31.08.2014 Views

Patrimoine naturel de SAINT-BON COURCHEVEL - Parc national ...

Patrimoine naturel de SAINT-BON COURCHEVEL - Parc national ...

Patrimoine naturel de SAINT-BON COURCHEVEL - Parc national ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Découvrir<br />

le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>SAINT</strong>-<strong>BON</strong> <strong>COURCHEVEL</strong>


Préface<br />

La Vanoise, massif <strong>de</strong> montagne, niche son âme au sein d’une communauté <strong>de</strong> villages,<br />

réunis autour du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong>. Là, une mosaïque <strong>de</strong> milieux <strong>naturel</strong>s, un vivier d’espèces,<br />

offrent un assemblage généreux <strong>de</strong> formes et <strong>de</strong> couleurs, où s’imbriquent espaces<br />

sauvages et terres utilisées par l’homme.<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, visages multiples <strong>de</strong> la montagne, façonnés par l’homme comme par<br />

les aléas d’une nature rétive, donnent son i<strong>de</strong>ntité et son caractère au territoire. Expression<br />

d’équilibres riches et diversifiés, toujours en <strong>de</strong>venir, ces milieux portent notre mémoire et<br />

se livrent en héritage. Ils sont une chance pour <strong>de</strong>main, et imposent un <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> respect<br />

qui fait appel à la responsabilité <strong>de</strong> chacun.<br />

Depuis plusieurs années déjà, le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise et ses partenaires financiers,<br />

se sont engagés dans une collaboration originale pour la valorisation et la gestion <strong>de</strong> ces<br />

milieux <strong>naturel</strong>s remarquables. Ce partenariat vise à ai<strong>de</strong>r les gestionnaires, valoriser les<br />

savoir-faire dans le domaine <strong>de</strong> l’environnement et développer la sensibilisation du public.<br />

La commune <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel s’est aujourd’hui investie dans cette démarche, aux<br />

côtés du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise, avec la collaboration du Conservatoire du<br />

patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> la Savoie.<br />

“Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel” est le reflet d’un ensemble<br />

vivant, foisonnant, <strong>de</strong> faune, flore, forêts, pelouses, éboulis, torrents… Au-<strong>de</strong>là du regard<br />

quotidien sur notre environnement, ce document aiguise notre perception et nous révèle<br />

la mesure véritable <strong>de</strong> ce patrimoine. Il s’agit <strong>de</strong> mieux le connaître pour rechercher les<br />

moyens <strong>de</strong> le préserver et, dans toutes les actions <strong>de</strong> la commune, <strong>de</strong> l’envisager comme<br />

un bel enjeu pour <strong>de</strong>main.


Le mot du Maire<br />

Fière <strong>de</strong> son domaine skiable, la commune <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel peut aussi<br />

s’enorgueillir <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r un patrimoine <strong>naturel</strong> d’une très gran<strong>de</strong> richesse.<br />

Mieux connaître l’environnement exceptionnel qui nous entoure à travers la diversité <strong>de</strong>s<br />

paysages, la géologie, la faune et la flore, tel est l’objectif <strong>de</strong> cet ouvrage réalisé par le <strong>Parc</strong><br />

<strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise en collaboration avec le Conservatoire du patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> la<br />

Savoie.<br />

Grâce au remarquable travail d’investigation qui a été mené sur notre territoire, nous<br />

disposons désormais d’un inventaire précis <strong>de</strong>s espèces et <strong>de</strong>s milieux qu’il convient <strong>de</strong><br />

protéger et <strong>de</strong> valoriser.<br />

Sentiers forestiers, pelouses d’altitu<strong>de</strong>, lacs et cours d’eau… voilà autant d’occasions <strong>de</strong><br />

découvrir <strong>de</strong>s milieux <strong>naturel</strong>s uniques et fascinants. La protection <strong>de</strong> ces milieux est<br />

indispensable puisqu’ils renferment un grand nombre d’espèces faunistiques et floristiques<br />

essentielles au maintien <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> notre environnement.<br />

Mieux connaître pour mieux protéger. Protéger pour mieux aménager, <strong>de</strong> façon<br />

harmonieuse et durable, dans le respect <strong>de</strong>s sites et du patrimoine local qui font l’i<strong>de</strong>ntité<br />

<strong>de</strong> nos vallées. C’est toute la réflexion que doit avoir notre commune, garante <strong>de</strong> son<br />

territoire et <strong>de</strong> l’avenir <strong>de</strong>s générations futures.<br />

Je souhaite que ce document éveille la curiosité <strong>de</strong>s lecteurs, les sensibilise à la richesse <strong>de</strong><br />

notre patrimoine <strong>naturel</strong>, et leur donne ainsi l’envie et le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> le respecter.<br />

Gilbert BLANC-TAILLEUR,<br />

Maire <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel


Sommaire<br />

Préface p. 1<br />

Le mot du Maire p. 3<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? p. 7<br />

Un aperçu <strong>de</strong> la commune p. 9<br />

Dimension économique p. 16<br />

Paysages <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel p. 21<br />

Diversité <strong>de</strong> la flore p. 26<br />

Diversité <strong>de</strong> la faune p. 34<br />

Connaissance, protection et gestion du patrimoine <strong>naturel</strong> p. 37<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie p. 43<br />

Préambule p. 45<br />

Fiche-milieu n°1 : Le village, les hameaux et leurs abords p. 46<br />

Fiche-milieu n°2 : Les cours d'eau, les lacs et les zones humi<strong>de</strong>s d’altitu<strong>de</strong> p. 54<br />

Fiche-milieu n°3 : Les prairies <strong>de</strong> fauche p. 67<br />

Fiche-milieu n°4 : Les forêts p. 74<br />

Fiche-milieu n°5 : Les lan<strong>de</strong>s, les landines et les fourrés <strong>de</strong> saules d’altitu<strong>de</strong> p. 84<br />

Fiche-milieu n°6 : Les pelouses d’altitu<strong>de</strong> et les combes à neige p. 91<br />

Fiche-milieu n°7 : Les éboulis, les moraines et les glaciers rocheux p. 102<br />

Fiche-milieu n°8 : Les rochers et les falaises p. 110<br />

Conclusion p. 119<br />

Regard sur quelques espèces p. 123<br />

Fiche-espèce n°1 : Le sabot <strong>de</strong> Vénus p. 124<br />

Fiche-espèce n°2 : L’hormin <strong>de</strong>s Pyrénées p. 126<br />

Fiche-espèce n°3 : L’ancolie <strong>de</strong>s Alpes p. 128<br />

Fiche-espèce n°4 : Le pin à crochets p. 130<br />

Fiche-espèce n°5 : La swertie vivace p. 133<br />

Fiche-espèce n°6 : L’androsace helvétique p. 135<br />

Fiche-espèce n°7 : Le chevreuil p. 137<br />

Fiche-espèce n°8 : La niverolle alpine p. 140<br />

Fiche-espèce n°9 : La perdrix bartavelle p. 142<br />

Fiche-espèce n°10 : L’aeschne <strong>de</strong>s joncs p. 145<br />

Fiche-espèce n°11 : Le cristimover p. 148<br />

Fiche-espèce n°12 : La gélinotte <strong>de</strong>s bois p. 151<br />

Annexes p. 155<br />

Lexique* p. 157<br />

Bibliographie p. 161<br />

Liste <strong>de</strong>s plantes d’intérêt patrimonial p. 165<br />

In<strong>de</strong>x <strong>de</strong>s noms d’espèces p. 166<br />

(*) Les mots en italique suivis d’un astérisque dans le texte sont définis dans le lexique.<br />

Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel - 5


Quelles richesses <strong>naturel</strong>les<br />

sur la commune ?<br />

Présentation


Présentation<br />

Reliefs et cours d’eau <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel<br />

8 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


Un aperçu général<br />

<strong>de</strong> la commune<br />

Présentation<br />

La commune <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel se situe en Savoie, dans la vallée <strong>de</strong> la Tarentaise,<br />

au sein <strong>de</strong>s Alpes internes du Nord. Elle partage <strong>de</strong>s cols et sommets (<strong>de</strong>nt du Villard, col<br />

<strong>de</strong> la Chal, col <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Pierre, rocher <strong>de</strong> Plassa, Petit mont Blanc, col du Mône,<br />

Roche Nue, aiguille <strong>de</strong> Chanrossa, col <strong>de</strong> Chanrouge, Grosse Tête, aiguille du Fruit, col<br />

du Fruit, Croix <strong>de</strong> Verdon, rocher <strong>de</strong> la Loze, sommet <strong>de</strong> la Saulire) avec six communes<br />

limitrophes : Pralognan-la-Vanoise, Les Allues, La Perrière, Montagny, Bozel et Le<br />

Planay. Saint-Bon Courchevel est rattachée administrativement au canton <strong>de</strong> Bozel.<br />

D’une surface <strong>de</strong> 5 902 ha, Saint-Bon Courchevel fait partie <strong>de</strong>s communes du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong><br />

<strong>de</strong> la Vanoise. Son territoire comprend 441 ha dans le cœur du <strong>Parc</strong>, le reste se trouve<br />

inclus dans le périmètre optimal.<br />

Saint-Bon Courchevel, commune du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise<br />

Géologie<br />

Saint-Bon Courchevel se situe dans la<br />

gran<strong>de</strong> unité géologique <strong>de</strong>s Alpes appelée<br />

zone briançonnaise*, et plus précisément<br />

dans la sous-unité <strong>de</strong> la zone houillère.<br />

Cette <strong>de</strong>rnière zone signifie que le socle, ou<br />

substratum, n’a pas ou peu subi <strong>de</strong><br />

transformation appelée métamorphisme.<br />

Les plus vieilles roches se sont formées il y<br />

a 300 millions d’années au cours <strong>de</strong> l’ère<br />

primaire. À cette pério<strong>de</strong> la Vanoise se<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? - 9


Présentation<br />

situait sur un continent peu élevé et<br />

marécageux. Ce continent connaît une<br />

légère élévation et un climat <strong>de</strong> plus en plus<br />

ari<strong>de</strong>. Les roches <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong> ancienne<br />

se situent à l’ouest <strong>de</strong> la commune. La veine<br />

<strong>de</strong> houille <strong>de</strong>s mines du Tal, la montagne <strong>de</strong><br />

Pralong, le col du Fruit en sont les témoins.<br />

Plus tard au secondaire, il y a 230 millions<br />

d’années, Saint-Bon Courchevel se trouve<br />

sous une mer peu profon<strong>de</strong>, où se déposent<br />

<strong>de</strong>s quantités phénoménales <strong>de</strong> sable, <strong>de</strong><br />

crustacés, et qui connaît <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

recul et d’avancée. Les sables ont donné<br />

une roche dure et blanche : le quartzite,<br />

dont le rocher <strong>de</strong> la Loze est constitué. Les<br />

ondulations créées par les vagues <strong>de</strong> cette<br />

mer ancienne sont encore visibles au<br />

sommet <strong>de</strong> cette montagne. L’accumulation<br />

<strong>de</strong>s crustacés est à l’origine <strong>de</strong> roches<br />

calcaires. Les <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la Portetta en sont<br />

les plus représentatives.<br />

Puis, sous un climat tropical, la mer a<br />

reculé par évaporation. Ce phénomène est<br />

à l’origine d’une roche particulière : le<br />

gypse, une roche tendre et calcaire, très<br />

soluble dans l’eau. Bien représenté sur la<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

L’aiguille du Fruit<br />

Versant ouest <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du Villard. Entonnoirs <strong>de</strong> dissolution<br />

10 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


PNV - Ludovic Imberdis<br />

Tour carré <strong>de</strong> la Portetta<br />

commune <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel, le gypse<br />

constitue le massif <strong>de</strong> la crête du mont<br />

Charvet et <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du Villard. Les<br />

entonnoirs <strong>de</strong> dissolution sur la crête <strong>de</strong> ce<br />

<strong>de</strong>rnier sont très caractéristiques. Leur<br />

diamètre varie <strong>de</strong> 5 à 10 m et leur profon<strong>de</strong>ur<br />

<strong>de</strong> 5 à 15 m.<br />

Quelques dizaines <strong>de</strong> millions d’années plus<br />

tard, la mer couvre à nouveau la commune,<br />

ce qui est à l’origine <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong><br />

roches calcaires. L’aiguille du Fruit s’est<br />

formée à cette pério<strong>de</strong> et renferme <strong>de</strong>s<br />

fossiles d’une étonnante variété, comme <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> requin.<br />

L’ère tertiaire se caractérise par le soulèvement<br />

et le plissement <strong>de</strong>s Alpes. Le secteur<br />

<strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel émergea ainsi<br />

définitivement il y a environ 40 millions<br />

d’années.<br />

Sur ces reliefs en place, l’érosion glaciaire<br />

réalisée par le glacier <strong>de</strong> l’Isère, il y a 50 000<br />

et 100 000 ans, a raboté les roches superficielles<br />

et formé <strong>de</strong>s vallées caractérisées par<br />

leur forme en U, comme le vallon <strong>de</strong>s Creux<br />

ou la vallée <strong>de</strong>s Avals.<br />

Le gypse<br />

Chauffé entre 110°C et 130°C, le gypse se<br />

transforme en poudre. Mélangée à <strong>de</strong><br />

l'eau, cette poudre <strong>de</strong>vient du plâtre. Si le<br />

gypse est chauffé à plus <strong>de</strong> 130°C, le<br />

plâtre n'a plus <strong>de</strong> cohésion avec l'eau : on<br />

dit que le plâtre est “mort”.<br />

PNV - Jacques Perrier<br />

Présentation<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Érosion chimique sur calcaire<br />

Source <strong>de</strong>s Poux. Détail <strong>de</strong> gypse<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? - 11


Présentation<br />

Morphologie<br />

<strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel<br />

La commune s’étend sur un versant principalement<br />

exposé au nord, “sur l’envers”.<br />

Plusieurs vallons, confluant avec la vallée <strong>de</strong><br />

Bozel, chevauchent ce versant. Ils correspon<strong>de</strong>nt<br />

aux trois ruisseaux principaux<br />

drainant la commune avant <strong>de</strong> rejoindre le<br />

Doron <strong>de</strong> Bozel. À l’est, le ruisseau <strong>de</strong> la<br />

Rosière est le plus important <strong>de</strong> ces cours<br />

d’eau. Il est alimenté par plusieurs sources et<br />

lacs d’altitu<strong>de</strong> (lacs Merlet, lac du Rateau)<br />

dispersés dans le cirque glaciaire qui<br />

s’étend entre le Petit mont Blanc (2 677 m)<br />

et l’aiguille du Fruit (3 051 m). Ce torrent <strong>de</strong><br />

montagne effectue l’essentiel <strong>de</strong> sa course au<br />

fond d’un vallon au relief marqué, la vallée<br />

<strong>de</strong>s Avals, et dominé par plusieurs sommets<br />

: la <strong>de</strong>nt Portetta (2 629 m), la <strong>de</strong>nt du<br />

Villard (2 284 m), etc. Son affluent principal,<br />

au parcours parallèle, est le ruisseau<br />

<strong>de</strong>s Gravelles. Ces <strong>de</strong>ux ruisseaux entourent<br />

le vaste promontoire qui s’étend <strong>de</strong>s lacs<br />

Merlet jusqu’à Courchevel 1650. Plus à<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Hameau <strong>de</strong> la Jairaz, entouré <strong>de</strong> boisements<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

La vallée <strong>de</strong>s Avals. Au fond, le massif <strong>de</strong> la Portetta, les aiguilles <strong>de</strong> Péclet-Polset et l’aiguille du Fruit<br />

12 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


PNV - Christophe Gotti<br />

La montagne <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Val et la vallée <strong>de</strong>s Avals<br />

l’est le ruisseau <strong>de</strong> Montgela prend sa<br />

source au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> Courchevel 1850, au<br />

pied du rocher <strong>de</strong> la Loze.<br />

La partie inférieure <strong>de</strong> la commune<br />

concentre les hameaux et les zones agricoles.<br />

D’importants boisements ceinturent toutes<br />

ces zones d’habitations. À mi-hauteur, le<br />

secteur du Praz offre un replat exceptionnel.<br />

Les boisements sont tous <strong>de</strong>s boisements <strong>de</strong><br />

pentes. Ils recouvrent les versants <strong>de</strong>s parties<br />

inférieures <strong>de</strong>s vallons du ruisseau <strong>de</strong>s<br />

Gravelles et du ruisseau <strong>de</strong> la Rosière. Le<br />

reste <strong>de</strong>s boisements occupe la partie basse<br />

<strong>de</strong> la commune, principalement en amont et<br />

en aval du replat du Praz.<br />

La partie supérieure du versant présente peu<br />

<strong>de</strong> rupture dans son relief, à l’exception du<br />

vallon <strong>de</strong> la Rosière. À l’ouest <strong>de</strong> ce vallon,<br />

<strong>de</strong> petites formations rocheuses façonnées<br />

par l’érosion glaciaire du quaternaire<br />

concourent à la diversité du paysage, comme<br />

le roc Mugnier et le mont Bel-Air.<br />

La commune se caractérise également par<br />

une forte amplitu<strong>de</strong> altitudinale, <strong>de</strong> 685 m<br />

dans la vallée du Doron <strong>de</strong> Bozel à 3 051 m<br />

au sommet <strong>de</strong> l’aiguille du Fruit. Ceci se<br />

traduit sur le milieu <strong>naturel</strong> par l’existence<br />

<strong>de</strong> quatre étages <strong>de</strong> végétation* : collinéen,<br />

montagnard, subalpin et alpin, lequel est<br />

prolongé au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 2 700 à 3 000 m<br />

d’altitu<strong>de</strong> par un étage nival.<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Présentation<br />

Montagne <strong>de</strong> Pralong séparant le ruisseau <strong>de</strong>s Gravelles et le ruisseau <strong>de</strong> la Rosière<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? - 13


Présentation<br />

L’habitat<br />

Le chef-lieu, implanté dans la partie basse <strong>de</strong><br />

la commune à environ 1 100 m d’altitu<strong>de</strong>,<br />

résulte <strong>de</strong> la juxtaposition <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux agglomérations,<br />

Saint-Bon le Haut et Saint-Bon le<br />

Bas. Quelques centaines <strong>de</strong> mètres plus haut,<br />

le hameau principal du Praz est <strong>de</strong>venu une<br />

station-village. Autour <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux villages,<br />

<strong>de</strong> nombreux hameaux se succè<strong>de</strong>nt : le<br />

Grand Carrey, le Petit Carrey, la Cuerdy, le<br />

Grenier, le Fay, le Fontanil, le Buisson, le<br />

Tal, le Freney, la Jairaz, la Choulière,<br />

Montgela, la Corbière et Montcharvet.<br />

Tous ces petits hameaux traduisent une<br />

présence humaine importante, dont le développement,<br />

contraint par le relief, respectait<br />

l’équilibre entre espaces bâtis et ressources<br />

<strong>naturel</strong>les disponibles. Les hameaux ne<br />

grandissaient pas, ils se multipliaient.<br />

Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> ces agglomérations, trois stations<br />

d’altitu<strong>de</strong> se succè<strong>de</strong>nt : Courchevel 1550,<br />

Courchevel 1650 à Moriond et Courchevel<br />

1850 au lieu-dit les Tovets. L’habitat saintbonnais<br />

se caractérise également par :<br />

- <strong>de</strong>s chalets d’alpage : les chalets <strong>de</strong><br />

Pralong, Praméruel, Pralin-Mugnier, <strong>de</strong> la<br />

Gran<strong>de</strong> Val, d’Ariondaz, <strong>de</strong>s Creux, etc.<br />

- <strong>de</strong>s refuges d’altitu<strong>de</strong> : le refuge <strong>de</strong>s lacs<br />

Merlet et du Grand Plan.<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

PNV - Patrick Folliet<br />

Hameau le Grenier<br />

Chalet <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Val<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

Saint-Bon Courchevel, chef-lieu<br />

14 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


<strong>COURCHEVEL</strong>… UN PEU D'ÉTYMOLOGIE - David Déréani<br />

L’origine du nom <strong>de</strong> Courchevel est issue du terroir local et <strong>de</strong>s pratiques agro-pastorales<br />

qui ont régi l’ensemble du territoire pendant sept siècles.<br />

Ainsi, au printemps, lors <strong>de</strong> la transhumance <strong>de</strong>s troupeaux <strong>de</strong> vaches tarines en altitu<strong>de</strong>,<br />

à l'étage <strong>de</strong>s montagnettes, entre 1500 et 1800 m, on prenait gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> faire pâturer le<br />

troupeau aux endroits les plus propices et sans danger pour les jeunes veaux. Au droit du<br />

ruisseau <strong>de</strong> Montgela, près <strong>de</strong>s hameaux <strong>de</strong>s Brigues, <strong>de</strong>s Rois, du Lételé, <strong>de</strong>s Grangettes<br />

et <strong>de</strong>s Provères, les bergers avaient interdiction <strong>de</strong> faire stationner les veaux sur les ban<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> terre où poussait une herbe verte et drue (conséquence <strong>de</strong> la nature du sol), appétissante<br />

mais capable <strong>de</strong> couper la langue <strong>de</strong>s veaux, voire <strong>de</strong> “l'écorcher”. D'où la dénomination<br />

du lieu, “écortzevé” en patois saint-bonnais qui, au fil <strong>de</strong>s siècles et avec la transmission<br />

orale, est <strong>de</strong>venue “cortzevé” puis “corchevé”, “corchevel” et enfin “courchevel”. Au<br />

XIX e siècle, les cartes mentionnent le lieu-dit "les chalets <strong>de</strong> Corchevel", aujourd'hui<br />

“Courchevel 1550”. Le nom <strong>de</strong> Courchevel se fixe définitivement au début du XX e siècle.<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Présentation<br />

Saint-Bon Courchevel, chef-lieu<br />

Les stations <strong>de</strong> ski <strong>de</strong> Courchevel<br />

La population<br />

Le développement <strong>de</strong>s stations entre 1946<br />

et 1982 s’est accompagné d’un mouvement<br />

croissant <strong>de</strong> la population saint-bonnaise.<br />

Entre 1968 et 1975, cette augmentation<br />

atteint environ 18 %. Depuis les années<br />

1980, cette évolution est plus modérée, avec<br />

une moyenne <strong>de</strong> 5,5 % tous les huit ans.<br />

Au recensement <strong>de</strong> 1999, Saint-Bon<br />

Courchevel comptait 1 850 habitants,<br />

répartis dans les différentes agglomérations<br />

<strong>de</strong> la commune selon le tableau suivant.<br />

Nombre d’habitants<br />

permanents<br />

Saint-Bon 221<br />

Le Praz 365<br />

Courchevel 1550 226<br />

Courchevel 1650 237<br />

Courchevel 1850 629<br />

Hameaux secondaires 172<br />

TOTAL 1 850<br />

Avec près <strong>de</strong> 32 habitants au km 2 , la<br />

population <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel<br />

présente une <strong>de</strong>nsité élevée.<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? - 15


Présentation<br />

Dimension économique<br />

L’activité agro-pastorale a été la première ressource économique <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> Saint-Bon.<br />

La population vivait <strong>de</strong> l’élevage, du fromage, <strong>de</strong>s vergers et <strong>de</strong>s potagers. Elle cultivait<br />

<strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> blé, d’orge et <strong>de</strong> seigle jusqu’à 1 600 m d’altitu<strong>de</strong>. Cette activité, complétée<br />

en hiver par l’exploitation <strong>de</strong>s forêts, est pratiquée par une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la population<br />

jusqu’au début du XX e siècle. Le passage d’une économie <strong>de</strong> subsistance à une économie<br />

<strong>de</strong> marché a provoqué le déclin dans les années 1950 et 1960 du système agro-pastoral <strong>de</strong><br />

montagne. Ce changement et le développement du tourisme hivernal, que la commune<br />

connaît <strong>de</strong>puis la moitié du XX e siècle, ont donné à ces activités d’origine un caractère<br />

plus marginal, mais essentiel au maintien <strong>de</strong>s paysages.<br />

L’agriculture<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

En 2005, Saint-Bon Courchevel compte<br />

quatre exploitations agricoles, soit huit<br />

exploitations <strong>de</strong> moins qu’en 1988. Trois<br />

agriculteurs travaillent sur ces exploitations,<br />

un seul possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bêtes toute l’année. Au<br />

<strong>de</strong>rnier recensement agricole <strong>de</strong> 2000, la<br />

surface agricole communale utilisée est<br />

<strong>de</strong> 767 ha. Cette partie hors alpage, est<br />

uniquement constituée <strong>de</strong> prairies <strong>naturel</strong>les<br />

pâturées et/ou fauchées et se situe au<strong>de</strong>ssous<br />

<strong>de</strong> 1 600 m d’altitu<strong>de</strong>.<br />

Il existe quatre secteurs d’alpage sur Saint-<br />

Bon Courchevel : les Avals, Ariondaz,<br />

Pralong-Les Creux et Pralin-Mugnier. Un<br />

cinquième secteur, localisé à Grand Pralin,<br />

est une propriété <strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> Bozel.<br />

Vaches <strong>de</strong> race Tarine montant à l'alpage<br />

PNV - Patrick Folliet<br />

Portrait d’une vache <strong>de</strong> race Tarine<br />

Ces alpages couvrent une surface <strong>de</strong><br />

1 230 ha. Toutes les exploitations pratiquent<br />

l’inalpage* et sont axées sur l’élevage bovin<br />

laitier. Un groupement pastoral gère l’alpage<br />

<strong>de</strong>s Avals.<br />

En 2005 le cheptel bovin totalise environ<br />

140 têtes. Ces vaches pâturent autour <strong>de</strong>s<br />

villages jusqu’en juin, puis montent en<br />

alpage. Leur présence sur la commune dure<br />

environ huit mois. Le reste <strong>de</strong> l’année, en<br />

pério<strong>de</strong> hivernale, elles quittent Saint-Bon<br />

Courchevel pour être transférées dans la<br />

vallée. À ce cheptel s’ajoutent environ<br />

635 bovins transhumants, constitués d’environ<br />

570 vaches laitières et <strong>de</strong> 65 génisses,<br />

présents sur les alpages <strong>de</strong> la commune entre<br />

juin et septembre. Au nombre <strong>de</strong> 30 têtes en<br />

2003, le cheptel ovin est <strong>de</strong> 20 moutons en<br />

2005.<br />

16 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


PNV - Alexandre Garnier<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

Grange et ruches dans le hameau du Fontanil<br />

Saint-Bon Courchevel se trouve dans la zone<br />

d’appellation d’origine contrôlée Beaufort.<br />

En saison d’alpage le fromage, fabriqué sur<br />

place, peut bénéficier du label Beaufort<br />

d’alpage. Ce Beaufort correspond à 85 % <strong>de</strong><br />

la transformation du lait. Le reste <strong>de</strong> l’année<br />

le lait est collecté à la coopérative laitière <strong>de</strong><br />

Moûtiers pour la fabrication <strong>de</strong> Beaufort et<br />

<strong>de</strong> tomme. La production annuelle est<br />

d’environ 70 t <strong>de</strong> Beaufort.<br />

Tous les exploitants pratiquent une double<br />

activité liée au tourisme. En pério<strong>de</strong><br />

hivernale, ils <strong>de</strong>viennent moniteurs <strong>de</strong> ski,<br />

commerçants, employés du service <strong>de</strong>s pistes<br />

ou <strong>de</strong>s remontées mécaniques.<br />

La rupture contemporaine entre une<br />

agriculture permanente en déclin et une<br />

agriculture saisonnière, localisée sur les<br />

alpages, encore bien développée, pose la<br />

question <strong>de</strong> l’avenir <strong>de</strong> cette activité<br />

économique sur Saint-Bon Courchevel.<br />

Le tourisme<br />

Le secteur touristique est présent <strong>de</strong>puis<br />

le début du XX e siècle sur la commune. Il<br />

s’adressait alors à une population <strong>de</strong> curistes<br />

fortunés séduits par les charmes <strong>de</strong> la<br />

montagne.<br />

C’est à travers le tourisme d’hiver, et plus<br />

particulièrement à travers le développement<br />

du ski alpin, que <strong>de</strong>puis 1946 la commune a<br />

élaboré les bases <strong>de</strong> ce secteur d’économie.<br />

Le domaine skiable <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel<br />

couvre 528 ha en 2005. Il est relié à celui<br />

<strong>de</strong> Méribel - Les Allues par le sommet <strong>de</strong> la<br />

Saulire. Il appartient au domaine skiable<br />

“Les Trois vallées” (Doron <strong>de</strong> Bozel, Doron<br />

<strong>de</strong>s Allues et Doron <strong>de</strong>s Belleville), l’un<br />

<strong>de</strong>s plus vastes du mon<strong>de</strong>, aujourd’hui<br />

géré en partie par la Société <strong>de</strong>s Trois<br />

Vallées. La fréquentation <strong>de</strong>s vacanciers<br />

est la plus forte pendant les vacances<br />

scolaires (Noël et février). Au cours <strong>de</strong> cette<br />

pério<strong>de</strong>, la population peut avoisiner les<br />

30 000 habitants (comprenant vacanciers et<br />

salariés saisonniers).<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Présentation<br />

Ruches dans le hameau du Fontanil<br />

Randonneurs observant le glacier <strong>de</strong> Gébroulaz<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? - 17


Présentation<br />

La saison touristique d’été existe <strong>de</strong>puis une<br />

époque antérieure au tourisme d’hiver. Elle<br />

s’est en partie développée avec la création du<br />

<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise. Avec un maximum<br />

<strong>de</strong> 15 000 habitants au cours <strong>de</strong> la<br />

première semaine du mois d’août, le<br />

développement <strong>de</strong> ce tourisme constitue un<br />

enjeu pour la commune.<br />

Le nombre <strong>de</strong> lits touristiques s’élève environ<br />

à 31 900 en 2005, répartis essentiellement<br />

sur Courchevel 1850 et Courchevel 1650.<br />

Ces lits se traduisent par <strong>de</strong> nombreuses<br />

rési<strong>de</strong>nces secondaires (environ 50 % du parc<br />

d’accueil touristique), 40 hôtels et <strong>de</strong>s<br />

rési<strong>de</strong>nces collectives.<br />

Bien que dominant, le ski alpin ne<br />

représente qu’une <strong>de</strong>s nombreuses activités<br />

<strong>de</strong> plein air et <strong>de</strong> découverte <strong>de</strong> la<br />

nature que propose la commune (lire<br />

l’encadré p. 20). Ces activités combinent la<br />

découverte <strong>de</strong>s patrimoines <strong>naturel</strong> et<br />

culturel, et les activités sportives d’été et<br />

d’hiver.<br />

La gestion <strong>de</strong> la population touristique<br />

est assurée par “Courchevel Tourisme”, et<br />

par une centrale <strong>de</strong> réservation “Courchevel<br />

Réservation”. Par ailleurs un ensemble <strong>de</strong><br />

professionnels <strong>de</strong> la montagne organise<br />

et encadre différentes activités : en 2005 il<br />

s’agit <strong>de</strong> 848 moniteurs <strong>de</strong> ski, cinq<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Gare d’arrivée du téléphérique <strong>de</strong> la Saulire<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Refuge <strong>de</strong>s lacs Merlet<br />

18 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


PNV - Ludovic Imberdis<br />

Présentation<br />

Sommet <strong>de</strong> la Saulire, côté Courchevel<br />

accompagnateurs <strong>de</strong> moyenne montagne et<br />

huit gui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> haute montagne.<br />

Au départ <strong>de</strong> Courchevel 1650 et Courchevel<br />

1850, <strong>de</strong> nombreux sentiers <strong>de</strong> randonnée<br />

traversent la commune, pour rejoindre les<br />

alpages et les lacs d’altitu<strong>de</strong>. Le vallon <strong>de</strong> la<br />

Rosière peut être parcouru <strong>de</strong>puis le hameau<br />

<strong>de</strong> la Jairaz. Au cours <strong>de</strong> l’été sont<br />

organisées <strong>de</strong>s manifestations <strong>de</strong> découverte<br />

et <strong>de</strong> sport <strong>de</strong> plein air : course VTT, raid et<br />

cross <strong>de</strong> montagne.<br />

L’industrie<br />

Le ruisseau <strong>de</strong> la Rosière alimente la<br />

centrale hydroélectrique d’Électricité <strong>de</strong><br />

France <strong>de</strong> Bozel construite en 1910. La prise<br />

d’eau se trouve dans le ruisseau <strong>de</strong> la<br />

Rosière, à environ 1 500 m d’altitu<strong>de</strong>. Le lac<br />

<strong>de</strong> la Rosière, qui est en amont <strong>de</strong> cette prise<br />

d’eau, joue le rôle <strong>de</strong> lac <strong>de</strong> décantation.<br />

Plusieurs kilomètres <strong>de</strong> galeries souterraines<br />

conduisent cette eau au fond <strong>de</strong> la vallée du<br />

Doron <strong>de</strong> Bozel. Au cours <strong>de</strong> ce parcours, un<br />

aqueduc traversant le ruisseau <strong>de</strong>s Gravelles<br />

amène l’eau dans un grand bassin <strong>de</strong><br />

décantation, situé en amont <strong>de</strong> la station <strong>de</strong><br />

Courchevel 1550.<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Courchevel 1850. Téléphérique <strong>de</strong> la Saulire<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Barrage EDF sur le lac <strong>de</strong> la Rosière<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? - 19


Présentation<br />

ACTIVITÉS DE DÉCOUVERTE SUR LA COMMUNE<br />

DE <strong>SAINT</strong>-<strong>BON</strong> <strong>COURCHEVEL</strong><br />

Découverte du patrimoine <strong>naturel</strong> :<br />

- soirées-rencontres “<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise” ;<br />

- sorties <strong>de</strong> découverte dans le <strong>Parc</strong> ;<br />

- sentier botanique <strong>de</strong> la Rosière.<br />

Découverte du patrimoine culturel :<br />

- visite <strong>de</strong> Courchevel 1850 ;<br />

- découverte <strong>de</strong> l'art baroque (chef-lieu, hameau du Praz) ;<br />

- visite <strong>de</strong> la fromagerie du Praz et <strong>de</strong> la ferme <strong>de</strong> l'Ariondaz (fabrication du Beaufort).<br />

Activités sportives d’été :<br />

- parcours d'orientation, randonnées en montagne, VTT (centre VTT agréé par la<br />

Fédération française <strong>de</strong> cyclisme) ;<br />

- alpinisme, escala<strong>de</strong> et via ferrata ;<br />

- sports d'eaux vives : canyoning, rafting, pêche en lac, etc. ;<br />

- équitation, golf, piscine, tennis, tir à l'arc, etc.<br />

Et sports d’hiver :<br />

- ski alpin et ski nordique ;<br />

- luge (piste <strong>de</strong> 2 km), raquettes, patinoire.<br />

Autres<br />

Les autres activités économiques sont liées<br />

aux commerces (alimentation générale,<br />

magasins <strong>de</strong> sport, ameublement, librairie,<br />

tabac, restaurant, etc.), aux petites entreprises<br />

(taxi, salon <strong>de</strong> coiffure, garagiste, etc.)<br />

et à la gestion forestière.<br />

La commune dispose d’une gran<strong>de</strong> diversité<br />

<strong>de</strong> services surtout localisées dans les<br />

stations <strong>de</strong> ski : altiport, agence SNCF,<br />

annexe <strong>de</strong> la poste, centre <strong>de</strong>s pompiers,<br />

trois salles polyvalentes, crèche, école<br />

primaire, service médical, etc.<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s où il n’y a pas d’équipement touristique sont le support d’activités<br />

essentielles, telles que le pastoralisme et le tourisme vert. La qualité <strong>de</strong> son environnement<br />

et <strong>de</strong> son patrimoine bâti est l’un <strong>de</strong>s atouts majeurs <strong>de</strong> la commune. C’est une source <strong>de</strong><br />

richesse non négligeable : l’activité touristique estivale <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel repose<br />

pleinement sur cette dimension patrimoniale.<br />

La pérennité <strong>de</strong>s activités pratiquées dépendra pour beaucoup <strong>de</strong> l’attention qui sera<br />

portée à cette nature.<br />

20 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


Paysages <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel<br />

Présentation photographique<br />

<strong>de</strong>s grands types <strong>de</strong> milieux<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Présentation<br />

La <strong>de</strong>nt du Villard et la crête du mont Charvet<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? - 21


PNV - Christophe Gotti<br />

Présentation<br />

Le lac Merlet supérieur et l'aiguille du Fruit<br />

22 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


PNV - Ludovic Imberdis<br />

Présentation<br />

Milieu humi<strong>de</strong> au Plan du Pêtre et la montagne <strong>de</strong> Grosse Tête<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? - 23


PNV - Alexandre Garnier<br />

Présentation<br />

Hameaux <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel : le Fay et le Buisson<br />

24 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


PNV - Alexandre Garnier<br />

Présentation<br />

Combe <strong>de</strong>s Verdons et la Croix <strong>de</strong> Verdon ou Dent <strong>de</strong> Burgin<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? - 25


Présentation<br />

Diversité <strong>de</strong> la flore<br />

Il n’existe pas d’inventaire exhaustif <strong>de</strong> la flore <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel mais, à l’échelle<br />

du massif <strong>de</strong> la Vanoise et pour une altitu<strong>de</strong> supérieure à 1 500 m, les scientifiques ont pu<br />

évaluer la diversité spécifique à environ 1 000 espèces différentes <strong>de</strong> fougères et <strong>de</strong> plantes<br />

à fleurs et près <strong>de</strong> 200 espèces <strong>de</strong> mousses. Cette évaluation donne un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur<br />

<strong>de</strong> la richesse floristique potentielle à Saint-Bon Courchevel.<br />

Parmi ces nombreuses espèces, certaines présentent un intérêt particulier, qu’il soit lié à<br />

leur rareté, à leur usage (médicinal, culinaire, fourrager, etc.), à leur beauté ou à leur<br />

caractère symbolique.<br />

Lichens et champignons<br />

En Vanoise, la flore mycologique a fait<br />

l’objet d’inventaires et d’étu<strong>de</strong>s approfondies<br />

<strong>de</strong>puis une trentaine d’années. Ce<br />

sont plus particulièrement les champignons<br />

à lames qui ont fait l’objet <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s. On<br />

a actuellement recensé plus <strong>de</strong> 400 espèces<br />

différentes <strong>de</strong> champignons en Vanoise.<br />

Certaines espèces <strong>de</strong> champignons sont très<br />

spécialisées et subissent les mêmes évolutions<br />

que les milieux rares qui les abritent.<br />

Association entre un champignon et une<br />

algue, les lichens colonisent <strong>de</strong>s milieux très<br />

variés. On les trouve sur les vieux murs, les<br />

falaises et les rochers, sur les troncs <strong>de</strong><br />

conifères, sur les mousses et à même la terre.<br />

Les étu<strong>de</strong>s réalisées entre 1972 et 1990 ont<br />

permis <strong>de</strong> recenser plus <strong>de</strong> 460 espèces<br />

différentes <strong>de</strong> lichens en Vanoise.<br />

Plantes rares et menacées<br />

Si l’on ne dispose pas aujourd’hui d’inventaire<br />

exhaustif <strong>de</strong> la flore, il existe, en<br />

revanche, un important travail <strong>de</strong> recensement<br />

<strong>de</strong>s espèces protégées ou rares,<br />

effectué par les gar<strong>de</strong>s-moniteurs du <strong>Parc</strong><br />

<strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise, les agents <strong>de</strong> l’Office<br />

<strong>national</strong> <strong>de</strong>s forêts et les associations<br />

PNV - Michel Delmas<br />

Tofieldie boréale<br />

naturalistes. Celui-ci permet <strong>de</strong> bien<br />

connaître la flore à forte valeur patrimoniale<br />

<strong>de</strong> la commune et d’établir les statistiques<br />

suivantes.<br />

On dénombre actuellement à Saint-Bon<br />

Courchevel 21 espèces <strong>de</strong> plantes protégées<br />

(voir les espèces notées en gras dans la<br />

liste <strong>de</strong>s plantes d’intérêt patrimonial p. 165).<br />

Trois d’entre elles présentent un intérêt<br />

majeur du fait <strong>de</strong> leur gran<strong>de</strong> rareté en<br />

France (le chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes, la<br />

tofieldie boréale et la violette à feuilles<br />

pennées). Elles sont <strong>de</strong> ce fait considérées<br />

comme <strong>de</strong>s espèces “prioritaires”, en termes<br />

<strong>de</strong> protection, par les botanistes. À ce titre,<br />

elles sont inscrites au Livre rouge <strong>national</strong><br />

<strong>de</strong> la flore française.<br />

Saint-Bon Courchevel compte :<br />

- 20 % <strong>de</strong>s espèces protégées présentes dans<br />

le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise, soit une sur<br />

cinq.<br />

26 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


CPNS - Virginie Bourgoin<br />

Chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes<br />

- près <strong>de</strong> 8 % <strong>de</strong>s plantes “prioritaires” du<br />

Livre rouge <strong>national</strong> présentes dans le <strong>Parc</strong>.<br />

Parmi les espèces à forte valeur biologique,<br />

on recense :<br />

- la tofieldie boréale, espèce protégée très<br />

rare et menacée, présente en France uniquement<br />

en Savoie et dans les Hautes-<br />

Alpes où elle est en forte régression ;<br />

- le chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes, espèce protégée,<br />

présente en France dans l’Ain, la Haute-<br />

Savoie, la Savoie, l’Isère, les Hautes-Alpes<br />

et les Alpes-<strong>de</strong>-Haute-Provence. Cette<br />

espèce est reconnue d’intérêt européen au<br />

titre <strong>de</strong> la directive “Habitats*” ;<br />

- la saxifrage fausse mousse, une plante<br />

endémique* <strong>de</strong>s Alpes, rare et protégée,<br />

très localisée, présente en France<br />

uniquement en Savoie, Haute-Savoie et<br />

Hautes-Alpes ;<br />

- le sabot <strong>de</strong> Vénus, espèce protégée en<br />

régression en France en plaine ou à basse<br />

altitu<strong>de</strong>. Cette espèce est reconnue<br />

d’intérêt européen au titre <strong>de</strong> la directive<br />

“Habitats*” ;<br />

-l’hormin <strong>de</strong>s Pyrénées, espèce protégée<br />

rare dans les Alpes françaises, en Vanoise<br />

uniquement en Tarentaise à Saint-Bon<br />

Courchevel ;<br />

-la violette à feuilles pennées, espèce<br />

protégée et rare en France dans les vallées<br />

internes <strong>de</strong>s Alpes <strong>de</strong> Savoie, <strong>de</strong>s Hautes-<br />

Alpes et <strong>de</strong>s Alpes <strong>de</strong> Haute-Provence.<br />

Elle est toujours très localisée et peu<br />

abondante.<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

Présentation<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

Saxifrage fausse mousse<br />

Violette à feuilles pennées<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? - 27


Présentation<br />

Sensibilité floristique du territoire communal <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel - Observations <strong>de</strong> 1956 à 2004<br />

Commentaire :<br />

L’intérêt floristique d’un territoire dépend<br />

du nombre d’espèces végétales connues et <strong>de</strong><br />

la valeur patrimoniale <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> ces<br />

espèces.<br />

Un certain nombre d’espèces végétales fait<br />

l’objet d’un inventaire systématique par les<br />

gar<strong>de</strong>s-moniteurs du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong>. Leur<br />

valeur patrimoniale est estimée en tenant<br />

compte, notamment :<br />

- <strong>de</strong> l’aire globale <strong>de</strong> distribution,<br />

- <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong>s populations recensées<br />

en Vanoise par rapport à l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

populations connues en France, dans le<br />

mon<strong>de</strong>,<br />

- <strong>de</strong>s menaces pesant sur l’espèce et son<br />

milieu <strong>de</strong> vie.<br />

Ainsi, plus le nombre d’espèces recensées est<br />

important, et plus leur valeur patrimoniale<br />

est élevée, plus l’intérêt floristique d’un<br />

territoire est important.<br />

En complément <strong>de</strong> l’évaluation <strong>de</strong> l’intérêt<br />

floristique, l’observation dans une maille<br />

d’au moins une plante inscrite sur les listes<br />

<strong>national</strong>es ou régionales d’espèces végétales<br />

protégées est indiquée par un symbole (rond<br />

orange).<br />

Les mailles blanches sont <strong>de</strong>s mailles qui<br />

n’ont pas encore été prospectées, ou bien<br />

dans lesquelles aucune espèce “rare ou<br />

protégée” n’a encore été observée.<br />

Le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise travaille sur<br />

l’inventaire d’un peu plus <strong>de</strong> 200 espèces<br />

pour la pério<strong>de</strong> 2003-2009. Parmi ces<br />

28 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


200 espèces, 29 espèces sont actuellement<br />

recensées sur la commune <strong>de</strong> Saint-Bon<br />

Courchevel (voir la liste <strong>de</strong>s plantes d’intérêt<br />

patrimonial p. 165).<br />

La répartition par type d’habitat* <strong>de</strong> ces<br />

plantes prioritaires pour le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong><br />

la Vanoise met en évi<strong>de</strong>nce l’intérêt<br />

floristique relatif <strong>de</strong>s grands types <strong>de</strong><br />

milieux (une espèce pouvant pousser dans<br />

plusieurs habitats* différents) :<br />

- forêts (10 espèces) ;<br />

- éboulis, moraines et rochers (9 espèces) ;<br />

- pelouses d’altitu<strong>de</strong>s (7 espèces) ;<br />

- lan<strong>de</strong>s et saulaies d’altitu<strong>de</strong> (6 espèces) ;<br />

- milieux humi<strong>de</strong>s et aquatiques (6 espèces).<br />

PNV - Michel Filliol<br />

Gentiane printanière<br />

Présentation<br />

Plantes symboliques<br />

Le patrimoine floristique <strong>de</strong> Saint-Bon<br />

Courchevel englobe aussi toutes les plantes<br />

“chères” aux habitants ou aux touristes qui<br />

fréquentent la commune, pour leur beauté et<br />

aussi parce qu’elles symbolisent la flore <strong>de</strong><br />

montagne, telles :<br />

- le lis martagon,<br />

-l’ancolie <strong>de</strong>s Alpes,<br />

- les différentes espèces <strong>de</strong> gentianes bleues,<br />

- le sabot <strong>de</strong> Vénus,<br />

- le chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes, etc.<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

Chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes<br />

Plantes utilisées par l’homme<br />

Certaines d’entre elles sont aussi protégées<br />

(ex. l’ancolie <strong>de</strong>s Alpes, le sabot <strong>de</strong> Vénus, le<br />

chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes).<br />

Les végétaux chlorophylliens revêtent une<br />

importance capitale pour les hommes comme<br />

pour la faune sauvage et domestique. Ils sont<br />

à la base <strong>de</strong>s chaînes alimentaires*.<br />

Le premier usage est pastoral : consommation<br />

par les troupeaux domestiques, frais<br />

ou sous forme <strong>de</strong> foin.<br />

L’homme a longtemps prélevé les plantes<br />

dans la nature, pour se nourrir, se soigner,<br />

pour <strong>de</strong>s utilisations pratiques : cordage,<br />

PNV - Michel Delmas<br />

Lis martagon<br />

coloration <strong>de</strong> tissus, parfum, construction<br />

en bois, sculpture sur bois, boissons, etc.<br />

La cueillette <strong>de</strong> certaines plantes à <strong>de</strong>s fins<br />

alimentaires, médicinales, décoratives, fait<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? - 29


Présentation<br />

partie <strong>de</strong>s usages qui, s’ils ne sont pas<br />

régulés, peuvent avoir un impact fort sur les<br />

populations <strong>de</strong> ces espèces et menacer la<br />

pérennité même <strong>de</strong> ces pratiques.<br />

Les plantes à usage pastoral<br />

L’utilisation <strong>de</strong>s plantes à <strong>de</strong>s fins pastorales<br />

constitue sans doute l’usage actuellement le<br />

plus important d’un point <strong>de</strong> vue économique<br />

et culturel à Saint-Bon Courchevel.<br />

Celui-ci concerne <strong>de</strong> vastes surfaces sur la<br />

commune (prairies <strong>de</strong> fauche et alpages). Par<br />

ailleurs, le pastoralisme est l’usage qui a le<br />

plus d’influence sur la végétation : le pâturage<br />

contrôle la dynamique <strong>naturel</strong>le <strong>de</strong>s<br />

prés qui, en son absence, évolueraient vers la<br />

lan<strong>de</strong>, puis la forêt. Le pâturage doit être<br />

adapté pour préserver la ressource fourragère,<br />

tant sur le plan quantitatif que qualitatif,<br />

le surpâturage pouvant entraîner une<br />

dégradation <strong>de</strong> la composition floristique<br />

<strong>de</strong>s prairies.<br />

gran<strong>de</strong>s fleurs blanches. Odorantes et<br />

sucrées, ces fleurs formaient les “fruits” du<br />

printemps. Elles étaient trempées dans une<br />

pâte à beignet, pour donner une délicieuse<br />

pâtisserie : les beignets d’acacia.<br />

Les jeunes feuilles <strong>de</strong> pissenlit sont utilisées<br />

en sala<strong>de</strong>.<br />

Plus haut en altitu<strong>de</strong>, les reposoirs <strong>de</strong> vaches<br />

aux abords <strong>de</strong>s chalets <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong><br />

véritables champs d’ortie et <strong>de</strong> rhubarbe <strong>de</strong>s<br />

moines. Les hommes vivant dans ces chalets<br />

ont donné à ces plantes <strong>de</strong> multiples usages.<br />

Elles leur permettaient notamment <strong>de</strong><br />

compléter leur alimentation. Ainsi l’ortie<br />

était la première plante utilisée au printemps.<br />

Les plantes à usage alimentaire<br />

Présent à basse altitu<strong>de</strong> le robinier fauxacacia<br />

est un arbre formant <strong>de</strong>s grappes <strong>de</strong><br />

PNV - Jacques Perrier<br />

Pissenlit officinal<br />

BEIGNETS D’ACACIAS DE MA GRAND-MÈRE<br />

Edmond Davignon<br />

Ingrédients :<br />

200 g <strong>de</strong> farine, 2 œufs, 1 cuillère à soupe d’huile d’olive, 1 pincée <strong>de</strong> sel, 2 dl <strong>de</strong> lait ou<br />

d’eau, 1 dizaine <strong>de</strong> grappes <strong>de</strong> fleurs d’acacia, huile <strong>de</strong> friture, sucre en poudre<br />

• égrapper les fleurs d’acacia, les laver, les sécher et les mettre à tremper dans l’eau <strong>de</strong> vie<br />

pendant une vingtaine <strong>de</strong> minutes,<br />

• dans une terrine, mélanger la farine, les oeufs, le sel, l’huile,<br />

• ajouter le lait ou l’eau <strong>de</strong> manière à obtenir une pâte ni trop claire ni trop épaisse,<br />

• laisser reposer pendant une heure,<br />

• faire chauffer l’huile pour la friture,<br />

• mettre les fleurs dans la pâte,<br />

• répartir le mélange dans chaque louche,<br />

• faire frire les beignets <strong>de</strong> chaque côté puis égoutter et saupoudrer <strong>de</strong> sucre.<br />

30 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


SOUPE AUX PETITES ORTIES DU PRINTEMPS<br />

Edmond Davignon<br />

• cueillir à la fraîcheur du matin un gros bouquet <strong>de</strong> jeunes orties,<br />

• les laver, ébouillanter, rafraîchir, égoutter et hacher grossièrement,<br />

• d’autre part, préparer un potage blanc avec les légumes qui restent à la cave,<br />

• cuire cette soupe et la mouliner,<br />

• ajouter les orties hachées et refaire bouillir,<br />

• servir dans l’assiette avec un bon morceau <strong>de</strong> beurre et du poivre noir,<br />

• Pas <strong>de</strong> fromage dans cette soupe.<br />

Présentation<br />

inflorescence formée <strong>de</strong> capitules<br />

disposés en épi lâche<br />

(les inférieurs écartés <strong>de</strong> la tige)<br />

fleurs jaunes, poilues à l’extrémité<br />

PNV - Michel Delmas<br />

Génépi jaune<br />

feuilles toutes pétiolées<br />

inflorescence formée <strong>de</strong> capitules larges et <strong>de</strong>nses <strong>de</strong> forme plus<br />

ou moins arrondie<br />

fleurs nombreuses jaune doré,<br />

non velues<br />

feuilles toutes pétiolées<br />

inflorescence formée<br />

<strong>de</strong> capitules<br />

disposés en épi serré,<br />

compact<br />

Génépi <strong>de</strong>s glaciers<br />

PNV – Michel Delmas<br />

fleurs jaunes non velues<br />

PNV - Louis Bantin<br />

Génépi vrai<br />

feuilles sans pétiole<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? - 31


