Hospitalisation pour insuffisance cardiaque
Hospitalisation pour insuffisance cardiaque
Hospitalisation pour insuffisance cardiaque
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3ème journée<br />
Les <strong>insuffisance</strong>s<br />
<strong>cardiaque</strong>s et poussées<br />
hypertensives
Les <strong>insuffisance</strong>s<br />
<strong>cardiaque</strong>s
Cas clinique révision n°1<br />
Un patient âgé de 62 ans vous consulte <strong>pour</strong> une douleur thoracique droite évoluant<br />
depuis 21 jours associée à une dyspnée stade 2 de la NYHA depuis 15 jours.<br />
Son frère médecin lui a precrit un traitement antibiotique de 6 jours <strong>pour</strong> cette douleur.<br />
A l’examen clinique<br />
Tension artérielle : 160/89 mmHg<br />
Fréquence <strong>cardiaque</strong> : 82 /mn<br />
Température : 37°7<br />
Saturation en oxygène : 96 % en air ambiant<br />
Bruits du cœur : Normaux et réguliers<br />
Examen pulmonaire : Normal<br />
Abdomen souple, dépressible, indolore<br />
Examen neurologique normal<br />
Mollet souple, pas d`oedème, ballotement des<br />
mollets normaux, pas de douleur des mollets.<br />
Antécédents<br />
Traitement<br />
habituel<br />
- Tumeur villeuse du colon<br />
droit en attente<br />
d`hémicolectomie<br />
- Lithiase rénale<br />
- Chirurgie ectopie testiculaire<br />
dans l’enfance<br />
Aucun
Cas clinique révision n°1<br />
Bilan biologique<br />
Troponine 0.01<br />
D Dimères à 3.72
Cas clinique révision n°1
Cas clinique révision n°1
Cas clinique révision n°1
Cas clinique révision n°1
Cas clinique révision n°1
Cas clinique révision n° 2<br />
Une patiente de 81 ans vous consulte <strong>pour</strong> un renouvellement de traitement de son<br />
hypertension artérielle.<br />
Au cours de la consultation elle vous dit présenter une douleur médio-thoracique,<br />
déclenchée par la marche sur terrain plat à partir de 100 à 200 mètres et s'arrêtant à<br />
l'arrêt de celle-ci. Il n'existe pas de douleur spontanée au repos.<br />
A l’examen clinique<br />
TA: 140/90 mmHg bras droit<br />
Fréquence <strong>cardiaque</strong>: 58 / mn<br />
Bruits du coeur: normaux et réguliers<br />
SaO2: 94 %<br />
Antécédents<br />
Traitement<br />
habituel<br />
- Accident vasculaire cérébral ischémique<br />
occipital gauche en 2007<br />
- Kératite herpétique récidivante<br />
- Infarctus du myocarde chez sa mère<br />
- Hypercholestérolémie<br />
- Hypertension artérielle<br />
AVLOCARDYL 40 mg : 1/2 cp le matin<br />
CORDARONE 1 comprimé par jour<br />
COAPROVEL 300MG/25MG 1 cp le matin<br />
INEGY 10 mg/20 mg : 1 comprimé le soir<br />
KARDEGIC 160 mg : 1 sachet le midi
Cas clinique révision n° 2
Cas clinique révision n° 2<br />
QuickTime et un<br />
décompresseur DV - PAL<br />
sont requis <strong>pour</strong> visionner cette image.
Cas clinique révision n° 2<br />
Quel sera son traitement de sortie après l’angioplastie coronaire ?<br />
DUOPLAVIN 75MG/75MG CPR 30 : 1 comprimé le matin<br />
CORDARONE 1 comprimé par jour 5 jour sur 7<br />
COAPROVEL 300MG/25MG CPR 90 1 comprimé le matin<br />
INEGY 10 mg/20 mg : 1 comprimé le soir<br />
AMLODIPINE 5MG PHR GELULE 30 : 1 gélule le matin
Cas clinique révision n° 3<br />
Un patient âgé de 82 ans atteint de broncho-pneumopathie obstructive vous consulte <strong>pour</strong><br />
aggravation de sa dyspnée depuis 6 jours.<br />
Antécédents - Angioplastie avec stenting direct<br />
<strong>pour</strong> sténose très serrée, courte,<br />
excentrée au niveau de l'ostium de<br />
l'I.V.A III en 2003<br />
- Fibrillation atriale<br />
Aux urgences<br />
Tension artérielle : 120/70 mmHg<br />
Fréquence <strong>cardiaque</strong> : 167 /mn<br />
Température : 37°<br />
EN : 0<br />
Fréquence respiratoire : 32/min<br />
Saturation en oxygène : 96 % en air<br />
ambiant<br />
Bruits du cœur : Normaux et réguliers<br />
Examen pulmonaire : râles sibilants diffus<br />
Abdomen souple, dépressible, indolore<br />
Traitement<br />
habituel<br />
- Syndrome obstructif sévère<br />
- ZOCOR 20<br />
- HEMIGOXINE<br />
- CORDARONE<br />
- PREVISCAN<br />
- ATACAND<br />
- XATRAL 10<br />
- MIFLONIL<br />
- FORADIL
Cas clinique révision n° 3
Cas clinique révision n° 3<br />
Bilan biologique à l’entrée<br />
Globules blancs 8.1 x10^9/l 4-10<br />
Globules rouges * 3.44 x10^12/l 4.5-5.5<br />
Hémoglobine * 9.4 g/dl 13-17<br />
Taux d'hématocrite * 28.9% 42-51<br />
VGM 84.1fl 81-99<br />
Plaquettes 308 x10^9/l 150-450<br />
INR: 4.58<br />
TCA Rapport Patient / Témoin * 2.30
Cas clinique révision n° 3
Cas clinique révision n° 3<br />
Après choc électrique externe
Cas clinique révision n° 3<br />
QuickTime et un<br />
décompresseur DV - PAL<br />
sont requis <strong>pour</strong> visionner cette image.
Cas clinique révision n° 3<br />
L’indication de mise en place d’un défibrillateur n’a pas été retenue<br />
dans l’immédiat, considérant le caractère ischémique de la T.V.
Cas clinique révision n° 3<br />
Patient sortant sous le traitement suivant<br />
- CORDARONE<br />
- ATACAND<br />
- PLAVIX<br />
- KARDEGIC 75<br />
- LASILIX 20<br />
- CARDENSIEL 1.25<br />
- ZOCOR<br />
- PREVISCAN
Cas clinique révision n° 3<br />
1 mois après sa sortie de l’hôpital le patient présente de nouveau une dyspnée.<br />
Le bilan biologique est le suivant :<br />
Numération<br />
Troponine I
Cas clinique révision n° 3<br />
FIBROSCOPIE OESO GASTRO DUODENALE<br />
OESOPHAGE : Importante mycose sur la totalité de l’œsophage.<br />
CARDIA : En place<br />
ESTOMAC : Il existe plusieurs plages de gastrite micro érosive dans la région antrale.<br />
PYLORE : Normal<br />
DUODENUM : Normal y compris le bulbe. Pas d’hémorragie en cours.<br />
CONCLUSION :<br />
Mycose œsophagienne.<br />
Antrite micro ulcéreuse.<br />
COLOSCOPIE<br />
Préparation bonne.<br />
Examen mené jusque dans le caecum.<br />
Rectum : muqueuse normale.<br />
Colon : muqueuse sans particularité.<br />
Coloscopie totale normale.<br />
Pas d’explication à l’anémie.
Cas clinique révision n° 3<br />
Patient sortant sous le traitement suivant<br />
- CORDARONE<br />
- ATACAND<br />
- PLAVIX<br />
- INEXIUM 40<br />
- LASILIX 20<br />
- CARDENSIEL 1.25<br />
- ZOCOR<br />
- PRADAXA 75 1 matin et soir
Cas clinique révision n° 4<br />
Un patient âgé de 20 ans vous consulte à la sortie des urgences <strong>pour</strong> bilan étiologique<br />
d'une douleur thoracique.<br />
Le médecin des urgences lui a pratiqué une radiographie thoracique qui ne montre pas de<br />
pneumothorax ou de foyer pulmonaire.<br />
Le patient présente depuis le matin, une douleur à point de départ dorsal irradiant au<br />
niveau thoracique antérieur gauche. Douleur d'installation progressive.<br />
Aux urgences<br />
Tension artérielle : 120/60 mmHg<br />
Fréquence <strong>cardiaque</strong> : 76/mn<br />
Température : 36°8<br />
EN : 6<br />
Saturation en oxygène : 99% en air ambiant<br />
Bruits du cœur : Normaux et réguliers<br />
Examen pulmonaire : Normal<br />
Antécédents<br />
Traitement<br />
habituel<br />
- Tabagisme<br />
- Aucun
Cas clinique révision n° 4
Cas clinique révision n° 4
Cas clinique révision n° 4<br />
Globules blancs 13.4 4-10 x10^9/l<br />
Globules rouges 4.99 4.5-5.5 x10^12/l<br />
Hémoglobine 15.8 13-17 g/dl<br />
Taux d'hématocrite 45.4 42-51 %<br />
VGM 90.9 81-99 fl<br />
TCMH 31.6 27-33 pg<br />
CCMH 34.8 31-36 g/dl<br />
Plaquettes 193 150-450 x10^9/l<br />
TP % 97 70-100 %<br />
TCA PTTA<br />
Patient 35.1 26.5-39.8 s<br />
TCA PTTA Témoin 33.0 s<br />
TCA PTTA Patient/ Témoin 1.06
Cas clinique révision n° 4
Cas clinique révision n° 4
Pré-test<br />
Un patient présente des antécédents de cardiomyopathie dilatée avec<br />
fraction d'éjection à 20%, il est porteur d’un défibrillateur implantable multisite et<br />
présente des antécédents de fibrillation atriale avec plusieurs tentatives d’ablation<br />
par radiofréquence.<br />
Parmi les médicaments suivants quels sont ceux qui présente une indication dans<br />
le cadre de la pathologie présentée par ce patient:<br />
TRIATEC 5<br />
INSPRA 25<br />
MONICOR<br />
FLECAINE<br />
PROCORALAN<br />
PREVISCAN 20<br />
KALEORID<br />
MONOTILDIEM<br />
LASILIX
Cas clinique n°1<br />
De garde, vous êtes appelez en maison de retraite au chevet d’un patient âgé de 81 ans <strong>pour</strong> une<br />
dyspnée stade IV de la NYHA. L’infirmière présente est affolée de voir ce patient si essoufflé. Elle<br />
vous remet le dossier de liaison et vous lisez.<br />
Les antécédents sont les suivants : Diabète de type 2 insulino-requérant, HTA, <strong>insuffisance</strong><br />
<strong>cardiaque</strong> gauche, stimulateur triple chambre , triple pontage aortocoronarien en 2001, Stents actifs<br />
sur l'IVA, l'IVP et l'anastomose du pont mammaire diagonal, arythmie <strong>cardiaque</strong>, gastrectomie <strong>pour</strong><br />
adénocarcinome en 2009, érysipèle membre inférieur et <strong>insuffisance</strong> rénale.<br />
Son traitement est le suivant : DUROGESIC 12, DETENSIEL, DOMPERIDONE, DUPHALAC,<br />
EPREX, FUCIDINE, KAYEXALATE, INEXIUM, insuline LANTUS, LASILIX 40, PREVISCAN,<br />
TRIFLUCAN.<br />
Lors de votre examen clinique vous constatez : que le patient est somnolent, stimulable<br />
verbalement, il existe une sècheresse des muqueuses, le foie est tendu, lisse et déborde du rebord<br />
costal, sa palpation est douloureuse, des oedèmes sont présents au niveau des membres inférieurs,<br />
les lombes , les membres supérieurs et le scotum. Sa tension artérielle est à 130/70 mmHg, sa<br />
fréquence <strong>cardiaque</strong>: 72 batt/mn, sa température : 36°, sa saturation en oxygène : 96 % en air<br />
ambiant, les bruits du cœur sont assourdis, l’auscultation pulmonaire est normale.
Cas clinique n°1<br />
QuickTime et un<br />
décompresseur H.264<br />
sont requis <strong>pour</strong> visionner cette image.
Cas clinique n°1
Cas clinique n°1<br />
Gazométrie sous O2:<br />
PaO2 : 97 mmHg<br />
PaCO2 : 29 mmHg<br />
pH : 7.27<br />
HCO3 14<br />
SaO2 : 94 %<br />
BNP (Brain Natriuretic Peptid) 1469.0 pg/ml<br />
Créatinine * 413.0 µmol/l 62-106 *<br />
Urée (Azotémie) * 41.6 mmol/l 2.9-7.1 *<br />
Sodium 136.0 mmol/l 136-145<br />
Potassium * 6.40(*) mmol/l 3.6-5.1<br />
Protides * 56.0 g/l 65-80 *<br />
HBA1c 6% 7.2 11/09/11<br />
Glycémie 1.19 g/l 0.7-1.1 *<br />
Lipase sérique * 16.0 U/l 22-51<br />
ASAT (GOT) 31.0 UI/l
Cas clinique n°1
Cas clinique n°2<br />
A 6 h 30 du matin la fille d’un patient de 80 ans vous appelle <strong>pour</strong> un étouffement, son père<br />
s’étouffe.<br />
Arrivé au domicile, vous trouvez son père assis au bord du lit, polypnéique, en sueurs.<br />
Antécédents hypertension artérielle, un<br />
accident vasculaire cérébral<br />
hémorragique en 2002, un<br />
infarctus du myocarde inférieur<br />
inaugural en mars 2011: ST +<br />
inférieur, lésions sévères<br />
coronaire droite et circonflexe:<br />
échec angioplastie coronaire<br />
droite, stent Circonflexe, un<br />
ancien tabagisme.<br />
A l’examen clinique<br />
Tension artérielle : 160/144 mmHg<br />
Fréquence <strong>cardiaque</strong> : 120 /mn<br />
signes de lutte respiratoire<br />
Sueurs<br />
Fréquence respiratoire : 36/min<br />
Saturation en oxygène : 89 % en air ambiant<br />
Bruits du cœur :assourdis<br />
Examen pulmonaire : râles crêpitants perçus<br />
dans les bases pumonaires<br />
Absence d’oedèmes des membres inférieurs<br />
Examen neurologique: hémiplégie gauche<br />
séquellaire<br />
Traitement<br />
habituel<br />
PLAVIX, KARDEGIC 160,<br />
CARDENSIEL 2.5,<br />
CRESTOR, INEXIUM,<br />
COVERSYL 2.5, JOSIR,<br />
CHIBROPROSCAR.
Cas clinique n°2
Cas clinique n°2
Cas clinique n°2
Cas clinique n°3<br />
Un patient âgé de 67 ans vous consulte <strong>pour</strong> une asthénie évoluant depuis 1 mois associée à une<br />
dyspnée stade 3 de la NYHA. Il allait bien jusque là, et vous apprend qu’il a présenté un épisode<br />
identique régressif après une cardioversion.<br />
A l’examen clinique<br />
Absence d`oedèmes des membres inférieurs<br />
Absence de Reflux hépato-jugulaire<br />
Tension artérielle : 120/70 mmHg<br />
Fréquence <strong>cardiaque</strong> : 82 /mn<br />
Température : 37°<br />
EN : 0<br />
Saturation en oxygène : 96 % en air ambiant<br />
Bruits du cœur : irréguliers<br />
Examen pulmonaire : râles crêpitants bases<br />
pulmonaires<br />
Antécédents<br />
Traitement<br />
habituel<br />
- Hypertension artérielle<br />
- Diabète de type 2<br />
- Fibrillation atriale paroxystique<br />
avec deux procédures d'ablation<br />
en 2003 et 2008.<br />
- GLUCOPHAGE 1000 3/<br />
- CORDARONE 1/j<br />
- CRESTOR 5 1/j<br />
- KENZEN 8 1/j<br />
- XELEVIA 100 mg 1/j<br />
- PRADAXA 75 2/j<br />
- PARIET 20 1/j<br />
- PERMIXON 2/j<br />
- CHIBROPROSCAR 1/j
Cas clinique n°3<br />
Quel diagnostic est le plus probable? Sur quels arguments ?
