Principes de Melbourne pour des Villes Vertes

Principes de Melbourne
pour des Villes Vertes
Melbourne Principles for Sustainable Cities

Préambule
Les villes sont essentielles aux perspectives économiques et à l’interaction sociale des
êtres humains, ainsi qu’à leur enrichissement culturel et spirituel. Mais elles nuisent à
l’environnement et surexploitent les ressources naturelles, ce qui, à long-terme, risque de
compromettre la prospérité et le bien-être social de ces mêmes êtres humains. Ce problème
concerne tous les pays, étant donné que plus de 50% de la population mondiale vit dans les
grandes villes et que, d’après les indications actuelles, ce pourcentage tend à s’accroître.
L’évolution des villes vers une meilleure prise en compte de l’environnement nécessite la
coopération des divers niveaux de gouvernement, des gestionnaires des ressources, du
secteur commercial, des collectivités et de tous les citoyens. Leurs contributions collectives
et individuelles sont indispensables à la réussite d’un objectif commun. L’améIioration de la
viabilité des villes ne bénéficie pas qu’aux citadins, elle contribue également à augmenter
considérablement le bien-être des habitants de la planète.
Une Vision pour la Création de Villes Vertes
Créer des villes vertes, vivantes et viables, où les gens se respectent les uns les autres
et respectent la nature, pour le bien de tous.
Objectifs des Principes de Melbourne
La Commission de Brundtland a défini la notion de développement durable ainsi : « un
développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à satisfaire leurs propres besoins ». Elaborés dans le but d’aider
les villes qui le désirent à atteindre cet objectif de durabilité, les Principes de Melbourne
pour des Villes Vertes présentent une série de recommandations pour le bon fonctionnement
d’une ville écologiquement viable et durable.
Le but des Principes de Melbourne est de guider la réflexion et de fournir un cadre
stratégique pour une action concertée. N’étant pas normatifs, ils permettent aux villes de
trouver des solutions durables adaptées à leurs circonstances particulières. Ils peuvent aider
à rapprocher citoyens et décideurs, dont la participation et la coopération sont essentielles
pour une transformation écologique de nos villes.
Les Principes permettent aux villes d’élaborer une base à partir de laquelle intégrer les
programmes internationaux, nationaux et locaux, identifier les problèmes à résoudre, et
travailler en synergie avec leurs partenaires.
Pour que les Principes de Melbourne produisent de bons résultats, ils doivent être illustrés
par des exemples pertinents et complémentés par des instruments de mise en place des
décisions afin d’aider les villes à œuvrer vers une durabilité et une viabilité accrues.
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Principe 1
Etablir une vision à long terme basée sur la durabilité, l’équité sociale, économique et
politique ainsi que sur l’individualité de chaque ville.
Elaboration
Une vision à long terme sert de point de départ pour catalyser les changements susceptibles
de mener à une situation viable et durable. Cette vision doit refléter la spécificité et les
caractéristiques propres à chaque ville.
Elle doit aussi exprimer les attentes des citadins pour une viabilité accrue de leurs villes et
prendre en compte la question d’équité, c’est-à-dire l’égalité d’accès aux ressources naturelles
et humaines ainsi que le partage des responsabilités de préservation de ces ressources pour
les générations futures.
Une vision basée sur la durabilité contribue à rassembler les gouvernements, les entreprises
et les collectivités autour d’un but commun et à les motiver afin de développer une stratégie,
un programme d’action et des procédures visant à réaliser cette vision.
Principe 2
Parvenir à la sécurité économique et sociale à long terme.
Elaboration
La sécurité économique et sociale à long terme est la condition d’une évolution salutaire et
dépend d’un développement écologique et durable.
Pour obtenir des résultats durables, les stratégies économiques doivent tendre à
’augmentation de la valeur et de la vitalité des systèmes humains et naturels, ainsi qu’à la
conservation et au renouvellement des ressources naturelles, humaines et économiques. Par
une allocation plus équitable des ressources, les stratégies économiques doivent satisfaire
les besoins de base d’une façon juste et équitable. En particulier, elles doivent garantir le droit
à l’eau potable, à un air non pollué, à la sécurité alimentaire, à l’abri et à des conditions
sanitaires adéquates.
Les villes sont des centres de diversité humaine, leurs lois, leurs structures et leurs institutions
peuvent contribuer de façon importante à promouvoir la sécurité, la cohésion, la stimulation
et l’épanouissement des collectivités.
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Principe 3
Reconnaître la valeur intrinsèque de la biodiversité et des écosystèmes, les protéger et
les réparer.
Elaboration
La nature n’existe pas seulement pour le bénéfice des humains. Nous partageons la planète
avec de nombreuses autres formes de vie qui ont leur valeur intrinsèque et que nous devons
respecter, qu’elles nous soient ou non directement utiles.
C’est par une expérience directe de la nature que l’on comprend sa valeur et que l’on
apprécie l’importance de la santé des habitats et des écosystèmes. Ce rapport intime nous
fait prendre conscience du besoin de gérer avec empathie nos interactions avec la nature.
Si la race humaine a le pouvoir de dégrader l’habitat des animaux et de faire disparaître les
espèces, elle peut aussi protéger et réparer la biodiversité. Nous avons donc la responsabilité
d’agir en tant que gardiens de la nature.
Principe 4
Permettre aux collectivités de minimiser leur empreinte écologique.