Présentation<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

Gentiane jaune<br />

Encore appelée rumex ou oseille <strong>de</strong>s Alpes,<br />

la rhubarbe <strong>de</strong>s moines est une plante<br />

robuste qui peut atteindre une hauteur d’un<br />

mètre. Sa consommation concerne la tige,<br />

les feuilles et les jeunes pousses, tendres et<br />

légèrement acidulées.<br />

Les génépis et les bourgeons <strong>de</strong> pin à<br />

crochets sont consommés en liqueur et en<br />

infusion. Les racines <strong>de</strong> gentiane jaune sont<br />

utilisées dans la préparation d’un digestif.<br />

- pour agir sur la toux et les problèmes<br />

respiratoires : la pensée éperonnée, le<br />

tussilage pas d’âne, le pin à crochets. Pour<br />

ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières plantes les habitants<br />

prélevaient les bourgeons. La pensée<br />

éperonnée, appelée encore pensée <strong>de</strong>s<br />

Alpes ou violette <strong>de</strong>s montagnes, se<br />

consommait sous forme d’infusion <strong>de</strong><br />

fleurs. Le nom du tussilage, composé <strong>de</strong><br />

tussis : toux, et agere : chasser, souligne<br />

bien cet usage ;<br />

- pour soigner les coupures ou les brûlures :<br />

les longs pétales blancs du lis <strong>de</strong> Saint-<br />

Bruno formaient la base d’une préparation<br />

efficace ;<br />

- pour faciliter la digestion et soigner la<br />

toux, le thym serpolet est une plante<br />

aromatique également utilisée en infusion.<br />

En bain <strong>de</strong> bouche il soulageait les aphtes<br />

et l’inflammation <strong>de</strong>s gencives ;<br />

- pour soulager les hématomes et autres<br />

traumatismes sans plaie, la macération <strong>de</strong>s<br />

fleurs d’arnica <strong>de</strong>s montagnes permettait<br />

d’obtenir une huile <strong>de</strong> massage.<br />

Les plantes à usage médicinal<br />

Parmi ces plantes qui renferment un ou<br />

plusieurs principes actifs capables <strong>de</strong><br />

prévenir, soulager ou guérir <strong>de</strong>s maladies, les<br />

Saint-Bonnais utilisaient notamment :<br />

PNV - Michel Filliol<br />

Arnica <strong>de</strong>s montagnes<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Pensée éperonnée<br />

La liste <strong>de</strong>s plantes médicinales est longue.<br />

Aujourd’hui, à Saint-Bon Courchevel, ces<br />

plantes sont encore utilisées par certains<br />

habitants.<br />

32 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


PNV - Philippe Benoît<br />

Les plantes toxiques<br />

Il existe aussi <strong>de</strong>s plantes dont les hommes et<br />

le bétail ont appris à se méfier. Il y a les<br />

aconits paniculé et tue-loup, le colchique et<br />

le vérâtre, facilement confondu avec la<br />

gentiane jaune mais dont les feuilles sont<br />

alternes, alors que la gentiane jaune a <strong>de</strong>s<br />

feuilles opposées.<br />

Verâtre blanc<br />

Les plantes d’intérêt culturel<br />

et touristique<br />

Il existe <strong>de</strong>puis quelques années à Saint-Bon<br />

Courchevel, et plus généralement en<br />

Vanoise, une valorisation culturelle et<br />

touristique <strong>de</strong> la flore locale. La commune,<br />

les professionnels du tourisme et le <strong>Parc</strong><br />

<strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise proposent <strong>de</strong><br />

découvrir la flore grâce à plusieurs formules,<br />

telles que <strong>de</strong>s sorties et <strong>de</strong>s séjours organisés<br />

par <strong>de</strong>s accompagnateurs en montagne<br />

spécialisés, alliant randonnée et découverte<br />

<strong>de</strong>s plantes <strong>de</strong> montagne. Cet usage est en<br />

plein développement. Il répond à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s touristes ou <strong>de</strong>s habitants, curieux <strong>de</strong><br />

mieux connaître la nature qui les entoure.<br />

Parallèlement à ces activités, un sentier<br />

botanique dans le vallon <strong>de</strong> la Rosière,<br />

baptisé sentier du Père Fritsch, permet <strong>de</strong><br />

découvrir <strong>de</strong> nombreuses espèces végétales.<br />

Situé entre la forêt <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du Villard et<br />

celle du Laition, et traversant une gran<strong>de</strong><br />

diversité <strong>de</strong> milieux, ce sentier débute à<br />

Courchevel 1650, <strong>de</strong>scend jusqu’au lac <strong>de</strong> la<br />

Rosière, avant <strong>de</strong> monter sur une partie du<br />

vallon.<br />

De même les forêts <strong>de</strong> la commune, et<br />

notamment la réserve biologique domaniale<br />

<strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du Villard, sont aménagées pour<br />

accueillir <strong>de</strong>s visiteurs. Cette <strong>de</strong>rnière est<br />

sillonnée par plusieurs sentiers : sentiers <strong>de</strong>s<br />

Pins, <strong>de</strong>s Dolines, <strong>de</strong> la Dent, du col <strong>de</strong><br />

la Chal, etc., parfois accompagnés <strong>de</strong><br />

panneaux d’information.<br />

Les plantes à autres usages<br />

Plusieurs essences ont fait l’objet <strong>de</strong> divers<br />

usages locaux. Le bois <strong>de</strong> bouleau<br />

permettait la confection <strong>de</strong>s becs <strong>de</strong> luge.<br />

Très souple et résistant aux chocs, le bois <strong>de</strong><br />

frêne constituait la carcasse, les brancards et<br />

les bâts <strong>de</strong>s charriots. Il était également<br />

utilisé pour fabriquer les skis. Les bâtons <strong>de</strong><br />

ski étaient réalisés en bois <strong>de</strong> noisetier. Les<br />

rameaux <strong>de</strong> sapin formaient le cerclage <strong>de</strong>s<br />

tonneaux. Stockés à l’automne dans les<br />

étables, où régnait une certaine humidité, les<br />

rameaux gagnaient en souplesse avant d’être<br />

travaillés.<br />

La paille <strong>de</strong> seigle était récupérée pour<br />

fabriquer <strong>de</strong>s ruches ron<strong>de</strong>s.<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

Sapin pectiné<br />

Présentation<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? - 33


Présentation<br />

Diversité <strong>de</strong> la faune<br />

Tout comme pour la flore, l’inventaire exhaustif <strong>de</strong> la faune <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel, et en<br />

particulier <strong>de</strong>s invertébrés, n’est pas encore terminé. Toutefois, un important travail <strong>de</strong><br />

recueil <strong>de</strong> données par les gar<strong>de</strong>s-moniteurs du <strong>Parc</strong> et d’autres experts permet <strong>de</strong> bien<br />

connaître quelques groupes tels que les vertébrés et les papillons diurnes.<br />

Ainsi, 103 espèces différentes <strong>de</strong> vertébrés (mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et<br />

poissons) ont été dénombrées sur la commune, soit 36 % <strong>de</strong>s espèces présentes en Vanoise<br />

et environ 25 % <strong>de</strong> la faune vertébrée savoyar<strong>de</strong>.<br />

Outre les animaux à large répartition, la faune <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel se compose d’espèces<br />

typiques <strong>de</strong>s montagnes, adaptées à <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie difficiles (froid, pente et vent).<br />

Faune vertébrée<br />

Parmi la faune vertébrée, certains<br />

“groupes” font (ou ont fait) l’objet d’étu<strong>de</strong>s<br />

et <strong>de</strong> suivis plus précis ; c’est le cas par<br />

exemple <strong>de</strong>s ongulés sauvages (bouquetin,<br />

chamois), <strong>de</strong>s chiroptères, <strong>de</strong>s galliformes <strong>de</strong><br />

montagne et <strong>de</strong>s rapaces. Les données qui en<br />

résultent sont centralisées dans <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong><br />

données au <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise.<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Renard roux<br />

Les mammifères<br />

Parmi les 17 espèces <strong>de</strong> mammifères, soit<br />

près d’un tiers <strong>de</strong> celles présentes dans le<br />

<strong>Parc</strong>, évoluent <strong>de</strong>s espèces typiques du<br />

milieu alpestre telles que la marmotte alpine,<br />

le lièvre variable, le bouquetin <strong>de</strong>s Alpes, le<br />

chamois. Des espèces à répartition <strong>national</strong>e<br />

plus large telles que renard, blaireau, fouine,<br />

écureuil, lièvre brun, sanglier, cerf, chevreuil<br />

sont aussi présentes.<br />

Les oiseaux<br />

Saint-Bon Courchevel ne compte pas moins<br />

<strong>de</strong> 70 espèces différentes d’oiseaux nicheurs<br />

sur les 120 présentes en Vanoise. Neuf<br />

autres espèces d’oiseaux sont observées,<br />

régulièrement ou exceptionnellement, au<br />

cours <strong>de</strong> leur passage.<br />

Citons :<br />

- parmi les espèces nicheuses propres aux<br />

milieux alpestres : la gélinotte <strong>de</strong>s bois, le<br />

PNV - Maurice Mollard<br />

PNV - Patrick Folliet<br />

Marmotte <strong>de</strong>s Alpes<br />

Tétras-lyre<br />

34 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


Les reptiles<br />

Parmi les 13 espèces <strong>de</strong> reptiles recensées en<br />

Savoie, trois sont répertoriées à Saint-Bon<br />

Courchevel : <strong>de</strong>ux espèces <strong>de</strong> lézard, le<br />

lézard vivipare et le lézard <strong>de</strong>s murailles, et<br />

une espèce <strong>de</strong> serpent, la vipère aspic.<br />

Présentation<br />

PNV<br />

Jeune <strong>de</strong> cassenoix moucheté<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

lagopè<strong>de</strong> alpin, le tétras-lyre, la perdrix<br />

bartavelle, la chouette <strong>de</strong> Tengmalm, le<br />

pipit spioncelle, l’accenteur alpin, le<br />

cassenoix moucheté, le chocard à bec<br />

jaune, la niverolle alpine, le sizerin flammé ;<br />

- parmi les espèces plus communes et plus<br />

discrètes à la fois, mais nichant également<br />

à Saint-Bon Courchevel, différents passereaux<br />

: les fauvettes babillar<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s jardins<br />

et à tête noire, plusieurs espèces <strong>de</strong><br />

pouillots dont le pouillot <strong>de</strong> Bonelli, le<br />

roitelet huppé, les mésanges boréale,<br />

huppée, noire et charbonnière, le beccroisé<br />

<strong>de</strong>s sapins, le bouvreuil pivoine, etc.<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

Vipère aspic<br />

Les amphibiens<br />

Trois espèces d’amphibiens ont été trouvées<br />

sur les six que compte la Vanoise : la<br />

grenouille rousse observée jusqu’à 2 400 m<br />

d’altitu<strong>de</strong>, le triton alpestre qui est présent<br />

dans le vallon <strong>de</strong> la Rosière, et le crapaud<br />

commun, dans le lac du Praz.<br />

Bec-croisé <strong>de</strong>s sapins<br />

PNV - Joël Blanchemain<br />

PNV - Christophe Ferrier<br />

Lézard <strong>de</strong>s murailles<br />

Grenouille rousse<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? - 35


Présentation<br />

PNV - Christian Balais<br />

Triton alpestre<br />

Les poissons<br />

Huit espèces se trouvent dans les lacs et les<br />

cours d’eau <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel : la<br />

truite <strong>de</strong> rivière ou truite fario, la truite arcen-ciel,<br />

le cristivomer, l’omble chevalier, le<br />

saumon <strong>de</strong> fontaine, la loche franche, le<br />

goujon et le vairon. La truite fario est la<br />

seule espèce <strong>de</strong> salmonidé <strong>naturel</strong>lement<br />

présente dans la commune, les quatre autres<br />

espèces <strong>de</strong> cette famille (truite arc-en-ciel,<br />

cristivomer, omble chevalier, saumon <strong>de</strong><br />

fontaine) ont été introduites.<br />

Les lépidoptères (ou papillons) représentent<br />

59 espèces différentes connues à ce jour sur<br />

la commune, dont 58 papillons <strong>de</strong> jour, soit<br />

près <strong>de</strong> 5 % <strong>de</strong>s espèces connues en Savoie.<br />

Certaines sont spectaculaires comme le<br />

machaon et le grand nacré. Quatre d’entre<br />

elles sont protégées : le grand et le petit<br />

apollon, le solitaire, et le damier <strong>de</strong> la<br />

succise.<br />

Quelques données sur les orthoptères<br />

(l’ordre <strong>de</strong>s insectes qui regroupe les<br />

criquets, grillons et sauterelles), sont également<br />

disponibles. Ainsi, sur les 58 espèces<br />

connues dans le <strong>Parc</strong>, 11 ont été inventoriées<br />

(<strong>de</strong> manière incomplète) à Saint-Bon<br />

Courchevel, telles que le criquet <strong>de</strong>s pâtures,<br />

le criquet jacasseur, la miramelle alpestre, la<br />

sauterelle cymbalière, la <strong>de</strong>cticelle<br />

montagnar<strong>de</strong>.<br />

PNV - Joël Blanchemain<br />

Faune invertébrée<br />

Parmi la faune invertébrée <strong>de</strong> Saint-Bon<br />

Courchevel, la classe <strong>de</strong>s insectes est celle<br />

qui bénéficie <strong>de</strong>s meilleures connaissances<br />

(ou <strong>de</strong>s inventaires les plus avancés).<br />

Machaon<br />

Virginie Bourgoin<br />

Grand apollon<br />

Vingt-cinq espèces d’odonates (l’ordre <strong>de</strong>s<br />

insectes regroupant les libellules et les<br />

<strong>de</strong>moiselles) ont été recensées à ce jour dans<br />

le <strong>Parc</strong>. Sur la commune <strong>de</strong> Saint-Bon<br />

Courchevel, trois espèces ont été observées.<br />

Il s’agit <strong>de</strong> l’aeschne <strong>de</strong>s joncs (lire la ficheespèce<br />

n°10), l’aeschne bleue et la petite<br />

nymphe au corps <strong>de</strong> feu.<br />

36 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


Connaissance, protection et gestion<br />

du patrimoine <strong>naturel</strong><br />

Présentation<br />

<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise<br />

Au cœur <strong>de</strong> la zone intra-alpine <strong>de</strong>s Alpes<br />

occi<strong>de</strong>ntales, le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise<br />

couvre un territoire <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 200 000 ha.<br />

Près <strong>de</strong> 53 000 ha sont classés dans le cœur<br />

du <strong>Parc</strong>, espace soumis à une protection<br />

forte, par une réglementation spécifique.<br />

Autour <strong>de</strong> cette zone s’étend le périmètre<br />

optimal. Ce premier <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> français,<br />

créé en juillet 1963, concerne 28 communes<br />

<strong>de</strong>s vallées <strong>de</strong> la Maurienne et <strong>de</strong> la<br />

Tarentaise. Il forme, en continuité avec le<br />

<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> italien du Grand Paradis, le<br />

plus grand espace <strong>naturel</strong> protégé d’Europe<br />

occi<strong>de</strong>ntale.<br />

Saint-Bon Courchevel est l’une <strong>de</strong> ces<br />

28 communes. L’ensemble <strong>de</strong> son territoire<br />

est situé dans le <strong>Parc</strong>. La zone protégée,<br />

ou cœur du <strong>Parc</strong>, concerne 8 % <strong>de</strong> la<br />

surface <strong>de</strong> la commune, elle est située<br />

sur un secteur d’altitu<strong>de</strong> au pied <strong>de</strong><br />

l’aiguille du Fruit, grossièrement limitée<br />

par quatre cols : le col <strong>de</strong> Chanrossa, le<br />

col du Fruit, le col <strong>de</strong> Chanrouge et le<br />

col <strong>de</strong> la Platta.<br />

Les 92 % restants se trouvent dans le<br />

périmètre optimal.<br />

<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise à Saint-Bon Courchevel<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? - 37


Présentation<br />

Réserve biologique domaniale<br />

<strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du Villard<br />

Cette réserve englobe toute la forêt<br />

domaniale du même nom, dont les terrains<br />

ont été acquis par l’État <strong>de</strong> 1891 à 1894 au<br />

titre <strong>de</strong>s lois sur la restauration <strong>de</strong>s terrains<br />

en montagne. Elle abrite un milieu rare en<br />

Europe : la forêt <strong>de</strong> pins à crochets sur<br />

gypse.<br />

Elle couvre une superficie <strong>de</strong> 309 ha, entre<br />

940 à 2284 m d’altitu<strong>de</strong>, sur les communes<br />

<strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel (60%), Bozel et Le<br />

Planay.<br />

L’Office <strong>national</strong> <strong>de</strong>s forêts est le<br />

gestionnaire <strong>de</strong> cet espace. Il est chargé <strong>de</strong><br />

l’application du plan <strong>de</strong> gestion élaboré<br />

pour la pério<strong>de</strong> 1999-2014. Les objectifs<br />

prioritaires que ce document a mis en<br />

évi<strong>de</strong>nce sont le maintien <strong>de</strong> la forêt <strong>de</strong> pins<br />

à crochets, la meilleure connaissance <strong>de</strong>s<br />

richesses <strong>naturel</strong>les du site et la sensibilisation<br />

du public à ce patrimoine <strong>naturel</strong><br />

d’exception.<br />

Zonages ZNIEFF & ZICO<br />

Les inventaires nationaux <strong>de</strong>s Zones<br />

Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique<br />

et Floristique (ZNIEFF) et <strong>de</strong>s Zones<br />

Importantes pour la Conservation <strong>de</strong>s<br />

Oiseaux (ZICO) sont <strong>de</strong>s inventaires scientifiques.<br />

Ils n’ont pas <strong>de</strong> valeur réglementaire<br />

directe mais recensent la présence <strong>de</strong>s<br />

espèces protégées et déterminantes. Ces<br />

inventaires font référence, en matière <strong>de</strong><br />

connaissance et d’évaluation du patrimoine<br />

<strong>naturel</strong> remarquable du territoire <strong>national</strong>.<br />

Les ZICO concernent plus précisément les<br />

Délimitation <strong>de</strong>s ZNIEFF <strong>de</strong> type 1 (2 e génération)<br />

38 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


sites d’intérêt majeur qui hébergent <strong>de</strong>s<br />

effectifs importants d’oiseaux sauvages jugés<br />

d’importance communautaire. Les ZNIEFF<br />

répertorient les zones <strong>de</strong> présence <strong>de</strong> milieux<br />

<strong>naturel</strong>s rares et d’espèces animales et<br />

végétales patrimoniales ou protégées. Ces<br />

inventaires sont <strong>de</strong>s outils d’information et<br />

<strong>de</strong> communication <strong>de</strong>stinés à éclairer le<br />

choix <strong>de</strong>s déci<strong>de</strong>urs dans leur préoccupation<br />

<strong>de</strong> gestion et d’aménagement du territoire.<br />

Les ZNIEFF<br />

Le premier inventaire, élaboré en 1982 a été<br />

actualisé en 2004. Les zones repérées sont<br />

classées en ZNIEFF <strong>de</strong> type 1 ou <strong>de</strong> type 2.<br />

Les ZNIEFF <strong>de</strong> type 1 correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s<br />

surfaces <strong>de</strong> taille petite à moyenne. Elles<br />

sont caractérisées par la présence d’espèces,<br />

d’associations* d’espèces ou <strong>de</strong> milieux<br />

rares ou menacés. Les ZNIEFF <strong>de</strong> type 2<br />

sont constituées <strong>de</strong> grands ensembles<br />

<strong>naturel</strong>s riches et peu modifiés, offrant <strong>de</strong>s<br />

potentialités biologiques importantes. Des<br />

ZNIEFF <strong>de</strong> type 1 peuvent être reconnues<br />

au sein <strong>de</strong>s ZNIEFF <strong>de</strong> type 2.<br />

Sur l’ensemble du territoire communal <strong>de</strong><br />

Saint-Bon Courchevel, plusieurs ZNIEFF<br />

ont été proposées par les scientifiques et sont<br />

en cours <strong>de</strong> validation :<br />

ZNIEFF <strong>de</strong> type 1 :<br />

- Massif du Rocher <strong>de</strong> Villeneuve<br />

(n°73150007)<br />

- Montagnes <strong>de</strong> la petite Val et <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong><br />

Val (n°73150018)<br />

La ZNIEFF <strong>de</strong> type 2 :<br />

- Massif <strong>de</strong> la Vanoise (n°7315)<br />

Présentation<br />

Délimitation <strong>de</strong> la ZICO “<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise” à Saint-Bon Courchevel<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? - 39


Présentation<br />

Les ZICO<br />

Une partie du territoire <strong>de</strong> Saint-Bon<br />

Courchevel est incluse dans la ZICO<br />

n°RA11 “<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise”. Elle<br />

correspond au vallon <strong>de</strong> la Rosière et à<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s zones globalement situées<br />

au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 2000 m d’altitu<strong>de</strong>, au sud <strong>de</strong><br />

la commune. L’ensemble <strong>de</strong> ce territoire a<br />

été désigné du fait <strong>de</strong> son intérêt<br />

ornithologique général, notamment avec la<br />

présence remarquable <strong>de</strong> la gélinotte <strong>de</strong>s<br />

bois, du tétras-lyre, <strong>de</strong> la perdrix bartavelle,<br />

du lagopè<strong>de</strong> alpin, du tichodrome échelette,<br />

<strong>de</strong> la chouette <strong>de</strong> Tengmalm et du passage<br />

régulier du gypaète barbu.<br />

Inventaire <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s<br />

Le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise a entrepris<br />

un travail global sur les marais et tourbières<br />

du cœur du <strong>Parc</strong> et du périmètre optimal :<br />

marais, tourbières, plans d’eau, suintements<br />

et prés humi<strong>de</strong>s. Il consiste en une localisation<br />

et une typologie fine <strong>de</strong>s groupements<br />

végétaux <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s<br />

d’une surface minimale <strong>de</strong> 100 m 2 . Sur la<br />

commune <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel trois<br />

zones humi<strong>de</strong>s ont été inventoriées dans le<br />

cœur du <strong>Parc</strong>. Elles couvrent une surface<br />

inférieure à <strong>de</strong>ux hectares et sont localisées<br />

aux environs <strong>de</strong>s lacs Merlet et du<br />

Pêtre.<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Zone humi<strong>de</strong> au plan du Pêtre<br />

40 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


Ce travail qui a été conduit entre 2001 et<br />

2003, est étendu <strong>de</strong>puis 2005 à tout le<br />

périmètre optimal. Plusieurs zones humi<strong>de</strong>s<br />

ont été localisées sur la commune, dont les<br />

plus importantes sont liées au lac <strong>de</strong> la<br />

Rosière et au lac du Pêtre.<br />

permettant d’assurer leur maintien ou leur<br />

rétablissement dans un état <strong>de</strong> conservation<br />

satisfaisant. Ces mesures doivent prendre en<br />

compte les réalités économiques, sociales ou<br />

culturelles locales. Elles engagent la<br />

responsabilité <strong>national</strong>e.<br />

Présentation<br />

Zonage Natura 2000<br />

Les directives “Habitats*” et “Oiseaux”<br />

sont <strong>de</strong>ux directives européennes dont<br />

l’objectif est <strong>de</strong> maintenir la diversité<br />

biologique du patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong>s États<br />

membres. Elles <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt à ces États <strong>de</strong><br />

conserver un réseau représentatif et viable<br />

<strong>de</strong> milieux <strong>naturel</strong>s spécifiques présents sur<br />

le territoire <strong>de</strong> la Communauté Européenne,<br />

ainsi que les habitats* <strong>de</strong> certaines espèces<br />

rares <strong>de</strong> la faune et <strong>de</strong> la flore sauvages.<br />

Les États doivent prendre les mesures<br />

Les habitats <strong>naturel</strong>s* et les espèces<br />

considérés comme rares ou menacés au<br />

niveau <strong>de</strong> la Communauté européenne sont<br />

désignés comme étant d’intérêt communautaire.<br />

Un inventaire <strong>de</strong> ces habitats*<br />

et <strong>de</strong> ces espèces a été réalisé. Il a permis <strong>de</strong><br />

définir d’ores et déjà un certain nombre <strong>de</strong><br />

Sites d’Importance Communautaire (d’autres<br />

sont en cours <strong>de</strong> désignation), qui<br />

peuvent abriter plusieurs habitats* ou<br />

espèces d’intérêt communautaire.<br />

À terme, l’ensemble <strong>de</strong>s sites i<strong>de</strong>ntifiés<br />

comme d’importance communautaire au<br />

titre <strong>de</strong>s directives européennes “Habitats*”<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

Zone humi<strong>de</strong> sous l’arrivée <strong>de</strong> la télécabine <strong>de</strong>s Chenus<br />

Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ? - 41


Présentation<br />

et “Oiseaux” constituera, à l’échelle européenne,<br />

un réseau cohérent <strong>de</strong> sites <strong>naturel</strong>s,<br />

appelé “Réseau Natura 2000”.<br />

Saint-Bon Courchevel est concerné par le<br />

site Natura 2000 “Massif <strong>de</strong> la Vanoise”<br />

qui coïnci<strong>de</strong>, sur cette commune, avec le<br />

territoire classé dans le cœur du <strong>Parc</strong><br />

<strong>national</strong> et avec le massif <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du<br />

Villard (lire “Réserve biologique domaniale<br />

<strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du Villard” p. 38). Ce site recèle<br />

un très grand nombre <strong>de</strong> milieux <strong>naturel</strong>s<br />

et d’espèces d’intérêt européen, représentatifs<br />

<strong>de</strong>s Alpes du Nord françaises. Le<br />

document d’objectifs <strong>de</strong> ce site d’importance<br />

communautaire a été élaboré à partir<br />

<strong>de</strong>s éléments scientifiques disponibles et<br />

approuvé par l’État en 1998. Il est complété<br />

en 2006 par un document d’objectifs<br />

opérationnel, dont l’élaboration est pilotée<br />

par le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise, en<br />

étroite collaboration avec les acteurs du<br />

territoire.<br />

Délimitation du zonage Natura 2000 à Saint-Bon Courchevel<br />

42 - Quelles richesses <strong>naturel</strong>les sur la commune ?


Les milieux <strong>naturel</strong>s,<br />

<strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie<br />

Fiches-milieux


Préambule<br />

Le paysage végétal se compose <strong>de</strong> plusieurs grands ensembles (pelouses, lan<strong>de</strong>s, forêts,<br />

etc.), appelés ici “milieux”, qui se déclinent notamment selon différents critères<br />

écologiques (climat, nature du substrat, exposition, pente, etc.).<br />

Fiche-milieu<br />

Les milieux les plus représentatifs <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel font l’objet d’une fiche<br />

<strong>de</strong>scriptive dans cette <strong>de</strong>uxième partie.<br />

Le choix qui a été fait <strong>de</strong> décrire le patrimoine <strong>naturel</strong> à travers chacun <strong>de</strong>s grands types<br />

<strong>de</strong> milieux qui composent le territoire communal doit permettre au lecteur d’i<strong>de</strong>ntifier<br />

chacun d’entre eux à partir, d’une part <strong>de</strong> la définition qui en est faite, et d’autre part <strong>de</strong>s<br />

espèces citées. Le <strong>de</strong>rnier paragraphe intitulé “Équilibre entre l’homme et son milieu”<br />

éclaire le lecteur sur les relations (passées ou actuelles) entre l’homme et son milieu,<br />

l’évolution qui s’ensuit et, quand elles existent, les propositions <strong>de</strong> gestion parfois très<br />

simples, qui peuvent être mises en œuvre pour concilier au mieux la préservation du<br />

patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> la commune et les activités humaines qui influent sur le milieu<br />

<strong>naturel</strong>.<br />

Cette présentation, milieu par milieu, exclut <strong>de</strong> fait les écotones*, ces zones <strong>de</strong> transition<br />

entre <strong>de</strong>ux écosystèmes voisins (comme la zone <strong>de</strong> combat, située entre la limite supérieure<br />

<strong>de</strong> la forêt et les alpages, ou les lisières forestières). Bien que non traités dans cet ouvrage,<br />

ces espaces présentent une valeur naturaliste remarquable, car ils sont riches d’organismes<br />

appartenant aux <strong>de</strong>ux communautés voisines, ainsi que d’espèces ubiquistes*.<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 45


Fiche-milieu n°1<br />

Fiche-milieu n°1<br />

Le village, les hameaux<br />

et leurs abords<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Hameau <strong>de</strong> la Jairaz<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

Verger et maisons au hameau du Grenier<br />

Cette fiche concerne l’habitat humain et ses<br />

dépendances. Cela comprend le bâti, ancien<br />

et mo<strong>de</strong>rne (habitations, granges, grangettes<br />

et monuments divers), les terrasses et murets<br />

et les équipements divers.<br />

L’habitat saint-bonnais se caractérise par un<br />

habitat traditionnel <strong>de</strong> type groupé, disposé<br />

en escalier et constitué <strong>de</strong> bâtiments dissociés<br />

et accolés : maisons d’habitation, granges<br />

et écuries. À cet habitat, partiellement<br />

restauré, se sont ajoutées <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nces<br />

secondaires mo<strong>de</strong>rnes. Le chef-lieu et la<br />

station-village du Praz, qui ont connu le<br />

développement le plus important, ont<br />

ainsi conservé leur unité architecturale<br />

d’origine. La pierre, la chaux, le bois, la<br />

lauze et l’ardoise sont les principaux<br />

matériaux utilisés. Tous les villages et<br />

46 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


hameaux sont construits dans le sens <strong>de</strong> la<br />

pente, hormis le village du Praz, construit<br />

sur un replat et bénéficiant d’un urbanisme<br />

particulier.<br />

Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> ces agglomérations anciennes<br />

s’est ajouté un habitat individuel et collectif<br />

lié au domaine skiable. Majoritaires sur la<br />

commune, ces bâtiments se sont surtout<br />

développés entre 1946 et 1982. Ces stations<br />

<strong>de</strong> ski se caractérisent par une forme en<br />

croissant autour du front <strong>de</strong> neige. La<br />

plus ancienne, Courchevel 1850, fut bâtie<br />

selon un concept nouveau, en rupture totale<br />

avec le village ancien, sur un site vierge,<br />

<strong>de</strong>venant un modèle d’aménagement en<br />

altitu<strong>de</strong> pour les stations dites intégrées.<br />

Plusieurs architectures concernent cet<br />

habitat d’altitu<strong>de</strong>. La plus célèbre est le<br />

“chalet en porte-à-faux” ou “chalet à<br />

pattes” conçu par Denys Pra<strong>de</strong>lle et<br />

l’Atelier d’architecture <strong>de</strong> Courchevel <strong>de</strong><br />

1950, avec son toit à un seul pan. À l’image<br />

<strong>de</strong>s anciennes habitations, ce chalet fut<br />

élaboré pour une clientèle citadine en<br />

intégrant les contraintes <strong>de</strong> climat et <strong>de</strong><br />

pente du milieu montagnard. Une partie <strong>de</strong><br />

ces constructions mo<strong>de</strong>rnes utilise <strong>de</strong>s<br />

matériaux <strong>naturel</strong>s pris sur place (bois et<br />

pierres notamment).<br />

mitoyennes à l’habitation. Certains forment<br />

<strong>de</strong>s groupements ; ils dépen<strong>de</strong>nt alors <strong>de</strong>s<br />

habitations du cœur <strong>de</strong> village.<br />

À proximité <strong>de</strong>s bâtiments d’élevage et<br />

principalement <strong>de</strong>s chalets d’alpage, se<br />

trouvent <strong>de</strong>s milieux particuliers, fortement<br />

enrichis par les déjections animales. Ils sont<br />

colonisés par une végétation herbacée <strong>de</strong>nse<br />

et haute, caractérisée par la dominance <strong>de</strong><br />

plantes à larges feuilles, telles que la<br />

rhubarbe <strong>de</strong>s moines.<br />

Flore<br />

Les plantes trouvent dans ces milieux<br />

investis par l’homme <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie<br />

particulières auxquelles elles sont adaptées.<br />

Plusieurs plantes <strong>naturel</strong>lement présentes<br />

sur les milieux rocheux, ont aussi adopté les<br />

constructions en pierre : mur et toit <strong>de</strong>s<br />

maisons, muret. Certaines ont développé <strong>de</strong>s<br />

adaptations très particulières à la sécheresse.<br />

Parmi elles se trouvent la très rustique<br />

joubarbe <strong>de</strong>s toits aux fleurs rose carmin, ou<br />

encore l’orpin blanc, plus petit et décoré<br />

d’un ensemble <strong>de</strong> fleurs blanches. Leurs<br />

Fiche-milieu n°1<br />

Fiche-milieu n°1<br />

Les zones d’habitation incluent aussi <strong>de</strong>s<br />

vergers, <strong>de</strong>s jardins potagers et d’agrément,<br />

plus ou moins abondamment fleuris. Ils<br />

constituent <strong>de</strong>s endroits fréquentés par une<br />

petite faune sauvage, adaptée à la présence<br />

<strong>de</strong> l’homme, et notamment les insectes, les<br />

oiseaux et <strong>de</strong> petits mammifères.<br />

Les vergers ont occupé et occupent encore<br />

aujourd’hui une surface importante autour<br />

<strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel et <strong>de</strong> tous les<br />

hameaux localisés au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 1200 m<br />

d’altitu<strong>de</strong> : le Fontanil, le Buisson, le Fay, le<br />

Grenier, la Cuerdy, le Petit et le Grand<br />

Carrey, le Freney et la Jairaz.<br />

Les jardins <strong>de</strong>s villages <strong>de</strong> bas <strong>de</strong> versant<br />

occupent <strong>de</strong> petites parcelles plus ou moins<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

Jourbarbe <strong>de</strong>s toits<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 47


Fiche-milieu n°1<br />

Fiche-milieu n°1<br />

PNV - Jacques Perrier<br />

feuilles plus découpées, avec une forme<br />

typique en éventail pour cette <strong>de</strong>rnière. Les<br />

mousses en coussinet viennent compléter ce<br />

cortège <strong>de</strong> plantes saxicoles.<br />

Plus haut en altitu<strong>de</strong>, les abords <strong>de</strong> certaines<br />

constructions, telles que les chalets d’alpage<br />

ou les reposoirs à bestiaux, connaissent une<br />

transformation <strong>de</strong> leur végétation. Ces<br />

milieux peuvent être exclusivement colonisés<br />

par l’ortie, l’épinard sauvage et la<br />

rhubarbe <strong>de</strong>s moines. Le développement <strong>de</strong><br />

leur taille et <strong>de</strong> leurs feuilles traduit leur<br />

affinité pour ces milieux, excessivement<br />

enrichis en matière organique <strong>de</strong> type<br />

azotée. Une fois installée, cette végétation<br />

peut perdurer <strong>de</strong>s décennies, alors que les<br />

troupeaux ne fréquentent plus le site (lire<br />

“Plantes utilisées par l’homme” p. 29).<br />

Orpin blanc<br />

feuilles charnues, qualifiées <strong>de</strong> succulentes,<br />

sont un lieu <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> l’eau et<br />

constituent l’une <strong>de</strong> ces adaptations à la<br />

sécheresse.<br />

Quelques espèces <strong>de</strong> petites fougères<br />

affectionnent également les substrats<br />

rocheux offerts par l’habitat humain. Leur<br />

installation dépend d’une combinaison <strong>de</strong><br />

facteurs écologiques (nature <strong>de</strong> la roche,<br />

exposition) et <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> fissures où<br />

elles trouvent un terrain d’ancrage favorable<br />

au lacis <strong>de</strong> leurs racines. Une <strong>de</strong>s plus<br />

communes est le capillaire rouge dont les<br />

feuilles sont simplement ovales. Les<br />

doradilles noire et rue-<strong>de</strong>s-murailles ont <strong>de</strong>s<br />

Virginie Bourgoin<br />

PNV - Jacques Perrier<br />

Ortie dioïque<br />

PNV - Alfred Moulin<br />

Doradille noire<br />

Rhubarbe <strong>de</strong>s moines<br />

48 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


PNV - Christophe Gotti<br />

Faune<br />

Sans être toujours la plus remarquable, la<br />

faune <strong>de</strong> ces milieux n’en est pas moins fort<br />

intéressante, et certaines espèces sont même<br />

menacées.<br />

Tout comme les plantes, beaucoup <strong>de</strong> petits<br />

animaux se sont rapprochés <strong>de</strong>s habitations<br />

humaines jusqu’à, pour certains d’entre<br />

eux, <strong>de</strong>venir complètement attachés à ce<br />

milieu. Ils trouvent la nourriture et les<br />

abris nécessaires pour se réfugier et élever<br />

les jeunes.<br />

Moineau domestique<br />

Christine Garin<br />

Hiron<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> fenêtre<br />

faça<strong>de</strong> <strong>de</strong>s maisons. Pour cela elle choisit<br />

l’angle entre le mur et l’avancée <strong>de</strong> la toiture.<br />

Plus ubiquiste*, elle occupe aussi les <strong>de</strong>ssous<br />

<strong>de</strong>s ponts et les falaises.<br />

Présent <strong>de</strong>puis le niveau <strong>de</strong> la mer jusqu’à<br />

l’étage nival, le rougequeue noir est nicheur<br />

en Vanoise jusque vers 3 000 m d’altitu<strong>de</strong>.<br />

Typique <strong>de</strong>s zones rocheuses à végétation<br />

rase, cet oiseau est <strong>de</strong>venu l’une <strong>de</strong>s espèces<br />

les plus caractéristiques <strong>de</strong>s zones<br />

d’habitations. Il niche à l’abri <strong>de</strong>s toits<br />

pouvant, le cas échéant, utiliser d’anciens<br />

nids d’hiron<strong>de</strong>lles.<br />

Fiche-milieu n°1<br />

Fiche-milieu n°1<br />

Avec une répartition quasi mondiale, le<br />

moineau domestique est l’exemple typique<br />

<strong>de</strong> ce phénomène. Il est présent partout où<br />

l’homme s’installe, et affectionne particulièrement<br />

les vieilles maisons entourées <strong>de</strong><br />

jardins, <strong>de</strong> cultures et <strong>de</strong> prairies.<br />

Parmi les mammifères anthropophiles, la<br />

fouine fréquente les alentours <strong>de</strong>s villages et<br />

<strong>de</strong>s hameaux. C’est un animal omnivore qui<br />

chasse les petits mammifères et les oiseaux,<br />

et se nourrit principalement <strong>de</strong> fruits en été<br />

et en automne.<br />

Occupant jadis l’intérieur <strong>de</strong> nos grottes<br />

préhistoriques, l’hiron<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> cheminée<br />

continue à nous accompagner, installant son<br />

nid uniquement à l’intérieur <strong>de</strong>s bâtiments.<br />

Son alimentation, composée d’insectes, est<br />

l’une <strong>de</strong>s raisons qui explique sa préférence<br />

pour les bâtiments liés à l’élevage. Plus<br />

petite, et présentant un plumage moins<br />

coloré, sa cousine l’hiron<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> fenêtre<br />

maçonne son nid en forme <strong>de</strong> coupe, sur la<br />

PNV - Christian Balais<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

Bruant jaune (capturé pour la pose d’une bague<br />

d’i<strong>de</strong>ntification)<br />

À la recherche d’arbres pour se percher ou<br />

pour faire leur nid le bruant jaune, le<br />

chardonneret élégant et le serin cini, ani-<br />

Chardonneret élégant<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 49


Fiche-milieu n°1<br />

Fiche-milieu n°1<br />

ment à la belle saison les bosquets et vergers<br />

aux abords <strong>de</strong>s villages. Le verger forme<br />

aussi un milieu très accueillant pour le gobemouche<br />

gris, qui trouve dans les arbres<br />

fruitiers les cavités qu’il recherche pour nicher.<br />

Ce petit passereau originaire d’Afrique,<br />

arrive tardivement dans nos vallées <strong>de</strong><br />

montagne. Très discret, le gobemouche noir<br />

serait à rechercher sur la commune où il<br />

n’est pas encore connu.<br />

Egalement très dépendantes <strong>de</strong> la présence<br />

<strong>de</strong> cavités et <strong>de</strong> fissures dans les arbres ou les<br />

bâtiments pour hiberner ou pour élever les<br />

jeunes, les chauves-souris trouvent dans les<br />

habitations et leurs abords <strong>de</strong> nombreux<br />

refuges. Leur petite taille, leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

communication inaudible et leurs mœurs<br />

nocturnes, ren<strong>de</strong>nt difficile la connaissance<br />

<strong>de</strong> ces mammifères.<br />

Des papillons tels que la petite tortue, la<br />

piéri<strong>de</strong> <strong>de</strong> la rave et la belle dame profitent<br />

<strong>de</strong>s ressources, fleurs et fruits, qu’offrent<br />

encore les jardins en automne à une pério<strong>de</strong><br />

où les prairies fauchées ne peuvent assurer<br />

leur subsistance. Grand papillon <strong>de</strong> teinte<br />

orange et noire sur le <strong>de</strong>ssus, la belle dame<br />

fait partie <strong>de</strong>s quelques papillons migrateurs<br />

connus aujourd’hui. Les vols d’automne sont<br />

les plus visibles, les individus se déplacent<br />

alors jusqu’au bassin méditerranéen, parfois<br />

jusqu’en Afrique du nord.<br />

Équilibre entre l’homme<br />

et son milieu<br />

Usages, intérêts économiques<br />

et représentations<br />

Le village, lieu <strong>de</strong> vie pour les hommes, fait<br />

aussi l’objet d’une cohabitation directe avec<br />

certaines espèces animales et végétales<br />

anthropophiles. La nature se mêle aux<br />

constructions humaines et l’ambiance <strong>de</strong>s<br />

villages ne serait plus la même si elle venait<br />

à disparaître.<br />

Les vergers sont les témoins d’une économie<br />

traditionnelle en Tarentaise, déjà signalée aux<br />

XVIII e et XIX e siècles, notamment dans la<br />

commune voisine <strong>de</strong>s Allues. De nombreuses<br />

variétés avaient été plantées comme la calville<br />

et la reinette, et leurs consommations revêtaient<br />

<strong>de</strong>s formes tout aussi multiples. Des<br />

pommes étaient ainsi amenées au broyeur <strong>de</strong><br />

Saint-Bon le Bas pour faire le cidre.<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

Hameau “le Freney”<br />

50 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


Intérêts biologique<br />

et patrimonial du milieu<br />

Les groupements bâtis traditionnels<br />

présentent un intérêt architectural fort. La<br />

commune compte d’ailleurs quelques<br />

bâtiments remarquables à ce titre : l’église<br />

<strong>de</strong> Saint-Bon (XVII e siècle), avec ses<br />

surprenants retables baroques, est inscrite<br />

au titre <strong>de</strong>s monuments historiques <strong>de</strong>puis<br />

1972. Côtoyant ce bâti ancien, Courchevel<br />

1850 fut pendant <strong>de</strong> longues années l’un<br />

<strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> station dans le mon<strong>de</strong>.<br />

À l’initiative <strong>de</strong> la direction régionale<br />

<strong>de</strong>s affaires culturelles Rhône-Alpes, un<br />

inventaire général du bâti <strong>de</strong> cette station a<br />

été réalisé en 1996. Les principes <strong>de</strong> composition<br />

et d’évolution <strong>de</strong> l’urbanisme, ainsi<br />

que les différentes typologies architecturales<br />

les plus remarquables, ont été mis en<br />

évi<strong>de</strong>nce. La protection <strong>de</strong> ce patrimoine du<br />

XX e siècle a fait l’objet <strong>de</strong> différentes actions<br />

et réflexions.<br />

Les éléments construits peuvent aussi jouer<br />

un rôle important pour la faune et la flore.<br />

Ce milieu abrite <strong>de</strong>s espèces qui ont<br />

accompagné les établissements humains<br />

jusqu’à l’apparition <strong>de</strong> l’architecture mo<strong>de</strong>rne<br />

(lézard <strong>de</strong>s murailles, chauves-souris, etc.).<br />

Certaines espèces telles que le martinet noir<br />

et l’hiron<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> cheminée, grands<br />

consommateurs <strong>de</strong> mouches et moustiques,<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Chapelle du hameau du Fay<br />

sont particulièrement liées à l’environnement<br />

humain, au moins pour une phase<br />

<strong>de</strong> leur développement, lorsque certaines<br />

conditions sont réunies : présence d’espaces<br />

verts (jardins, haies, etc.), constructions à<br />

surfaces riches en anfractuosités. Contrairement<br />

aux constructions mo<strong>de</strong>rnes aux<br />

surfaces lisses et uniformes, l’habitat en<br />

pierres présente <strong>de</strong>s anfractuosités, <strong>de</strong>s<br />

PNV - Christian Balais<br />

Fiche-milieu n°1<br />

Fiche-milieu n°1<br />

Verger en fleurs<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 51


Fiche-milieu n°1<br />

Fiche-milieu n°1<br />

irrégularités qui offrent à la faune (petits<br />

mammifères, oiseaux, reptiles) un refuge<br />

pour se protéger <strong>de</strong> la prédation, pour se<br />

reproduire et un support pour l’enracinement<br />

<strong>de</strong> plantes telles que les doradilles<br />

noire et rue-<strong>de</strong>-muraille.<br />

Au sein <strong>de</strong> la faune, les chauves-souris et<br />

certaines espèces d’oiseaux en particulier<br />

confèrent à ce bâti en pierres une valeur<br />

biologique importante. L’habitat traditionnel<br />

constitue en effet un lieu <strong>de</strong> vie privilégié<br />

pour ces espèces à la fois rares et sensibles.<br />

Les vergers traditionnels, <strong>de</strong> type haute tige,<br />

présentent plusieurs intérêts. Ils remplissent<br />

un rôle d’accueil et d’embellissement <strong>de</strong>s<br />

abords <strong>de</strong> villages. Au niveau écologique, ils<br />

forment <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> liaison entre les<br />

boisements et les prairies. Les arbres fruitiers<br />

sont une source <strong>de</strong> nourriture et d’abris<br />

pour les insectes, les oiseaux et les chauvessouris.<br />

Issue d’une arboriculture fruitière<br />

ancienne, <strong>de</strong> nombreuses variétés <strong>de</strong> pommiers<br />

et <strong>de</strong> poiriers ont été plantées sur la<br />

commune. Certaines <strong>de</strong> ces variétés sont<br />

encore présentes, comme la “poire à livre”<br />

ou “poire <strong>de</strong> livre” au hameau du Grand<br />

Carrey. Cette variété doit son nom à la taille<br />

importante <strong>de</strong>s fruits. Ces poires étaient<br />

traditionnellement cueillies en novembre.<br />

Elles étaient le plus souvent consommées<br />

avant leur mûrissement, <strong>de</strong> janvier à mai.<br />

Elles étaient alors cuites dans le vin rouge, le<br />

cidre ou dans les soupes, ou bien cuisinées et<br />

mangées avec du sucre.<br />

Évolution et transformation du milieu<br />

En Vanoise comme ailleurs, l’évolution <strong>de</strong><br />

l’économie et <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie a entraîné<br />

une nouvelle façon <strong>de</strong> construire. Celle-ci se<br />

traduit par l’abandon <strong>de</strong>s centres anciens et<br />

<strong>de</strong> certains chalets d’alpage et hameaux <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong> qualité architecturale, au profit <strong>de</strong><br />

constructions excentrées. Cet abandon est<br />

aussi lié au problème d’indivision lors <strong>de</strong><br />

successions qui concernent un grand<br />

nombre d’héritiers pour un bien unique.<br />

Toutefois ce problème a tendance à<br />

s’estomper.<br />

De plus, l’avènement du tourisme a fait<br />

fleurir <strong>de</strong>s bâtiments très volumineux dont<br />

l’architecture est radicalement différente,<br />

voire étrangère au style traditionnel <strong>de</strong>s<br />

vallées <strong>de</strong> Vanoise. Certaines granges sont<br />

aussi réaménagées en appartements. À<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Chef-lieu avec son église inscrite au titre <strong>de</strong>s monuments historiques<br />

52 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


Saint-Bon Courchevel, ces bâtiments <strong>de</strong> type<br />

collectif se concentrent essentiellement dans<br />

les stations <strong>de</strong> ski.<br />

Des granges-écuries ont été transformées en<br />

maisons d’habitation à Saint-Bon le Bas et à<br />

la Cuerdy. Des bâtiments ont été restaurés,<br />

comme l’ancienne cave à fromage <strong>de</strong> la<br />

Gran<strong>de</strong> Val, ainsi que plusieurs chapelles<br />

rurales : au Fay, au Grenier, au Grand<br />

Carrey, au Praz, etc.<br />

La restauration du bâti ancien peut s’avérer<br />

très préjudiciable aux chauves-souris et aux<br />

oiseaux quand elle est réalisée sans tenir<br />

compte <strong>de</strong> l’écologie <strong>de</strong> ces espèces. Ainsi, la<br />

fermeture <strong>de</strong>s accès aux combles et le<br />

traitement chimique <strong>de</strong>s charpentes sont<br />

<strong>de</strong>ux causes courantes <strong>de</strong> régression <strong>de</strong><br />

certaines colonies <strong>de</strong> chauves-souris, comme<br />

le petit murin ou le petit rhinolophe.<br />

Le caractère original <strong>de</strong> certains groupements<br />

bâtis nécessite que soit portée une<br />

gran<strong>de</strong> attention à la restauration <strong>de</strong>s<br />

bâtiments et à l’insertion <strong>de</strong>s nouvelles<br />

constructions dans le paysage.<br />

La transformation <strong>de</strong> l’activité rurale du<br />

XX e siècle s’est soldée par l’abandon<br />

progressif <strong>de</strong>s vergers. Ne bénéficiant plus<br />

d’entretien, ni <strong>de</strong> régénération, ces vergers<br />

vieillissants sont <strong>de</strong>stinés à disparaître.<br />

Propositions <strong>de</strong> gestion<br />

Les petits éléments bâtis traditionnels<br />

méritent d’être conservés pour leur intérêt<br />

<strong>naturel</strong> et culturel. D’autre part, il existe <strong>de</strong>s<br />

recommandations techniques <strong>de</strong> restauration<br />

d’habitations pour favoriser l’occupation<br />

<strong>de</strong>s lieux par certaines espèces <strong>de</strong><br />

chauves-souris. Le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la<br />

Vanoise et le Centre Ornithologique Rhône-<br />

Alpes ont édité <strong>de</strong>s cahiers techniques (lire la<br />

bibliographie) qui indiquent les précautions<br />

à prendre dans cet objectif (traitements<br />

chimiques <strong>de</strong>s charpentes avec certaines<br />

substances non toxiques, création d’accès<br />

discrets à <strong>de</strong>s combles, etc).<br />

En 2006, une vingtaine d’espèces <strong>de</strong><br />

chauves-souris sont connues en Vanoise.<br />

Saint-Bon Courchevel fait partie <strong>de</strong>s<br />

communes qui mériteraient d’être<br />

prospectées pour détecter la présence <strong>de</strong><br />

chauves-souris, et préserver au mieux ces<br />

animaux menacés à l’échelle <strong>national</strong>e et<br />

européenne, tous protégés en France.<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Fiche-milieu n°1<br />

Fiche-milieu n°1<br />

Station <strong>de</strong> Courchevel 1550<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 53


Fiche-milieu n°2<br />

Fiche-milieu n°2<br />

Les cours d’eau, les lacs<br />

et les zones humi<strong>de</strong>s d’altitu<strong>de</strong><br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Les lacs Merlet<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Le lac <strong>de</strong> la Rosière et son marais<br />