Cas clinique n°3
Cas clinique n°3<br />
Quels examens complémentaires demandez-vous ?
Insuffisance <strong>cardiaque</strong>
Définition<br />
L’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> (IC) est habituellement<br />
définie comme l’incapacité du cœur à assurer dans<br />
des conditions normales de pression le débit sanguin<br />
nécessaire aux besoins métaboliques et fonctionnels<br />
des différents organes.<br />
Cet état est la conséquence finale commune de toutes<br />
les atteintes <strong>cardiaque</strong>s importantes, qu’elles soient<br />
myocardiques, valvulaires ou péricardiques.
Epidémiologie
Introduction<br />
Pathologie très fréquente, environ 500 000<br />
patients insuffisants <strong>cardiaque</strong>s (IC) en France.<br />
Maladie sévère > 32 000 décès annuels.<br />
Pathologie en croissance du fait du vieillissement<br />
de la population.<br />
On note actuellement une amélioration des<br />
traitements et de la prise en charge, notamment<br />
en post-infarctus.
Prévalence<br />
Etude de Framingham incluant plus de 5000 patients suivis depuis plus de<br />
40 ans, résultats:<br />
Prévalence augmente avec l’âge, 1% tranche d’âge de 50 à<br />
59 ans à 9% sujets de 80 à 89 ans.<br />
Un patient sur<br />
10 de plus de<br />
80 ans aurait<br />
donc une<br />
<strong>insuffisance</strong><br />
<strong>cardiaque</strong>.<br />
L’âge moyen de<br />
diagnostic se<br />
situe vers 75 ans
Terminologie liée à la fraction<br />
d’éjection ventriculaire gauche<br />
Mathématiquement la FEVG est le volume systolique<br />
divisé par le volume en fin de diastole.<br />
Toute dysfonction systolique va s’accompagner d’une<br />
baisse de la FEVG.<br />
La fraction d’éjection est importante à considérée<br />
dans l’IC par son importance pronostique mais aussi par<br />
son utilisation comme critère dans les essais cliniques .<br />
FEVG normale 65±10%.
Deux types d’<strong>insuffisance</strong><br />
<strong>cardiaque</strong><br />
L’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> à fraction d’éjection<br />
ventriculaire gauche altérée: « IC systolique » FEVG ≤<br />
35%.<br />
L’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> à fraction d’éjection<br />
ventriculaire gauche « préservée » ou « diastolique »:<br />
FEVG > 50%<br />
Les patients avec une FEVG comprise entre 35-50%<br />
représentent une « zone grise » avec une dysfonction<br />
systolique légère.
Insuffisance <strong>cardiaque</strong> à fraction d’éjection<br />
ventriculaire gauche préservée<br />
De diagnostique plus difficile que l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> à FE<br />
altérée.<br />
Ces patients n’ont pas de cœur dilaté, mais une augmentation<br />
de l’épaisseur du VG avec anomalies de la relaxation, du<br />
remplissage ou une rigidité diastolique du ventricule gauche<br />
Leur diagnostique est tributaire des techniques d’imagerie<br />
utilisées, de la méthode d’analyse et de l’opérateur.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Diagnostic de l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong><br />
Le diagnostic d’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> à FEVG altéré, nécessite trois conditions<br />
Des symptômes typiques d’IC<br />
Des signes typiques d’IC<br />
Une réduction de la FEVG<br />
Le diagnostic d’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> à FEVG préservée, nécessite quatre<br />
conditions<br />
Des symptômes typiques d’IC<br />
Des signes typiques d’IC<br />
Une FEVG normale ou légèrement réduite, VG non dilaté<br />
Une maladie <strong>cardiaque</strong> structurelle (hypertrophie du VG, oreillette dilatée) et/ou une<br />
dysfonction diastolique<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Terminologie liée à la sévérité des<br />
symptômes<br />
La classification NYHA fonctionnelle a été utilisée <strong>pour</strong> sélectionner les<br />
patients dans presque tous les essais thérapeutiques.<br />
Les patients en classe NYHA 1 n’ont pas de symptômes attribuables à une<br />
maladie <strong>cardiaque</strong>, ceux de classe II, III ou IV sont dit à symptômes légers,<br />
modérés ou sévères.<br />
A noter: la sévérité des symptômes est mal corrélée avec la fonction ventriculaire<br />
Classe NYHA<br />
I<br />
II<br />
Symptômes<br />
Pas de limitation de l'activité physique. L'activité physique normale ne doit pas causer d’essoufflement excessif, de fatigue, ou des<br />
palpitations.<br />
Légère limitation de l'activité physique. Absente au repos, mais une activité physique ordinaire entraine un essoufflement excessif,<br />
une fatigue, des palpitations.<br />
III<br />
Limitation marquée de l'activité physique. Absente au repos, mais une faible activité physique ordinaire est responsable d’un<br />
essoufflement excessif, d’une fatigue, et de palpitations.<br />
IV<br />
Impossible d'exercer toute activité physique sans inconfort. Symptômes présents au repos. Si toute activité physique est entrepris,<br />
l'inconfort est augmenté.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Epidémiologie et pronostic<br />
L’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> « diastolique » présente un profil<br />
épidémiologique et étiologique différent que l’<strong>insuffisance</strong><br />
<strong>cardiaque</strong> « systolique ».<br />
Les patients atteint d’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> « diastolique » sont<br />
plus âgés, plus souvent des femmes et des obèses.<br />
Le pronostic est meilleur lorsque la FEVG est préservée.
Etiologie des <strong>insuffisance</strong>s<br />
<strong>cardiaque</strong>s<br />
2 causes prédominantes: cardiopathie ischémique et HTA<br />
Autres causes:<br />
La fibrillation atriale, les valvulopathies, les cardiomyopathies dilatées,<br />
hypertrophiques ou restrictives.<br />
Différentes causes peuvent être intriquée.
Stewart S, MacIntyre K, Hole DJ, Capewell S, McMurray JJ. More 'malignant' than cancer? Fiveyear<br />
survival following a first admission for heart failure. Eur J Heart Fail 2001;3:315-22.<br />
Pronostic global<br />
Mortalité au moins 2 à 3 fois plus élevé que la population générale<br />
chez les patients de plus de 80 ans<br />
Mortalité comparable voire supérieure à de nombreux cancers
Les causes<br />
Le coeur peut devenir insuffisant:<br />
Lorsqu’il fournit un travail excessif pendant une période<br />
prolongée (hypertension artérielle, valvulopathie,<br />
cardiopathie congénitale).<br />
En raison d’une perte musculaire définitive (infarctus du<br />
myocarde, cardiomyopathie) ou fonctionnelle (hibernation de<br />
cellules myocardiques hypoperfusées qui, de ce fait, perdent<br />
leur fonction contractile normale).<br />
D’autres mécanismes infectieux, inflammatoires, toxiques ou<br />
infiltratifs peuvent également affecter le muscle <strong>cardiaque</strong>.
Les conséquences<br />
Une augmentation des pressions en amont.<br />
Une réduction du volume d’éjection systolique pouvant<br />
aboutir à une baisse du débit <strong>cardiaque</strong>.<br />
Mais les mécanismes adaptatifs permettent de maintenir un débit<br />
<strong>cardiaque</strong> normal ou suffisant .<br />
Ainsi, l’IC reste longtemps latente d’où une manifestation au départ lors des<br />
efforts, anémie, grossesse, fièvre... avant d’être présente au repos.
Physiopathologie
Mécanisme initiateur de<br />
l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong><br />
Génétique ou acquis.<br />
Chronique ou aigu.<br />
Par surcharge ou destruction myocytaire.<br />
Les conséquences sont un remodelage du ventricule gauche dans lequel la<br />
taille, la configuration et la fonction du myocarde sont profondément<br />
perturbées.
Réponse à l’agression<br />
myocardique<br />
Un remodelage ventriculaire apparaît:<br />
Avec <strong>pour</strong> conséquence au niveau <strong>cardiaque</strong> des mécanismes adaptatifs:<br />
Fonctionnels ou hémodynamique avec conservation d’un débit.<br />
Tissulaire marqué par l’inflammation, l’hypertrophie des<br />
cellules, l’apoptose.<br />
L’agression va se pérenniser par la mise en jeu de facteurs:<br />
Hormonaux avec le SRAA et le système nerveux sympathique.<br />
Modification de la taille et de la longueur des myocytes.<br />
Dysfonctionnement de la Pompe Na-Ca ++ ATPase du réticulum<br />
sarcoplasmique d’où une diminution du recaptage du calcium <br />
diminution de la relaxation.
Biochimie de la contraction<br />
1- Le potentiel d’action fait entrer du sodium dans la cellule, puis du calcium. Celui-ci<br />
provoque la libération du Ca du réticulum qui va inonder la troponine.<br />
2- Le Ca se fixe sur la troponine <br />
contraction des fibres.<br />
3- Le Na sort de la cellule par une pompe,<br />
la Na/K ATPase.<br />
4- La relaxation du muscle survient quant le<br />
Ca est repompé dans le réticulum par la<br />
pompe Na/Ca ATPase.
Insuffisance <strong>cardiaque</strong>: problème de<br />
contraction ou de remplissage ?<br />
Un fonctionnement satisfaisant de la pompe <strong>cardiaque</strong> c’est une vidange normale<br />
(fonction systolique) mais également un remplissage normal (fonction diastolique).<br />
L’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> est secondaire à un problème de contraction<br />
myocardique (fonction systolique).<br />
D’un problème de relaxation (remplissage) qui dépend de la vitesse<br />
d’inactivation des ponts actine-myosine sous la dépendance de la<br />
recapture du calcium phénomène de succion remplissage du<br />
ventricule (fonction diastolique).<br />
D’une anomalie de la compliance (étirement du VG), celle-ci par la<br />
fibrose augmentation de la pression capillaire pulmonaire.
Fibrose myocardique<br />
Conséquence du remodelage ou conséquence d’un infarctus du myocarde<br />
Elle est l’un des acteurs principaux de l’IC, elle est à l’origine:<br />
Rigidité ventriculaire.<br />
Troubles du rythme ventriculaire.<br />
Troubles conductifs intra-ventriculaires.
Quand la conduction s’en mêle, le<br />
cœur se désynchronique<br />
Le rôle des voies de conduction est majeur dans la fonction normale du coeur<br />
Le ralentissement de la conduction au niveau NAV permet une contraction successive de<br />
l’oreillette et du ventricule. Le faisceau de His et le réseau de Purkinje assurent la conduction de<br />
l’onde de dépolarisation à l’ensemble des cardiomyocytes ventriculaires permettant une<br />
contraction harmonieuse.<br />
L’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> peut se compliquer de troubles de la conduction :<br />
BAV entraîne un raccourcissement de la diastole et superposition de<br />
la phase de remplissage et de la contraction auriculaire.<br />
BBG provoque un retard de dépolarisation et donc de contraction.<br />
Conséquences<br />
Asynchronisme de contraction, qui altère l’efficacité du VG, certaines zones se contractent<br />
alors que les valves aortiques sont fermées, voire que le remplissage a débuté.
Insuffisance <strong>cardiaque</strong>, maladie des<br />
neuro-hormones<br />
De nombreux système neuro-hormonaux sont mis en jeu dans l’IC, en permettant<br />
de réguler les modifications compensatoires en réponse à la diminution du débit<br />
<strong>cardiaque</strong>.<br />
Ces systèmes ont <strong>pour</strong> cible:<br />
Le coeur.<br />
Les reins.<br />
Les vaisseaux.<br />
Mais au cours du temps ils sont aussi un composant majeur de la progression de l’IC et du<br />
processus de remodelage
Le système sympathique<br />
Il est activé au cours de l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong>
Le système rénine-angiotensine-aldostérone
Insuffisance <strong>cardiaque</strong>, maladie des<br />
neuro-hormones<br />
Traitement<br />
par diurétique de l’anse<br />
Baisse débit <strong>cardiaque</strong><br />
Activation Système rénine Angiotensine<br />
Aldostérone<br />
Stimulation système sympathique<br />
Angiotensine II<br />
Stimulation<br />
adrénergique<br />
Augmentation<br />
Sécrétion<br />
vasopressine<br />
Vasocontriction<br />
artériolaire<br />
Libération<br />
aldostérone<br />
Augmentation<br />
post-charge<br />
Réabsorption<br />
d’eau<br />
Hyponatrémie<br />
Réabsorption du Na<br />
Fuite K+<br />
Fibrose<br />
myocardique<br />
(remodelage)
Le système rénine-angiotensine-aldostérone:<br />
production d’angiotensine II<br />
ECA: Enzyme conversion<br />
angiotensine
L’angiotensine II: un facteur proinflammatoire<br />
et athérogène<br />
PDGF = facteurde croissance dérivé des plaquettes ; FGF = facteur de croissance du fibroblaste ; IGF = facteur de croissance «insulin<br />
like »; TGF- = « transforming growth factor- »; MCP-1 = «monocyte chemoattractant protein »-1; VCAM = molécule d’adhésion
Insuffisance <strong>cardiaque</strong>: maladie du muscle<br />
squelettique<br />
La baisse chronique du flux sanguin au niveau des muscles périphériques <br />
modification des muscles striés avec <strong>pour</strong> conséquence:<br />
Perte de la masse musculaire.<br />
In fine: aggravation gêne fonctionnelle des patients.
Diagnostic de l’<strong>insuffisance</strong><br />
<strong>cardiaque</strong>
Introduction<br />
La première étape consiste à penser à l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong><br />
devant des symptômes peu spécifiques telles:<br />
Une dyspnée à l’effort.<br />
Une fatigabilité inhabituelle devant une tachycardie ou des râles crêpitants.<br />
Mais les symptômes et les signes peuvent être particulièrement<br />
difficiles à identifier et à interpréter chez les personnes obèses,<br />
chez les personnes âgées, et chez les patients atteints de la<br />
maladie pulmonaire chronique.<br />
Les antécédents médicaux du patient sont importants à<br />
connaître, notamment <strong>cardiaque</strong>s.<br />
Le dosage du BNP est une aide importante au diagnostic qui doit<br />
être confirmé par une échographie.
Deux symptômes cardinaux<br />
La dyspnée et la fatigue<br />
Fatigue symptôme peu spécifique - dyspnée symptôme le plus souvent mis en avant<br />
par le patient.<br />
Symptômes apparaissant d’abord à l’effort, mais IC se révèle souvent lors d’un épisode<br />
aigu avec alors une symptomatologie de repos.<br />
Une symptomatologie ne s’aggravant pas à l’effort a peu de chances d’être due à une IC.<br />
Dyspnée pouvant être sifflante, expiratoire, « asthmatiforme », surtout chez le sujet âgé,<br />
en raison de l’œdème péribronchique.<br />
La toux est fréquente, sèche, survenant la nuit en position couchée ou à l’effort.<br />
Oligurie et nycturie sont à rechercher = redistribution du débit sanguin au profit des reins<br />
en position horizontale, au repos, et la réduction du débit rénal en position verticale, diurne.
Signes cliniques (1)<br />
Ils apparaissent à des stades évoluées ou décompensés:<br />
Tachycardie:<br />
<br />
Peu spécifique, mais quasi constante en cas de décompensation ; parfois absente chez<br />
le sujet âgé. Si rythme irrégulier (fibrillation atriale...) cela évoque une IC si symptômes<br />
évocateurs par ailleurs.<br />
Bruits de galop:<br />
<br />
Le plus fréquent est le B3, protodiastolique, traduit le remplissage rapide dans un<br />
ventricule distendu, alors que le B4 s’entend dans les hypertrophies ventriculaires<br />
sévères.<br />
Signes congestifs pulmonaires:<br />
<br />
Les râles pulmonaires d’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> (crépitants) sont secs et prédominent<br />
aux bases, parfois râles expiratoires (sibilances) ou encore des signes d’épanchement<br />
pleural.
