont<br />
également <strong>de</strong>s espèces d'intérêt médicinal.<br />
Fiche-espèce n°5<br />
Fiche-espèce n°5<br />
Intérêts biologiques<br />
et valeurs d’usage<br />
Historiquement, les p<strong>la</strong>ntes messicoles<br />
sont très <strong>la</strong>rgement réparties dans le<br />
mon<strong>de</strong>. Aujourd'hui, dans tous les pays, en<br />
voie <strong>de</strong> développement et industrialisés,<br />
on assiste à une régression marquée <strong>de</strong>s<br />
popu<strong>la</strong>tions d'espèces messicoles.<br />
La répartition <strong>de</strong> ces espèces en France est<br />
très variable et dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière dont<br />
sont conduits les champs <strong>de</strong> céréales. Dans<br />
les Causses, on rencontre encore <strong>de</strong> belles<br />
popu<strong>la</strong>tions. En Vanoise, elles sont <strong>de</strong>venues<br />
Menaces<br />
D'une part, il y a <strong>de</strong> moins en moins <strong>de</strong><br />
cultures <strong>de</strong> céréales, donc <strong>de</strong> moins en moins<br />
d'espèces compagnes <strong>de</strong> ces cultures. D'autre<br />
part, les cultures qui restent sont exploitées<br />
<strong>de</strong> manière intensive (emploi <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s,<br />
tri <strong>de</strong>s semences, etc.), ce qui n'est pas<br />
compatible avec <strong>la</strong> pérennisation <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes<br />
messicoles. La fin <strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong> céréales <strong>de</strong><br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget constitue <strong>la</strong> principale<br />
menace <strong>de</strong> disparition <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes messicoles.<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
P<strong>la</strong>ntes messicoles dans leur biotope<br />
Regard sur quelques espèces - 131
Fiche-espèce n°5<br />
Fiche-espèce n°5<br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
À une ou <strong>de</strong>ux exception près, les espèces<br />
messicoles sont <strong>de</strong>venues <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes très<br />
rares.<br />
Les différents statuts <strong>de</strong> protection possibles<br />
ont pour but d'empêcher ou <strong>de</strong> limiter les<br />
activités humaines qui entraînent <strong>la</strong> disparition<br />
<strong>de</strong>s espèces menacées. Les p<strong>la</strong>ntes messicoles<br />
posent un problème spécifique,<br />
puisque leur milieu <strong>de</strong> vie et leur cycle <strong>de</strong><br />
reproduction dépen<strong>de</strong>nt du maintien <strong>de</strong> l'agriculture,<br />
dès lors qu'elle est compatible<br />
avec leur présence. Or en France, les activités<br />
agricoles ont été exclues du champ d'application<br />
<strong>de</strong>s règlements qui protègent <strong>la</strong> flore<br />
sauvage.<br />
La meilleure conservation possible pour les<br />
espèces messicoles nécessiterait les conditions<br />
suivantes : cultures <strong>de</strong> céréales d'hiver, pas<br />
d'herbici<strong>de</strong>s, pas d'engrais sauf un peu <strong>de</strong><br />
fumier, pas <strong>de</strong> rotation avec <strong>de</strong>s cultures<br />
d'été, semis pas trop <strong>de</strong>nse. Dans le contexte<br />
agricole actuel, <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong> ces<br />
p<strong>la</strong>ntes doit s'envisager comme <strong>la</strong> conservation<br />
d'un patrimoine ethnobotanique.<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Des étu<strong>de</strong>s montrent que <strong>la</strong> longévité <strong>de</strong>s semences <strong>de</strong> certaines p<strong>la</strong>ntes messicoles<br />
faciliterait leur maintien dans les cultures en dépit <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> techniques<br />
culturales.<br />
• La présence <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes messicoles dans un champ n'induit pas <strong>de</strong> diminution du ren<strong>de</strong>ment<br />
<strong>de</strong> céréales.<br />
• Certaines espèces messicoles sont strictement inféodées à un type <strong>de</strong> culture donné.<br />
132 - Regard sur quelques espèces
Les génépis<br />
Parmi les trois espèces <strong>de</strong> génépis présentes en Vanoise : génépi <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers (Artemisia<br />
g<strong>la</strong>cialis), génépi vrai (Artemisia genipi) et génépi jaune (Artemisia umbelliformis), ce sont<br />
principalement les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières qui sont utilisées dans <strong>la</strong> confection <strong>de</strong> <strong>la</strong> liqueur du<br />
même nom. Les génépis sont <strong>de</strong> petites p<strong>la</strong>ntes aromatiques dont les inflorescences, ou<br />
capitules, sont formées <strong>de</strong> nombreuses fleurs minuscules en forme <strong>de</strong> tube.<br />
Fiche-espèce n°6<br />
Fiche-espèce n°6<br />
inflorescence formée <strong>de</strong> capitules<br />
disposés en épi lâche<br />
(les inférieurs écartés <strong>de</strong> <strong>la</strong> tige)<br />
fleurs jaunes, poilues à l’extrémité<br />
feuilles toutes pétiolées<br />
inflorescence formée <strong>de</strong> capitules<br />
disposés en épi serré, compact<br />
fleurs jaunes non velues<br />
feuilles sans pétiole<br />
PNV - Louis Bantin<br />
PNV - Michel Delmas<br />
Génépi jaune<br />
Génépi vrai<br />
fleurs jaune doré, non velues<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
inflorescence formée <strong>de</strong> capitules<br />
disposés à l'extrémité <strong>de</strong> <strong>la</strong> tige en<br />
tête plus ou moins arrondie<br />
Génépi <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers<br />
Écologie<br />
Ces trois espèces <strong>de</strong> génépi sont <strong>de</strong>s<br />
p<strong>la</strong>ntes vivaces à souche gazonnante. Elles<br />
occupent le même type <strong>de</strong> milieu : éboulis,<br />
moraines et rochers <strong>de</strong>puis 2 400 jusqu'à<br />
3 000 m d'altitu<strong>de</strong>. Leurs racines ne sont<br />
pas très profon<strong>de</strong>s. Lors d'une cueillette, <strong>la</strong><br />
p<strong>la</strong>nte se déterre facilement, ce qui est très<br />
préjudiciable à sa pérennité. Ces p<strong>la</strong>ntes<br />
fleurissent à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin<br />
juillet à <strong>la</strong> mi-août. On peut observer le<br />
Regard sur quelques espèces - 133
Fiche-espèce n°6<br />
Fiche-espèce n°6<br />
génépi vrai dans <strong>la</strong> moraine du col du<br />
Ravin Noir par exemple, le génépi jaune<br />
au-<strong>de</strong>ssus du rep<strong>la</strong>t <strong>de</strong>s Ânes et le génépi<br />
<strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers sur les hauteurs du Barbier.<br />
Intérêts biologiques<br />
et valeurs d’usage<br />
Les popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> ces génépis sont très<br />
localisées mais encore re<strong>la</strong>tivement abondantes<br />
par endroits. On les rencontre dans<br />
tout l'arc alpin. En France, le génépi vrai est<br />
également présent dans les Pyrénées. Ces<br />
p<strong>la</strong>ntes sont utilisées pour <strong>la</strong> fabrication artisanale<br />
et industrielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> liqueur <strong>de</strong> génépi.<br />
Elles sont très recherchées par les habitants et<br />
également par les touristes, pour une consommation<br />
personnelle ou à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong><br />
commercialisation<br />
Menaces<br />
Les génépis sont victimes d'une cueillette<br />
parfois excessive et souvent mal réalisée.<br />
L'arrachage ne permet pas aux p<strong>la</strong>nts <strong>de</strong> se<br />
régénérer et menace donc <strong>la</strong> pérennité <strong>de</strong><br />
leurs popu<strong>la</strong>tions. La surexploitation et<br />
l'arrachage compromettent le maintien <strong>de</strong><br />
cette pratique à long terme.<br />
départements alpins français. Ce n'est pas<br />
le cas en Savoie où sa cueillette reste libre,<br />
hormis dans les espaces protégés (<strong>Parc</strong><br />
<strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise, réserves <strong>naturel</strong>les,<br />
arrêté <strong>de</strong> biotope du mont Cenis) où elle<br />
est interdite. Jadis, <strong>la</strong> cueillette du génépi<br />
avait été limitée dans certaines communes<br />
<strong>de</strong> Vanoise à 40 brins par famille (soit un<br />
litre <strong>de</strong> liqueur). Cette régu<strong>la</strong>tion permettait à<br />
chaque famille <strong>de</strong> produire un litre <strong>de</strong><br />
liqueur tout en assurant <strong>la</strong> pérennité <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
“ressource”. Pour assurer le maintien <strong>de</strong><br />
ces espèces, il faut limiter <strong>la</strong> cueillette et<br />
aussi apprendre à bien cueillir <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte<br />
(dans les secteurs où <strong>la</strong> cueillette est<br />
autorisée) et notamment :<br />
- toujours <strong>la</strong> cueillir avec <strong>de</strong>s ciseaux (ni au<br />
couteau ni à l'ongle) pour ne pas <strong>la</strong> déterrer,<br />
- ne pas prélever tous les brins d'une touffe<br />
mais en <strong>la</strong>isser systématiquement quelquesuns<br />
afin d'assurer sa reproduction.<br />
Encourager <strong>la</strong> production et <strong>la</strong> commercialisation<br />
locales <strong>de</strong> génépis cultivés peut<br />
aussi ai<strong>de</strong>r au maintien <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions<br />
sauvages <strong>de</strong> ces espèces.<br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
La cueillette <strong>de</strong>s génépis est réglementée en<br />
Italie, en Suisse et dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s<br />
PNV - Christian Ba<strong>la</strong>is<br />
Le génépi vrai dans son biotope<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Le génépi vrai ou génépi mâle est utilisé <strong>de</strong>puis le Moyen Âge dans les Alpes, contre<br />
les coups <strong>de</strong> froid, en infusion. Il faut en consommer avec modération, dans <strong>la</strong> mesure<br />
où le génépi présente <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité d’être un tonique cardiaque.<br />
134 - Regard sur quelques espèces
Le bouquetin <strong>de</strong>s Alpes<br />
Pratiquement exterminé au début du XX e siècle, le bouquetin <strong>de</strong>s Alpes (Capra ibex ibex)<br />
a été sauvé in extremis <strong>de</strong> l’extinction grâce à l’émergence <strong>de</strong>s idées <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
nature en Italie d’abord, puis en Suisse et enfin en France. Aujourd’hui, c’est le seul ongulé<br />
protégé dans notre pays. De par son pe<strong>la</strong>ge et sa morphologie, il se distingue aisément <strong>de</strong>s<br />
autres ongulés sauvages tels que le chamois ou le chevreuil.<br />
Fiche-espèce n°7<br />
Fiche-espèce n°7<br />
cornes en V,<br />
recourbées vers<br />
l’arrière, pouvant<br />
atteindre 1 m<br />
Distinction entre les <strong>de</strong>ux sexes<br />
corps puissant<br />
et trapu<br />
cornes<br />
quasi lisses<br />
pe<strong>la</strong>ge sombre<br />
en hiver (fauve<br />
c<strong>la</strong>ir en été)<br />
PNV - Rémy Barraud<br />
Femelle <strong>de</strong> bouquetin<br />
ou étagne<br />
PNV - Ludovic Imberdis<br />
Bouquetin <strong>de</strong>s Alpes : mâle adulte<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Jeune mâle <strong>de</strong> bouquetin<br />
base <strong>de</strong>s<br />
cornes plus<br />
grosse avec <strong>de</strong>s<br />
protubérances<br />
très marquées<br />
PNV - Christophe Gotti<br />
Chamois<br />
corps moins trapu que le bouquetin<br />
cornes verticales, recourbées vers l’arrière<br />
uniquement à leur extrémité<br />
pe<strong>la</strong>ge brun-roux en été<br />
ban<strong>de</strong> brun-noir s’étendant <strong>de</strong>s naseaux<br />
aux oreilles en barrant les yeux<br />
Écologie<br />
L’habitat du bouquetin, essentiellement<br />
rocheux, varie en fonction <strong>de</strong>s saisons. Les<br />
zones fraîches <strong>de</strong> haute altitu<strong>de</strong> constituent<br />
ses quartiers d’été. En pério<strong>de</strong> hivernale, il<br />
fréquente les crêtes déneigées par le vent<br />
puis les versants d’adret. À <strong>la</strong> fonte <strong>de</strong>s neiges<br />
au printemps, les bouquetins <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt<br />
pâturer les jeunes pousses puis remontent<br />
Regard sur quelques espèces - 135
Fiche-espèce n°7<br />
Fiche-espèce n°7<br />
progressivement au fur et à mesure <strong>de</strong><br />
l’avancement <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation.<br />
La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> rut a lieu entre fin novembre et<br />
début janvier. Elle donne lieu à <strong>de</strong>s comportements<br />
très ritualisés entre mâles et femelles. La<br />
mise bas (généralement un seul cabri par<br />
femelle) a lieu courant juin dans <strong>de</strong>s vires<br />
rocheuses isolées et peu accessibles. À<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, en pério<strong>de</strong> d'hivernage, les<br />
bouquetins <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt jusqu'au vil<strong>la</strong>ge du<br />
Bourget.<br />
appartiennent à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion qui s'étend<br />
d'Orelle à Termignon et Pralognan-<strong>la</strong>-<br />
Vanoise. Celle-ci compte 1 300 individus.<br />
