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D0 : physique au Tevatron - IPNL - IN2P3

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<strong>IPNL</strong> - Rapport d’activité 2008-2009<br />

Quarks & Leptons<br />

<strong>D0</strong> : <strong>physique</strong> <strong>au</strong> <strong>Tevatron</strong><br />

Permanents<br />

G. Grenier, P. Lebrun, S. Muanza, P. Verdier<br />

Non permanents<br />

T. Kurca (CDD <strong>IN2P3</strong>/CNRS)<br />

Since 2000, IPN Lyon is involved in the <strong>D0</strong> collaboration at Fermilab which is an international collaboration<br />

of about 700 physicists. This experiment is recording proton-antiproton collisions delivered by the<br />

<strong>Tevatron</strong> at a centre-of-mass energy of 1,96 TeV. The main activities of the group are the search for new<br />

physics beyond the Standard Model and the search for the Higgs boson. The group has acquired expertise<br />

in large scale computing for Monte Carlo production and data reprocessing, in the integration and tuning<br />

of Monte Carlo generators, and in the calorimeter calibration and reconstruction algorithms.<br />

Simulation et production d’événements Monte Carlo<br />

- Générateurs d’événements<br />

La plupart des analyses de données réalisées dans <strong>D0</strong> reposent sur une comparaison entre données réelles et une<br />

simulation détaillée des processus du modèle standard et potentiellement des processus de nouvelle <strong>physique</strong>. Il est<br />

donc primordial que les générateurs d’événements Monte Carlo utilisés dans <strong>D0</strong> soient le plus proche possible de<br />

la réalité. Or les collisions protons-antiprotons sont d’une grande complexité, et de nombreux paramètres doivent<br />

être contrôlés et ajustés. Depuis son arrivée dans <strong>D0</strong>, le groupe de l’<strong>IPNL</strong> a toujours fortement contribué <strong>au</strong> groupe<br />

« simulation » de <strong>D0</strong>, dont nous avons encore la co-responsabilité en 2009. Cette tache nécessite notamment une<br />

interaction importante avec les théoriciens et phénoménologues qui développent ces générateurs.<br />

Les trav<strong>au</strong>x effectués par le groupe <strong>au</strong> sein du groupe « simulation » de <strong>D0</strong> visent à assurer que les capacités de<br />

production MC de <strong>D0</strong> soient pertinentes pour les analyses de données. Les générateurs de type « parton shower »<br />

comme PYTHIA sous estiment fortement la fraction d’événements avec des jets de grande impulsion transverse<br />

(pT). Une bonne description des jets de grand pT nécessite l’utilisation de générateurs à éléments de matrice<br />

comme ALPGEN. Le groupe a intégré ALPGEN <strong>au</strong> système de production MC de <strong>D0</strong> et assure la maintenance de<br />

cette intégration. ALPGEN est désormais le principal générateur utilisé par <strong>D0</strong> pour la simulation des événements<br />

W/Z+jets et il est indispensable pour quasiment toutes les analyses à grand pT dans <strong>D0</strong>.<br />

- Production massive <strong>au</strong> CC<strong>IN2P3</strong><br />

La contribution française <strong>au</strong> calcul dans <strong>D0</strong> se fait via l’utilisation du Centre de Calcul de l’<strong>IN2P3</strong> (CC<strong>IN2P3</strong>). Ses<br />

capacités sont utilisées en permanence pour simuler en moyenne 7 millions d’événements par semaine. Ces<br />

événements, comme ceux des <strong>au</strong>tres fermes de calcul, sont ensuite transmis à Fermilab pour qu’ils puissent<br />