Cette fiche concerne l’ensemble <strong>de</strong>s lacs et<br />

du réseau hydrographique qui draine le<br />

territoire <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel. Il s’agit<br />

pour l’essentiel du ruisseau <strong>de</strong> la Rosière et<br />

<strong>de</strong> son affluent, les Gravelles, ainsi que <strong>de</strong>s<br />

berges boisées.<br />

La dynamique <strong>de</strong> la Rosière conditionne<br />

l’existence, le maintien et l’évolution <strong>de</strong>s<br />

entités écologiques qui lui sont associées.<br />

Lors <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> forts débits, le courant<br />

entraîne <strong>de</strong> violents phénomènes d’érosion.<br />

Les ruisseaux <strong>de</strong> la Rosière et <strong>de</strong>s Gravelles,<br />

dont les lits sont composés <strong>de</strong> gypses et<br />

<strong>de</strong> cargneules*, <strong>de</strong>ux roches sensibles à<br />

l’érosion par l’eau, sont d’autant plus<br />

soumis à ce phénomène.<br />

De même le ruisseau <strong>de</strong> Pralong, collectant<br />

les eaux provenant <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> l’altiport,<br />

54 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


est susceptible <strong>de</strong> connaître <strong>de</strong>s crues<br />

importantes.<br />

Aux endroits où le courant s’atténue, dans<br />

les zones <strong>de</strong> replats, <strong>de</strong>s alluvions moins<br />

grossières se déposent dans le lit ou sur les<br />

bords du cours d’eau.<br />

Le long du cours d’eau apparaît une végétation<br />

arbustive <strong>de</strong> saules, d’aulnes blancs et<br />

<strong>de</strong> bouleaux, adaptée aux conditions <strong>de</strong> sol<br />

fréquemment détrempé et capable <strong>de</strong> résister<br />

aux fortes perturbations mécaniques. Elle<br />

permet la stabilisation <strong>de</strong>s berges et la<br />

formation d’un premier humus où viendront<br />

s’implanter d’autres essences, comme les<br />

conifères et le bouleau. Ce cordon boisé<br />

longeant la rivière est appelé ripisylve*.<br />

La strate herbacée y est bien développée<br />

avec le populage <strong>de</strong>s marais et les pétasites.<br />

Les lacs <strong>naturel</strong>s d’altitu<strong>de</strong> doivent le plus<br />

souvent leur origine à <strong>de</strong>s dépressions<br />

creusées par <strong>de</strong>s glaciers, ainsi qu’aux<br />

dépôts morainiques engendrés par leur<br />

retrait. Ces retenues d’eau <strong>naturel</strong>les s’échelonnent<br />

entre 2 100 et 2 600 m d’altitu<strong>de</strong>.<br />

Certains d’entre eux, comme le lac Blanc, se<br />

caractérisent par la présence <strong>de</strong> quelques<br />

plantes aquatiques (rubaniers). Les autres<br />

ne sont pas végétalisés, comme le Lac Merlet<br />

supérieur, classé dans la catégorie <strong>de</strong>s lacs<br />

froids.<br />

Là où existent <strong>de</strong>s rivages peu profonds, une<br />

végétation <strong>de</strong>nse <strong>de</strong> bord <strong>de</strong>s eaux s’installe,<br />

principalement <strong>de</strong>s cypéracées. De la<br />

linaigrette se développe ainsi sur les berges<br />

du lac du Rateau.<br />

Les autres lacs, en particulier les retenues<br />

artificielles, ne sont généralement pas<br />

favorables à l’apparition d’une végétation<br />

lacustre. Le lac <strong>de</strong>s Verdons, le plan du Vah,<br />

le lac du Praz et le lac <strong>de</strong> la Rosière sont<br />

dans cette catégorie. Ce <strong>de</strong>rnier, localisé à<br />

Fiche-milieu n°2<br />

Fiche-milieu n°2<br />

Les cours d’eau, les lacs et les zones humi<strong>de</strong>s d’altitu<strong>de</strong><br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 55


Fiche-milieu n°2<br />

Fiche-milieu n°2<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Ruisseau <strong>de</strong> la Rosière<br />

1 530 m d’altitu<strong>de</strong> forme une retenue artificielle<br />

<strong>de</strong>puis la création <strong>de</strong> l’usine hydroélectrique<br />

<strong>de</strong> Bozel. Cependant son histoire<br />

est celle d’un lac <strong>naturel</strong> d’origine glaciaire<br />

qui s’est <strong>naturel</strong>lement transformé<br />

en marais, avant d’être submergé par la<br />

retenue.<br />

Les zones humi<strong>de</strong>s d’altitu<strong>de</strong> se caractérisent<br />

par <strong>de</strong>s sols au moins saisonnièrement<br />

détrempés. Ces zones humi<strong>de</strong>s regroupent à<br />

la fois <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> suintement, <strong>de</strong>s zones<br />

humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pente et <strong>de</strong>s marais.<br />

Les suintements se situent généralement aux<br />

abords <strong>de</strong>s sources et <strong>de</strong>s ruisseaux. Leur<br />

végétation est dominée par les mousses,<br />

qu’une strate herbacée basse vient compléter<br />

et colorer ponctuellement. Les sources <strong>de</strong>s<br />

Poux dans le vallon <strong>de</strong> la Rosière, en amont<br />

du lac, sont parmi les plus belles <strong>de</strong> la<br />

commune.<br />

Les marais sont <strong>de</strong>s zones alimentées par <strong>de</strong>s<br />

eaux plus ou moins minéralisées après avoir<br />

circulé dans le sol. Ces milieux, pauvres en<br />

graminées, se signalent par l’abondance <strong>de</strong><br />

cypéracées (tels que les laîches) <strong>de</strong> petite<br />

taille.<br />

À Saint-Bon Courchevel, on rencontre <strong>de</strong>ux<br />

types <strong>de</strong> marais répartis sur le territoire <strong>de</strong> la<br />

commune :<br />

- les marais aci<strong>de</strong>s, les plus fréquents à<br />

Saint-Bon Courchevel et les moins diversifiés<br />

floristiquement, se caractérisent par<br />

un tapis <strong>de</strong>nse <strong>de</strong> plantes liées à <strong>de</strong>s<br />

substrats pauvres en calcaire (telles que la<br />

laîche brune). On les trouve par exemple<br />

autour du lac du Rateau ;<br />

- les marais alcalins, alimentés par <strong>de</strong>s eaux<br />

calcaires, sont caractérisés par la laîche <strong>de</strong><br />

Davall. Un tel marais se développe au sud<br />

du lac <strong>de</strong> la Rosière. En effet l’envasement<br />

<strong>naturel</strong> du lac du barrage <strong>de</strong> la Rosière<br />

redonne au site sa configuration originelle<br />

<strong>de</strong> zone humi<strong>de</strong>, plus particulièrement<br />

dans sa partie sud. Son nom, qui signifie<br />

roselière, un ensemble <strong>de</strong> roseaux, nous<br />

rappelle l’origine <strong>de</strong> ce site. Un marais<br />

alcalin est également présent au nord du<br />

lac du Pêtre, à proximité <strong>de</strong> la source du<br />

ruisseau <strong>de</strong>s Avals, aujourd’hui transformée<br />

en zone <strong>de</strong> captage.<br />

Parmi les marais alcalins, on distingue un<br />

type <strong>de</strong> zone humi<strong>de</strong> particulièrement<br />

intéressant du point <strong>de</strong> vue floristique. Il<br />

s’agit <strong>de</strong> marais sur sol neutre à alcalin,<br />

colonisant les alluvions sablonneuses <strong>de</strong>s<br />

torrents d’altitu<strong>de</strong> pauvres en matière<br />

organique. Ce type <strong>de</strong> milieu doit son<br />

existence aux facteurs mécaniques <strong>de</strong><br />

rajeunissement (micro-glissements <strong>de</strong><br />

terrain, ruissellement, érosion et apports<br />

d’alluvions, phénomène <strong>de</strong> gel/dégel) et ne<br />

supporte pas les températures trop élevées.<br />

Sur ces marais se développent <strong>de</strong>s<br />

groupements végétaux pionniers <strong>de</strong>s bords<br />

<strong>de</strong> torrents alpins appelés Caricion bicoloriatrofuscae.<br />

Ce nom s’inspire <strong>de</strong> celui <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s huit espèces végétales carac-<br />

56 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


téristiques qui permettent d’i<strong>de</strong>ntifier ce<br />

marais : la laîche bicolore et la laîche rouge<br />

noirâtre. Ce type <strong>de</strong> marais, rare à Saint-Bon<br />

Courchevel, existe vers les lacs Merlet, à la<br />

faveur d’un petit ruissellement reliant les<br />

<strong>de</strong>ux lacs.<br />

Flore<br />

Le fort courant <strong>de</strong>s torrents n’autorise pas<br />

le développement d’une végétation proprement<br />

aquatique. En revanche, les bords <strong>de</strong><br />

ruisseaux sont très riches en mousses <strong>de</strong><br />

différents genres : Aulacomnium, Cratoneurum<br />

et Calliergonella. Comme toutes les<br />

zones humi<strong>de</strong>s, ils accueillent une flore<br />

spécifique et variable selon le <strong>de</strong>gré<br />

d’humidité et la nature du sol.<br />

La ripisylve* abrite différentes espèces<br />

d’arbres pionniers, telles que le bouleau<br />

blanc, le saule noircissant aux feuilles<br />

<strong>de</strong>venant noires à la <strong>de</strong>ssiccation et le saule<br />

faux daphné, typique <strong>de</strong> ces zones<br />

buissonnantes alluviales dont les rameaux<br />

sont recouverts d’une fine pruine bleuâtre.<br />

Le long <strong>de</strong> cette ripisylve* se forment <strong>de</strong><br />

petites zones humi<strong>de</strong>s où se développe la<br />

gran<strong>de</strong> prêle. Cette plante présente <strong>de</strong>ux<br />

types <strong>de</strong> tige : <strong>de</strong>s tiges fertiles, brunâtres et<br />

dépourvues <strong>de</strong> ramification, et <strong>de</strong>s tiges<br />

stériles garnies d’une ramification verte et<br />

dont la forme a donné à la plante le surnom<br />

<strong>de</strong> queue <strong>de</strong> renard.<br />

Parmi la strate herbacée, se trouve la pyrole<br />

à feuilles ron<strong>de</strong>s, une plante aux feuilles<br />

brillantes, disposées en rosette basale. Assez<br />

commune dans les fourrés d’arbustes, sur<br />

sols frais à humi<strong>de</strong>s, elle porte <strong>de</strong><br />

nombreuses fleurs blanches en clochettes<br />

penchées, qui laissent dépasser le style.<br />

La laîche bicolore fait partie <strong>de</strong>s huit espèces<br />

caractéristiques qui, isolées ou associées les<br />

unes aux autres, permettent d’i<strong>de</strong>ntifier les<br />

groupements pionniers <strong>de</strong> bord <strong>de</strong> torrent.<br />

Cette plante est dite arctico-alpine*, c’est-àdire<br />

présente à la fois dans les régions<br />

arctiques ou subarctiques et dans la chaîne<br />

alpine. Elle est protégée et rare en France.<br />

PNV - Jacques Perrier<br />

Fiche-milieu n°2<br />

Fiche-milieu n°2<br />

Bouleau blanc<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 57


Fiche-milieu n°2<br />

PNV - Christian Balais<br />

PNV - Patrick Folliet<br />

Laîche bicolore<br />

Grassette commune<br />

“Tête courbée”, se redressant à maturité, la<br />

benoîte <strong>de</strong>s ruisseaux, recherche aussi la<br />

fraîcheur <strong>de</strong>s bords <strong>de</strong> ruisseaux.<br />

Quelques rares espèces <strong>de</strong> plantes à fleurs<br />

parviennent à se développer dans certains<br />

lacs. C’est le cas du rubanier à feuilles<br />

étroites, dans le lac Blanc, dont le développement<br />

<strong>de</strong>s feuilles, jusqu’à 1 m <strong>de</strong> long,<br />

donne au milieu aquatique une dimension<br />

végétale étonnante et peu commune.<br />

PNV - Christian Balais<br />

Épipactis <strong>de</strong>s marais<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

Benoîte <strong>de</strong>s ruisseaux<br />

Les plantes <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s doivent<br />

s’adapter à <strong>de</strong>s conditions difficiles : sol<br />

asphyxiant et, parfois, pauvreté minérale.<br />

Beaucoup plus fréquente, la saxifrage faux<br />

aïzoon, plante-hôte d’un papillon appelé<br />

petit apollon, croît typiquement près <strong>de</strong>s<br />

sources, sur les rochers où suinte l’eau<br />

d’infiltration. La swertie vivace à corolle<br />

violet livi<strong>de</strong> veiné <strong>de</strong> violet foncé, pousse<br />

dans les marais alcalins (lire la fiche-espèce<br />

n°5). La tofieldie boréale ou tofieldie naine<br />

se plaît dans les milieux humi<strong>de</strong>s tourbeux,<br />

jusqu’à 2 500 m d’altitu<strong>de</strong>. Elle y dresse du<br />

haut <strong>de</strong> sa petite tige, <strong>de</strong>s “boules” <strong>de</strong> fleurs<br />

jaune pâle. En France elle est connue en<br />

Vanoise. La grassette commune est une<br />

plante extrêmement adaptée. Ses feuilles,<br />

transformées en pièges à animaux microscopiques,<br />

lui permettent d’ingérer la matière<br />

azotée difficilement accessible dans le sol.<br />

L’épipactis <strong>de</strong>s marais en pleine floraison<br />

déploie son label <strong>de</strong> <strong>de</strong>ntelle blanche.<br />

Comme toutes les orchidées, la fleur se<br />

compose d’une panoplie d’ingéniosités<br />

élaborée pour attirer l’insecte pollinisateur,<br />

facteur indispensable à sa reproduction<br />

sexuée. Ainsi l’insecte voit <strong>de</strong>rrière ce beau<br />

label en <strong>de</strong>ntelle une bonne piste d’atter-<br />

58 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


PNV - Ludovic Imberdis<br />

rissage. Préférant les milieux humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

plaine, l’épipactis <strong>de</strong>s marais est plus rare en<br />

montagne. Sur Saint-Bon Courchevel, un<br />

seul site est connu. La régression <strong>de</strong> cette<br />

espèce est liée à la diminution <strong>de</strong> ses<br />

habitats*, les milieux humi<strong>de</strong>s.<br />

Faune<br />

Linaigrette <strong>de</strong> Scheuchzer au Plan du Pêtre<br />

Typique <strong>de</strong>s eaux courantes, le cincle<br />

plongeur est le seul passereau à s’immerger<br />

totalement dans les torrents pour prélever<br />

les larves d’insectes (comme les éphémères et<br />

les plecoptères*) dont il se nourrit. Il se sert<br />

<strong>de</strong> ses ailes et du courant pour se plaquer au<br />

fond <strong>de</strong> l’eau. La bergeronnette <strong>de</strong>s<br />

ruisseaux est étroitement inféodée aux cours<br />

d’eau bordés <strong>de</strong> berges nues. En hiver, le gel<br />

et l’enneigement <strong>de</strong>s ruisseaux d’altitu<strong>de</strong> la<br />

chassent vers <strong>de</strong>s cours d’eau <strong>de</strong> vallée. C’est<br />

une migratrice altitudinale.<br />

Moins inféodés à l’eau, mais attirés par la<br />

présence d’une végétation riveraine buissonnante,<br />

plusieurs petits passereaux se sont<br />

rapprochés <strong>de</strong>s cours d’eau. Il s’agit <strong>de</strong> la<br />

rousserolle ver<strong>de</strong>rolle, du troglodyte mignon<br />

ou du pouillot véloce.<br />

Poisson <strong>de</strong>s eaux courantes fraîches et bien<br />

oxygénées, la truite fario ou truite <strong>de</strong> rivière<br />

est l’un <strong>de</strong>s poissons les plus répandus <strong>de</strong>s<br />

torrents <strong>de</strong> Savoie. Cette espèce est très<br />

exigeante vis-à-vis <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> son<br />

habitat*. Ce <strong>de</strong>rnier doit contenir <strong>de</strong>s zones<br />

<strong>de</strong> frai, <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> chasse et <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong><br />

repos. Aujourd’hui elle ne parvient plus à se<br />

reproduire dans la plupart <strong>de</strong>s cours d’eau<br />

qu’elle occupe. Elle s’y maintient grâce aux<br />

alevinages annuels.<br />

Dans les lacs, plusieurs espèces ont été<br />

introduites comme le cristivomer ou omble<br />

du Canada (lire la fiche-espèce n°11) et la<br />

truite arc-en-ciel. Le maintien <strong>de</strong> ces espèces<br />

dans ces milieux est aussi soutenu par <strong>de</strong><br />

l’alevinage.<br />

Fiche-milieu n°2<br />

PNV - Jacques Perrier<br />

Triton alpestre<br />

PNV - Maurice Mollard<br />

Cincle plongeur<br />

Le triton alpestre, qui fréquente les points<br />

d’eau <strong>de</strong> plaine uniquement pendant la<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction, peut <strong>de</strong>meurer<br />

aquatique toute l’année en altitu<strong>de</strong>. Espèce<br />

protégée et vulnérable en France, cet<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 59


Fiche-milieu n°2<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Petit apollon<br />

amphibien occupe les points d’eau stagnante<br />

liés au ruisseau <strong>de</strong> la Rosière.<br />

Certains groupes d’insectes comme les<br />

plécoptères*, dont les larves vivent au fond<br />

<strong>de</strong>s torrents, sont <strong>de</strong> bons indicateurs <strong>de</strong> la<br />

qualité <strong>de</strong>s cours d’eaux. Leur disparition<br />

signalerait une dégradation <strong>de</strong> la qualité du<br />

milieu.<br />

Le petit apollon longe les bords <strong>de</strong> ruisseaux<br />

où pousse la saxifrage faux aïzoon, la plante<br />

nourricière <strong>de</strong> sa chenille. Ce papillon <strong>de</strong><br />

montagne se distingue par le contraste <strong>de</strong> ses<br />

gros points rouges sur un fond d’écailles<br />

blanchâtres.<br />

Grenouille rousse<br />

Du fait <strong>de</strong>s conditions écologiques particulières<br />

régnant en altitu<strong>de</strong>, la faune <strong>de</strong>s<br />

zones humi<strong>de</strong>s y est plus pauvre que dans<br />

d’autres zones marécageuses. La grenouille<br />

rousse est l’amphibien le plus commun <strong>de</strong><br />

ces milieux. C’est un amphibien essentiellement<br />

terrestre qui gagne l’eau lors <strong>de</strong> la<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction et éventuellement<br />

pour hiberner. C’est l’une <strong>de</strong>s trois espèces<br />

d’amphibiens les plus répandues en Savoie,<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

avec le crapaud commun et la salamandre<br />

tachetée.<br />

Le lézard vivipare se déplace essentiellement<br />

au sol, à travers la végétation <strong>de</strong>s milieux<br />

humi<strong>de</strong>s. Il est, <strong>de</strong> ce fait, difficile à détecter.<br />

À l’instar <strong>de</strong> la grenouille rousse, ce petit<br />

reptile peut atteindre dans les Alpes <strong>de</strong>s<br />

records d’altitu<strong>de</strong> avoisinant les 3 000 m.<br />

L’aeschne <strong>de</strong>s joncs est une gran<strong>de</strong> libellule à<br />

l’abdomen bleu-vert rayé <strong>de</strong> noir également<br />

très commune dans ces milieux (lire la ficheespèce<br />

n°10).<br />

Équilibre entre l’homme<br />

et son milieu<br />

Lézard vivipare<br />

Usages, intérêts économiques<br />

et représentations<br />

D’un point <strong>de</strong> vue pastoral, les cours d’eau<br />

et les lacs d’altitu<strong>de</strong> présentent un intérêt<br />

non négligeable pour l’alimentation en eau<br />

du bétail. L’eau est soit dérivée pour remplir<br />

<strong>de</strong>s abreuvoirs, soit directement accessible<br />

aux bêtes. En cas <strong>de</strong> stationnement prolongé,<br />

les impacts occasionnés sur la<br />

végétation <strong>de</strong>s berges peuvent être conséquents<br />

et les risques d’eutrophisation <strong>de</strong>s<br />

plans d’eau sont réels.<br />

Les torrents et sources sont localement<br />

utilisés pour l’alimentation en eau <strong>de</strong>s<br />

refuges et <strong>de</strong>s chalets d’alpage.<br />

Parmi les usages actuels <strong>de</strong>s milieux<br />

aquatiques, on peut citer le prélèvement<br />

60 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


pour l’alimentation en eau potable, la pêche<br />

(à la truite notamment) et la production<br />

d’énergie hydraulique.<br />

Pour développer la pêche, <strong>de</strong>s empoissonnements<br />

sont réalisés. Les poissons<br />

présents dans les lacs du Pêtre, du Rateau et<br />

dans les lacs Merlet proviennent d’alevinages.<br />

La truite arc-en-ciel, le cristivomer, le<br />

saumon <strong>de</strong> fontaine et l’omble chevalier ont<br />

ainsi été introduits. Le lac <strong>de</strong> la Rosière<br />

reçoit <strong>de</strong>s alevins <strong>de</strong> truite commune et <strong>de</strong><br />

truite arc-en-ciel.<br />

Bien que situé en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 1 300 m<br />

d’altitu<strong>de</strong>, le lac du Praz peut atteindre <strong>de</strong>s<br />

températures suffisamment basses en hiver<br />

pour geler. Ce lac était exploité au début du<br />

XX e pour alimenter en glace les restaurants<br />

et hôtels <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> Bozel.<br />

Parmi les usages <strong>de</strong> l’eau, celui lié au<br />

fonctionnement <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> ski est le plus<br />

important. De nombreux points <strong>de</strong> captages<br />

ponctuent ainsi la commune, et servent à<br />

l’approvisionnement en eau <strong>de</strong>s habitants et<br />

à la production <strong>de</strong> neige <strong>de</strong> culture. La commune<br />

compte en 2005 plus <strong>de</strong> 560 canons à<br />

neige.<br />

Les retenues collinaires constituent <strong>de</strong>s<br />

réservoirs artificiels d’eau permettant<br />

d’alimenter les canons à neige. Elles sont<br />

souvent créées pour répondre aux besoins<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Fiche-milieu n°2<br />

Canons à neige. Courchevel 1850<br />

Pêche au lac du Praz<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 61


Fiche-milieu n°2<br />

Un nouveau projet <strong>de</strong> retenue collinaire<br />

est programmé en 2006. D’une capacité<br />

<strong>de</strong> 130 000 m 3 , celle-ci doublera la quantité<br />

d’eau disponible pour l’alimen-tation <strong>de</strong>s<br />

canons à neige <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> Courchevel.<br />

Situé sur le secteur <strong>de</strong> l’Ariondaz (domaine<br />

skiable <strong>de</strong> 1650), ce lac artificiel sera<br />

alimenté principalement par prélè-vement<br />

sur le ruisseau <strong>de</strong> la Rosière.<br />

Les zones humi<strong>de</strong>s sont généralement<br />

incluses dans les alpages fréquentés par les<br />

troupeaux domestiques. Essentiellement<br />

formée <strong>de</strong> laîches et <strong>de</strong> joncs, leur végétation,<br />

peu <strong>de</strong>nse, présente une faible valeur<br />

pastorale.<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Pêche au lac Merlet inférieur<br />

en neige <strong>de</strong> culture <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> ski.<br />

Dominant la station <strong>de</strong> Courchevel 1850, le<br />

lac <strong>de</strong>s Verdons est une retenue créée pour<br />

recevoir les eaux du ruisseau <strong>de</strong>s Verdons.<br />

Intérêts biologique<br />

et patrimonial du milieu<br />

Les milieux humi<strong>de</strong>s et aquatiques sont <strong>de</strong>s<br />

milieux intéressants sur le plan biologique et<br />

forment une ressource indispensable pour<br />

l’homme. Ils s’inscrivent aussi comme un<br />

élément majeur du paysage.<br />

Les lacs et torrents constituent un <strong>de</strong>s<br />

principaux buts <strong>de</strong> randonnée pour les<br />

touristes (vallon <strong>de</strong> la Rosière, lacs Merlet,<br />

etc.).<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Randonneurs se dirigeant vers le lac Merlet inférieur<br />

62 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


Les zones humi<strong>de</strong>s participent à la<br />

régulation <strong>de</strong>s écoulements d’eau sur les<br />

versants.<br />

L’ensemble <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s est riche en<br />

espèces rares et spécifiques, la plupart sont<br />

vulnérables vis-à-vis <strong>de</strong>s modifications du<br />

milieu engendrées par les activités humaines.<br />

Les milieux écologiquement contraignants,<br />

tels que les zones humi<strong>de</strong>s et les falaises,<br />

possè<strong>de</strong>nt une flore et une faune très particulières,<br />

qui leur sont propres. S’ils venaient<br />

à disparaître, la commune perdrait une part<br />

non négligeable <strong>de</strong> sa biodiversité. D’autre<br />

part, la présence d’espèces rares et protégées<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> valeur, telles que la swertie vivace,<br />

la laîche bicolore et la tofieldie boréale,<br />

confère une valeur biologique forte à ces<br />

milieux.<br />

Parmi ces zones humi<strong>de</strong>s, les groupements<br />

pionniers <strong>de</strong>s bords <strong>de</strong> torrents présentent<br />

l’intérêt biologique le plus fort. Ce<br />

milieu, très rare au niveau mondial et<br />

composé d’espèces protégées <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />

valeur, constitue une richesse <strong>naturel</strong>le<br />

importante <strong>de</strong> la commune. La Communauté<br />

européenne l’a classé comme “milieu<br />

d’intérêt communautaire prioritaire”. Sa<br />

présence sur la commune a motivé l’intégration<br />

du massif <strong>de</strong> la Vanoise au réseau<br />

Natura 2000.<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Fiche-milieu n°2<br />

Le lac du Rateau et le roc du Mône (à droite)<br />

Le lac du Praz<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 63


Fiche-milieu n°2<br />

Fiche-milieu n°2<br />

Évolution et transformation du milieu<br />

Toute activité humaine modifiant la qualité<br />

ou la quantité d’eau influe directement sur<br />

les lacs et les cours d’eau et donc sur la faune<br />

et la flore qui y sont associées. L’artificialisation<br />

du régime d’écoulement <strong>de</strong>s eaux,<br />

la pollution du cours d’eau, pénalisent le<br />

maintien <strong>de</strong> ces milieux et <strong>de</strong> leur richesse<br />

biologique.<br />

De même, les écoulements à débit constant<br />

imposés par la gestion du barrage du lac <strong>de</strong><br />

la Rosière, et donc l’absence d’effet “chasse<br />

d’eau” <strong>naturel</strong>, ne permettent pas à la rivière<br />

<strong>de</strong> renouveler les dépôts <strong>de</strong> limons et <strong>de</strong><br />

graviers où se développe un cortège d’espèces<br />

pionnières remarquables. Il est par<br />

ailleurs important <strong>de</strong> réserver au torrent un<br />

débit suffisant en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> basses eaux.<br />

Parallèlement à ces prélèvements, le phénomène<br />

<strong>de</strong> sécheresse qui se fait sentir en<br />

Savoie se traduit à Saint-Bon Courchevel par<br />

le tarissement <strong>de</strong> certaines sources. Il en<br />

résulte <strong>de</strong>s problématiques importantes <strong>de</strong><br />

gestion et <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> l’eau en lien avec<br />

les différents usages (domestiques, agricoles<br />

et touristiques), et ce, au risque <strong>de</strong> dégra<strong>de</strong>r<br />

certains milieux humi<strong>de</strong>s et aquatiques.<br />

Les pollutions domestiques, particulièrement<br />

en pério<strong>de</strong> hivernale, peuvent<br />

dégra<strong>de</strong>r durablement la qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s<br />

Le lac <strong>de</strong>s Creux à la fin <strong>de</strong> l’été<br />

torrents et compromettre les conditions <strong>de</strong><br />

vie et <strong>de</strong> reproduction <strong>de</strong>s truites et autres<br />

animaux aquatiques.<br />

L’évolution <strong>naturel</strong>le <strong>de</strong>s lacs se traduit sur<br />

le long terme par un assèchement progressif,<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

PNV - Jacques Perrier<br />

Lit <strong>de</strong> torrent à sec<br />

64 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


l’atterrissement*, qui conduit à l’apparition<br />

<strong>de</strong> différents types <strong>de</strong> végétation <strong>de</strong> zone<br />

humi<strong>de</strong>.<br />

Le lac <strong>de</strong>s Creux connaît aujourd’hui une<br />

telle évolution. Ces lacs comblés n’en sont<br />

pas moins très intéressants, notamment<br />

grâce aux grains <strong>de</strong> pollen qu’ils contiennent.<br />

Ceux-ci permettent, en effet, <strong>de</strong><br />

retracer l’histoire <strong>de</strong> la végétation <strong>de</strong>puis la<br />

fin <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière gran<strong>de</strong> glaciation, il y a<br />

10 000 à 15 000 ans (paléoécologie).<br />

La France connaît une régression généralisée<br />

<strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s, en plaine comme en<br />

montagne. Le drainage et les assèchements à<br />

<strong>de</strong>s fins d’aménagements divers en sont<br />

responsables. Plus d’un tiers <strong>de</strong> ces zones a<br />

disparu ces 30 <strong>de</strong>rnières années.<br />

Cette situation n’est pas sans conséquences<br />

importantes : en court-circuitant une partie<br />

du cycle <strong>de</strong> l’eau, ces disparitions <strong>de</strong> zones<br />

humi<strong>de</strong>s aggravent les effets <strong>de</strong>s inondations<br />

en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crues et accentuent les effets <strong>de</strong><br />

la sécheresse, les nappes phréatiques ne<br />

disposant plus <strong>de</strong>s surfaces nécessaires pour<br />

se recharger.<br />

Les Alpes en général et la Vanoise en<br />

particulier n’échappent pas à ce phénomène.<br />

De nombreuses petites zones humi<strong>de</strong>s ont<br />

déjà disparu et la construction <strong>de</strong> retenues<br />

d’eau artificielles, <strong>de</strong>stinées à la production<br />

hydroélectrique ou à l’alimentation <strong>de</strong>s<br />

canons à neige, a entraîné en Vanoise<br />

l’immersion <strong>de</strong> vastes milieux.<br />

Les impacts <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> la qualité<br />

et <strong>de</strong> la quantité d’eau sur la faune et la flore<br />

<strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s sont les mêmes que pour<br />

les milieux “cours d’eau et lacs”.<br />

La préservation <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s est<br />

<strong>de</strong>venue une priorité en France et fait l’objet<br />

<strong>de</strong> programmes d’actions aux niveaux<br />

<strong>national</strong>, régional et départemental.<br />

Propositions <strong>de</strong> gestion<br />

Une vaste opération sur la gestion <strong>de</strong> l’eau<br />

en Tarentaise est en cours d’étu<strong>de</strong>. Il s’agit<br />

du contrat <strong>de</strong> rivière “Isère en Tarentaise”,<br />

piloté par l’assemblée <strong>de</strong> Pays Tarentaise<br />

Vanoise et donnant lieu à diverses<br />

commissions <strong>de</strong> travail. Différentes facettes<br />

<strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> l’eau y sont traitées : qualité<br />

<strong>de</strong> l’eau, risques <strong>naturel</strong>s, restauration <strong>de</strong>s<br />

milieux <strong>naturel</strong>s, etc. Dans ce cadre on<br />

trouvera donc la réalisation <strong>de</strong> nouvelles<br />

stations d’épuration, l’élimination d’arrivées<br />

d’eaux polluées dans les rivières, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

piscicoles, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s concernant les milieux<br />

humi<strong>de</strong>s, ou encore <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong><br />

prévention contre les crues.<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Fiche-milieu n°2<br />

Fiche-milieu n°2<br />

Le ruisseau et le lac <strong>de</strong> la Rosière<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 65


Fiche-milieu n°2<br />

En 2005, les eaux usées <strong>de</strong> la commune sont<br />

traitées à la station d’épuration <strong>de</strong> Bozel,<br />

gérée par le Syndicat intercommunal d’assainissement<br />

<strong>de</strong> la Vanoise. La réalisation<br />

d’une nouvelle unité <strong>de</strong> traitement d’une<br />

capacité plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux fois supérieure à celle<br />

<strong>de</strong> Bozel <strong>de</strong>vrait apporter une nette<br />

amélioration à la qualité <strong>de</strong>s eaux rejetées.<br />

Les ruisseaux <strong>de</strong> la Rosière, <strong>de</strong>s Gravelles,<br />

<strong>de</strong> Montgela, du Praz et du Grand Carrey<br />

font l’objet d’un programme pluriannuel<br />

d’entretien par le SIVOM <strong>de</strong> Bozel, réalisé<br />

en lien avec la commune et les autres acteurs<br />

locaux (APPMA, RTM, etc.). Le Conseil<br />

général apporte une ai<strong>de</strong> technique au<br />

maître d’ouvrage, et finance les travaux avec<br />

l’Agence <strong>de</strong> l’eau. Ces entretiens, concernent<br />

le lit et les berges <strong>de</strong>s cours d’eau et visent :<br />

- le maintien <strong>de</strong>s boisements <strong>de</strong> berges et<br />

l’entretien <strong>de</strong>s gros embâcles,<br />

- la protection contre les risques d’érosion<br />

<strong>de</strong>s berges, notamment au niveau <strong>de</strong>s<br />

secteurs aménagés,<br />

- le maintien <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> loisirs liées au<br />

cours d’eau (promena<strong>de</strong> et pêche).<br />

Pour les milieux humi<strong>de</strong>s, aucune gestion<br />

particulière n’est à envisager à court terme,<br />

si ce n’est <strong>de</strong> prendre en compte systématiquement<br />

ces zones précieuses, dans le<br />

cadre <strong>de</strong> tout nouveau projet d’aménagement,<br />

afin d’en assurer la préservation et<br />

d’éviter toute forme d’incitation au drainage<br />

<strong>de</strong>s petites zones humi<strong>de</strong>s restantes.<br />

Parmi ces milieux humi<strong>de</strong>s, celui <strong>de</strong> la<br />

Rosière est l’un <strong>de</strong>s plus sensibles. Le curage<br />

du lac <strong>de</strong> barrage <strong>de</strong>vra tenir compte <strong>de</strong> la<br />

formation <strong>de</strong> cette zone humi<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la<br />

présence d’un nombre important d’espèces<br />

protégées.<br />

Ponctuellement, la mise en défens <strong>de</strong> marais<br />

particuliers peut s’avérer nécessaire pour<br />

limiter l’impact du piétinement par les bêtes<br />

en certaines pério<strong>de</strong>s.<br />

De même, quand c’est possible, le choix <strong>de</strong><br />

l’emplacement <strong>de</strong>s machines à traire <strong>de</strong>vrait<br />

tenir compte <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> zones<br />

humi<strong>de</strong>s, afin d’éviter que le lessivage par les<br />

eaux <strong>de</strong> pluie ou l’écoulement direct <strong>de</strong>s<br />

déjections animales et <strong>de</strong>s effluents laitiers<br />

(eaux <strong>de</strong> lavage, etc.) ne génèrent <strong>de</strong>s apports<br />

organiques répétés dans les zones humi<strong>de</strong>s<br />

voisines.<br />

Du fait du caractère vital et irremplaçable<br />

<strong>de</strong> l’eau pour l’homme, chacun <strong>de</strong>vrait<br />

prendre conscience du rôle qu’il peut<br />

jouer pour économiser et respecter cette<br />

ressource précieuse, même si elle paraît<br />

localement intarissable, comme à Saint-<br />

Bon-Courchevel.<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Marais au sud du lac <strong>de</strong> la Rosière<br />

66 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


Les prairies <strong>de</strong> fauche<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Fiche-milieu n°3<br />

Prairie <strong>de</strong> fauche sous un verger au hameau du Cuerdy<br />

Les prairies <strong>de</strong> fauche sont <strong>de</strong>s prés dont un<br />

cycle <strong>de</strong> végétation au moins est fauché.<br />

L’herbe récoltée, après séchage, forme le foin<br />

<strong>de</strong>stiné à l’alimentation hivernale <strong>de</strong>s<br />

troupeaux.<br />

Toutes les prairies <strong>de</strong> fauche <strong>de</strong> Saint-<br />

Bon-Courchevel s’éten<strong>de</strong>nt entre 800 m et<br />

1 600 m d’altitu<strong>de</strong>. Elles se situent aux<br />

environs <strong>de</strong>s hameaux du Grand et du Petit<br />

Carrey, du Fontanil, du Fay, du Buisson, du<br />

Freney, <strong>de</strong> Montcharvet, autour <strong>de</strong> Saint-<br />

Bon et du Praz. Elles couvrent une surface<br />

<strong>de</strong> 112 ha. Selon les cas, la prairie peut<br />

aussi être pâturée, en tout début ou en fin <strong>de</strong><br />

saison.<br />

Choisies par les agriculteurs parmi les<br />

parcelles les plus productives <strong>de</strong> leur<br />

exploitation et celles dont les conditions <strong>de</strong><br />

travail (pente, éloignement et accès) sont les<br />

moins contraignantes, ces prairies se caractérisent<br />

généralement par une couverture<br />

végétale herbacée plus ou moins <strong>de</strong>nse et<br />

continue atteignant 50 à 80 cm <strong>de</strong> hauteur à<br />

la floraison.<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Prairie <strong>de</strong> fauche au hameau du Buisson<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 67


Fiche-milieu n°3<br />

En <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 1 200 m d’altitu<strong>de</strong>, beaucoup<br />

<strong>de</strong> ces prairies constituent aussi le tapis<br />

végétal <strong>de</strong>s vergers.<br />

Composées en majeure partie <strong>de</strong> graminées,<br />

les prairies <strong>de</strong> fauche n’en <strong>de</strong>meurent pas<br />

moins très colorées. C’est surtout au mois <strong>de</strong><br />

juillet, au moment du pic <strong>de</strong> floraison, que<br />

l’œil du promeneur est comblé par ces<br />

couleurs.<br />

Il existe une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> prairies en<br />

fonction <strong>de</strong>s conditions écologiques<br />

environnantes, tenant notamment à leur<br />

situation dans le paysage. À Saint-Bon<br />

Courchevel on trouve <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche<br />

plutôt maigres et sèches, très diversifiées et<br />

riches en espèces végétales telles que le<br />

sainfoin <strong>de</strong>s montagnes et la sauge <strong>de</strong>s prés.<br />

Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières espèces sont considérées<br />

aussi comme d’excellentes plantes fourragères.<br />

Pouvant dépasser un mètre <strong>de</strong><br />

hauteur, la kœlérie pyramidale est une<br />

graminée typique <strong>de</strong>s prairies maigres sur<br />

calcaire.<br />

Rarement dominantes, les plantes à fleurs<br />

colorées sont néanmoins les espèces les plus<br />

voyantes <strong>de</strong> ces milieux. Elles donnent leur<br />

éclat aux prairies <strong>de</strong> fauche et nombre<br />

d’entre elles comptent parmi les plantes les<br />

plus familières.<br />

Flore<br />

Une prairie <strong>de</strong> fauche se caractérise par la<br />

prédominance <strong>de</strong> poacées (ou graminées)<br />

qui lui confèrent sa physionomie, sa<br />

structure et une part essentielle <strong>de</strong> son<br />

intérêt fourrager.<br />

Parmi celles-ci, on trouve pour les prairies<br />

plutôt grasses <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s graminées comme<br />

le dactyle aggloméré et le trisète jaunâtre.<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Marguerite<br />

PNV - Maurice Mollard<br />

Trisète jaunâtre<br />

Ainsi les prairies fraîches et grasses sont le<br />

lieu <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la marguerite, du<br />

salsifis sauvage et du pissenlit officinal. Ces<br />

<strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières plantes ont aussi eu pour<br />

l’homme un intérêt lié à la consommation<br />

très variée qu’il pouvait en faire. Toutes ces<br />

espèces appartiennent à la famille <strong>de</strong>s<br />

astéracées ou composées, la fleur est en<br />

réalité une juxtaposition <strong>de</strong> plusieurs fleurs.<br />

Avec une diversité floristique beaucoup plus<br />

élevée, les prairies maigres sont aussi les plus<br />

richement colorées avec le sainfoin, le lotier<br />

cornu, la sauge <strong>de</strong>s prés, les rhinanthes,<br />

et les centaurées. Ce cortège floristique<br />

68 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


PNV - Félix Grosset<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

PNV - Jacques Perrier<br />

Fiche-milieu n°3<br />

Salsifis sauvage<br />

s’accompagne <strong>de</strong> différentes ombellifères<br />

telles que la gran<strong>de</strong> berce, dont l’inflorescence<br />

en ombelle sert <strong>de</strong> piste d’atterrissage<br />

aux insectes qui y trouvent un nectar<br />

abondant.<br />

Rhinante velu<br />

ouverts. Il est présent en France <strong>de</strong>puis les<br />

bords <strong>de</strong> mer jusqu’à l’étage subalpin.<br />

La taupe, ce curieux petit mammifère au<br />

pelage d’une étonnante douceur, occupe<br />

tous les sols suffisamment riches et meubles<br />

où elle se nourrit <strong>de</strong> vers <strong>de</strong> terre. Elle signe<br />

sa présence par <strong>de</strong>s amoncellements <strong>de</strong> terre,<br />

très visibles en plein champ et qui peuvent<br />

être confondus avec ceux du campagnol<br />

terrestre, appelé aussi rat taupier.<br />

Pour le renard et le blaireau, gîtant dans <strong>de</strong>s<br />

terriers forestiers aux environs <strong>de</strong>s villages,<br />

Gran<strong>de</strong> berce<br />

Faune<br />

En ce qui concerne les mammifères, les<br />

prairies fraîches sont fréquentées par le<br />

lièvre brun à une altitu<strong>de</strong> inférieure à<br />

2 000 m. Peu exigeant quant à son habitat*,<br />

il s’adapte à une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> milieux<br />

PNV - Maurice Mollatd<br />

Lièvre brun<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 69


Fiche-milieu n°3<br />

la prairie est avant tout un terrain <strong>de</strong> chasse.<br />

Le renard y déambule à l’affût du moindre<br />

bruit émis par les petits rongeurs circulant<br />

sous la surface du sol. Le blaireau, quant à<br />

lui, creuse le sol à la recherche <strong>de</strong> vers <strong>de</strong><br />

terre, d’insectes et <strong>de</strong> rongeurs.<br />

prairies <strong>de</strong> fauche sèches ou fraîches, et le<br />

grand nacré dont la chenille est attachée aux<br />

violettes sauvages.<br />

Très répandu, évitant toutefois les milieux<br />

trop humi<strong>de</strong>s ou trop ari<strong>de</strong>s, le criquet <strong>de</strong>s<br />

pâtures est l’une <strong>de</strong>s rares espèces<br />

d’orthoptères à pouvoir survivre dans les<br />

prairies grasses très enrichies en fumures.<br />

Le timbre <strong>de</strong> ses stridulations, répétées<br />

environ toutes les trois secon<strong>de</strong>s, évoque le<br />

grincement du cuir neuf.<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

PNV - Joël Blanchemain<br />

Tarier <strong>de</strong>s prés<br />

Migrateur transsaharien, le tarier <strong>de</strong>s prés a<br />

une prédilection pour les prairies <strong>de</strong> fauche<br />

grasses et fournies. Les plantes les plus<br />

gran<strong>de</strong>s telles que les ombellifères (comme la<br />

carotte ou la gran<strong>de</strong> berce) servent <strong>de</strong><br />

perchoir pour le chant, ainsi que <strong>de</strong> poste <strong>de</strong><br />

guet. C’est un prédateur <strong>de</strong> petits insectes,<br />

abondants dans ce type <strong>de</strong> végétation<br />

(sauterelles, criquets, papillons, etc.). La<br />

présence <strong>de</strong> boisements, tels les vergers, est<br />

aussi tolérée par cette espèce.<br />

Les floraisons opulentes <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong><br />

fauche sont particulièrement convoitées par<br />

les insectes consommateurs <strong>de</strong> pollen et <strong>de</strong><br />

nectar. Ceux-ci se remarquent par leur<br />

diversité et leur abondance. Les plus visibles<br />

sont les papillons <strong>de</strong> jour dont le damier <strong>de</strong><br />

la succise, présent indifféremment dans les<br />

Damier <strong>de</strong> la succise<br />

Équilibre entre l’homme<br />

et son milieu<br />

Usages, intérêts économiques<br />

et représentations<br />

Les prairies <strong>de</strong> fauche font l’objet <strong>de</strong><br />

plusieurs perceptions.<br />

D’une part elles représentent pour les<br />

naturalistes un milieu riche d’une faune et<br />

d’une flore originales, et d’autre part un<br />

milieu agricole qui fait l’objet <strong>de</strong> pratiques<br />

<strong>de</strong>stinées à en améliorer la qualité<br />

fourragère. En forte diminution sur Saint-<br />

Bon Courchevel, ces prairies sont aujourd’hui<br />

utilisées par quelques agriculteurs<br />

propriétaires <strong>de</strong> vaches, <strong>de</strong> moutons et <strong>de</strong><br />

chèvres.<br />

L’intérêt d’une prairie ne se réduit pas à la<br />

quantité <strong>de</strong> fourrage produite. D’autres critères<br />

doivent être pris en compte : qualité<br />

nutritive du fourrage, appétence, tenue du<br />

foin lors <strong>de</strong> la récolte, évolution <strong>de</strong> la quantité<br />

au cours <strong>de</strong> la saison, etc. Par exemple, si<br />

les prairies fraîches fertilisées produisent du<br />

foin en plus gran<strong>de</strong> quantité, la qualité <strong>de</strong><br />

celui-ci baisse très rapi<strong>de</strong>ment s’il n’est pas<br />

coupé à temps. À contrario, l’échelonnement<br />

<strong>de</strong>s floraisons <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche maigres<br />

et sèches, riches en espèces, permet <strong>de</strong><br />

maintenir la qualité du foin plus longtemps et<br />

favorise une souplesse d’exploitation.<br />

Par ailleurs, à Saint-Bon Courchevel ces<br />

prairies font l’objet d’une perception<br />

70 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


PNV - Joël Blanchemain<br />

Criquet <strong>de</strong>s pâtures<br />

particulière <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s habitants. Elles<br />

offrent un cadre <strong>de</strong> vie accueillant que les<br />

Saint-Bonnais souhaitent conserver, et<br />

constituent également un espace qui les<br />

préserve du risque d’incendie.<br />

Cet objectif paysager, prioritaire pour la<br />

commune, est à l’origine d’un programme <strong>de</strong><br />

gestion soutenu par la municipalité. Une<br />

prime à l’hectare entretenu est versée aux<br />

agriculteurs en contrepartie <strong>de</strong> la fauche<br />

qu’ils réalisent sur les prairies. Ce programme<br />

a démarré en 1995 avec un travail<br />

important <strong>de</strong> restauration sur <strong>de</strong>s parcelles<br />

alors recouvertes d’arbres. Le Freney, le Petit<br />

et le Grand Carrey, la Jairaz ont fait l’objet<br />

<strong>de</strong> tels travaux. Chaque prairie <strong>de</strong> fauche<br />

résulte du travail <strong>de</strong>s agriculteurs et donc <strong>de</strong>s<br />

pratiques qui peuvent s’y exercer : la fauche<br />

(dont les modalités sont variables : dates,<br />

fréquence, matériel utilisé), la fertilisation,<br />

la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> plantes indésirables, etc. À<br />

Saint-Bon Courchevel la fauche <strong>de</strong>s prairies<br />

est complétée par le broyage <strong>de</strong> la végétation<br />

la plus ligneuse et par du pâturage.<br />

Intérêts biologique<br />

et patrimonial du milieu<br />

La diversité <strong>de</strong>s pratiques agricoles,<br />

combinée avec <strong>de</strong>s conditions écologiques<br />

variables, produit une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong><br />

prairies, qui constituent autant <strong>de</strong> milieux<br />

originaux d’un point <strong>de</strong> vue naturaliste, et<br />

distincts sur le plan paysager.<br />

La valeur floristique <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche<br />

n’est généralement pas liée à la présence <strong>de</strong><br />

telle ou telle plante remarquable, mais à leur<br />

diversité floristique.<br />

Celle-ci est d’autant plus importante que la<br />

fauche est tardive et la fertilisation modérée<br />

(maximum 25 t <strong>de</strong> fumier par ha et par an).<br />

Dans ces conditions optimales, pour la flore,<br />

on peut compter jusqu’à une cinquantaine<br />

d’espèces végétales dans une seule prairie.<br />

Une forte fertilisation réduit la diversité <strong>de</strong>s<br />

fleurs (en nombre d’espèces), mais pas<br />

nécessairement leur abondance. En revanche,<br />

une fauche précoce, répétée dans le<br />

temps, diminue à la fois la diversité et la<br />

quantité <strong>de</strong> fleurs <strong>de</strong> la prairie tout en<br />

affectant la nidification d’oiseaux précoces,<br />

comme le tarier <strong>de</strong>s prés, et la pollinisation<br />

par les insectes.<br />

L’abondance <strong>de</strong> fleurs appartenant à un grand<br />

nombre d’espèces différentes attire une gran<strong>de</strong><br />

quantité d’insectes et confère à ces prairies<br />

une valeur entomologique remarquable.<br />

Le décalage dans le temps <strong>de</strong> la fauche <strong>de</strong>s<br />

différentes parcelles offre la possibilité à la<br />

faune (et principalement aux oiseaux et<br />

aux insectes) <strong>de</strong> trouver refuge dans les<br />

prairies non encore fauchées. Sachant que les<br />

insectes constituent l’alimentation <strong>de</strong> base <strong>de</strong><br />

toute une foule <strong>de</strong> petits prédateurs (micromammifères,<br />

oiseaux, reptiles), on comprend<br />

l’importance <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gestion diversifiés<br />

<strong>de</strong>s prairies pour la richesse <strong>de</strong> la faune locale.<br />

Enfin, ces prairies entretenues par <strong>de</strong>s<br />

générations d’agriculteurs ont une valeur<br />

patrimoniale au sens familial et affectif, liée<br />

au travail accumulé et aux souvenirs<br />

associés.<br />

Fiche-milieu n°3<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 71


Fiche-milieu n°3<br />

Évolution et transformation du milieu<br />

Le contexte général alpin est marqué par<br />

une régression généralisée <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong><br />

fauche <strong>de</strong> montagne, particulièrement<br />

importante en altitu<strong>de</strong>. Cette régression<br />

généralisée se traduit par un abandon <strong>de</strong>s<br />

prairies les moins productives et surtout les<br />

plus difficiles à exploiter (du fait <strong>de</strong><br />

l’éloignement, <strong>de</strong>s problèmes d’accès, <strong>de</strong> la<br />

pente) et une intensification corrélative <strong>de</strong>s<br />

prairies proches <strong>de</strong>s exploitations et plus<br />

productives. Ceci entraîne une diminution<br />

<strong>de</strong> la valeur biologique et paysagère.<br />

Dans la plupart <strong>de</strong>s régions alpines, on a<br />

assisté, au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières décennies,<br />

à la disparition <strong>de</strong> la fauche au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong><br />

1 800 - 2 000 m. À Saint-Bon Courchevel,<br />

plus aucune prairie <strong>de</strong> fauche n’existe au<strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong> 1 600 m d’altitu<strong>de</strong>. Toutes sont<br />

localisées dans l’étage montagnard et l’étage<br />

subalpin et sont à l’origine <strong>de</strong> déforestations<br />

anciennes. Leur évolution spontanée est le<br />

boisement. Une telle évolution est très<br />

rapi<strong>de</strong>, seulement 10 à 15 ans suffisent pour<br />

voir l’installation <strong>de</strong>s premiers arbustes.<br />

Cette installation a suivi la déprise agricole<br />

<strong>de</strong>s années cinquante, pério<strong>de</strong> au cours <strong>de</strong><br />

laquelle les pratiques agricoles traditionnelles<br />

ont été abandonnées (fauche, pratique<br />

<strong>de</strong> la “feuille” pour limiter le développement<br />

<strong>de</strong>s haies, etc.). La pratique <strong>de</strong> la “feuille”<br />

consistait à élaguer les rameaux. Ces<br />

<strong>de</strong>rniers étaient séchés avant <strong>de</strong> servir à<br />

l’alimentation <strong>de</strong>s chèvres.<br />

En Vanoise, on observe un meilleur maintien<br />

global <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche du fait <strong>de</strong><br />

l’autonomie fourragère préconisée pour la<br />

production <strong>de</strong> Beaufort, sous appellation<br />

d’origine contrôlée (AOC).<br />

À Saint-Bon Courchevel, les anciens secteurs<br />

<strong>de</strong> fauche ont été abandonnés comme<br />

à Montcharvet, la Jairaz, le bois <strong>de</strong>s<br />

Chésaux au-<strong>de</strong>ssus du Grand Carrey. D’autres<br />

ont été transformés en pâturages comme<br />

sur le secteur du Grand Pralin.<br />

Les capacités d’assimilation <strong>de</strong>s prairies sont<br />

limitées, surtout en montagne où le sol est<br />

généralement peu épais et la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

végétation plus courte qu’en plaine. Au-<strong>de</strong>là<br />

d’un certain seuil <strong>de</strong> fumure, les prairies<br />

restituent les excé<strong>de</strong>nts dans les rivières et les<br />

nappes phréatiques, entraînant une pollution<br />

néfaste pour la faune et la flore comme<br />

pour la ressource en eau.<br />

La superficie <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche les plus<br />

intéressantes sur le plan biologique (prairies<br />

d’altitu<strong>de</strong>, prairies sèches et prairies extensives)<br />

a fortement diminué à Saint-Bon<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