Signes d’augmentation de la pression<br />
veineuse et signes congestifs périphériques<br />
Traduisent une IC globale:<br />
L’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> droite isolée est plus rare :<br />
<br />
<br />
Complique le plus souvent une HTAP mais aussi certaines cardiopathies congénitales<br />
vieillies ou une valvulopathie tricuspide isolée.<br />
Ces signes, isolés, peuvent faire aussi évoquer une péricardite constrictive.<br />
L’hyperpression veineuse est un des signes les plus importants car assez spécifique<br />
d’une <strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong>:<br />
<br />
<br />
<br />
Se recherche par l’inspection des veines jugulaires en position demi-assise (45°). Une<br />
turgescence spontanée traduit une augmentation de la pression veineuse centrale. Si<br />
absence, recherche d’un reflux hépato-jugulaire anormal: traduit le défaut de réserve de<br />
précharge du ventricule droit.<br />
Recherche hépatomégalie, rarement douloureuse.<br />
Oedèmes des membres inférieurs plus tardifs et moins spécifiques.
Signes de bas débit et signes généraux<br />
Signes de bas débit:<br />
<br />
Hypotension inhabituelle, confusion, lipothymie, voire marbrures, extrémités<br />
froides, cyanose des extrémités dans les formes les plus critiques.<br />
Signes généraux:<br />
<br />
Altération de l’état général peut s’installer, avec une cachexie (définie par<br />
une perte de poids récente d’au moins 10 %) qu’il faut évaluer<br />
régulièrement.
Evaluation de la symptomatologie<br />
La New York Heart Association a été développé en 1964 une<br />
classification en tant que classification fonctionnelle et thérapeutique<br />
<strong>pour</strong> les patients présentant une maladie <strong>cardiaque</strong>.
Classification de la NYHA<br />
Classe NYHA<br />
I<br />
II<br />
III<br />
IV<br />
Symptômes<br />
Pas de limitation de l'activité physique. L'activité physique normale ne doit<br />
pas causer d’essoufflement excessif, de fatigue, ou des palpitations.<br />
Légère limitation de l'activité physique. Absente au repos, mais une<br />
activité physique ordinaire entraine un essoufflement excessif, une<br />
fatigue, des palpitations.<br />
Limitation marquée de l'activité physique. Absente au repos, mais une<br />
faible activité physique ordinaire est responsable d’un essoufflement<br />
excessif, d’une fatigue, et de palpitations.<br />
Impossible d'exercer toute activité physique sans inconfort. Symptômes<br />
présents au repos. Si toute activité physique est entrepris, l'inconfort est<br />
augmenté.<br />
NYHA : New York Heart Association
Etablir la cause est une étape importante<br />
Coronaropathie<br />
Hypertension<br />
Cardiomyopathies<br />
Valvulopathies<br />
Arythmies<br />
Iatrogéniques<br />
Toxiques<br />
Endocrinopathies<br />
Nutritionnelles<br />
Infiltratives<br />
Maladie du péricarde<br />
Autres<br />
Syndrome coronaire aigu, séquelle d’infarctus, hibernation<br />
Hypertrophie VG<br />
Familiale/génétique ou non : CM hypertrophique, CM dilatée, CM restrictive,<br />
dysplasie arythmogène du VD, non classées (type non-compaction)<br />
Fuites mitrale ou aortique, sténose aortique<br />
Arythmie complète par fibrillation auriculaire surtout<br />
Bêtabloquants, calcium-bloqueurs, antiarythmiques, anthracyclines<br />
Alcool, cocaïne, mercure, cobalt, arsenic<br />
Diabète, hypo-/hyperthyroïdie, phéochromocytome<br />
Déficit en thiamine, sélénium, carnitine Cachexie sévère<br />
Sarcoïdose, amylose, hémochromatose, sclérodermie, fibrose endomyocardique<br />
Péricardite constrictive<br />
Maladie de Chagas, péripartum <strong>insuffisance</strong> rénale terminale
Outils paracliniques
Electrocardiogramme<br />
Il permet d’évaluer le rythme <strong>cardiaque</strong> et la conduction, à savoir:<br />
Une maladie sino-atriale.<br />
Un trouble conductif: BAV, BBG.<br />
. Mettre en évidence des signes d’infarctus (ondes Q).<br />
Une hypertrophie ventriculaire.<br />
Permet de prendre une décision thérapeutique: anticoagulation<br />
si FA, stimulation <strong>pour</strong> bradycardie, resynchronisation si BBG.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure<br />
2012 of the European Society of Cardiology.
Echo-doppler <strong>cardiaque</strong><br />
Examen de référence, il fournit des renseignements immédiats:<br />
sur les volumes, sur la fonction systolique et diastolique<br />
ventriculaire, l'épaisseur du myocarde et sur le fonctionnement<br />
des valves.<br />
Permet de définir la Fraction d’Ejection du Ventricule Gauche<br />
(FEVG).<br />
Donne des renseignements sur les mouvements des parois.<br />
Principale difficulté: en cas d’IC avec fraction d’éjection préservée<br />
Il donne aussi des arguments sur l’étiologie : cardiomyopathie ischémique, valvulopathie,<br />
cardiomyopathie hypertrophique, cardiomyopathie dilatée, péricardite constrictive...<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Echo<strong>cardiaque</strong> 2D strain en pôle<br />
position ?<br />
Etude des déformations myocardiques (ou strain):<br />
De nombreux travaux ont montré que les fibres myocardiques<br />
sont organisées de façon complexe en spirale autour de la<br />
cavité ventriculaire gauche, il existe des mouvements de<br />
torsion qui s'exerce entre la base et l'apex du ventricule<br />
gauche. Le strain longitudinal comme la torsion est utile <strong>pour</strong> la<br />
détection de cardiopathies infracliniques : HTA, diabète,<br />
amylose, cardiopathie induite par des agents cardiotoxiques<br />
(chimiothérapie), etc.<br />
Enroulement hélicoïdal<br />
des faisceau de fibres<br />
myocardique<br />
Il existe une corrélation entre le degré de fibrose et les modifications du<br />
strain longitudinal et de la torsion chez les patients hypertendus avec une<br />
fraction d'éjection normale.<br />
Après un infarctus, la torsion systolique globale du ventricule gauche est<br />
réduite et corrèlée à la fraction d'éjection du ventricule gauche.
Peptides natriurétiques<br />
Signes et symptômes de l'<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> ne sont pas<br />
spécifiques, de nombreux patients ayant une suspicion IC ne<br />
présentent pas en échocardiographie d’importantes anomalies<br />
<strong>cardiaque</strong>s. Lorsque la disponibilité de l'échocardiographie est<br />
limité, une approche alternative au diagnostic est de mesurer la<br />
concentration sanguine d'un peptide natriurétique.<br />
Ces peptides natriurétiques sont une famille d'hormones sécrétées<br />
en quantité accrue lorsque le cœur est malade ou la charge<br />
pariétale est augmentée .<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Le peptide natriurétique de type B: BNP<br />
(Brain Natriuretic peptide)<br />
Hormone polypeptidique natriurétique.<br />
Sécrétion par les myocytes auriculaires et ventriculaires en<br />
réponse à une augmentation pariétale et étirement muscle<br />
<strong>cardiaque</strong>.<br />
Synthèse par vagues – Pas de stokage.<br />
Sécrété à partir 1ère heure dans l’ICA. Demi-vie 20 min.<br />
Dégradation enzymatique par endopeptidase.
BNP: synthèse<br />
Lors de sa sécrétion dans la circulation, le pro-BNP est clivé en deux<br />
fragments : le NT-pro-BNP, biologiquement inactif, et le BNP, doué d’une<br />
activité biologique.<br />
Les taux sanguins du BNP et du NT-pro-BNP augmentent dans l’<strong>insuffisance</strong><br />
<strong>cardiaque</strong>.
BNP: Effets physiologiques<br />
Antagoniste de l’angiotensine II, aldostérone et endothéline-1.<br />
BNP<br />
Effet vasodilatateur et<br />
natriurétique<br />
Vasodilatation<br />
Endothéline-1<br />
Angiotensine II<br />
filtration glomérulaire<br />
excrétion Na+<br />
Aldostérone
Valeurs seuils des peptides natriurétiques<br />
de type B comme aide diagnostique<br />
Plusieurs seuils sont proposés en fonction, de l’âge <strong>pour</strong> le NT-pro-BNP et sa valeur<br />
haute : 450 pg/mL si < 50 ans ; 900 pg/mL entre 50 et 75 ans et 1 800 pg/mL si > 75 ans.<br />
Mais en 2012…
Discordance entre les valeurs de BNP et la<br />
clinique<br />
La concentration de BNP augmente avec l’âge.<br />
Concentration également augmentée en cas d’<strong>insuffisance</strong> rénale<br />
chronique par deux mécanismes principaux : la rétention hydrique et<br />
l’hypervolémie responsable d’un étirement ventriculaire gauche et une<br />
diminution de l’épuration rénale.<br />
Pathologies pulmonaires avec altération du ventricule droit peuvent<br />
augmentées le BNP.<br />
Faux négatifs en cas d’œdème pulmonaire dit flash.<br />
L’obésité baisse le taux de peptide natriurétique. Il est donc important de<br />
tenir compte des données morphologiques du sujet dans l’analyse du<br />
dosage.
BNP: principales variation biologiques<br />
Obésité<br />
Le taux de BNP est plus bas chez le sujet obèse. Qu'il y ait ou non<br />
<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong>.<br />
Les concentrations en BNP et en NT-proBNP sont inversement<br />
proportionnelles à l’IMC.<br />
Un IMC > 30 kg/m2 conduit à minorer les concentrations de peptides<br />
natriurétiques de près de 40 %.<br />
Mécanismes non exclusifs expliquant cette relation inverse: diminution de<br />
synthèse au niveau <strong>cardiaque</strong>, augmentation d'excrétion, augmentation<br />
de dégradation au niveau adipocytaire.<br />
Lori B. Daniels, MD; Alan S. Maisel, MD, J Am<br />
Coll Cardiol. 2007;50(25):2357-2368
BNP: principales variation biologiques<br />
Causes fréquentes<br />
Pathologie pulmonaire aigue et chronique avec retentissement ventriculaire droit<br />
Valvulopathies (RA, RM, IM)<br />
Hypertrophie ventriculaire gauche primitive et secondaire<br />
Insuffisance rénale<br />
Arythmie auriculaire<br />
Sepsis<br />
Ischémie myocardique aigue<br />
Dysfonction systolique chronique (augmentation modérée en l’absence de décompensation aiguë)<br />
Causes plus rares<br />
Hyperthyroïdie, Cushing ou prise de glucocorticoïdes<br />
Hyperaldostéronisme primaire, Maladie d’Addison<br />
Diabète (microalbuminurie, dysfonction autonomique)<br />
Cirrhose hépatique avec ascite, Syndrome paranéoplasique<br />
Hémorragie sous arachnoïdienne<br />
Principales circonstances n’entraînant pas d’augmentation des peptides natriurétique<br />
Délai insuffisant entre prélèvement et début de symptômes : OAP flash, IM aiguë .
Le MR-ProANP<br />
ANP (Atrial Natriurétique Peptide): synthèse par les oreillettes, instable in<br />
vivo et ex vivo.<br />
MR-ProANP (Mide Regional-Pro-atrial natriuretic peptid): fragment de l’ANP,<br />
stable.<br />
Sécrétion par les myocytes auriculaires en réponse à une augmentation<br />
pariétale et étirement muscle <strong>cardiaque</strong>.<br />
Pro-hormone: très stable, facile à mesurer,<br />
reflet fidèle de l’hormone mature
Le MR-ProANP: performances identiques<br />
Potocki M, : Comparison of midregional pro-atrial natriuretic peptide with N-terminal pro-B-type natriuretic<br />
peptide in the diagnosis of heart failure. J Intern Med. 2010 Jan; 267(1):119-29
Biomarkers in Acute Heart Failure: BACH<br />
trial<br />
Étude internationale, multicentrique 15 centres (8 USA, 6 Europe, 1 NZ)<br />
1636 patients, diagnostic d’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> chez un patient avec dyspnée se présentant aux urgences<br />
ProANP à 120 pmol/L est équivalent au BNP à 100 ng/L<br />
Maisel, A. et al. J Am Coll Cardiol 2010;55:2062-2076
BACH: Valeur diagnostique additionnelle du<br />
proANP Zone « grise » des peptides B<br />
Le ProANP augmente la puissance diagnostique des peptides B, en<br />
particulier dans la zone de valeurs incertaines, chez les patients obèses, en<br />
<strong>insuffisance</strong> rénale et chez les sujets âgés<br />
Maisel, A. et al. J Am Coll Cardiol 2010;55:2062-2076
Quelles valeurs de références et seuils<br />
décisionnels des peptides natriurétiques en 2012<br />
Utilisation du peptide natriurétique de type B dans la suspicion de l’<strong>insuffisance</strong><br />
<strong>cardiaque</strong><br />
Le contexte:<br />
- Les recommandations suggèrent l'utilisation de peptides natriurétiques dans la suspicion<br />
de l'<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> mais qu’elle doit être la valeur seuil lors d’un dosage en<br />
urgence?<br />
Objectif:<br />
- Tester et comparer la précision du diagnostic et l'utilité de type B (BNP) et la N-terminal<br />
B-peptide natriurétique de type (NT proBNP) dans le diagnostic de l'<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong><br />
due à une dysfonction systolique ventriculaire gauche chez les patients atteints<br />
d'<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> présumée.<br />
Fuat A. The diagnostic accuracy and utility of a B-type natriuretic peptide test in a community population of patients with<br />
suspected heart failure. Br J Gen Pract 2006;56:327– 333.
Valeurs de références et seuils décisionnels<br />
Les performances du BNP sont meilleures<br />
avec une valeur seuil < 40 ng/ml puisque<br />
le taux de valeur prédictives négatives est<br />
de 88%.<br />
Pour le NT-ProBNP la valeur seuil est de<br />
150 avec un taux de VPN de 92%<br />
Fuat A. The diagnostic accuracy and utility of a B-type natriuretic peptide test in a community population of patients with<br />
suspected heart failure. Br J Gen Pract 2006;56:327– 333.
Valeurs de références en situation de<br />
dyspnée aiguë<br />
Les performances du BNP sont meilleures avec une valeur<br />
seuil de 100 ng/ml avec une sensibilité de 90% et une<br />
spécificité de 76% <strong>pour</strong> le diagnostic d’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong><br />
comme cause de dyspnée.<br />
Maisel A.S., Rapid measurement of B-type natriuretic peptide in<br />
the emergency diagnosis of heart failure, N Engl J Med 347<br />
2002 161-167<br />
Pour le NT-ProBNP une valeur seuil < 300 ng/ml (valeur<br />
prédictive négative de 99%) permet d’écarter le diagnostic<br />
d’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> comme cause de dyspnée.<br />
The N-Terminal Pro-BNP Investigation of Dyspnea in the Emergency<br />
Department (PRIDE) Study - Am J Cardiol 2005;95:948–954
Algorithme d’utilisation des peptides<br />
natriurétiques à visée diagnostique ESC 2012<br />
Plusieurs seuils sont proposés en fonction de l’installation de l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong>: installation<br />
aiguë - décompensation aiguë ou bien installation progressive des symptômes.<br />
Suspicion d’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong><br />
Installation aiguë<br />
Installation progressive<br />
BNP ≥ 100 pg/mL<br />
NT-Pro-BNP ≥ 300 pg/mL A<br />
PR-ProANP ≥ 120 pmol/mL<br />
BNP < 100 pg/mL<br />
NT-Pro-BNP < 300 pg/mL<br />
PR-ProANP < 120 pmol/mL<br />
BNP ≥ 35 pg/mL<br />
NT-Pro-BNP ≥ 125 pg/mL B<br />
BNP < 35 pg/mL<br />
NT-Pro-BNP < 125 pg/mL<br />
Insuffisance <strong>cardiaque</strong><br />
trés probable<br />
Insuffisance<br />
<strong>cardiaque</strong> éliminée C<br />
Insuffisance <strong>cardiaque</strong><br />
trés probable<br />
Insuffisance<br />
<strong>cardiaque</strong> éliminée C<br />
A: Parmi les autres causes d’augmentation dans un cadre aiguë: SCA, arythmie atriale ou ventriculaire, embolie pulmonaire, ex acerbation BPCO avec IC<br />
droite, sepsis et <strong>insuffisance</strong> rénale. Parmi les autres causes d’augmentation dans un cadre non-aiguë: âge > 75 ans, arythmie auriculaire, hypertrophie<br />
ventriculaire gauche, maladie pulmonaire chronique obstructive, maladie rénale chronique.<br />
B: La baisse du seuil inférieur a été choisi afin de diminuer les faux négatifs.<br />
C: Le traitement peut réduire la concentration de peptide natriurétique et la concentration de peptide natriurétique peut ne pas être plus élevé dans le cadre de<br />
patients atteints d’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> à FE préservée<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Recommandations peptides<br />
natriurétiques<br />
Le dosage des peptides natriurétiques (BNP, NT-proBNP,<br />
MR-proANP) doit être réaliser:<br />
Exclure les autres causes de dyspnée (si le niveau est inférieur à la<br />
valeur normale inférieure).<br />
Obtenir une information pronostique.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure<br />
2012 of the European Society of Cardiology.