être utilisés par toute la collaboration <strong>D0</strong>. Nous avons en charge cette production d’événements <strong>au</strong> CC<strong>IN2P3</strong>, qui<br />

représente en 2009 40% de toute la production Monte Carlo dans <strong>D0</strong>. Cette contribution est donc absolument<br />

essentielle <strong>au</strong> programme de <strong>physique</strong> de la collaboration. De manière plus particulière, les moyens de calcul<br />

et de stockage du CC<strong>IN2P3</strong> ont également été utilisés pour<br />

effectuer certaines simulations qu’il n’était pas possible de<br />

réaliser sur d’<strong>au</strong>tres fermes. Ces simulations ont été des<br />

ingrédients indispensables pour des résultats majeurs de <strong>D0</strong>,<br />

comme la calibration du calorimètre, la détermination de<br />

l’échelle d’énergie des jets avec une incertitude de 1%, ou la<br />

mesure de la masse du boson W. Nous avons également en<br />

charge la coordination globale de la production Monte Carlo<br />

dans <strong>D0</strong>, responsabilités prises depuis 2007.<br />

Grâce <strong>au</strong>x outils développés, à la proximité du CC<strong>IN2P3</strong> et à<br />

notre grande implication dans cette tâche, la collaboration<br />

<strong>D0</strong> utilise pleinement les ressources du CC<strong>IN2P3</strong>, soit ~15%<br />

des ressources totales du CC<strong>IN2P3</strong>, et a été le plus gros<br />

utilisateur.<br />

15<br />

Figure 1 : Nombre d’événements Monte Carlo<br />

(en millions) simulés <strong>au</strong> ccin2p3 pour la collaboration <strong>D0</strong>.


Quarks & Leptons<br />

<strong>IPNL</strong> - Rapport d’activité 2008-2009<br />

Calorimétrie<br />

Depuis 2005, nous avons la co-responsabilité du groupe « calorimeter algorithms » de <strong>D0</strong> et ce jusqu’en août<br />

2009. Ce groupe a en charge la calibration du calorimètre et le développement et la certification des algorithmes<br />

de reconstruction (jets, électrons, t<strong>au</strong>s, et énergie transverse manquante), informations essentielles sur les objets<br />

utilisés par les analyses de <strong>physique</strong>.<br />

En ce qui concerne la calibration du calorimètre, le groupe de l’<strong>IPNL</strong> est responsable, et cela depuis 2007, du<br />

développement et de la maintenance du software de reconstruction et des bases de données de calibration du<br />

calorimètre. Un des développements effectué est la prise en charge dans cette base de données de l’ICD (InterCryostat<br />

Detector) et la mise en place de procédures régulières de calibration de cette sous partie du détecteur. Le groupe<br />

assure <strong>au</strong>ssi le suivi de la calibration électronique des 55296 can<strong>au</strong>x du calorimètre.<br />

Pour la reconstruction des objets dans le calorimètre, nous contribuons à leurs certifications pour les analyses<br />

de <strong>physique</strong>s. Ceci implique la validation des mesures d’efficacités de reconstruction et d’identification de ces<br />

objets dans les données et la simulation. Ces informations servent ensuite a toute les analyses de données dans <strong>D0</strong><br />

utilisant le calorimètre. Un des trav<strong>au</strong>x important réalisé a partir de 2005 a été l’étude de ces efficacités en fonction<br />

de la luminosité instantanée du <strong>Tevatron</strong>, dont la valeur maximale a plus que triplé entre 2005 et 2009. A très h<strong>au</strong>te<br />

luminosité, le nombre de collisions par croisement de faisce<strong>au</strong>x est supérieur à 10 ; l’occupation dans le calorimètre<br />

est donc importante ; et les efficacités de reconstruction et d’identification des objets, en général, diminuent. Des<br />

modifications ont donc été apportées <strong>au</strong>x algorithmes pour améliorer ces efficacités à h<strong>au</strong>te luminosité, et les<br />

simulations ont été corrigées pour tenir correctement compte de ces effets.<br />

En plus du travail de coordination et de vérification <strong>au</strong> sein de ce groupe, nous nous sommes particulièrement<br />

intéressés à la mesure de l’énergie transverse manquante (MET), ingrédient essentiel des analyses que nous<br />

effectuons a l’<strong>IPNL</strong>. La mesure de l’énergie transverse manquante nécessite une compréhension globale des<br />