Pâturage dans un verger au hameau du Grenier<br />

72 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


Courchevel au profit <strong>de</strong> types <strong>de</strong> prairies à la<br />

flore plus banale.<br />

Grands consommateurs d’espaces, l’urbanisation,<br />

mais aussi les infrastructures <strong>de</strong><br />

transport et les aménagements <strong>de</strong> loisir,<br />

menacent souvent les prairies <strong>de</strong> fond <strong>de</strong><br />

vallée. Ils font peser sur les <strong>de</strong>rniers secteurs<br />

<strong>de</strong> fauche une pression foncière d’autant<br />

plus importante que l’activité agricole a une<br />

tendance générale à régresser.<br />

Propositions <strong>de</strong> gestion<br />

Les remarques précé<strong>de</strong>ntes plai<strong>de</strong>nt en<br />

faveur d’une diversité <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conduite<br />

<strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche, favorable à la flore et<br />

à la faune, tout en assurant <strong>de</strong>s ressources<br />

fourragères suffisantes et <strong>de</strong> qualité.<br />

Le retour à <strong>de</strong>s pratiques plus extensives sur<br />

certaines parcelles est donc souhaitable :<br />

baisse <strong>de</strong> la pression <strong>de</strong> pâturage et <strong>de</strong> la<br />

fertilisation sur les prairies en voie <strong>de</strong><br />

dégradation, pratique d’une fauche tardive,<br />

maintien <strong>de</strong> prairies <strong>de</strong> fauche “extensives”<br />

peu productives, voire rétablissement <strong>de</strong> la<br />

fauche sur certaines parcelles d’exploitation<br />

difficile.<br />

Afin <strong>de</strong> favoriser le maintien d’une faune<br />

prairiale, toute pratique <strong>de</strong> fauche permettant<br />

à celle-ci <strong>de</strong> fuir au moment <strong>de</strong> la<br />

récolte (telle que la fauche centrifuge - du<br />

centre vers la périphérie - si la forme <strong>de</strong> la<br />

parcelle le permet) est recommandée.<br />

Dans ce même objectif, le décalage <strong>de</strong>s dates<br />

<strong>de</strong> fauche permettra aux espèces animales,<br />

tant vertébrées (mammifères, oiseaux, etc.)<br />

qu’invertébrées (insectes), <strong>de</strong> se réfugier<br />

dans les prairies non encore fauchées et <strong>de</strong><br />

finir leur cycle <strong>de</strong> vie.<br />

L’AOC Beaufort est une <strong>de</strong>s démarches<br />

susceptibles <strong>de</strong> freiner l’abandon <strong>de</strong>s prairies<br />

<strong>de</strong> fauche car les éleveurs, par le biais du<br />

cahier <strong>de</strong>s charges, s’engagent à tendre vers<br />

l’autosuffisance en foin. Ils s’engagent aussi<br />

à respecter un co<strong>de</strong> <strong>de</strong> bonnes pratiques en<br />

matière <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la ressource en<br />

eau et <strong>de</strong> préservation <strong>de</strong> la biodiversité.<br />

L’objectif pour les agriculteurs présents à<br />

Saint-Bon Courchevel est d’avoir jusqu’à au<br />

moins 75 % d’autonomie fourragère.<br />

Fiche-milieu n°3<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Prairie <strong>de</strong> fauche fleurie<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 73


Fiche-milieu n°4<br />

Les forêts<br />

Forêts d’épicéas à Saint-Bon Courchevel <strong>de</strong>puis le col <strong>de</strong> la Dent<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Forêts sur le mont Charvet. Versant ouest<br />

Sur le territoire <strong>de</strong> la commune, la forêt<br />

s’étend entre 685 m et 2 000 m d’altitu<strong>de</strong>.<br />

Elle occupe une surface <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1 000 ha,<br />

soit un peu moins d’un cinquième du<br />

territoire, où elle est essentiellement située<br />

sur les versants <strong>de</strong>s vallons <strong>de</strong>s ruisseaux <strong>de</strong><br />

la Rosière et <strong>de</strong>s Gravelles, ainsi que sur<br />

toute la partie inférieure <strong>de</strong> la commune.<br />

Elle se compose <strong>de</strong> la forêt domaniale <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>nt du Villard, <strong>de</strong>s forêts communales du<br />

Praz, <strong>de</strong> la Rosière, du bois du Ban et du<br />

Laition, ainsi que <strong>de</strong> forêts privées.<br />

Les forêts <strong>de</strong> Vanoise sont essentiellement<br />

composées <strong>de</strong> résineux : sapin, épicéa, pin sylvestre,<br />

pin à crochets, pin cembro et mélèze.<br />

74 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


Fiche-milieu n°4<br />

Les forêts<br />

Ces essences s’associent pour former <strong>de</strong>s<br />

peuplements qui diffèrent selon les<br />

conditions écologiques locales (altitu<strong>de</strong>,<br />

exposition au soleil et au vent, nature du sol<br />

et <strong>de</strong> la roche-mère, humidité).<br />

Les épicéas, omniprésents en Vanoise,<br />

forment <strong>de</strong>s pessières* dites sèches ou<br />

fraîches selon l’exposition adret/ubac. À<br />

l’étage montagnard et en versant nord, les<br />

sapins se mêlent aux épicéas pour former la<br />

sapinière-pessière. Plus haut en altitu<strong>de</strong>, on<br />

passe aux peuplements purs d’épicéa. Des<br />

boisements <strong>de</strong> sapinière-pessière* se<br />

développent dans la partie inférieure <strong>de</strong> la<br />

forêt du Praz, ainsi que sur une gran<strong>de</strong><br />

partie <strong>de</strong> la forêt du Laition. Les peuplements<br />

purs d’épicéa sont bien représentés<br />

dans le bois du Ban et dans la partie<br />

supérieure <strong>de</strong> la forêt du Praz.<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Forêts autour du hameau <strong>de</strong> Montgellaz<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 75


Fiche-milieu n°4<br />

Fiche-milieu n°4<br />

au développement <strong>de</strong> la hêtraie. Le hêtre est<br />

présent, accompagné <strong>de</strong> plusieurs résineux :<br />

épicéa, pin à crochets et pin sylvestre.<br />

Les boisements purs <strong>de</strong> feuillus apparaissent<br />

en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 800 m. Ils sont composés<br />

d’arbres fruitiers, robinier faux-acacia,<br />

chêne, etc.<br />

La forêt communale, bénéficiaire du régime<br />

forestier, est essentiellement constituée d’une<br />

pessière*.<br />

Flore<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Boisement <strong>de</strong> conifères et <strong>de</strong> feuillus dans la vallée <strong>de</strong>s Avals<br />

Les forêts les plus sèches se trouvent à<br />

l’étage subalpin. Il s’agit <strong>de</strong> la pineraie <strong>de</strong><br />

pin à crochets, essence adaptée aux versants<br />

abrupts, à <strong>de</strong>s sols maigres et <strong>de</strong>s situations<br />

<strong>de</strong> crêtes. Elle prédomine sur calcaire et<br />

gypse. Cette forêt est présente sur toute la<br />

partie supérieure <strong>de</strong> la forêt <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du<br />

Villard (lire la fiche-espèce n°4).<br />

Un peuplement <strong>de</strong> pin cembro occupe un<br />

secteur <strong>de</strong> crêtes situé entre le col <strong>de</strong> la Chal<br />

et le col <strong>de</strong> la Dent.<br />

Ces différents types <strong>de</strong> peuplements induisent<br />

une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> formations<br />

végétales <strong>de</strong> sous-bois : tapis <strong>de</strong>nse <strong>de</strong> sousarbrisseaux<br />

et <strong>de</strong> plantes herbacées pour les<br />

pineraies sèches, (bugrane à feuilles ron<strong>de</strong>s,<br />

etc.), couverture quasi-continue <strong>de</strong> sousarbrisseaux<br />

(myrtille, raisin d’ours commun,<br />

airelle) dans la pessière* subalpine, etc.<br />

Les feuillus occupent les étages inférieurs <strong>de</strong><br />

la commune. À l’étage montagnard, un substrat<br />

calcaire exposé en adret est favorable<br />

PNV - Christian Balais<br />

Arbre principal <strong>de</strong> l’étage montagnard en<br />

Vanoise, l’épicéa est l’essence dominante <strong>de</strong><br />

l’ensemble <strong>de</strong>s massifs forestiers <strong>de</strong> Saint-<br />

Bon Courchevel. Cet arbre tolère <strong>de</strong>s conditions<br />

écologiques variées et forme <strong>de</strong>s forêts<br />

fraîches ou sèches, pures ou en mélange.<br />

Cette espèce robuste peut vivre jusqu’à<br />

400 ans. Son bois clair est utilisé en bois<br />

d’ouvrage (charpente, bardages etc.).<br />

Épicéa (rameau et cônes)<br />

Le pin à crochets est une espèce typiquement<br />

montagnar<strong>de</strong>, adaptée aux conditions climatiques<br />

contrastées <strong>de</strong> l’altitu<strong>de</strong>. Son nom lui<br />

vient <strong>de</strong> ses cônes, dont les écailles sont<br />

toutes munies d’un petit crochet (lire la<br />

fiche-espèce n°4).<br />

Espèce <strong>de</strong> l’étage montagnard, la bugrane à<br />

feuilles ron<strong>de</strong>s est bien représentée dans les<br />

clairières <strong>de</strong>s pinè<strong>de</strong>s sèches. Elle arbore <strong>de</strong>s<br />

fleurs roses réunies par <strong>de</strong>ux ou trois ainsi<br />

76 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


Virginie Cottrel<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

Fiche-milieu n°4<br />

Fiche-milieu n°4<br />

Pin à crochets<br />

Bugrane à feuilles ron<strong>de</strong>s<br />

que <strong>de</strong>s feuilles découpées en trois folioles<br />

ron<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>ntées.<br />

La bruyère <strong>de</strong>s neiges, appelée encore<br />

bruyère herbacée ou bruyère carnée, a <strong>de</strong>s<br />

fleurs rose carné qui s’épanouissent <strong>de</strong> mars<br />

à mai, alors que la neige est encore bien<br />

présente. Elle recherche les pinè<strong>de</strong>s claires et<br />

fraîches, où elle peut former <strong>de</strong>s tapis <strong>de</strong>nses<br />

<strong>de</strong> 10 à 25 cm <strong>de</strong> hauteur. Très répandue en<br />

Maurienne, en Tarentaise elle n’est présente<br />

que dans la forêt <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du Villard. Cette<br />

Bruyère <strong>de</strong>s neiges<br />

Myrtille<br />

plante, protégée en Rhône-Alpes, se trouve<br />

en Vanoise en limite occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> son aire<br />

<strong>de</strong> répartition.<br />

L’arbrisseau le plus répandu dans les<br />

pessières* d’ubac est la myrtille, dont les<br />

fruits comestibles possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s propriétés<br />

médicinales (baies toniques et riches en<br />

provitamine A). Ils sont cueillis pour faire<br />

<strong>de</strong>s confitures et <strong>de</strong>s pâtisseries. Il est<br />

pru<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> cuire les myrtilles avant <strong>de</strong> les<br />

consommer, car elles peuvent êtres recouvertes<br />

d’œufs minuscules et invisibles<br />

d’Echinococcus multilocularis. Ce <strong>de</strong>rnier<br />

est un petit ver parasite <strong>de</strong>s canidés (chien,<br />

renard, loup) et <strong>de</strong>s félidés (chat, lynx),<br />

transmissible à d’autres mammifères, comme<br />

les rongeurs ou l’homme. Ce ver provoque<br />

une maladie appelée échinococcose<br />

alvéolaire. Pour l’homme, les premiers<br />

vecteurs <strong>de</strong> contamination par ce parasite<br />

sont le chien et le chat domestique. Les<br />

végétaux ramassés près du sol et consommés<br />

crus, comme les myrtilles, le pissenlit, les<br />

fraises <strong>de</strong>s bois constituent une autre source<br />

<strong>de</strong> contamination.<br />

Le framboisier est un arbuste qui se<br />

développe en lisière <strong>de</strong> forêts. Il y forme <strong>de</strong>s<br />

“massifs” plus ou moins étendus, atteignant<br />

une hauteur <strong>de</strong> 2 m. Cette espèce est très<br />

présente à Saint-Bon Courchevel.<br />

Le sabot <strong>de</strong> Vénus pousse en sous-bois<br />

ouvert <strong>de</strong> conifères (pins sylvestre et<br />

cembro, épicéa et sapin). Cette orchidée<br />

spectaculaire aux très gran<strong>de</strong>s fleurs jaunes<br />

en forme <strong>de</strong> sabot est volontiers reconnue<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 77


Fiche-milieu n°4<br />

appelé racine d’or en raison <strong>de</strong> la couleur<br />

jaune doré <strong>de</strong> son bulbe. Il est facilement<br />

reconnaissable grâce à ses gran<strong>de</strong>s fleurs<br />

rose violacé dont les pétales sont ponctués<br />

<strong>de</strong> pourpre et recourbés en turban. Cette<br />

espèce n’est pas strictement inféodée aux<br />

forêts résineuses, elle pousse également dans<br />

les prairies fraîches et les mégaphorbiaies*.<br />

Tout comme le lis martagon, l’ancolie <strong>de</strong>s<br />

Alpes pousse dans <strong>de</strong>s milieux très variés,<br />

tous caractérisés par une certaine fraîcheur<br />

(lire fiche-espèce n°3).<br />

PNV - Christian Balais<br />

Sabot <strong>de</strong> Vénus<br />

comme le symbole <strong>de</strong> la protection végétale<br />

en France. Le développement <strong>de</strong> cette espèce<br />

dans la forêt <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du Villard a motivé<br />

la désignation <strong>de</strong> cet espace en réserve<br />

biologique domaniale (lire la fiche-espèce<br />

n°1).<br />

Dans les forêts <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel se<br />

développent plusieurs espèces <strong>de</strong> pyroles. La<br />

pyrole à une fleur se plaît sur les tapis <strong>de</strong><br />

mousse <strong>de</strong>s forêts d’épicéas. Elle se caractérise<br />

par son unique fleur blanche à<br />

l’extrémité <strong>de</strong> la tige et une rosette basale <strong>de</strong><br />

feuilles ron<strong>de</strong>s. Les autres pyroles forment<br />

toutes <strong>de</strong>s grappes <strong>de</strong> fleurs. Les pyroles<br />

verdâtre et intermédiaire sont les plus<br />

remarquables sur la commune, avec un seul<br />

site connu pour cette <strong>de</strong>rnière. Ces <strong>de</strong>ux<br />

pyroles sont protégées.<br />

La racine <strong>de</strong> corail recherche les sous-bois<br />

frais <strong>de</strong>s forêts <strong>de</strong> conifères. La rareté <strong>de</strong><br />

cette orchidée, et sa discrétion en font une<br />

espèce difficile à observer. Un seul site est<br />

connu sur la commune. Pourvue <strong>de</strong> feuilles<br />

réduites à <strong>de</strong>s écailles, la racine <strong>de</strong> corail a<br />

une couleur blanc verdâtre, et doit s’associer<br />

à <strong>de</strong>s champignons pour se nourrir.<br />

Beaucoup plus commun que les plantes<br />

précé<strong>de</strong>ntes, le lis martagon est encore<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

Faune<br />

Les forêts abritent une très gran<strong>de</strong> diversité<br />

d’espèces animales. Beaucoup <strong>de</strong> mammifères<br />

y trouvent leur nourriture, mais la<br />

couverture forestière est avant tout, et pour<br />

tous, un véritable refuge. Parmi eux se<br />

trouvent <strong>de</strong> nombreux ongulés comme le<br />

chamois, le sanglier, le mouflon, le chevreuil<br />

(lire la fiche-espèce n°7) et le cerf élaphe.<br />

Grand herbivore, le cerf élaphe occupe<br />

Cerf élaphe<br />

Sanglier<br />

78 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


indifféremment les forêts <strong>de</strong> conifères ou<br />

<strong>de</strong> feuillus. Il consomme l’extrémité <strong>de</strong>s<br />

rameaux et l’écorce <strong>de</strong>s arbres. Au<br />

printemps, il ne dédaigne pas non plus<br />

l’herbe tendre <strong>de</strong>s alpages.<br />

Essentiellement forestière, la martre <strong>de</strong>s pins<br />

fréquente tout type <strong>de</strong> boisement, jusqu’à<br />

plus <strong>de</strong> 2 000 m d’altitu<strong>de</strong>. Elle y chasse les<br />

petits mammifères et les passereaux,<br />

une nourriture qu’elle complète <strong>de</strong> fruits<br />

sauvages en été et en automne.<br />

Les boisements frais d’épicéas rassemblent<br />

une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> petits passereaux : la<br />

mésange huppée, la mésange noire, la<br />

mésange boréale, le sizerin flammé, le<br />

roitelet huppé, le bouvreuil pivoine sont <strong>de</strong>s<br />

espèces caractéristiques <strong>de</strong> ces milieux.<br />

La pessière* peut abriter au sein <strong>de</strong> ses vieux<br />

peuplements une chouette adaptée au milieu<br />

froid, la chouette ou nyctale <strong>de</strong> Tengmalm.<br />

Dans ce milieu elle trouve les cavités nécessaires<br />

à sa reproduction et une nourriture à<br />

base <strong>de</strong> petits oiseaux et <strong>de</strong> rongeurs. La<br />

chouette <strong>de</strong> Tengmalm est un rapace nocturne,<br />

beaucoup plus petit que la chouette<br />

hulotte, qui se distingue par ses yeux jaunes<br />

et son regard étonné. Incapable <strong>de</strong> creuser<br />

elle-même sa loge au sein <strong>de</strong>s arbres, cette<br />

chouette n’est présente que dans les forêts<br />

occupées par le pic noir.<br />

PNV - Jean-Pierre Martinot<br />

PNV - Maurice Mollard<br />

Pic épeiche<br />

Fiche-milieu n°4<br />

Mésange bleue<br />

PNV - Didier Jalabert<br />

Chouette <strong>de</strong> Tengmalm<br />

L’autour <strong>de</strong>s palombes est un rapace nicheur<br />

dans les forêts <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel. Il se<br />

nourrit d’autres oiseaux : pigeons, grives,<br />

geais, etc.<br />

Les pics jouent un rôle fondamental en forêt,<br />

en offrant <strong>de</strong>s cavités <strong>de</strong> nidification à d’autres<br />

animaux cavernicoles, eux-mêmes<br />

incapables <strong>de</strong> forer <strong>de</strong>s trous. Avec leur bec<br />

puissant et aiguisé comme <strong>de</strong>s ciseaux à<br />

bois, ils frappent vigoureusement sur le<br />

tronc <strong>de</strong>s arbres, à la fois pour se nourrir et<br />

pour se créer une loge. Les pic épeiche, pic<br />

vert et pic noir sont tous nicheurs à Saint-<br />

Bon Courchevel. Les cavités qu’ils percent<br />

constituent un refuge pour <strong>de</strong> nombreuses<br />

autres espèces animales, telles que l’écureuil,<br />

mais également pour d’autres oiseaux comme<br />

les mésanges bleue, noire et charbonnière,<br />

ou comme la sittelle torchepot.<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 79


Fiche-milieu n°4<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Mésange charbonnière<br />

La grive musicienne s’installe en forêt, mais<br />

elle affiche une certaine préférence pour les<br />

formations sur sol humi<strong>de</strong> et ombragé. En<br />

effet, sa présence est conditionnée par celle<br />

<strong>de</strong>s vers et escargots, ses mets <strong>de</strong> prédilection.<br />

Elle a la particularité d’être un <strong>de</strong>s<br />

rares oiseaux à savoir se servir d’un outil,<br />

une forge, qui est un caillou sur lequel elle<br />

brise les escargots pour en extraire la chair.<br />

En revanche, la gélinotte <strong>de</strong>s bois, galliforme<br />

rare en Vanoise du fait <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong><br />

hêtraie, affectionne les forêts mixtes <strong>de</strong><br />

l’étage montagnard. Elle y trouve un sousbois<br />

suffisamment <strong>de</strong>nse à travers lequel elle<br />

se déplace au sol (lire la fiche-espèce n°12).<br />

par an pour la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1975 à 1994. Ce<br />

bois est constitué essentiellement d’épicéas.<br />

Pour le bois <strong>de</strong> feu, <strong>de</strong>s lots d’affouage sont<br />

périodiquement attribués aux habitants <strong>de</strong><br />

Saint-Bon Courchevel. Ces lots représentent<br />

<strong>de</strong>s coupes <strong>de</strong> moindre qualité, et sont<br />

délivrés à une cinquantaine <strong>de</strong> personnes par<br />

an. Ils représentent en moyenne 350 m 3 par<br />

an sur l’ensemble <strong>de</strong> la forêt.<br />

Les objectifs <strong>de</strong> protection physique du<br />

document d’aménagement forestier visent à<br />

une protection générale contre l’érosion du<br />

sol, le ravinement et les départs d’avalanches.<br />

Perçues dans leur globalité, les forêts structurent<br />

le paysage <strong>de</strong> la commune et offrent<br />

un cadre idéal à <strong>de</strong> nombreuses activités <strong>de</strong><br />

plein air (randonnée, équitation, etc.). La<br />

quasi-totalité <strong>de</strong> la forêt communale est<br />

fréquentée en été, notamment sur les secteurs<br />

du plan du Vah et du lac <strong>de</strong> la Rosière.<br />

Les espaces boisés <strong>de</strong> Courchevel 1850, non<br />

soumis au régime forestier, et propriétés <strong>de</strong><br />

la commune et du département <strong>de</strong> la Savoie,<br />

font l’objet d’un plan <strong>de</strong> gestion spécifique<br />

<strong>de</strong>puis 1995. Situés entre 1850 et 1900 m,<br />

sur un plateau au lieu-dit “Jardin alpin”, ils<br />

couvrent une dizaine d’hectares et sont gérés<br />

Équilibre entre l’homme<br />

et son milieu<br />

Usages, intérêts économiques<br />

et représentations<br />

Une partie <strong>de</strong> la surface boisée est propriété<br />

<strong>de</strong> la commune et gérée par l’Office <strong>national</strong><br />

<strong>de</strong>s forêts. Cette forêt occupe une surface<br />

<strong>de</strong> 475 ha, dont 20% ne sont pas boisés<br />

(couloirs d’avalanche, pierriers et emprises<br />

diverses, dont celles liées à la station <strong>de</strong> ski).<br />

Ce boisement est géré en futaie jardinée* par<br />

bouquets. Les coupes <strong>de</strong> la forêt communale<br />

sont achetées par un petit nombre <strong>de</strong> scieurs<br />

en Tarentaise. Le bois est utilisé pour la<br />

menuiserie, la charpente et le coffrage. La<br />

récolte moyenne annuelle a été <strong>de</strong> 1200 m 3<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Vététiste sur la piste <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong>s Avals<br />

80 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


PNV - Christophe Gotti<br />

Fiche-milieu n°4<br />

Piste dans la forêt du Laition<br />

par l’Office <strong>national</strong> <strong>de</strong>s forêts. Ces boisements<br />

ont un rôle paysager prédominant.<br />

La forêt domaniale <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du Villard<br />

occupe 185 ha. Cette forêt, totalement<br />

classée en réserve biologique, n’a pas connu<br />

<strong>de</strong> coupe <strong>de</strong>puis 1896. Aujourd’hui, elle est<br />

avant tout affectée à la protection du milieu<br />

et à l’accueil du public. Par ailleurs, ses<br />

boisements, notamment la pineraie <strong>de</strong> pins à<br />

crochets, jouent un rôle important dans la<br />

protection <strong>de</strong>s sols contre l’érosion.<br />

Les surfaces <strong>de</strong> forêts privées sont relativement<br />

importantes à Saint-Bon Courchevel.<br />

En 2004 elles représentent 365 ha pour<br />

237 propriétaires. Des récoltes ponctuelles<br />

<strong>de</strong> bois <strong>de</strong> chauffage sont réalisées dans ces<br />

forêts.<br />

Intérêts biologique<br />

et patrimonial du milieu<br />

Les pessières* représentent dans les vallées<br />

<strong>de</strong> Vanoise une part importante <strong>de</strong> la forêt,<br />

particulièrement en Tarentaise avec un plus<br />

grand développement en ubac. Leur intérêt<br />

biologique est sensiblement i<strong>de</strong>ntique d’une<br />

commune à l’autre.<br />

La forêt <strong>de</strong> pin à crochets sur gypse constitue<br />

un milieu <strong>de</strong> fort intérêt patrimonial au<br />

niveau européen, que la Communauté<br />

européenne a classé comme “milieu d’intérêt<br />

communautaire prioritaire”.<br />

Sa présence sur la commune a motivé<br />

l’intégration du massif <strong>de</strong> la Vanoise au<br />

réseau Natura 2000.<br />

L’existence, à l’échelle d’un versant, d’une<br />

diversité <strong>de</strong> sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement<br />

<strong>de</strong>s peuplements (clairières avec arbustes,<br />

jeunes semis, fourrés, perchis par bouquets,<br />

futaie jardinée, très gros bois, vieux arbres),<br />

est particulièrement favorable à la faune. Si<br />

la présence <strong>de</strong> vieux arbres à cavités et<br />

d’arbres morts est indispensable pour un<br />

grand nombre d’oiseaux, <strong>de</strong> mammifères et<br />

d’insectes (rapaces nocturnes, écureuil,<br />

coléoptères se nourrissant <strong>de</strong> bois en<br />

décomposition, etc.), la gélinotte <strong>de</strong>s bois,<br />

par exemple, préfère les jeunes peuplements<br />

et les clairières.<br />

Les sous-bois abritent <strong>de</strong>s plantes à haute<br />

valeur patrimoniale telle que la bruyère <strong>de</strong>s<br />

neiges, le sabot <strong>de</strong> Vénus, les pyroles verdâtre<br />

et intermédiaire.<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 81


Fiche-milieu n°4<br />

La présence du tétras-lyre dans la partie<br />

supérieure <strong>de</strong>s forêts participe également à<br />

l’intérêt biologique <strong>de</strong> celles-ci.<br />

Les forêts contribuent fortement à la diversité<br />

biologique et paysagère <strong>de</strong> la commune.<br />

Elles jouent aussi un rôle <strong>de</strong> protection<br />

contre les avalanches, les chutes <strong>de</strong> pierres et<br />

<strong>de</strong> blocs et l’érosion du sol. Elles constituent<br />

un facteur <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong>s écarts climatiques<br />

et diminuent les risques <strong>de</strong> crues<br />

torrentielles. À travers leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> nutrition<br />

qui utilise le gaz carbonique présent<br />

dans l’atmosphère, les forêts remplissent une<br />

fonction <strong>de</strong> stockage du carbone, et contribuent<br />

à modérer et différer la problématique<br />

<strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> serre occasionnée par notre<br />

société.<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Trous <strong>de</strong> pic noir sur un pin<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Forêt d’épicéas aux environs du lac <strong>de</strong> la Rosière<br />

Évolution et transformation du milieu<br />

Les forêts d’épicéas <strong>de</strong> l’étage subalpin sont<br />

<strong>de</strong>s formations végétales très stables qui<br />

n’évoluent guère en l’absence <strong>de</strong> perturbation.<br />

À l’étage montagnard, dans les<br />

hêtraies-sapinières ou les sapinières-pessières<br />

climaciques*, le sapin dominera progressivement<br />

l’épicéa, en pourcentage d’essences.<br />

Outre la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> boisement pour<br />

l’aménagement <strong>de</strong> pistes <strong>de</strong> ski et <strong>de</strong><br />

remontées mécaniques, le tourisme d’hiver<br />

affecte également la forêt du fait <strong>de</strong> la<br />

pratique du ski hors piste, qui a lui même un<br />

impact sur la régénération <strong>naturel</strong>le, les skis<br />

sectionnant le sommet <strong>de</strong>s jeunes pousses.<br />

La randonnée hivernale (skis, raquettes,<br />

etc.) peut provoquer le dérangement <strong>de</strong> la<br />

faune (comme le tétras-lyre et la gélinotte<br />

<strong>de</strong>s bois) à une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’année où elle est<br />

très vulnérable.<br />

La fréquentation <strong>de</strong>s forêts par <strong>de</strong>s motos<br />

“trial”, pourtant interdite par la loi 4x4 en<br />

<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s routes ouvertes à la circulation,<br />

provoque la dégradation <strong>de</strong> sentiers et du<br />

couvert végétal <strong>de</strong> sous-bois, ainsi que <strong>de</strong>s<br />

nuisances sonores importantes pour les<br />

riverains, les touristes et pour la faune <strong>de</strong> ces<br />

milieux.<br />

Emblèmes <strong>de</strong>s milieux montagnards, le<br />

tétras-lyre, ainsi que nombre <strong>de</strong> rapaces,<br />

diurnes ou nocturnes, ont <strong>de</strong>s exigences<br />

territoriales strictes. Ils ne se maintiennent<br />

qu’à la faveur <strong>de</strong> vastes espaces préservés<br />

qui leur assurent gîte, nourriture et tranquillité,<br />

en particulier en saison hivernale.<br />

La multiplication <strong>de</strong>s câbles <strong>de</strong> remontées<br />

mécaniques en forêt, ou plus haut dans les<br />

lan<strong>de</strong>s, est un danger permanent pour ces<br />

oiseaux.<br />

Le morcellement progressif <strong>de</strong> l’espace par<br />

la création d’équipements nouveaux qui<br />

s’ajoutent à ceux déjà existants (pistes <strong>de</strong><br />

ski, pistes forestières, lignes électriques, etc.)<br />

82 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


crée une réduction <strong>de</strong> l’espace vital <strong>de</strong><br />

certaines espèces sensibles et parfois très<br />

rares (telles que le tétras-lyre) qui y trouvent<br />

refuge. Il peut aussi provoquer la<br />

<strong>de</strong>struction directe <strong>de</strong> plantes protégées.<br />

La création <strong>de</strong> toute nouvelle piste forestière<br />

augmente inévitablement la fréquentation<br />

humaine et motorisée, qui peut <strong>de</strong>venir<br />

difficilement contrôlable par la suite (VTT,<br />

raquettes, motos, etc.).<br />

Une trop forte pression <strong>de</strong> dérangement à<br />

une pério<strong>de</strong> sensible <strong>de</strong> leur cycle <strong>de</strong> vie peut<br />

entraîner une régression, voire la disparition,<br />

<strong>de</strong> certaines populations animales <strong>de</strong><br />

tout un secteur. En résumé, la multiplication<br />

<strong>de</strong>s équipements conduit au fractionnement<br />

<strong>de</strong>s territoires <strong>de</strong> la faune sauvage et diminue<br />

la qualité <strong>de</strong>s paysages qui constituent<br />

l’un <strong>de</strong>s atouts du tourisme local.<br />

Propositions <strong>de</strong> gestion<br />

La prise en compte <strong>de</strong>s enjeux naturalistes<br />

dans les documents d’aménagement forestier<br />

doit permettre <strong>de</strong> concilier les objectifs<br />

<strong>de</strong> production forestière ou d’accueil<br />

du public avec les exigences <strong>de</strong> leur<br />

préservation.<br />

Une exploitation forestière permettant<br />

l’existence d’un nombre suffisant <strong>de</strong> vieux<br />

arbres à cavités, ainsi qu’un pourcentage<br />

important <strong>de</strong> bois morts à différents<br />

sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> décomposition, est favorable à la<br />

faune arboricole et aux insectes xylophages<br />

(coléoptères en particulier), ainsi qu’aux<br />

mousses, lichens et champignons.<br />

Il faut pouvoir assurer la quiétu<strong>de</strong> nécessaire<br />

aux espèces vulnérables <strong>de</strong> la faune, durant<br />

les pério<strong>de</strong>s sensibles que sont l’hiver et le<br />

printemps. Cela consiste à réguler la<br />

circulation motorisée dans le milieu <strong>naturel</strong><br />

et à sensibiliser les randonneurs à skis et à<br />

raquettes à la fragilité <strong>de</strong> certains endroits<br />

qu’ils sont amenés à fréquenter.<br />

Cela exige un effort pédagogique en<br />

direction du public, expliquant le nécessaire<br />

respect <strong>de</strong> la tranquillité <strong>de</strong>s lieux et<br />

l’utilisation d’itinéraires balisés.<br />

L’installation <strong>de</strong> dispositifs <strong>de</strong> signalisation<br />

<strong>de</strong>s câbles <strong>de</strong> remontées mécaniques<br />

pourrait atténuer l’impact <strong>de</strong> ceux-ci sur les<br />

populations <strong>de</strong> tétraonidés forestiers. Une<br />

telle action a été réalisée sur le télésiège <strong>de</strong>s<br />

Chapelets et pourrait être menée sur les<br />

téléskis du Sta<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la Loze.<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Fiche-milieu n°4<br />

Bois du Biolley à l’automne (Courchevel 1650)<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 83


Fiche-milieu n°5<br />

Fiche-milieu n°5<br />

Les lan<strong>de</strong>s, les landines et<br />

les fourrés <strong>de</strong> saules d’altitu<strong>de</strong><br />

Lan<strong>de</strong>s et forêts au sommet <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du Villard<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

PNV - Fabrice Darinot<br />

Lan<strong>de</strong> mixte avec genévrier commun, rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineux et myrtille vers le rocher <strong>de</strong> la Loze<br />

Ce sont <strong>de</strong>s formations végétales dominées<br />

par une végétation arbustive <strong>de</strong> hauteur<br />

inférieure à celle du manteau neigeux. Composées<br />

d’arbustes et arbrisseaux à feuilles<br />

persistantes ou non, ces lan<strong>de</strong>s peuvent être<br />

plus ou moins <strong>de</strong>nses.<br />

On rencontre aux étages montagnard et<br />

subalpin les lan<strong>de</strong>s sèches ou lan<strong>de</strong>s à<br />

genévriers nains, les lan<strong>de</strong>s fraîches ou<br />

lan<strong>de</strong>s à éricacées (rhodo<strong>de</strong>ndron, camarine,<br />

airelles, etc.) et <strong>de</strong>s formations buissonnantes<br />

à saule glauque.<br />

84 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


Fiche-milieu n°5<br />

Fiche-milieu n°5<br />

Les lan<strong>de</strong>s, les landines et les fourrés <strong>de</strong> saules d’altitu<strong>de</strong><br />

Ces formations peuvent atteindre plusieurs<br />

décimètres <strong>de</strong> hauteur. À l’étage alpin, on ne<br />

rencontre plus que les lan<strong>de</strong>s basses à<br />

éricacées (notamment à camarine et airelle<br />

<strong>de</strong>s marais) et les landines à azalée naine<br />

dont la hauteur ne dépasse pas quelques<br />

centimètres.<br />

Alors que les lan<strong>de</strong>s et les landines <strong>de</strong> l’étage<br />

alpin constituent généralement un milieu<br />

primaire*, l’essentiel <strong>de</strong>s lan<strong>de</strong>s montagnar<strong>de</strong>s<br />

et subalpines sont <strong>de</strong>s milieux<br />

secondaires*. Elles résultent en effet <strong>de</strong> la<br />

reconquête <strong>de</strong>s espaces autrefois déforestés<br />

au profit <strong>de</strong>s alpages, puis abandonnés ou<br />

sous-pâturés. Par ailleurs, <strong>de</strong> tous temps se<br />

sont développées <strong>de</strong>s lan<strong>de</strong>s intra-forestières<br />

liées aux cycles <strong>de</strong> perturbation affectant la<br />

forêt (avalanches, chablis, etc.).<br />

Les formations à saule glauque, dont la taille<br />

varie <strong>de</strong> 1 à 2 m, se situent essentiellement<br />

en versant nord, sur <strong>de</strong>s terrains régulièrement<br />

alimentés par une eau pauvre en<br />

matières minérales et sur sol squelettique.<br />

Sur <strong>de</strong>s substrats plus riches en humus et<br />

moins humi<strong>de</strong>s, cette saulaie subalpine cè<strong>de</strong><br />

la place à la végétation <strong>de</strong>s lan<strong>de</strong>s à éricacées.<br />

De belles formations à saule glauque<br />

tapissent les crêtes <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du Villard. À<br />

cet endroit ces saules se trouvent souvent en<br />

association avec une diversité <strong>de</strong> groupements<br />

végétaux liés aux entonnoirs <strong>de</strong><br />

dissolution : pelouse <strong>de</strong> combe à neige,<br />

landine à drya<strong>de</strong> à huit pétales et à raisind’ours,<br />

etc.<br />

Les stations fraîches et humi<strong>de</strong>s présentent<br />

les conditions optimales pour le dévelop-<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 85


Fiche-milieu n°5<br />

pement <strong>de</strong> la lan<strong>de</strong> à rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineux.<br />

Très sensible au gel et à la<br />

<strong>de</strong>ssiccation, le rhodo<strong>de</strong>ndron s’installe<br />

préférentiellement sur les versants d’ubac<br />

longuement enneigés où il est protégé <strong>de</strong>s<br />

rigueurs hivernales par le manteau neigeux.<br />

Cette lan<strong>de</strong> fait souvent transition entre les<br />

forêts et les pelouses alpines. De petits<br />

groupements sont aussi présents sur le<br />

sommet <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du Villard, près du col <strong>de</strong><br />

la Chal. Plus largement, le rhodo<strong>de</strong>ndron<br />

couvre les versants du rocher <strong>de</strong> la Loze.<br />

La lan<strong>de</strong> à genévrier nain se limite aux<br />

versants ari<strong>de</strong>s et ensoleillés jusqu’à 2 500-<br />

2 700 m d’altitu<strong>de</strong>. Le genévrier nain y est<br />

souvent associé au raisin d’ours, encore<br />

appelé busserole. Ce type <strong>de</strong> lan<strong>de</strong> occupe<br />

quelques secteurs du vallon <strong>de</strong>s Creux. Il<br />

occupe également une combe surplombant<br />

le lac <strong>de</strong> la Rosière, dans la forêt <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt<br />

du Villard.<br />

Dans les secteurs les plus élevés, apparaissent<br />

les landines alpines, dont la<br />

végétation ne dépasse pas 20 cm <strong>de</strong> hauteur.<br />

Elles sont dominées par la camarine<br />

hermaphrodite et l’airelle à petites feuilles.<br />

En conditions plus extrêmes se trouve la<br />

landine à azalée naine. Celle-ci affectionne<br />

les crêtes et les croupes ventées soumises à<br />

<strong>de</strong> très basses températures. De nombreux<br />

lichens y sont associés. Nous pouvons<br />

observer cette végétation dans le secteur du<br />

lac du Rateau, au col <strong>de</strong> Chanrouge, ou<br />

encore, dans le secteur <strong>de</strong> l’Ariondaz.<br />

PNV - Christian Balais<br />

Rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineux<br />

développement du rhodo<strong>de</strong>ndron est très<br />

lent. Il faut environ 150 ans pour qu’une<br />

pelouse en soit totalement recouverte, alors<br />

que la myrtille ne met qu’une vingtaine<br />

d’années. Ce développement se fait essentiellement<br />

par marcottage. Ainsi <strong>de</strong>s surfaces<br />

<strong>de</strong> rhodo<strong>de</strong>ndron peuvent être constituées<br />

<strong>de</strong>s clones d’un seul et même individu.<br />

Assez indifférent à la nature du substrat, le<br />

genévrier nain recherche les situations<br />

ensoleillées et ari<strong>de</strong>s. Ses feuilles transformées<br />

en aiguilles lui permettent <strong>de</strong> réduire<br />

ses pertes en eau. Cet arbrisseau pionnier<br />

souvent couché au sol est une espèce arcticoalpine*<br />

assez commune à l’étage subalpin <strong>de</strong>s<br />

principales montagnes françaises.<br />

Accompagnant l’une et l’autre <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux<br />

<strong>de</strong>rnières espèces l’airelle rouge développe<br />

<strong>de</strong>s feuilles vert foncé, luisantes <strong>de</strong>ssus,<br />

mates et ponctuées <strong>de</strong> glan<strong>de</strong>s brunes<br />

<strong>de</strong>ssous. De la même famille que la myrtille<br />

et la bruyère, ses fleurs ont la forme typique<br />

<strong>de</strong> petits grelots.<br />

Flore<br />

La face inférieure <strong>de</strong>s feuilles du<br />

rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineux semble tachée <strong>de</strong><br />

rouille. Elle est en fait tapissée <strong>de</strong> minuscules<br />

écailles serrées, glanduleuses et odorantes,<br />

renfermant un poison qui rend la plante<br />

toxique à l’état frais et la protège <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt<br />

du bétail, qui se gar<strong>de</strong> bien <strong>de</strong> la brouter. Le<br />

PNV - Maurice Mollard<br />

Airelle rouge<br />

86 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


PNV - Christian Balais<br />

Saule glauque<br />

Arbrisseau touffu pourvu <strong>de</strong> rameaux<br />

tortueux et <strong>de</strong> feuilles très soyeuses, le saule<br />

glauque est une espèce protégée caractéristique<br />

<strong>de</strong> la saulaie buissonnante subalpine.<br />

Il est présent en France uniquement<br />

en Savoie, en Haute-Savoie et dans le<br />

Dauphiné. Dans les formations végétales<br />

où il domine, il peut être accompagné du<br />

saule hasté, du saule appendiculé et du<br />

cotonéaster à feuilles entières.<br />

à rameaux d’un an. Cette petite fougère se<br />

développe aussi dans les boisements<br />

d’épicéas. Dans tous les cas elle exige un<br />

milieu frais. Un seul site est connu sur la<br />

commune.<br />

Présent en alpage, mais aussi dans la lan<strong>de</strong>,<br />

le pseudorchis blanchâtre, encore appelé<br />

orchis miel en raison <strong>de</strong> son o<strong>de</strong>ur miellée,<br />

est une orchidée caractérisée par ses petites<br />

fleurs blanchâtres, regroupées en épi <strong>de</strong>nse.<br />

Faune<br />

Les lan<strong>de</strong>s sont fréquentées par <strong>de</strong>s espèces<br />

<strong>de</strong> passage. Ainsi l’hermine, aux activités<br />

tant nocturnes que diurnes, peut y être<br />

observée. Tout comme le lièvre variable et le<br />

lagopè<strong>de</strong> alpin, l’hermine revêt un “blanc<br />

manteau” en pério<strong>de</strong> hivernale. Provoqué<br />

Virginie Bourgoin<br />

PNV - Christian Balais<br />

Fiche-milieu n°5<br />

Lycopo<strong>de</strong> à rameaux d’un an<br />

Azalée naine<br />

Adaptée aux conditions climatiques extrêmes<br />

<strong>de</strong>s crêtes ventées, dégagées <strong>de</strong> neige en<br />

hiver, l’azalée naine, aux fleurs roses, ne<br />

dépasse guère 5 cm <strong>de</strong> hauteur. Elle est<br />

souvent associée à <strong>de</strong> nombreux lichens.<br />

On rencontre plusieurs espèces <strong>de</strong> lycopo<strong>de</strong>s<br />

dans les lan<strong>de</strong>s peu <strong>de</strong>nses, dont le lycopo<strong>de</strong><br />

PNV - Nathhalie Tissot<br />

Hermine en pelage d’hiver<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 87


PNV - Ludovic Imberdis<br />

PNV - Julien Charron<br />

Fiche-milieu n°5<br />

Renard roux<br />

par la diminution <strong>de</strong>s jours, ce changement<br />

<strong>de</strong> pelage offre à l’animal <strong>de</strong> meilleures<br />

possibilités <strong>de</strong> camouflage dans un<br />

environnement blanchi par la neige. Seul un<br />

pinceau <strong>de</strong> poils noirs persiste au bout <strong>de</strong> sa<br />

queue.<br />

Le renard roux, qui investit <strong>de</strong>s habitats*<br />

très diversifiés, fréquente également ce<br />

milieu. Bien qu’il consomme nombre <strong>de</strong><br />

rongeurs et autres petites proies, il s’alimente<br />

également <strong>de</strong>s baies qu’il trouve dans<br />

ces lan<strong>de</strong>s en fin d’été et à l’automne. Cette<br />

nourriture, parfois dominante, se retrouve<br />

dans la couleur noire à violacée <strong>de</strong>s<br />

excréments rejetés par l’animal.<br />

Sous nos latitu<strong>de</strong>s, le tétras-lyre est un<br />

oiseau essentiellement subalpin dont<br />

l’habitat* <strong>naturel</strong> se limite à la zone <strong>de</strong><br />

transition entre l’étage supérieur <strong>de</strong> la forêt<br />

et les pelouses vers 1 900 à 2 100 m<br />

d’altitu<strong>de</strong>. Cette interface forêts/alpages lui<br />

est favorable car elle regroupe sur une<br />

surface réduite <strong>de</strong> quoi satisfaire ses besoins,<br />

très divers au cours <strong>de</strong> l’année : zones<br />

dégagées pour ses para<strong>de</strong>s nuptiales, places<br />

abritées pour établir le nid, lan<strong>de</strong>s et alpages<br />

pour son alimentation et celle <strong>de</strong>s jeunes,<br />

arbres utilisés à la fois comme perchoirs et<br />

comme ressource alimentaire (bourgeons)<br />

en pério<strong>de</strong> hivernale. Dans les montagnes<br />

françaises, la végétation arbustive d’altitu<strong>de</strong><br />

accueille aussi en été le merle à plastron.<br />

Ressemblant au merle noir, mâle et femelle<br />

PNV - Marie-Geneviève Bourgeois<br />

Merle à plastron<br />

s’en distinguent grâce au croissant blanc, ou<br />

plastron, qui traverse leur poitrine.<br />

Oiseau typique <strong>de</strong>s formations végétales<br />

basses et sèches, la linotte mélodieuse fréquente<br />

les lan<strong>de</strong>s à genévrier. Au plumage<br />

terne et discret <strong>de</strong> la femelle, le mâle oppose<br />

une version beaucoup plus fantaisie, enrichie<br />

<strong>de</strong> rouge sur la tête et sur la poitrine.<br />

La vipère aspic trouve dans les lan<strong>de</strong>s la<br />

diversité et la multiplicité <strong>de</strong>s refuges dont<br />

elle a besoin pour s’abriter et pour chasser<br />

les petits rongeurs qui constituent la base <strong>de</strong><br />

son alimentation. À haute altitu<strong>de</strong>, cette<br />

espèce peut présenter une coloration plus<br />

foncée, jusqu’à développer <strong>de</strong>s écailles<br />

complètement noires. Animal à sang froid,<br />

la vipère craint le froid. Ces écailles noires<br />

fonctionnent alors comme <strong>de</strong> véritables<br />

petits capteurs solaires.<br />

Le solitaire est un papillon qui fréquente les<br />

lan<strong>de</strong>s pour sa reproduction. Cette espèce<br />

pond ses oeufs sur les feuilles <strong>de</strong> l’airelle <strong>de</strong>s<br />

marais, la plante hôte <strong>de</strong>s chenilles.<br />

Solitaire<br />

88 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


PNV - Alexandre Garnier<br />

Fiche-milieu n°5<br />

Gare <strong>de</strong> départ du téléphérique <strong>de</strong> la Saulire<br />

Équilibre entre l’homme<br />

et son milieu<br />

Usages, intérêts économiques<br />

et représentations<br />

D’un point <strong>de</strong> vue pastoral, la lan<strong>de</strong> est un<br />

milieu peu productif et difficilement pénétrable<br />

(fourrés et lan<strong>de</strong>s “hautes” et <strong>de</strong>nses) ;<br />

elle est donc inexploitée par l’homme.<br />

Autrefois, les lan<strong>de</strong>s et les forêts d’altitu<strong>de</strong><br />

ont été défrichées pour augmenter les<br />

surfaces en alpage.<br />

Sur Saint-Bon Courchevel la réduction <strong>de</strong><br />

ces milieux tient surtout au développement<br />

<strong>de</strong>s aménagements liés au ski alpin au cours<br />

du XX e siècle.<br />

La cueillette <strong>de</strong> baies reste une activité<br />

marginale.<br />

ou quand les myrtilliers rougissent à<br />

l’automne, elles ont une forte valeur<br />

paysagère.<br />

Elles protègent le sol <strong>de</strong> l’érosion et assurent<br />

la stabilité du manteau neigeux.<br />

Elles jouent un rôle <strong>de</strong> refuge pour la faune<br />

sauvage et constituent un gar<strong>de</strong>-manger<br />

pour les galliformes <strong>de</strong> montagne et autres<br />

animaux (renard, merle à plastron, grives)<br />

qui se nourrissent <strong>de</strong> baies.<br />

Intérêts biologique<br />

et patrimonial du milieu<br />

On peut rencontrer dans les lan<strong>de</strong>s quelques<br />

espèces végétales protégées, telles que le lycopo<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s Alpes dont c’est l’unique habitat*.<br />

La présence du saule glauque confère aux<br />

saulaies buissonnantes subalpines une forte<br />

valeur patrimoniale.<br />

Les lan<strong>de</strong>s à éricacées participent pleinement<br />

à l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s paysages montagnards. Au<br />

moment <strong>de</strong> la floraison du rhodo<strong>de</strong>ndron,<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Lan<strong>de</strong>s et éboulis au passage <strong>de</strong>s Chapelets<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 89


PNV - Alexandre Garnier<br />

Fiche-milieu n°5<br />

Lan<strong>de</strong> mixte avec genévrier commun et rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineux vers le rocher <strong>de</strong> la Loze<br />

Les lan<strong>de</strong>s à rhodo<strong>de</strong>ndrons représentent un<br />

<strong>de</strong>s habitats* privilégiés du territoire du<br />

tétras-lyre, espèce emblématique. Mais la<br />

seule présence <strong>de</strong> cet habitat* ne suffit pas à<br />

ce galliforme qui a aussi besoin <strong>de</strong> places<br />

<strong>de</strong> chant dégagées, d’arbres, etc., pour<br />

accomplir son cycle <strong>de</strong> vie.<br />

La présence dans ces lan<strong>de</strong>s d’espèces<br />

végétales protégées et leur rôle <strong>de</strong> refuge<br />

pour une faune alpine <strong>de</strong> plus en plus<br />

concurrencée par les activités humaines en<br />

font <strong>de</strong>s secteurs à ne pas négliger en matière<br />

<strong>de</strong> conservation.<br />

Évolution et transformation du milieu<br />

Les lan<strong>de</strong>s sont <strong>de</strong>s milieux qui évoluent<br />

lentement.<br />

Ainsi, une pelouse d’altitu<strong>de</strong> peut se transformer<br />

<strong>naturel</strong>lement en lan<strong>de</strong> après arrêt du<br />

pâturage, puis en forêt si l’altitu<strong>de</strong> le permet.<br />

Sur Saint-Bon Courchevel, les superficies<br />

occupées par les lan<strong>de</strong>s sont globalement<br />

stables.<br />

Les gares d’arrivée <strong>de</strong>s remontées mécaniques<br />

sont bien souvent créées sur les places<br />

<strong>de</strong> chant du tétras-lyre, impact venant<br />

s’ajouter à celui <strong>de</strong>s câbles qui traversent<br />

leurs domaines vitaux.<br />

Par ailleurs, le ski hors piste et la pratique <strong>de</strong><br />

la raquette occasionnent un dérangement<br />

important <strong>de</strong> la faune. Il peut en résulter une<br />

régression marquée <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong><br />

tétras-lyre.<br />

Propositions <strong>de</strong> gestion<br />

Le passage <strong>de</strong>s troupeaux à travers les<br />

lan<strong>de</strong>s, s’il reste modéré, peut favoriser le<br />

renouvellement <strong>de</strong> micro-habitats favorables<br />

au maintien <strong>de</strong> certaines espèces :<br />

orchidées, lycopo<strong>de</strong>s, reptiles.<br />

Un retour du pâturage peut être envisagé,<br />

voire encouragé, dans le cas <strong>de</strong>s lan<strong>de</strong>s<br />

secondaires* en extension.<br />

Le maintien, à l’échelle du territoire<br />

communal, d’un certain équilibre entre les<br />

lan<strong>de</strong>s et les pelouses à bonne valeur<br />

pastorale, suppose une gestion adéquate. En<br />

effet, il est plus intéressant d’un point <strong>de</strong> vue<br />

pastoral d’avoir <strong>de</strong>s pelouses d’alpage et <strong>de</strong>s<br />

lan<strong>de</strong>s bien distinctes, plutôt que <strong>de</strong>s petits<br />

ilôts <strong>de</strong> lan<strong>de</strong>s au sein <strong>de</strong>s alpages. La gestion<br />

par pâturage est alors plus efficace.<br />

Dans un contexte d’extension <strong>de</strong> la lan<strong>de</strong> et<br />