Radiographie du thorax<br />
Utilité limitée dans la démarche diagnostique mais garde sa place en phase<br />
aiguë<br />
Signes d’hyperpression de la circulation pulmonaire:<br />
élargissements des hiles, redistribution de la vascularisation vers<br />
les sommets et œdème alvéolaire péri-hilaire.<br />
Cardiomégalie mais une dysfonction systolique du VG peut être présente sans<br />
cardiomégalie sur la Rx.
Biologie<br />
Tests hématologiques (hémoglobine, hématocrite, ferritine, leucocytes et<br />
plaquettes)recherche une anémie, pouvant être un diagnostic différentiel<br />
ou un facteur aggravant de l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong>.<br />
Ionogramme sanguin et créatinine avec taux de filtration glomérulaire:<br />
<strong>pour</strong> recherche <strong>insuffisance</strong> rénale sévère et <strong>pour</strong> adapter le traitement<br />
de l’IC (diurétique, IEC…), hyponatrémie témoin d’une IC grave.<br />
TSH: dysthyroïdie peut initier ou aggraver une IC.<br />
Glycémie: recherche d’un diabète non diagnostiqué.<br />
Bilan hépatique utile <strong>pour</strong> apprécier un retentissement hépatique<br />
éventuel.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Imagerie par résonance magnétique<br />
dynamique <strong>cardiaque</strong><br />
Examen d’excellence, meilleure précision que l’échographie<br />
Information sur la perfusion, viabilité et analyse tissulaire.<br />
Mais accessibilité réduite<br />
Patient admis <strong>pour</strong> tachycardie ventriculaire soutenue et <strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> droite.L’imagerie pondérée T1 centrée sur les cavités<br />
droites montre la présence de graisse intramyocardique au niveau du ventricule droit (VD) [flèches, à G], et de fibrose intra myocardique<br />
sur les images en rehaussement tardif (flèches, à D). Le VD est dilaté et présente des zones dyskinétiques, le tout signant une dysplasie<br />
arythmogène du VD.
Angiographie coronaire<br />
Elle sera envisager:<br />
Chez les patients souffrant d'angine de poitrine ou ayant des antécédents<br />
d'arrêt <strong>cardiaque</strong>.<br />
Chez les patients présentant des signes d'ischémie myocardique réversible<br />
sur des tests non invasifs, surtout si la FEVG est réduite.<br />
Elle peut être nécessaire,en urgence, chez des patients avec une<br />
<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> aiguë (choc ou œdème pulmonaire aigu),<br />
présentant un syndrome coronarien aigu associé.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Epreuve d’effort avec mesure des gaz<br />
expirés<br />
Lors d’un effort, l’organisme met en jeu un grand nombre de mécanismes <strong>pour</strong><br />
permettre l’adaptation du système intégré « cardio-circulatoire et respiratoire » dont le<br />
principal objectif est d’apporter la quantité d’oxygène nécessaire aux cellules<br />
musculaires.<br />
La quantité d’oxygène transportée et utilisée par les cellules<br />
correspond à l’oxygène consommé par l’organisme. Cette<br />
consommation d’oxygène (VO2), non nulle au repos du fait du<br />
métabolisme basal, est proportionnelle à l’effort effectué. Une<br />
valeur maximale de VO2 élevée reflète donc un bon niveau<br />
d’effort, et de ce fait une bonne adaptation du système.
Epreuve d’effort avec mesure des gaz<br />
expirés: matériel<br />
Matériel et méthode:<br />
Comprend: ergomètre (tapis ou cycloergomètre),<br />
électrocardiographe, tensiomètre. La mesure des gaz<br />
expirés nécessite le recueil des gaz expirés par le patient<br />
(O2 et CO2) grâce à un masque et un pneumotachographe<br />
(ou capteur de débit).<br />
Durant l’examen, l’électrocardiogramme et les courbes de<br />
gaz expirés sont enregistrés de façon continue, et la<br />
pression artérielle mesurée régulièrement.<br />
<br />
Paramètres recueillis durant cet examen sont la fréquence<br />
<strong>cardiaque</strong>, la pression artérielle, la consommation<br />
d’oxygène, le rejet de CO2 (V CO2) et la ventilation (VE).<br />
Le patient qui consomme beaucoup d’oxygène sera probablement performant.
Epreuve d’effort avec mesure des gaz<br />
expiré: indications<br />
Indications chez le patient insuffisant <strong>cardiaque</strong>:<br />
Le patient se dit limité à l’effort, mais qu’en est-il<br />
objectivement ?<br />
Il est essoufflé, sa dyspnée est-elle d’origine <strong>cardiaque</strong> ou<br />
pulmonaire ?<br />
Est-il « déconditionné », et <strong>pour</strong>rait-il bénéficier d’un<br />
programme de réentraînement à l’effort ?<br />
Quel est son pronostic à court ou à moyen terme?<br />
Le traitement bêtabloquant est-il optimal ? Faut-il mettre en<br />
place une stimulation multisite ?
Epreuve d’effort avec mesure des gaz<br />
expirés: résultats<br />
Les meilleurs paramètres pronostiques actuellement reconnus sont :<br />
le pic de VO2, qui doit être interprété en fonction du<br />
<strong>pour</strong>centage de la valeur maximale théorique.<br />
La puissance circulatoire et la pente VE/VCO2.<br />
Une valeur de pic de VO2 inférieure à 55 % de la valeur maximale théorique,<br />
une pente VE/VCO2 élevée, supérieure à 40, et une puissance circulatoire<br />
inférieure à 2 000 signent la sévérité de l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong>.
Epreuve d’effort avec mesure des gaz<br />
expirés: résultats<br />
Patient de 26 ans, cardiomyopathie dilatée, coronaires saines, fraction d’éjection ventriculaire<br />
gauche 20 %, stade III de la classification de la NYHA. Traitement médicamenteux non optimal.<br />
Pic de VO2 16mL/kg/min(32%de la VO2 max), pente VE/VCO2 37, PC1800, oscillations<br />
respiratoires.<br />
Altération majeure de la tolérance à l’effort, déconditionnement périphérique majeur, <strong>insuffisance</strong><br />
cardiocirculatoire majeure. Implications thérapeutiques : réentraînement à l’effort, optimisation<br />
du traitement médicamenteux, inscription sur liste de transplantation.
Diagnostic différentiel de l’IC<br />
Dyspnée Toux Asthénie Oedème Turgescence<br />
jugulaire, RHJ<br />
Anémie + - + - -<br />
Hypothyroïdie - - + - -<br />
HTAP, pathologie respiratoire + + + ± ±<br />
Bronchite aiguë ± + + - -<br />
Déconditionnement physique + - + - -<br />
Trouble psychique + + + - -<br />
Syndrome néphrotique,<br />
<strong>insuffisance</strong> rénale terminale<br />
- - + + -<br />
Cirrhose - - + + -<br />
Lymphoedème - - - + -
Conclusions<br />
Savoir évoquer le diagnostic est très important et constitue la<br />
première étape<br />
La symptomatologie est peu spécifique et peut revêtir des aspects<br />
trompeurs, surtout chez le sujet âgé.<br />
Le dosage des peptides natriurétiques apporte une aide importante<br />
au diagnostic<br />
L’échographie <strong>cardiaque</strong> est l’examen clé <strong>pour</strong> formaliser le<br />
diagnostic, préciser l’altération de la fraction d’éjection<br />
ventriculaire gauche et progresser dans l’enquête étiologique.<br />
Le diagnostic étiologique doit s’associer à la recherche des facteurs<br />
aggravants qui sont autant de pistes <strong>pour</strong> la prise en charge<br />
thérapeutique.
Le traitement de l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong><br />
à fraction ventriculaire gauche altérée
Classes de recommandations<br />
Classe I<br />
Classe II<br />
Classe IIa<br />
Situations dans lesquelles il y a une preuve et/ou un accord général <strong>pour</strong> dire<br />
que le traitement est bénéfique, utile et efficace.<br />
Situations dans lesquelles il y a des éléments contradictoires et/ou des divergences<br />
d’opinion sur l’utilité et l’efficacité du traitement<br />
Le poids des preuves est plutôt en faveur de la technique<br />
Classe IIb<br />
Classe III<br />
Le poids des preuves est insuffisant <strong>pour</strong> avoir une opinion.<br />
Situations dans lesquelles il y a une preuve et/ou un accord général <strong>pour</strong> dire<br />
que le traitement n’est ni utile ni efficace ou éventuellement nuisible.
Niveaux de preuves scientifiques<br />
Niveau de preuve A<br />
Fondé sur des données provenant de plusieurs études randomisées<br />
comprenant un grand nombre de patients.<br />
Niveau de preuve B<br />
Fondé sur des données provenant d’un nombre limité d’études<br />
randomisées comprenant un faible nombre de patients ou de bons<br />
travaux non randomisés ou de registres d’observations.<br />
Niveau de preuve C<br />
Fondé sur un consensus des experts consultés.
Introduction<br />
Le traitement médicamenteux de l’IC repose sur de solides<br />
recommandations de classe IA.<br />
Le traitement vise à bloquer le système rénine-angiotensinealdostérone<br />
et le système sympathique.<br />
Bêta-bloquant et inhibiteur de l'ECA doivent tous deux être<br />
commencé dès que possible après le diagnostic de l'IC à FEVG<br />
altérée.<br />
Ce double blocage a permis d’améliorer la survie de 12% par<br />
décennie.<br />
Il doit être adapter à la tension artérielle et à l’état de la<br />
fonction rénale.
Inhibiteurs de l’enzyme de conversion<br />
(IEC)<br />
Ils bloquent le système rénine-angiotensine en inhibant<br />
l’action de l’enzyme de conversion de l’angiotensine 1.<br />
Ils permettent l’accumulation de bradykinine, vasodilatateur<br />
puissant.<br />
Ces actions ont un effet bénéfique dans l’<strong>insuffisance</strong><br />
<strong>cardiaque</strong>.<br />
Ils ont démontré une réduction significative à long terme de<br />
la morbidité et de la mortalité dans tous les stades de<br />
l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong>, quelque soit la cause.
Cumulative Probability of Death<br />
COoperative North Scandinavian Enalapril<br />
Urvival Study (CONSENSUS I)<br />
Etude multicentrique, randomisée, en double aveugle, 253 patients; 126 placebo, 127 sous enalapril<br />
suivis pendant 188 jours, patients en stade IV.<br />
0,7<br />
0,6<br />
0,5<br />
Placebo<br />
Enalapril<br />
p=0.001<br />
31%<br />
reduction<br />
0,4<br />
0,3<br />
0,2<br />
0,1<br />
p=0.002<br />
40%<br />
reduction<br />
0<br />
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12<br />
Months<br />
CONSENSUS Study Group N Eng J Med 1987
Events %<br />
Studies Of Left Ventricular Dysfunction:<br />
SOLVD (Treatment Study)<br />
Enalapril versus placebo chez 6 794 patients avec une fraction d’éjection < 35%, Critère de jugement<br />
Retarder la progression de l’IC, Amélioration des signes et symptômes, Réduire la mortalité, 2568 symptomatiques de<br />
classe II-III plupart des patients sous digitaline et les diurétiqueset 4226 asymptomatiques de classe I-II sans<br />
traitement<br />
70<br />
60<br />
50<br />
Placebo<br />
Enalapril<br />
Mortalité et hospitalisations<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
26% Risk Reduction<br />
p
Studies Of Left Ventricular Dysfunction:<br />
SOLVD (Treatment Study): <strong>Hospitalisation</strong>s<br />
1000<br />
800<br />
600<br />
400<br />
30% Reduction<br />
p
Studies Of Left Ventricular Dysfunction:<br />
SOLVD (Treatment Study): Conclusions<br />
Pour 1000 patients traités durant 3 ans<br />
50 décès prévenus.<br />
350 hospitalisations en moins.<br />
The SOLVD Investigators, N Engl J Med, 1991
Assessment of Treatment with Lisinopril<br />
And Survival study: ATLAS<br />
Comparaison d’une faible dose de Lisinopril versus une forte dose chez 3000 patients IC<br />
classe II, III, IV.<br />
100<br />
Survie *<br />
Sans<br />
évènement<br />
75<br />
50<br />
*Combined all-cause mortality plus<br />
all-cause hospitalisations<br />
Risk reduction 12%<br />
p=0.002<br />
25<br />
0<br />
0 6 12 18 24 30 36 42 48<br />
Follow-up (months)<br />
12% de réduction de toutes causes de décès et<br />
d’hospitalisations avec la forte de Lisinopril<br />
Faible dose 2,5-5 mg<br />
Forte dose 35 mg<br />
Eur Heart J. 2000 Dec;21(23):1967-78.
IEC: grands essais cliniques en post-infarctus:<br />
effet sur dysfonction ventriculaire et IC<br />
P<br />
AIRE<br />
27%<br />
0.002<br />
TRACE<br />
22%<br />
0.001<br />
SOLVD<br />
(Treatment)<br />
SOLVD<br />
(Prevention)<br />
8%<br />
16%<br />
0.0036<br />
0.30<br />
SAVE<br />
19%<br />
0.019<br />
0 5 10 15 20 25<br />
Risk reduction in total mortality (%)<br />
30<br />
AIRE Study Investigators. Lancet. 1993;342:821-8.<br />
Køber L et al. N Engl J Med. 1995;333:1670-6.<br />
SOLVD Investigators. N Engl J Med. 1991;325:293-302.<br />
SOLVD Investigators. N Engl J Med. 1992;327:685-91.<br />
Pfeffer MA et al. N Engl J Med. 1992;327:669-77.
Recommandations: IEC<br />
A utiliser systématiquement chez tous les patients<br />
avec FE ≤ 40% en plus d'un bêta-bloquant.<br />
ils réduisent le risque d’hospitalisation et le risque de décés<br />
prématuré<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure<br />
2012 of the European Society of Cardiology.
Modalités du traitement par IEC<br />
Démarrer le traitement à faible dose après diminution si possible la<br />
dose de diurétique <strong>pour</strong> éviter une hTA ou altération fonction rénale.<br />
Dose à respecter si taux créatinine ne dépasse pas 50% de la valeur<br />
initiale.<br />
Augmentation progressive de la dose par paliers de 15 jours si TA ≥ 90<br />
mmHg jusqu’à la dose cible (dose maximale tolérée dans les essais<br />
thérapeutiques).<br />
Si <strong>insuffisance</strong> rénale: dose d’entretien à diminuer de moitié si<br />
clairance < 30mL/min.<br />
Contre-indiqués si clairance à la créatinine < 15 mL/min ou sténose<br />
bilatérale artères rénales.