événements, et doit être correctement corrigée pour tenir compte de l’échelle d’énergie des jets, des électrons,<br />

des t<strong>au</strong>s, et de la présence de muons dans le spectromètre. La procédure de corrections de la mesure de MET<br />

a donc été développée et mise en place. D’<strong>au</strong>tre part, l’étude des événements a grand MET nécessite une très<br />

bonne compréhension du fonctionnement du calorimètre car le moindre problème dans l’électronique de lecture<br />

ou le moindre bruit interne ou externe générant de grandes énergies, va modifier la queue de distribution de<br />

l’énergie transverse manquante. Or c’est dans cette zone que nous recherchons un signe de nouvelle <strong>physique</strong>.<br />

En plus du monitoring en ligne qui permet d’identifier très tôt une grande partie des problèmes, un monitoring<br />

hors ligne détaillé a été mis en place. Il permet d’analyser les données du calorimètre en fonction du temps par<br />

tranche d’une minute, et de rejeter, avec une très fine granularité les portions de données ou le calorimètre a eu<br />

un dysfonctionnement.<br />

Recherche de nouvelles particules<br />

L’axe principal de recherche a été la recherche de nouvelle <strong>physique</strong>, dont nous avons eu la co-responsabilité dans la<br />

collaboration <strong>D0</strong> en 2007-2008. Le groupe est spécialisé dans les topologies d’événements avec des jets et de l’énergie<br />

transverse manquante. Nous nous intéressons principalement à la recherche de la supersymétrie, mais d’<strong>au</strong>tres<br />

modèles (Leptoquarks, « Little Higgs ») ont également été considérés. Parmi toutes les particules supersymétriques,<br />

les squarks et les gluinos, partenaires supersymétriques des quarks et des gluons, seraient celles le plus abondamment<br />

produites <strong>au</strong> <strong>Tevatron</strong>, et bientôt <strong>au</strong> LHC. Ces squarks et gluinos se désintégreraient principalement en quarks,<br />

donnant la signature jets et énergie transverse manquante recherchée, dans le cas ou la R-parité est conservée.<br />

- Recherche de squarks et de gluinos<br />

La première analyse de recherche de squarks et de gluinos est celle<br />

dite générique ou l’on ne cherche pas à identifier la saveur des quarks.<br />

La sélection des événements est optimisée séparément pour les événements<br />

> =2 jets + MET, > = 3 jets + MET et > = 4 jets + MET. Dans la<br />

dernière mise à jour publiée en 2008 qui utilise 2,1 fb-1 de données<br />

[1], les limites suivantes ont été obtenues : M(squark) > 379 GeV/c 2<br />

et M(gluino) > 308 GeV/c 2 pour tan(β)=3, A 0 =0, et μ = 2 jets + > = 1 t<strong>au</strong> + MET, provenant de la<br />

désintégrations de paire de squarks. Les désintégrations hadroniques<br />

Figure 2 : Contour d’exclusion a 95% C.L. dans le plan<br />

(Mgluino,Msquark) pour tan(β)=3, A 0 =0, et μ


<strong>IPNL</strong> - Rapport d’activité 2008-2009<br />

Quarks & Leptons<br />

des t<strong>au</strong>s ont été considérées. La difficulté de cette analyse réside dans l’identification de ces t<strong>au</strong>s dans un environnement<br />

multijets, car les jets peuvent également être f<strong>au</strong>ssement identifiés comme des t<strong>au</strong>s. L’analyse a été<br />

effectuée à partir de 1 fb-1 de données enregistrées durant le RunIIa du <strong>Tevatron</strong> [2]. Des limites ont été obtenues<br />

sur la masse des squarks, et on permis de contraindre un peu plus le modèle mSUGRA dans la région de l’espace<br />

des paramètres privilégiant cette état final > = 2 jets + > = 1 t<strong>au</strong> + MET. C’est la première fois que cette topologie est<br />

utilisée en collisionneur hadronique pour la recherche de la supersymétrie. Ces résultats sont complémentaires à<br />

l’analyse générique de recherche des squarks-gluinos, et <strong>au</strong>x recherches de la supersymétrie dans le canal tri-lepton.<br />