<strong>de</strong> diminution <strong>de</strong> la pression pastorale à<br />

l’échelle du territoire communal, mieux vaut<br />

voir se fermer les zones à moins bonne valeur<br />

pastorale et concentrer l’effort <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong><br />

la lan<strong>de</strong> sur les alpages les meilleurs.<br />

90 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


Les pelouses d’altitu<strong>de</strong><br />

et les combes à neige<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Fiche-milieu n°6<br />

Alpage <strong>de</strong>s Avals<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

Pelouse fleurie dans l’alpage <strong>de</strong> Pralin-Mugnier<br />

Les pelouses correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s formations<br />

herbacées dont la hauteur dépasse<br />

rarement 30 cm. On distingue dans cette<br />

fiche les pelouses d’altitu<strong>de</strong> et les combes à<br />

neige.<br />

Les pelouses d’altitu<strong>de</strong> couvrent <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />

surfaces en montagne, <strong>de</strong> l’étage subalpin à<br />

l’étage alpin (à partir <strong>de</strong> 1700 m à Saint-Bon<br />

Courchevel) et sont le plus souvent<br />

exploitées par les troupeaux domestiques et<br />

les ongulés sauvages.<br />

Leur diversité est due à l’action combinée <strong>de</strong><br />

plusieurs facteurs écologiques tels que : la<br />

nature <strong>de</strong> la roche-mère sous-jacente et du<br />

substrat, le régime d’enneigement et <strong>de</strong><br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 91


Fiche-milieu n°6<br />

Fiche-milieu n°6<br />

Pelouses d’altitu<strong>de</strong> et combes à neige.<br />

température, l’exposition au soleil et au<br />

vent, l’humidité, l’épaisseur du sol et sa<br />

proportion <strong>de</strong> cailloux.<br />

Ce milieu se définit donc plus exactement<br />

comme une mosaïque <strong>de</strong> différents types <strong>de</strong><br />

pelouses : pelouses sèches d’adret / fraîches<br />

d’ubac, pelouses aci<strong>de</strong>s / calcaires, pelouses<br />

maigres / grasses, etc.<br />

À Saint-Bon Courchevel <strong>de</strong>s pelouses maigres<br />

se trouvent entre le col <strong>de</strong> la Platta et le<br />

refuge <strong>de</strong>s lacs Merlet, également entre le col<br />

<strong>de</strong>s Saulces et la combe <strong>de</strong>s Roches. Des pelouses<br />

aci<strong>de</strong>s, où se développe le nard rai<strong>de</strong>,<br />

occupent les versants du rocher <strong>de</strong> la Loze.<br />

Des pelouses calcaires se trouvent sur les<br />

versants <strong>de</strong> la crête du mont Charvet et <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la Portetta.<br />

La présence et le type d’herbivores (domestiques<br />

ou sauvages), ainsi que l’utilisation<br />

pastorale <strong>de</strong> ces pelouses, en influant sur la<br />

richesse en éléments nutritifs du sol (en<br />

PNV - Jacques Perrier<br />

Combe à neige<br />

92 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


particulier l’azote), conditionnent aussi<br />

fortement la nature <strong>de</strong> la végétation.<br />

Les combes à neige sont <strong>de</strong>s types <strong>de</strong><br />

pelouses particulières dont la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

végétation est réduite à moins <strong>de</strong> trois mois,<br />

du fait <strong>de</strong> la persistance <strong>de</strong> la neige. On les<br />

rencontre plus fréquemment dans <strong>de</strong>s petites<br />

dépressions, sur les replats ou dans les<br />

pentes faibles <strong>de</strong> haute altitu<strong>de</strong>, longuement<br />

enneigés. Qu’ils soient ligneux ou herbacés,<br />

les végétaux n’y dépassent pas 10 cm, voire<br />

5 cm, <strong>de</strong> hauteur.<br />

Sur certaines <strong>de</strong> ces pelouses sont associées<br />

<strong>de</strong>s plantes spécialisées, capables <strong>de</strong> survivre<br />

malgré la brièveté <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> végétation,<br />

comme la soldanelle <strong>de</strong>s Alpes, l’alchémille<br />

à cinq folioles et la laîche féti<strong>de</strong>. De<br />

telles formations se trouvent au pas du Roc<br />

Merlet et dans la cuvette du lac du Rateau.<br />

Sur d’autres pelouses, ce sont <strong>de</strong>s saules<br />

rampants qui dominent.<br />

Contrairement aux autres types <strong>de</strong> pelouses,<br />

les graminées y sont très peu abondantes,<br />

souvent remplacées par <strong>de</strong>s laîches. De tels<br />

groupements se développent dans la vallée<br />

<strong>de</strong>s Avals, également sous le col <strong>de</strong><br />

Chanrouge.<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

plus rares. Ces <strong>de</strong>ux gentianes sont inféodées<br />

aux substrats calcaires.<br />

Le botryche lunaire est une petite fougère<br />

<strong>de</strong>s pelouses rases, où elle passe souvent<br />

inaperçue. À qui la découvre, cette plante<br />

procure un certain plaisir tant elle étonne<br />

par ses formes. En plein développement elle<br />

arbore une petite “grappe <strong>de</strong> raisin”, ses<br />

sporanges, protégée par une arborescence <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>mi-lunes, ses feuilles ou fron<strong>de</strong>s.<br />

Tout aussi difficile à déceler, avec ses fines<br />

feuilles lancéolées, sa petite taille et sa teinte<br />

générale verte, l’orchis nain <strong>de</strong>s Alpes<br />

pousse dans les pelouses calcaires ou gypseuses<br />

<strong>de</strong>s crêtes ventées. Plus petite<br />

orchidée <strong>de</strong> Vanoise, cette espèce fait partie<br />

<strong>de</strong>s plantes rares et protégées.<br />

Fiche-milieu n°6<br />

Fiche-milieu n°6<br />

Flore<br />

Les pelouses d’altitu<strong>de</strong> sont le domaine <strong>de</strong>s<br />

petites gentianes bleues comme la gentiane<br />

printanière et la gentiane <strong>de</strong> Koch, l’une <strong>de</strong>s<br />

Pensée éperonnée<br />

C’est aussi généralement sur calcaire que se<br />

développe la très commune pensée éperonnée,<br />

appelée encore pensée <strong>de</strong>s Alpes.<br />

(lire “Plantes utilisées par l’homme” p. 29).<br />

La pédiculaire du mont Cenis, avec sa lèvre<br />

PNV - Christian Balais<br />

PNV - Maurice Mollard<br />

Botryche lunaire<br />

Pédiculaire du mont Cenis<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 93


Fiche-milieu n°6<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

Pédiculaire d’Allioni ou pédiculaire rose<br />

supérieure en casque pourpre foncé terminé<br />

en long bec cylindrique, est une plante <strong>de</strong>s<br />

pelouses rocailleuses. Cette espèce est assez<br />

commune en Vanoise, tout comme la<br />

pédiculaire d’Allioni. L’hormin <strong>de</strong>s Pyrénées<br />

est une plante peu connue <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s<br />

sauges. Ses nombreuses fleurs bleu-violet<br />

sont toutes orientées du même côté <strong>de</strong> la tige<br />

(lire la fiche-espèce n°2).<br />

Le nard rai<strong>de</strong> constitue souvent la graminée<br />

dominante <strong>de</strong>s pelouses aci<strong>de</strong>s fraîches. En<strong>de</strong>hors<br />

<strong>de</strong>s jeunes pousses, ses feuilles, riches<br />

en silice, sont généralement délaissées par<br />

les troupeaux domestiques. Lorsqu’ils sont<br />

correctement exploités, les alpages à nard<br />

peuvent présenter une diversité floristique<br />

remarquable. Dans ces mêmes pelouses,<br />

l’arnica, la gentiane acaule et le trèfle <strong>de</strong>s<br />

Alpes sont <strong>de</strong>s plantes fréquentes et caractéristiques.<br />

Ce <strong>de</strong>rnier est surnommé réglisse<br />

<strong>de</strong>s montagnes en raison <strong>de</strong> l’o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> sa<br />

tige souterraine.<br />

Le silène <strong>de</strong> Suè<strong>de</strong> occupe les pelouses<br />

également aci<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’étage alpin jusqu’à<br />

2800 m d’altitu<strong>de</strong>. Ce silène se distingue par<br />

le regroupement en formation serrée <strong>de</strong> ses<br />

fleurs roses au sommet d’une tige unique.<br />

Cette espèce est protégée en Rhône-Alpes.<br />

La fléole <strong>de</strong>s Alpes est une graminée arcticoalpine*<br />

<strong>de</strong>s pelouses sur sols frais et riches<br />

en éléments minéraux. C’est une bonne<br />

plante fourragère <strong>de</strong> l’étage subalpin, elle<br />

pousse jusqu’à 2 700 m d’altitu<strong>de</strong>. Le pâturin<br />

<strong>de</strong>s Alpes, graminée alpine commune, se<br />

rencontre souvent dans les pelouses grasses<br />

d’altitu<strong>de</strong>. Cette plante très résistante, a<br />

poussé son adaptation à l’altitu<strong>de</strong> à travers<br />

un phénomène rare dans le règne végétal : la<br />

viviparité. Elle est en effet capable <strong>de</strong><br />

développer <strong>de</strong> nouveaux pieds à partir <strong>de</strong> ses<br />

fleurs, sans passer par la germination dans<br />

le sol. Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières espèces sont<br />

très utilisées pour le “réengazonnement” <strong>de</strong>s<br />

pistes <strong>de</strong> ski.<br />

PNV - Marie-Geneviève Bourgeois<br />

Saule herbacé<br />

PNV - Maurice Mollard<br />

Gentiane acaule<br />

Le saule herbacé, fréquent et abondant dans<br />

les combes à neige aci<strong>de</strong>s, est un arbre nain<br />

ne dépassant guère 5 cm <strong>de</strong> haut.<br />

Plante <strong>de</strong>s combes à neige plutôt calcaires, la<br />

soldanelle <strong>de</strong>s Alpes aux pétales découpés en<br />

lanières est capable <strong>de</strong> fleurir avant même<br />

que la neige ait complètement fondu.<br />

94 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


Faune<br />

Les oiseaux et les mammifères sont, parmi<br />

la faune vertébrée <strong>de</strong>s pelouses d’altitu<strong>de</strong>, les<br />

<strong>de</strong>ux classes les mieux représentées.<br />

Les couverts herbacés les plus ras d’où<br />

émergent <strong>de</strong>s buttes constituent l’habitat <strong>de</strong><br />

prédilection du pipit spioncelle, oiseau très<br />

commun entre 2 000 et 2 500 m. En hiver<br />

l’espèce regagne les plaines. En Savoie il<br />

recherche alors la fraîcheur <strong>de</strong>s prairies<br />

humi<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s rives <strong>de</strong>s lacs et du Rhône.<br />

Dans les pelouses rocailleuses il est accompagné<br />

par la niverolle alpine (lire la ficheespèce<br />

n°8) et le traquet motteux, facilement<br />

i<strong>de</strong>ntifiable grâce au motif noir en forme <strong>de</strong><br />

“T renversé” qui traverse la queue blanche et<br />

qui est très visible lorsque l’oiseau s’envole.<br />

Alors que les populations <strong>de</strong> plaine <strong>de</strong><br />

l’alouette <strong>de</strong>s champs sont attachées aux prairies<br />

et cultures, celles d’altitu<strong>de</strong> sont inféodées<br />

aux seuls pâturages et alpages. C’est<br />

un oiseau <strong>de</strong>s milieux très ouverts, dépourvus<br />

d’arbres et <strong>de</strong> haies. Elle signale sa présence<br />

en pério<strong>de</strong> nuptiale par un chant continu<br />

qu’elle émet tout en s’élevant dans le ciel.<br />

PNV - Alain Chastin<br />

alpin, ou perdrix blanche, niche à même le<br />

sol, à l’abri d’un buisson et parfois sans<br />

aucune protection. Il fréquente aussi les lan<strong>de</strong>s<br />

alpines pour se nourrir <strong>de</strong> baies comme<br />

celles <strong>de</strong> la camarine hermaphrodite dont<br />

il est friand, et en hiver <strong>de</strong> bourgeons<br />

dont ceux du rhodo<strong>de</strong>ndron. À Saint-Bon<br />

Courchevel, cette espèce est suivie : <strong>de</strong>s<br />

fiches “contact” sont remplies par les agents<br />

<strong>de</strong> terrain et <strong>de</strong>s crottes sont prélevées, ceci<br />

afin <strong>de</strong> déterminer la présence d’un parasite<br />

lié à l’oiseau.<br />

Chevrée <strong>de</strong> chamois avec 4 éterlous, un cabri et une femelle<br />

Les pelouses sont aussi <strong>de</strong>s milieux largement<br />

fréquentés par le chamois, le bouquetin<br />

<strong>de</strong>s Alpes et la marmotte, pour la<br />

ressource alimentaire qu’elles leur procu-<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

Fiche-milieu n°6<br />

Traquet motteux<br />

La perdrix bartavelle fréquente les barres<br />

rocheuses entrecoupées <strong>de</strong> pelouses sèches et<br />

les pâtures extensives ensoleillées et pentues<br />

où elle trouve les graminées dont elle se<br />

nourrit (lire la fiche-espèce n°9). Typique <strong>de</strong>s<br />

pelouses écorchées parsemées d’éboulis<br />

rocheux, en haute montagne, le lagopè<strong>de</strong><br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Marmotte <strong>de</strong>s Alpes<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 95


Fiche-milieu n°6<br />

rent. Cette <strong>de</strong>rnière est même une<br />

“habitante” permanente <strong>de</strong> ces lieux. Elle y<br />

recherche les sols les plus meubles pour y<br />

creuser les terriers dans lesquelles elle s’abrite.<br />

En été elle anime les pelouses <strong>de</strong> son cri<br />

<strong>de</strong>stiné à alerter sa colonie en cas <strong>de</strong> danger<br />

tout autant qu’à entretenir les liens sociaux.<br />

Très aigu, celui-ci est souvent confondu avec<br />

les sifflements d’un oiseau. À partir d’octobre<br />

et jusqu’au mois d’avril, elle hiberne dans<br />

une chambre <strong>de</strong> repos au sein d’un système<br />

complexe <strong>de</strong> galeries.<br />

Les friches résultant <strong>de</strong> l’abandon <strong>de</strong>s prés<br />

sont favorables à toute une petite faune et<br />

constituent le territoire <strong>de</strong> chasse du renard,<br />

prédateur opportuniste, présent aussi bien<br />

aux abords <strong>de</strong>s villes qu’à l’étage alpin.<br />

Les pelouses et pentes rocailleuses, ainsi que<br />

les combes à neige <strong>de</strong> l’étage alpin, ont la<br />

faveur du moiré cendré. Le nard rai<strong>de</strong><br />

constitue la plante hôte <strong>de</strong>s chenilles <strong>de</strong> ce<br />

papillon boréo-alpin*.<br />

Les pentes abruptes couvertes <strong>de</strong> graminées<br />

constituent l’habitat* <strong>de</strong> prédilection du<br />

moiré fauve, un papillon <strong>de</strong> jour aux ailes<br />

fauves traversées d’une large ban<strong>de</strong> orange.<br />

Localisé mais assez abondant dans les Alpes<br />

et les Pyrénées, l’azuré <strong>de</strong> l’oxytropi<strong>de</strong> fréquente<br />

typiquement les prairies maigres et<br />

les pelouses jusqu’à 2 500 m d’altitu<strong>de</strong>. Le<br />

mâle <strong>de</strong> ce petit papillon arbore une robe<br />

bleu clair brillant bordée <strong>de</strong> noir au-<strong>de</strong>ssus,<br />

tandis que la femelle présente une couleur<br />

brun noir. Pour se reproduire il est particulièrement<br />

lié à plusieurs plantes <strong>de</strong> la famille<br />

<strong>de</strong>s légumineuses, comme le sainfoin <strong>de</strong>s<br />

montagnes ou l’oxytropi<strong>de</strong>.<br />

En voie <strong>de</strong> régression du fait <strong>de</strong> la diminution<br />

<strong>de</strong>s milieux qui lui sont favorables, le<br />

grand apollon vole au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s pelouses<br />

sèches d’altitu<strong>de</strong>, du mois <strong>de</strong> juin au mois<br />

d’août.<br />

La virgule survole également ces milieux<br />

jusqu’à environ 2400 m d’altitu<strong>de</strong>. Ce papillon<br />

orange et brun, doit son nom à la ligne<br />

d’écailles noires qui se distinguent sur le<br />

PNV - Maurice Mollard<br />

PNV - Joël Blanchemain<br />

Grand apollon<br />

<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> son aile antérieure. Ces écailles servent<br />

aussi à diffuser les phéromones qu’elles<br />

abritent. Ces substances chimiques, véritables<br />

parfums <strong>de</strong> séduction dans le mon<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s papillons, seront dégagées par le mâle, le<br />

temps <strong>de</strong>s amours venu !<br />

D’une taille presque égale à celle <strong>de</strong> la<br />

gran<strong>de</strong> sauterelle verte, le <strong>de</strong>ctique verrucivore<br />

est une espèce souvent très commune<br />

sur les pelouses rases d’altitu<strong>de</strong>s. Le terme<br />

verrucivore provient d’une ancienne croyance,<br />

selon laquelle il convenait <strong>de</strong> faire mordre<br />

les verrues par cette sauterelle, puis <strong>de</strong><br />

les brûler en y déposant le suc intestinal<br />

caustique <strong>de</strong> l’animal !<br />

Dectique verrucivore, femelle en train <strong>de</strong> pondre<br />

96 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


Équilibre entre l’homme<br />

et son milieu<br />

Usages, intérêts économiques<br />

et représentations<br />

Aux yeux <strong>de</strong>s populations locales comme à<br />

ceux <strong>de</strong>s vacanciers, les pelouses d’altitu<strong>de</strong><br />

évoquent surtout les alpages, c’est-à-dire les<br />

pelouses pâturées par les troupeaux<br />

domestiques pendant l’estive. Ces représentations<br />

sont fondées sur l’importance <strong>de</strong><br />

l’usage pastoral, tant en termes <strong>de</strong><br />

superficies concernées que <strong>de</strong> poids dans<br />

l’économie agricole locale. La commune<br />

compte plusieurs secteurs d’alpage (lire<br />

“L’agriculture” p. 16).<br />

Les pelouses d’altitu<strong>de</strong> font l’objet d’un<br />

usage pastoral essentiel pour l’agriculture<br />

locale et constituent un réel enjeu <strong>de</strong> gestion.<br />

Elles fournissent l’alimentation <strong>de</strong>s troupeaux<br />

pendant trois mois environ. Leur<br />

valeur pastorale est très variable et peut<br />

s’apprécier à travers plusieurs critères tels<br />

que la productivité, la qualité fourragère,<br />

l’appétence, la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> qualité optimum,<br />

etc. Cette valeur n’est pas une caractéristique<br />

immuable d’un alpage. Selon la<br />

façon dont la pelouse est gérée, notamment<br />

à travers la conduite du troupeau, elle peut<br />

se dégra<strong>de</strong>r ou s’améliorer. Le maintien <strong>de</strong> la<br />

valeur pastorale est un gage <strong>de</strong> pérennité<br />

pour l’activité agricole.<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Fiche-milieu n°6<br />

Troupeau <strong>de</strong> vaches <strong>de</strong> race Tarentaise montant à l’alpage <strong>de</strong>s Avals<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Granges à Pralin-Mugnier<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 97


Fiche-milieu n°6<br />

Ce sont par ailleurs <strong>de</strong>s milieux propices à la<br />

pratique <strong>de</strong> la randonnée pé<strong>de</strong>stre. Enfin,<br />

ces pelouses détiennent une valeur récréative<br />

pour les touristes.<br />

Les pelouses d’altitu<strong>de</strong> font partie <strong>de</strong>s<br />

milieux exploités pour l’aménagement <strong>de</strong>s<br />

pistes <strong>de</strong> ski.<br />

Sur Saint-Bon Courchevel, plus <strong>de</strong> la moitié<br />

<strong>de</strong> ces milieux coïnci<strong>de</strong>nt avec le domaine<br />

skiable. Le pâturage remplit ici une véritable<br />

fonction d’entretien <strong>de</strong> ce domaine.<br />

Intérêts biologique<br />

et patrimonial du milieu<br />

L’intérêt biologique <strong>de</strong>s pelouses d’altitu<strong>de</strong> et<br />

<strong>de</strong>s combes à neige est principalement lié à la<br />

diversité <strong>de</strong>s communautés végétales qui s’y<br />

côtoient, et donc <strong>de</strong> la flore qui les compose.<br />

Cette flore très diversifiée comporte plusieurs<br />

espèces à forte valeur patrimoniale : l’orchis<br />

nain <strong>de</strong>s Alpes, l’hor-min <strong>de</strong>s Pyrénées, les<br />

pédiculaires d’Allioni et du mont Cenis, le<br />

silène <strong>de</strong> Suè<strong>de</strong>, la tozzie <strong>de</strong>s Alpes, etc.<br />

Elle présente aussi <strong>de</strong> nombreuses espèces<br />

“symboliques” <strong>de</strong> la montagne aux yeux <strong>de</strong>s<br />

touristes (gentianes bleues, e<strong>de</strong>lweiss, etc.).<br />

Cette diversité végétale est également fondamentale<br />

pour donner son goût et sa<br />

personnalité au Beaufort d’alpage.<br />

L’enracinement <strong>de</strong>s plantes joue un rôle<br />

essentiel <strong>de</strong> stabilisation <strong>de</strong>s sols en terrains<br />

pentus et acci<strong>de</strong>ntés, très fréquents aux étages<br />

subalpin et alpin et contribue ainsi à limiter<br />

l’érosion.<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

Troupeau <strong>de</strong> vaches <strong>de</strong> races Tarentaise et Abondance<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Randonneurs au retour du refuge <strong>de</strong>s lacs Merlet<br />

98 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


Évolution et transformation du milieu<br />

À partir <strong>de</strong>s années 1960, on a assisté, à<br />

l’échelle <strong>de</strong>s Alpes, à une régression<br />

pastorale générale qui s’est traduite par<br />

l’abandon <strong>de</strong> nombreux alpages. En<br />

Vanoise, en revanche, la vie pastorale s’est<br />

globalement mieux maintenue, grâce notamment<br />

à la dynamique “AOC Beaufort”, ainsi<br />

qu’à la possibilité <strong>de</strong> pluriactivité en stations<br />

<strong>de</strong> ski, entraînant le maintien d’actifs<br />

agricoles sur ces territoires.<br />

Si Saint-Bon Courchevel a connu ce mouvement<br />

général, les alpages <strong>de</strong> la commune<br />

ont retrouvé une dynamique locale, liée à<br />

l’importance <strong>de</strong>s vaches transhumantes et à<br />

l’économie basée sur le Beaufort d’alpage.<br />

Contrairement aux pelouses situées à l’étage<br />

alpin, pour lesquelles la dynamique natu-relle<br />

<strong>de</strong> colonisation par les espèces ligneuses est<br />

quasiment nulle, celles présentes sous la limite<br />

supérieure <strong>de</strong> la forêt, à l’étage sub-alpin,<br />

n’existent et ne se maintiennent dans un état<br />

herbacé que grâce à <strong>de</strong>s activités pastorales.<br />

À ces altitu<strong>de</strong>s, l’abandon du pâturage engendre<br />

la fermeture* du milieu et son évolution<br />

progressive vers la lan<strong>de</strong> puis la forêt.<br />

Certains mo<strong>de</strong>s d’utilisation, lorsqu’ils sont<br />

pratiqués, compromettent le maintien <strong>de</strong> la<br />

valeur biologique et la qualité pastorale.<br />

Le piétinement excessif du bétail peut<br />

entraîner <strong>de</strong>s phénomènes d’érosion qui<br />

menacent la qualité <strong>de</strong>s alpages.<br />

L’utilisation trop longue <strong>de</strong>s places <strong>de</strong> traite<br />

engendre le stationnement du bétail et donc<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

Fiche-milieu n°6<br />

Prairie alpine fleurie en amont du chalet d’Ariondaz<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Alpages sur la montagne <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Val<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 99


PNV - Christophe Gotti<br />

Fiche-milieu n°6<br />

Fiche-milieu n°6<br />

Salle <strong>de</strong> traite mobile dans l’alpage près du refuge du Grand Plan<br />

l’enrichissement du milieu en éléments<br />

organiques azotés, avec pour conséquence<br />

une modification <strong>de</strong> la composition végétale<br />

initiale au profit d’une végétation <strong>de</strong> type<br />

reposoir (lire la fiche milieu n°1) <strong>de</strong> faible<br />

valeur pastorale et floristique. La gestion <strong>de</strong><br />

certains troupeaux, avec le déplacement <strong>de</strong>s<br />

places <strong>de</strong> traite réalisé tous les <strong>de</strong>ux jours,<br />

vise à éviter ce phénomène.<br />

Le rejet du lactosérum issu <strong>de</strong> la production<br />

du fromage, s’il est effectué directement<br />

dans le milieu, peut entraîner lui aussi une<br />

modification <strong>de</strong> la flore et <strong>de</strong>s pollutions<br />

locales du sol ou <strong>de</strong>s eaux.<br />

Ces pelouses représentent un capital, un<br />

patrimoine pastoral, durement entretenu<br />

pendant <strong>de</strong>s générations et qui, en l’absence<br />

<strong>de</strong> gestion adéquate, pourrait aujourd’hui se<br />

déprécier, voire disparaître définitivement.<br />

Ainsi, l’extension du nard rai<strong>de</strong> diminue<br />

l’intérêt pastoral d’un secteur d’alpage.<br />

Le nivellement <strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong> ski détruit<br />

le micro-relief et la végétation elle-même.<br />

Or, en altitu<strong>de</strong>, du fait <strong>de</strong> la superficialité<br />

du sol, <strong>de</strong> la faible dynamique <strong>naturel</strong>le<br />

<strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong>s pelouses d’altitu<strong>de</strong> et <strong>de</strong><br />

la courte pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> végétation, la reconstitution<br />

<strong>de</strong> la pelouse “<strong>naturel</strong>le” est très<br />

lente. Il faudra plusieurs dizaines d’années<br />

pour retrouver le cortège floristique<br />

d’origine.<br />

Quant à la valeur paysagère, l’aspect uniforme<br />

<strong>de</strong>s pistes remaniées ne correspond<br />

pas au caractère <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> ces espaces<br />

montagnards d’altitu<strong>de</strong>, même après une<br />

revégétalisation aujourd’hui maîtrisée.<br />

Du fait même du meilleur enneigement dont<br />

elles bénéficient, les combes à neige<br />

accueillent souvent <strong>de</strong>s gares <strong>de</strong> télésièges. Les<br />

dégâts occasionnés sur les peuplements <strong>de</strong><br />

saules rampants y sont alors irréversibles à<br />

une échelle <strong>de</strong> temps humaine, la dynamique<br />

<strong>de</strong> la végétation y étant extrêmement lente.<br />

Propositions <strong>de</strong> gestion<br />

La réalisation d’un diagnostic local <strong>de</strong>s<br />

ressources pastorales, <strong>de</strong> leur état et <strong>de</strong>s<br />

enjeux écologiques, <strong>de</strong>vrait permettre <strong>de</strong><br />

proposer <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> gestion pastorale<br />

adaptées à chaque type d’alpage <strong>de</strong> Saint-<br />

Bon Courchevel, conciliant les besoins <strong>de</strong><br />

l’exploitation pastorale actuelle et le maintien<br />

<strong>de</strong> leur valeur pastorale et écologique.<br />

Certaines évolutions, comme le développement<br />

excessif du nard rai<strong>de</strong> au détriment<br />

<strong>de</strong>s autres espèces, constituent une dégradation<br />

à la fois <strong>de</strong> la valeur fourragère et <strong>de</strong><br />

l’intérêt écologique <strong>de</strong>s pelouses concernées.<br />

Un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduite pastorale adapté permettrait<br />

d’éviter <strong>de</strong> telles évolutions ou d’en<br />

réparer les effets. La mise en œuvre <strong>de</strong> ces<br />

mesures suppose une conduite rigoureuse <strong>de</strong>s<br />

100 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


troupeaux qui nécessite le plus souvent un<br />

gardiennage ou un parcage. Depuis le début<br />

<strong>de</strong>s années 2000, certains secteurs d’alpages<br />

ont fait l’objet d’une gestion visant à faire<br />

reculer le nard rai<strong>de</strong>. Cette gestion a consisté<br />

notamment à apporter du fumier en parquant<br />

les vaches sur les zones à nard rai<strong>de</strong>.<br />

Concernant le traitement sanitaire du bétail,<br />

l’emploi <strong>de</strong>s substances i<strong>de</strong>ntifiées comme les<br />

moins pénalisantes pour la faune et l’environnement,<br />

surtout en alpage, est recommandé.<br />

Elles permettent d’éviter l’apparition<br />

<strong>de</strong> formes résistantes <strong>de</strong>s parasites, la nonbiodégradabilité<br />

<strong>de</strong>s déjections animales et<br />

l’empoisonnement <strong>de</strong> la chaîne alimentaire*,<br />

<strong>de</strong>s oiseaux insectivores en particulier.<br />

Le maintien d’un espace <strong>de</strong> découverte intact<br />

très apprécié <strong>de</strong>s estivants assurera l’avenir<br />

d’une activité touristique vitale pour l’économie<br />

<strong>de</strong> la commune. De ce fait, tout projet<br />

d’aménagement doit préserver au maximum<br />

cette précieuse couverture végé-tale, unique<br />

en son genre, dont la cicatri-sation est lente et<br />

difficile, et qui pourrait être ainsi banalisée,<br />

même si un ré-engazonnement en atténue<br />

l’impact paysager.<br />

Des recherches sont en cours pour limiter<br />

l’impact négatif d’une surconcentration<br />

locale d’effluents. Ainsi, <strong>de</strong>s dispositifs<br />

d’épuration du lactosérum par lombricompostage<br />

pourraient être mis en place en<br />

alpage dans le cœur du <strong>Parc</strong>, à l’échéance<br />

2008. Une telle expérimentation est en cours<br />

sur l’alpage <strong>de</strong>s Avals.<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Fiche-milieu n°6<br />

Fiche-milieu n°6<br />

Courchevel 1850 : domaine skiable et altiport sur la montagne <strong>de</strong> Pralong<br />

PNV - Patrick Folliet<br />

Drailles : terrassements dus aux passages répétés <strong>de</strong>s vaches<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 101


Fiche-milieu n°7<br />

Fiche-milieu n°7<br />

Les éboulis, les moraines<br />

et les glaciers rocheux<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

Éboulis. Versant ouest <strong>de</strong> l’aiguille du Rateau<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

Glacier rocheux près du rocher <strong>de</strong> l'Ombre<br />

Les éboulis et moraines se définissent<br />

comme <strong>de</strong>s zones d’accumulation d’éléments<br />

rocheux plus ou moins grossiers. Ce<br />

sont <strong>de</strong>s milieux minéraux et généralement<br />

dépourvus <strong>de</strong> sol. Cette contrainte biologique,<br />

couplée à la mobilité <strong>de</strong>s fragments<br />

qui composent ces milieux, est peu<br />

favorable à l’installation <strong>de</strong> la végétation.<br />

Ils représentent une surface importante à<br />

Saint-Bon Courchevel.<br />

Dans le cas <strong>de</strong>s éboulis, l’érosion <strong>de</strong> la<br />

roche-mère sous l’action <strong>de</strong> l’alternance<br />

gel-dégel, la pente et les précipitations<br />

entraînent le déplacement <strong>de</strong>s matériaux.<br />

Les principaux types d’éboulis se distin-<br />

102 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


Fiche-milieu n°7<br />

Fiche-milieu n°7<br />

Les éboulis, les moraines et les glaciers rocheux<br />

guent par la nature <strong>de</strong> la roche qui les<br />

compose, la taille <strong>de</strong>s éléments, la stabilité<br />

ou l’instabilité <strong>de</strong> l’ensemble.<br />

Dans le cas d’éboulis actifs, l’apport régulier<br />

<strong>de</strong> matériaux empêche l’installation d’un<br />

couvert végétal permanent, et sélectionne la<br />

présence <strong>de</strong> certaines plantes.<br />

À Saint-Bon Courchevel, les éboulis calcaires<br />

sont les plus fréquents. Ils se localisent<br />

sous les <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la Portetta, le rocher <strong>de</strong><br />

Plassa, etc. L’éboulis qui <strong>de</strong>scend <strong>de</strong> l’aiguille<br />

du Fruit dans le vallon <strong>de</strong>s Creux est<br />

particulièrement important. Des éboulis <strong>de</strong><br />

calcaire fin et <strong>de</strong> gypse sont également<br />

présents dans la forêt <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du Villard.<br />

L’éboulis entre le rocher <strong>de</strong> la Loze et le<br />

rocher <strong>de</strong> l’Ombre est <strong>de</strong> nature siliceuse.<br />

Les moraines sont constituées <strong>de</strong> matériaux<br />

arrachés, transportés et déposés par les<br />

glaciers. Elles bénéficient d’une certaine<br />

humidité lorsqu’elles sont proches <strong>de</strong>s<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

glaciers mais, du fait du gel, celle-ci n’est pas<br />

toujours disponible pour les plantes.<br />

Une moraine ancienne, aujourd’hui recouverte<br />

<strong>de</strong> végétation, se trouve à proximité <strong>de</strong><br />

la combe du Rateau.<br />

Les glaciers rocheux sont constitués<br />

d’épaisses couches <strong>de</strong> matériaux animées<br />

par la présence <strong>de</strong> glace sous-jacente ou <strong>de</strong><br />

Éboulis au pied du roc Merlet<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 103


Fiche-milieu n°7<br />

glace interstitielle. Ce type <strong>de</strong> glacier se<br />

traduit par la présence en surface <strong>de</strong><br />

bourrelets multiples, <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> creux<br />

allongés dans le sens <strong>de</strong> la pente ou<br />

transversales à elle.<br />

L’aiguille du Rateau est typiquement entourée<br />

par <strong>de</strong>s glaciers rocheux. Un autre petit<br />

glacier rocheux est visible quelques centaines<br />

<strong>de</strong> mètres au nord du rocher <strong>de</strong><br />

l’Ombre. Ancien, ce <strong>de</strong>rnier est partiellement<br />

recouvert <strong>de</strong> végétation.<br />

Dans tous les cas, seuls les végétaux pionniers<br />

spécifiquement adaptés à la mobilité <strong>de</strong><br />

leur support vont être capables <strong>de</strong> s’implanter<br />

; ils seront, soit “migrateurs”, comme<br />

la linaire <strong>de</strong>s Alpes ou la campanule alpestre<br />

et se déplaçant avec les matériaux, soit<br />

“recouvreurs” (telle la benoîte rampante) et à<br />

même <strong>de</strong> stabiliser les cailloux.<br />

La nature <strong>de</strong> la roche-mère (aci<strong>de</strong> ou calcaire)<br />

conditionne aussi les espèces présentes.<br />

La colonisation végétale peut faire évoluer<br />

ces milieux, essentiellement minéraux, vers<br />

d’autres milieux végétalisés (pelouses,<br />

lan<strong>de</strong>s). Il existe tous les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transition<br />

entre l’éboulis brut et la pelouse sur ancien<br />

éboulis, ou ancienne moraine.<br />

Flore<br />

Les éboulis, les moraines et les glaciers<br />

rocheux, milieux écologiquement très<br />

contraignants, déterminent une flore<br />

originale.<br />

La végétation <strong>de</strong>s éboulis instables est<br />

essentiellement caractérisée par <strong>de</strong>s plantes<br />

herbacées à feuillage réduit. En revanche,<br />

dès que les éboulis ten<strong>de</strong>nt vers une<br />

stabilisation et une moindre sécheresse, en<br />

bas <strong>de</strong> pente, la végétation se fait plus<br />

luxuriante, avec <strong>de</strong>s plantes <strong>de</strong> plus haute<br />

taille et à feuillage plus large.<br />

La benoîte rampante est une plante<br />

caractéristique et fréquente <strong>de</strong>s moraines et<br />

éboulis siliceux actifs. Elle a la particularité<br />

PNV - Christian Balais<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Benoîte rampante<br />

d’émettre <strong>de</strong> longs stolons rougeâtres<br />

pouvant atteindre 1 m <strong>de</strong> long. Ces pousses<br />

flexibles lui permettent notamment <strong>de</strong><br />

maintenir son substrat tout en colonisant <strong>de</strong><br />

nouveaux espaces. Ses graines sont munies<br />

d’une aigrette soyeuse qui facilite la<br />

dissémination <strong>de</strong>s fruits par le vent, balayant<br />

fréquemment les éboulis.<br />

Linaire <strong>de</strong>s Alpes<br />

La linaire <strong>de</strong>s Alpes s’établit fréquemment<br />

dans <strong>de</strong>s éboulis calcaires. Bien adaptée à la<br />

mobilité <strong>de</strong> son substrat, elle possè<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

longues tiges rampantes qui lui permettent<br />

<strong>de</strong> regagner la surface du pierrier après avoir<br />

été ensevelie pendant la saison d’hiver.<br />

D’une hauteur maximale <strong>de</strong> 10 cm, cette<br />

linaire offre au regard ses corolles<br />

généralement bleu violacé à palais safrané.<br />

Les trois espèces <strong>de</strong> génépi, le génépi <strong>de</strong>s<br />

glaciers, le génépi jaune et le génépi vrai,<br />

peuvent se rencontrer sur les éboulis et les<br />

moraines. Le génépi vrai est l’espèce qui<br />

croît le plus typiquement sur ces milieux ; les<br />

104 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


PNV - Philippe Benoît<br />

PNV - Christian Balais<br />

Génépi vrai<br />

Renoncule <strong>de</strong>s glaciers<br />

autres affectionnent davantage les rochers et<br />

falaises. En revanche, aucune <strong>de</strong> ces trois<br />

espèces n’est strictement liées à une nature<br />

<strong>de</strong> roche (aci<strong>de</strong>/basique). L’achillée naine fréquente<br />

les moraines et éboulis assez fins<br />

dans les régions siliceuses. De la même<br />

famille <strong>de</strong> fleurs que les génépis, elle a <strong>de</strong>s<br />

propriétés aromatiques proches <strong>de</strong> celles <strong>de</strong><br />

ces <strong>de</strong>rniers.<br />

PNV - Jacques Perrier<br />

Fiche-milieu n°7<br />

Gypsophile rampante<br />

PNV - Michel Delmas<br />

Achillée naine<br />

Présente jusqu’à l’étage nival le plus souvent<br />

sur substrat aci<strong>de</strong>, la renoncule <strong>de</strong>s glaciers<br />

affectionne les éboulis fins et humi<strong>de</strong>s,<br />

généralement à proximité <strong>de</strong> plaques <strong>de</strong><br />

neige fondante.<br />

La gypsophile rampante à l’allure d’un petit<br />

œillet. Ses tiges, nombreuses, se déploient en<br />

bouquets <strong>de</strong> fleurs blanches, légèrement<br />

rosées à l’extérieur. Commune, elle adopte<br />

les éboulis calcaires, particulièrement dans<br />

les gypses et les cargneules*.<br />

La trisète distique est une graminée<br />

particulièrement bien adaptée aux éboulis<br />

actifs. Discrète, elle se distingue par son<br />

réseau <strong>de</strong> racines remarquable et remarqué<br />

<strong>de</strong>s agriculteurs qui l’utilisaient autrefois en<br />

alpage pour filtrer le lait. Plante naine<br />

poussant sous forme <strong>de</strong> coussinet, la<br />

saxifrage fausse mousse affectionne les<br />

éboulis et rocailles aux endroits frais et<br />

longuement enneigés. Cette espèce végétale<br />

<strong>de</strong> haute montagne est une plante<br />

endémique* <strong>de</strong>s Alpes, rare, présente en<br />

France uniquement en Savoie, Haute-Savoie<br />

et Hautes-Alpes. À Saint-Bon Courchevel<br />

elle n’est connue que dans un seul site.<br />

Le saule à <strong>de</strong>nts courtes est un arbuste nain<br />

aux feuilles oblongues dont les bordures<br />

sont régulièrement et finement <strong>de</strong>ntées. Il se<br />

développe sur les éboulis et les moraines,<br />

jusqu’à 2600 m d’altitu<strong>de</strong>.<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 105


PNV - Jacques Perrier<br />

PNV - Maurice Mollard<br />

Faune<br />

Marmotte <strong>de</strong>s Alpes<br />

Animal recherché <strong>de</strong>s touristes, la marmotte<br />

affectionne les éboulis partiellement<br />

stabilisés où elle peut trouver un refuge entre<br />

les blocs et y creuser <strong>de</strong>s galeries. Elle se<br />

nourrit <strong>de</strong> plantes en quantité dans les<br />

pelouses voisines afin d’assurer son engraissement<br />

avant l’hibernation. À l’automne, on<br />

peut la voir transporter <strong>de</strong> grosses touffes <strong>de</strong><br />

foin <strong>de</strong>stinées à l’isolation <strong>de</strong> son terrier. Le<br />

chamois et le bouquetin sont <strong>de</strong> passage<br />

dans les éboulis et les moraines sans pour<br />

autant en faire leur domaine <strong>de</strong> prédilection.<br />

Lièvre variable<br />

couleur au fil <strong>de</strong>s saisons : blanche comme<br />

neige en hiver, sa livrée <strong>de</strong>vient fauve à brune<br />

en été, en passant par un pelage bigarré au<br />

printemps et à l’automne. À la nuit tombée,<br />

ce lièvre <strong>de</strong>scend dans les lan<strong>de</strong>s et la partie<br />

supérieure <strong>de</strong> la forêt, afin <strong>de</strong> se nourrir,<br />

notamment d’écorces <strong>de</strong> saules.<br />

PNV - Maurice Mollard<br />

Fiche-milieu n°7<br />

Lagopè<strong>de</strong> alpin<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Bouquetin <strong>de</strong>s Alpes<br />

Les éboulis <strong>de</strong> gros blocs entrecoupés <strong>de</strong><br />

végétation constituent un gîte diurne <strong>de</strong><br />

choix pour le lièvre variable qui y trouve <strong>de</strong>s<br />

caches contre les prédateurs (l’aigle royal et<br />

le renard). Comme c’est le cas pour le lagopè<strong>de</strong><br />

alpin ou perdrix blanche, qui fréquente<br />

aussi ce type <strong>de</strong> milieux, sa robe change <strong>de</strong><br />

Oiseau alpestre par excellence, l’accenteur<br />

alpin évolue dans l’univers acci<strong>de</strong>nté<br />

qu’offrent les éboulis et les chaos <strong>de</strong> gros<br />

blocs. Afin <strong>de</strong> trouver sa pitance, insectes et<br />

graines, il fréquente également les fragments<br />

<strong>de</strong> pelouses rases qui apparaissent entre les<br />

rochers. C’est un oiseau coloré et peu farouche.<br />

Il n’hésite pas à explorer les abords <strong>de</strong>s<br />

habitations et <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> ski, où son<br />

aspect <strong>de</strong> moineau peut prêter à confusion.<br />

Dérangé, il préfère souvent se glisser vers<br />

106 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


quelques blocs plus loin plutôt que <strong>de</strong><br />

prendre son envol. Tout comme d’autres<br />

passereaux <strong>de</strong> montagne, cette espèce connaît<br />

une migration altitudinale au cours <strong>de</strong><br />

l’hiver. C’est ainsi que <strong>de</strong>s accenteurs alpins<br />

ont été observés au lac du Bourget.<br />

Papillon présent en France uniquement<br />

sur l’Arc alpin, le chamoisé <strong>de</strong>s glaciers<br />

vole <strong>de</strong> début juin à mi-août au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s<br />

lieux herbeux secs parmi les éboulis et les<br />

rochers. Pour sa reproduction, il a besoin <strong>de</strong><br />

la fétuque ovine sur laquelle il pond ses<br />

œufs. En 2005, ce papillon n’est pas encore<br />

connu sur la commune <strong>de</strong> Saint-Bon<br />

Courchevel.<br />

Fiche-milieu n°7<br />

Équilibre entre l’homme<br />

et son milieu<br />

Usages, intérêts économiques<br />

et représentations<br />

Les éboulis et les moraines sont empruntés<br />

par les alpinistes pour accé<strong>de</strong>r aux glaciers<br />

et à certaines voies d’escala<strong>de</strong>. Ils peuvent<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Éboulis et aiguille du Rateau<br />

être également fréquentés en été par les<br />

cueilleurs <strong>de</strong> génépi.<br />

Impropres au pâturage, les éboulis,<br />

moraines et les glaciers rocheux ne sont<br />

traditionnellement pas exploités par les<br />

troupeaux domestiques, même s’il arrive à<br />

ceux-ci <strong>de</strong> les traverser.<br />

Par le passé, les éboulis ont fourni les<br />

matériaux pour la construction <strong>de</strong>s chalets<br />

d’alpage.<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

Éboulis et face ouest du roc Merlet<br />

Intérêts biologique<br />

et patrimonial du milieu<br />

L’intérêt pastoral <strong>de</strong> ces éboulis et moraines<br />

est faible, voire nul, compte-tenu du faible<br />

développement <strong>de</strong> la végétation et <strong>de</strong><br />

l’absence <strong>de</strong> plantes fourragères.<br />

Ils sont par contre bien utilisés par le<br />

bouquetin <strong>de</strong>s Alpes et le lièvre variable qui<br />

en apprécient les quelques plantes présentes,<br />

et pour lesquels ils constituent <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong><br />

repos diurnes appréciées.<br />

Ces milieux présentent une forte valeur<br />

floristique. Ils accueillent un cortège<br />

d’espèces spécialisées absentes <strong>de</strong>s autres<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 107


Fiche-milieu n°7<br />

Fiche-milieu n°7<br />

types <strong>de</strong> milieux dont plusieurs plantes rares<br />

et/ou protégées.<br />

Sur le territoire communal, cinq espèces<br />

végétales d’intérêt patrimonial sont<br />

inféodées aux éboulis, moraines et glaciers<br />

rocheux. Parmi elles, le saule à <strong>de</strong>nts<br />

courbes, la saxifrage fausse mousse sont<br />

protégés en France. Ces plantes contribuent<br />

à la richesse floristique globale <strong>de</strong> Saint-Bon<br />

Courchevel.<br />

De plus, l’action fixatrice <strong>de</strong>s végétaux<br />

pionniers favorise la colonisation par la<br />

végétation d’un milieu originellement<br />

presque entièrement minéral.<br />

Évolution et transformation du milieu<br />

L’instabilité du milieu, la forte spécialisation<br />

<strong>de</strong>s espèces, le petit nombre d’individus<br />

présents et leur faible dynamique <strong>de</strong><br />

croissance sont les causes principales <strong>de</strong> la<br />

fragilité <strong>de</strong>s écosystèmes <strong>de</strong>s éboulis, <strong>de</strong>s<br />

moraines et <strong>de</strong>s glaciers rocheux.<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

Petite gorge vers le col <strong>de</strong> Chanrouge<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Éboulis au pied <strong>de</strong>s falaises du roc du Mône<br />

108 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


PNV - Christophe Gotti<br />

Fiche-milieu n°7<br />

Fiche-milieu n°7<br />

Déclencheur d’avalanche près du col <strong>de</strong> Chanrossa<br />

Aujourd’hui, avec le recul <strong>de</strong>s glaciers, la<br />

surface <strong>de</strong>s moraines a plutôt tendance à<br />

s’accroître.<br />

Les avalanches déclenchées pour la sécurité<br />

<strong>de</strong>s skieurs au cours <strong>de</strong> la saison hivernale,<br />

peuvent entraîner la mort d’animaux qui se<br />

font surprendre par ces phénomènes<br />

artificiels, comme le lièvre variable ou le<br />

lagopè<strong>de</strong> alpin.<br />

Leur répétition pourrait affecter les<br />

populations <strong>de</strong> ces animaux sur Saint-Bon<br />

Courchevel.<br />

Propositions <strong>de</strong> gestion<br />

À Saint-Bon Courchevel, aucune gestion<br />

particulière n’est à envisager à court terme<br />

pour ces milieux, si ce n’est <strong>de</strong> prendre en<br />

compte systématiquement ces zones<br />

particulières dans le cadre <strong>de</strong> tout nouveau<br />

projet d’aménagement, afin d’en assurer la<br />

préservation et d’éviter toute forme <strong>de</strong><br />

dégradation.<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 109


Fiche-milieu n°8<br />

Les rochers et les falaises<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

La croix du Verdon ou <strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Burgin<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

L’aiguille <strong>de</strong> Mey<br />

Les rochers et falaises sont <strong>de</strong>s milieux<br />

minéraux dont la pente forte, voire verticale,<br />

empêche le dépôt ne serait-ce que d’une<br />

fine pellicule <strong>de</strong> terre. Les fissures et autres<br />

anfractuosités constituent l’unique support<br />

pour l’installation <strong>de</strong>s plantes. Seuls les<br />

mousses et les lichens sont capables <strong>de</strong> se<br />

développer à même la roche.<br />

Des adaptations particulières sont nécessaires<br />

aux animaux et plantes pour survivre<br />

dans les conditions climatiques contrastées,<br />

<strong>de</strong> type continental, <strong>de</strong>s étages alpin et<br />

nival : l’absence <strong>de</strong> couverture neigeuse en<br />

hiver expose les surfaces à <strong>de</strong>s températures<br />

très basses, dont l’effet est amplifié par <strong>de</strong>s<br />

vents froids. En revanche, les falaises<br />

110 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


Fiche-milieu n°8<br />

Les rochers et les falaises<br />

ensoleillées peuvent s’échauffer très fortement<br />

en été. Ces milieux subissent <strong>de</strong> fortes<br />

variations thermiques entre le jour et la nuit.<br />

Dans la forêt, les rochers beaucoup plus<br />

humi<strong>de</strong>s sont généralement recouverts <strong>de</strong><br />

mousses. Les conditions sont moins extrêmes<br />

et la végétation bénéficie <strong>de</strong> la protection<br />

<strong>de</strong>s arbres qui atténuent la rigueur du<br />

climat.<br />

Même s’ils paraissent hostiles à toute forme<br />

<strong>de</strong> vie, les rochers et les falaises constituent<br />

l’habitat <strong>de</strong> prédilection pour les animaux et<br />

les plantes ayant développé certaines<br />

adaptations. Ils offrent un refuge efficace<br />

contre les prédateurs aux animaux capables<br />

<strong>de</strong> grimper (tel le bouquetin), les oiseaux y<br />

nichent, <strong>de</strong>s chauves-souris s’y abritent le<br />

jour dans les fissures. En outre, la ru<strong>de</strong>sse<br />

<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie, en sélectionnant un<br />

petit nombre d’espèces aptes à survivre,<br />

limite la concurrence végétale.<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

La brèche Portetta<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 111


Fiche-milieu n°8<br />

Fiche-milieu n°8<br />

En l’absence <strong>de</strong> sol susceptible d’atténuer les<br />

effets directs <strong>de</strong> la roche-mère, la nature<br />

siliceuse ou calcaire <strong>de</strong> celle-ci constitue un<br />

facteur écologique déterminant pour les<br />

espèces qu’elle supporte.<br />

À Saint-Bon Courchevel, les groupements<br />

végétaux <strong>de</strong>s substrats calcaires sont<br />

dominants, les rochers siliceux étant moins<br />

abondants. Les <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la Portetta,<br />

l’aiguille <strong>de</strong> Chanrossa, l’aiguille du Fruit, la<br />

Croix <strong>de</strong> Verdon et le rocher <strong>de</strong> la Loze<br />

offrent les zones rocheuses les plus<br />

imposantes.<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Androsace helvétique<br />