Dose cible des IEC<br />
Dose initiale<br />
(mg<br />
Prises par<br />
jour<br />
Dose cible<br />
(mg)<br />
Prises par jour<br />
Captopril<br />
(LOPRIL ® )<br />
Enalapril<br />
(RENITEC ® )<br />
Lisinopril<br />
(ZESTRIL ® )<br />
Ramipril<br />
(TRIATEC ® )<br />
Trandolapril<br />
(ODRIK ® )<br />
6,25 3 50 3<br />
2,5 2 10 à 20 2<br />
2,5 à 5 1 20 à 35 1<br />
2,5 1 5 2<br />
0,5 1 4 1<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Gestion effets secondaires des IEC<br />
Si apparition <strong>insuffisance</strong> rénale, s’assurer de l’absence de<br />
coprescription de médicaments néphrotoxiques (AINS) et<br />
réduire la dose ou les arrêter.<br />
Si hyperkaliémie: diminuer la dose <strong>pour</strong> une kaliémie entre 5,5<br />
et 5,9 mmol/L, puis surveiller la biologie.<br />
Arrêt traitement si kaliémie ≥ 6 mmol/L.<br />
Si hypotension orthostatique: baisser dose diurétiques et<br />
supprimer les autres médicaments hypotenseurs.
Les bêtabloquants<br />
Stimulation sympathique = mécanisme compensateur à court terme (renforcement<br />
contraction + tachycardie= maintien débit <strong>cardiaque</strong>) mais…<br />
Dépense énergétique accrue à court terme et toxicité myocytaire<br />
à long terme.<br />
Les bêtabloquants<br />
Ils ont une action anti-arythmique et anti-ischémique.<br />
Ils peuvent permettre une meilleure réactivité à la stimulation<br />
sympathique réactionnelle.<br />
Ils réduisent le risque de mort subite.<br />
Mais depuis les années 1970 les bêtabloquants sont contre-indiqués<br />
dans l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong>, alors…
Cumulative mortality (%)<br />
Probability of survival<br />
% Survival<br />
ß-bloquants études de survie<br />
Le doute est levé avec ces 2 études publiées en 1999<br />
MERIT-HF<br />
CIBIS-II<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
P=.0062 (adjusted)<br />
P=.00009 (nominal)<br />
Placebo<br />
Follow-up (months)<br />
0 3 6 9 12 15 18 21<br />
Lancet. 1999;353:2001-2007.<br />
Metoprolol<br />
n=3991<br />
1.0<br />
.9<br />
.8<br />
.7<br />
.6<br />
.5<br />
.4<br />
.3<br />
.2<br />
.1<br />
0<br />
Log rank P=.00006<br />
n=2647<br />
Bisoprolol<br />
Time (Days)<br />
Placebo<br />
0 200 400 600 800<br />
Lancet. 1999;353:9-13.<br />
Mortality: 34%<br />
34%
Carvedilol Prospective Randomized<br />
Cumulative Survival Trial: COPERNICUS<br />
Etude randomisée carvédilol vs placebo- 2289 patients randomisés- Classes III et IV;<br />
FEVG < 25% ; IEC + diurétiques ; Carvédilol de 3,125 mg / j à 25 mg / j- Objectif<br />
principal : mortalité toutes causes- Obj. 2aires : DC + H toutes causes, DC+H<br />
<strong>cardiaque</strong>, DC+H ICG<br />
100<br />
90<br />
Carvedilol<br />
(n=1156)<br />
80<br />
70<br />
60<br />
P=0.00014<br />
Placebo<br />
(n=1133)<br />
Mortalité: 35%<br />
50<br />
0 4 8 12 16 20 24 28<br />
Mois<br />
Packer et al, NEJM<br />
2001;344:1651-8
COPERNICUS<br />
Effets du carvedilol sur la morbidité et la<br />
mortalité<br />
Décès ou<br />
hospitalisations<br />
Décès ou<br />
hospitalisations<br />
cardiovasculaires<br />
Décès ou<br />
hospitalisations<br />
<strong>pour</strong> ICG<br />
0<br />
0.25 0.5 0.75 1.0 1.25<br />
Bénéfice<br />
Carvedilol<br />
Tous patients<br />
Décompensation<br />
récente ou<br />
récurrentes<br />
Bénéfice<br />
placébo
ß-bloquants études de survie<br />
Annual Mortality<br />
Mean Follow-up<br />
RR<br />
P Value<br />
% Patients<br />
BEST<br />
placebo 17%<br />
bucindolol 15%<br />
24 months<br />
10%<br />
P=.10<br />
CIBIS-II<br />
placebo 13.2%<br />
bisoprolol 8.8%<br />
15 months<br />
34%<br />
P=.0001<br />
MERIT-HF<br />
placebo 11.0%<br />
metoprolol succinate 7.2%<br />
12 months<br />
34%<br />
P=.0062<br />
COPERNICUS<br />
placebo 18.5%<br />
carvedilol 11.4%<br />
0 0.25 0.5 0.75 1.0 1.25 1.5 1.75 2.0<br />
Relative Risk and 95% Confidence Intervals<br />
10.4 months<br />
35%<br />
P=.0014<br />
Lancet. 1999:353:2001-2007; CIBIS II<br />
Investigator and Committees. Lancet.<br />
1999;353:9-13; Packer M et al. N Engl J<br />
Med. 2001;344:1651-1658; Beta-blockers<br />
Evaluation Survival Trial Investigators. N<br />
Engl J Med. 2001;344:1659-1667.
The Study of Effects of Nebivolol Intervention on<br />
Outcomes and Rehospitalization in Seniors with Heart<br />
Failure: SENIORS study<br />
SENIORS<br />
Etude multicentrique menée en double-aveugle et contrôlée vs placebo a évalué l’efficacité et la tolérance du<br />
nebivolol, dans une population de 2167 insuffisants <strong>cardiaque</strong>s à haut risque en particulier du fait de leur âge<br />
(plus de 70 ans). La durée médiane de suivi a été de 20 mois. 36%d'entre eux avaient une FEVG > 35.<br />
RRR de 14% dans<br />
le critère<br />
d'évaluation<br />
principal composite<br />
de décès ou<br />
d'hospitalisation<br />
cardiovasculaire,<br />
mais ne réduit pas<br />
la mortalité globale<br />
Flather MD, Shibata MC, Coats AJS, et al. European Heart Journal 2005;26:215-225.
Recommandations: bêta-bloquants<br />
Les bêta-bloquants sont recommandés, en plus d'un IEC (ou<br />
un ARA si inhibiteur de l’IEC n’est pas tolèré), <strong>pour</strong> tous les<br />
patients avec une fraction d’éjection ≤ 40% <strong>pour</strong> réduire le<br />
risque d'hospitalisation <strong>pour</strong> <strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> et le<br />
risque de décès prématuré.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure<br />
2012 of the European Society of Cardiology.
Mise en route du traitement par<br />
bêtabloquant<br />
Elle se fait avec la dose la plus faible possible, peut être réalisée en<br />
ambulatoire.<br />
La dose est augmentée progressivement par paliers de 2-4<br />
semaines.<br />
Ne pas augmenter la dose si aggravation IC, hTA<br />
symptomatique ou de FC < 50 batt/min.<br />
La dose cible est la dose maximale tolérée la plus proche de<br />
celle des essais thérapeutiques.
Situations particulières<br />
La situation clinique peut conduire à privilégier certains bêtabloquants<br />
Chez les patients avec IC plus sévère et niveau tensionnel élevé<br />
préféré le Carvédilol (KREDEX ® ) qui possède une action<br />
alphabloquante diminuant la post-charge.<br />
Si patient atteint d’une bronchopneumopathie chronique<br />
obstructive, le ß- ne sont pas contre-indiqués mais introduits à<br />
distance d’une exacerbation, préféré le Nebivolol (NEBILOX ®,<br />
TEMERIT ® ) qui est plus bêta-1-sélectif.
Gestion des effets indésirables<br />
Si survenue d’une hTA, avant de réduire les doses, supprimer les<br />
autres agents hypotenseurs (Inhibiteurs calciques ou dérivés<br />
nitrés) à l’exception des IEC et ARA 2.<br />
Si bradycardie excessive avant de diminuer la dose, arrêter la<br />
digoxine si elle était prescrite.<br />
Si décompensation <strong>cardiaque</strong> aiguë, en l’absence de choc<br />
cardiogénique, <strong>pour</strong>suite possible mais en baissant leur dose et<br />
augmentant celle des diurétiques.
Doses cibles de bêtabloquant<br />
Dose initiale<br />
(mg<br />
Prises par<br />
jour<br />
Dose cible<br />
(mg)<br />
Prises par<br />
jour<br />
Bisoprolol<br />
(CARDENSIEL ® )<br />
Carvédilol<br />
(KREDEX ® )<br />
Nébivolol<br />
(NEBILOX ® )<br />
(TEMERIT ® )<br />
Métoprolol<br />
(LOPRESSOR ® )<br />
1,25 1 10 1<br />
3,125 2 25-50 2<br />
1,25 1 10 1<br />
23,75 1 200 1<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Antagonistes des récepteurs aux<br />
mineralocortioïdes/Aldostérone (ARM)<br />
Ils entrent en 2012 dans le bloc des médicaments de classe<br />
IA comme les IEC et les bêtabloquants dans l’IC systolique à<br />
fraction d’éjection altérée.<br />
Mais comment ?<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure<br />
2012 of the European Society of Cardiology.
Eplerenone in Mild Patients Hospitalization and<br />
Survival Study in Heart Failure: EMPHASIS-HF<br />
Effets de l’Eplerenone versus un placebo sur la mortalité cardiovasculaire ou l’hospitalisation<br />
<strong>pour</strong> <strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> chez des patients présentant une <strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> systolique<br />
stade II<br />
Critères d’inclusion: âge > 55 ans, NYHA stade II, FE ≤30%, QRS > 130 ms, traités par IEC dose<br />
recommandée et bêta-bloquant<br />
RRR de 27% décés<br />
cardio-vasculaire<br />
ou hospitalisation<br />
<strong>pour</strong> <strong>insuffisance</strong><br />
<strong>cardiaque</strong><br />
Zannad F, McMurray JJ, Krum H, van Veldhuisen DJ, Swedberg K, Shi H, Vincent J, Pocock SJ, Pitt B. Eplerenone in patients with systolic heart<br />
failure and mild symptoms. N Engl J Med 2011; 364:11 – 21.
Antagonistes des récepteurs aux<br />
mineralocortioïdes/Aldostérone : Etudes RALES et<br />
EPHESUS<br />
1.663 malades souffrant de décompensation <strong>cardiaque</strong><br />
sévère, avec une fraction d'éjection ventriculaire gauche<br />
inférieure à 35 % et déjà traités par un inhibiteur de<br />
l'enzyme de conversion de l'angiotensine, un diurétique de<br />
l'anse et, dans la plupart des cas, la digoxine.<br />
Probability<br />
of survival<br />
1.00<br />
0.90<br />
0.75<br />
0.60<br />
0.45<br />
0.00<br />
0<br />
6<br />
RALES<br />
12 18<br />
Months<br />
30% Risk reduction<br />
RR 0.70 (0.60–0.82)<br />
P < 0.001<br />
Placebo<br />
Spironolactone<br />
24 30 36<br />
Eplerenone Post-Acute Myocardial Infarction<br />
Heart Failure Efficacy and Survival<br />
Study(EPHESUS): 3200 patients post-IDM<br />
récent (inclusion entre 3 et 14 jours après) et<br />
présentant une fonction VG (FE < 40 %).<br />
Patients déjà traités par IEC,ARA, diurétiques et<br />
bêtabloquants.<br />
EPHESUS<br />
Cumulative<br />
incidence<br />
(%)<br />
22<br />
18<br />
14<br />
10<br />
6<br />
2<br />
0<br />
0<br />
15% Risk reduction<br />
RR 0.85 (0.75–0.96)<br />
P = 0.008<br />
6 12 18 24 30<br />
Months<br />
Mortality: 30%<br />
15%<br />
Placebo<br />
Eplerenone<br />
36<br />
Pitt B et al. N Eng J Med. 1999;341:709-17.<br />
Pitt B et al. N Eng J Med. 2003;348:1309-21.
Antagonistes des récepteurs aux<br />
mineralocortioïdes : modalités du traitement<br />
Initiation du traitement<br />
Surveillance<br />
Il faut initier le traitement à dose faible, ne pas dépasser les 50<br />
mg/j d’Eplérénone.<br />
Suivre impérativement la kaliémie et la créatinine au départ, à<br />
1 semaine, à 1 mois puis tous les 4 mois.<br />
Interrompre le traitement si la filtration glomérulaire passe<br />
sous les 30 ml/mn ou la kaliémie au-dessus de 6.<br />
Diminuer la dose <strong>pour</strong> des hyperkaliémies comprises entre 5.5<br />
et 6.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure<br />
2012 of the European Society of Cardiology.
Antagonistes des récepteurs aux<br />
mineralocortioïdes : choix de la molécule<br />
25 mg Spironolactone = 50 mg Eplérénone<br />
La Spironolactone peut être respnsable d’une gynécomastie, de douleurs<br />
mammaires ou de dysfonction, ces effets secondaires sont rares sous<br />
Eplérénone.
Antagonistes des récepteurs aux<br />
mineralocortioïdes: doses cibles<br />
Dose initiale<br />
(mg<br />
Prises par<br />
jour<br />
Dose cible<br />
(mg)<br />
Prises par jour<br />
Spironolactone<br />
(ALDACTONE ® )<br />
Eplérénone<br />
(INSPRA ® )<br />
25 1 25 à 50 1<br />
25 1 50 1
Recommandations: Antagonistes des<br />
récepteurs aux mineralocortioïdes<br />
Un ARM est recommandée <strong>pour</strong> tous les patients restant<br />
symptomatique (classe NYHA II-IV) et une FE ≤ 35%,<br />
malgré un traitement avec un IEC (ou un ARA II si l’IEC<br />
n’est pas toléré) et un bêta-bloquant.<br />
Ils réduisent le risque d’hospitalisation <strong>pour</strong> IC et le risque de<br />
décés prématuré<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure<br />
2012 of the European Society of Cardiology.
Les autres traitements de l’<strong>insuffisance</strong><br />
<strong>cardiaque</strong> à fraction ventriculaire gauche<br />
altérée<br />
Ces traitement n’ont pas démontré une réduction de la<br />
mortalité toute cause. La plupart de ces médicaments ont<br />
montré des avantages en termes de réduction des<br />
symptômes, d’hospitalisation <strong>pour</strong> IC, ou les deux, et sont<br />
une alternative utile.
Les antagonistes des récepteurs de<br />
l’angiotensine II<br />
Quelle est la place de cette classe thérapeutique ?<br />
ARA II restent recommandés comme alternative chez les<br />
patients intolérants aux IEC.<br />
Les ARA II ne sont plus recommandés en première intention<br />
chez les patients atteints d'<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> avec une FE ≤<br />
40% qui restent symptomatiques malgré un traitement optimal<br />
avec un IEC et un bêta-bloquant.<br />
Quelles sont les raisons de ces recommandations ?<br />
Parce que dans EMPHASIS-HF, l’Eplérénone a conduit à une plus grande réduction de la<br />
morbidité-mortalité par rapport aux études essais avec les ARAII, et parce que dans les études<br />
RALES et EMPHASIS-HF le traitement avec les ARM a réduit toutes les causes de mortalité,<br />
tandis que les ARA II ne l’on pas fait.