Elaboration
Les villes consomment des quantités importantes de ressources et l’impact qu’elles
produisent sur l’environnement s’étend bien au-delà de l’espace qu’elles gèrent à l’intérieur
de leurs limites. Ces tendances ne sont pas viables, elles doivent être considérablement
corrigées et éventuellement inversées.
Une façon de décrire l’impact d’une ville sur l’environnement est de mesurer son "empreinte
écologique". Cette empreinte se calcule en mesurant le poids imposé à la nature pour
satisfaire les besoins de la population et la superficie de terres nécessaire pour maintenir les
niveaux actuels de consommation et traiter les volumes de déchets produits par cette
population. Réduire l’empreinte écologique d’une ville représente une contribution positive
vers la durabilité.
Comme tout système vivant, une collectivité consomme de l’eau, de l’énergie et des matières
premières qu’elle transforme en produits utilisables et en déchets. Pour réduire l’impact
écologique de la ville, il est essentiel de rendre son "métabolisme" plus efficace. Il faut, autant
que possible, résoudre les problèmes localement plutôt que de les transporter sur d’autres
locations ou de les léguer aux générations suivantes.
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Principe 5
Tirer parti des caractéristiques des écosystèmes pour construire des villes saines et viables.
Elaboration
Les villes peuvent devenir plus viables en calquant les processus urbains sur les principes
de fonctionnement des écosystèmes.
Les écosystèmes fonctionnent grâce à la diversité, l’adaptabilité, la résistance,
l’interdépendance et la capacité de régénération et de symbiose. Les villes peuvent intégrer
ces qualités dans l’élaboration de stratégies destinées à les rendre plus productives et
régénératrices afin de produire des bénéfices écologiques, sociaux et économiques.
Principe 6
Identifier et développer les caractéristiques spécifiques des villes, notamment leurs
particularités sociales, culturelles, historiques et naturelles.
Elaboration
Chaque ville possède un ensemble distinctif de caractéristiques culturelles, historiques et
naturelles. Cet ensemble permet d’identifier les directions à suivre pour augmenter la viabilité
d’une manière acceptable pour les citadins et compatible avec leurs valeurs, leurs traditions,
leurs institutions ainsi qu’avec les réalités écologiques locales.
La mise en valeur des caractéristiques existantes permet de motiver et de mobiliser les
ressources humaines et physiques des villes afin de favoriser un développement et une
régénération durables.
Principe 7
Donner confiance aux gens et les encourager à participer.
Elaboration
L’évolution d’une ville vers plus de viabilité nécessite une large base de soutien. Donner des
moyens d’information et d’expression aux citadins permet de mobiliser les connaissances et
les ressources locales et de s’assurer la participation active des personnes indispensables à
tous les stades de la transformation, de la planification à la mise en œuvre de solutions
durables.
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Les gens ont le droit de participer aux décisions qui les concernent. Un effort particulier doit
être entrepris pour donner les moyens de s’exprimer aux personnes défavorisées dont les
voix ne sont pas toujours entendues.
Principe 8
Etendre et activer les réseaux de coopération pour œuvrer vers un avenir commun et durable.
Elaboration
Renforcer les réseaux existants et établir de nouveaux réseaux de coopération au sein des
villes pour faciliter la circulation des connaissances et favoriser l’amélioration continue de
l’environnement.
Les citadins sont les acteurs-clé de l’évolution des villes vers plus de viabilité. Ils pourront
jouer ce rôle plus efficacement s’ils sont bien informés et bénéficient d’un accès aisé au
partage des connaissances et à la formation. De plus, leur énergie et leurs compétences
augmenteront au fur et à mesure qu’ils travaillent ensemble dans ces réseaux.
Des réseaux régionaux permettraient également aux villes de s’entraider en partageant leur
expérience et en rassemblant leurs ressources pour développer des instruments en commun.
Ces réseaux peuvent servir de voies d’échange d’information et ainsi encourager l’effort
collectif.
Principe 9
Promouvoir une production et une consommation durables grâce à une utilisation écologique
des technologies et à une gestion efficace de la demande.
Elaboration
Une gamme de méthodes et d’outils peut être utilisée afin de promouvoir des pratiques
écologiques.
La gestion de la demande, qui nécessite une évaluation précise des ressources naturelles
ainsi qu’une prise de conscience croissante de la part du public, est une stratégie précieuse
pour encourager une consommation durable et peut également permettre une économie
importante en investissements d’infrastructure.
L’adoption et l’utilisation de technologies écologiques améliorent considérablement les
performances, permettant une production durable. Ces technologies facilitent la protection
de l’environnement en diminuant la pollution, en optimisant l’utilisation des ressources et en
augmentant le recyclage et le traitement des déchets.
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Principe 10
Permettre une amélioration constante basée sur la responsabilité, la transparence et la
"gouvernance".
Elaboration
Une bonne gouvernance urbaine nécessite des procédures robustes destinées à encourager
l’évolution des villes vers une viabilité toujours croissante. Si les gains sont progressifs dans
certains domaines, il est possible d’effectuer des progrès rapides dans d’autres, grâce à des
stratégies, des programmes et des technologies innovatrices.
Afin de bien gérer le cycle d’amélioration continue, il est nécessaire d’utiliser des indicateurs
approriés, de fixer des cibles à partir de références concrètes et d’évaluer les progrès par
rapport aux étapes pré-établies. Ceci facilite la prise de responsabilité et assure une mise en
œuvre efficace.
La transparence fait partie de la bonne gouvernance.
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