Un tiers <strong>de</strong> cette popu<strong>la</strong>tion provient du<br />
noyau originel <strong>de</strong> Maurienne dont l'effectif<br />
initial n'était que d'une soixantaine <strong>de</strong><br />
bouquetins, à <strong>la</strong> création du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise. C'est au sein <strong>de</strong> cette popu<strong>la</strong>tion<br />
qu'ont été pratiqués les prélèvements <strong>de</strong><br />
bouquetins pour les réintroduire dans les<br />
Écrins, le Vercors, le Queyras et le<br />
Mercantour.<br />
Intérêts biologiques<br />
Une chasse abusive a conduit à l'extermination<br />
du bouquetin dans <strong>la</strong> quasi-totalité<br />
<strong>de</strong> son aire <strong>de</strong> répartition, pourtant vaste<br />
initialement. À <strong>la</strong> création du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise en 1963, il ne restait qu'une<br />
popu<strong>la</strong>tion relictuelle d'une soixantaine<br />
d'individus seulement sur les communes <strong>de</strong><br />
Termignon et <strong>de</strong> Modane.<br />
Au début du XXI e siècle, cet ongulé endémique<br />
<strong>de</strong> l'arc alpin compte environ 50 000 individus<br />
dans toute l'Europe, dont à peu près 6 000<br />
pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion française, répartis en<br />
Savoie (avec 2 000 bouquetins en Vanoise),<br />
Haute-Savoie, Drôme, Isère, Alpes-<strong>de</strong>-<br />
Haute-Provence et Alpes-Maritimes.<br />
Malgré ces effectifs plus conséquents, <strong>la</strong><br />
popu<strong>la</strong>tion française <strong>de</strong>meure très morcelée.<br />
Les bouquetins <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
Menaces<br />
L'interdiction <strong>de</strong> chasser l'espèce, renforcée<br />
ensuite par les réintroductions, a permis<br />
d'accroître les effectifs français, mais <strong>la</strong><br />
recolonisation <strong>de</strong> certains massifs s'avère<br />
lente pour <strong>de</strong> multiples raisons : écologie et<br />
éthologie propres à l'espèce, braconnage,<br />
cloisonnement <strong>de</strong>s massifs, etc. D'autres<br />
causes fragilisent ces popu<strong>la</strong>tions : <strong>la</strong> transmission<br />
<strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies abortives, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
coexistence <strong>de</strong>s troupeaux sauvages et<br />
domestiques (ovins et caprins), le dérangement<br />
lié à <strong>la</strong> fréquentation humaine qui crée un<br />
stress physiologique, ainsi que les aménagements<br />
touristiques sur les sites <strong>de</strong> mise<br />
bas et d'hivernage. Les risques <strong>naturel</strong>s<br />
(ava<strong>la</strong>nches, etc.) sont aussi préjudiciables<br />
au bouquetin.<br />
Répartition alpine du bouquetin <strong>de</strong>s Alpes en 1998<br />
136 - Regard sur quelques espèces
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Le bouquetin est une espèce strictement<br />
protégée en France. Ce statut <strong>de</strong> protection<br />
est primordial pour <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'espèce<br />
et pour le maintien <strong>de</strong> ses effectifs. Les réintroductions<br />
dans les différents massifs<br />
alpins français ne lui ont pas encore permis<br />
d'occuper tous ses habitats potentiels. Elles<br />
doivent être poursuivies afin <strong>de</strong> garantir <strong>la</strong><br />
sauvegar<strong>de</strong> du bouquetin à long terme.<br />
D'autre part, ces actions doivent s'accompagner<br />
<strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> prévention visant à limiter<br />
les transmissions <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies entre les bouquetins<br />
et les troupeaux domestiques, par le<br />
biais <strong>de</strong> traitements curatifs systématiques<br />
<strong>de</strong>s animaux domestiques (l'emploi <strong>de</strong><br />
vermifuges doit être réalisé avec précaution,<br />
certaines substances <strong>de</strong> synthèse pouvant<br />
s'avérer particulièrement dangereuses pour<br />
<strong>la</strong> faune sauvage). Toutes les perturbations<br />
liées aux activités humaines sont à éviter.<br />
PNV - Jacques Perrier<br />
Fiche-espèce n°7<br />
Fiche-espèce n°7<br />
Bouquetins <strong>de</strong>s Alpes dans le vallon <strong>de</strong> <strong>la</strong> Masse<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Les sabots <strong>de</strong>s bouquetins sont composés <strong>de</strong> kératine. Ils sont également munis d'un<br />
coussinet anti-dérapant et souple qui facilite les dép<strong>la</strong>cements sur les dalles rocheuses.<br />
• 50 % <strong>de</strong>s jeunes meurent au cours <strong>de</strong> leur première année <strong>de</strong> vie.<br />
• Une régu<strong>la</strong>tion <strong>naturel</strong>le <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> bouquetins intervient en fonction <strong>de</strong>s<br />
capacités du milieu d'accueil : âge <strong>de</strong> <strong>la</strong> première mise bas plus précoce (à partir <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux ans au lieu <strong>de</strong> trois à quatre ans), fréquence <strong>de</strong> gémellité plus élevée et taux <strong>de</strong><br />
mortalité plus faible dans les milieux favorables.<br />
• Actuellement, sur le secteur <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise<br />
assure un suivi <strong>de</strong>s femelles marquées (d'une boucle à l'oreille) ainsi que <strong>de</strong>s cabris,<br />
afin <strong>de</strong> mieux comprendre <strong>la</strong> dynamique <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l'espèce : nombre et âge<br />
<strong>de</strong>s femelles gestantes, nombre <strong>de</strong> cabris qui survit après un an, etc. Ce travail a permis<br />
<strong>de</strong> montrer que certaines femelles ne mettent jamais bas ou que leur cabri ne survit<br />
pas, contrairement à d'autres qui ont un cabri tous les ans, dont <strong>la</strong> survie est assurée.<br />
Regard sur quelques espèces - 137
Fiche-espèce n°8<br />
Fiche-espèce n°8<br />
Le cassenoix moucheté<br />
De <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>s corvidés, le cassenoix moucheté (Nucifraga caryocatactes) se reconnaît<br />
à son plumage sombre moucheté <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nc et son cri répétitif particulier (“krekrekrek”).<br />
Cet oiseau, <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille du geai <strong>de</strong>s chênes, fréquente essentiellement les forêts <strong>de</strong> conifères.<br />
Du fait <strong>de</strong> son régime alimentaire basé principalement sur les graines <strong>de</strong> pin cembro, il<br />
représente un acteur incontournable <strong>de</strong> <strong>la</strong> dissémination et <strong>de</strong> <strong>la</strong> régénération <strong>de</strong> <strong>la</strong> cembraie.<br />
plumage choco<strong>la</strong>t moucheté <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nc<br />
ailes noires<br />
queue noire terminée par une bordure b<strong>la</strong>nche<br />
PN Écrins - Christian Couloumy<br />
Cassenoix moucheté<br />
Écologie<br />
Le cassenoix moucheté est un oiseau<br />
plutôt sé<strong>de</strong>ntaire, qui erre parfois par<br />
petits groupes. Il vit dans les forêts <strong>de</strong><br />
conifères <strong>de</strong> montagne. Sa spécialisation<br />
alimentaire le rend fortement dépendant<br />
du pin cembro dans une partie <strong>de</strong>s Alpes.<br />
En complément, il peut également se nourrir<br />
<strong>de</strong> noisettes et <strong>de</strong> graines d'épicéas. Pour<br />
l'hiver, il confectionne <strong>de</strong>s réserves qu'il<br />
dissimule dans <strong>de</strong>s caches, à même le sol.<br />
Le cassenoix niche dans les conifères. Les<br />
couples resteraient unis jusqu'à <strong>la</strong> mort<br />
d'un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux individus. La femelle pond au<br />
début du printemps, <strong>de</strong> 3 à 4 œufs qu'elle<br />
couve durant plus <strong>de</strong> 15 jours. Les jeunes<br />
peuvent voler à partir <strong>de</strong> l'âge d'un mois,<br />
mais <strong>la</strong> couvée ne se disperse qu'à l'automne.<br />
Intérêts biologiques<br />
et valeurs d’usage<br />
Le cassenoix moucheté est une espèce à<br />
distribution paléarctique*. Sa répartition<br />
européenne est assez vaste, mais comprend<br />
<strong>de</strong>s <strong>la</strong>cunes qui s'expliquent par ses exigences<br />
alimentaires strictes en pignes <strong>de</strong> pin cembro<br />
ou en noisettes. Dans une partie <strong>de</strong>s Alpes<br />
françaises, incluant le massif <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise,<br />
le cassenoix moucheté est presque exclusivement<br />
inféodé au pin cembro.<br />
À l'échelle européenne, les effectifs <strong>de</strong>s<br />
138 - Regard sur quelques espèces
popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> montagne comme <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ine<br />
semblent stables. Cependant, les années où<br />
le climat est trop rigoureux et les ressources<br />
alimentaires peu abondantes dans les parties<br />
septentrionales, les popu<strong>la</strong>tions “nordiques”<br />
rejoignent pour un temps les popu<strong>la</strong>tions<br />
françaises. En France, où sa distribution se<br />
limite aux Alpes, au Jura méridional, ainsi<br />
qu'à quelques cas <strong>de</strong> nidification isolée, ses<br />
effectifs avoisineraient 3 000 couples nicheurs.<br />
Certaines popu<strong>la</strong>tions sont en déclin<br />
<strong>de</strong>puis 1985.<br />
Menaces<br />
La production médiocre <strong>de</strong>s pins cembros<br />
certaines années influe directement sur les<br />
effectifs <strong>de</strong> cassenoix moucheté. Certains<br />
types d'exploitation forestière, ainsi que <strong>la</strong><br />
multiplication <strong>de</strong>s équipements en forêts<br />
(pistes forestières, ski, etc.), par le dérangement<br />
qu'elles génèrent, jouent probablement<br />
en défaveur du cassenoix moucheté.<br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Le cassenoix moucheté est une espèce<br />
protégée.<br />
La non-exploitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> cembraie <strong>de</strong><br />
l'Orgère (lire <strong>la</strong> fiche-milieu n°5) <strong>de</strong>vrait<br />
favoriser <strong>la</strong> préservation du cassenoix<br />
moucheté.<br />
Grâce aux réserves <strong>de</strong> nourriture qu'il<br />
cache dans le sol et qu'il oublie parfois,<br />
cet oiseau participe à <strong>la</strong> régénération <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> cembraie, en périphérie <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt, y<br />
compris au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 2 300 m d'altitu<strong>de</strong>.<br />
Les petits bouquets <strong>de</strong> quatre à cinq individus<br />
<strong>de</strong> pin cembro <strong>de</strong>vrait permettre l'extension <strong>de</strong><br />
son habitat d'élection.<br />
PNV - Sandrine Lemmet<br />
Fiche-espèce n°8<br />
Fiche-espèce n°8<br />
Reste d'un cône <strong>de</strong> pin cembro après le repas d'un cassenoix moucheté<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Il existe <strong>de</strong>ux sous-espèces <strong>de</strong> cassenoix moucheté. C'est <strong>la</strong> sous-espèce Nucifraga caryocatactes<br />
caryocatactes qui peuple nos <strong>la</strong>titu<strong>de</strong>s. Des individus <strong>de</strong> <strong>la</strong> sous-espèce d'origine<br />
sibérienne (Nucifraga caryocatactes macrorynchus) parviennent exceptionnellement en<br />
France. En revanche, on ne sait pas si ces popu<strong>la</strong>tions s'y sont établies.<br />
• Le cassenoix moucheté fait <strong>de</strong>s réserves pour l'hiver, qu'il transporte dans une poche souslinguale.<br />
Regard sur quelques espèces - 139
Fiche-espèce n°9<br />
Fiche-espèce n°9<br />
Le loup<br />
Ancêtre du chien domestique, le loup (Canis lupus) est une espèce habituellement<br />
forestière, répandue autrefois dans toute l'Europe. Suite aux déforestations massives, à <strong>la</strong><br />
diminution <strong>de</strong> ses proies et aux chasses intensives auxquelles il a été soumis, le loup avait<br />
disparu <strong>de</strong> <strong>la</strong> majeure partie <strong>de</strong> l'Europe <strong>de</strong> l'Ouest et du Nord à <strong>la</strong> fin du XIX e siècle.<br />
Aujourd'hui, les effectifs du loup progressent et l'espèce est même en expansion dans certains<br />
pays d'Europe, comme <strong>la</strong> France, où il est revenu spontanément <strong>de</strong>puis 1992, à partir <strong>de</strong> l'Italie.<br />
oreilles courtes et droites<br />
pe<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> couleur variable selon les régions<br />
et les individus, al<strong>la</strong>nt du b<strong>la</strong>nc crème à un<br />
mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> couleurs (b<strong>la</strong>nc, gris, beige, noir)<br />
poils plus sombres formant parfois un<br />
trait vertical sur les pattes avant<br />
PNV - Michel Bouche<br />
Loup<br />
Écologie<br />
En France, le loup est animal principalement<br />
forestier : <strong>la</strong> forêt offre un lieu <strong>de</strong> refuge<br />
pendant <strong>la</strong> journée, ainsi qu'un site <strong>de</strong> mise<br />
bas, elle abrite <strong>de</strong>s proies en abondance<br />
(comme les cervidés) et lui permet <strong>de</strong> se<br />
dép<strong>la</strong>cer à couvert. Lors <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements<br />