PNV - Jacques Perrier<br />

Flore<br />

Les plantes <strong>de</strong>s rochers et falaises ont<br />

développé <strong>de</strong> nombreuses adaptations :<br />

forme en coussinet pour résister au vent et<br />

conserver eau et chaleur ou port en rosette<br />

<strong>de</strong> feuilles appliquées au sol, multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

radicelles ou longue racine en pivot pour<br />

puiser l’eau, tiges souples pour résister à la<br />

chute <strong>de</strong>s pierres, feuilles moins nombreuses<br />

et coriaces pour supporter la sécheresse,<br />

plantes souvent velues pour lutter contre la<br />

déshydratation.<br />

Saxifrage bleuâtre<br />

Comme leur nom le souligne, les saxifrages,<br />

<strong>de</strong> saxi : pierre et fraga : briser, sont très<br />

présentes dans ces milieux. La saxifrage<br />

bleuâtre doit son nom à la couleur <strong>de</strong> ses<br />

petites feuilles à partir <strong>de</strong>squelles elle<br />

développe <strong>de</strong> fines hampes florales. Rare au<br />

niveau mondial, la saxifrage fausse diapensie<br />

reste relativement bien représentée en<br />

Vanoise. Cette espèce protégée fleurit sur le<br />

roc Merlet. Ces <strong>de</strong>ux plantes affectionnent<br />

les rochers calcaires. C’est dans ce substrat<br />

qu’elles trouvent le calcaire présent sous<br />

forme d’incrustations dans leurs feuilles<br />

basales.<br />

L’androsace helvétique est une espèce très<br />

localisée <strong>de</strong>s rochers calcaires ensoleillés, et<br />

qui bénéficie d’une protection <strong>national</strong>e.<br />

Cette plante naine, parfaitement adaptée à<br />

son milieu, peut procurer à celui qui<br />

l’observe une certaine impression <strong>de</strong> pureté,<br />

à travers les formes et les couleurs qu’elle<br />

affiche (lire la fiche-espèce n°6). L’androsace<br />

pubescente fréquente le même type <strong>de</strong><br />

milieux que la précé<strong>de</strong>nte. Également<br />

protégée par la loi française, elle est connue<br />

aujourd’hui à Saint-Bon Courchevel au<br />

moins sur <strong>de</strong>ux sites : le roc Merlet et le<br />

massif <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la Portetta.<br />

La laîche faux pied d’oiseau est une petite<br />

espèce. Ses tiges penchées donnent l’impression<br />

que la plante a toujours la “tête<br />

courbée”. Elle pousse dans les pierriers calcaires<br />

longuement enneigés jusqu’à près <strong>de</strong><br />

112 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


gorge blanche et un peu farineuse. Ses<br />

feuilles sont aussi plus longues et molles.<br />

Toutes <strong>de</strong>ux recherchent les fentes <strong>de</strong>s parois<br />

siliceuses.<br />

La drave <strong>de</strong> Fladniz peut être confondue<br />

avec une saxifrage, mais ses fleurs ne<br />

comptent que quatre pétales, au lieu <strong>de</strong> cinq<br />

chez la saxifrage, et ses feuilles poilues n’ont<br />

pas la dureté <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière. Cette plante<br />

se plaît surtout dans les rochers siliceux et<br />

ensoleillés.<br />

PNV - Maurice Mollard<br />

Fiche-milieu n°8<br />

Fiche-milieu n°8<br />

Violette à feuilles pennées<br />

3000 m d’altitu<strong>de</strong>. Cette espèce protégée,<br />

rare, est très localisée et toujours peu<br />

abondante dans ses stations.<br />

La violette à feuille pennée est une plante<br />

discrète se dissimulant dans les rochers.<br />

Outre son attachement aux rochers, cette<br />

espèce se distingue <strong>de</strong> la très commune<br />

pensée <strong>de</strong>s Alpes, par la forme <strong>de</strong> ses feuilles,<br />

à la fois palmées et profondément divisées.<br />

PNV - Michel Delmas<br />

Drave <strong>de</strong> Fladniz<br />

Faune<br />

PNV - Joël Blanchemain<br />

Primevère hérissée<br />

La primevère hérissée est une petite plante<br />

localement répandue en Vanoise. Sa taille et<br />

sa corolle rose violacé à gorge blanche non<br />

farineuse la distinguent <strong>de</strong> la primevère à<br />

larges feuilles qui est plus gran<strong>de</strong> et dont les<br />

fleurs ont une couleur pourpre violet, à<br />

Les adaptations <strong>de</strong> la faune aux milieux <strong>de</strong><br />

falaises ont trait aux déplacements : insectes<br />

aux ailes plus courtes pour ne pas se laisser<br />

emporter par le vent, sabots <strong>de</strong>s bouquetins<br />

adaptés aux déplacements sur les rochers,<br />

qui en épousent la forme et donnent <strong>de</strong><br />

l’adhérence, utilisation <strong>de</strong>s courants ascendants<br />

par les oiseaux rupestres (aux ailes<br />

plus larges) tels que les rapaces ou le tichodrome<br />

échelette. On notera aussi l’adaptation<br />

à la ru<strong>de</strong>sse du climat : couleur<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 113


PNV - Christophe Ferrier<br />

Fiche-milieu n°8<br />

Femelle et cabris <strong>de</strong> bouquetin <strong>de</strong>s Alpes<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

sombre <strong>de</strong>s lézards <strong>de</strong>s murailles pour<br />

absorber la chaleur.<br />

Le bouquetin <strong>de</strong>s Alpes est sans doute le<br />

mammifère le plus représentatif <strong>de</strong> ces<br />

rochers et falaises, symbolisant le mieux la<br />

Vanoise (il fut à l’origine du classement<br />

d’une partie <strong>de</strong> ce territoire en <strong>Parc</strong> <strong>national</strong><br />

en 1963). Il fréquente les parois rocheuses à<br />

différents moments <strong>de</strong> l’année : en été à<br />

haute altitu<strong>de</strong> où il recherche les endroits<br />

frais et la tranquillité, en hiver sur les crêtes<br />

déneigées par le vent puis dans <strong>de</strong>s falaises<br />

exposées au sud et enfin en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mise<br />

bas, lorsque les femelles s’isolent sur <strong>de</strong><br />

petites vires.<br />

Chocard à bec jaune<br />

Parmi les espèces nichant typiquement dans<br />

les falaises, le chocard à bec jaune est un<br />

oiseau facilement reconnaissable à son<br />

plumage noir, à son bec jaune et à ses cris,<br />

parmi les plus familiers du milieu montagnard.<br />

Très aérien, il utilise ce milieu<br />

également à la recherche <strong>de</strong>s ascendances<br />

dues à la présence <strong>de</strong>s falaises. Après la<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction, il peut se regrouper<br />

pour former <strong>de</strong>s troupes <strong>de</strong> plusieurs<br />

centaines d’oiseaux. Opportuniste et<br />

présentant une alimentation très éclectique,<br />

en hiver certains d’entre eux restent en<br />

altitu<strong>de</strong>, se nourrissant <strong>de</strong>s déchets produits<br />

par les activités humaines, aux abords <strong>de</strong>s<br />

stations <strong>de</strong> ski notamment.<br />

Le crave à bec rouge n’est pas un oiseau<br />

strictement d’altitu<strong>de</strong>, mais il dépend <strong>de</strong>s<br />

reliefs très marqués qui lui fournissent <strong>de</strong>s<br />

zones inaccessibles pour nicher. À Saint-Bon<br />

Courchevel, le crave à bec rouge fréquente<br />

les falaises du roc Merlet et la vallée <strong>de</strong>s<br />

Avals au cours <strong>de</strong> l’été ; cependant, sa<br />

nidification n’a pas encore été observée.<br />

Le faucon crécerelle installe son aire dans les<br />

falaises et chasse sur les alpages. Ce petit<br />

rapace se caractérise par un vol stationnaire,<br />

114 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


PNV - Ludovic Imberdis<br />

Rare et craintif, le merle <strong>de</strong> roche fréquente<br />

les rochers bien exposés. Le plumage<br />

flamboyant du mâle (tête et gorge bleu<br />

ardoisé, poitrine et ventre orangé roux)<br />

contraste avec celui plus sombre <strong>de</strong>s autres<br />

“merles”. Les blocs lui servent <strong>de</strong> poste<br />

d’affût et <strong>de</strong> chant, ainsi que <strong>de</strong> site <strong>de</strong><br />

nidification. Insectivore stricte, cette espèce<br />

passe l’hiver au sud du Sahara.<br />

Fiche-milieu n°8<br />

Jeune d’aigle royal au nid<br />

face au vent, queue déployée et dénommé<br />

vol du “Saint-Esprit”. D’autres rapaces ont<br />

été observés au cours <strong>de</strong> leurs déplacements.<br />

Il s’agit <strong>de</strong> l’aigle royal, du gypaète barbu et<br />

du faucon pèlerin.<br />

PNV - Patrick Folliet<br />

PNV<br />

Gypaète barbu<br />

Nicheur sur Saint-Bon Courchevel, le tichodrome<br />

échelette est aussi lié aux parois<br />

rocheuses. Mais contrairement aux planeurs<br />

cités ci-<strong>de</strong>ssus, le tichodrome utilise ce<br />

milieu d’une tout autre manière. Son vol, sa<br />

morphologie, son bec sont les outils dont il<br />

est paré pour dénicher les insectes au fond<br />

<strong>de</strong>s fissures <strong>de</strong> la roche. En hiver il est obligé<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>scendre en plaine pour trouver cette<br />

nourriture. Il peut être alors observé<br />

parcourant les faça<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s bâtiments <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>s villes.<br />

L’hiron<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> rochers niche en petites<br />

colonies dans les barres rocheuses du vallon<br />

<strong>de</strong> la Rosière, à l’aval du lac. Elle se nourrit<br />

<strong>de</strong> petits insectes happés au vol, près <strong>de</strong> sa<br />

falaise, mais aussi au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s cours d’eau<br />

et <strong>de</strong>s prairies.<br />

PNV - Michel Bouche<br />

Merle <strong>de</strong> roche<br />

Rare en Vanoise, le hibou grand-duc, le plus<br />

grand <strong>de</strong>s rapaces nocturnes <strong>de</strong> France,<br />

installe son aire <strong>de</strong> reproduction sur <strong>de</strong>s<br />

falaises, mais aussi en forêt, à même le sol.<br />

Les rochers et boisements <strong>de</strong> la forêt <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>nt du Villard pourraient convenir à cette<br />

espèce qui n’a pas encore été repérée à ce<br />

jour sur la commune.<br />

Hibou grand duc<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 115


Fiche-milieu n°8<br />

Équilibre entre l’homme<br />

et son milieu<br />

Usages, intérêts économiques<br />

et représentations<br />

Il n’existe pas d’usage traditionnel associé à<br />

ces milieux. En revanche, on assiste actuellement<br />

en Vanoise à un développement<br />

généralisé <strong>de</strong> nouvelles pratiques sportives,<br />

notamment en falaises : escala<strong>de</strong> et via<br />

ferrata. Sur Saint-Bon Courchevel <strong>de</strong>ux sites<br />

sont aménagés en via ferrata : celui <strong>de</strong> la<br />

Croix <strong>de</strong> Verdon – <strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Burgin et celui du<br />

lac <strong>de</strong> la Rosière. Trois autres sites sont<br />

utilisés pour faire <strong>de</strong> l’escala<strong>de</strong> : la montagne<br />

<strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Val, l’aiguille <strong>de</strong> Mey et la<br />

brèche Portetta.<br />

L’aplomb <strong>de</strong> ces falaises est également<br />

fréquenté par les parapentistes et les<br />

“volivelistes” du fait <strong>de</strong>s mouvements<br />

d’ascendance qu’elles engendrent.<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Via ferrata en rive droite du ruisseau <strong>de</strong> la Rosière.<br />

Vallée <strong>de</strong>s Avals<br />

PNV - Alfred Moulin<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

Escala<strong>de</strong> à la <strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Burgin<br />

Le col et l’aiguille du Rateau<br />

116 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


PNV - Christophe Gotti<br />

Le roc Merlet<br />

Intérêts biologique<br />

et patrimonial du milieu<br />

Le sommet <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du Villard présente<br />

une formation rocheuse particulière : les<br />

entonnoirs <strong>de</strong> dissolution. Ces entonnoirs <strong>de</strong><br />

gypse comptent parmi les plus spectaculaires<br />

<strong>de</strong>s Alpes occi<strong>de</strong>ntales, d’autant<br />

plus qu’ils sont aujourd’hui dépourvus <strong>de</strong><br />

tout équipement.<br />

L’intérêt biologique <strong>de</strong>s rochers et <strong>de</strong>s<br />

falaises est du même ordre que celui <strong>de</strong>s<br />

“éboulis et moraines”. Il est essentiellement<br />

dû à la présence d’espèces spécialisées qui ne<br />

peuvent pas vivre <strong>naturel</strong>lement dans<br />

d’autres milieux et dont plusieurs sont rares<br />

et remarquables : la violette à feuille pennée,<br />

la saxifrage fausse diapensie, l’androsace<br />

helvétique.<br />

Les barres rocheuses exposées au sud<br />

constituent <strong>de</strong>s zones d’hivernage très<br />

appréciées <strong>de</strong>s chamois.<br />

PNV - Christophe Gotti<br />

Fiche-milieu n°8<br />

Dent du Villard. Entonnoirs <strong>de</strong> dissolution<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 117


PNV - Ludovic Imberdis<br />

Fiche-milieu n°8<br />

Fiche-milieu n°8<br />

Gravure <strong>de</strong> berger sur la pierre dans la vallée <strong>de</strong>s Avals<br />

Évolution et transformation du milieu<br />

À l’instar <strong>de</strong>s éboulis et <strong>de</strong>s moraines, c’est<br />

la discontinuité <strong>de</strong>s populations végétales et<br />

leur faible dynamique qui sont à l’origine <strong>de</strong><br />

la sensibilité <strong>de</strong> ces milieux à toute<br />

perturbation.<br />

Cependant, les risques d’impact sur la flore<br />

<strong>de</strong>s pratiques sportives sont a priori faibles<br />

du fait du caractère ponctuel <strong>de</strong>s<br />

équipements, surtout si l’on essaie <strong>de</strong> tenir<br />

compte, pour leur implantation, <strong>de</strong> la<br />

présence éventuelle d’une flore remarquable.<br />

Toutefois les populations d’espèces rares<br />

étant souvent localisées et en faible effectif,<br />

tout nouvel équipement peut compromettre<br />

<strong>de</strong> façon importante leurs chances <strong>de</strong> survie.<br />

En revanche, les menaces sont bien réelles<br />

pour les oiseaux rupestres (faucon<br />

crécerelle, tichodrome échelette, etc.), très<br />

sensibles aux dérangements pendant la<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction.<br />

Cette menace est plus marquée pour les via<br />

ferrata et les voies d’escala<strong>de</strong> équipées, dont<br />

la sécurisation entraîne une fréquentation<br />

plus importante que celle <strong>de</strong>s voies<br />

d’escala<strong>de</strong> non équipées. Dans la vallée <strong>de</strong>s<br />

Avals, l’équipement <strong>de</strong> falaises pour la<br />

pratique <strong>de</strong> l’escala<strong>de</strong> constitue une source<br />

<strong>de</strong> dérangement pour <strong>de</strong>s oiseaux nicheurs<br />

comme le faucon crécerelle.<br />

Propositions <strong>de</strong> gestion<br />

Aux échelles communale et intercommunale,<br />

tout nouveau projet d’équipement<br />

doit permettre <strong>de</strong> concilier le développement<br />

raisonnable <strong>de</strong>s sports <strong>de</strong> nature et le<br />

maintien d’une faune et d’une flore riches.<br />

Pour cela, la réalisation d’étu<strong>de</strong>s préalables<br />

et la consultation d’experts du milieu <strong>naturel</strong>,<br />

comme les gar<strong>de</strong>s-moniteurs du <strong>Parc</strong><br />

<strong>national</strong>, paraissent indispensables, pour<br />

assurer la prise en compte <strong>de</strong> l’intérêt<br />

naturaliste et <strong>de</strong> la vulnérabilité <strong>de</strong>s sites.<br />

Une surveillance <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> nidification<br />

concernées et <strong>de</strong> leur fréquentation en<br />

pério<strong>de</strong> sensible peut s’avérer nécessaire, en<br />

particulier au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 2 500 m d’altitu<strong>de</strong>.<br />

118 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


Conclusion<br />

L’ensemble <strong>de</strong>s huit grands types <strong>de</strong> milieux<br />

présentés dans ces fiches couvre l’intégralité<br />

du territoire <strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> Saint-Bon<br />

Courchevel.<br />

Le choix d’une <strong>de</strong>scription, milieu par<br />

milieu, ne doit pas faire oublier que ceux-ci<br />

sont liés les uns aux autres et que la<br />

transition entre tel et tel habitat* est<br />

rarement évi<strong>de</strong>nte sur le terrain. Un marais<br />

dépend <strong>de</strong> son bassin versant, une clairière<br />

est tributaire <strong>de</strong>s herbivores forestiers, les<br />

éboulis et les moraines sont alimentés par les<br />

falaises et les glaciers, etc. La subtilité <strong>de</strong><br />

cette imbrication se reflète dans l’instabilité<br />

<strong>de</strong>s contours <strong>de</strong> cette mosaïque qui résulte<br />

<strong>de</strong>s mécanismes d’érosion et <strong>de</strong> la dynamique<br />

<strong>naturel</strong>le <strong>de</strong> la végétation. À ces<br />

facteurs <strong>naturel</strong>s s’ajoute l’effet, souvent<br />

direct, <strong>de</strong>s activités humaines.<br />

Fiches-milieux - Conclusion<br />

Les points abordés dans chacune <strong>de</strong>s fichesmilieux<br />

concernent les milieux indépendamment<br />

les uns <strong>de</strong>s autres. Or, certains<br />

problèmes <strong>de</strong> gestion ont trait à l’équilibre<br />

entre ces milieux : un milieu évolue au<br />

détriment d’un autre sous tous les aspects<br />

(<strong>naturel</strong>, paysager, économique, etc.). Ce<br />

phénomène est à prendre en compte par les<br />

gestionnaires du territoire.<br />

La diversité <strong>de</strong>s richesses <strong>naturel</strong>les et <strong>de</strong>s<br />

milieux, participe à la protection contre les<br />

aléas climatiques. Elle génère <strong>de</strong>s ressources<br />

propres (eau, bois, fourrage, énergie, plantes<br />

utilitaires et ornementales, etc). Elle peut<br />

être un atout <strong>de</strong> taille pour le maintien et la<br />

diversification <strong>de</strong>s activités agricoles,<br />

touristiques et commerciales <strong>de</strong> la commune.<br />

Elle est une source durable <strong>de</strong> qualité<br />

<strong>de</strong> vie pour les habitants <strong>de</strong> Saint-Bon<br />

Courchevel.<br />

Pour la commune, le maintien d’une<br />

diversité <strong>de</strong>s milieux <strong>naturel</strong>s (qui en plus<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Lac du Rateau et zone humi<strong>de</strong> avec linaigrettes<br />

augmente le panel d’espèces présentes) peut<br />

donc constituer un objectif <strong>de</strong> gestion<br />

durable <strong>de</strong> son territoire. Dans le contexte<br />

socio-économique qui est le sien, tout en<br />

conservant une vision sur le long terme,<br />

chaque commune tendra vers un équilibre<br />

optimal <strong>de</strong>s milieux. Le déplacement <strong>de</strong> cet<br />

équilibre étant fonction <strong>de</strong> facteurs <strong>naturel</strong>s<br />

et humains, il y a <strong>de</strong>s évolutions inéluctables<br />

et d’autres sur lesquelles il est possible<br />

d’intervenir.<br />

Dès lors que l’on considère le patrimoine<br />

<strong>naturel</strong> <strong>de</strong> la commune comme un élément<br />

constitutif <strong>de</strong> son cadre <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> son<br />

économie au sens large, la préservation et la<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 119


PNV - Ludovic Imberdis<br />

Fiches-milieux - Conclusion<br />

Crête du mont Charvet et l’aiguille du Fruit au fond<br />

bonne gestion <strong>de</strong>s milieux <strong>naturel</strong>s<br />

<strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s éléments “clé” <strong>de</strong> la gestion<br />

et <strong>de</strong> l’aménagement <strong>de</strong> son territoire.<br />

À Saint-Bon Courchevel, tous les milieux<br />

<strong>naturel</strong>s et semi-<strong>naturel</strong>s ne font pas l’objet<br />

<strong>de</strong> menaces immédiates, directes ou<br />

indirectes et ils ne présentent pas tous les<br />

mêmes enjeux patrimoniaux.<br />

Deux cas <strong>de</strong> figure sont à prendre en compte :<br />

- le cas <strong>de</strong>s milieux rares ou vulnérables et à<br />

forte biodiversité. La préservation <strong>de</strong> ces<br />

milieux doit être intégrée à tout projet <strong>de</strong><br />

gestion ou d’aménagement. Il s’agit par<br />

exemple <strong>de</strong> la forêt <strong>de</strong> pins à crochets sur<br />

gypse ou <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s d’altitu<strong>de</strong>.<br />

- le cas <strong>de</strong>s milieux plus ou moins exploités<br />

par l’homme, dont la biodiversité pourrait<br />

être préservée grâce à une exploitation<br />

durable <strong>de</strong>s ressources agricoles et forestières.<br />

Il s’agit notamment <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong><br />

fauche situées dans la moitié inférieure <strong>de</strong> la<br />

commune.<br />

À partir <strong>de</strong>s années 1950, les activités<br />

touristiques d’hiver liées à la neige se<br />

sont beaucoup développées. L’aménagement<br />

<strong>de</strong>s domaines skiables a eu pour conséquence<br />

une modification profon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

milieux et du micro-relief. Cette anthropisation<br />

<strong>de</strong>s milieux favorise l’introduction<br />

d’espèces plus banales que celles du<br />

milieu d’origine, ce qui appauvrit leur<br />

intérêt floristique et faunistique. Les<br />

équipements associés à la pratique du ski<br />

alpin (téléskis, téléphériques, etc.) ont<br />

également <strong>de</strong>s conséquences importantes sur<br />

certaines espèces <strong>de</strong> faune telles que le<br />

tétras-lyre (<strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s places <strong>de</strong> chant<br />

pour l’installation <strong>de</strong> gares <strong>de</strong> départ ou<br />

d’arrivée, mortalité accrue liée aux impacts<br />

<strong>de</strong>s oiseaux en vol avec les câbles<br />

120 - Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie


PNV - Ludovic Imberdis<br />

Fiches-milieux - Conclusion<br />

Vue sur l’aiguille du Rateau et le glacier <strong>de</strong> Gébroulaz<br />

<strong>de</strong> téléski et les lignes électriques). Des<br />

dispositifs <strong>de</strong> visualisation <strong>de</strong>s câbles dangereux<br />

et la création d’espaces <strong>de</strong><br />

tranquillité sont <strong>de</strong>s mesures nécessaires à<br />

l’accomplissement du cycle vital <strong>de</strong> ces<br />

espèces et souvent simples à mettre en<br />

oeuvre.<br />

La commune dispose d’outils lui permettant<br />

<strong>de</strong> prendre en compte la préservation <strong>de</strong> la<br />

plupart <strong>de</strong>s milieux <strong>naturel</strong>s, et les enjeux<br />

économiques s’y rapportant.<br />

Il est souhaitable <strong>de</strong> veiller à ce qu’une<br />

action retenue en faveur d’un milieu <strong>naturel</strong><br />

remarquable donné ne porte pas atteinte à<br />

d’autres milieux ou espèces intéressantes.<br />

Tout projet d’équipement doit s’accompagner<br />

<strong>de</strong> mesures garantissant l’avenir <strong>de</strong>s<br />

populations d’espèces menacées, aussi bien<br />

végétales qu’animales.<br />

Une information en direction du public<br />

(skieurs, raquetteurs), sur la sensibilité <strong>de</strong>s<br />

milieux montagnards et <strong>de</strong> la faune est à<br />

envisager.<br />

Les milieux <strong>naturel</strong>s, <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie - 121


Regard sur<br />

quelques espèces<br />

Fiches-espèces


Fiche-espèce n°1<br />

Fiche-espèce n°1<br />

Le sabot <strong>de</strong> Vénus<br />

Il existe environ 150 espèces d’orchidées en France, mais aucune d’entre elles ne ressemble<br />

au sabot <strong>de</strong> Vénus (Cypripedium calceolus). Du grec Cypris (= aphrodite) et du latin calceus<br />

(= chaussure), le sabot <strong>de</strong> Vénus, encore appelé soulier <strong>de</strong> la Vierge, se caractérise par la<br />

forme en sabot <strong>de</strong> son labelle*. C’est une orchidée spectaculaire, la plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> France et<br />

d’Europe, intégralement protégée <strong>de</strong>puis 1982. La commune <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel<br />

accueille l’une <strong>de</strong>s plus belles populations <strong>de</strong> sabot <strong>de</strong> Vénus connues en Savoie.<br />

sépale brun pourpre<br />

labelle* long <strong>de</strong> 4 à 5 cm,<br />

jaune vif luisant et renflé, revêtu<br />

intérieurement <strong>de</strong> poils visqueux<br />

tige anguleuse et ru<strong>de</strong> au toucher<br />

PNV – Frédéric Fima<br />

Sabot <strong>de</strong> Vénus<br />

3 à 5 gran<strong>de</strong>s, longues et larges<br />

feuilles, ovales lancéolées et à<br />

nervures saillantes<br />

Écologie<br />

Espèce vivace <strong>de</strong>s étages montagnard et<br />

subalpin, le sabot <strong>de</strong> Vénus est une plante <strong>de</strong><br />

mi-ombre qui affectionne les forêts claires et<br />

les clairières. Il a besoin d’un substrat calcaire<br />

à neutre et d’un sol frais, au moins en<br />

profon<strong>de</strong>ur. Il pousse en petites colonies ou<br />

en populations plus étendues. Les tiges et les<br />

nouvelles feuilles émergent à partir d’un<br />

bourgeon souterrain dès le mois d’avril. La<br />

floraison a lieu essentiellement en juin.<br />

Comme toutes les orchidées sa pollinisation<br />

est assurée par les insectes. Fonctionnant<br />

comme un piège à insectes, le labelle* du<br />

sabot <strong>de</strong> Vénus est l’une <strong>de</strong>s adaptations<br />

utilisée par la plante pour sa pollinisation.<br />

L’insecte piégé se couvre <strong>de</strong> pollen en se<br />

124 - Regard sur quelques espèces


PNV – Christian Balais<br />

débattant. Puis il ressort, transportant ce<br />

pollen vers une autre fleur <strong>de</strong> sabot <strong>de</strong> Vénus.<br />

Les graines sont disséminées en septembre<br />

avant d’entrer dans une phase <strong>de</strong> dormance*<br />

hivernale. Le développement d’une graine<br />

est très lent et très aléatoire. Il ne se fait<br />

qu’en association avec un champignon<br />

microscopique présent dans le sol. La plante<br />

ainsi développée fleurit seulement au bout<br />

<strong>de</strong> 8 à 15 ans.<br />

Intérêts biologiques<br />

et valeurs d’usage<br />

Le sabot <strong>de</strong> Vénus possè<strong>de</strong> une aire <strong>de</strong><br />

répartition géographique largement circumboréale*<br />

(Europe, Sibérie et Amérique du<br />

Nord). En Europe, il a disparu <strong>de</strong> Belgique<br />

et du Luxembourg. En France, il est rare <strong>de</strong><br />

la Lorraine aux Alpes, et très rare dans les<br />

Pyrénées et les grands Causses. En Vanoise,<br />

le sabot <strong>de</strong> Vénus est assez bien représenté,<br />

puisqu’il est connu dans 17 <strong>de</strong>s 28 communes<br />

du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong>. Ce territoire<br />

Fleur <strong>de</strong> sabot <strong>de</strong> Vénus<br />

constitue dès lors un réservoir exceptionnel<br />

pour la conservation <strong>de</strong> l’espèce. À Saint-<br />

Bon Courchevel, le sabot <strong>de</strong> Vénus est<br />

surtout localisé dans les forêts qui couvrent<br />

le versant ouest <strong>de</strong>s massifs <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du<br />

Villard et du mont Charvet.<br />

Menaces<br />

À l’échelle <strong>de</strong> ses localités françaises, cette<br />

orchidée spectaculaire est menacée par la<br />

cueillette et l’arrachage par <strong>de</strong>s promeneurs,<br />

ainsi que par la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> son habitat*<br />

lors d’aménagements ou d’exploitations<br />

forestières. Malgré sa protection intégrale, le<br />

sabot <strong>de</strong> Vénus continue d’être cueilli.<br />

L’évolution <strong>de</strong> ses habitats* par <strong>de</strong>nsification<br />

du couvert forestier peut parfois<br />

aussi lui être défavorable.<br />

Protection<br />

et propositions <strong>de</strong> gestion<br />

Le sabot <strong>de</strong> Vénus fait partie <strong>de</strong>s orchidées<br />

protégées en France ; à ce titre, sa cueillette<br />

et sa <strong>de</strong>struction sont interdites. D’intérêt<br />

européen, il compte parmi les très rares<br />

espèces que l’Union européenne <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

aux pays membres <strong>de</strong> protéger (directive<br />

“Habitats*” - annexe 2).<br />

Le maintien <strong>de</strong> l’espèce passe notamment<br />

par une sensibilisation du public et une<br />

information <strong>de</strong>s touristes sur son statut<br />

d’espèce protégée.<br />

Fiche-espèce n°1<br />

Fiche-espèce n°1<br />

Le saviez-vous ?<br />

• Le sabot <strong>de</strong> Vénus est volontiers reconnu comme le symbole <strong>de</strong> la protection végétale,<br />

hélas à juste raison. En effet, il a disparu <strong>de</strong> plusieurs <strong>de</strong>s départements français où il<br />

était autrefois présent. C'est la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> ses milieux, ainsi que sa cueillette (on<br />

l'utilisait entre autres aux siècles passés à l'occasion <strong>de</strong> fêtes populaires), qui ont<br />

provoqué sa disparition <strong>de</strong> régions entières : Alsace, Auvergne, etc.<br />

• Il a été choisi comme emblème par la Société française d'orchidophilie.<br />

Regard sur quelques espèces - 125


Fiche-espèce n°2<br />

Fiche-espèce n°2<br />

L’hormin <strong>de</strong>s Pyrénées<br />

L’hormin <strong>de</strong>s Pyrénées (Horminum pyrenaicum), appelée aussi horminelle, appartient à la<br />

famille botanique <strong>de</strong>s lamiacées. Ses fleurs forment <strong>de</strong>s tubes, sa tige est quadrangulaire et<br />

les feuilles <strong>de</strong> sa tige sont opposées. Il n’existe qu’une seule espèce d’hormin en France. Il<br />

peut être confondu avec la très commune sauge <strong>de</strong>s prés (Salvia pratensis), dont les fleurs,<br />

plus nombreuses, sont réparties tout autour <strong>de</strong> la tige. S’il est bien représenté à Saint-Bon<br />

Courchevel, l’hormin <strong>de</strong>s Pyrénées est une espèce très rare dans les Alpes, puisque cette<br />

commune savoyar<strong>de</strong> compte parmi les trois localités connues dans les Alpes françaises.<br />

gran<strong>de</strong> fleur,<br />

jusqu’à 2 cm <strong>de</strong> long<br />

style* dépassant<br />

légèrement la corolle<br />

fleurs bleu-violet<br />

foncé, toutes<br />

orientées du même<br />

côté <strong>de</strong> la tige, et<br />

groupées par 4 ou 6.<br />

PNV – Christophe Gotti<br />

taille moyenne,<br />

inférieure à 40 cm<br />

Hormin <strong>de</strong>s Pyrénées<br />

gran<strong>de</strong>s feuilles<br />

basales, ovales et<br />

quadrillées <strong>de</strong><br />

nervures<br />

Fleurs d’hormin <strong>de</strong>s Pyrénées<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

fleurs disposées autour <strong>de</strong> la tige<br />

gran<strong>de</strong>s fleurs bleu-violet,<br />

jusqu’à 2,5 cm <strong>de</strong> long<br />

style* dépassant largement la corolle<br />

entre 30<br />

et 60 cm<br />

<strong>de</strong> hauteur<br />

Sauge <strong>de</strong>s prés<br />

PNV - Michel Filliol<br />

Écologie<br />

L’hormin <strong>de</strong>s Pyrénées est une plante vivace<br />

<strong>de</strong> montagne qui se développe principalement<br />

aux étages montagnard et subalpin entre<br />

800 et 2 200 mètres d’altitu<strong>de</strong>. Il s’installe<br />

préférentiellement dans les pelouses à<br />

végétation clairsemée, caractérisées par un<br />

substrat calcaire. Il peut aussi se développer<br />

dans <strong>de</strong>s boisements clairs.<br />

126 - Regard sur quelques espèces


À Saint-Bon Courchevel, l’hormin <strong>de</strong>s<br />

Pyrénées est bien présent. Il a été observé en<br />

plusieurs endroits entre 1 500 et 2 500 m<br />

d’altitu<strong>de</strong>, particulièrement dans la vallée <strong>de</strong>s<br />

Avals. Sa floraison a lieu <strong>de</strong> juin à août,<br />

pério<strong>de</strong> pendant laquelle les insectes assurent<br />

sa pollinisation.<br />

Intérêts biologiques<br />

et valeurs d’usage<br />

L’hormin <strong>de</strong>s Pyrénées est répandu dans les<br />

Pyrénées et reste très rare dans les Alpes<br />

françaises, où il n’est connu que dans les<br />

départements <strong>de</strong>s Alpes-Maritimes et <strong>de</strong> la<br />

Savoie (Saint-Bon Courchevel et Bozel).<br />

Menaces<br />

La modification et l’aménagement <strong>de</strong> ses<br />

habitats*, constituent les principales<br />

menaces pour l’hormin <strong>de</strong>s Pyrénées. La<br />

régression du pâturage peut <strong>de</strong>venir, en<br />

certains cas, un facteur important <strong>de</strong><br />

modification <strong>de</strong> l’habitat* <strong>de</strong> cette espèce<br />

qui se développe surtout sur <strong>de</strong>s zones<br />

d’alpage. Par ailleurs, un pâturage trop<br />

précoce s’avère incompatible avec la<br />

conservation <strong>de</strong> l’hormin <strong>de</strong>s Pyrénées, dont<br />

le cycle <strong>de</strong> végétation est très court et tardif.<br />

Protection et gestion<br />

L’hormin <strong>de</strong>s Pyrénées est protégé en Rhône-<br />

Alpes, où sa cueillette et sa <strong>de</strong>struction sont<br />

strictement interdites.<br />

Fiche-espèce n°2<br />

Fiche-espèce n°2<br />

Répartition <strong>de</strong> l’hormin <strong>de</strong>s Pyrénées en Vanoise<br />

Le saviez-vous ?<br />

• Avec plus d'une centaine <strong>de</strong> données recueillies entre 1992 et 2004, l'hormin <strong>de</strong>s<br />

Pyrénées compte parmi les espèces végétales importantes pour le <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la<br />

Vanoise les plus observées sur Saint-Bon Courchevel. Ces observations ont eu lieu entre<br />

1 500 et 3 000 m d'altitu<strong>de</strong>.<br />

Regard sur quelques espèces - 127


Fiche-espèce n°3<br />

Fiche-espèce n°3<br />

L’ancolie <strong>de</strong>s Alpes<br />

Appartenant à la famille botanique <strong>de</strong>s renonculacées, les ancolies se reconnaissent à la forme<br />

très particulière <strong>de</strong> leurs fleurs, dont chacun <strong>de</strong>s cinq pétales représente un cornet évasé, prolongé<br />

à la base par un éperon plus ou moins courbé. Il existe en Savoie trois espèces différentes<br />

d’ancolie : l’ancolie <strong>de</strong>s Alpes (Aquilegia alpina), l’ancolie noirâtre (Aquilegia atrata) et l’ancolie<br />

vulgaire (Aquilegia vulgaris). Seules les <strong>de</strong>ux premières fleurissent à Saint-Bon Courchevel.<br />

Contrairement aux <strong>de</strong>ux autres, l’ancolie <strong>de</strong>s Alpes est une plante rare dans les Alpes.<br />

fleurs bleu-azur clair,<br />

grosses <strong>de</strong> 6 à 9 cm <strong>de</strong> diamètre,<br />

composées <strong>de</strong> 5 pétales<br />

éperon gros, droit<br />

ou arqué, peu incurvé<br />

en crochet<br />

étamines ne<br />

dépassant guère<br />

les pétales<br />

PNV – Patrick Folliet<br />

Ancolie <strong>de</strong>s Alpes<br />

PNV - Michel Filliol<br />

Fleur d’ancolie <strong>de</strong>s Alpes<br />

fleurs violet-noirâtre,<br />

<strong>de</strong> taille plus réduite<br />

(2 à 5 cm)<br />

éperon nettement recourbé<br />

en crochet<br />

à son extrémité<br />

étamines dépassant<br />

longuement les pétales<br />

Ancolie noirâtre<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Écologie<br />

L’ancolie <strong>de</strong>s Alpes est une plante vivace <strong>de</strong><br />

montagne qui se développe principalement à<br />

l’étage subalpin. Elle affectionne surtout les<br />

prairies humi<strong>de</strong>s, les éboulis calcaires frais, les<br />

buissons et les forêts claires. C’est une espèce<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>mi-ombre qui a besoin d’un sol frais.<br />

Sa floraison s’observe aux mois <strong>de</strong> juin et<br />

juillet, une pério<strong>de</strong> au cours <strong>de</strong> laquelle sa<br />

pollinisation est assurée par <strong>de</strong>s insectes,<br />

essentiellement <strong>de</strong>s bourdons.<br />

Intérêt écologique<br />

et valeurs d’usage<br />

L’ancolie <strong>de</strong>s Alpes est endémique* <strong>de</strong>s<br />

Alpes occi<strong>de</strong>ntales : on ne la trouve qu’en<br />

France, Suisse, Autriche et Italie. Bien que<br />

128 - Regard sur quelques espèces


présente en France dans les sept départements<br />

alpins, l’ancolie <strong>de</strong>s Alpes y est<br />

partout peu abondante. À Saint-Bon<br />

Courchevel, elle est présente dans les<br />

boisements d’épicéa et <strong>de</strong> pin à crochets qui<br />

couvrent le versant ouest du massif <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>nt du Villard et du mont Charvet. Une<br />

localité est aussi connue sous le col <strong>de</strong><br />

Chanrouge. Cette plante est cultivée pour<br />

ornementer les rocailles.<br />

Menaces<br />

La valeur esthétique <strong>de</strong>s fleurs <strong>de</strong> l’ancolie<br />

<strong>de</strong>s Alpes fait d’elle une plante potentiellement<br />

menacée par les cueilleurs qui<br />

prennent plaisir à en faire <strong>de</strong>s bouquets.<br />

Protection et gestion<br />

L’ancolie <strong>de</strong>s Alpes est protégée en France.<br />

D’intérêt européen, elle fait partie <strong>de</strong>s<br />

espèces que l’Union européenne <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

aux pays membres <strong>de</strong> protéger (directive<br />

“Habitats*” - annexe 4).<br />

Le maintien <strong>de</strong> l’espèce passe notamment<br />

par une sensibilisation <strong>de</strong>s cueilleurs et une<br />

information auprès <strong>de</strong>s touristes, <strong>de</strong>s<br />

habitants et <strong>de</strong>s professionnels du tourisme<br />

sur son statut d’espèce protégée.<br />

Fiche-espèce n°3<br />

Fiche-espèce n°3<br />

Répartition <strong>de</strong> l’ancolie <strong>de</strong>s Alpes<br />

Le saviez-vous ?<br />

• L’ancolie <strong>de</strong>s Alpes est une plante mellifère. Son nectar, stocké dans les éperons <strong>de</strong>s<br />

fleurs, est utilisé par les abeilles pour élaborer le miel.<br />

• Comme beaucoup d’autres espèces <strong>de</strong> la même famille (aconit tue-loup, hellébore féti<strong>de</strong>,<br />

anémone du mont Baldo, etc.) l’ancolie <strong>de</strong>s Alpes est une plante toxique, surtout à l’état<br />

frais. Elle contient <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> cyanhydrique. L’ingestion <strong>de</strong> ses graines peut se révéler<br />

mortelle, et le contact <strong>de</strong> sa sève sur la peau peut provoquer <strong>de</strong>s irritations.<br />

Regard sur quelques espèces - 129


Fiche-espèce n°4<br />

Fiche-espèce n°4<br />

Le pin à crochets<br />

Trois espèces <strong>de</strong> pins se développent dans les montagnes <strong>de</strong>s Alpes du nord : le pin cembro<br />

(Pinus cembra), le pin sylvestre (Pinus sylvestris) et le pin à crochets (Pinus uncinata). Parmi<br />

ces trois espèces le pin cembro se distingue très facilement avec ses longues aiguilles réunies<br />

par cinq. Le risque <strong>de</strong> confusion est plus important entre le pin sylvestre (présent jusqu’à<br />

2 000 m d’altitu<strong>de</strong>) et le pin à crochets, <strong>de</strong>ux espèces capables <strong>de</strong> s’hybri<strong>de</strong>r entre elles.<br />

Le pin à crochets est remarquable par sa capacité à résister à <strong>de</strong>s conditions extrêmes. Ainsi sur<br />

<strong>de</strong>s substrats <strong>de</strong> calcaire et <strong>de</strong> gypse, il forme <strong>de</strong>s forêts dont l’intérêt est prioritaire en Europe.<br />

Hauteur entre 4 et 25 m<br />

aiguilles groupées par 2,<br />

serrées, longues<br />

<strong>de</strong> 4 à 6 cm, vert foncé<br />

écorce gris<br />

noirâtre,<br />

écailleuse<br />

Cimes <strong>de</strong> pins à crochets<br />

PNV – Philippe Benoît<br />

cône femelle dissymétrique<br />

dont les écailles présentent<br />

un écusson plus ou moins<br />

saillant en forme <strong>de</strong> crochet<br />

PNV – Karine Moussiegt<br />

Rameau <strong>de</strong> pins à crochets<br />

aiguilles groupées<br />

par 2, serrées,<br />

longues <strong>de</strong> 3 à 8 cm,<br />

vert pâle<br />

Hauteur jusqu’à 40 m<br />

écorce saumonée<br />

sur la partie<br />

supérieure<br />

du tronc<br />

cône femelle<br />

symétrique<br />

écaille sans<br />

protubérance<br />

Pin sylvestre<br />

PNV - Christian Balais<br />

130 - Regard sur quelques espèces


Écologie<br />

Ayant besoin <strong>de</strong> lumière pour se développer,<br />

le pin à crochets supporte difficilement<br />

la concurrence <strong>de</strong>s autres arbres. Hormis<br />

cette exigence, il possè<strong>de</strong> une résistance<br />

remarquable à la sécheresse, au vent et au<br />

froid, et peut s’installer sur <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong><br />

montagne qui présentent <strong>de</strong>s conditions<br />

ru<strong>de</strong>s <strong>de</strong> climat et <strong>de</strong> sol (saison courte <strong>de</strong><br />

végétation, pentes rai<strong>de</strong>s, substrats pauvres<br />

en éléments minéraux, etc.). Son développement<br />

est alors très lent, et peut se<br />

prolonger sur quelques centaines à un<br />

millier d’années. S’il occupe surtout l’étage<br />

subalpin, le pin à crochets est capable<br />

<strong>de</strong> se développer entre 1 500 et 2 700 m<br />

d’altitu<strong>de</strong>. Dans les conditions et les<br />

altitu<strong>de</strong>s les plus extrêmes les arbres<br />

adoptent <strong>de</strong>s ports ramassés et tortueux,<br />

et ne mesurent parfois pas plus <strong>de</strong> quatre<br />

mètres <strong>de</strong> haut. En situation plus optimale,<br />

ils peuvent atteindre une hauteur <strong>de</strong><br />

25 m.<br />

La pollinisation et la dissémination <strong>de</strong>s<br />

graines <strong>de</strong> pin à crochets se font par le vent.<br />

Il fructifie à partir <strong>de</strong> l’âge <strong>de</strong> 10 ans : il<br />

produit alors <strong>de</strong>s cônes femelles renfermant<br />

<strong>de</strong>s graines.<br />

Selon les conditions du milieu, les<br />

peuplements <strong>de</strong> pin à crochets, appelés aussi<br />

pineraies ou pinè<strong>de</strong>s, présentent une<br />

physionomie variable.<br />

Là où d’autres espèces d’arbres sont<br />

incapables <strong>de</strong> croître, le pin à crochets<br />

constitue <strong>de</strong>s boisements purs et peu <strong>de</strong>nses.<br />

Intérêts biologiques<br />

et valeurs d’usage<br />

Le pin à crochets est fréquent dans les<br />

Pyrénées et les Alpes, et plus rare dans le<br />

Massif central, le Jura et les Vosges.<br />

Si son bois offre <strong>de</strong>s qualités recherchées<br />

pour la production <strong>de</strong> pâte à papier, <strong>de</strong><br />

PNV – Ludovic Imberdis<br />

Pin à crochets en bordure <strong>de</strong> falaise<br />

dans la vallée <strong>de</strong>s Avals<br />

matériaux <strong>de</strong> charpente et <strong>de</strong> menuiserie, le<br />

pin à crochets ne connaît pas cet usage en<br />

Tarentaise. C’est sa capacité à résister à <strong>de</strong>s<br />

conditions difficiles qui est exploitée dans<br />

cette région. Ainsi, la plupart <strong>de</strong>s peuplements<br />

<strong>de</strong> pin à crochets <strong>de</strong> Saint-Bon<br />

Courchevel proviennent <strong>de</strong> plantations<br />

effectuées <strong>de</strong> 1895 à 1914 dans le cadre <strong>de</strong>s<br />

lois sur la restauration <strong>de</strong>s terrains en<br />

montagne (RTM) pour protéger les sols <strong>de</strong><br />

l’érosion. D’origine artificielle, ce boisement<br />

se développe aujourd’hui selon une évolution<br />

<strong>naturel</strong>le. À Saint-Bon Courchevel, le pin à<br />

crochets est présent aux étages montagnard<br />

et subalpin, en exposition d’adret et<br />

d’ubac, et sur différents substrats : gypse ou<br />

calcaire.<br />

Fiche-espèce n°4<br />

Fiche-espèce n°4<br />

Regard sur quelques espèces - 131


Fiche-espèce n°4<br />

Fiche-espèce n°4<br />

La pineraie <strong>de</strong> pin à crochets sur gypse et sur<br />

calcaire est rare en France. Elle se trouve<br />

dans l’Ubaye, le Queyras, la Maurienne et la<br />

Tarentaise. Elle couvre une surface <strong>de</strong><br />

200 ha sur le massif <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du Villard.<br />

Cette gran<strong>de</strong> superficie apporte un intérêt<br />

d’autant plus important que cette pineraie<br />

présente différents faciès. Elle renferme par<br />

ailleurs plusieurs espèces protégées, comme<br />

le sabot <strong>de</strong> Vénus, la bruyère <strong>de</strong>s neiges ou<br />

la chouette <strong>de</strong> Tengmalm.<br />

Menaces<br />

Le rôle <strong>de</strong> protection attribué aux pineraies<br />

<strong>de</strong> pin à crochets, la gestion respectueuse <strong>de</strong><br />

leur cycle <strong>naturel</strong> d’évolution, assurent le<br />

maintien <strong>de</strong> cette forêt.<br />

Un risque d’incendie en pério<strong>de</strong> sèche existe<br />

sur les secteurs les plus chauds et les plus secs.<br />

Là où la forêt ne fait pas l’objet <strong>de</strong> mesure<br />

réglementaire <strong>de</strong> protection, tout projet<br />

d’équipement ou d’artificialisation constitue<br />

une menace pour ce milieu.<br />

Protection<br />

et propositions <strong>de</strong> gestion<br />

Considérée comme un habitat* en danger<br />

<strong>de</strong> disparition sur le territoire européen,<br />

la pineraie <strong>de</strong> pins à crochets sur gypse<br />

et sur calcaire est classée “habitat* d’intérêt<br />

prioritaire” par la Communauté<br />

européenne.<br />

Le classement <strong>de</strong> la forêt <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du<br />

Villard en réserve biologique domaniale est<br />

une <strong>de</strong>s mesures prises par l’État français<br />

pour la conservation <strong>de</strong> la pineraie <strong>de</strong> pin à<br />

crochets sur gypse.<br />

Ouverte au public, cette réserve a pour<br />

objectif d’informer celui-ci sur la richesse<br />

patrimoniale <strong>de</strong> la forêt.<br />

Le saviez-vous ?<br />

• La résine <strong>de</strong> pin à crochets est utilisée pour la confection d’un baume utilisé dans la<br />

mé<strong>de</strong>cine populaire appelé “baume <strong>de</strong>s Carpates” ou “baume <strong>de</strong> Hongrie”, d’où le<br />

nom <strong>de</strong> baumier <strong>de</strong> Hongrie donné à cet arbre.<br />

• Se caractérisant par une faible rétractabilité, le bois <strong>de</strong> pin à crochets a été utilisé pour<br />

fabriquer les orgues.<br />

• De nombreux animaux se nourrissent <strong>de</strong>s graines du pin à crochets : le mulot,<br />

l’écureuil, le bec-croisé <strong>de</strong>s sapins, le cassenoix moucheté, le pic épeiche, etc.<br />

132 - Regard sur quelques espèces


La swertie vivace<br />

Fleurissant en juillet et août, la swertie vivace (Swertia perennis) est généralement<br />

abondante dans les rares marais et tourbières basses qu’elle colonise. C’est une plante haute<br />

<strong>de</strong> 30 à 50 cm aux inflorescences lâches. Les fleurs en étoiles sont nombreuses, <strong>de</strong> couleur<br />

bleu violacé, ponctuées <strong>de</strong> noir. Les tiges sèches restent très visibles jusqu’aux premières<br />

neiges. La swertie vivace appartient aux gentianacées. Le territoire <strong>de</strong> la Savoie rassemble<br />

ainsi une vingtaine d’espèces <strong>de</strong> gentianes. La swertie vivace est, quant à elle, la seule<br />

représentante du genre swertie en Europe.<br />

Fiche-espèce n°5<br />

Fiche-espèce n°5<br />

fleurs en étoiles<br />

cinq pétales, veinés <strong>de</strong> violet<br />

et ponctués <strong>de</strong> noir<br />

une paire <strong>de</strong> nectaires<br />

(organes producteurs <strong>de</strong> nectar),<br />

à la base <strong>de</strong> chaque pétale<br />

Virginie Bourgoin<br />

Swertie vivace<br />

feuilles <strong>de</strong> la tige, étroites, opposées<br />

et peu nombreuses<br />

Écologie<br />

La swertie vivace se développe dans les<br />

prairies humi<strong>de</strong>s, préférentiellement en<br />

milieu calcaire. C’est une plante vivace<br />

comme son nom l’indique, sa floraison<br />

tardive l’empêche <strong>de</strong> se maintenir dans les<br />

zones humi<strong>de</strong>s fauchées. C’est une espèce<br />

<strong>de</strong>s étages montagnard et subalpin.<br />

Intérêts biologiques<br />

et valeurs d’usage<br />

La swertie vivace occupe les régions tempérées<br />

et froi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’Europe, <strong>de</strong> l’Asie et <strong>de</strong><br />

l’Amérique du Nord. En France elle est connue<br />

dans les Pyrénées, les Alpes et le Jura,<br />

ainsi qu’en <strong>de</strong> rares localités dans le Massif<br />

central et en Bourgogne. Le massif <strong>de</strong> la<br />

Regard sur quelques espèces - 133


Fiche-espèce n°5<br />

Fiche-espèce n°5<br />

Vanoise héberge les populations les plus<br />

importantes en Savoie (Maurienne et Trois<br />

Vallées).<br />

Elle fait partie du cortège <strong>de</strong>s plantes<br />

spécifiques <strong>de</strong>s marais alcalins qui se sont<br />

raréfiés du fait du drainage et <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> montagne.<br />