A la suite d’une étude de prospectives avec des théoriciens de Fermilab et de l’université de Cornell sur la recherche<br />

de nouvelles particules, les T-quarks prédits par un modèle « Little Higgs », nous avons effectué en 2008 une analyse<br />

utilisant 2,5 fb -1 de données dans le canal exclusif 2 jets +MET. Nos résultats ont permis d’exclure des T-quarks avec<br />

des masses pouvant aller jusqu’à 404 GeV/c 2 [3]. C’est la première analyse donnant des limites directes a partir de<br />

données de collisions sur un modèle « Little Higgs ». Les résultats de cette analyse ont également été utilisés pour<br />

obtenir la limite, M(LQ) > 205 GeV sur la masse des leptoquarks scalaires dans l’hypothèse, BR (LQ-LQ → qνqν)<br />

= 100%. Cette limite est également la plus élevée à ce jour.<br />

- Higgs à 2 doublets<br />

Poursuivant les activités liées à une thèse soutenue dans le groupe en 2003, le groupe a continué ses études du modèle<br />

de Higgs à 2 doublets. D’une part en développant une analyse de recherche du boson de Higgs se désintégrant<br />

en violant la saveur leptonique en t<strong>au</strong> et muon. Cette voie de désintégration peut être reliée <strong>au</strong> désaccord observé<br />

entre théorie et expérience sur le moment magnétique anormal du muon. Une nouvelle collaboration a été initiée<br />

avec le groupe théorie de l’<strong>IPNL</strong> pour prendre un compte les contraintes issues des limites sur la désintégration du<br />

t<strong>au</strong> en muon + photon dans le cadre des modèles à 2 doublets de Higgs avec violation de la saveur leptonique.<br />

Mesure de précision de la masse du boson W<br />

Rentabilisant pleinement les investissements et l’expertise acquise sur le calorimètre, le groupe <strong>D0</strong> de l’<strong>IPNL</strong> démarre<br />

en 2009 une nouvelle activité sur la mesure de la masse du boson W avec les données du RunIIb. Ce travail<br />

s’effectue en collaboration notamment avec les groupes français du LAL et du LPSC qui ont effectué cette mesure<br />

avec les données du RunIIa. En utilisant 1fb-1 de données du RunIIa, la masse du W mesurée par <strong>D0</strong> dans le canal<br />

W → eν est : 80,401 ± 0,043 GeV/ c2. L’incertitude est limitée par l’échelle d’énergie des électrons, qui dépend uniquement<br />

du nombre d’événements Z->ee utilisés pour déterminer cette échelle d’énergie. Cette incertitude diminue<br />

donc en <strong>au</strong>gmentant la statistique. La précision de cette mesure est un résultat capital pour tester la validité du<br />

modèle standard, et pour contraindre indirectement la masse du boson de Higgs.<br />

Références<br />

[1] VM Abazov et al (<strong>D0</strong> Collaboration), “Search for squarks and gluinos in events with jets and missing transverse<br />

energy using 2.1 fb−1 of ppbar collision data at sqrt(s)=196 TeV”, Phys. Lett. B 660 (2008) 449.<br />

[2] VM Abazov et al (<strong>D0</strong> Collaboration), “Search for squark production with jets, hadronically decaying t<strong>au</strong> lepton<br />

and missing transverse energy at sqrt(s)=196 TeV”, arXiv:/0905.4086[hep-ex], submitted to Phys. Lett. B.<br />

[3] VM Abazov et al (<strong>D0</strong> Collaboration), “Search for scalar leptoquarks and T-odd quarks in the acoplanar jet topology<br />

using 2.5 fb-1 of ppbar collision data at sqrt(s)=196 TeV”, Phys. Lett. B 668 (2008) 357.<br />

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