sur ses territoires <strong>de</strong> chasse, les loups<br />
fréquentent également <strong>de</strong>s milieux<br />
ouverts* (pelouses d'altitu<strong>de</strong> par exemple).<br />
Sociaux, ils vivent en meute bien constituée,<br />
ou cellule familiale, <strong>de</strong> 2 à 10-12 individus,<br />
dans <strong>la</strong>quelle règne une hiérarchie bien<br />
définie. À <strong>la</strong> tête du groupe, le mâle et <strong>la</strong><br />
femelle dominent ; seul ce couple se reproduit.<br />
Chaque meute possè<strong>de</strong> un territoire<br />
exclusif <strong>de</strong> quelque 200 km 2 .<br />
Au printemps, <strong>la</strong> femelle dominante met<br />
bas en moyenne 4 à 7 louveteaux, au sein<br />
d'une tanière localisée dans un endroit<br />
tranquille généralement proche d'un point<br />
d'eau. La meute entoure ensuite les<br />
louveteaux pour leur donner le plus <strong>de</strong><br />
chances <strong>de</strong> survie. Seuls 2 ou 3 jeunes<br />
survivront au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> meute.<br />
Les ongulés sauvages (cerf, chevreuil,<br />
mouflon et sanglier) constituent <strong>la</strong> base du<br />
régime alimentaire du loup. Il consomme<br />
aussi <strong>de</strong>s proies plus petites (lièvre, marmotte,<br />
etc.) et parfois même quelques petits fruits.<br />
Il s'attaque également aux troupeaux<br />
140 - Regard sur quelques espèces
domestiques (moutons et chèvres,<br />
principalement) et, <strong>de</strong> manière plus<br />
anecdotique, aux chevaux et aux génisses.<br />
Intérêts biologiques<br />
et valeurs d’usage<br />
Présent dans <strong>la</strong> presque totalité <strong>de</strong><br />
l'hémisphère nord, le loup fait partie <strong>de</strong>s<br />
prédateurs ayant <strong>la</strong> plus vaste distribution<br />
géographique. En revanche, il est absent <strong>de</strong><br />
l'hémisphère sud.<br />
Alors qu'il occupait 90 % du territoire<br />
français il y a <strong>de</strong>ux siècles, le loup a disparu<br />
<strong>de</strong> France au début <strong>de</strong>s années 1940, et <strong>de</strong><br />
Savoie au début du XX e siècle.<br />
L'expansion <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt, l'augmentation <strong>de</strong>s<br />
popu<strong>la</strong>tions d'ongulés et <strong>la</strong> protection du<br />
loup jouent aujourd'hui en faveur <strong>de</strong> ce<br />
grand prédateur. Vers 1992, quelques<br />
loups, venus spontanément d'Italie, pays<br />
où ils avaient subsisté (en particulier dans<br />
les Abruzzes), ont traversé <strong>la</strong> frontière et se<br />
sont installés dans le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> du<br />
Mercantour. La recolonisation <strong>de</strong> l'arc<br />
alpin est en cours (Isère, Savoie, Hautes-Alpes,<br />
etc.). L'instal<strong>la</strong>tion d'individus dans les<br />
Pyrénées, à partir <strong>de</strong> l'Espagne, est probable.<br />
Une meute est établie dans le massif <strong>de</strong><br />
Belledonne, commun à l'Isère et à <strong>la</strong><br />
Savoie. Il est également présent en<br />
Lauzière, en Maurienne, en Tarentaise,<br />
ainsi que dans le massif <strong>de</strong>s Bauges.<br />
Menaces<br />
Le loup est un mammifère capable d'une<br />
gran<strong>de</strong> adaptation en matière <strong>de</strong> proies et<br />
d'habitats. Dès lors qu'un couvert forestier<br />
suffisamment grand lui assure “gîte et<br />
couvert” et lui offre <strong>de</strong>s conditions propices<br />
pour sa reproduction, l'espèce est susceptible<br />
<strong>de</strong> recoloniser une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> nos<br />
massifs. Les tirs <strong>de</strong> quelques loups,<br />
autorisés par le gouvernement français,<br />
dans <strong>de</strong>s conditions définies (pour <strong>la</strong><br />
pério<strong>de</strong> 2005-2006, maximum <strong>de</strong> 6 prélèvements,<br />
sur une popu<strong>la</strong>tion estimée à<br />
80 à 100 loups en 2005), doivent respecter<br />
un protocole strict et garantir le bon état <strong>de</strong><br />
conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> loups<br />
concernée. Le braconnage, dont l'empoisonnement,<br />
constitue une menace<br />
sérieuse pour cette espèce protégée. La<br />
circu<strong>la</strong>tion routière représente également<br />
un danger.<br />
PNV - Michel Bouche<br />
Fiche-espèce n°8<br />
Fiche-espèce n°9<br />
Meute <strong>de</strong> loups<br />
Regard sur quelques espèces - 141
Fiche-espèce n°9<br />
Fiche-espèce n°9<br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Le loup est une espèce protégée par <strong>la</strong><br />
loi française <strong>de</strong>puis 1993. Il est inscrit à<br />
l'annexe II <strong>de</strong> <strong>la</strong> convention <strong>de</strong> Berne <strong>de</strong><br />
1979, re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie<br />
sauvage et du milieu <strong>naturel</strong> en Europe,<br />
ratifiée par <strong>la</strong> France.<br />
La préservation du loup en France ne<br />
passera que par <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'une<br />
politique publique déterminée et durable<br />
<strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s dégâts aux troupeaux<br />
domestiques, en plus <strong>de</strong> l'in<strong>de</strong>mnisation<br />
légitime <strong>de</strong>s pertes occasionnées par les<br />
attaques <strong>de</strong> loups. Ce<strong>la</strong> suppose un soutien<br />
et un accompagnement technique et financier<br />
pour <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong><br />
protection <strong>de</strong>s troupeaux.<br />
PNV - Michel Bouche<br />
Troupeau <strong>de</strong> brebis gardé par son berger et son chien à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
Loup et pastoralisme<br />
Le retour <strong>de</strong> ce prédateur dans les Alpes françaises pose <strong>de</strong> nombreux problèmes<br />
à une profession déjà en proie à <strong>de</strong> graves difficultés.<br />
Les systèmes traditionnels <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s troupeaux ont disparu avec le loup et l'évolution<br />
<strong>de</strong>s pratiques a rendu les troupeaux plus vulnérables à <strong>la</strong> prédation. Or, sur les alpages,<br />
<strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s troupeaux contre les attaques <strong>de</strong> loup est un problème vital pour le<br />
pastoralisme. Des mesures <strong>de</strong> prévention efficaces, comme le gardiennage quotidien, le<br />
parcage nocturne et l'utilisation <strong>de</strong> chiens <strong>de</strong> protection sont désormais nécessaires. La<br />
présence d'un berger est le gage d'une protection efficace <strong>de</strong>s troupeaux en alpage, d'une<br />
bonne gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource herbagère, d'une meilleure garantie sanitaire et d'une<br />
limitation <strong>de</strong>s interférences pathologiques avec <strong>la</strong> faune sauvage.<br />
142 - Regard sur quelques espèces
PNV - Jacques Perrier<br />
Fiche-espèce n°9<br />
Fiche-espèce n°9<br />
“Piège à loups”<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Le poids d'un mâle adulte <strong>de</strong> loup oscille entre 16 kg et 80 kg selon les régions du Mon<strong>de</strong><br />
où il vit. La diversité d'habitats qu'il occupe à l'échelle du globe a exigé <strong>de</strong>s adaptations<br />
morphologiques ; ainsi, poids et taille augmentent du sud au nord. En France, aujourd'hui,<br />
le poids moyen d'un loup adulte est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 25 à 35 kg.<br />
• Un loup peut parcourir 60 km en une nuit. Certains individus couvrent même jusqu'à<br />
190 km en 24 heures. Les jeunes <strong>de</strong> 2 ou 3 ans qui se dispersent peuvent aller s'établir à<br />
200 ou 300 km <strong>de</strong> leur lieu <strong>de</strong> naissance.<br />
• La longévité d'un loup sauvage est d'environ 13 ans.<br />
• Sans minimiser les dégâts causés par les loups sur les troupeaux domestiques, toutes les<br />
attaques ne sont cependant pas à imputer à ce grand prédateur, mais souvent à <strong>de</strong>s chiens<br />
errants.<br />
• Encore opérationnelles au XIX e siècle, <strong>de</strong>s fosses qui auraient servi à piéger <strong>de</strong>s loups ont<br />
été aménagées entre 2 100 et 2 400 m d'altitu<strong>de</strong> à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget (à l'Estive, sous<br />
l'aiguille Doran, etc.). La réhabilitation <strong>de</strong> ces “pièges à loups”, à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> valorisation<br />
pédagogique et culturelle, est à l'étu<strong>de</strong>, en partenariat avec le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise.<br />
Regard sur quelques espèces - 143
Fiche-espèce n°10<br />
Fiche-espèce n°10<br />
Le hibou petit-duc<br />
Sur les huit espèces <strong>de</strong> rapaces nocturnes <strong>de</strong> Vanoise, six sont présentes à Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget : le hibou petit-duc, <strong>la</strong> nyctale <strong>de</strong> Tengmalm, <strong>la</strong> chouette hulotte, <strong>la</strong> chevêchette<br />
d'Europe, le hibou moyen-duc et le grand-duc d'Europe. Les quatre première sont<br />
nicheuses sur <strong>la</strong> commune. Espèce d'affinités méditerranéennes, le hibou petit-duc ou<br />
petit-duc scops (Otus scops) est le plus petit hibou d'Europe. Proche en taille <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
chevêchette, il s'en distingue par son disque facial et ses <strong>de</strong>ux aigrettes plumeuses,<br />
lorsqu'elles sont dressées.<br />
aigrettes plumeuses<br />
(pas toujours visibles)<br />
disque facial gris, séparé en <strong>de</strong>ux<br />
par une ban<strong>de</strong> sombre triangu<strong>la</strong>ire<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> calotte au bec<br />
partie supérieure du corps grise<br />
(parfois roussâtre), finement striée<br />
<strong>de</strong> noir, qui le fait confondre<br />
avec l'écorce <strong>de</strong>s arbres<br />
PN Écrins - Robert Chevalier<br />
Hibou petit-duc (photographié en Vallouise dans les Écrins)<br />
tête petite et ron<strong>de</strong><br />
sourcils b<strong>la</strong>ncs froncés<br />
vers l'intérieur<br />
ventre b<strong>la</strong>nc finement strié<br />
<strong>de</strong> brun foncé<br />
Chevêchette d'Europe<br />
PNV - Bruno Descaves<br />
Écologie<br />
De retour d'Afrique vers le mois d'avril, le<br />
hibou petit-duc vient en France pour se<br />
reproduire et élever sa nichée. Cette espèce<br />
discrète apprécie les milieux semi-ouverts<br />
composés <strong>de</strong> <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s sèches et <strong>de</strong> friches<br />
parsemées <strong>de</strong> vieux arbres creux. Ce hibou<br />
“miniature” est un insectivore (gros<br />
orthoptères, coléoptères et lépidoptères),<br />
capturant occasionnellement quelques<br />
petits vertébrés. La reproduction est possible<br />
dès l'âge d'un an et <strong>la</strong> nidification a lieu<br />
vers <strong>la</strong> mi-mai dans <strong>la</strong> cavité d'un arbre,<br />
144 - Regard sur quelques espèces
d'un mur ou à défaut dans un nid <strong>de</strong><br />
rapace ou <strong>de</strong> corvidés. L'envol <strong>de</strong>s jeunes a<br />
lieu courant juillet. À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget,<br />
le petit-duc chasse sur les adrets ouverts,<br />
riches en insectes.<br />
Intérêts biologiques<br />
et valeurs d’usage<br />
Le hibou petit-duc occupe régulièrement<br />
tout le sud <strong>de</strong> l'Europe, l'Afrique du Nord<br />
et l'ouest <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sibérie. En France, l'espèce<br />
se raréfie en s'éloignant du sud ; sa<br />
présence <strong>de</strong>vient beaucoup plus aléatoire<br />
au nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loire. La Corse est <strong>la</strong> seule<br />
région française où il hiverne régulièrement.<br />
En Savoie, l'espèce est plus abondante à<br />
l'ouest du département (cluse <strong>de</strong> Chambéry,<br />
Avant-Pays Savoyard), mais elle atteint les<br />
hautes vallées à <strong>la</strong> faveur <strong>de</strong>s coteaux bien<br />
ensoleillés (adret sec <strong>de</strong> Moyenne et Haute<br />
Maurienne et <strong>de</strong> Moyenne Tarentaise). À<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, comme dans quelques<br />
communes voisines (Aussois et Termignon), le<br />
petit-duc niche régulièrement.<br />
En Vanoise, les effectifs du tichodrome<br />
échelette avoisineraient une cinquantaine<br />
<strong>de</strong> couples.<br />
Menaces<br />
Le hibou petit-duc est confronté localement à<br />
<strong>la</strong> raréfaction <strong>de</strong> ses proies et <strong>de</strong> son habitat.<br />
À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, <strong>la</strong> fermeture <strong>de</strong><br />
certaines pelouses sèches d'adret peut<br />
conduire à <strong>la</strong> raréfaction <strong>de</strong> ses proies.<br />
Fiche-espèce n°10<br />
Fiche-espèce n°10<br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
PNV - Ludovic Imberdis<br />
Les orthoptères, proies principales du hibou petit-duc<br />
(ici, <strong>de</strong>ctique verrucivore)<br />
Le saviez-vous ?<br />
Sa préservation dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> diminution<br />
<strong>de</strong> l'emploi <strong>de</strong>s produits phytosanitaires<br />
qui affectent les popu<strong>la</strong>tions d'insectes,<br />
ainsi que <strong>de</strong> <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong><br />
nidification favorables (vieux arbres à<br />
cavités).<br />