Sa valeur ornementale, sa rareté, en font une<br />

espèce patrimoniale à préserver. En Vanoise,<br />

où l’on dénombre plus d’une centaine <strong>de</strong><br />

localités, on la trouve jusqu’à 2 300 m<br />

d’altitu<strong>de</strong>. À Saint-Bon Courchevel, on peut<br />

observer la swertie vivace dans le marais<br />

situé à l’amont du lac <strong>de</strong> la Rosière.<br />

PNV – Ludovic Imberdis<br />

Comme la swertie vivace, la gentiane acaule, ou gentiane<br />

<strong>de</strong> Koch, appartient à la famille <strong>de</strong>s gentianacées<br />

Menaces<br />

La swertie vivace est très sensible à toute<br />

modification <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> milieu :<br />

drainage, remblaiement, piétinement<br />

humain ou par le bétail et eutrophisation<br />

par apports d’eaux usées ou épandages.<br />

PNV – Karine Moussiegt<br />

Dans les marais qui lui sont favorables, la swertie vivace<br />

ne passe pas inaperçue<br />

Protection<br />

et propositions <strong>de</strong> gestion<br />

La swertie vivace figure sur la liste <strong>de</strong>s<br />

espèces protégées. La préservation <strong>de</strong>s zones<br />

humi<strong>de</strong>s, la remise en eau <strong>de</strong> certains marais,<br />

la prise en compte <strong>de</strong> ses populations par les<br />

étu<strong>de</strong>s d’impact <strong>de</strong> projets d’aménagement<br />

<strong>de</strong>vraient assurer la pérennité <strong>de</strong>s localités<br />

savoyar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cette plante.<br />

Le saviez-vous ?<br />

• La swertie vivace est une plante dédiée à un jardinier hollandais du XVII e siècle<br />

dénommé Sweert.<br />

• Parmi les représentants <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s gentianacées, certaines plantes sont moins<br />

connues que les gentianes. Il s’agit <strong>de</strong> plantes qui, comme la swertie vivace, fréquentent<br />

<strong>de</strong>s milieux spécialisés. Citons la chlorelle perfoliée, aux fleurs jaunes, que l'on rencontre<br />

dans les pelouses sèches, principalement sur argile.<br />

134 - Regard sur quelques espèces


L’androsace helvétique<br />

Les androsaces se caractérisent par <strong>de</strong> petites fleurs dont les couleurs oscillent du pourpre<br />

au blanc. Si elles diffèrent par leur forme (plante plus ou moins naine, en forme <strong>de</strong> coussinet<br />

ou développant <strong>de</strong>s hampes florales), toutes ont la particularité d’être liées à la roche :<br />

pelouses rocailleuses, rochers, éboulis, moraines, etc. L’androsace helvétique (Androsace<br />

helvetica) compte parmi les neuf espèces d’androsace observées en Savoie. À Saint-Bon<br />

Courchevel, elle peut être confondue avec la plus rare androsace pubescente (Androsace<br />

pubescens), qui se développe dans <strong>de</strong>s habitats* i<strong>de</strong>ntiques. Ces <strong>de</strong>ux espèces d’androsace se<br />

caractérisent par leur tige qui porte <strong>de</strong>s feuilles groupées en rosette <strong>de</strong>nse au sommet <strong>de</strong>s<br />

rameaux. Cette caractéristique donne à la plante une forme en coussinet.<br />

Fiche-espèce n°6<br />

Fiche-espèce n°6<br />

plante naine en coussinet<br />

très <strong>de</strong>nse et bombé<br />

sur calcaire<br />

feuilles vert grisâtre et <strong>de</strong>nsément appliquées,<br />

couvertes <strong>de</strong> poils courts et simples<br />

PNV – Christian Balais<br />

Androsace helvétique<br />

fleurs (<strong>de</strong> 4 à 6 mm <strong>de</strong> diamètre) sessiles,<br />

blanches, à gorge jaune<br />

plante naine en coussinet<br />

lâche sur calcaire<br />

fleurs (<strong>de</strong> 4 à 6 mm <strong>de</strong> diamètre) brièvement<br />

pédicellées, blanches parfois roses, à gorge jaune<br />

feuilles vert clair couvertes <strong>de</strong> poils hérissés<br />

simples ou parfois fourchus<br />

Androsace pubescente<br />

PNV - Christian Balais<br />

Écologie<br />

L’androsace helvétique est une plante<br />

vivace. Elle s’installe dans les fissures et les<br />

anfractuosités <strong>de</strong>s rochers <strong>de</strong> nature calcaire,<br />

aux étages alpin et nival. Leur forme<br />

en coussinet, la longueur <strong>de</strong> leurs racines,<br />

l’épaisseur <strong>de</strong> leurs feuilles forment un<br />

ensemble d’adaptations très poussées pour<br />

résister aux conditions austères offertes par<br />

Regard sur quelques espèces - 135


Fiche-espèce n°6<br />

Fiche-espèce n°6<br />

le milieu rocheux d’altitu<strong>de</strong>. Elle peut ainsi<br />

surmonter la sécheresse due au vent et au<br />

fort ensoleillement. En hiver, le cœur <strong>de</strong> la<br />

plante, composé <strong>de</strong>s feuilles sèches étroitement<br />

imbriquées <strong>de</strong>s années passées, lui<br />

offre une protection contre le gel, <strong>de</strong> même<br />

qu’il permet à la plante <strong>de</strong> constituer son<br />

propre humus.<br />

De toutes les androsaces qui poussent en<br />

coussinet, l’androsace helvétique présente<br />

l’une <strong>de</strong>s floraisons les plus précoces,<br />

s’échelonnant entre mai et juillet.<br />

Menaces<br />

En raison <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> son<br />

habitat*, l’androsace helvétique est une espèce<br />

peu menacée, même s’il ne faut pas<br />

exclure un risque lié à d’éventuels aménagements,<br />

ou à <strong>de</strong>s prélèvements effectués par<br />

les collectionneurs <strong>de</strong> plantes rares.<br />

Protection<br />

et propositions <strong>de</strong> gestion<br />

Intérêts biologiques<br />

et valeurs d’usage<br />

L’androsace helvétique est présente dans les<br />

massifs <strong>de</strong> haute montagne en France,<br />

Suisse, Italie, Autriche et Allemagne. En<br />

France c’est une plante rare et très localisée,<br />

que l’on trouve dans sept départements<br />

alpins (Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte<br />

d’Azur), également en très peu <strong>de</strong> localités<br />

en Midi-Pyrénées.<br />

La nature majoritairement calcaire du<br />

substrat qui constitue le territoire <strong>de</strong> Saint-<br />

Bon Courchevel, explique la bonne présence<br />

<strong>de</strong> l’androsace helvétique sur cette commune,<br />

notamment sur les massifs <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts<br />

<strong>de</strong> la Portetta et <strong>de</strong> l’aiguille Rouge.<br />

En d’autres communes du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong><br />

la Vanoise, cette espèce est généralement<br />

supplantée par l’androsace alpine qui<br />

préfère les terrains aci<strong>de</strong>s. Cette <strong>de</strong>rnière se<br />

distingue par ses fleurs rosâtres.<br />

Plante très esthétique, l’androsace helvétique<br />

peut faire l’objet <strong>de</strong> cueillette.<br />

PNV – Christian Balais<br />

L’androsace helvétique est protégée. Sa<br />

cueillette et sa <strong>de</strong>struction sont interdites en<br />

France. La faible accessibilité <strong>de</strong>s milieux<br />

qu’elle occupe lui assure une certaine<br />

protection physique.<br />

Androsace alpine<br />

Le saviez-vous ?<br />

• Au cœur du coussinet formé par les feuilles <strong>de</strong> l'androsace helvétique règne une<br />

température nettement plus élevée qu’en surface. Plusieurs petits invertébrés trouvent<br />

refuge dans ce milieu végétal.<br />

136 - Regard sur quelques espèces


Le chevreuil<br />

Avec un poids d’environ 25 kg, le chevreuil (Capreolus capreolus) est le plus petit <strong>de</strong>s<br />

cervidés d’Europe, famille également représentée à Saint-Bon Courchevel par le cerf élaphe<br />

(Cervus elaphus). Sa silhouette gracile, ses longues oreilles, son pelage <strong>de</strong> couleur uniforme<br />

(à l’exception d’une tache claire sur les fesses), ses bois courts et peu ramifiés permettent <strong>de</strong><br />

le reconnaître facilement. Après avoir été au bord <strong>de</strong> l’extinction au début du XVIII e siècle<br />

sur l’ensemble du territoire français, le chevreuil connaît une augmentation <strong>de</strong> ses effectifs<br />

<strong>de</strong>puis les années 1960. En Savoie <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> réintroduction, ainsi que la limitation <strong>de</strong>s<br />

tirs ont permis le passage <strong>de</strong> quelques centaines d’individus à la fin <strong>de</strong>s années 1960 à plus<br />

<strong>de</strong> 2 700 chevreuils en 2006.<br />

Fiche-espèce n°7<br />

Fiche-espèce n°7<br />

bois jusqu’à 25 cm <strong>de</strong> long,<br />

ramifiés chez le mâle<br />

<strong>de</strong> plus d’un an<br />

(absents chez la femelle)<br />

museau et<br />

“moustaches” noirs<br />

menton blanc<br />

pelage brun-roux<br />

(gris-brun en hiver)<br />

Chevreuil au printemps, mâle<br />

PNV – Sandrine Lemmet<br />

miroir blanc en forme<br />

<strong>de</strong> cœur chez la femelle<br />

(en forme <strong>de</strong> rein<br />

chez le mâle)<br />

PNV – Sandrine Lemmet<br />

Chevreuils, un mâle (au centre) et <strong>de</strong>ux femelles<br />

Écologie<br />

Le chevreuil est capable <strong>de</strong> fréquenter une<br />

gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> milieux : les boisements<br />

<strong>de</strong> feuillus ou <strong>de</strong> conifères, les lan<strong>de</strong>s, les<br />

bocages, les prairies, les parcs <strong>de</strong>s agglomérations,<br />

etc. Il affectionne cependant les<br />

secteurs où alternent boisements et milieux<br />

ouverts*, à l’enneigement réduit. En montagne,<br />

il peut monter jusqu’à plus <strong>de</strong><br />

2 000 m d’altitu<strong>de</strong>, à la recherche d’une<br />

végétation <strong>de</strong> bonne qualité nutritive. Il se<br />

Regard sur quelques espèces - 137


Fiche-espèce n°7<br />

Fiche-espèce n°7<br />

PNV – Alexandre Garnier<br />

Empreinte <strong>de</strong> chevreuil dans la neige<br />

nourrit <strong>de</strong> tiges, écorces, pousses, feuilles et<br />

fruits d’arbres ou d’arbustes (charme, chêne,<br />

érable, hêtre, cornouiller, lierre, noisetier,<br />

myrtille, ronce, framboisier, airelle, etc),<br />

également <strong>de</strong> plantes herbacées. Moins<br />

fréquemment, il consomme <strong>de</strong>s champignons,<br />

<strong>de</strong>s aiguilles <strong>de</strong> mélèze ou <strong>de</strong> sapin,<br />

<strong>de</strong>s graines. Pour rechercher sa nourriture, le<br />

chevreuil est plus actif au coucher et au lever<br />

du soleil. C’est un animal plutôt solitaire.<br />

Seule la femelle est le plus souvent<br />

accompagnée <strong>de</strong>s jeunes. Des regroupements<br />

<strong>de</strong> mâles et <strong>de</strong> femelles peuvent être<br />

plus importants en automne et en hiver,<br />

mais ne dépassent pas quelques dizaines<br />

d’individus. Ils se localisent aux endroits où<br />

la nourriture est la plus abondante. Dès les<br />

mois <strong>de</strong> février et mars, début <strong>de</strong> la saison <strong>de</strong><br />

reproduction, ces groupes se disten<strong>de</strong>nt.<br />

Chaque mâle <strong>de</strong>vient territorial. Il défend<br />

son territoire par <strong>de</strong> nombreux marquages<br />

<strong>de</strong> substances odorantes qu’il secrète au<br />

niveau <strong>de</strong> ses sabots et <strong>de</strong> sa tête, ainsi que<br />

par <strong>de</strong>s cris, appelés aboiements territoriaux.<br />

L’accouplement a lieu en été, mais<br />

la gestation débute en hiver. Les jeunes<br />

(généralement 2), appelé faons, naissent <strong>de</strong><br />

la mi-avril à la mi-juin. Ils ont un pelage<br />

tacheté qui leur permet <strong>de</strong> se camoufler dans<br />

la végétation et qu’ils gar<strong>de</strong>nt pendant six<br />

mois.<br />

Intérêts biologiques<br />

et valeurs d’usage<br />

Le chevreuil est un animal sé<strong>de</strong>ntaire qui<br />

occupe une zone <strong>de</strong> quelques dizaines à<br />

quelques centaines d’hectares. Il est présent<br />

en Europe, <strong>de</strong> la Méditerranée au cercle<br />

polaire, et en Asie jusqu’à la Chine et la<br />

Corée. En France il est absent <strong>de</strong> Corse.<br />

Après avoir fortement régressé en Vanoise,<br />

les populations actuelles <strong>de</strong> chevreuil<br />

proviennent <strong>de</strong> lâchers réalisés entre les<br />

années 1960 et 1980. Ainsi, les chevreuils <strong>de</strong><br />

Saint-Bon Courchevel sont issus d’individus<br />

lâchés sur la partie basse <strong>de</strong> la commune, il<br />

138 - Regard sur quelques espèces


y a une quarantaine d’années. Ces animaux<br />

sont surtout observés en lisières forestières,<br />

également sous l’aiguille du Fruit.<br />

Menaces<br />

En certains secteurs, le chevreuil peut être<br />

sensible aux activités humaines. Il est<br />

notamment victime du trafic routier. En<br />

2005, une vingtaine <strong>de</strong> chevreuils ont été<br />

percutés sur les routes <strong>de</strong> Saint-Bon<br />

Courchevel, parmi les 45 cadavres <strong>de</strong> mammifères<br />

observés au cours <strong>de</strong> l’année<br />

(écureuil, renard, cerf, blaireau, sanglier et<br />

lièvre). Par ailleurs, les populations peuvent<br />

être affaiblies par <strong>de</strong>s facteurs <strong>naturel</strong>s :<br />

hivers à fort enneigement ou maladies à<br />

caractère épidémique.<br />

Protection<br />

et propositions <strong>de</strong> gestion<br />

En France, le chevreuil est une espèce gibier<br />

soumise à un plan <strong>de</strong> chasse. En Vanoise, un<br />

comptage nocturne <strong>de</strong>s cervidés est réalisé<br />

une fois par an et permet d’avoir une<br />

estimation très globale <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>s<br />

populations <strong>de</strong> chevreuil. Le suivi <strong>de</strong> cette<br />

espèce se fait aussi à travers l’observation <strong>de</strong><br />

ses indices <strong>de</strong> présence : moquettes, arbres<br />

frottés par le mâle se débarrassant <strong>de</strong> ses<br />

velours (enveloppe superficielle <strong>de</strong>s bois qui<br />

viennent <strong>de</strong> pousser) et rameaux broutés<br />

(abroutissements). Le maintien <strong>de</strong> ces<br />

observations est indispensable pour suivre<br />

l’évolution du chevreuil en Vanoise.<br />

Fiche-espèce n°7<br />

Fiche-espèce n°7<br />

Le saviez-vous ?<br />

• Lorsque l’on parle du chevreuil, on utilisera un vocabulaire spécifique. Ainsi le mâle est<br />

appelé brocard, et la femelle, chevrette. Les excréments (petites crottes ovales) émis par<br />

petits tas, sont appelés <strong>de</strong>s moquettes.<br />

• En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> rut, le piétinement du mâle poursuivant la femelle selon un 0 ou un 8,<br />

laisse une trace au sol appelée “rond <strong>de</strong> sorcière”.<br />

• La femelle donne naissance à <strong>de</strong>s jumeaux, un mâle et une femelle, dans 75 % <strong>de</strong>s cas.<br />

• Le “miroir”, cette zone <strong>de</strong> poils blancs localisées sur les fesses, a une fonction <strong>de</strong><br />

communication entre les individus. Il agit comme un signal d’alarme lorsque l’animal<br />

fuit. Ce caractère <strong>de</strong>vient le signe <strong>de</strong> distinction <strong>de</strong>s sexes le plus évi<strong>de</strong>nt, lorsque le mâle<br />

perd ses bois au cours <strong>de</strong> l’hiver.<br />

Regard sur quelques espèces - 139


Fiche-espèce n°8<br />

Fiche-espèce n°8<br />

Le niverolle alpine<br />

La niverolle alpine (Montifringilla nivalis) a la silhouette d’un moineau élancé ; elle<br />

appartient d’ailleurs à la même famille : les passéridés. Espèce <strong>de</strong>s milieux ouverts* d’altitu<strong>de</strong>,<br />

la niverolle reste un oiseau facile à repérer et à reconnaître par les couleurs <strong>de</strong> son plumage.<br />

Ces couleurs, brun, blanc, gris et noir, ont un rôle mimétique, mais lorsque l’oiseau est en vol,<br />

les zones blanches sur les ailes et la queue <strong>de</strong>viennent caractéristiques. Ces zones blanches<br />

contrastent avec une zone noire à l’extrémité <strong>de</strong>s ailes et une raie médiane noire sur la queue.<br />

bec noir<br />

(ivoirin en hiver)<br />

tête grise<br />

petite bavette noire<br />

ventre blanchâtre<br />

Niverolle alpine en plumage nuptial (printemps - été)<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Mâle et femelle i<strong>de</strong>ntiques<br />

Plumage d'hiver plus terne<br />

dos brun<br />

PNV - Ludovic Imberdis<br />

Niverolle alpine en plumage nuptial (printemps - été)<br />

aile blanche à l'extrémité noire<br />

queue longue, blanche avec<br />

une raie médiane noire<br />

Écologie<br />

La niverolle alpine fréquente les pelouses<br />

dénudées, ou rocailleuses, et les bordures <strong>de</strong><br />

névé <strong>de</strong> l’étage alpin jusqu’à la partie<br />

inférieure <strong>de</strong> l’étage nival. Espèce granivore,<br />

la base <strong>de</strong> son régime alimentaire est<br />

constituée <strong>de</strong> graines, complétée par <strong>de</strong>s<br />

invertébrés (insectes, vers, escargots).<br />

Recherchant également la proximité <strong>de</strong><br />

grands rochers escarpés, elles utilisent<br />

les anfractuosités pour installer son nid, le<br />

plus souvent inaccessible. Espèce peu<br />

craintive vis-à-vis <strong>de</strong> l’homme, la niverolle<br />

peut <strong>de</strong>venir familière aux abords <strong>de</strong>s<br />

bâtiments d’altitu<strong>de</strong> (refuges, stations <strong>de</strong><br />

ski), où elle trouve d’autres sites <strong>de</strong><br />

nidification. À Saint-Bon Courchevel <strong>de</strong>s<br />

140 - Regard sur quelques espèces


pylônes <strong>de</strong> téléski ont été adoptés pour cet<br />

usage.<br />

La saison <strong>de</strong> reproduction commence dès la<br />

fin mars avec les vols <strong>de</strong> para<strong>de</strong>* effectués par<br />

le mâle : ailes déployées et queue en éventail.<br />

Ces para<strong>de</strong>s* sont suivies <strong>de</strong> la construction<br />

du nid entre la mi-mai et la mi-juin. Pour<br />

nicher à <strong>de</strong> hautes altitu<strong>de</strong>s, la niverolle a<br />

développé <strong>de</strong>s adaptations. Ainsi elle<br />

construit un nid bien isolé (avec <strong>de</strong>s herbes<br />

sèches, <strong>de</strong> la mousse, <strong>de</strong>s feuilles, <strong>de</strong>s plumes<br />

et <strong>de</strong>s poils), et sa température d’incubation<br />

est basse. La femelle pond 4 à 5 œufs, que les<br />

<strong>de</strong>ux parents couvent pendant <strong>de</strong>ux à trois<br />

semaines. Espèce très grégaire en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la<br />

saison <strong>de</strong> reproduction, la niverolle forme <strong>de</strong>s<br />

ban<strong>de</strong>s bruyantes <strong>de</strong> quelques dizaines à<br />

quelques centaines d’individus au cours <strong>de</strong><br />

l’automne et <strong>de</strong> l’hiver.<br />

Intérêts biologiques<br />

et valeurs d’usage<br />

La niverolle alpine occupe les montagnes du<br />

paléarctique*, <strong>de</strong>puis l’Espagne jusqu’à la<br />

Mongolie.<br />

En France, où elle est considérée comme une<br />

relique glaciaire*, elle est surtout présente<br />

dans les Alpes et les Pyrénées. Les montagnes<br />

<strong>de</strong> la Corse abritent quelques couples<br />

nicheurs. En 2003, la population française<br />

était estimée entre 2 000 et 4 000 couples<br />

nicheurs, et Rhône-Alpes rassemble l’essentiel<br />

<strong>de</strong> cette population. Dans les Alpes, la<br />

niverolle alpine est une espèce sé<strong>de</strong>ntaire,<br />

PNV – Michel Filliol<br />

Niverolle alpine, jeune<br />

capable <strong>de</strong> rester en altitu<strong>de</strong> au cours <strong>de</strong><br />

l’hiver. Toutefois certains individus migrent<br />

vers les Alpes externes (Vercors, Diois…). À<br />

Saint-Bon Courchevel, la niverolle fréquente<br />

les restaurants d’altitu<strong>de</strong>, où elle se nourrit<br />

<strong>de</strong> miettes. Elle est aussi présente aux cols <strong>de</strong><br />

la Platta et <strong>de</strong> Chanrossa.<br />

Menaces<br />

La niverolle ne semble pas faire l’objet <strong>de</strong><br />

menace avérée. Le développement <strong>de</strong>s<br />

aménagements touristiques à l’étage alpin,<br />

aux endroits où elle effectue la totalité <strong>de</strong><br />

son cycle <strong>de</strong> vie, contribue toutefois à la<br />

régression <strong>de</strong> son territoire.<br />

Protection<br />

et propositions <strong>de</strong> gestion<br />

La niverolle alpine est protégée en France.<br />

Une observation régulière <strong>de</strong>s populations<br />

<strong>de</strong> cette espèce permet <strong>de</strong> suivre les<br />

fluctuations <strong>de</strong> ses effectifs.<br />

Fiche-espèce n°8<br />

Le saviez-vous ?<br />

• La niverolle alpine, plus proche du moineau domestique que du pinson <strong>de</strong>s arbres,<br />

est aussi appelée à tort, pinson <strong>de</strong>s neiges.<br />

• Quelques sites artificiels <strong>de</strong> nidifications adoptés par la niverolle alpine sont connus<br />

en Vanoise. Il s’agit d’un pylône <strong>de</strong> téléski au col <strong>de</strong> la Platta à Saint-Bon Courchevel,<br />

du refuge du col <strong>de</strong> l’Iseran, <strong>de</strong>s bâtiments <strong>de</strong> l’hospice du col du Petit Saint-Bernard<br />

et <strong>de</strong> pylônes <strong>de</strong> téléski à Tignes.<br />

Regard sur quelques espèces - 141


Fiche-espèce n°9<br />

Fiche-espèce n°9<br />

La perdrix bartavelle<br />

Appartenant à la famille <strong>de</strong>s phasianidés (perdrix, faisans, cailles), la perdrix bartavelle<br />

(Alectoris graeca) est la plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>s perdrix d’Europe. En Vanoise, cette espèce peut être<br />

confondue avec la perdrix Chukar (Alectoris chukar) dont la présence, très ponctuelle, est<br />

uniquement issue <strong>de</strong> lâchers cynégétiques illégaux. Cette <strong>de</strong>rnière est une espèce originaire<br />

<strong>de</strong>s Balkans. Également présente en Savoie, la perdrix rouge (Alectoris rufa) se rencontre<br />

dans les secteurs chauds et secs <strong>de</strong> moyenne et <strong>de</strong> basse altitu<strong>de</strong>.<br />

fin sourcil blanc<br />

œil entouré d’un cercle rouge<br />

gran<strong>de</strong> bavette blanche encadrée<br />

par un ban<strong>de</strong>au noir bien net<br />

(ban<strong>de</strong>au moins large<br />

chez la femelle)<br />

dos gris cendré brunâtre<br />

flanc rayé <strong>de</strong> roux,<br />

noir et crème<br />

Perdrix bartavelle<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

bec rouge<br />

poitrine bleutée<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

Perdrix bartavelle<br />

abdomen jaune pâle<br />

pattes rouges<br />

Écologie<br />

À la recherche <strong>de</strong>s montagnes chau<strong>de</strong>s et<br />

sèches <strong>de</strong> son aire d’origine, la perdrix<br />

bartavelle affiche en Savoie une préférence<br />

marquée pour les adrets entre 1 500 et<br />

2 600 m d’altitu<strong>de</strong>. Cela se traduit par <strong>de</strong>s<br />

pentes sèches, couvertes d’une mosaïque <strong>de</strong><br />

lan<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> pelouses, entrecoupées <strong>de</strong> barres<br />

rocheuses, d’éboulis et <strong>de</strong> crêtes ventées.<br />

Située entre forêts et pelouses alpines, la<br />

zone <strong>de</strong> combat offre souvent <strong>de</strong> telles<br />

conditions.<br />

La perdrix bartavelle recherche aussi un<br />

relief marqué qui lui permette <strong>de</strong> se cacher,<br />

<strong>de</strong> fuir (en courant rapi<strong>de</strong>ment dans les<br />

pentes et s’envolant vers le bas), <strong>de</strong> profiter<br />

<strong>de</strong> l’étalement <strong>de</strong> la ressource alimentaire<br />

(fleurs, graines et baies) et <strong>de</strong> se maintenir<br />

sur <strong>de</strong>s places déneigées. En effet, incapable<br />

142 - Regard sur quelques espèces


<strong>de</strong> digérer les éléments ligneux <strong>de</strong>s rameaux,<br />

les sols nus sont indispensables pour<br />

l’alimentation <strong>de</strong> la perdrix bartavelle,<br />

composée <strong>de</strong> feuilles, bourgeons, jeunes<br />

pousses, graines, baies, et complétée selon<br />

les saisons par <strong>de</strong>s animaux invertébrés<br />

(escargots, araignées, insectes, etc).<br />

La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction, débute en avril<br />

avec les para<strong>de</strong>s* du mâle. Le nid est une<br />

dépression au sol, tapissée d’herbes et<br />

cachée dans la végétation ou les rochers. En<br />

moyenne 9 à 14 œufs sont pondus. Seule la<br />

femelle couve. L’émancipation <strong>de</strong>s jeunes a<br />

lieu en octobre. Espèce grégaire, les individus<br />

se dispersent davantage à la fin <strong>de</strong> la<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction.<br />

Selon les conditions offertes par le milieu, la<br />

perdrix peut hiverner à près <strong>de</strong> 3 000 m, ou<br />

<strong>de</strong>scendre jusqu’à 700 m d’altitu<strong>de</strong> et se<br />

rapprocher <strong>de</strong>s habitations humaines. De<br />

même, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

reproduction, la perdrix peut réaliser <strong>de</strong><br />

grands déplacements.<br />

Intérêts biologiques<br />

et valeurs d’usage<br />

La perdrix bartavelle est originaire <strong>de</strong>s<br />

montagnes du sud-est <strong>de</strong> l’Europe, où elle se<br />

rencontre <strong>de</strong>s Alpes aux îles grecques,<br />

également en Sicile et dans les Apennins.<br />

En France l’espèce est sé<strong>de</strong>ntaire et localisée<br />

dans le massif alpin, où elle se trouve en<br />

limite occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> son aire <strong>de</strong> répartition.<br />

En 2000, sa population était estimée entre<br />

2 000 et 3 000 couples nicheurs. Le massif<br />

<strong>de</strong> la Vanoise accueille la majorité <strong>de</strong> cette<br />

population avec un effectif estimé à près <strong>de</strong><br />

2 000 couples. En Savoie la perdrix bartavelle<br />

est localisée sur les adrets <strong>de</strong>s vallées<br />

<strong>de</strong> Maurienne et <strong>de</strong> Tarentaise, et plus<br />

rarement, sur les pentes au sud du massif <strong>de</strong>s<br />

Bauges. À Saint-Bon Courchevel l’espèce<br />

fréquente tous les adrets qui ont une pente<br />

rai<strong>de</strong>, et une exposition à l’est et au sud-est.<br />

PNV – Alexandre Garnier<br />

Menaces<br />

Perdrix bartavelle, portrait<br />

L’espèce étant très sensible aux conditions<br />

climatiques, un hiver fort enneigé, un été<br />

pluvieux et froid peuvent entraîner une<br />

chute importante <strong>de</strong>s effectifs, voire la<br />

disparition <strong>de</strong> populations. L’abandon du<br />

pastoralisme sur les zones pentues <strong>de</strong>s<br />

adrets, et la fermeture* du milieu qui<br />

l’accompagne, sont défavorables à la<br />

perdrix bartavelle qui a besoin <strong>de</strong> lan<strong>de</strong>s et<br />

<strong>de</strong> pelouses. Cependant un pâturage trop<br />

précoce et/ou trop intense peut être fatal à la<br />

reproduction et à l’élevage <strong>de</strong>s jeunes.<br />

Très présente en <strong>de</strong>hors du cœur du <strong>Parc</strong><br />

<strong>national</strong>, la perdrix bartavelle est sensible au<br />

dérangement par les chiens. Enfin, même si<br />

l’espèce fait l’objet d’un plan <strong>de</strong> chasse, <strong>de</strong>s<br />

populations fragilisées peuvent être affectées<br />

par cette activité.<br />

Protection<br />

et propositions <strong>de</strong> gestion<br />

La perdrix bartavelle est une espèce dont la<br />

chasse est réglementée au niveau départemental,<br />

selon un prélèvement maximal<br />

autorisé. En Savoie la perdrix bartavelle est<br />

chassable sur l’ensemble du département.<br />

Fiche-espèce n°9<br />

Fiche-espèce n°9<br />

Regard sur quelques espèces - 143


Fiche-espèce n°9<br />

Fiche-espèce n°9<br />

Pour la Communauté européenne, la<br />

conservation <strong>de</strong>s habitats* <strong>de</strong> cette espèce<br />

est une action prioritaire.<br />

En 2005, un dénombrement <strong>de</strong>s individus<br />

présents sur l’unité <strong>naturel</strong> du Doron <strong>de</strong><br />

Bozel a permis <strong>de</strong> révéler une quinzaine <strong>de</strong><br />

coqs sur le territoire <strong>de</strong> Saint-Bon<br />

Courchevel. Cette action <strong>de</strong> comptage sera<br />

renouvelée en 2015, afin d’apprécier le<br />

maintien ou non du niveau <strong>de</strong> la population.<br />

Répartition <strong>de</strong> la perdrix bartavelle en Vanoise<br />

Le saviez-vous ?<br />

• La perdrix « royale » décrit dans « La gloire <strong>de</strong> mon père », ?uvre littéraire célèbre<br />

<strong>de</strong> Marcel Pagnol, n’est autre que la perdrix bartavelle également présente en Haute<br />

Provence.<br />

• Le nom bartavelle provient du provençal bartaval qui désigne le loquet <strong>de</strong> porte ou<br />

le claquet du moulin, <strong>de</strong>ux objets dont le bruit serait semblable à la voix <strong>de</strong> la perdrix<br />

bartavelle. Hormis le chant puissant, grinçant et très rythmé du mâle, le répertoire<br />

vocal <strong>de</strong> cette espèce est en fait très large. Il se compose <strong>de</strong> caquètements émis par les<br />

femelles, d'appels sifflants, <strong>de</strong> craillements sourds, etc. Plusieurs verbes sont utilisés<br />

pour traduire la diversité <strong>de</strong> ces sons. On dit que la perdrix brourit, cacabe, glousse,<br />

pirouitte, rappelle.<br />

144 - Regard sur quelques espèces


L’aeschne <strong>de</strong>s joncs<br />

L’aeschne <strong>de</strong>s joncs (Aeshna juncea) fait partie du groupe <strong>de</strong>s vraies libellules, appelé<br />

anisoptères. En Savoie, six espèces d’aeschnes sont connues. L’aeschne <strong>de</strong>s joncs présente un<br />

vol puissant et un corps élancé. Son abdomen noir est marqué <strong>de</strong> taches bleues. À Saint-Bon<br />

Courchevel, cette espèce pourrait être confondue avec l’aeschne bleue (Aeshna cyanea), une<br />

espèce commune en Savoie, capable <strong>de</strong> fréquenter une gran<strong>de</strong> diversité d’eaux stagnantes<br />

jusqu’à près <strong>de</strong> 2 100 m d’altitu<strong>de</strong>.<br />

Fiche-espèce n°10<br />

Fiche-espèce n°10<br />

Longueur <strong>de</strong> l’abdomen : 5 à 6 cm<br />

gros “yeux”<br />

contigus<br />

PNV – Ludovic Imberdis<br />

Aeschne <strong>de</strong>s joncs, mâle<br />

abdomen brun-sombre<br />

avec <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s taches<br />

bleues disjointes<br />

(jaune claire chez la femelle)<br />

thorax brun foncé<br />

traversé par <strong>de</strong>ux<br />

fines ban<strong>de</strong>s latérales<br />

jaune à verdâtre<br />

Aeschne <strong>de</strong>s joncs<br />

PNV - Michel Bouche<br />

thorax foncé<br />

traversé par <strong>de</strong>ux<br />

larges ban<strong>de</strong>s<br />

latérales vertes<br />

abdomen sombre<br />

avec <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s taches<br />

vertes et bleues<br />

se rejoignant<br />

à l’extrémité<br />

<strong>de</strong> l’abdomen<br />

Aeschne bleue, mâle<br />

Manuel Bouron<br />

Regard sur quelques espèces - 145


Fiche-espèce n°10<br />

Fiche-espèce n°10<br />

Ecologie<br />

L’aeschne <strong>de</strong>s joncs est caractéristique <strong>de</strong>s<br />

marais et tourbières d’altitu<strong>de</strong> qui présentent<br />

une surface d’eau libre bien ensoleillée.<br />

En Rhône-Alpes, l’espèce a été surtout<br />

observée entre 1 000 et 2 200 m d’altitu<strong>de</strong>,<br />

avec une altitu<strong>de</strong> maximale connue à plus<br />

<strong>de</strong> 2 300 m.<br />

Capable d’effectuer d’importants déplacements,<br />

l’espèce peut aussi être observée loin<br />

<strong>de</strong> ces milieux humi<strong>de</strong>s. Les adultes se<br />

nourrissent en chassant d’autres insectes au<br />

vol, ceci pendant <strong>de</strong>s heures, et au cours <strong>de</strong>s<br />

meilleurs moments <strong>de</strong> la journée. Ils<br />

s’arrêtent <strong>de</strong> voler lorsque les températures<br />

sont fraîches ou trop élevées.<br />

En Rhône-Alpes la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> vol la plus<br />

importante se situe <strong>de</strong> fin juillet à fin août et<br />

correspond à la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction. À<br />

cette pério<strong>de</strong> les mâles volent plus bas au<strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong> l’eau, à la recherche <strong>de</strong>s femelles.<br />

Comme toutes les libellules, l’aeschne <strong>de</strong>s<br />

joncs dépend <strong>de</strong> l’eau pour sa reproduction.<br />

Les œufs sont pondus sous l’eau, par petites<br />

séries. Ils sont insérés par la femelle directement<br />

dans la végétation palustre et<br />

aquatique. Des pontes ont été observées<br />

sur le trèfle d’eau, <strong>de</strong>s laîches, <strong>de</strong>s rubaniers,<br />

<strong>de</strong>s joncs, <strong>de</strong>s prêles, etc. L’éclosion <strong>de</strong>s<br />

œufs a lieu l’année suivante et donne <strong>de</strong>s<br />

larves aquatiques. Le développement d’une<br />

larve est lent ; sa durée augmente avec<br />

l’altitu<strong>de</strong> et peut se prolonger jusqu’à trois<br />

ans. L’alimentation <strong>de</strong> cette larve est<br />

constituée <strong>de</strong> petits crustacés, <strong>de</strong> têtards et<br />

d’insectes aquatiques. Cette importante<br />

phase <strong>de</strong> croissance se termine par une<br />

métamorphose, au cours <strong>de</strong> laquelle la larve<br />

passe d’une respiration aquatique à une<br />

respi-ration aérienne. Elle émerge <strong>de</strong> l’eau,<br />

s’accroche à un support, le plus souvent une<br />

plante, et déchire son enveloppe d’où sort la<br />

libellule avec sa forme d’adulte.<br />

Intérêts biologiques<br />

et valeurs d’usage<br />

PNV – Michel Bouche<br />

Aeschne <strong>de</strong>s joncs, métamorphose<br />

L’aeschne <strong>de</strong>s joncs est une espèce caractéristique<br />

<strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s d’altitu<strong>de</strong>,<br />

surtout présente en Europe septentrionale,<br />

centrale et orientale, également en Asie et en<br />

Amérique du Nord. Elle est aussi très commune<br />

et abondante dans tous les massifs<br />

montagneux d’Europe occi<strong>de</strong>ntale. En<br />

France l’espèce est localisée dans les Alpes,<br />

les Pyrénées, le Massif central et les Vosges.<br />

Elle est assez commune en Savoie, où elle est<br />

connue dans le massif <strong>de</strong> la Vanoise, dans le<br />

Beaufortain, et plus localement dans les<br />

massifs préalpins <strong>de</strong>s Bauges et <strong>de</strong> la<br />

Chartreuse. À Saint-Bon Courchevel l’espèce<br />

a été signalée au lac <strong>de</strong> la Rosière. Bien<br />

que cette aeschne soit bien représentée dans<br />

146 - Regard sur quelques espèces


nos massifs, le suivi relativement facile <strong>de</strong><br />

ses populations permet <strong>de</strong> témoigner du bon<br />

état <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s d’altitu<strong>de</strong>.<br />

Menaces<br />

Même si cette espèce est plutôt commune,<br />

l’aeschne <strong>de</strong>s joncs, comme toutes les<br />

libellules, est surtout très sensible à la<br />

modification et à la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> ses<br />

milieux <strong>de</strong> reproduction : les milieux<br />

humi<strong>de</strong>s. Le drainage, le curage ou le<br />

comblement d’une seule petite zone humi<strong>de</strong><br />

suffit à détruire une population entière<br />

d’aeshne <strong>de</strong>s joncs.<br />

Protection<br />

et propositions <strong>de</strong> gestion<br />

L’aeschne <strong>de</strong>s joncs n’est pas une espèce<br />

protégée. Le maintien dans un bon état <strong>de</strong><br />

conservation <strong>de</strong>s milieux dont elle a besoin<br />

pour se développer est nécessaire à la<br />

préservation <strong>de</strong> cette libellule à Saint-Bon<br />

Courchevel. Il s’agit notamment <strong>de</strong> veiller à<br />

la conservation d’une végétation aquatique<br />

et palustre importante et variée, et au<br />

maintien d’une surface d’eau libre<br />

suffisante. Des étu<strong>de</strong>s plus approfondies<br />

révèleront certainement la présence <strong>de</strong><br />

nouvelles espèces <strong>de</strong> libellules sur les milieux<br />

ainsi préservés.<br />

Fiche-espèce n°10<br />

Fiche-espèce n°10<br />

Le saviez-vous ?<br />

• Les libellules <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille comme l’aeschne <strong>de</strong>s joncs sont légères car leur corps<br />

est rempli d’air. Elle ne pèse pas plus d’un gramme.<br />

• Les libellules sont <strong>de</strong>s insectes capables <strong>de</strong> se laisser porter par les courants d’air, <strong>de</strong><br />

se déplacer en marche arrière, d’accomplir <strong>de</strong>s acrobaties aériennes et <strong>de</strong>s piqués, <strong>de</strong><br />

battre individuellement leurs ailes et d’atteindre <strong>de</strong>s vitesses comprises entre 2 et<br />

40 km/h.<br />

• Une libellule possè<strong>de</strong> entre 10 000 et 30 000 “yeux”. Ceux du haut servent à la vision<br />

lointaine et ceux du bas servent à la vision rapprochée. Certaines espèces peuvent<br />

voir leur congénère à une distance <strong>de</strong> 30 à 40 m. L'aeschne <strong>de</strong> joncs est très<br />

certainement <strong>de</strong> celles-là.<br />

Regard sur quelques espèces - 147


Fiche-espèce n°11<br />

Fiche-espèce n°11<br />

Le cristivomer<br />

Le cristivomer (Salvelinus namaycush) ou omble du Canada est un poisson <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s<br />

salmonidés (truite, saumon, omble, etc.) originaire d’Amérique du Nord. C’est l’une <strong>de</strong>s cinq<br />

espèces présentes à Saint-Bon Courchevel avec la truite <strong>de</strong> rivière (ou fario), la truite arc-enciel,<br />

l’omble <strong>de</strong> fontaine et l’omble chevalier. Le cristivomer se distingue aisément <strong>de</strong> ces<br />

quatre autres poissons par son écologie, mais aussi sa gran<strong>de</strong> taille, sa queue fourchue et<br />

l’absence <strong>de</strong> taches noires sur la tête et le corps.<br />

dos vermiculé <strong>de</strong> blanc<br />

Taille = 40 à 50 cm – poids = 2 à 3 kg<br />

Cristivomer<br />

CSP - Henri Carmée<br />

tête fine<br />

et pointue<br />

corps parsemé <strong>de</strong><br />

points blancs plus<br />

ou moins gros<br />

écailles très<br />

petites et peu<br />

visibles<br />

gran<strong>de</strong> nageoire<br />

caudale fourchue<br />

Écologie<br />

Le cristivomer est une espèce grégaire. Il est<br />

caractéristique <strong>de</strong>s eaux froi<strong>de</strong>s, profon<strong>de</strong>s<br />

et oxygénées et vit, <strong>de</strong> ce fait, essentiellement<br />

dans les grands lacs d’eau douce.<br />

C’est un poisson vorace et à forte croissance<br />

(en milieu favorable) qui dans son milieu<br />

d’origine se nourrit surtout <strong>de</strong> poissons<br />

(truite, brochet, épinoche, lotte, etc) et<br />

d’insectes aquatiques. Le frai se déroule<br />

généralement à l’automne et se déclenche<br />

148 - Regard sur quelques espèces


PNV – Christophe Gotti<br />

Fiche-espèce n°11<br />

Fiche-espèce n°11<br />

Alevinage dans le lac Merlet<br />

dès que la température <strong>de</strong> l’eau est inférieure<br />

à 10°C. Les œufs d’une taille <strong>de</strong> 5 ou 6 mm<br />

sont pondus sur les fonds caillouteux.<br />

L’incubation est longue et varie, selon la<br />

température, <strong>de</strong> 15 à 21 semaines. Les<br />

éclosions ont lieu courant mars ou avril.<br />

En Savoie, il ne se reproduit qu’occasionnellement,<br />

comme en Vanoise au lac <strong>de</strong><br />

la Plagne (Peisey-Nancroix), ou au lac du<br />

mont Coua (les Allues).<br />

Intérêts biologiques<br />

et valeurs d’usage<br />

D’origine nord-américaine où il est appelé<br />

“truite <strong>de</strong> lac”, le cristivomer occupe la<br />

zone comprise entre les grands lacs et<br />

l’Alaska. Il a été introduit à la fin du<br />

XIX e siècle en Europe (Suè<strong>de</strong>, Suisse et<br />

France). En France, ce poisson est présent<br />

dans les Pyrénées, dans le Massif central, le<br />

Jura et les Alpes (Vanoise et Mercantour),<br />

mais le succès <strong>de</strong> sa reproduction n’est pas<br />

avéré dans tous les plans d’eau où il a été<br />

introduit.<br />

À Saint-Bon Courchevel, le cristivomer a<br />

été introduit dans le lac Merlet supérieur<br />

pour être pêché. Depuis 2003, cet alevinage<br />

n’a plus lieu, mais afin <strong>de</strong> maintenir la<br />

population <strong>de</strong> cristivomers dans ce lac, la<br />

pêche <strong>de</strong> ce poisson est préconisée en “no<br />

kill”. La possibilité d’une reproduction<br />

<strong>naturel</strong>le ne serait pas exclue.<br />

Regard sur quelques espèces - 149


Fiche-espèce n°11<br />

PNV – Christophe Gotti<br />

Menaces<br />

Il n’y a pas <strong>de</strong> menace particulière à<br />

craindre pour cette espèce “exotique”. En<br />

revanche, ce poisson prédateur et piscivore<br />

peut occasionner <strong>de</strong>s dommages sur la<br />

chaîne alimentaire* <strong>de</strong> certains lacs pauvres<br />

<strong>de</strong> montagne. Entre autre, il peut s’attaquer<br />

à <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> vertébrés (truites, vairons,<br />

têtards) et d’invertébrés indigènes telles que<br />

les trichoptères* et les chironomes*. Cette<br />

menace est valable pour l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

espèces exotiques introduites.<br />

Protection<br />

et propositions <strong>de</strong> gestion<br />

Jeunes cristivomers<br />

Le maintien d’espèces endémiques* peut<br />

s’avérer très incertain dès lors qu’une espèce<br />

exotique est introduite dans leur écosystème.<br />

De ce fait, on ne peut que déconseiller les<br />

lâchers <strong>de</strong> poissons exotiques dans les sites<br />

encore vierges. Il faudrait par ailleurs<br />

pouvoir faire un bilan <strong>de</strong>s lacs empoissonnés,<br />

afin <strong>de</strong> déterminer ceux dans lesquels le<br />

cristivomer (et tout autre poisson exotique)<br />

peut être maintenu sans risque pour la faune<br />

<strong>de</strong>s sites en question.<br />

Le saviez-vous ?<br />

• La longévité du cristivomer peut dépasser trente ans.<br />

• Sa reproduction est tardive et n'intervient pas avant six à sept ans en moyenne. En<br />

Vanoise où son écologie et sa reproduction ont été étudiées au lac du mont Coua<br />

(2 672 m), sa maturité sexuelle est encore plus tardive, entre sept et neuf ans.<br />

• Le cristivomer peut vivre plus <strong>de</strong> six mois par an sous la glace.<br />

• L’estomac d’un cristivomer <strong>de</strong> 60 cm <strong>de</strong> long, peut contenir jusqu’à 10 000 larves<br />

d’insectes aquatiques (trichoptères* et chironomes*).<br />

150 - Regard sur quelques espèces


La gélinotte <strong>de</strong>s bois<br />

La gélinotte <strong>de</strong>s bois (Bonasa bonasia) appartient à la famille <strong>de</strong>s tétraonidés également<br />

représentés à Saint-Bon Courchevel par le tétras-lyre (Tetrao tetrix), ou coq <strong>de</strong> bruyère, et le<br />

lagopè<strong>de</strong> alpin (Lagopus mutus), ou perdrix blanche. Les couleurs <strong>de</strong> plumage et les milieux<br />

<strong>de</strong> vie occupés respectivement par chacune <strong>de</strong> ces espèces permettent aisément <strong>de</strong> les<br />

reconnaître. Avec sa silhouette ramassée et sa queue courte, la gélinotte ressemble à une petite<br />

poule. Les couleurs “écorces” et “feuilles mortes” <strong>de</strong> son plumage sont un assortiment<br />

parfait pour se camoufler dans le lacis végétal <strong>de</strong>s sous-bois, son milieu <strong>de</strong> vie par excellence.<br />

Fiche-espèce n°12<br />

Fiche-espèce n°12<br />

caroncule rouge vif<br />

(absent chez la femelle)<br />

gorge noire bordée<br />

<strong>de</strong> blanc (brune rayée<br />

<strong>de</strong> blanc chez la femelle)<br />

dos gris beige taché<br />

<strong>de</strong> fauve, <strong>de</strong> blanc et <strong>de</strong> brun<br />

ailes brunes<br />

Couleurs moins vives<br />

et moins contrastées<br />

chez la femelle<br />

Gélinotte mâle en plumage nuptial (printemps - été)<br />

Christian Simon<br />

huppe érectile<br />

(plus courte chez la femelle)<br />

<strong>de</strong>ssous blanchâtre à grosses<br />

taches brun foncé et rouille<br />

queue avec une barre<br />

terminale noire<br />

Christian Simon<br />

Gélinotte mâle en plumage nuptial (printemps - été)<br />

Regard sur quelques espèces - 151


Fiche-espèce n°12<br />

Fiche-espèce n°12<br />

Écologie<br />

La gélinotte <strong>de</strong>s bois affectionne les<br />

boisements <strong>de</strong> feuillus ou les boisements<br />

mixtes (feuillus et conifères) sous lesquels se<br />

développe un sous-bois <strong>de</strong>nse <strong>de</strong> quelques<br />

mètres <strong>de</strong> hauteur (forêts peu exploitées,<br />

taillis sous futaie, etc), <strong>de</strong>puis la plaine<br />

jusqu’à 2 000 m d’altitu<strong>de</strong>. La gélinotte<br />

affectionne les terrains acci<strong>de</strong>ntés, et la<br />

proximité <strong>de</strong> points d’eau, qui sont à<br />

l’origine d’une plus gran<strong>de</strong> diversité<br />

végétale. Son régime alimentaire est en effet<br />

très varié. Il s’agit <strong>de</strong> bourgeons, pousses,<br />

feuilles, fleurs, fruits ou graines <strong>de</strong> noisetier,<br />

charme, sorbier, alisier, saule, bouleau,<br />

myrtille, framboisier, groseillier, fraisier, etc.<br />

Plus occasionnellement, elle se nourrit aussi<br />

<strong>de</strong> plantes herbacées, <strong>de</strong> champignons, <strong>de</strong><br />

mousses, <strong>de</strong> matières ligneuses et <strong>de</strong> divers<br />

invertébrés. La gélinotte vit seule ou en<br />

couple dans un territoire <strong>de</strong> quelques<br />

hectares. Elle quitte exceptionnellement le<br />

couvert végétal qui lui assure la protection.<br />

Seuls les mâles semblent effectuer <strong>de</strong> plus<br />

grands déplacements (quelques kilomètres)<br />

au cours du printemps, sans doute à la<br />

recherche d’une femelle. L’oiseau effectue ses<br />

déplacements le plus souvent en marchant à<br />

petits pas, ou en piétant lorsqu’il se sent<br />

menacé. Pour se nourrir, il grimpe dans les<br />

arbustes, et se déplace d’arbuste en arbuste<br />

<strong>de</strong>puis les rameaux.<br />

Espèce monogame, les couples se forment<br />

dès l’automne. La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> reproduction a<br />

lieu entre mars et mai. Le nid est une<br />

dépression au sol, à l’abri d’un buisson ou<br />

adossé à un obstacle (souche, rocher, etc). Il<br />

est garni d’herbes et <strong>de</strong> feuilles. La femelle<br />

pond une dizaine d’œufs, qu’elle couve<br />

pendant trois semaines environ. Les<br />

poussins sont nidifuges* et insectivores.<br />

Guidés par la femelle, ils trouvent leur<br />

nourriture dans les petites trouées<br />

forestières, sur les bords <strong>de</strong>s chemins ou <strong>de</strong>s<br />

cours d’eau, dans les lisières forestières, etc.<br />

Intérêts biologiques<br />

et valeurs d’usage<br />

La gélinotte <strong>de</strong>s bois est une espèce<br />

paléarctique* <strong>de</strong>s régions froi<strong>de</strong>s. Elle est<br />

présente en Europe <strong>de</strong> l’Est et en<br />

Scandinavie, également dans tout le massif<br />

alpestre jusqu’aux Balkans. En France<br />

l’espèce est surtout connue dans la moitié est<br />

du territoire, <strong>de</strong>s Ar<strong>de</strong>nnes aux Alpes<br />

méridionales. À l’ouest elle est localisée en<br />

certains secteurs <strong>de</strong>s Pyrénées et du Massif<br />

central. En 1999 elle forme une population<br />

totale <strong>de</strong> 2 000 à 10 000 couples nicheurs.<br />

C’est une espèce sé<strong>de</strong>ntaire. En Vanoise,<br />

cette espèce reste mal connue. La gélinotte<br />

occupe les différents boisements <strong>de</strong> Saint-<br />

Bon Courchevel.<br />

Menaces<br />

La modification <strong>de</strong> son habitat* est très<br />

préjudiciable à cette espèce. Ainsi la<br />

transformation du taillis sous futaie en<br />

futaie, la disparition <strong>de</strong>s sta<strong>de</strong>s transitoires<br />

normalement présents dans toutes les forêts,<br />

la plantation <strong>de</strong> conifères dans <strong>de</strong>s<br />

boisements initialement composés <strong>de</strong><br />

feuillus sont autant <strong>de</strong> dommages pour<br />

l’habitat* <strong>de</strong> l’espèce. De même, la gélinotte<br />

ne supporte pas les coupes rases et<br />

l’essartage <strong>de</strong>s sous-bois.<br />

Animal fort discret, la gélinotte est gênée par<br />

toute source <strong>de</strong> bruit (camping, chantier<br />

d’exploitation, etc) qu’elle tend à fuir. La<br />

chasse, effectuée sans plan <strong>de</strong> chasse,<br />

constitue aussi une menace.<br />

Protection<br />

et propositions <strong>de</strong> gestion<br />

La gélinotte <strong>de</strong>s bois est une espèce<br />

chassable en France. Mais pour la communauté<br />

européenne, la conservation <strong>de</strong> ses<br />

152 - Regard sur quelques espèces


habitats* est une action prioritaire ; elle est<br />

inscrite à l’annexe I <strong>de</strong> la directive Oiseaux.<br />

Le maintien <strong>de</strong> la gélinotte passe par la mise<br />

en place d’une gestion sylvicole en faveur<br />

d’une mosaïque <strong>de</strong> milieux forestiers, <strong>de</strong> type<br />

futaie jardinée*. L’instauration en Savoie <strong>de</strong><br />

la déclaration obligatoire <strong>de</strong>s tirs <strong>de</strong>puis<br />