Valsartan in Acute Myocardial Infarction<br />
Trial Investigators: VALIANT trial<br />
14 703 post-infartcus récent (entre 12 heures et 10 jours) patients avec<br />
dysfonction ventriculaire gauche, <strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong>, Randomisée,<br />
double aveugle, multicentrique<br />
Valsartan monothérapie<br />
•Dose initiale de 20 mg<br />
deux fois par jour jusqu’à la<br />
dose maximale de 160 mg<br />
2X<br />
• n=4,909<br />
Valsartan + captopril<br />
• Valsartan de 20 mg deux fois par jour<br />
jusqu'à 80 mg deux fois par jour<br />
•Captopril dose initiale de 6,25 mg trois<br />
fois par jour jusqu'à la dose maximale<br />
tolérée de 50 mg trois fois par jour<br />
• n=4,885<br />
Captopril monothérapie<br />
• dose initiale de 6,25 mg<br />
trois fois par jour jusqu'à la<br />
dose maximale tolérée de<br />
50 mg trois fois par jour<br />
• n=4,909<br />
Objectifs (durée moyenne du traitement 2 ans):<br />
Primaire – Mortalité toute cause<br />
Secondaire – Mortalité de cause cardio-vasculaire, reinfarctus, ou hospitalisation <strong>pour</strong><br />
<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong><br />
Pfeffer. NEJM. 2003. 349: 1893
Etude VALIANT: résultats<br />
Toutes causes de mortalité*<br />
Valsartan vs captopril<br />
HR 1.00, 97.5% CI 0.90-1.11, p=0.98<br />
Combo vs captopril<br />
HR 0.98, 97.5% CI 0.89-1.09, p=0.73<br />
Décés cardio-vasculaire, réinfartus,<br />
Ou hospitalisation <strong>pour</strong> <strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong>*<br />
Valsartan vs captopril HR 0.95, p=0.20<br />
Combo vs captopril HR 0.97, p=0.37<br />
* Met criteria for non-inferiority of valsartan<br />
vs captopril<br />
Pfeffer. NEJM. 2003. 349: 1893
Etude VALIANT: effets secondaires<br />
Les effets indésirables graves ayant nécessité l’arrêt du traitement ont été hypotension,<br />
altération de la fonction rénale et hyperkaliémie.<br />
L’incidence des effets<br />
Valsartan vs captopril, p=NS<br />
Combo vs captopril, p
Etude VALIANT: conclusion<br />
Le Valsartan est aussi efficace que le Captopril chez les<br />
patients ayant une dysfonction VG en post-infarctus.<br />
L’association des 2 agents augmente les effets<br />
secondaires sans apporter de bénéfice supplémentaire.
Candesartan in Heart failure Assessment of<br />
Reduction in Mortality and morbidity: CHARM<br />
7 601 patients en <strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> stade II à IV<br />
3 études internationales indépendantes comparant candesartan<br />
au placebo chez les patients avec une IC symptomatique (dose initiale<br />
de 4 ou 8 mg/jour, jusqu’à la dose maximale de 32 mg)<br />
CHARM Added<br />
IEC + candésartan<br />
• Patients avec FEVG<br />
≤ 40% traités par IEC<br />
• n 3 023<br />
CHARM Alternative<br />
Candésartan seul<br />
• Patients avec FEVG ≤<br />
40% avec une intolérance<br />
aux IEC - n 2028<br />
CHARM Preserved<br />
traité avec ou sans IEC<br />
• Patients avec FEVG<br />
> 40% (IC diastolique)<br />
•N 3 023<br />
Endpoints (suivi minimum 2 ans):<br />
Le critère de jugement principal était un critère composite associant « mortalité<br />
cardiovasculaire et hospitalisation <strong>pour</strong> <strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> ».<br />
Le critère « mortalité totale » était considéré <strong>pour</strong> l’analyse des résultats des trois études<br />
réunies<br />
European Society of Cardiology 2003
CHARM-Added<br />
Chez des patients présentant une fraction d'éjection < 40 % et recevant des IEC<br />
CV Mortality or<br />
CV Mortality<br />
CHF hospitalization<br />
HR 0.84<br />
RRR 15%<br />
HR 0.85<br />
p=0.02<br />
p=0.011<br />
Intérêt du candésartan en association à un IEC, <strong>pour</strong> réduire le risque associé à la<br />
«mortalité cardio-vasculaire et aux hospitalisations motivées par l'<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong>»
CHARM-Alternative<br />
Chez des patients présentant une fraction d'éjection < 40% et intolérants aux IEC<br />
CV Mortality or<br />
CHF hospitalization<br />
HR 0.77<br />
p=0.0004<br />
RRR 23%<br />
CV Mortality<br />
HR 0.85<br />
p=0.072<br />
Le candésartan réduit le risque associé à la « mortalité cardio-vasculaire et aux<br />
hospitalisations motivées par l'<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> »
CHARM -Preserved<br />
Patients présentant une fraction systolique ventriculaire gauche préservée (FEVG > 40%)<br />
CV Mortality or<br />
CHF hospitalization<br />
HR 0.89<br />
p=0.118<br />
CV Mortality<br />
HR 0.99<br />
p=0.918<br />
Le candésartan ne démontre pas de bénéfice par rapport au placébo
CHARM : effets indésirables<br />
Les plus fréquemment rapportés sous candésartan ont été les troubles de<br />
la fonction rénale, l’hypotension et l’hyperkaliémie.<br />
Dans les études CHARM-Alternative et CHARM-Added: altération de la<br />
fonction rénale, hypotension ou hyperkaliémie augmentent avec l’âge, ce<br />
risque pouvant être multiplié jusqu’à 4 fois chez les patients de plus de<br />
70 ans. Evènements graves également rapportés à une fréquence encore<br />
plus élevée chez les patients diabétiques.<br />
L’association d’un IEC et du candésartan augmente de manière<br />
importante le risque: altération fonction rénale, hypotension et<br />
hyperkaliémie. Ce risque devient majeur si l’on rajoute de la<br />
spironolactone.
Posologies des antagonistes des<br />
récepteurs de l’angiotensine II<br />
Dose<br />
initiale<br />
(mg<br />
Prises par<br />
jour<br />
Dose cible<br />
(mg)<br />
Prises par<br />
jour<br />
Candésartan<br />
(KENZEN ® )<br />
Valsartan<br />
(NISIS ® )<br />
4 ou 8 1 32 1<br />
40 2 160 2
Recommandations: antagonistes des<br />
récepteurs de l’angiotensine II<br />
Recommandés <strong>pour</strong> réduire le risque d'hospitalisation <strong>pour</strong> IC et<br />
le risque de décès prématuré chez les patients atteints d’une<br />
IC avec FE ≤ 40% et ne tolérant pas les IEC en raison de la toux<br />
(les patients doivent également recevoir un bêta-bloquant et<br />
un ARM).<br />
Recommandés <strong>pour</strong> réduire le risque d'hospitalisation chez les<br />
patients IC avec FE ≤ 40% avec des symptômes persistant<br />
(classe NYHA II-IV) malgré un traitement avec un IEC et un<br />
bêta-bloquant qui ne tolèrent pas un ARM.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure<br />
2012 of the European Society of Cardiology.
Ivabradine: inhibiteur des canals if<br />
Médicament qui inhibe le canal if dans le nœud sinusal.<br />
Son seul effet pharmacologique connue est de ralentir la<br />
fréquence <strong>cardiaque</strong> chez les patients en rythme sinusal (il ne<br />
ralentit pas le rythme ventriculaire dans la fibrillation atriale).<br />
Le courant If est un déterminant majeur de la pente de<br />
dépolarisation diastolique qui contrôle la fréquence des<br />
potentiels d’action et, de ce fait, la fréquence <strong>cardiaque</strong>.<br />
L’inhibition sélective du courant If par l’ivabradine permet<br />
une réduction exclusive de la fréquence <strong>cardiaque</strong>, il<br />
n’est pas inotrope.
Systolic Heart failure treatment with<br />
the If inhibitor ivabradine Trial<br />
30<br />
Cumulative<br />
frequency (%)<br />
20<br />
Ivabradine n=514 (9.4%PY) Placebo n=672 (12.7%PY)<br />
<strong>Hospitalisation</strong> <strong>pour</strong> <strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong><br />
Critères d’inclusion: insuffisants <strong>cardiaque</strong>s, modérés à sévères en classe NYHA II à IV, quelle que<br />
soit l'étiologie; Avec une FEVG < 35 % et être en rythme sinusal avec une FC > 70 bpm.<br />
Placebo<br />
- 26%<br />
Ivabradine<br />
10<br />
0<br />
0 6 12 18 24 30<br />
Months
Systolic Heart failure treatment with<br />
the If inhibitor ivabradine Trial<br />
Cumulative frequency (%)<br />
30<br />
20<br />
Réduction de la mortalité cardio-vasculaire<br />
(ou toute cause de décès) non significative<br />
Placebo<br />
10<br />
Ivabradine<br />
0<br />
0 6 12 18 24 30<br />
Months
Recommandations: Ivabradine<br />
Doit être considéré comme visant à réduire le risque d'hospitalisation<br />
<strong>pour</strong> IC chez les patients en rythme sinusal avec FE ≤ 35%, un rythme<br />
<strong>cardiaque</strong> ≥ 70 bpm, et des symptômes persistant (classe NYHA II-IV)<br />
malgré un traitement avec une dose maximale recommandée de bêtabloquant,<br />
un IEC (ou ARAII) et un ARM (ou ARAII).<br />
Peut être envisagées <strong>pour</strong> réduire le risque d'hospitalisation IC chez les<br />
patients en rythme sinusal avec FE ≤ 35% et une fréquence <strong>cardiaque</strong> ≥<br />
70 bpm qui ne tolérent pas un bêta-bloquant. Les patients doivent<br />
également recevoir un IEC (ou ARAII) et un ARM (ou ARAII).<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure<br />
2012 of the European Society of Cardiology.
La digoxine<br />
Indiquée chez des patients présentant des symptômes<br />
d’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> et une fibrillation atriale<br />
La digoxine peut être utilisé <strong>pour</strong> ralentir un rythme<br />
ventriculaire rapide, bien que d'autres traitements lui<br />
sont préférés.
Digitalis Investigation Group : DIG trial<br />
6800 patients avec une FE ≤ 45% et NYHA classe II-IV ont été randomisés par rapport au<br />
placebo ou de la digoxine (0,25 mg une fois par jour), associéà un diurétique et un IEC. Cet<br />
essai a été effectué avant les bêta-bloquant.<br />
Le traitement par<br />
Digoxine ne réduit pas la<br />
mortalité<br />
The Effect of Digoxin on Mortality and Morbidity in Patients with Heart Failure<br />
N Engl J Med 1997; 336:525-533
Digitalis Investigation Group (DIG)<br />
Réduction de 28% des<br />
hospitalisations <strong>pour</strong> aggravation de<br />
l’IC dans le groupe digoxine<br />
The Effect of Digoxin on Mortality and Morbidity in Patients with Heart Failure<br />
N Engl J Med 1997; 336:525-533
La digoxine: contre-indications<br />
BAV du 2ème et 3ème degré.<br />
Maladies du sinus non appareillées<br />
Syndrome de préexcitation.
Recommandations: digoxine<br />
Peut être envisagée <strong>pour</strong> réduire le risque d'hospitalisation <strong>pour</strong> IC<br />
chez les patients en rythme sinusal avec FE ≤ 45% qui ne tolèrent pas<br />
les bêta-bloquants (ivabradine est une alternative chez les patients<br />
ayant une fréquence <strong>cardiaque</strong> ≥ 70 bpm). Les patients doivent<br />
également recevoir un IEC (ou ARAII) et un ARM (ou ARAII).<br />
Peut être envisagée <strong>pour</strong> réduire le risque d'hospitalisation chez les<br />
patients IC avec FE ≤ 45% et des symptômes persistants (classe NYHA<br />
II-IV) malgré un traitement avec bêta-bloquant, IEC (ou ARAII), et un<br />
ARM (ou ARAII).<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure<br />
2012 of the European Society of Cardiology.
Combinaison de l'hydralazine et du<br />
dinitrate d'isosorbide<br />
Quelle est la place de ces médicaments vasodilatateurs<br />
dans l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong><br />
Les dérivés nitrés ont démontré à forte dose chez les sujets noirs<br />
américains un bénéfice sur la morbi-mortalité en association avec<br />
l’hydralazine au cours de l’étude A-HeFT.<br />
Ils ont une place très limitée dans le traitement de l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong><br />
chronique en France où l’hydralazine n’est pas commercialisée.
Caractéristiques des études avec Hydralazine<br />
Isosorbide Dinitrate dans l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong><br />
V-HeFT I (1980-1985) V-HeFT II (1986-1990) A-HeFT (2001-2004)<br />
Nombre de patients 642 804 1050<br />
Sex Hommes Hommes Hommes et femmes<br />
Race Toutes races Toutes races Afro-américains<br />
Médicament étudié<br />
Doses ISDN/HYD<br />
Placebo<br />
ISDN/HYD<br />
Prazosine<br />
ISDN 40 mg QID<br />
HYD 75 mg QID<br />
Enalapril<br />
ISDN/HYD<br />
ISDN 40 mg QID<br />
HYD 75 mg QID<br />
Placebo<br />
ISDN/HYD<br />
ISDN 40 mg TID<br />
HYD 75 mg TID<br />
Sévérité <strong>insuffisance</strong><br />
<strong>cardiaque</strong><br />
NYHA II ou III NYHA II ou III NYHA II ou III<br />
Background therapy for<br />
HF<br />
ISDN: Isosorbide dinitrate<br />
HYD/ Hydrlazine<br />
Digoxin<br />
Diuretics<br />
Digoxin<br />
Diuretics<br />
Digoxine<br />
Diurétique<br />
IEC/ARAII<br />
Beta-bloquant<br />
ARM
Survival, %<br />
V-HEFT I: Mortalité Prazosine<br />
Pas de différence de mortalité dans les 2 groupes placebo<br />
et prazosine<br />
100<br />
Placebo<br />
Prazosine<br />
75<br />
50<br />
P = 0.093<br />
ISDN/HYD vs placebo<br />
25<br />
0 365 730 1095 1460 1825<br />
Days since randomization date<br />
N Engl J Med 1986;314:1547-52
Survival, %<br />
V-HEFT I: Effet de l’Hydralazine- Isosorbide<br />
Dinitrate sur la mortalité<br />
Réduction de la mortalité toutes causes dans le groupe<br />
Hydralazine-Isosorbide Dinitrate<br />
100<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
HR = 0.53 (0.29, 0.98)<br />
P = 0.04<br />
30<br />
0 365 730 1095 1460 1825<br />
Time since randomization date, days<br />
N Engl J Med 1986;314:1547-52<br />
hydralazine et isosorbide dinitrate<br />
Placebo
Survival, %<br />
V-HEFT II: effet sur la mortalité<br />
Augmentation de la mortalité toute cause dans le groupe<br />
Hydralazine-Isosorbide Dinitrate/ Enalapril<br />
100<br />
90<br />
ISDN/HYD<br />
Enalapril<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
HR = 1.23 (0.97, 1.55)<br />
Log-rank P = 0.083<br />
40<br />
0 365 730 1095 1460 1825<br />
Time, days since randomization<br />
N Engl J Med 1986;314:1547-52
Survival, %<br />
A-HEFT I: effet sur la mortalité<br />
Réduction de la mortalité dans le groupe Hydralazine-<br />
Isosorbide Dinitrate/ placebo<br />
100<br />
Hydralazine-isosorbide Dinitrate<br />
95<br />
Placebo<br />
90<br />
HR = 0.57 (0.37, 0.89)<br />
P = 0.012<br />
85<br />
0 100 200 300 400 500<br />
Time since baseline visit, days
Survival, %<br />
A-HEFT I: effet sur l’hospitalisation<br />
Réduction du risque d’hospitalisation dans le groupe<br />
Hydralazine-Isosorbide Dinitrate/ placebo<br />
100<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
Placebo<br />
Hydralazine-isosorbide Dinitrate<br />
30<br />
0 365 730 1095 1460 1825<br />
Time since randomization date, days
Recommandations: hydralazine et du<br />
dinitrate d'isosorbide<br />
Peuvent être envisagés comme une alternative aux IEC ou aux ARAII, si<br />
aucun des deux n'est tolérée, <strong>pour</strong> réduire le risque d'hospitalisation IC<br />
et le risque de décès prématuré chez les patients avec une FE ≤ 45% et<br />
VG dilatée (ou FE ≤ 35%). Les patients doivent également recevoir un<br />
bêta-bloquant et un ARM.<br />
Peuvent être envisagées <strong>pour</strong> réduire le risque d'hospitalisation IC et le<br />
risque de décès prématuré chez les patients avec une FE ≤ 45% et VG<br />
dilatée (ou FE ≤ 35%) et des symptômes persistant (classe NYHA II-IV)<br />
malgré un traitement avec un bêta -bloquant, IEC (ou ARAII), et un ARM<br />
(ou ARAII).<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure<br />
2012 of the European Society of Cardiology.