Le maintien <strong>de</strong> cette espèce à Vil<strong>la</strong>rodin-<br />
Bourget dépendra surtout <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong><br />
conservation <strong>de</strong>s coteaux d'adret, c'està-dire<br />
<strong>de</strong> leur ouverture, par pâturage<br />
et/ou fauche, afin <strong>de</strong> contrecarrer leur<br />
enfrichement.<br />
• Autrefois, le hibou petit-duc était apprivoisé et très utilisé en Savoie pour <strong>la</strong> chasse à <strong>la</strong><br />
pipée, technique avec <strong>la</strong>quelle on attrapait les oiseaux après les avoir attirés avec le cri<br />
d'un hibou, d'une chouette ou d'un autre oiseau.<br />
• Attiré par <strong>la</strong> lumière <strong>de</strong>s bougies allumées lors <strong>de</strong>s veillées mortuaires (seul endroit éc<strong>la</strong>iré<br />
<strong>la</strong> nuit, à l'époque, à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget), le hibou petit-duc s'approchait et venait chanter<br />
à proximité. Les gens l’associaient à <strong>la</strong> mort.<br />
Regard sur quelques espèces - 145
Fiche-espèce n°11<br />
Fiche-espèce n°11<br />
Le circaète Jean-le-B<strong>la</strong>nc<br />
Le circaète Jean-le-B<strong>la</strong>nc (Circaetus gallicus) est un rapace diurne <strong>de</strong> taille moyenne<br />
(c'est-à-dire d'1,70 m d'envergure). Sa taille, sa silhouette et son allure peuvent le faire<br />
confondre avec une buse variable, également nicheuse à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget. En observant<br />
plus attentivement, le <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> son corps presque entièrement b<strong>la</strong>nc et les quelques barres<br />
sombres sous <strong>la</strong> queue, ainsi que son vol stationnaire typique (dit “du Saint-Esprit”)<br />
permettent <strong>de</strong> conclure pour un circaète.<br />
tête <strong>la</strong>rge et sombre<br />
iris jaune très caractéristique<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
plumage brun uniforme <strong>de</strong>ssus<br />
parties inférieures du corps b<strong>la</strong>nches<br />
finement mouchetées <strong>de</strong> brun<br />
Circaète Jean-le-B<strong>la</strong>nc<br />
Écologie<br />
Le circaète Jean-le-B<strong>la</strong>nc explore <strong>de</strong>s<br />
territoires <strong>de</strong> chasse caractérisés par <strong>de</strong>s<br />
milieux ouverts* et ensoleillés, riches en<br />
proies et <strong>de</strong>s secteurs boisés pour installer<br />
son nid. Cet oiseau migrateur se nourrit<br />
presque exclusivement <strong>de</strong> reptiles, avec une<br />
forte majorité <strong>de</strong> couleuvres, sans négliger<br />
les vipères, re<strong>la</strong>tivement abondantes sur les<br />
adrets <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget.<br />
Le circaète Jean-le-B<strong>la</strong>nc construit une aire<br />
imposante au sommet d'un arbre. La ponte <strong>de</strong><br />
l'unique œuf s'effectue début avril. 45 jours<br />
d'incubation en moyenne sont nécessaires à<br />
l'éclosion. Le jeune s'envole après 70-80<br />
jours, mais <strong>de</strong>meure avec les adultes jusqu'à<br />
<strong>la</strong> migration (fin d'été - début d'automne).<br />
Intérêts biologiques<br />
et valeurs d’usage<br />
La répartition du circaète Jean-le-B<strong>la</strong>nc<br />
s'étend <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> péninsule ibérique et<br />
l'Afrique du Nord jusqu'en Asie centrale.<br />
Présent également en France, il fréquente<br />
uniquement <strong>la</strong> moitié sud du pays (au sud<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Loire). En Savoie, l'espèce est en limite<br />
nord <strong>de</strong> sa répartition rhône-alpine. Elle<br />
compte une quinzaine <strong>de</strong> couples, principalement<br />
localisés dans l'Avant-Pays<br />
savoyard. Le circaète Jean-le-B<strong>la</strong>nc<br />
pénètre dans les vallées pour chasser ; à<br />
Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, où il a niché en 2003 et<br />
2004, il fréquente le secteur particulièrement<br />
xérique, en rive droite <strong>de</strong> l'Arc.<br />
Le déclin <strong>de</strong> ses popu<strong>la</strong>tions jusque dans<br />
146 - Regard sur quelques espèces
PNV - Sébastien Brégeon<br />
les années 1970 et <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> son<br />
aire <strong>de</strong> répartition font du circaète un<br />
espèce considérée comme rare.<br />
Aire <strong>de</strong> circaète Jean-Le-B<strong>la</strong>nc<br />
Directive européenne sur les Oiseaux,<br />
c'est-à-dire qu'il doit faire l'objet, <strong>de</strong> <strong>la</strong> part<br />
<strong>de</strong>s pays membres, <strong>de</strong> mesures spéciales <strong>de</strong><br />
conservation concernant son habitat, afin<br />
d'assurer sa survie et sa reproduction dans<br />
son aire <strong>de</strong> distribution.<br />
À Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget, un individu blessé a<br />
été trouvé en septembre 2003 sous <strong>la</strong> ligne<br />
EDF située entre Amodon et l'Orgère.<br />
Récupéré et confié au Centre <strong>de</strong><br />
Sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Rapaces <strong>de</strong> Mieussy en<br />
Haute-Savoie, l'oiseau a subi une opération<br />
(pose <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux broches) avec succès et le<br />
circaète Jean-le-B<strong>la</strong>nc a été relâché en<br />
2004 à l'endroit où il avait été trouvé.<br />
Fiche-espèce n°11<br />
Fiche-espèce n°11<br />
Menaces<br />
La principale cause <strong>de</strong> déclin du circaète<br />
Jean-le-B<strong>la</strong>nc tient en <strong>la</strong> raréfaction <strong>de</strong>s<br />
milieux ouverts* propices aux reptiles. La<br />
fermeture* <strong>de</strong> ces milieux réduit l'abondance<br />
et <strong>la</strong> disponibilité <strong>de</strong> ses proies.<br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Le circaète Jean-le-B<strong>la</strong>nc est une espèce<br />
protégée par <strong>la</strong> loi française, comme tous<br />
les rapaces. Il est inscrit à l'annexe 1 <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
Circaète Jean-Le-B<strong>la</strong>nc en vol<br />
Le saviez-vous ?<br />
• Le circaète Jean-le-B<strong>la</strong>nc a un régime alimentaire exclusif (serpents principalement). Une<br />
telle spécialisation est un phénomène assez rare chez les rapaces.<br />
• Il avale les serpents et lézards tout entiers, si bien que <strong>la</strong> queue <strong>de</strong> ses proies dépasse<br />
parfois du bec du rapace, alors que celui-ci est déjà en train <strong>de</strong> digérer <strong>la</strong> tête.<br />
• Le circaète Jean-le-B<strong>la</strong>nc ne craint pas les reptiles venimeux, bien qu'il ne soit pas<br />
immunisé contre leur morsure. Il tue toujours sa proie sans <strong>la</strong>isser le temps aux vipères <strong>de</strong><br />
le mordre.<br />
Regard sur quelques espèces - 147
Fiche-espèce n°12<br />
Fiche-espèce n°12<br />
Le lepture à six taches<br />
Sur les 10 000 espèces <strong>de</strong> coléoptères présents en France, 19 à 30 % sont <strong>de</strong>s insectes vivant<br />
ou dépendant du bois mort, dits saproxyliques*. Ce sont <strong>de</strong>s espèces souvent mobiles dont<br />
les adultes sont ailés, mais dont beaucoup <strong>de</strong> représentants restent confinés dans <strong>de</strong>s sites<br />
particuliers, tels ceux à fort volume <strong>de</strong> bois mort. Dans <strong>la</strong> forêt <strong>de</strong> l'Orgère, une soixantaine<br />
d'espèces <strong>de</strong> coléoptères liées au bois mort a été répertoriée. Le lepture à six taches (Judolia<br />
sexmacu<strong>la</strong>ta) figure parmi celles-ci. C'est une espèce re<strong>la</strong>tivement rare, qui appartient à <strong>la</strong><br />
famille <strong>de</strong>s capricornes, i<strong>de</strong>ntifiables à leurs longues antennes, souvent aussi gran<strong>de</strong>s que le<br />
corps chez les mâles.<br />
“cou” en forme <strong>de</strong> clochette<br />
3 ban<strong>de</strong>s noires alternant<br />
avec 3 ban<strong>de</strong>s jaunes définissent<br />
un motif, caractéristique <strong>de</strong> l'espèce<br />
Michal Hoskovec<br />
longues antennes<br />
Lepture à six taches<br />
Écologie<br />
Le lepture à six taches est un coléoptère<br />
xylophage typique <strong>de</strong>s forêts <strong>de</strong> résineux<br />
d'altitu<strong>de</strong>.<br />
Comme chez <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s insectes, l'état<br />
<strong>la</strong>rvaire (<strong>la</strong> chenille) est <strong>la</strong> phase <strong>la</strong> plus<br />
longue du cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l'espèce : il dure<br />
environ <strong>de</strong>ux ans et constitue l'unique phase<br />
<strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> l'individu. La <strong>la</strong>rve vit à <strong>la</strong><br />
base <strong>de</strong>s arbres morts, celle qui est couverte<br />
par <strong>la</strong> neige en hiver. Ce manteau neigeux<br />
atténue les rigueurs climatiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison,<br />
offrant ainsi plus <strong>de</strong> chance <strong>de</strong> survie aux<br />
<strong>la</strong>rves. Localisées sous l'écorce, celles-ci se<br />
nourrissent exclusivement <strong>de</strong> bois mort sain,<br />
c'est-à-dire non encore attaqué par les agents<br />
<strong>de</strong> décomposition tels que les moisissures<br />
(arbres morts <strong>de</strong>puis moins d'un an). Après<br />
avoir atteint une taille suffisante (à l'issue <strong>de</strong><br />
plusieurs sta<strong>de</strong>s <strong>la</strong>rvaires), <strong>la</strong> <strong>la</strong>rve s'enfonce<br />
dans le bois pour une ultime métamorphose.<br />
L'adulte émerge à <strong>la</strong> belle saison. Il sort <strong>de</strong><br />
l'arbre pour explorer les prairies <strong>de</strong> fauche<br />
et lisières alentour. Floricole*, c'est dans<br />
ces milieux qu'il trouve les fleurs <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
famille <strong>de</strong>s apiacées, dont les différentes<br />
parties (pétales, nectar, etc.) composent son<br />
régime alimentaire. Bien qu'il s'alimente un<br />
peu, cette phase adulte très courte (<strong>de</strong>ux<br />
mois environ) est surtout vouée à <strong>la</strong> reproduction.<br />
Après l'accouplement qui a lieu<br />
sur les fleurs, <strong>la</strong> femelle cherche un arbre<br />
résineux qui vient <strong>de</strong> mourir, afin <strong>de</strong> pondre<br />
ses œufs. Peu exigeante sur l'essence (tous<br />
les résineux <strong>de</strong> montagne sont susceptibles<br />
d'accueillir les <strong>la</strong>rves), l'espèce nécessite en<br />
revanche un arbre d'un diamètre suffisant.<br />
148 - Regard sur quelques espèces
Intérêts biologiques<br />
Le lepture à six taches est typique <strong>de</strong>s<br />
forêts résineuses <strong>de</strong>s régions boréales. Sa<br />
répartition est <strong>de</strong> type relique g<strong>la</strong>ciaire.<br />
Ainsi, on <strong>la</strong> rencontre dans le centre <strong>de</strong><br />
l'Europe (Pologne, Allemagne, Écosse, est<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Russie, Hongrie, Tchéquie,<br />
Roumanie, dans les Alpes et les Pyrénées-<br />
Orientales). En Savoie, le lepture à six<br />
taches est connu en Vanoise et aux alentours<br />
<strong>de</strong> ce massif (Val Fréjus), en Chartreuse,<br />
dans le massif <strong>de</strong>s Bauges, etc.<br />
Elle était jusque là considérée comme très<br />
rare. Mais les inventaires récents <strong>la</strong>issent à<br />
penser qu'elle est probablement présente dans<br />
<strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s forêts résineuses d'altitu<strong>de</strong>,<br />
d'autant plus qu'elle a une bonne capacité <strong>de</strong><br />
dispersion. En revanche, ses popu<strong>la</strong>tions<br />
semblent toujours être <strong>de</strong> faible <strong>de</strong>nsité.<br />
Stanis<strong>la</strong>v Krejcik - www.meloidae.com<br />
Protection<br />
et propositions <strong>de</strong> gestion<br />
Lepture à six taches<br />
Fiche-espèce n°12<br />
Fiche-espèce n°12<br />
Menaces<br />
Le lepture à six taches est parfois récolté<br />
par <strong>de</strong>s entomologistes collectionneurs,<br />
mais ces prélèvements ne semblent pas être<br />
une menace directe importante.<br />
En revanche, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gestion pratiquée<br />
dans son milieu <strong>de</strong> vie, les forêts résineuses<br />
<strong>de</strong> montagne, conditionne <strong>la</strong> survie et le<br />
maintien <strong>de</strong> l'espèce. En effet, une partie<br />
essentielle <strong>de</strong> son cycle <strong>de</strong> vie se dérou<strong>la</strong>nt<br />
sur bois mort, toute action visant à “nettoyer”<br />
(brû<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s rémanents, export <strong>de</strong>s<br />
billons sans valeur, etc.) prive le lepture ainsi<br />
que nombre d'autres espèces saproxyliques*<br />
(insectes, champignons, lichens, etc.) <strong>de</strong><br />
leurs ressources et <strong>de</strong> leurs habitats.<br />
Le saviez-vous ?<br />
La préservation <strong>de</strong>s coléoptères saproxyliques*,<br />
et par extension <strong>de</strong>s espèces qui<br />
dépen<strong>de</strong>nt du bois mort, nécessite <strong>de</strong> maintenir<br />
dans les forêts une quantité notable<br />
<strong>de</strong> vieux arbres, ainsi que <strong>de</strong>s arbres morts,<br />
<strong>de</strong>bout ou au sol (au moins 2 arbres morts<br />
