DOSSIER DE PRESSE - Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel
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Tabatière à oiseau<br />
chanteur<br />
(détail mécanisme),<br />
Jaqu<strong>et</strong>-Droz<br />
©MIH<br />
Carn<strong>et</strong> <strong>de</strong> bal Tabatière<br />
avec montre <strong>et</strong> automate,<br />
Anonyme<br />
Genève, vers 1810<br />
Photo Renaud Sterchi<br />
©MHL<br />
Le principe en était simple : le volumineux jeu d’orgue <strong>de</strong>s serin<strong>et</strong>tes par un seul p<strong>et</strong>it<br />
tuyau <strong>de</strong> siffl<strong>et</strong>. Les notes étaient produites lorsqu’un piston coulissait dans le tuyau,<br />
tel un p<strong>et</strong>it trombone, égrenant en passant toutes les notes <strong>de</strong> la gamme musicale. Un<br />
jeu <strong>de</strong> cames <strong>de</strong> taille réduite commandait le piston, ainsi que le p<strong>et</strong>it souffl<strong>et</strong> qui fournissait<br />
l’air.<br />
Doté d’une gran<strong>de</strong> agilité, le siffl<strong>et</strong> à piston coulissant pouvait exécuter trilles <strong>et</strong> glissa<strong>de</strong>s ;<br />
il pouvait aussi répéter <strong>de</strong>s notes en succession rapi<strong>de</strong>. De ce fait, il imitait mieux que la<br />
serin<strong>et</strong>te les chants d’oiseaux. Prenant très peu <strong>de</strong> place, il rendait possible la confection<br />
d’une pléthore <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its obj<strong>et</strong>s décoratifs : montres, miroirs, tabatières, flacons, p<strong>et</strong>ites<br />
cages, pommeaux <strong>de</strong> canne… <strong>et</strong> même <strong>de</strong>s pistol<strong>et</strong>s qui, quand on appuyait sur la gâch<strong>et</strong>te,<br />
libéraient un p<strong>et</strong>it oiseau qui gazouillait !<br />
Pour établir leurs mécanismes d’oiseau chanteur, les Jaqu<strong>et</strong>-Droz <strong>et</strong> Leschot faisaient<br />
appel à un artisan indépendant, Jacob Frisard (1753 - 1810). Frisard collaborait étroitement<br />
avec Jean-Frédéric Leschot (1746 - 1824), qui assurait la direction <strong>de</strong> l’atelier. Les<br />
<strong>de</strong>ux hommes, fiers <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> leurs pièces, étaient tout à fait conscients <strong>de</strong> ce qui<br />
les différenciait <strong>de</strong>s autres, comme le montre c<strong>et</strong> extrait <strong>de</strong> l<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> Leschot à Frisard :<br />
« Il faut tâcher <strong>de</strong> tenir c<strong>et</strong>te branche aussi longtems à nous que nous le pourrons, il ne<br />
manque pas d’envieux ici, mais ils ne s’imaginent pas toutes les difficultés à vaincre,<br />
<strong>et</strong> sans cela ils ne pourront jamais faire que <strong>de</strong>s saloperies avec la pratique <strong>de</strong> plusieurs<br />
flûtes comme ils les font. Laissons-les seulement toujours continuer ainsi, elles<br />
ne peuvent pas nuire à la vente <strong>de</strong>s nôtres. » 1<br />
L’établissement d’une succursale à Londres vers 1775, laissée ensuite sous la direction<br />
d’Henri Maillard<strong>et</strong>, représentait un tournant important pour Jaqu<strong>et</strong>-Droz <strong>et</strong> Leschot.<br />
Londres était à l’époque un centre horloger important au prestige international. Le mot<br />
« Londres » inscrit sur un cadran <strong>de</strong> montre garantissait sa qualité dans l’esprit d’un<br />
ach<strong>et</strong>eur. La capitale britannique était le point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong>s bateaux approvisionnant<br />
le florissant marché oriental.<br />
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