Diurétiques<br />
Les effets diurétiques sur la mortalité et la morbidité n’ont<br />
pas été étudiés chez les patients atteints d’<strong>insuffisance</strong><br />
<strong>cardiaque</strong>.<br />
Les diurétiques peuvent améliorer la dyspnée et les oedèmes.<br />
Ils sont recommandés chez les patients présentant des signes et des<br />
symptômes de congestion, indépendamment de la FE.<br />
A prescrire si utilisation impossible d'autres médicaments tel que<br />
les IEC (ou ARAII) et ARM chez les patients atteints d’IC<br />
systolique.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Diurétiques: quelle famille choisir ?<br />
Les diurétiques de l’anse entraînent une diurèse plus intense et<br />
plus courte que les thiazidiques qui provoquent une diurèse plus<br />
douce et prolongée.<br />
Les thiazidiques peuvent être moins efficace chez les patients<br />
ayant une fonction rénale réduite.<br />
Les diurétiques de l’anse sont préférés dans l’IC FEVG altérée,<br />
leur association (12,5 à 25 mg hydrochlorothiazide) est utilisable<br />
temporairement <strong>pour</strong> traiter un œdème résistant.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Diurétique: dose<br />
Le but de l'utilisation de diurétiques est d'atteindre et de<br />
maintenir une normovolémie avec la dose la plus faible possible.<br />
La dose doit être ajustée, en particulier après restauration du<br />
poids corporel habituel, <strong>pour</strong> éviter le risque de déshydratation<br />
conduisant à une hypotension et un dysfonctionnement rénal.<br />
Si hypotension induite par les diurétiques<br />
Risque de baisse du débit <strong>cardiaque</strong> chez les patients atteints<br />
d'<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> diastolique.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Doses cibles des diurétiques<br />
Dose initiale (mg<br />
Dose quotidienne usuelle (mg)<br />
Hydrochlorothiazide (ESIDREX ® ) 25 12,5 à 100<br />
Furosémide (LASILIX ® ) 20 à 40 40 à 240<br />
Butamétanide (BURINEX ® ) 0,5 à 1 1 à 5<br />
Doses équivalentes: furosémide 40 mg = bumétanide 1 mg<br />
Beaucoup des patients peuvent être formés à s’auto-ajuster leur dose de diurétique, basée<br />
sur la surveillance des symptômes ou signes de congestion et de mesures du poids<br />
quotidienne.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure<br />
2012 of the European Society of Cardiology.
Utilisation de diurétiques épargneurs<br />
potassique et des suppléments de potassium<br />
Si un diurétique épargneur potassique est utilisé en association<br />
avec une IEC la supplémentation potassique n’est généralement<br />
pas nécessaire.<br />
Une hyperkaliémie grave peut se produire si un diurétique<br />
épargneur potassique ou une supplémentation potassique est<br />
utilisé en association avec une IEC (ouA RAII).<br />
L’association IEC + ARM + ARAII n’est pas recommandée.
Recommandations de la Société européenne de<br />
cardiologie concernant le traitement de l’<strong>insuffisance</strong><br />
<strong>cardiaque</strong> systolique<br />
Classe NYHA<br />
II III IV<br />
IEC<br />
indiqué indiqué indiqué<br />
Bêtabloquant<br />
indiqué<br />
indiqué<br />
indiqué<br />
ARM<br />
Indiqué si IEC et<br />
ß- insuffisant<br />
Indiqué si IEC et<br />
ß- insuffisant<br />
Indiqué si IEC et<br />
ß- insuffisant<br />
ARA II<br />
si IEC non toléré<br />
Ou added<br />
si IEC non toléré<br />
Ou added<br />
si IEC non toléré<br />
Ou added<br />
Diurétiques<br />
rétention hydrique<br />
Association<br />
diurétique<br />
Association<br />
diurétique<br />
Digoxine<br />
si FA ou si d’une<br />
IC sévère en RS<br />
indiqué<br />
indiqué
Mise en œuvre des différents traitements<br />
dans l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> systolique<br />
NYHA I<br />
Pour améliorer la survie<br />
Poursuivre IEC ou ARA2<br />
Si intolérance aux IEC<br />
Poursuive anti-aldostérone si post-IDM<br />
+ bêta bloquant si post-IDM<br />
Pour améliorer les<br />
symptômes<br />
Réduire ou arrêter les<br />
diurétiques<br />
NYHA II<br />
NYHA III<br />
NYHAIV<br />
IEC en 1ère intention ou ARA2 (si intololérance aux IEC)<br />
+ bêta bloquant<br />
+ anti-aldostérone si post-IDM<br />
IEC + ARA2 ou ARA2 seuls (si intololérance aux IEC)<br />
Bêta bloquant<br />
Anti-aldostérone<br />
Continuer IEC et/ou ARA2<br />
Bêta bloquant<br />
Anti-aldostérone<br />
± diurétiques selon degré de<br />
rétention hydrosodée<br />
+ diurétique<br />
± digitaliques si reste<br />
symptomatique<br />
+ diurétiques (association)<br />
+ digitaliques<br />
+ support inotrope<br />
temporaire
Le traitement de l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong><br />
à fraction ventriculaire gauche conservée
Introduction<br />
Aucun traitement n'a encore été démontré, de façon<br />
convaincante sont efficacité dans l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> à<br />
FEVG conservé.<br />
Aucun traitement n’a permis de réduire la morbidité et la<br />
mortalité.<br />
Deux études très petites (de 30 patients chacune) ont montré<br />
que le ralentissement de la fréquence <strong>cardiaque</strong> avec un<br />
inhiniteur calcique (Vérapamil) peut améliorer la capacité<br />
d'exercice et les symptômes chez ces patients.
Le principe du traitement<br />
Il repose sur le traitement de sa cause<br />
Cardiopathie hypertensive: traitement de l’hypertension<br />
artérielle, si HTA systolique du sujet âgé: diurétiques et<br />
anticalciques sont efficaces.<br />
Cardiopathie ischémique: revascularisation si possible ; si non<br />
réalisable: bêtabloquants ou anticalciques.<br />
En cas de FA: digoxine ou bêtabloquants sont indiqués ;<br />
nébivolol seul bêtabloquant à avoir démontré une efficacité en<br />
traitement de fond dans l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> à fraction<br />
d’éjection supérieure à 35 %, quel que soit le rythme<br />
<strong>cardiaque</strong>.
Le traitement non chirurgical de<br />
l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> à fraction<br />
ventriculaire gauche altérée<br />
Modalités et indication des DAI et de la resynchronisation.
Défibrillateur implantable<br />
Première implantation d’un défibrillateur ventriculaire en 1980<br />
par Mirowski <strong>pour</strong> traité des troubles ventriculaires graves<br />
Etude AVID (1997) a montré que le<br />
défibrillateur implantable est supérieur<br />
au traitement antiarythmique <strong>pour</strong><br />
prolonger la survie des patients qui ont<br />
survécu à des troubles du rythme<br />
ventriculaires malins
Défibrillateur implantable<br />
Prévalence de la mort subite d’origine <strong>cardiaque</strong> chez les IC est estimée à<br />
35 et 45%.<br />
Les troubles du rythme ventriculaire sont une cause<br />
importante des morts subites chez l’IC.<br />
Mais d’autres mécanismes comme l’asystolie ou la dissociation électro-mécanique peuvent être<br />
en cause.
Multicenter Automatic Defibrillator<br />
Implantation Trial: MADIT I<br />
Critères d’inclusion: antécédents d'infarctus, fraction d'éjection < 35%, tachycardie ventriculaire<br />
non soutenue asymptomatique, tachycardie ventriculaire induite lors d'une exploration<br />
électrophysiologique et non éliminée par un traitement pharmacologique<br />
Mortalité<br />
54%<br />
New England Journal of Medicine 1996;335:1933-40
Défibrillateur implantable: complications<br />
Problèmes infectieux.<br />
Rupture de sonde ou déplacement: risque de surdétection et<br />
délivrance de choc inappropriés.<br />
Les chocs inappropriés sont fréquents: ces chocs sont douloureux mais<br />
peuvent entraîner des arythmies dangereuses.<br />
Mécanismes : mauvaise programmation du défibrillateur; un défaut de<br />
fonctionnement des algorithmes inhibiteurs notamment en cas de fibrillation<br />
auriculaire ou une fibrillation auriculaire trop rapide ; une surdétection de<br />
myopotentiels dus à un dysfonctionnement de la sonde.<br />
Altération de la qualité de vie: anxiété et stress peuvent être en<br />
rapport avec la peur de recevoir un choc.
Recommmandations: DAI<br />
Prévention secondaire: Un DAI est recommandé chez un patient ayant<br />
une arythmie ventriculaire entraînant une instabilité<br />
hémodynamique, qui est censé survivre > 1 an avec un état<br />
fonctionnel bon, afin de réduire le risque de mort subite.<br />
Prévention primaire: un DAI est recommandé chez un patient avec IC<br />
symptomatique (classe NYHA II-III) et FE ≤ 35%, malgré ≥ 3 mois de<br />
traitement pharmacologique optimal, qui est censé survivre > 1 an<br />
avec un état fonctionnel bon, afin réduire le risque de mort subite:<br />
- Etiologie ischémique et plus de 40 jours après un infarctus du<br />
myocarde.<br />
- Etiologie non ischémique<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure<br />
2012 of the European Society of Cardiology.
La resynchronisation: stimulation<br />
multisite<br />
L’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> peut se compliquer de troubles de la conduction :<br />
BAV entraîne un raccourcissement de la diastole et<br />
superposition de la phase de remplissage et de la contraction<br />
auriculaire.<br />
BBG provoque un retard de dépolarisation et donc contraction.<br />
Conséquences<br />
Asynchronisme de contraction, qui altère l’efficacité du VG, certaines zones se<br />
contractent alors que les valves aortiques sont fermées, voire que le remplissage<br />
a débuté.
La resynchronisation: stimulation<br />
multisite: principe<br />
Stimuler précocement les zones dont la contraction est<br />
retardée par la mise en place d’un stimulateur relié à 3<br />
sondes.<br />
Une sonde placée dans le sinus coronaire va stimuler les<br />
zones latérale et postérieure du ventricule gauche, les<br />
deux autres étant comme d’habitude dans l’oreillette et le<br />
ventricule droits
Les différents essais dans la<br />
resynchronisation
CArdiac REsynchronization<br />
in Heart Failure: Etude CARE-HF<br />
Etude Pilier des recommandations actuelles du PM X3 chambre<br />
Critères d’inclusion : FE=<br />
120ms, rythme sinusal<br />
2 bras<br />
Traitement optimal<br />
Traitement optimal + CRT<br />
813 patients inclus<br />
Cleland JG The effect of cardiac resynchronization on morbidity and mortality in heart failure. N Engl J Med<br />
2005;352:1539 – 1549.
Etude CARE-HF<br />
Cleland JG The effect of cardiac resynchronization on morbidity and mortality in heart failure. N Engl J Med<br />
2005;352:1539 – 1549.
Etude CARE-HF: résultats mortalité et<br />
hospitalisation cardio-vasculaire<br />
37%<br />
4 ans<br />
Cleland JG The effect of cardiac resynchronization on morbidity and mortality in heart failure. N Engl J Med<br />
2005;352:1539 – 1549.
Etude CARE-HF: résultats mortalité<br />
toute cause<br />
36%<br />
Cleland JG The effect of cardiac resynchronization on morbidity and mortality in heart failure. N Engl J Med<br />
2005;352:1539 – 1549.
Recommandations: stimulation<br />
multisite<br />
Patients insuffisanst <strong>cardiaque</strong>sen rythme sinusal, classe III ou IV de la NYHA<br />
avec fraction d’éjection réduite malgré un traitement pharmacologique optimal<br />
Avec BBG: la Stimulation multisite est recommandée chez les<br />
patients en rythme sinusal avec une durée de QRS ≥ 120 ms, BBG, et<br />
une FE ≤ 35%, qui sont censés survivre avec un bon état fonctionnel ><br />
1 an, afin de réduire le risque d'hospitalisation IC et le risque de<br />
décès prématuré.<br />
Sans BBG: la Stimulation multisite devrait être envisagée chez les<br />
patients en rythme sinusal avec une durée de QRS ≥ 150 ms quelle<br />
que soit la morphologie du complexe QRS, et une FE ≤ 35%, qui sont<br />
censés survivre avec un bon état fonctionnel > 1 an, <strong>pour</strong> réduire le<br />
risque d'hospitalisation IC et le risque de décès prématuré.<br />
Attention recommandation contextée par les rythmologues, BBD et QRS ≥ 150 ms
Recommandations: stimulation<br />
multisite<br />
Patients en rythme sinusal en <strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> stade II de la NYHA et<br />
une fraction d’éjection réduite malgré un traitement pharmacologique optimal<br />
Avec BBG: la Stimulation multisite est recommandée chez les<br />
patients en rythme sinusal avec une durée de QRS ≥ 130 ms, BBG, et<br />
une FE ≤ 30%, qui sont censés survivre avec un bon état fonctionnel ><br />
1 an, afin de réduire le risque d'hospitalisation IC et le risque de<br />
décès prématuré.<br />
Sans BBG: la Stimulation multisite devrait être envisagée chez les<br />
patients en rythme sinusal avec une durée de QRS ≥ 150 ms quelle<br />
que soit la morphologie du complexe QRS, et une FE ≤ 30%, qui sont<br />
censés survivre avec un bon état fonctionnel > 1 an, <strong>pour</strong> réduire le<br />
risque d'hospitalisation IC et le risque de décès prématuré.<br />
Attention recommandation contextée par les rythmologues, BBD et QRS ≥ 150 ms
L’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> aiguë
Introduction<br />
L’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> aiguë est le terme utilisé <strong>pour</strong> décrire<br />
l’apparition rapide ou de changement des symptômes et les signes<br />
d’IC.<br />
Cet état conduit habituellement le patient aux urgences.<br />
Dans la plupart des cas, elle survient chez des patients avec un<br />
diagnostic antérieur d’IC, mais peut également être la première<br />
présentation de IC (IC de novo).<br />
Chez les patients atteints d’une IC pré-existant il y a souvent un facteur<br />
déclenchant.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure<br />
2012 of the European Society of Cardiology.
Facteurs aggravants ou précipitants de<br />
décompensation<br />
Arythmie, troubles conductifs<br />
Infections<br />
Coronaropathie<br />
HTA<br />
Comorbidités<br />
Troubles neuropsychiques<br />
Iatrogène<br />
Divers<br />
Fibrillation ou flutter auriculaire<br />
Dysfonction sinusale, incompétence chronotrope<br />
Bloc auriculoventriculaire<br />
Notamment respiratoires<br />
Syndrome coronaire aigu<br />
HTA déséquilibrée, « poussée » hypertensive<br />
Insuffisance rénale, <strong>insuffisance</strong> respiratoire<br />
Syndromes démentiels<br />
Syndromes dépressifs<br />
Conduites addictives<br />
AINS, corticothérapie, excès de remplissage, modification<br />
de doses ou arrêt intempestif du traitement<br />
Anémie, hyperthyroïdie
Mode d’installation<br />
De nombreux patients présentent une installation lentement<br />
progressive sur plusieurs jours, voir plusieurs semaines de<br />
déterioration.<br />
Installation brutale en quelques heures voir quelques minutes<br />
(ex.: IDM)<br />
La présentation est variable de l’œdème pulmonaire, du choc<br />
cardiogénique ou l’aggravation d’oedèmes périphériques.<br />
Diagnostic et traitement seront menés en parallèle.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure<br />
2012 of the European Society of Cardiology.
Evaluation initiale<br />
Trois situations peuvent se présenter:<br />
Les symptômes et les signes sont ils en rapport avec une IC ou une autre<br />
cause (par exemple une maladie pulmonaire chronique, une anémie, une<br />
<strong>insuffisance</strong> rénale, ou une embolie pulmonaire) ?<br />
Si le patient présente une IC, existe-t-il un facteur de précipitation qui<br />
exige un traitement immédiat ou une correction (par exemple, une<br />
arythmie ou un syndrome coronarien aigu) ?<br />
Le pronostic immédiat du patient est en danger en raison d’un hypoxémie<br />
ou d’une hypotension conduisant à une hypoperfusion des organes vitaux<br />
(cœur, reins et cerveau) ?<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure<br />
2012 of the European Society of Cardiology.