<strong>de</strong>bout à l'hectare). La survie <strong>de</strong>s insectes,<br />
p<strong>la</strong>cés à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alimentaire,<br />
conditionne celle d'un grand nombre<br />
d'espèces prédatrices tel que le pic tridactyle<br />
par exemple. Chaque forestier peut agir<br />
dans cette perspective. S’il n'y a pas <strong>de</strong> risque<br />
pour les randonneurs, il est intéressant et<br />
moins onéreux <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser le bois mort sur<br />
pied. Organismes saproxyliques* et<br />
forestier en sortiront “gagnants” (lire <strong>la</strong><br />
fiche-milieu n°5).<br />
• Parmi les principales causes du déclin <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité dans les forêts européennes,<br />
<strong>la</strong> disparition <strong>de</strong>s très vieux arbres et du bois mort menace <strong>la</strong> survie <strong>de</strong> pas moins <strong>de</strong><br />
40% <strong>de</strong>s espèces forestières.<br />
Regard sur quelques espèces - 149
Annexes<br />
Annexes
Lexique<br />
Annexes<br />
[1] d’après le Dictionnaire <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes et champignons (Boul<strong>la</strong>rd B., 1997)<br />
[2] d’après le Dictionnaire encyclopédique <strong>de</strong> l’écologie et <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> l’environnement<br />
(Rama<strong>de</strong> F., 1993)<br />
[3] d’après Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s tourbières et <strong>de</strong>s marais (Manneville et al., 1999)<br />
[4] d’après <strong>la</strong> Flore forestière française – tome 2 (Rameau et al., 1993)<br />
[5] d'après les Coléoptères phytophages d'Europe (Chatenet du G., 2000)<br />
oOo<br />
Arctico-alpine<br />
[1] Se dit d’une p<strong>la</strong>nte dont l’aire <strong>de</strong> répartition, disjointe, concerne tout à <strong>la</strong> fois les<br />
régions arctiques ou subarctiques et les parties élevées <strong>de</strong>s montagnes <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone tempérée.<br />
Association (végétale)<br />
[2] Groupement <strong>de</strong> végétaux aux exigences écologiques proches et constituant <strong>de</strong>s peuplements<br />
homogènes en adéquation avec les conditions géocentriques ambiantes.<br />
Atterrissement<br />
Se dit du phénomène d’assèchement d’un p<strong>la</strong>n d’eau.<br />
Calcicole<br />
[1] Se dit d’un végétal ou d’un champignon qui supporte les substrats calcaires ; c’est-à-dire<br />
renfermant en quantité notable du carbonate <strong>de</strong> calcium ou <strong>de</strong>s sels <strong>de</strong> calcium et <strong>de</strong> magnésie.<br />
Ces p<strong>la</strong>ntes supportent <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> sol neutre à alcalin.<br />
Cembraie<br />
Formation végétale forestière dominée par le pin cembro.<br />
Climacique<br />
[1] Qualifie une formation végétale qui atteint son climax*<br />
Climax<br />
[2] Terme ultime <strong>de</strong> l'évolution d'une communauté végétale qui correspond à l'optimum<br />
<strong>de</strong> développement <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière, compte tenu <strong>de</strong>s conditions climatiques et(ou)<br />
édaphiques préva<strong>la</strong>nt dans le biotope considéré. Le climax est un sta<strong>de</strong> d'équilibre<br />
dynamique et, <strong>de</strong> ce fait, susceptible <strong>de</strong> variations.<br />
Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget - 153
Annexes<br />
Chaîne alimentaire (= pyrami<strong>de</strong> alimentaire)<br />
[2] Ensemble <strong>de</strong>s êtres vivants reliés par les re<strong>la</strong>tions végétaux/herbivores et proies/prédateurs.<br />
Le premier maillon est constitué par les végétaux, le second par les herbivores, le<br />
<strong>de</strong>rnier par les charognards et les détritivores.<br />
Écotone<br />
[1] Zone <strong>de</strong> transition entre <strong>de</strong>ux écosystèmes contigus. C’est en général un territoire<br />
intéressant à considérer puisque s’y côtoient <strong>de</strong>s organismes appartenant aux <strong>de</strong>ux communautés<br />
voisines, en sus d’espèces ubiquistes*. Les ourlets forestiers et les lisières sont<br />
<strong>de</strong>s écotones particulièrement riches.<br />
Endémique<br />
[1] Caractère d’une espèce qui est propre à une région géographique circonscrite, dont<br />
l’aire <strong>de</strong> répartition est donc strictement limitée.<br />
Étage <strong>de</strong> végétation<br />
[1] Sert à désigner chacun <strong>de</strong>s territoires altitudinaux que l’on définit par <strong>la</strong> composition<br />
<strong>de</strong> leur végétation propre. Un étage <strong>de</strong> végétation correspond à une zone bien définie, géographiquement<br />
délimitée, au climat bien caractérisé, au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle le tapis végétal<br />
a une composition floristique particulière. Les altitu<strong>de</strong>s concernant un étage <strong>de</strong> végétation<br />
varient d’un versant à l’autre. Elles sont approximativement comprises entre :<br />
- 0 et 900 m pour l’étage collinéen,<br />
- 900 et 1 600 m pour l’étage montagnard,<br />
- 1 600 et 2 200 m pour l’étage subalpin,<br />
- 2 200 et 3 000 m pour l’étage alpin,<br />
- 3 000 et plus pour l’étage nival.<br />
Fermeture (<strong>de</strong>s milieux)<br />
Se dit <strong>de</strong>s milieux ouverts (pelouses, prairies, bas-marais) qui sont envahis par <strong>de</strong>s espèces vivaces<br />
hautes (roseaux, buissons, arbuste, etc.), suite à l’interruption <strong>de</strong> <strong>la</strong> fauche ou du pâturage.<br />
Floricole<br />
Se dit <strong>de</strong>s animaux (notamment <strong>de</strong>s insectes) qui vivent aux dépens <strong>de</strong>s fleurs, exploitant<br />
leur nectar ou leur pollen.<br />
Futaie jardinée<br />
[1] Futaie : structure forestière dont <strong>la</strong> strate arborescente est formée d'arbres é<strong>la</strong>ncés, à<br />
cimes jointives, au tronc dégagé, dont l'appel<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> fût est à l'origine même du terme futaie.<br />
Si les arbres appartiennent à <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses d'âges différentes, sont donc <strong>de</strong> tailles très variées,<br />
<strong>la</strong> futaie est dite “irrégulière” ou “jardinée”.<br />
Habitat (<strong>naturel</strong>)<br />
Au sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> directive dite “Habitat”, un habitat <strong>naturel</strong> est un milieu terrestre ou aquatique,<br />
se distinguant par <strong>de</strong>s conditions climatique, géologique et géographique originales<br />
et par <strong>la</strong> présence d’un cortège floristique et faunistique spécifique. Dans <strong>la</strong> pratique, un<br />
habitat peut être caractérisé par une ou plusieurs associations végétales*.<br />
154 - Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget
Incrustés (lichens)<br />
Lichens en forme <strong>de</strong> croûtes ap<strong>la</strong>ties, ancrés à <strong>la</strong> roche par <strong>de</strong>s pseudo-racines, les rhizines.<br />
Ils peuvent résister à <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> luminosité et <strong>de</strong> sécheresse intenses.<br />
Annexes<br />
Mégaphorbiaie (ou mégaphorbiée)<br />
[1] Formation végétale qui se rencontre surtout dans les ravins humi<strong>de</strong>s en moyenne<br />
montagne, et que caractérisent <strong>de</strong>s herbes <strong>de</strong> haute taille.<br />
Micro-mammifère<br />
Ensemble <strong>de</strong>s petits mammifères comprenant les campagnols et les musaraignes.<br />
Murger<br />
[1] Amas <strong>de</strong> pierres, plus ou moins juxtaposées à <strong>la</strong> façon d'un mur, et provenant le plus<br />
souvent <strong>de</strong> l'épierrage d'un champ (ou d'une prairie) lorsqu'il était, jadis, cultivé.<br />
Ouvert<br />
[1] Caractère d'une formation végétale, d'un peuplement, dont les éléments constitutifs<br />
sont assez distants entre eux pour <strong>la</strong>isser <strong>de</strong>s espaces libres, permettant entre autre, l'accès du<br />
soleil à <strong>la</strong> surface du sol.<br />
Par opposition à fermé.<br />
Paléarctique<br />
Le paléarctique est une région biogéographique qui comprend toute l'Europe, les régions<br />
arctiques, boréales et tempérées d'Asie au nord <strong>de</strong> l'Hima<strong>la</strong>ya, l'Afrique du Nord jusqu'au<br />
Sahara au sud, une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> péninsule Arabique, et le sud <strong>de</strong> l'Asie jusqu'au Pakistan,<br />
à l'Hima<strong>la</strong>ya et à <strong>la</strong> Chine centrale. Le paléarctique occi<strong>de</strong>ntal couvre <strong>la</strong> partie occi<strong>de</strong>ntale<br />
<strong>de</strong> l'empire paléarctique, à savoir l'Europe, l'Afrique du Nord, jusqu'au Sahara central<br />
(Hoggar et Tibesti inclus), et le Moyen-Orient, ainsi que les Açores, Madère, les<br />
Canaries, les îles du banc d'Arguin (Mauritanie) et les îles du Cap-Vert. Il est séparé du<br />
Paléarctique oriental par l'Oural, <strong>la</strong> Caspienne, <strong>la</strong> frontière occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> l'Iran, et exclut<br />
<strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> péninsule arabique.<br />
Pessière<br />
[5] Formation forestière dominée par <strong>de</strong>s épicéas.<br />
Plécoptère<br />
[2] Ordre d'insectes [à métamorphose incomplète] dont les <strong>la</strong>rves aquatiques vivent dans<br />
les cours d'eau bien oxygénés : torrents ou rivières aux eaux pures. Par suite <strong>de</strong> leurs exigences<br />
en oxygène dissous, les <strong>la</strong>rves <strong>de</strong> plécoptères constituent d'excellents bio-indicateurs <strong>de</strong><br />
qualités <strong>de</strong>s eaux continentales.<br />
Primaire (milieu)<br />
Désigne un milieu dont l’origine et l’évolution (si elle existe) sont complètement<br />
<strong>naturel</strong>les. C’est un milieu qui n’a été l’objet d’aucune intervention humaine.<br />
Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget - 155
Annexes<br />
Relique ou relicte g<strong>la</strong>ciaire<br />
[3] Espèce réfugiée dans certains biotopes froids (tourbières, etc.) d'Europe moyenne<br />
après le réchauffement postg<strong>la</strong>ciaire.<br />
Saproxylique<br />
[5] Se dit d'une espèce (<strong>de</strong> coléoptères) qui dépend, pendant une partie <strong>de</strong> son cycle <strong>de</strong> vie,<br />
du bois mort ou mourant, ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence d'autres organismes saproxyliques nécessaires<br />
pour leur développement. Les adultes et les <strong>la</strong>rves d'une espèce ont souvent <strong>de</strong>s régimes<br />
alimentaires différents : <strong>la</strong>rve saproxylophage et adulte floricole par exemple.<br />
Secondaire (milieu)<br />
Désigne un milieu retourné à l'état semi <strong>naturel</strong> après avoir été défriché, sans être <strong>la</strong>bouré,<br />
et exploité en herbage.<br />
Spécialiste<br />
[2] Désigne un organisme nécessitant un habitat particulier et (ou) qui utilise un type bien<br />
défini <strong>de</strong> ressources (alimentaires par exemple) pour sa survie.<br />
Spectre d'action<br />
Ensemble <strong>de</strong>s objets ou sujets, sur lesquels un phénomène peut produire <strong>de</strong>s effets.<br />
Ubiquiste<br />
[1] Qui est capable <strong>de</strong> coloniser une vaste gamme <strong>de</strong> stations considérées aussi bien sous<br />
l'angle écologique qu'au p<strong>la</strong>n géographique.<br />
Vicariante<br />
[1] On appelle vicariante une espèce, ou une variété, qui prend <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce d'une autre espèce,<br />
ou d'une autre variété, assez voisine et qui a les mêmes besoins écologiques, mais se rencontre<br />
seulement dans une aire distincte <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> sa vicariante.<br />
Xérique<br />
[4] Se dit d'un environnement ou d'un substrat très sec.<br />
Zone <strong>de</strong> combat<br />
Interface entre <strong>la</strong> limite supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt et les pelouses alpines. Dans cette zone, les<br />
<strong>de</strong>rniers arbres rabougris, du fait <strong>de</strong> leur difficulté à croître efficacement dans un contexte<br />
climatique difficile pour <strong>la</strong> végétation, cè<strong>de</strong>nt le pas à un tapis d'arbrisseaux (éricacées et<br />
genévrier nain).<br />
156 - Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget
Bibliographie<br />
AESCHIMANN D. & BURDET H.M., 1994.- Flore <strong>de</strong> <strong>la</strong> Suisse - Le nouveau Binz.<br />
Deuxième édition. Éd. du Griffon. Neuchâtel, Suisse. 603 p.<br />
Annexes<br />
ASTA J., CLAUZADE G. & ROUX Cl., 1972.- Premier aperçu <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation<br />
lichénique du parc <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise. Trav. sci. <strong>Parc</strong> nation. Vanoise, II, 73-105.<br />
ASTA J., CLAUZADE G. & ROUX Cl., 1973.- Compléments à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation<br />
lichénique du massif <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise. Trav. sci. <strong>Parc</strong> nation. Vanoise, III, 73-104.<br />
ASTA J., CLAUZADE G. & ROUX Cl., 1974.- Compléments à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation<br />
lichénique du massif <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise. Trav. sci. <strong>Parc</strong> nation. Vanoise, V, 105-112.<br />
ASTA J., CLAUZADE G. & ROUX Cl., 1976.- Compléments à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation<br />
