Bruno Serralongue - Jeu de Paume
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Célébration du premier anniversaire <strong>de</strong> l’indépendance du Kosovo, Priština, Kosovo, mardi 17 février 2009<br />
Série « Kosovo », 2009<br />
Courtesy Air <strong>de</strong> Paris, Paris, galerie Baronian-Francey, Bruxelles, et galerie Francesca Pia, Zurich<br />
<strong>de</strong>s reportages d’entreprise. […] Le résultat semble<br />
répondre aux exigences d’une comman<strong>de</strong>, et non à<br />
la liberté présumée d’un artiste, libre d’assister aux<br />
séances sans l’accréditation officielle <strong>de</strong> rigueur. <strong>Bruno</strong><br />
<strong>Serralongue</strong> renonce aux autorisations et aux mesures<br />
spéciales réservées aux informateurs <strong>de</strong> métier. Son<br />
économie d’accès est celle d’un citoyen quelconque<br />
planifiant lui-même son déplacement et son séjour.<br />
Comme il organiserait <strong>de</strong>s vacances privées. »<br />
(Carles Guerra)<br />
Autre particularité : les photographies <strong>de</strong> <strong>Bruno</strong><br />
<strong>Serralongue</strong> n’ajoutent aucun élément particulier<br />
à l’événement. Elles se contentent d’en être un<br />
contrepoint en venant vérifier et interpréter ce qui a<br />
été développé par les médias. Il en résulte <strong>de</strong>s images<br />
distanciées qui sont toujours en décalage par rapport<br />
à l’événement qui les a engendrées. Enfin, c’est la<br />
notion <strong>de</strong> communauté qui est en filigrane dans le<br />
travail <strong>de</strong> <strong>Bruno</strong> <strong>Serralongue</strong>, dont les différentes<br />
séries forment peu à peu un « répertoire <strong>de</strong> l’action<br />
collective », à travers <strong>de</strong>s événements <strong>de</strong> masse<br />
relayés par la société <strong>de</strong> l’information qui est la nôtre.<br />
Pour Carles Guerra : « La pratique photographique <strong>de</strong><br />
<strong>Bruno</strong> <strong>Serralongue</strong> n’intervient pas exclusivement sur le<br />
signifié local et particulier <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s images qu’il<br />
produit. Son champ d’action se place au-<strong>de</strong>là d’une<br />
visualité cherchant obstinément à épuiser l’événement<br />
par le regard. Aussi n’est-il pas étonnant <strong>de</strong> retrouver<br />
dans beaucoup <strong>de</strong> ses images <strong>de</strong>s dialogues, <strong>de</strong>s<br />
conversations ou <strong>de</strong>s débats, situations discursives<br />
<strong>de</strong>vant lesquelles le médium photographique est à son<br />
tour renvoyé à ses propres limites. »<br />
<strong>Bruno</strong> <strong>Serralongue</strong> n’est pas un photographe <strong>de</strong><br />
l’instantané et c’est à partir <strong>de</strong> sujets très documentés<br />
que, <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> dix ans, il sillonne le mon<strong>de</strong>,<br />
allant d’une fête <strong>de</strong> village à un sommet international,<br />
et, sans se laisser débor<strong>de</strong>r par un point <strong>de</strong> vue<br />
idéologique ou moral, sa perception <strong>de</strong>s multiples<br />
événements qu’il relate est une perception militante,<br />
mais « refroidie » et neutre, appliquée aussi bien<br />
aux faits divers, festivités, concerts, rassemblements<br />
éphémères, manifestations variées <strong>de</strong> ses premières<br />
séries qu’aux conflits géopolitiques qui sous-ten<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong>s séries, plus récentes comme « Encuentro »<br />
(1996), « Homenaje » (1997), « Free Tibet » (1998),<br />
« Corée » (2001), « World Social Forum, Mumbai »<br />
(2004), « La Otra » (2006), ou encore « Tibet in<br />
Exile (Dharamsala) » (2008) ou « Kosovo »<br />
(2009-en cours). Loin du photojournalisme – dont<br />
<strong>Serralongue</strong> rappelle que la crise est d’abord