1998, forme une base pour l’établissement<br />

d’un plan <strong>de</strong> chasse <strong>de</strong> la gélinotte.<br />

Parallèlement à cette réglementation, la mise<br />

en place <strong>de</strong> secteurs <strong>de</strong> recensement <strong>de</strong>s<br />

oiseaux est souhaitable afin <strong>de</strong> mieux<br />

connaître l’évolution <strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong><br />

gélinotte.<br />

Fiche-espèce n°12<br />

Fiche-espèce n°12<br />

Répartition <strong>de</strong> la gélinotte <strong>de</strong>s bois en Vanoise<br />

Le saviez-vous ?<br />

• Difficile à observer, la gélinotte est également difficile à entendre. Son chant est un<br />

sifflement très aigu <strong>de</strong> quelques secon<strong>de</strong>s, répété plusieurs fois, et dont la portée est<br />

inférieure à 200 m.<br />

• Tout comme le tétras-lyre et le lagopè<strong>de</strong> alpin, la gélinotte est capable <strong>de</strong> se laisser<br />

enfouir dans la neige pour lutter contre les grands froids.<br />

Regard sur quelques espèces - 153


Annexes<br />

Annexes


Lexique<br />

Annexes<br />

[1] d’après le Dictionnaire <strong>de</strong>s plantes et champignons (Boullard B., 1997)<br />

[2] d’après le Dictionnaire encyclopédique <strong>de</strong> l’écologie et <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> l’environnement<br />

(Rama<strong>de</strong> F., 1993)<br />

[3] d’après Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s tourbières et <strong>de</strong>s marais (Manneville et al., 1999)<br />

[4] d’après Les Insectes <strong>de</strong> France et d’Europe occi<strong>de</strong>ntale (Chinery M., 1988)<br />

[5] d’après la Flore forestière française – tome 2 (Rameau et al., 1993)<br />

[6] d’après Les oiseaux nicheurs <strong>de</strong> Rhône-Alpes (CORA, 2003)<br />

[7] d’après Queyras : un océan il y a 150 millions d’années (Lemoine M. & Tricart P., 1997)<br />

oOo<br />

Arctico-alpine<br />

[1] Se dit d’une plante dont l’aire <strong>de</strong> répartition, disjointe, concerne à la fois les régions<br />

arctiques ou subarctiques et les parties élevées <strong>de</strong>s montagnes <strong>de</strong> la zone tempérée.<br />

Association (végétale)<br />

[2] Groupement <strong>de</strong> végétaux aux exigences écologiques proches et constituant <strong>de</strong>s<br />

peuplements homogènes en adéquation avec les conditions géocentriques ambiantes.<br />

Atterrissement<br />

[2] Se dit d’un plan d’eau s’asséchant par accumulation <strong>de</strong> sédiments.<br />

Boréo-alpin<br />

Se dit d’une plante ou d’un animal dont l’aire <strong>de</strong> répartition concerne le Grand Nord et les<br />

massifs montagneux d’Europe et d’Asie.<br />

Cargneule<br />

[7] Roche calcaire et dolomitique jaune orangée, criblée <strong>de</strong> petits trous.<br />

Chaîne alimentaire (= pyrami<strong>de</strong> alimentaire)<br />

[2] Ensemble <strong>de</strong>s êtres vivants reliés par les relations végétaux/herbivores et<br />

proies/prédateurs. Le premier maillon est constitué par les végétaux, le second par les<br />

herbivores, le <strong>de</strong>rnier par les charognards et les détritivores.<br />

Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel - 157


Annexes<br />

Chironomes<br />

[4] Insectes <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s diptères, proches <strong>de</strong>s moustiques. Les larves, rouges, sont<br />

aquatiques (vers <strong>de</strong> vase).<br />

Circumboréal<br />

[2] Qui est propre aux hautes latitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’hémisphère Nord.<br />

Climacique<br />

[2] Vient du nom climax et qualifie l’étape ultime <strong>de</strong> l’évolution d’une communauté<br />

végétale. Le climax correspond à l’optimum <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière, en tenant<br />

compte <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> sol et <strong>de</strong> climat du milieu considéré. Le climax est un sta<strong>de</strong><br />

d’équilibre dynamique susceptible <strong>de</strong> variations.<br />

Dormance<br />

[1] État <strong>de</strong> vie ralentie qui se traduit par le fait qu’un organisme, ou qu’un organe isolé,<br />

pourtant placé dans <strong>de</strong>s conditions propices à la croissance, n’évolue pas. La dormance est<br />

donc un repos temporaire.<br />

Écotone<br />

[1] Zone <strong>de</strong> transition entre <strong>de</strong>ux écosystèmes contigus. C’est en général un territoire<br />

intéressant à considérer puisque s’y côtoient <strong>de</strong>s organismes appartenant aux <strong>de</strong>ux<br />

communautés voisines, en sus d’espèces ubiquistes*. Les ourlets forestiers et les lisières sont<br />

<strong>de</strong>s écotones particulièrement riches.<br />

Endémique<br />

[1] Caractère d’une espèce qui est propre à une région géographique circonscrite, dont l’aire<br />

<strong>de</strong> répartition est donc strictement limitée.<br />

Étage <strong>de</strong> végétation<br />

[1] Sert à désigner chacun <strong>de</strong>s territoires altitudinaux que l’on définit par la composition <strong>de</strong><br />

leur végétation propre. Un étage <strong>de</strong> végétation correspond à une zone bien définie,<br />

géographiquement délimitée, au climat bien caractérisé, au niveau <strong>de</strong> laquelle le tapis végétal<br />

a une composition floristique particulière. Les altitu<strong>de</strong>s concernant un étage <strong>de</strong> végétation<br />

varient d’un versant à l’autre. Elles sont approximativement comprises entre :<br />

- 0 et 900 m pour l’étage collinéen,<br />

- 900 et 1600 m pour l’étage montagnard,<br />

- 1 600 et 2 200 m pour l’étage subalpin,<br />

- 2 200 et 3 000 m pour l’étage alpin,<br />

- 3 000 et plus pour l’étage nival.<br />

Fermeture (<strong>de</strong>s milieux)<br />

Se dit <strong>de</strong>s milieux ouverts (pelouses, prairies, bas-marais) qui sont envahis par <strong>de</strong>s espèces<br />

vivaces hautes (roseaux, buissons, arbuste, etc.), suite à l’interruption <strong>de</strong> la fauche ou du<br />

pâturage.<br />

158 - Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel


Futaie jardinée<br />

[1] Futaie : structure forestière dont la strate arborescente est formée d’arbres élancés, à cimes<br />

jointives, au tronc dégagé, dont l’appellation <strong>de</strong> fût est à l’origine même du terme <strong>de</strong> futaie.<br />

Si les arbres appartiennent à <strong>de</strong>s classes d’âges différentes, et sont donc <strong>de</strong> tailles très variées,<br />

la futaie est dite “irrégulière” ou “jardinée”.<br />

Annexes<br />

Habitat (<strong>naturel</strong>)<br />

Au sens <strong>de</strong> la directive dite “Habitat”, un habitat <strong>naturel</strong> est un milieu terrestre ou<br />

aquatique, se distinguant par <strong>de</strong>s conditions climatiques, géologiques et géographiques<br />

originales et par la présence d’un cortège floristique et faunistique spécifique. Dans la<br />

pratique, un habitat peut être caractérisé par une ou plusieurs associations végétales*.<br />

Inalpage<br />

Séjour <strong>de</strong>s bergers et du troupeau aux alpages pendant la saison estivale.<br />

Labelle<br />

Chez les orchidées, pétale médian spécialisé, plus ou moins différent <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres pétales.<br />

Nidifuge<br />

Se dit <strong>de</strong>s oiseaux dont les jeunes sont couverts <strong>de</strong> duvets et aptes à quitter le nid une fois<br />

l’œuf éclos.<br />

Ouvert<br />

[1] Caractère d’une formation végétale, d’un peuplement, dont les éléments constitutifs sont<br />

assez distants entre eux pour laisser <strong>de</strong>s espaces libres, permettant entre autre, l’accès du<br />

soleil à la surface du sol.<br />

Par opposition à fermé : caractère d’une formation végétale assez <strong>de</strong>nse, ne laissant entre<br />

les appareils aériens ou frondaisons <strong>de</strong> ses constituants aucun espace libre.<br />

Para<strong>de</strong><br />

Comportement généralement du mâle <strong>de</strong>stiné à séduire sa partenaire avant l’accouplement.<br />

Les différentes manifestations peuvent être aériennes et souvent accompagnées d’émission<br />

sonore.<br />

Paléarctique<br />

[6] Région regroupant toute l’Eurasie au nord <strong>de</strong> l’Himalaya et <strong>de</strong>s montagnes du centre <strong>de</strong><br />

la Chine. Le paléarctique occi<strong>de</strong>ntal est limité à l’est par l’Oural et la mer Caspienne.<br />

Pessière<br />

[5] Formation forestière <strong>naturel</strong>le ou semi-<strong>naturel</strong>le dominée par <strong>de</strong>s épicéas.<br />

Plécoptères<br />

[4] Ordre d’insectes (à métamorphose incomplète) dont les larves aquatiques vivent dans les<br />

cours d’eau bien oxygénés : torrents ou rivières aux eaux pures. Par suite <strong>de</strong> leurs exigences<br />

en oxygène dissous, les larves <strong>de</strong> plécoptères constituent d’excellents bio-indicateurs <strong>de</strong><br />

qualité <strong>de</strong>s eaux continentales.<br />

Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel - 159


Annexes<br />

Primaire (milieu)<br />

Désigne un milieu dont l’origine et l’évolution (si elle existe) sont complètement <strong>naturel</strong>les.<br />

C’est un milieu qui n’a été l’objet d’aucune intervention humaine.<br />

Relique ou relicte glaciaire<br />

[3] Espèce réfugiée dans certains biotopes froids (tourbières, etc.) d’Europe moyenne après<br />

le réchauffement postglaciaire.<br />

Ripisylve<br />

[1] Formation boisée, ou simplement buissonnante, <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong>s cours d’eau.<br />

Secondaire (milieu)<br />

Désigne un milieu retourné à l’état semi <strong>naturel</strong> après avoir été défriché, sans être labouré,<br />

et exploité en herbage.<br />

Style<br />

[1] Dans la fleur, partie amincie du pistil qui surmonte l’ovaire et se termine par le stigmate.<br />

Trichoptères<br />

[4] Famille d’insectes dont le développement larvaire se déroule en milieu aquatique. Les<br />

larves se protègent dans <strong>de</strong>s fourreaux faits <strong>de</strong> graviers ou <strong>de</strong> brindilles (porte-bois,<br />

phryganes).<br />

Ubiquiste<br />

[1] Qui est capable <strong>de</strong> coloniser une vaste gamme <strong>de</strong> stations considérées aussi bien sous<br />

l’angle écologique qu’au plan géographique.<br />

Zone briançonnaise<br />

[7] Subdivision géologique <strong>de</strong>s Alpes qui faisait partie, durant l’ère secondaire, <strong>de</strong> la marge<br />

continentale européenne <strong>de</strong> l’océan Téthys, et qui a émergé au cours du début du Jurassique.<br />

160 - Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel


Bibliographie<br />

Annexes<br />

AESCHIMANN D. & BURDET H.M., 1994.- Flore <strong>de</strong> la Suisse – Le nouveau Binz.<br />

Deuxième édition. éd. du Griffon. Neuchâtel, Suisse. 603 p.<br />

ARTHUR L. & LEMAIRE M., 1999.- Les chauves-souris, maîtresses <strong>de</strong> la nuit. –<br />

Description, mœurs, observations, protection … éd. Delachaux et Niestlé. Lausanne, Suisse.<br />

268 p.<br />

ASPORT M., 1999.- Agriculture et tourisme. Travail d’étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> recherche. CISM.<br />

Université <strong>de</strong> Savoie, 107 p.<br />

BELLMANN H. & LUQUET G., 1995.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sauterelles, grillons et criquets d’Europe<br />

occi<strong>de</strong>ntale. WWF. Éd. Delachaux et Niestlé. Paris, France. 383 p.<br />

BERLIOZ E., 2000.- La Vanoise. Romains Pages Éditions France. 186 p.<br />

BERNARD C. & COMBET P., 1996.- Paysages <strong>de</strong>s vallées <strong>de</strong> Vanoise. CAUE. Chambéry,<br />

France. 166 p.<br />

<strong>BON</strong>NIER G., 1990.- La gran<strong>de</strong> flore en couleurs, France, Suisse, Belgique et pays voisins.<br />

Éd. Belin. Paris, France (réédition en 5 vol.).<br />

BOULLARD B., 1997.- Dictionnaire <strong>de</strong>s plantes et champignons. Éd. Estem. Paris, France.<br />

875 p.<br />

BOUNEMOURA Z., 1999.- Cartographie <strong>de</strong>s habitats et <strong>de</strong>s espèces d’intérêt<br />

communautaire dans les forêts domaniales <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt du Villard (309,47 ha) et du Petit mont<br />

Blanc (396, 16 ha) (Tarentaise). Office National <strong>de</strong>s Forêts, Service Départemental <strong>de</strong> la<br />

Savoie, Division <strong>de</strong> Moûtiers. 57 p.<br />

CABARD P. & CHAUVET B., 1995.- L’étymologie <strong>de</strong>s noms d’oiseaux. Éveil éditeur.<br />

208 p.<br />

CETLYON, 2004.- Commune <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel. Phase 1 – Diagnostic. Révision du<br />

plan local d’urbanisme. Volume 1 – Diagnostic territorial. Cetlyon, Stratégies et territoires,<br />

sdpconseils. 143 p.<br />

CETLYON, 2004.- Commune <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel. Phase 1 – Diagnostic. Révision du<br />

plan local d’urbanisme. Volume 2 – Diagnostic environnemental. Cetlyon, Stratégies et<br />

territoires, sdpconseils. 82 p.<br />

CHARVIN M., 1996.- Histoire <strong>de</strong> Courchevel Saint-Bon. Éd. La Fontaine <strong>de</strong> Siloé. 387 p.<br />

Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel - 161


Annexes<br />

COIC B., AVRILLIER J-N. & DELAHAYE T., 2000.- Inventaire <strong>de</strong>s tourbières <strong>de</strong> la région<br />

Rhône-Alpes, Département <strong>de</strong> la Savoie. Conservatoire Rhône-Alpes <strong>de</strong>s Espaces Naturels<br />

et Conservatoire du <strong>Patrimoine</strong> Naturel <strong>de</strong> la Savoie.<br />

CORA, 2003.- Les oiseaux nicheurs <strong>de</strong> Rhône-Alpes. CORA Editeur. 336 p.<br />

CORA SAVOIE (Groupe Ornithologique Savoyard), 2000.- Livre blanc <strong>de</strong>s vertébrés <strong>de</strong><br />

Savoie. Poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères sauvages : inventaire, bilan<br />

<strong>de</strong>s connaissances, statuts. Miquet A. (réd.). Le Bourget du Lac, France. 272 p.<br />

D’AGUILAR J. & DOMMANGET J.L.,1998.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s libellules d’Europe et d’Afrique<br />

du Nord. Les gui<strong>de</strong>s du naturaliste. Éd. Delachaux et Niestlé. Paris, France. 463 p.<br />

DANTON P. & BAFFRAY M., 1995.- Inventaire <strong>de</strong>s plantes protégées en France.<br />

Éd. Nathan. Mulhouse, France. 294 p.<br />

DELARZE R., GALLAND P. & GONSETH Y., 1998.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s milieux <strong>naturel</strong>s <strong>de</strong><br />

Suisse, écologie, menaces, espèces caractéristiques. La bibliothèque du naturaliste.<br />

Éd. Delachaux et Niestlé. Paris, France. 415 p.<br />

DELFORGE P., 1994.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s orchidées d’Europe, d’Afrique du Nord et du Proche-<br />

Orient. Les gui<strong>de</strong>s du naturalistes. Éd. Delachaux et Niestlé, Paris, France. 481 p.<br />

DELMAS M., BOURGEOIS M.-G., MOLLARD M. & coll., 1993.- Fleurs <strong>de</strong> Vanoise.<br />

Coll. <strong>Parc</strong> National <strong>de</strong> la Vanoise. Éd. édisud. Aix-en-Provence, France. 318 p.<br />

DUQUET M. et coll., 1992.- Inventaire <strong>de</strong> la faune <strong>de</strong> France, vertébrés et principaux<br />

invertébrés. Éd. Nathan et Muséum <strong>national</strong> d’histoire <strong>naturel</strong>le. Paris, France. 416 p.<br />

FIERS V., GAUVRIT B., GAVAZZI E., HAFFNER P., MAURIN H. & coll., 1997.- Statut<br />

<strong>de</strong> la faune <strong>de</strong> France métropolitaine. Statuts <strong>de</strong> protection, <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> menace, statuts<br />

biologiques. Col. <strong>Patrimoine</strong>s <strong>naturel</strong>s, volume 24 – Paris, Service du <strong>Patrimoine</strong> Naturel /<br />

IEGB / MNHN, Réserves Naturelles <strong>de</strong> France, Ministère <strong>de</strong> l’Environnement. Paris, France.<br />

225 p.<br />

FISCHESSER B., 1996.- Connaître les arbres. Éd. Nathan. 351 p.<br />

FISCHESSER B., 1998.- La vie <strong>de</strong> la montagne. Éd. <strong>de</strong> la Martinière. Paris, France. 360 p.<br />

FRAPNA, 1997.- Atlas <strong>de</strong>s mammifères sauvages <strong>de</strong> Rhône-Alpes. 303 p.<br />

GACHELIN J.P. & MARCOTTE L., 1986.- Animation scientifique à Courchevel. Initiation<br />

géologique sur la commune. Le cas particulier du site <strong>naturel</strong> <strong>de</strong>s Avals. Rapport final. 27 p.<br />

GENSAC P., 2000.- Gui<strong>de</strong> écologique <strong>de</strong> la Vanoise – Itinéraires <strong>de</strong> randonnée et initiation<br />

à l’écologie <strong>de</strong> montagne. Éd. Gap. La Ravoire, France. 288 p.<br />

162 - Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel


GÉROUDET Paul, 1978.- Grands échassiers, gallinacés, râles d’Europe. Éd. Delachaux et<br />

Niestlé, Neuchâtel, Suisse. 429 p.<br />

KAISER B., 1983.- Morphodynamique périglaciaire en Vanoise. Observations et mesures<br />

sur <strong>de</strong>ux formes majeures : talus d’éboulis et glaciers-rocheux. Travaux scientifiques du <strong>Parc</strong><br />

<strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise. Tome XIII. 304 pp 55-80.<br />

Annexes<br />

KEITH P. & ALLARDI J., 2001.- Atlas <strong>de</strong>s poissons d’eau douce <strong>de</strong> France. Éd. Muséum<br />

National d’Histoire Naturelle, <strong>Patrimoine</strong>s <strong>naturel</strong>s, n°47. 387 p.<br />

LAFRANCHIS T., 2000.- Les papillons <strong>de</strong> jour <strong>de</strong> France, Belgique et Luxembourg et leurs<br />

chenilles. Collection Parthénope. Éd. Biotope, Mèze, France. 448 p.<br />

LAUBER K. & WAGNER G., 1998.- Flora Helvetica. Flore illustrée <strong>de</strong> Suisse. Éd. Belin.<br />

1 616 p.<br />

LEBRETON P., LEBRUN P., MARTINOT J.-P., MIQUET A. & TOURNIER H., 2000.-<br />

Approche écologique <strong>de</strong> l’avifaune <strong>de</strong> Vanoise. Travaux scientifiques du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la<br />

Vanoise. Tome XXI. 304 p.<br />

LOSANGE, 1999.- Mammifères <strong>de</strong> France. Collection Découverte – Nature. Faune <strong>de</strong><br />

France. Édition Artémis. 127 p.<br />

MACDONALD D, BARRET P., 1995.- Gui<strong>de</strong> complet <strong>de</strong>s mammifères <strong>de</strong> France.<br />

Éd. Delachaux et Niestlé. 304 p.<br />

MARTINOT J-P., 1978.- Acclimatation <strong>de</strong> l’Omble du Canada. Travaux scientifiques du<br />

<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise. Tome XIX. pp103-139.<br />

MEILLEUR B. & DELMAS M., 1990.- Tradition <strong>de</strong> l’arboriculture fruitière en Savoie :<br />

pommiers, poiriers, noyers aux Allues. Travaux scientifiques du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise.<br />

Tome XVII. pp.253-275<br />

MOUTOU F. & BOUCHARDY C., 1992.- Les mammifères dans leur milieu. Collection<br />

Écogui<strong>de</strong>s. Édition Bordas. 255 p.<br />

OFFICE NATIONAL DES FORETS, 1995.- Espaces boisés <strong>de</strong> Courchevel 1850. Eléments<br />

<strong>de</strong> diagnostic – plan <strong>de</strong> gestion. Commune <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel. 19 p.<br />

OLIVIER L., GALLAND J.-P., MAURIN H. & coll., 1995.- Livre rouge <strong>de</strong> la flore menacée<br />

<strong>de</strong> France – Tome I : espèces prioritaires. Col. <strong>Patrimoine</strong>s <strong>naturel</strong>s, volume 24 – Paris,<br />

Service du <strong>Patrimoine</strong> Naturel / IEGB / MNHN, Conservatoire Botanique National <strong>de</strong><br />

Porquerolles, Ministères <strong>de</strong> l’Environnement. Paris, France. 486 p. + annexes.<br />

PARC NATIONAL DE LA VANOISE, 1998.- Atlas du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise.<br />

Éd. Atelier 3, Montpellier, France. 64 p.<br />

Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel - 163


Annexes<br />

PÉNICAUD P., 2000.- Les chauves-souris et les arbres, connaissance et protection.<br />

Éd. du Muséum d’Histoire Naturelle <strong>de</strong> Bourges. Dépliant.<br />

RAMADE F., 1993.- Dictionnaire encyclopédique <strong>de</strong> l’écologie et <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong><br />

l’Environnement. Éd. Édiscience inter<strong>national</strong>. Paris, France. 822 p.<br />

RAMEAU J-C., MANSION D. & DUMÉ G., 1989.- Flore forestière française. Gui<strong>de</strong><br />

écologique illustré. Tome 1 Plaines et collines. Institut pour le Développement Forestier /<br />

Ministère <strong>de</strong> l’Agriculture et <strong>de</strong> la Pêche / Direction <strong>de</strong> l’Espace Rural et <strong>de</strong> la Forêt / École<br />

Nationale du Génie Rural, <strong>de</strong>s Eaux et Forêts. Paris, France. 2 421 p.<br />

RAMEAU J-C., MANSION D. & DUMÉ G., 1993.- Flore forestière française. Gui<strong>de</strong><br />

écologique illustré. Tome 2 Montagnes. Institut pour le Développement Forestier / Ministère<br />

<strong>de</strong> l’Agriculture et <strong>de</strong> la Pêche / Direction <strong>de</strong> l’Espace Rural et <strong>de</strong> la Forêt / École Nationale<br />

du Génie Rural, <strong>de</strong>s Eaux et Forêts. Paris, France. 2 421 p.<br />

ROCAMORA G., 1994.- Les Zones Importantes pour la Conservation <strong>de</strong>s Oiseaux en<br />

France. Ligue pour la Protection <strong>de</strong>s Oiseaux / Birdlife Inter<strong>national</strong> / Ministère <strong>de</strong><br />

l’Environnement. Éd. <strong>de</strong> la Ligue pour la Protection <strong>de</strong>s Oiseaux. 339 p.<br />

ROCAMORA G. & YEATMAN-BERTHELOT D., 1999.- Oiseaux menacés et à surveiller<br />

en France. Listes rouges et recherches <strong>de</strong> priorités. Populations. Tendances. Menaces.<br />

Conservation. Société d’étu<strong>de</strong>s ornithologiques <strong>de</strong> France / Ligue pour la Protection <strong>de</strong>s<br />

Oiseaux. Paris, France. pp 426-427.<br />

ROUÉ S. & MARTINOT J.-P., 1997.- Connaître et protéger les chauves-souris en Savoie.<br />

Éd. <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise. Chambéry, France. 50 p.<br />

SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ORCHIDOPHILIE, 1998.- Les orchidées <strong>de</strong> France, Belgique et<br />

Luxembourg. Collection Parthénope. Éd. Biotope, Paris, France. 416 p.<br />

TOLMAN T. & LEWINGTON R., 1999.- Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s papillons d’Europe et d’Afrique du<br />

Nord. Les gui<strong>de</strong>s du naturaliste. Éd. Delachaux et Niestlé. Paris, France. 320 p.<br />

VINCENT S., 2002.- Les chauves-souris dans les bâtiments. Éd. CORA SAVOIE (Groupe<br />

Ornithologique Savoyard). 30 p.<br />

YEATMAN-BERTHELOT D. & JARRY G., 1994.- Nouvel atlas <strong>de</strong>s oiseaux nicheurs <strong>de</strong><br />

France 1985-1989. Société Ornithologique <strong>de</strong> France. Paris, France. 776 p.<br />

164 - Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel


Liste <strong>de</strong>s plantes d’intérêt patrimonial<br />

Annexes<br />

Les grands types <strong>de</strong> milieux <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel<br />

Protection<br />

Livre rouge tome 1<br />

Priorité pour le <strong>Parc</strong><br />

(ordre croissant d’importance)<br />

Village, hameaux et abords<br />

Cours d’eau,<br />

lacs et zones humi<strong>de</strong>s<br />

Prairies <strong>de</strong> fauche<br />

Forêts<br />

Lan<strong>de</strong>s, landines<br />

et fourrés <strong>de</strong> saules d’altitu<strong>de</strong><br />

Pelouses et combes à neige<br />

Eboulis, moraines<br />

et glaciers rocheux<br />

Rochers et falaises<br />

aconit paniculé 1 ●<br />

ancolie <strong>de</strong>s Alpes + 2 ● ❍<br />

androsace suisse + 1 ●<br />

androsace pubescente + 1 ●<br />

bruyère herbacée + 1 ●<br />

chamorchis <strong>de</strong>s Alpes + 1 ❍ ●<br />

chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes + + 4 ❍<br />

corallorhize trifi<strong>de</strong> 1 ●<br />

génépi <strong>de</strong>s glaciers 1 ●<br />

génépi jaune 1 ❍ ●<br />

gymnadénie odorante + 1 ●<br />

hormin <strong>de</strong>s Pyrénées + 2 ❍ ●<br />

laîche bicolore + 1 ●<br />

lis martagon 1 ● ●<br />

pédiculaire d’Allioni 2 ● ❍<br />

pédiculaire du mont Cenis 2 ●<br />

pyrole intermédiaire + 1 ●<br />

pyrole verdâtre + 1 ●<br />

sabot <strong>de</strong> Vénus + 3 ●<br />

saule à <strong>de</strong>nts courtes + 1 ●<br />

saule glauque + 1 ●<br />

saxifrage fausse diapensie + 3 ●<br />

saxifrage fausse mousse + 1 ● ❍<br />

silène <strong>de</strong> Suè<strong>de</strong> + 1 ●<br />

streptope à feuilles embrassantes + 1 ● ●<br />

swertie vivace + 2 ●<br />

tofieldie boréale + + 3 ●<br />

tozzie <strong>de</strong>s Alpes + 1 ❍ ●<br />

trichophore <strong>de</strong>s Alpes + 2 ●<br />

violette à feuilles pennées + + 2 ● ❍<br />

Légen<strong>de</strong><br />

● : habitat principal à Saint-Bon Courchevel<br />

❍ : autre habitat à Saint-Bon Courchevel<br />

Le livre rouge <strong>national</strong> <strong>de</strong> la flore menacée <strong>de</strong> France est un ouvrage <strong>de</strong> référence qui<br />

dresse un bilan <strong>de</strong>s connaissances actuelles sur les espèces rares et menacées <strong>de</strong> la flore<br />

française et i<strong>de</strong>ntifie clairement les urgences en matière <strong>de</strong> conservation. Le tome I<br />

s’intéresse aux espèces jugées prioritaires.<br />

Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel - 165


Annexes<br />

In<strong>de</strong>x <strong>de</strong>s noms d’espèces<br />

(Noms français par ordre alphabétique)<br />

Cette liste mentionne uniquement l’ensemble <strong>de</strong>s espèces citées dans le présent document.<br />

Flore<br />

PLANTES SUPÉRIEURES<br />

Nom français Nom scientifique Nom patois<br />

achillée naine<br />

Achillea nana<br />

aconit paniculé<br />

Aconitum variegatum<br />

subsp. paniculatum<br />

aconit tue-loup<br />

Aconitum vulparia<br />

airelle rouge Vaccinium vitis-idaea pétarin<br />

alchémille à cinq feuilles<br />

Alchemilla pentaphylla<br />

ancolie <strong>de</strong>s Alpes<br />

Aquilegia alpina<br />

androsace helvétique ou a. suisse<br />

Androsace helvetica<br />

androsace pubescente<br />

Androsace pubescens<br />

arnica <strong>de</strong>s montagnes<br />

Arnica montana<br />

aulne blanc ou a.blanchâtre Alnus incana arcosse<br />

azalée naine ou azalée <strong>de</strong>s Alpes<br />

Loiseleuria procumbens<br />

benoîte <strong>de</strong>s ruisseaux<br />

Geum rivulare<br />

benoîte rampante<br />

Geum reptans<br />

botryche lunaire<br />

Botrychium lunaria<br />

bouleau blanc Betula pendula la biole<br />

bruyère <strong>de</strong>s neiges<br />

ou b. herbacée ou b. carnée<br />

Erica herbacea<br />

bugrane à feuilles ron<strong>de</strong>s<br />

Ononis rotundifolia<br />

campanule alpestre ou c. <strong>de</strong>s Alpes<br />

Campanula alpestris<br />

capillaire rouge<br />

Asplenium trichomanes<br />

centaurée<br />

Centaurea sp.<br />

cerisier Prunus avium lo rihgé<br />

chardon bleu <strong>de</strong>s Alpes Eryngium alpinum tzardon blu<br />

chêne Quercus sp. tségno<br />

colchique<br />

Colchicum sp.<br />

cotoneaster à feuilles entières<br />

Cotoneaster integerrima<br />

doradille noire<br />

Asplenium adiantum-nigrum<br />

doradille rue-<strong>de</strong>-muraille<br />

Asplenium ruta-muraria<br />

drave <strong>de</strong> Fladniz<br />

Draba fladnizensis<br />

e<strong>de</strong>lweiss Leontopodium alpinum flor dé glarrié<br />

épicéa Picea abies lo sapingn<br />

épinard sauvage<br />

ou chénopo<strong>de</strong> bon-Henri<br />

Chenopodium bonus-henricus<br />

épipactis <strong>de</strong>s marais<br />

Epipactis palustris<br />

166 - Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel


fléole <strong>de</strong>s Alpes<br />

Phleum alpinum<br />

framboisier Rubus idaeus ampois<br />

frêne commun<br />

Fraxinus excelsior<br />

génépi (genépi) <strong>de</strong>s glaciers<br />

Artemisia glacialis<br />

génépi (genépi) jaune ou g. femelle<br />

Artemisia mutellina<br />

= A. umbelliformis<br />

dznèpy<br />

génépi (genépi) vrai ou g. mâle<br />

Artemisia genipi<br />

genévrier nain Juniperus nana dznaivro<br />

gentiane acaule ou g. <strong>de</strong> Koch<br />

Gentiana acaulis<br />

gentiane jaune Gentiana lutea dzenrane djane<br />

gentiane printanière<br />

Gentiana verna<br />

gran<strong>de</strong> berce Heracleum sphondylium cokoir<br />

gran<strong>de</strong> prêle ou p. géante<br />

Equisetum telmateia<br />

grassette commune ou g. vulgaire<br />

Pinguicula vulgaris<br />

gypsophile rampante<br />

Gypsophila repens<br />

hêtre<br />

Fagus sylvatica<br />

hormin <strong>de</strong>s Pyrénées<br />

Horminum pyrenaicum<br />

koelérie pyramidale<br />

Koeleria pyramidata<br />

laîche bicolore<br />

Carex bicolor<br />

laîche faux-pied d’oiseau<br />

Carex ornithopodioi<strong>de</strong>s<br />

laîche féti<strong>de</strong><br />

Carex foetida<br />

laîche rouge-noirâtre<br />

Carex atrofuscae<br />

linaigrette <strong>de</strong> Scheuchzer<br />

Eriophorum scheuchzeria<br />

linaire <strong>de</strong>s Alpes<br />

Linaria alpina<br />

lis martagon<br />

Lilium martagon<br />

lis <strong>de</strong> Saint-Bruno ou paradisie faux lis Paradisea liliastrum lo lys<br />

lotier corniculé<br />

Lotus corniculatus<br />

lycopo<strong>de</strong> à rameaux d’un an<br />

Lycopodium annotinum<br />

marguerite<br />

Leucanthemum sp.<br />

mélèze Larix <strong>de</strong>cidua la lardze<br />

myrtille Vaccinium myrtillus yourr<br />

nard rai<strong>de</strong><br />

Nardus stricta<br />

noisetier<br />

Corylus avellana<br />

orchis nain <strong>de</strong>s Alpes<br />

ou chamorchis <strong>de</strong>s Alpes<br />

Chamorchis alpina<br />

ortie dioïque Urtica dioica ortchè<br />

pâturin <strong>de</strong>s Alpes<br />

Poa alpina<br />

pédiculaire d’Allionii ou p. rose<br />

Pedicularis rosea<br />

pédiculaire du mont Cenis<br />

Pedicularis cenisia<br />

pensée éperonnée ou pensée <strong>de</strong>s Alpes Viola calcarata la violetta<br />

pétasite<br />

Petasites sp.<br />

pin à crochets<br />

Pinus uncinata<br />

lou peing<br />

<strong>de</strong> la <strong>de</strong>nt<br />

pin cembro ou arolle<br />

Pinus cembra<br />

pin sylvestre<br />

Pinus sylvestris<br />

pissenlit officinal<br />

Taraxacum officinale<br />

polypo<strong>de</strong> vulgaire ou réglisse <strong>de</strong>s bois Polypodium vulgare réglisse<br />

pommier Malus sp. lo pommiér<br />

populage <strong>de</strong>s marais<br />

Caltha palustris<br />

primevère à larges feuilles ou p. visqueuse Primula latifolia<br />

Annexes<br />

Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel - 167


Annexes<br />

primevère hérissée<br />

Primula hirsuta<br />

prunier Prunus domestica lo prumier<br />

pseudorchis blanchâtre ou orchis miel Pseudorchis albida<br />

pyrole à feuilles ron<strong>de</strong>s<br />

Pyrola rotundifolia<br />

pyrole à une fleur<br />

Moneses uniflora<br />

pyrole intermédiaire<br />

Pyrola media<br />

pyrole verdâtre<br />

Pyrola chlorantha<br />

racine-<strong>de</strong>-corail ou corallorhize trifi<strong>de</strong> Corallorrhiza trifida<br />

raisin-d’ours commun ou busserolle Arctostaphylos uva-ursi<br />

reine-<strong>de</strong>s-prés ou filipendule ulmaire Filipendula ulmaria la reina di pra<br />

renoncule <strong>de</strong>s glaciers<br />

Ranunculus glacialis<br />

rhinanthe Rhinantes sp. la tartarige<br />

rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineux Rhodo<strong>de</strong>ndron ferrugineum lou brevier<br />

rhubarbe <strong>de</strong>s moines ou rumex <strong>de</strong>s Alpes Rumex alpinus lapé<br />

robinier faux-acacia<br />

Robinia pseudoacacia<br />

sabot <strong>de</strong> Vénus Cypripedium calceolus lo sabot<br />

sainfoin <strong>de</strong>s montagnes Onobrychis montana herba rodze<br />

salsifis sauvage ou s. <strong>de</strong>s prés<br />

Tragopogon pratense<br />

sapin blanc ou s. pectiné Abies alba vargno<br />

sauge <strong>de</strong>s prés<br />

Salvia pratensis<br />

saule à <strong>de</strong>nts courtes<br />

Salix breviserrata<br />

saule appendiculé<br />

Salix appendiculata<br />

saule faux-daphné<br />

Salix daphnoi<strong>de</strong>s<br />

saule glauque<br />

Salix glaucosericea<br />

saule hasté<br />

Salix hastata<br />

saule herbacé<br />

Salix herbacea<br />

saule noircissant<br />

Salix myrsinifolia<br />

saxifrage bleuâtre<br />

Saxifraga caesia<br />

saxifrage fausse diapensie<br />

Saxifraga diapensio<strong>de</strong>s<br />

saxifrage fausse mousse<br />

Saxifraga muscoi<strong>de</strong>s<br />

saxifrage faux aïzoon<br />

Saxifraga aizoi<strong>de</strong>s<br />

seigle<br />

Secale cereale<br />

silène <strong>de</strong> Suè<strong>de</strong><br />

Silene suecica<br />

soldanelle <strong>de</strong>s Alpes Soldanella alpina lou clotsettes<br />

swertie vivace<br />

Swertia perennis<br />

thym serpolet Thymus serpyllum serpolette<br />

tofieldie boréale ou t. naine<br />

Tofieldia pusilla<br />

trèfle <strong>de</strong>s Alpes Trifolium alpinum triolette<br />

trisète distique<br />

Trisetum distichophyllum<br />

trisète jaunâtre<br />

Trisetum flavescens<br />

tussilage pas d’âne<br />

Tussilago farfara<br />

vérâtre blanc ou hellébore blanc Veratrum album vrarr<br />

violette à feuilles pennées ou v. pennée Viola pinnata<br />

168 - Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel


Faune invertébrée<br />

INSECTES : LÉPIDOPTÈRES<br />

Annexes<br />

Nom français Nom scientifique Nom patois<br />

azuré <strong>de</strong> l’oxytropi<strong>de</strong><br />

Polyommatus eros<br />

belle dame<br />

Vanessa cardui<br />

chamoisé <strong>de</strong>s glaciers<br />

Erebia gorge<br />

damier <strong>de</strong> la succise<br />

Euphydryas aurinia<br />

grand apollon<br />

Parnassius apollo<br />

grand nacré<br />

Argynnis aglaja<br />

machaon<br />

Papilio machaon<br />

moiré cendré<br />

Erebia pandrose<br />

moiré fauve<br />

Erebia mnestra<br />

petit apollon<br />

Parnassius phoebus<br />

petite tortue<br />

Aglais urticae<br />

piéri<strong>de</strong> <strong>de</strong> la rave<br />

Pieris rapae<br />

solitaire<br />

Colias palaeno<br />

virgule<br />

Hesperia comma<br />

INSECTES : ODONATES<br />

Nom français Nom scientifique Nom patois<br />

aeschne bleue<br />

Aeshna cyanea<br />

aeschne <strong>de</strong>s joncs<br />

Aeshna juncea<br />

petite nymphe au corps <strong>de</strong> feu<br />

Pyrrhosoma nymphula<br />

INSECTES : ORTHOPTÈRES<br />

Nom français Nom scientifique Nom patois<br />

criquet <strong>de</strong>s pâtures<br />

Chorthippus parallelus<br />

criquet jacasseur<br />

Stauro<strong>de</strong>rus scalaris<br />

<strong>de</strong>cticelle montagnar<strong>de</strong><br />

Anonconotus alpinus<br />

<strong>de</strong>ctique verrucivore<br />

Decticus verrucivorus<br />

miramelle alpestre<br />

Miramella alpina<br />

sauterelle cymbalière Tettigonia cantans sautèré<br />

Faune vertébrée<br />

POISSONS<br />

Nom français Nom scientifique Nom patois<br />

cristivomer ou omble du Canada Salvelinus namaycush<br />

goujon<br />

Gobio gobio<br />

loche franche<br />

Barbatula barbatula<br />

omble chevalier<br />

Salvelinus alpinus<br />

Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel - 169


Annexes<br />

saumon <strong>de</strong> fontaine<br />

truite arc-en-ciel<br />

truite fario ou truite <strong>de</strong> rivière<br />

vairon<br />

Salvelinus fontinalis<br />

Oncorhynchus mykiss<br />

Salmo trutta fario<br />

Phoxinus phoxinus<br />

AMPHIBIENS<br />

Nom français Nom scientifique Nom patois<br />

crapaud commun<br />

Bufo bufo<br />

grenouille rousse Rana temporaria rnoya<br />

triton alpestre<br />

Triturus alpestris<br />

REPTILES<br />

Nom français Nom scientifique Nom patois<br />

lézard <strong>de</strong>s murailles Podarcis muralis lou logar<br />

lézard vivipare<br />

Lacerta vivipara<br />

vipère aspic Vipera aspis sarpe<br />

OISEAUX<br />

Nom français Nom scientifique Nom patois<br />

accenteur alpin<br />

Prunella collaris<br />

aigle royal<br />

Aquila chrysaetos<br />

alouette <strong>de</strong>s champs<br />

Alauda arvensis<br />

autour <strong>de</strong>s palombes<br />

Accipiter gentilis<br />

bec-croisé <strong>de</strong>s sapins<br />

Loxia curvirostra<br />

bergeronnette <strong>de</strong>s ruisseaux<br />

Motacilla cinerea<br />

bouvreuil pivoine<br />

Pyrrhula pyrrhula<br />

bruant jaune<br />

Emberiza citrinella<br />

cassenoix moucheté<br />

Nucifraga caryocatactes<br />

chardonneret élégant<br />

Carduelis carduelis<br />

chocard à bec jaune Pyrrhocorax graculus lo corbé<br />

chouette <strong>de</strong> Tengmalm ou nyctale <strong>de</strong> T. Aegolius funereus<br />

cincle plongeur<br />

Cinclus cinclus<br />

crave à bec rouge Pyrrhocorax pyrrhocorax lo corbé<br />

faucon crécerelle<br />

Falco subbuteo<br />

faucon pèlerin<br />

Falco peregrinus<br />

fauvette à tête noire<br />

Sylvia atricapilla<br />

fauvette babillar<strong>de</strong><br />

Sylvia curruca<br />

fauvette <strong>de</strong>s jardins<br />

Sylvia borin<br />

gélinotte <strong>de</strong>s bois<br />

Bonasa bonasia<br />

gobemouche gris<br />

Muscicapa striata<br />

grive musicienne<br />

Turdus philomelos<br />

gypaète barbu<br />

Gypaetus barbatus<br />

hibou grand-duc<br />

Bubo bubo<br />

hiron<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> cheminée<br />

Hirundo rustica<br />

hiron<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> fenêtre<br />

Delichon urbica<br />

hiron<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> rochers<br />

Ptyonoprogne rupestris<br />

170 - Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel


lagopè<strong>de</strong> alpin ou perdrix <strong>de</strong>s neiges Lagopus mutus<br />

linotte mélodieuse<br />

Carduelis cannabina<br />

merle à plastron<br />

Turdus torquatus<br />

mésange bleue<br />

Parus caeruleus<br />

mésange boréale<br />

Parus montana<br />

mésange charbonnière<br />

Parus major<br />

mésange huppée<br />

Parus cristatus<br />

mésange noire<br />

Parus ater<br />

moineau domestique<br />

Passer domesticus<br />

niverolle alpine<br />

Montifringilla nivalis<br />

perdrix bartavelle<br />

Alectoris graeca<br />

pic épeiche<br />

Dendrocopos major<br />

pic noir<br />

Dryocopus martius<br />

pic vert<br />

Picus viridis<br />

pipit spioncelle<br />

Anthus spinoletta<br />

pouillot <strong>de</strong> Bonelli<br />

Phylloscopus bonelli<br />

pouillot véloce<br />

Phylloscopus collybita<br />

roitelet huppé<br />

Regulus regulus<br />

rougequeue noir<br />

Phoenicurus ochruros<br />

rousserolle ver<strong>de</strong>rolle<br />

Acrocephalus palustris<br />

serin cini<br />

Serinus serinus<br />

sitelle torchepot<br />

Sitta europaea<br />

sizerin flammé<br />

Carduelis flammea<br />

tarier <strong>de</strong>s prés ou traquet tarier<br />

Saxicola rubetra<br />

tétras-lyre ou petit coq <strong>de</strong> bruyère Tetrao tetrix dzernott (femelle)<br />

tichodrome échelette<br />

Tichodroma muraria<br />

traquet motteux<br />

Oenanthe oenanthe<br />

troglodyte mignon<br />

Troglodytes troglodytes<br />

Annexes<br />

MAMMIFÈRES<br />

Nom français Nom scientifique Nom patois<br />

blaireau européen Meles meles lo taichon<br />

bouquetin <strong>de</strong>s Alpes<br />

Capra ibex<br />

lo botset / la<br />

tchèvra (femelle<br />

ou étagne)<br />

campagnole terrestre<br />

Arvicola terrestris<br />

cerf élaphe<br />

Cervus elaphus<br />

chamois <strong>de</strong>s Alpes Rupicapra rupicapra subsp. rupicapra tsamoé<br />

chevreuil<br />

Capreolus capreolus<br />

écureuil roux Sciurus vulgaris la verdarr<br />

fouine Martes foina la fouina<br />

hermine<br />

Mustela erminea<br />

lièvre brun ou l. commun ou l. d’Europe Lepus capensis<br />

lièvre variable<br />

Lepus timidus<br />

marmotte alpine ou m. <strong>de</strong>s Alpes Marmotta marmotta marmotta<br />

martre <strong>de</strong>s pins<br />

Martes martes<br />

mouflon méditerranéen<br />

Ovis gmelini<br />

renard roux Vulpes vulpes lo reinard<br />

sanglier Sus scrofa lo poër<br />

taupe d’Europe Talpa europaea darbon<br />

Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel - 171


Annexes<br />

Ce document a été rédigé par :<br />

Virginie Bourgoin, Christine Garin - Conservatoire du patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> la Savoie.<br />

Avec l’ai<strong>de</strong> d’un groupe <strong>de</strong> travail :<br />

Jean-Christophe Berrard, Pierrot Charvin, Jean-Christophe Vidoni - Commune <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel • Christophe Bourdillon -<br />

Nature en Tarentaise • David Déréani - FACIM • Daniel Monbeillard - Groupement <strong>de</strong>s Avals • Robert Petitjean - Office <strong>national</strong><br />

<strong>de</strong>s forêts • Danièle Bonnevie - <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise.<br />

Comité <strong>de</strong> lecture :<br />

Danièle Granger-Cuq - <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise • Jean-Pierre Feuvrier - Conservatoire du patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> la Savoie.<br />

Nous remercions toutes les autres personnes et structures ayant participé <strong>de</strong> près ou <strong>de</strong> loin à ce travail :<br />

Gilbert Blanc-Tailleur, Anne Martinod-Chaumard, Philippe Mugnier, Patrick Pachod, Nathalie Rochaix, Isabelle Sullice -<br />

Commune <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel • Edmond Davignon - Amicale Saint-Bonnaise • Jeannot Blanc - Habitant <strong>de</strong><br />

Saint-Bon Courchevel • Patrick Balesme - SATERCE • Cyrille Deliry - GRPLS • Manu Bouron - Miramella • Philippe Gaudry -<br />

Centre Régional <strong>de</strong> la Propriété Forestière <strong>de</strong> Savoie • Jérôme Caba, Thierry Delahaye, Alain Deteix, Patrick Folliet,<br />

Jean-Pierre Martinot, Stéphane Morel, Véronique Plaige, Frantz Storck - <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise • Jean-Pierre Feuvrier,<br />

Emmanuelle Saunier - Conservatoire du patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> la Savoie.<br />

Sans oublier toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation <strong>de</strong>s observations <strong>de</strong> la faune<br />

et la flore <strong>de</strong> Termignon-la-Vanoise :<br />

Nicolas Bayard, Philippe Benoît, Joël Blanchemain, Danièle Bonnevie, Christophe Bourdillon, Marie-Geneviève Bourgeois,<br />

Daniel Briotet, Carole Chappelaz, Christophe Chamonal, Jeannette Chavoutier, Marc Corail, Robert Cote, Thierry Delahaye,<br />

Bruno Descaves, Alain Deteix, Hélène Durand, Thierry Dupuich, Jean-Luc Etiévant, Louis Eyvrard, Alexandre Garnier,<br />

Pierre Gensac, Christophe Gotti, Ludovic Imberdis, Laurence Jullian, Pascal Langer, Sandrine Lemmet, Octave Martinet,<br />

Jacques Perrier, Philippe Pellicier, Benjamin Plumecocq, Matthieu Prat, Karine Renaud, Céline Rutten, Clotil<strong>de</strong> Sagot,<br />

Gérard Sarrazin, Michel Savourey, secteur <strong>de</strong> Pralognan-la-Vanoise, Frantz Storck, Nicolas Valy, Clau<strong>de</strong> Vion, Lise Wlérick.<br />

Financement :<br />

Conseil Général <strong>de</strong> la Savoie • <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise • Région Rhône-Alpes.<br />

Réalisation <strong>de</strong>s cartes :<br />

Jérôme Caba, Stéphane Morel, Service SIG du <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise.<br />

Source IGN : BD Carto - 2002 et BD Alti - 2002.<br />

Maquette :<br />

Pages intérieures : Patrick Folliet - <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise • Emmanuelle Saunier - Conservatoire du patrimoine <strong>naturel</strong><br />

<strong>de</strong> la Savoie.<br />

Couverture : Vizo Studio – Grenoble (Isère) • Patrick Folliet - <strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> la Vanoise<br />

Mise en page intérieure & impression :<br />

Kalistene - 5 route <strong>de</strong> Nanfray - 74960 Cran-Gevrier • contact@kalistene.com • Tél. +33 (0)4 50 69 01 97<br />

Photos :<br />

- Première <strong>de</strong> couverture : PNV - Jacques Perrier (Le massif <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la Portetta se reflétant dans le lac Merlet inférieur)<br />

- Quatrième <strong>de</strong> couverture :<br />

Ancolie <strong>de</strong>s Alpes<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

Aeschne bleue<br />

PNV - Michel Bouche<br />

Perdrix bartavelle<br />

PNV - Alexandre Garnier<br />

Pin à crochets<br />

PNV - Karine Moussiegt<br />

Niverolle alpine<br />

PNV - Michel Filliol<br />

Sabot <strong>de</strong> Vénus<br />

PNV - Christian Balais<br />

Gélinotte <strong>de</strong>s bois<br />

Christian Simon<br />

Androsace pubescente<br />

PNV - Christian Balais<br />

Hormin <strong>de</strong>s Pyrénées<br />

PNV - Philippe Benoît<br />

Imprimé sur papier blanchi sans chlore<br />

ISBN 2-901617-21-2<br />

Dépôt légal : 1 er trimestre 2007<br />

172 - Découvrir le patrimoine <strong>naturel</strong> <strong>de</strong> Saint-Bon Courchevel


Avec le concours financier <strong>de</strong> :

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!