lichénique du massif <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise (II). Trav. sci. <strong>Parc</strong> nation. Vanoise, VII, 91-100.<br />
ARTHUR L. & LEMAIRE M., 1999.- Les chauves-souris, maîtresses <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit. -<br />
Description, mœurs, observations, protection… Éd. De<strong>la</strong>chaux et Niestlé. Lausanne,<br />
Suisse. 268 p.<br />
BELLMANN H. & LUCQUET G., 1995.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sauterelles, grillons et criquets<br />
d'Europe occi<strong>de</strong>ntale. WWF. Éd. De<strong>la</strong>chaux et Niestlé. Paris, France. 383 p.<br />
BERNARD C. & COMBET P., 1996.- Paysages <strong>de</strong>s vallées <strong>de</strong> Vanoise. CAUE.<br />
Chambéry, France. 186 p.<br />
BONNIER G., 1990.- La gran<strong>de</strong> flore en couleurs, France, Suisse, Belgique et pays<br />
voisins. Éd. Belin. Paris, France (réédition en 5 vol.).<br />
BOULLARD B., 1997.- Dictionnaire <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes et champignons. Éd. Estem. Paris,<br />
France. 875 p.<br />
CHATENET (du) G., 2000.- Coléoptères phytophages d'Europe. Éd. N.A.P. Vitry-sur-<br />
Seine, France. 359 p.<br />
CONSERVATOIRE REGIONAL D'ESPACES NATURELS DE RHÔNE-ALPES, 2000.-<br />
Inventaire <strong>de</strong>s tourbières <strong>de</strong> <strong>la</strong> région Rhône-Alpes, Département <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie.<br />
CORA SAVOIE (Groupe Ornithologique Savoyard), 2000.- Livre b<strong>la</strong>nc <strong>de</strong>s vertébrés <strong>de</strong><br />
Savoie. Poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères sauvages : inventaire, bi<strong>la</strong>n<br />
<strong>de</strong>s connaissances, statuts. Miquet A. (réd.). Le Bourget du Lac, France. 272 p.<br />
COURTECUISSE R. & DUHEM B., 1994.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s champaignons <strong>de</strong> France et<br />
d'Europe. Les gui<strong>de</strong>s du naturaliste. Éd. De<strong>la</strong>chaux et Niestlé, Paris, France. 476 p.<br />
Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget - 157
Annexes<br />
DANTON P. & BAFFRAY M., 1995.- Inventaire <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes protégées en France. Éd.<br />
Nathan. Mulhouse, France. 294 p.<br />
DELARZE R., GALLAND P. & GONSETH Y., 1998.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s milieux <strong>naturel</strong>s <strong>de</strong><br />
Suisse, Écologie, Menaces, Espèces caractéristiques. La bibliothèque du naturaliste. Éd.<br />
De<strong>la</strong>chaux et Niestlé. Paris, France. 415 p.<br />
DELFORGE P., 1994.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s orchidées d’Europe, d’Afrique du Nord et du Proche-<br />
Orient. Les gui<strong>de</strong>s du naturalistes. Éd. De<strong>la</strong>chaux et Niestlé, Paris, France. 481 p.<br />
DELMAS M., BOURGEOIS M.-G., MOLLARD M. & coll., 1993.- Fleurs <strong>de</strong> Vanoise.<br />
Coll. <strong>Parc</strong> National <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise. Éd. édisud. Aix-en-Provence, France. 318 p.<br />
DODELIN B. & LE QUEAU P., 2004.- Approche pluridisciplinaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> cembraie <strong>de</strong><br />
l'Orgère (<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise). Rapport d'étu<strong>de</strong>s. 58 p.<br />
DUQUET M. et coll., 1992.- Inventaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune <strong>de</strong> France, vertébrés et principaux<br />
invertébrés. Éd. Nathan et Muséum <strong>national</strong> d’histoire <strong>naturel</strong>le. Paris, France. 416 p.<br />
ERNOULT C., VERNET D., LABONNE S., FAVIER G. & DOBREMEZ L., 1998.- Évolution<br />
<strong>de</strong>s usages et activités pastorales dans le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise (1972-1996). <strong>Parc</strong> <strong>national</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise & Cemagref – Division Agriculture et Milieux montagnards. 91 p. + annexes.<br />
FIERS V., GAUVRIT B., GAVAZZI E., HAFFNER P., MAURIN H. & coll., 1997.- Statut <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> faune <strong>de</strong> France métropolitaine. Statuts <strong>de</strong> protection, <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> menace, statuts biologiques.<br />
Col. <strong>Patrimoine</strong>s <strong>naturel</strong>s, volume 24 – Paris, Service du <strong>Patrimoine</strong> Naturel / IEGB / MNHN,<br />
Réserves Naturelles <strong>de</strong> France, Ministère <strong>de</strong> l’Environnement. Paris, France. 225 p.<br />
FISCHESSER B., 1998.- La vie <strong>de</strong> <strong>la</strong> montagne. Éd. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Martinière. Paris, France. 360 p.<br />
FRAPNA, 1997.- At<strong>la</strong>s <strong>de</strong>s mammifères sauvages <strong>de</strong> Rhône-Alpes. 303 p.<br />
GAUTHIER D., MARTINOT J.-P., CHOISY J.-P., MICHALLET J. VILLARET J.-C. &<br />
FAURE ., 1991.- Le bouquetin <strong>de</strong>s Alpes. Revue d'écologie (<strong>la</strong> terre et <strong>la</strong> vie), supplément.<br />
Éd. Soc. Nat. <strong>de</strong> protec. <strong>de</strong> <strong>la</strong> nat. et d'acclim. <strong>de</strong> France, Paris, France. pp 233-275.<br />
GENSAC P., 2000.- Gui<strong>de</strong> écologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise – Itinéraires <strong>de</strong> randonnée et initiation<br />
à l’écologie <strong>de</strong> montagne. Éd. Gap. La Ravoire, France. 288 p.<br />
GRUBER U., 1998.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s serpents d'Europe d'Afrique du Nord et du Moyen-<br />
Orient. Éd. De<strong>la</strong>chaux et Niestlé, les gui<strong>de</strong>s du naturaliste. Paris, France. 248 p.<br />
JAIL M., 1977.- Haute Maurienne, pays du diable ?. Allier éd., Grenoble, France. 244 p.<br />
KÜHNER R. & LAMOURE D., 1986.- Catalogue <strong>de</strong>s Agaricales (basidiomycètes) <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
zone alpine du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise et <strong>de</strong>s régions limitrophes. Trav. sci. <strong>Parc</strong><br />
158 - Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget
nation. Vanoise, tome XV. p 103-187.<br />
LAFRANCHIS T., 2000.- Les papillons <strong>de</strong> jour <strong>de</strong> France, Belgique et Luxembourg et<br />
leurs chenilles. Collection Parthénope. Éd. Biotope, Mèze, France. 448 p.<br />
Annexes<br />
LANDRY Jean-Marc, 2004.- Le loup. Biologie, mœurs, mythologie, cohabitation, protection…<br />
Les sentiers du naturalistes. Éd. De<strong>la</strong>chaux et Niestlé. Paris, France. 240 p.<br />
LAUBER K. & WAGNER G., 1998.- Flora Helvetica. Flore illustrée <strong>de</strong> Suisse. Éd. Belin.<br />
1 616 p.<br />
LEBRETON P. & MARTINOT J-P., 1988.- Oiseaux <strong>de</strong> Vanoise – Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ornithologie en<br />
montagne. <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise. Éd. Libris, Grenoble, France. 240 p.<br />
LEBRETON P., LEBRUN P., MARTINOT J.-P., MIQUET A. & TOURNIER H., 2000.-<br />
Approche écologique <strong>de</strong> l’avifaune <strong>de</strong> Vanoise. Travaux scientifiques du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Vanoise. Tome XXI. 304 p.<br />
MOREAU Pierre-Arthur, 1997.- Mise à jour du “Catalogue <strong>de</strong>s Agaricales <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone<br />
alpine du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise et <strong>de</strong>s régions limitrophes”. Rapport non publié. 83 p.<br />
OLIVIER L., GALLAND J.-P., MAURIN H. & coll., 1995.- Livre rouge <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore menacée<br />
<strong>de</strong> France – Tome I : espèces prioritaires. Col. <strong>Patrimoine</strong>s <strong>naturel</strong>s, volume 24 - Paris,<br />
Service du <strong>Patrimoine</strong> Naturel / IEGB / MNHN, Conservatoire Botanique National <strong>de</strong><br />
Porquerolles, Ministères <strong>de</strong> l’Environnement. Paris, France. 486 p + annexes.<br />
PÉNICAUD P., 2000.- Les chauves-souris et les arbres, connaissance et protection. Éd. du<br />
Muséum d'Histoire Naturelle <strong>de</strong> Bourges. Dépliant.<br />
PARC NATIONAL DE LA VANOISE, 1998- At<strong>la</strong>s du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise. Éd.<br />
Atelier 3, Montpellier, France. 64 p.<br />
ROUÉ S. & MARTINOT J.-P., 1997.- Connaître et protéger les chauves-souris en Savoie.<br />
Éd. <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise. Chambéry, France. 50 p.<br />
RAMADE F., 1993.- Dictionnaire encyclopédique <strong>de</strong> l’écologie et <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong><br />
l’Environnement. Éd. Édiscience inter<strong>national</strong>. Paris, France. 822 p.<br />
RAMEAU J-C., MANSION D. & DUMÉ G., 1993.- Flore forestière française. Gui<strong>de</strong><br />
écologique illustré. Tome 2 Montagnes. Institut pour le Développement Forestier /<br />
Ministère <strong>de</strong> l’Agriculture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pêche / Direction <strong>de</strong> l’Espace Rural et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt / école<br />
Nationale du Génie Rural, <strong>de</strong>s Eaux et Forêts. Paris, France. 2 421 p.<br />
ROCAMORA G., 1994.- Les Zones Importantes pour <strong>la</strong> Conservation <strong>de</strong>s Oiseaux en<br />
France. Ligue pour <strong>la</strong> Protection <strong>de</strong>s Oiseaux / Birdlife Inter<strong>national</strong> / Ministère <strong>de</strong><br />
l'Environnement. Éd. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ligue pour <strong>la</strong> Protection <strong>de</strong>s Oiseaux. 339 p.<br />
Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget - 159
Annexes<br />
ROCAMORA G., & YEATMAN-BERTHELOT D., 1999.- Oiseaux menacés et à surveiller en<br />
France ; Listes rouges et recherches <strong>de</strong> priorités. Popu<strong>la</strong>tions. Tendances. Menaces.<br />
Conservation. Société d'étu<strong>de</strong>s ornithologiques <strong>de</strong> France / Ligue pour <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s<br />
oiseaux. Paris, France. 560 p.<br />
ROUÉ S., 1997.- Inventaire au détecteur d'ultrasons <strong>de</strong>s chiroptères fréquentant <strong>la</strong> zone<br />
centrale du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise (Vallée <strong>de</strong> Maurienne). 10 p. + annexes.<br />
ROUÉ S., MARTINOT J.-P., EVANNO A., 1997.- Connaître et protéger les chauvessouris<br />
en Savoie. Éd. <strong>Parc</strong> National <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise. Chambéry, France. 50 p.<br />
TOLMAN T. & LEWINGTON R., 1999.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s papillons d'Europe et d'Afrique du<br />
Nord. Les gui<strong>de</strong>s du naturaliste. Éd. De<strong>la</strong>chaux et Niestlé. Paris, France. 320 p.<br />
VINCENT S., 2002.- Les chauves-souris dans les bâtiments. Éd. CORA SAVOIE (Groupe<br />
Ornithologique Savoyard). 30 p.<br />
WEBER E., 1994.- Sur les traces du bouquetins d’Europe. Éd. De<strong>la</strong>chaux et Niestlé, Paris,<br />
France. 176 p.<br />
YEATMAN-BERTHELOT D. & JARRY G., 1994.- Nouvel at<strong>la</strong>s <strong>de</strong>s oiseaux nicheurs <strong>de</strong><br />
France 1985-1989. Société Ornithologique <strong>de</strong> France. Paris, France. 776 p.<br />
160 - Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget
Liste <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes d’intérêt patrimonial<br />
Annexes<br />
Les grands types <strong>de</strong> milieux <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
Protection<br />
Livre rouge tome 1<br />
Priorité pour le <strong>Parc</strong><br />
(ordre croissant d’importance)<br />
Vil<strong>la</strong>ge, hameaux et abords<br />
Lac, cours d’eau<br />
et zones humi<strong>de</strong>s d’altitu<strong>de</strong><br />
Les adrets et les pelouses sèches<br />
et steppiques<br />
Prairies <strong>de</strong> fauche<br />
Forêts <strong>de</strong> conifères<br />
et mégaphorbiaies<br />
Lan<strong>de</strong>s et <strong>la</strong>ndines d’altitu<strong>de</strong><br />
Pelouses et combes à neige<br />
Éboulis et moraines<br />
Rochers et fa<strong>la</strong>ises<br />
ancolie <strong>de</strong>s Alpes + 2 w<br />
androsace alpine + 1 w<br />
androsace pubescente + 1 w<br />
aster linosyris 1 w<br />
bleuet 2 w<br />
bruyère herbacée + 1 w<br />
bunias fausse roquette 2 w<br />
centaurée du Va<strong>la</strong>is + + 3 w<br />
crépi<strong>de</strong> b<strong>la</strong>nchâtre 1 w<br />
cystoptéris <strong>de</strong>s montagnes + 2 w<br />
dracocéphale <strong>de</strong> Ruysch 2 q w<br />
épervière tomenteuse 1 w<br />
éritriche nain 1 w<br />
fausse bardane réflechie + 1 w<br />
fétuque du Va<strong>la</strong>is + 1 w<br />
gagée velue + 2 w<br />
génépi <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers 1 w<br />
génépi jaune 1 w w<br />
génépi vrai 1 w w<br />
genévrier sabine 1 w<br />
gentiane croisette 1 w<br />
gentiane <strong>de</strong> Schleicher + 2 w<br />
gentiane utriculeuse + 2 w<br />
géranium b<strong>la</strong>nc 1 w<br />
grand androsace 2 w<br />
<strong>la</strong>îche bicolore + 1 w<br />
<strong>la</strong>îche <strong>de</strong> Lachenal + + 2 q w<br />
linaire simple 2 w<br />
lis martagon 1 w w<br />
lis orangé 2 w<br />
luzule penchée 1 w<br />
Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget - 161
Annexes<br />
Les grands types <strong>de</strong> milieux <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
Protection<br />
Livre rouge tome 1<br />
Priorité pour le <strong>Parc</strong><br />
(ordre croissant d’importance)<br />
Vil<strong>la</strong>ge, hameaux et abords<br />
Lac, cours d’eau<br />
et zones humi<strong>de</strong>s d’altitu<strong>de</strong><br />
Les adrets et les pelouses sèches<br />
et steppiques<br />
Prairies <strong>de</strong> fauche<br />
Forêts <strong>de</strong> conifères<br />
et mégaphorbiaies<br />
Lan<strong>de</strong>s et <strong>la</strong>ndines d’altitu<strong>de</strong><br />
Pelouses et combes à neige<br />
Éboulis et moraines<br />
Rochers et fa<strong>la</strong>ises<br />
nielle <strong>de</strong>s blés 2 w<br />
onosma faux onosma <strong>de</strong>s sables + 2 w<br />
orchis nain <strong>de</strong>s Alpes + 1 q w<br />
paturin très mignon 2 w<br />
pédicu<strong>la</strong>ire arquée 1 w<br />
pédicu<strong>la</strong>ire du mont Cenis 2 w<br />
potentille multifi<strong>de</strong> + 3 w<br />
primevère du piémont + + 2 w<br />
pyrole verdâtre + 1 w<br />
sabot <strong>de</strong> Vénus + 3 w<br />
sainfoin <strong>de</strong>s sables + 1 w<br />
sauge d’Éthiopie + 2 w<br />
saule à <strong>de</strong>nts courtes + 1 w<br />
saxifrage ascendante 2 w<br />
saxifrage fausse diapensie + 3 w<br />
saxifrage fausse mousse + 1 w q<br />
scorzonère d’Autriche 1 w<br />
silène <strong>de</strong> Suè<strong>de</strong> + 1 w<br />
stipe chevelue 1 w<br />
stipe pennée 1 w<br />
valériane saliunca + 2 w<br />
véronique d’Allioni 1 w<br />
vesce fausse esparcette 1 w<br />
violette <strong>de</strong>s marais 1 w<br />
woodsie alpine 1 w<br />
xéranthème fermé 1 w<br />
Légen<strong>de</strong>s<br />
w : habitat principal à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
q : autre habitat à Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget<br />
Le livre rouge <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore menacée <strong>de</strong> France est un ouvrage <strong>de</strong> référence qui<br />
dresse un bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s connaissances actuelles sur les espèces rares et menacées <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore<br />
française et i<strong>de</strong>ntifie c<strong>la</strong>irement les urgences en matière <strong>de</strong> conservation. Le tome I<br />
s’intéresse aux espèces jugées prioritaires.<br />
162 - Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget
In<strong>de</strong>x <strong>de</strong>s noms d’espèces<br />
(Noms français par ordre alphabétique)<br />
Annexes<br />
Flore<br />
ALGUES, MOUSSES, LICHENS ET CHAMPIGNONS<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
amanite tue-mouches<br />
Amanita muscaria<br />
bolet <strong>de</strong> Sibérie<br />
Suillus sibiricus<br />
bolet élégant<br />
Suillus grevillei<br />
bolet p<strong>la</strong>ci<strong>de</strong><br />
Suillus p<strong>la</strong>cidus<br />
brun lichen d'Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong> ou lichen <strong>de</strong>s rennes Cetraria is<strong>la</strong>ndica<br />
clitocybe (ou lyophylle) aggrégé Lyophyllum <strong>de</strong>castes<br />
lichen <strong>de</strong>s loups<br />
Lettraria vulpina<br />
marasme <strong>de</strong>s Oréa<strong>de</strong>s ou faux mousseron Marasmius orea<strong>de</strong>s<br />
morille<br />
Morchel<strong>la</strong> sp.<br />
paxille remarquable<br />
Paxillus sp.<br />
pézize vésiculeuse<br />
Peziza vesiculosa<br />
pleurote <strong>de</strong>s <strong>la</strong>sers<br />
Pleurotus nebro<strong>de</strong>nsis<br />
rhizocarpe géographique<br />
Rhizocarpon geographicum<br />
thamnolia en forme <strong>de</strong> ver<br />
Thamnolia vermicu<strong>la</strong>ris<br />
tulostome <strong>de</strong>s brumes<br />
Tulostoma brumale<br />
usnée<br />
Usnea sp.<br />
xanthorie élégante<br />
Xanthoria elegans<br />
PLANTES SUPÉRIEURES<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
absinthe<br />
achillée naine<br />
adénostyle à feuilles d'alliaire<br />
adonis d'été<br />
airelle à petites feuilles<br />
airelle rouge<br />
alchémille à cinq feuilles<br />
alouchier<br />
ancolie <strong>de</strong>s Alpes<br />
Artemisia absinthium<br />
Achillea nana<br />
A<strong>de</strong>nostyles alliariae<br />
Adonis aestivalis<br />
Vaccinium uliginosum<br />
subsp. microphyllum<br />
Vaccinium vitis-idaea<br />
Alchemil<strong>la</strong> pentaphyl<strong>la</strong><br />
Sorbus aria<br />
Aquilegia alpina<br />
Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget - 163
Annexes<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
androsace alpine ou a. <strong>de</strong>s Alpes<br />
androsace pubescente<br />
arnica <strong>de</strong>s montagnes<br />
Androsace alpina<br />
Androsace pubescens<br />
Arnica montana<br />
arolle ou pin cembro Pinus cembra l'alvo<br />
aster <strong>de</strong>s Alpes<br />
aster linosyris<br />
aubépine<br />
aulne b<strong>la</strong>nc ou a. b<strong>la</strong>nchâtre<br />
azalée naine ou azalée <strong>de</strong>s Alpes<br />
benoîte rampante<br />
bleuet<br />
botryche lunaire<br />
Aster alpinus<br />
Aster linosyris<br />
Crataegus sp.<br />
Alnus incana<br />
Loiseleuria procumbens<br />
Geum reptans<br />
Centaurea cyanus<br />
Botrychium lunaria<br />
bouleau b<strong>la</strong>nc Betu<strong>la</strong> pendu<strong>la</strong> lo bii<br />
brome érigé ou b. dressé<br />
bruyère <strong>de</strong>s neiges ou b. herbacée<br />
bunias fausse roquette<br />
buplèvre à feuilles ron<strong>de</strong>s<br />
camarine hermaphrodite<br />
campanule du mont Cenis<br />
centaurée du Va<strong>la</strong>is<br />
Bromus erectus<br />
Erica herbacea<br />
Bunias erucago<br />
Bupleurum rotundifolia<br />
Empetrum nigrum<br />
subsp. hermaphroditum<br />
Campanu<strong>la</strong> cenisia<br />
Centaurea valesiaca<br />
chanvre Cannabis sativa ts'enevon<br />
coquelicot<br />
crépi<strong>de</strong> b<strong>la</strong>nchâtre<br />
cynorrhodon (fruit du rosier sauvage)<br />
cystoptéris <strong>de</strong>s montagnes<br />
dactyle aggloméré<br />
dompte-venin officinal<br />
doradille rue-<strong>de</strong>s-murailles<br />
doronic à gran<strong>de</strong>s fleurs<br />
ou herbe à chamois<br />
dracocéphale <strong>de</strong> Ruysch<br />
e<strong>de</strong>lweiss ou étoile <strong>de</strong>s neiges<br />
épervière tomenteuse<br />
Papaver sp.<br />
Crepis albida<br />
Rosa sp.<br />
Cystopteris montana<br />
Dactylis glomerata<br />
Vincetoxicum hirundinaria<br />
Asplenium ruta-muraria<br />
Doronicum grandiflorum<br />
Dracocephalum ruyschiana<br />
Leontopodium alpinum<br />
Hieracium tomentosum<br />
épicéa Picea abies <strong>la</strong> suieff<br />
épilobe <strong>de</strong> Fleicher<br />
épinard sauvage ou chénopo<strong>de</strong> bon-Henri<br />
épine-vinette<br />
érable sycomore<br />
éritriche nain<br />
fausse bardane réfléchie<br />
fétuque du Va<strong>la</strong>is<br />
fléole <strong>de</strong>s Alpes<br />
Epilobium fleischeri<br />
Chenopodium bonus-henricus<br />
Berberis vulgaris<br />
Acer pseudop<strong>la</strong>tanus<br />
Eritrichum nanum<br />
Lappu<strong>la</strong> <strong>de</strong>flexa<br />
Festuca valesiaca<br />
Phleum alpinum<br />
framboisier Rubus idaeus lé empre<br />
164 - Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
framboisier Rubus idaeus lé empre<br />
frêne commun Fraxinus excelsior lo frèno<br />
gagée velue<br />
Gagea villosa<br />
génépi (genépi) <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers<br />
Artemisia g<strong>la</strong>cialis<br />
génépi (genépi) jaune<br />
Artemisia mutellina = A. umbelliformis<br />
ou g. b<strong>la</strong>nc ou g. femelle<br />
génépi (genépi) vrai ou g. noir ou g. mâle Artemisia genipi<br />
genévrier commun Juniperus communis lo dj'ènèvro<br />
genévrier nain<br />
Juniperus nana<br />
genévrier sabine<br />
Juniperus sabina<br />
gentiane acaule ou g. <strong>de</strong> Koch<br />
Gentiana acaulis<br />
gentiane croisette<br />
Gentiana cruciata<br />
gentiane <strong>de</strong> Schleicher<br />
Gentiana schleicheri<br />
gentiane <strong>de</strong>s neiges<br />
Gentiana nivalis<br />
gentiane jaune<br />
Gentiana lutea<br />
gentiane ponctuée<br />
Gentiana punctata<br />
gentiane printanière<br />
Gentiana verna<br />
gentiane utriculeuse ou g. à calice renflé Gentiana utriculosa<br />
géranium b<strong>la</strong>nc<br />
Geranium rivu<strong>la</strong>re<br />
géranium <strong>de</strong>s bois<br />
Geranium sylvaticum<br />
grand boucage<br />
Pimpinel<strong>la</strong> major<br />
gran<strong>de</strong> androsace ou androsace <strong>de</strong>s champs Androsace maxima<br />
gran<strong>de</strong> berce<br />
Heracleum spondylium<br />
groseillier<br />
Ribes sp.<br />
hépatique à trois lobes<br />
Hepatica triloba<br />
joubarbe <strong>de</strong>s toits<br />
Sempervivum tectorum<br />
kœlérie pyramidale<br />
Koeleria pyramidata<br />
<strong>la</strong>îche bicolore<br />
Carex bicolor<br />
<strong>la</strong>îche brune<br />
Carex nigra<br />
<strong>la</strong>îche <strong>de</strong> Davall<br />
Carex davalliana<br />
<strong>la</strong>îche <strong>de</strong> Lachenal<br />
Carex <strong>la</strong>chenalii<br />
<strong>la</strong>îche féti<strong>de</strong><br />
Carex foetida<br />
<strong>la</strong>îche rouge noirâtre<br />
Carex atrofuscae<br />
<strong>la</strong>itue <strong>de</strong>s Alpes<br />
Cicerbita alpina<br />
<strong>la</strong>ser siler<br />
Laserpitium siler<br />
linaigrette <strong>de</strong> Scheuchzer<br />
Eriophorum scheuchzeri<br />
linaire <strong>de</strong>s Alpes<br />
Linaria alpina<br />
linaire simple<br />
Linaria simplex<br />
lis martagon<br />
Lilium martagon<br />
lis orangé<br />
Lilium croceum<br />
lotier corniculé<br />
Lotus cornicu<strong>la</strong>tus<br />
luzule penchée<br />
Luzu<strong>la</strong> nutans<br />
matthiole du Va<strong>la</strong>is ou violier<br />
Mathio<strong>la</strong> valesiaca<br />
Annexes<br />
Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget - 165
Annexes<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
mélèze<br />
Larix <strong>de</strong>cidua<br />
myrtille<br />
Vaccinium myrtillus<br />
narcisse<br />
Narcissus sp.<br />
nard rai<strong>de</strong><br />
Nardus stricta<br />
népéta petit népéta<br />
Nepeta nepetel<strong>la</strong><br />
nielle <strong>de</strong>s blés<br />
Agrostemma gitago<br />
noix-<strong>de</strong>-terre<br />
Bunium bulbocastanum<br />
onosma faux onosma <strong>de</strong>s sables Onosma pseudoarenaria<br />
orchis nain <strong>de</strong>s Alpes<br />
Chamorchis alpina<br />
ou chamorchis <strong>de</strong>s Alpes<br />
ortie dioïque<br />
Urtica dioica<br />
paturin très mignon<br />
Poa carniolica<br />
paturin <strong>de</strong>s Alpes<br />
Poa alpina<br />
pédicu<strong>la</strong>ire arquée<br />
Pedicu<strong>la</strong>ris gyroflexa<br />
pédicu<strong>la</strong>ire du mont Cenis<br />
Pedicu<strong>la</strong>ris cenisia<br />
pensée éperonnée ou violette à éperon Vio<strong>la</strong> calcarata<br />
petite pyrole<br />
Pyro<strong>la</strong> minor<br />
pin à crochets<br />
Pinus uncinata<br />
pin cembro ou arolle Pinus cembra l'alvo<br />
pin sylvestre Pinus sylvestris lo ping<br />
pissenlit Taraxacum officinale lo crapoussin<br />
polystic en <strong>la</strong>nce<br />
Polystichum lonchitis<br />
potentille multifi<strong>de</strong><br />
Potentil<strong>la</strong> multifida<br />
primevère à <strong>la</strong>rges feuilles ou p. visqueuse Primu<strong>la</strong> <strong>la</strong>tifolia<br />
primevère du Piémont<br />
Primu<strong>la</strong> pe<strong>de</strong>montana<br />
primevère hérissée<br />
Primu<strong>la</strong> hirsuta<br />
pyrole à feuilles ron<strong>de</strong>s<br />
Pyro<strong>la</strong> rotundifolia<br />
pyrole à une fleur<br />
Moneses uniflora<br />
pyrole intermédiaire<br />
Pyro<strong>la</strong> media<br />
pyrole uni<strong>la</strong>térale<br />
Orthilia secunda<br />
pyrole verdâtre<br />
Pyro<strong>la</strong> chlorantha<br />
raisin d'ours commun ou busserolle Arctostaphylos uva-ursi <strong>la</strong> graine d'l'ort<br />
renoncule <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers<br />
Ranunculus g<strong>la</strong>cialis<br />
renouée bistorte<br />
Polygonum bistorta<br />
rhinanthe velu<br />
Rhinanthus alectorolophus<br />
rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineux<br />
Rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineum<br />
rhubarbe <strong>de</strong>s moines ou r. <strong>de</strong>s Alpes Rumex alpinus<br />
rosier <strong>de</strong>s chiens Rosa canina lo grat'a cul<br />
sabot <strong>de</strong> Vénus<br />
Cypripedium calceolus<br />
sainfoin <strong>de</strong>s montagnes<br />
Onobrychis montana<br />
sainfoin <strong>de</strong>s sables<br />
Onobrychis arenaria<br />
salsifis sauvage<br />
Tragopogon pratense<br />
sapin b<strong>la</strong>nc ou s. pectiné Abies alba lo varnio<br />
sauge d'Éthiopie<br />
Salvia aethiopis<br />
166 - Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
sauge <strong>de</strong>s prés<br />
Salvia pratensis<br />
saule à <strong>de</strong>nts courtes<br />
Salix breviserrata<br />
saule <strong>de</strong>s vanniers<br />
Salix viminalis<br />
saule faux daphné<br />
Salix daphnoi<strong>de</strong>s<br />
saule herbacé<br />
Salix herbacea<br />
saule noircissant<br />
Salix myrsinifolia<br />
saxifrage ascendante<br />
Saxifraga adscen<strong>de</strong>ns<br />
saxifrage fausse diapensie<br />
Saxifraga diapensioi<strong>de</strong>s<br />
saxifrage fausse mousse<br />
Saxifraga muscoi<strong>de</strong>s<br />
saxifrage faux aïzoon<br />
Saxifraga aizoi<strong>de</strong>s<br />
scorzonère d'Autriche<br />
Scorzonera austriaca<br />
sibbaldie couchée<br />
Sibbaldia procumbens<br />
silène <strong>de</strong> Suè<strong>de</strong><br />
Silene suecisa<br />
soldanelle <strong>de</strong>s Alpes<br />
Soldanel<strong>la</strong> alpina<br />
sorbier <strong>de</strong>s oiseleurs<br />
Sorbus aucuparia<br />
stipe chevelue<br />
Stipa capil<strong>la</strong>ta<br />
stipe pennée<br />
Stipa pennata<br />
sureau à grappes<br />
Sambuscus racemosa<br />
sureau noir<br />
Sambuscus nigra<br />
tamaris d'Allemagne<br />
Myricaria germanica<br />
thym serpolet<br />
Thymus serpyllium<br />
trèfle <strong>de</strong>s Alpes<br />
Trifolium alpinum<br />
trichophore cespiteux ou t. gazonnant Trichophorum cespitosum<br />
trisète jaunâtre<br />
Trisetum f<strong>la</strong>vescens<br />
tussi<strong>la</strong>ge pas-d'âne<br />
Tussi<strong>la</strong>go farfara<br />
valériane saliunca<br />
Valeriana saliunca<br />
vérâtre b<strong>la</strong>nc ou hellébore b<strong>la</strong>nc veratrum sp.<br />
véronique d'Allioni<br />
Veronica allionii<br />
vesce fausse esparcette<br />
Vicia onobrychioi<strong>de</strong>s<br />
violette <strong>de</strong>s marais<br />
Vio<strong>la</strong> palustris<br />
woodsie alpine<br />
Woodsia alpina<br />
xéranthème fermé<br />
Xeranthemum inapertum<br />
Annexes<br />
Faune vertébrée<br />
AMPHIBIENS<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
crapaud commun<br />
Bufo bufo<br />
grenouille rousse<br />
Rana temporaria<br />
sa<strong>la</strong>mandre tachetée<br />
Sa<strong>la</strong>mandra sa<strong>la</strong>mandra<br />
Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget - 167
Annexes<br />
MAMMIFÈRES<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
b<strong>la</strong>ireau européen<br />
Meles meles<br />
bouquetin <strong>de</strong>s Alpes<br />
Capra ibex<br />
campagnol <strong>de</strong> Fatio<br />
Microtus multiplex<br />
campagnol <strong>de</strong>s champs<br />
Microtus arvalis<br />
campagnol <strong>de</strong>s neiges<br />
Microtus nivalis<br />
campagnol roussâtre<br />
Clethryonomis g<strong>la</strong>reolus<br />
cerf é<strong>la</strong>phe<br />
Cervus e<strong>la</strong>phus<br />
chamois<br />
Rupicapra rupicapra<br />
chevreuil<br />
Capreolus capreolus<br />
écureuil roux<br />
Sciurus vulgaris<br />
fouine<br />
Martes foina<br />
hermine<br />
Muste<strong>la</strong> erminea<br />
lérot<br />
Elyomis quercinus<br />
lièvre brun ou l. commun ou l. d'Europe Lepus capensis<br />
lièvre variable<br />
Lepus timidus<br />
loup<br />
Canis lupus<br />
lynx boréal<br />
Lynx lynx<br />
marmotte alpine ou m. <strong>de</strong>s Alpes Marmota marmota<br />
mouflon <strong>de</strong> Corse<br />
Ovis gmelini<br />
musaraigne (ou crossope) aquatique Neomys fodiens<br />
musaraigne carrelet<br />
Sorex araneus<br />
pipistrelle <strong>de</strong> Kuhl<br />
Pipistrellus Kuhli<br />
renard roux<br />
Vulpes vulpes<br />
sanglier<br />
Sus scrofa<br />
OISEAUX<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
accenteur alpin<br />
Prunel<strong>la</strong> col<strong>la</strong>ris<br />
accenteur mouchet<br />
Prunel<strong>la</strong> modu<strong>la</strong>ris<br />
aigle royal<br />
Aqui<strong>la</strong> chrysaetos<br />
alouette <strong>de</strong>s champs<br />
A<strong>la</strong>uda arvensis<br />
bec-croisé <strong>de</strong>s sapins<br />
Loxia curvirostra<br />
bergeronnette <strong>de</strong>s ruisseaux<br />
Motacil<strong>la</strong> cinerea<br />
bouvreuil pivoine<br />
Pyrrhu<strong>la</strong> pyrrhu<strong>la</strong><br />
bruant jaune<br />
Emberiza citrinel<strong>la</strong><br />
bruant fou<br />
Emberiza cia<br />
bruant orto<strong>la</strong>n<br />
Emberiza hortu<strong>la</strong>na<br />
bruant zizi<br />
Emberiza cirlus<br />
cassenoix moucheté<br />
Nucifraga caryocatactes<br />
168 - Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
chevêchette d'Europe<br />
G<strong>la</strong>ucidium passerinum<br />
ou chouette chevêchette<br />
chocard à bec jaune<br />
Pyrrhocorax graculus<br />
nyctale <strong>de</strong> Tengmalm ou chouette <strong>de</strong> T. Aegolius funereus<br />
chouette hulotte<br />
Strix aluco<br />
cincle plongeur<br />
Cinclus cinclus<br />
circaète Jean-le-B<strong>la</strong>nc<br />
Circaetus gallicus<br />
crave à bec rouge<br />
Pyrrhocorax pyrrhocorax<br />
faucon crécerelle<br />
Falco subbuteo<br />
faucon pèlerin<br />
Falco peregrinus<br />
fauvette à tête noire<br />
Sylvia atricapil<strong>la</strong><br />
fauvette babil<strong>la</strong>r<strong>de</strong><br />
Sylvia curruca<br />
fauvette <strong>de</strong>s jardins<br />
Sylvia borin<br />
geai <strong>de</strong>s chênes<br />
Garrulus g<strong>la</strong>ndarius<br />
gélinotte <strong>de</strong>s bois<br />
Tetrastes bonasia<br />
grive draine<br />
Turdus viscivorus<br />
gypaète barbu<br />
Gypaetus barbatus<br />
hibou grand-duc ou grand-duc d'Europe Bubo bubo<br />
hibou moyen-duc<br />
Asio otus<br />
hibou petit-duc ou petit-duc scops Otus scops <strong>la</strong> pioupa<br />
hiron<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> rochers<br />
Ptyonoprogne rupestris<br />
<strong>la</strong>gopè<strong>de</strong> alpin ou perdrix <strong>de</strong>s neiges Lagopus mutus l'arêbènan<br />
merle à p<strong>la</strong>stron<br />
Turdus torquatus<br />
merle <strong>de</strong> roche<br />
Montico<strong>la</strong> saxatilis<br />
merle noir Turdus meru<strong>la</strong> lo merlô<br />
mésange boréale<br />
Parus montana<br />
mésange charbonnière<br />
Parus major<br />
mésange huppée<br />
Parus cristatus<br />
mésange noire<br />
Parus ater<br />
moineau domestique<br />
Passer domesticus<br />
niverolle alpine ou pinson <strong>de</strong>s neiges Montifringil<strong>la</strong> nivalis<br />
perdrix bartavelle Alectoris graeca <strong>la</strong> bartavèl<strong>la</strong><br />
pipit spioncelle<br />
Anthus spinoletta<br />
pouillot véloce<br />
Phylloscopus collybita<br />
roitelet huppé<br />
Regulus regulus<br />
roitelet triple-ban<strong>de</strong>au<br />
Regulus ignicapillus<br />
rougequeue à front b<strong>la</strong>nc<br />
Phoenicurus phoenicurus<br />
rougequeue noir<br />
Phoenicurus ochruros<br />
tarier <strong>de</strong>s prés ou traquet tarier Saxico<strong>la</strong> rubetra<br />
tétras-lyre ou petit coq <strong>de</strong> bruyère Tetrao tetrix<br />
tichodrome échelette<br />
Tichodroma muraria<br />
traquet motteux<br />
Oenanthe oenanthe<br />
troglodyte mignon<br />
Troglodytes troglodytes<br />
Annexes<br />
Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget - 169
Annexes<br />
POISSONS<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
truite arc-en-ciel<br />
Oncorhynchus mykiss<br />
truite fario ou truite <strong>de</strong> rivière<br />
Salmo trutta fario<br />
REPTILES<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
coronelle lisse Coronel<strong>la</strong> austriaca <strong>la</strong> caloèvre<br />
lézard <strong>de</strong>s murailles<br />
Podarcis muralis<br />
lézard vert<br />
Lacerta viridis<br />
lézard vivipare<br />
Lacerta vivipara<br />
vipère aspic Vipera aspis <strong>la</strong> caloèvre<br />
Faune invertébrée<br />
INSECTES : COLÉOPTÈRES<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
lepture à six taches<br />
Judolia sexmacu<strong>la</strong>ta<br />
petit bostryche du pin<br />
Ips aminitus<br />
INSECTES : LÉPIDOPTÈRES<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
azuré du serpolet<br />
Maculinea arion<br />
belle dame<br />
Vanessa cardui<br />
damier <strong>de</strong> <strong>la</strong> succise<br />
Euphydryas aurinia<br />
grand apollon<br />
Parnassius apollo<br />
grand nacré<br />
Argynnis ag<strong>la</strong>ja<br />
hespérie <strong>de</strong> l'épiaire<br />
Carcharodus <strong>la</strong>vatherae<br />
hespérie du chien<strong>de</strong>nt<br />
Thymelictus acteon<br />
machaon<br />
Papilio machaon<br />
misis ou lycaon<br />
Hyponephele lycaon<br />
moiré <strong>la</strong>ncéolé<br />
Erebia alberganus<br />
moiré printanier<br />
Erebia triaria<br />
moro-sphinx<br />
Macroglossum stel<strong>la</strong>tarum<br />
némusien ou ariane<br />
Lasiommata maera<br />
170 - Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
petit apollon<br />
Parnassius phoebus<br />
petite tortue<br />
Ag<strong>la</strong>is urticae<br />
robert-le-diable ou gamma<br />
Polygonia c-album<br />
semi apollon<br />
Parnassius mnemosyne<br />
Annexes<br />
INSECTES : ODONATES<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
æschne <strong>de</strong>s joncs<br />
Aeschna juncea<br />
agrion porte-coupe<br />
Enal<strong>la</strong>gma cyathigerum<br />
cordulie <strong>de</strong>s Alpes<br />
Somatochlora alpestris<br />
leucorrhine douteuse<br />
Leucorrhinia dubia<br />
INSECTES : ORTHOPTÈRES<br />
Nom français Nom scientifique Nom patois<br />
criquet bariolé<br />
Arcyptera fusca<br />
criquet <strong>de</strong>s adrets<br />
Chorthippus apricarius<br />
criquet <strong>de</strong>s pâtures Chorthippus parallelus lo l'iouart<br />
criquet jacasseur<br />
Stauro<strong>de</strong>rus sca<strong>la</strong>ris<br />
<strong>de</strong>cticelle montagnar<strong>de</strong><br />
Anonconotus alpinus<br />
<strong>de</strong>ctique verrucivore<br />
Decticus verrucivorus<br />
gran<strong>de</strong> sauterelle verte Tettigonia viridissima <strong>la</strong> l'ioue<br />
Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget - 171
Ce document a été rédigé par :<br />
Virginie Bourgoin - Conservatoire du patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie<br />
Avec l'ai<strong>de</strong> d'un groupe <strong>de</strong> travail :<br />
Denis Charvoz, Élie Charvoz, Guy Margueron, Henri Ratel - Commune <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget • François Manuel, Office <strong>national</strong><br />
<strong>de</strong>s Forêts • Sébastien Brégeon, Benoît Martinot, Jacques Perrier - <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise • Maurice Mol<strong>la</strong>rd - Commune<br />
<strong>de</strong> Modane.<br />
Comité <strong>de</strong> lecture :<br />
Jean-Pierre Feuvrier - Conservatoire du patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie • Danièle Granger-Cuq - <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise.<br />
Nous remercions toutes les autres personnes et structures ayant participé <strong>de</strong> près ou <strong>de</strong> loin à ce travail :<br />
Élisabeth Berlioz, Jérôme Caba, Thierry De<strong>la</strong>haye, Patrick Folliet, Irène Girard, Danièle Granger-Cuq, Pierre Lacosse, Julien<br />
Lefèvre, Jean-Pierre Martinot, Stéphane Morel, Véronique P<strong>la</strong>ige - <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise • Jean-Pierre Feuvrier, Michel<br />
Delmas, Emmanuelle Saunier, Hubert Tournier - Conservatoire du patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie • Raymond Lazier, agriculteur<br />
<strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget • Michel Savourey - entomologiste • Maurice Durand, Thierry De<strong>la</strong>haye - Société Mycologique et<br />
Botanique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Région Chambérienne • Cyrille Deliry - GRPLS • Benoît Do<strong>de</strong>lin, Serge Fudral, Université <strong>de</strong> Savoie.<br />
Sans oublier toutes les personnes qui ont contribué à <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong>s observations <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune et <strong>la</strong> flore <strong>de</strong> Vil<strong>la</strong>rodin-Bourget :<br />
Pierre Abel, Joël B<strong>la</strong>nchemain, Michel Bouche, Virginie Bourgoin, Sébastien Brégeon, Bernard Clesse, Christian Damevin, Thierry<br />
De<strong>la</strong>haye, Sylvia Di Rosa, Yvette Girel, Laurence Jullian, Pierre Lacosse, Sandrine Lemmet, Maurice Mol<strong>la</strong>rd, Karine Moussiegt,<br />
Jacques Perrier, Patrice Prunier, Joseph Ratel, Secteur <strong>de</strong> Modane, Secteur <strong>de</strong> Sainte-Foy, Hubert Tournier, Nico<strong>la</strong>s Valy.<br />
Financement :<br />
Conseil Général <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie • <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise • Région Rhône-Alpes.<br />
Réalisation <strong>de</strong>s cartes :<br />
Jérôme Caba, Julien Lefèvre, Stéphane Morel, Service SIG du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise.<br />
Source IGN : BD Carto - 2002 et BD Alti - 2002.<br />
Maquette :<br />
Pages intérieures : Patrick Folliet - <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise • Virginie Bourgoin, Emmanuelle Saunier - Conservatoire du patrimoine<br />
<strong>naturel</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Savoie.<br />
Couverture : Vizo Studio - Grenoble (Isère)<br />
Mise en page intérieure :<br />
Tribu - Saint-Baldoph (Savoie) - Tél. : 04 79 68 97 60<br />
Photos <strong>de</strong> couverture :<br />
- Première <strong>de</strong> couverture : PNV - Jacques Perrier (refuge et vallon <strong>de</strong> l'Orgère)<br />
- Quatrième <strong>de</strong> couverture :<br />
Génépi <strong>de</strong>s g<strong>la</strong>ciers<br />
PNV - Philippe Benoît<br />
Sauge d’Éthiopie<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
Cassenoix moucheté<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
Bleuet<br />
PNV - Michel Delmas<br />
Bouquetin <strong>de</strong>s Alpes<br />
PNV - Christian Ba<strong>la</strong>is<br />
Lis martagon<br />
PNV - Emmanuelle Foray<br />
Circaète Jean-le-B<strong>la</strong>nc<br />
PNV - Maurice Mol<strong>la</strong>rd<br />
Pyrole verdâtre<br />
PNV - Marie-Geneviève<br />
Bourgeois<br />
Loups<br />
PNV - Alexandre Garnier<br />
Impression :<br />
Couleurs Montagne - Saint-Baldoph (Savoie) – Tél. : 04 79 28 62 50 - Courriel : couleurs-montagne@wanadoo.fr<br />
Imprimé sur papier b<strong>la</strong>nchi sans chlore<br />
ISBN 2-901617-20-4<br />
Dépôt légal : 4 e trimestre 2005
Avec le concours financier <strong>de</strong> :