Définitions<br />
Décompensation aiguë de novo ou décompensation <strong>insuffisance</strong><br />
<strong>cardiaque</strong> chronique.<br />
moins sévère et pas de critères de choc cardiogénique, d’oedème pulmonaire ou de crise<br />
hypertensive.<br />
Insuffisance <strong>cardiaque</strong> aiguë hypertensive.<br />
TA élevée + FS préservée + œdème pulmonaire RX.<br />
Œdème aigu pulmonaire.<br />
(vérifier par RX): détresse respiratoire + râles crêpitants + SaO2 < 90%.<br />
.<br />
Choc cardiogénique.<br />
TA < 90 mmHg, diurèse < 0,5 mL/Kg/h, FC > 60.<br />
Insuffisance <strong>cardiaque</strong> par hyperdébit.<br />
Insuffisance <strong>cardiaque</strong> aiguë hypertensive<br />
The Task Force on Acute Heart Failure of the European Society of<br />
Cardiologie: 2005
L’œdème aigu du poumon<br />
OAP cardiogénique : syndrome dyspnéique aigu secondaire à<br />
l’inondation brutale des alvéoles pulmonaires.<br />
Urgence médicale avec mise en jeu du pronostic vital.<br />
Cause: défaillance du ventricule gauche.
Mécanisme physiopathologique<br />
Capillaire<br />
Pression hydrostatique<br />
7 à 12 mmHg<br />
Tissu<br />
interstiel<br />
Pression<br />
oncotique<br />
Alvéole<br />
Pression hydrostatique<br />
> 25 mmHg<br />
Pression oncotique<br />
plasmatique<br />
25 mmHg<br />
Pression<br />
hydrostatique
Insuffisance à fraction ventriculaire<br />
gauche altérée<br />
contractilité et/ou de la post-charge.<br />
Diminution contraction VG<br />
Normal<br />
VES : Volume d’éjection systolique<br />
Augmentation chambre<br />
ventriculaire<br />
Augmentation volume<br />
télédiastolique<br />
+<br />
Augmentation pression<br />
télédiastolique<br />
Maintien VES<br />
suffisant<br />
Décompensation<br />
Chute débit<br />
<strong>cardiaque</strong>
Insuffisance à fraction ventriculaire<br />
gauche conservée<br />
distensibilité (compliance) diastolique<br />
ventricule gauche.<br />
remplissage du<br />
Diminution compliance VG<br />
Normal<br />
Diminution volume<br />
De remplissage<br />
+<br />
Augmentation pression de<br />
remplissage (télédiastolique)<br />
Augmentation<br />
pré-charge<br />
+<br />
Signes<br />
congestifs<br />
Maintien VES
Eléments du diagnostic clinique (1)<br />
Le diagnostic est évoqué devant une dyspnée aiguë précédée d’un<br />
grésillement laryngé.<br />
Le début est brutal volontiers matinal ou nocturne, parfois<br />
aggravation d’une dyspnée avec ou sans orthopnée.<br />
Elle s’accompagne d’une angoisse importante.<br />
Le patient est en position assise au bord du lit jambes pendantes.<br />
La dyspnée s’accompagne d’une toux quinteuse, répétitive, d’abord<br />
sèche puis ramenant une expectoration blanche, mousseuse,<br />
rapidement abondante parfois rosée (saumonée) ou franchement<br />
hémoptoïque.<br />
A ce stade l’interrogatoire est très difficile.
Eléments du diagnostic clinique (2)<br />
L’examen clinique initial doit-être rapide et précis, le patient est<br />
pâle, recouvert de sueurs et cyanosé surtout en périphérie.<br />
L’auscultation pulmonaire montre la présence de râles crêpitants,<br />
prédominant au bases puis s’étendant aux 2 champs pulmonaires, ils<br />
peuvent être associés à des râles sibilants.<br />
L’auscultation <strong>cardiaque</strong> est souvent difficile, gênée par les râles<br />
crêpitants, elle retrouve une tachycardie qui peut être irrégulière<br />
évoquant une fibrillation atriale, un bruit de galop gauche difficile à<br />
percevoir, un souffle d’<strong>insuffisance</strong> mitrale souvent fonctionnel.
Critères de gravité<br />
Cyanose, sueurs, signes de lutte respiratoire.<br />
Marbrures.<br />
Hypotension.<br />
Killip Classe III ou IV<br />
Bradycardie.<br />
Agitation, troubles du comportement.<br />
SaO 2 effondrée.<br />
Infarctus en phase aiguë.<br />
Classification Mortalité Eléments cliniques<br />
I 3% Aucun signe d’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong><br />
II 12% Râles fins des bases<br />
III 25% Râles crêpitants jusqu’au sommet<br />
IV 75% Choc cardiogénique
Formes cliniques et diagnostic<br />
différentiel<br />
Œdème pulmonaire subaigu.<br />
Asthme <strong>cardiaque</strong>.<br />
Forme avec choc cardiogénique.<br />
OAP « flash » suraigu.<br />
Décompensation de BPCO.<br />
Crise d’asthme (ATCD asthme).<br />
Embolie pulmonaire sur cardiopathie<br />
préexistante.<br />
Œdème pulmonaire lésionnel.<br />
Tamponnade.
Conduite à tenir<br />
Pouls, tension, température, SaO2.<br />
Mettre le patient en position assise, jambes pendantes.<br />
Rassurer le patient et l’entourage.<br />
Appel SAMU ou SMUR <strong>pour</strong> le transport vers une unité de soins<br />
intensifs cardiologiques.
A l’hôpital<br />
Bilan biologique avec FNS, ionogramme, urée, créatinine, Peptide<br />
natriurétique, troponine, gazométrie.<br />
Radiographie thoracique: Redistribution vasculaire vers les sommets,<br />
lignes de Kerley, élargissement des hiles ("flou juxta-hilaire”),<br />
Opacités alvéolaires : diffuses, cotonneuses, confluentes, à contours<br />
flous, prédominant dans les régions para-hilaires puis aux bases<br />
(image "en aile de papillon")<br />
Electrocardiogramme.<br />
Monitoring: TA, Fréquence <strong>cardiaque</strong>, SaO2.
Algorithme d’utilisation des peptides<br />
natriurétiques en urgence<br />
Plusieurs seuils sont proposés en fonction de l’installation de l’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong>:<br />
installation aiguë - décompensation aiguë ou bien installation progressive des symptômes.<br />
Dyspnée<br />
Installation aiguë<br />
BNP ≥ 100 pg/mL<br />
NT-Pro-BNP ≥ 300 pg/mL A<br />
PR-ProANP ≥ 120 pmol/mL<br />
BNP < 100 pg/mL<br />
NT-Pro-BNP < 300 pg/mL<br />
PR-ProANP < 120 pmol/mL<br />
Insuffisance <strong>cardiaque</strong><br />
trés probable<br />
Insuffisance<br />
<strong>cardiaque</strong> éliminée B<br />
A: Parmi les autres causes d’augmentation dans un cadre aiguë: SCA, arythmie atriale ou ventriculaire, embolie pulmonaire, ex acerbation BPCO avec IC<br />
droite, sepsis et <strong>insuffisance</strong> rénale. Parmi les autres causes d’augmentation dans un cadre non-aiguë: âge > 75 ans, arythmie auriculaire, hypertrophie<br />
ventriculaire gauche, maladie pulmonaire chronique obstructive, maladie rénale chronique.<br />
B: Le traitement peut réduire la concentration de peptide natriurétique et la concentration de peptide natriurétique peut ne pas être plus élevé dans le cadre de<br />
patients atteints d’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> à FE préservée<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Traitement pharmacologique
Correction de l’hypoxie: oxygène<br />
C’est la principale priorité<br />
A utiliser dés que la SaO 2 < 90% ou PaO 2
Diurétiques<br />
Ils permettent un soulagement rapide des symptômes, en IV.<br />
La dose optimale et le mode d'administration (bolus ou<br />
perfusion continue) sont incertains.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Diurétiques: forte dose ou petite dose,<br />
bolus ou perfusion continue ?<br />
Etude prospective, en double aveugle, randomisée, 308 patients avec une <strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> aiguë décompensée,<br />
traités par diurétique depuis 1 mois, furosémide IV en bolus toutes les 12 heures ou une perfusion continue et à une dose<br />
faible (équivalente à la dose habituelle) ou une dose élevée (2,5 fois la dose orale habituelle) soit 80 à 240 mg/j.<br />
Pas de différence en terme de décés et de réhospitalisation<br />
La stratégie à forte dose était, cependant, associée à une plus grande amélioration dans un certain nombre de<br />
critères d'évaluation secondaires tel qu’une perte de poids et amélioration de la dyspnée, mais au détriment d’une<br />
aggravation transitoire de la fonction rénale.<br />
Felker GM, Diuretic strategies in patients with acute decompensated heart failure. N Engl J Med 2011;364: 797 ñ 805..
Diurétiques: doses<br />
Furosémide (LASILIX ® ): Rétention hydro-sodée modérée: 20 à<br />
40 mg en bolus. Rétention sévère : dose < 100mg 6 premières<br />
heures, 240 mg/24 h en perfusion continue.<br />
Butamédine (BURINEX ® ): Rétention hydro-sodée modérée: 0,5<br />
à 1 mg. Rétention sévère : 1 à 4 mg.<br />
Effets secondaires fortes doses: Activation SRA et Syst.<br />
résistance périphérique avec post-charge.<br />
<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Résistance aux diurétiques<br />
Réduction ou absence de réponse au traitement diurétique.<br />
Fréquente chez les patients traités au long cours par<br />
diurétiques.<br />
Causes:<br />
Déshydratation.<br />
Activation neurohormonale.<br />
Diminution perfusion rénale, <strong>insuffisance</strong> rénale.<br />
Diminution absorption intestinale diurétique per os.<br />
Mauvaise observance du traitement et du régime sans sel.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Prise en charge de la résistance aux<br />
diurétiques<br />
Restriction hydrique.<br />
Augmenter les doses et/ou fréquence d’administration des<br />
diurétiques.<br />
Associations:<br />
Furosémide + Hydrochlorotiazide.<br />
Furosémide + spironolactone.<br />
Réduction des doses des IEC ou utilisation de petites doses.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Diurétiques: recommandations<br />
Les diurétiques de l'anse IV sont recommandés <strong>pour</strong> améliorer<br />
la dyspnée et diminuer la congestion. Les symptômes, la<br />
diurèse, la fonction rénale, et les électrolytes doivent être<br />
surveillés régulièrement pendant l'utilisation des diurétiques<br />
IV.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of<br />
the European Society of Cardiology.
Vasodilatateurs<br />
Ils réduisent la précharge et la post-charge et augmentent le<br />
volume d’éjection.<br />
Il n’existe aucune preuve prouvant qu’ils améliorent la<br />
dyspnée.<br />
Effets secondaires: Chute PA avec instabilité hémodynamique<br />
et mortalité plus élevée (contre-indiqué si TA < 110 mmHg).<br />
A utiliser avec prudence chez les patients présentant une<br />
sténose mitrale et aortique.<br />
Par voie sublinguale: Trinitrine.<br />
Isosorbide Dinitrate débuter à 1mg/h puis augmenter jusqu’à<br />
10mg/h.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Vasodilatateurs: recommandations<br />
Une perfusion IV d'un nitrate doit être envisagée chez les<br />
patients avec une congestion pulmonaire/œdème et une<br />
pression artérielle systolique > 110 mmHg, qui n'ont pas<br />
sténose mitrale ou aortique sèvères, afin de réduire la pression<br />
capillaire pulmonaire et la résistance vasculaire systémique.<br />
Les nitrates peuvent également soulager la dyspnée et la<br />
congestion. Les symptômes et la pression artérielle doit être<br />
surveillée fréquemment pendant l'administration du nitrate IV.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of<br />
the European Society of Cardiology.
La ventilation non invasive<br />
La ventilation non invasive en pression positive (VNIPP) sans<br />
l'utilisation d'une sonde endotrachéale, mais plutôt avec un masque<br />
facial étanche soulage la dyspnée et améliore la SaO 2 chez les<br />
patients présentant un œdème pulmonaire aiguë.<br />
La VNIPP prend en charge une partie ou la totalité du travail<br />
respiratoire afin d’assurer une ventilation alvéolaire satisfaisante.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
La Ventilation Non Invasive: principes<br />
Elle doit être envisager le plus tôt possible chez les patients en OAP<br />
VNI avec Pression Expiratoire Positive (PEP) améliore la fonction<br />
ventriculaire gauche en réduisant la précharge et la postcharge VG.<br />
Plusieurs modes d’aide sont disponibles sur les respirateurs afin<br />
d’améliorer plusieurs paramètres:<br />
La PEP, l’Aide Inspiratoire (AI), Trigger inspiratoire, Pente, FiO2<br />
Le Trigger = signal d’insufflation.<br />
Pente = vitesse de montée en pression<br />
La PEP ouvre les alvéoles pulmonaires,augmente la capacité résiduelle pulmonaire.<br />
L’AI améliore le travail des muscles respiratoires.<br />
Mais une grande étude récente contrôlée, randomisée…
La Ventilation Non Invasive (VNI)<br />
1156 patients avec un œdème pulmonaire aigu cardiogénique ont été randomisés et contrôlés.<br />
Comparaison CPAP ou VNIPP avec une thérapie standard par oxygène<br />
La ventilation non invasive ne réduit<br />
pas la mortalité par rapport à<br />
l’oxygénothérapie<br />
QuickTime et un<br />
décompresseur<br />
sont requis <strong>pour</strong> visionner cette image.<br />
Gray A, Noninvasive ventilation in acute cardiogenic pulmonary edema. N Eng Med 2008;359: 142 ñ 151
VNIPP: recommandations<br />
La ventilation non invasive devrait être envisagée chez les<br />
patients dyspnéiques avec œdème pulmonaire et une<br />
fréquence respiratoire > 20 respirations par minute afin<br />
d'améliorer la dyspnée et de réduire l'hypercapnie et une<br />
acidose. La ventilation non invasive permet de réduire la<br />
pression artérielle et ne devrait généralement pas être utilisé<br />
chez les patients présentant une pression artérielle systolique<br />
< 85 mmHg (et la pression artérielle doit être contrôlée<br />
régulièrement lorsque ce traitement est utilisé).<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of<br />
the European Society of Cardiology.
Conclusions<br />
L’<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> aiguë est une urgence médicale.<br />
Il peut s’agir d’une <strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> de novo ou d’une<br />
décompensation d’une <strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong> chronique.<br />
L’évaluation et le diagnostic doivent être immédiats.<br />
Les peptides natriurétiques sont au cœur de la prise charge.<br />
Les mesures thérapeutiques doivent être mises en place en<br />
urgence afin d’améliorer les symptômes et la survie.<br />
The Task Force for the Diagnosis and Treatment of Acute and Chronic Heart Failure 2012 of the European Society of Cardiology.
Post-test<br />
Un patient présente des antécédents de cardiomyopathie dilatée avec<br />
fraction d'éjection à 20%, il est porteur d’un défibrillateur implantable multisite et<br />
présente des antécédents de fibrillation atriale avec plusieurs tentatives d’ablation<br />
par radiofréquence.<br />
Parmi les médicaments suivants quels sont ceux qui présente une indication dans<br />
le cadre de la pathologie présentée par ce patient:<br />
TRIATEC 5<br />
INSPRA 25<br />
MONICOR<br />
FLECAINE<br />
PROCORALAN<br />
PREVISCAN 20<br />
KALEORID<br />
MONOTILDIEM<br />
LASILIX
Cas clinique<br />
Vous êtes appelés auprès d’un patient âgé de 88 ans diabétique <strong>pour</strong> une dyspnée.<br />
A l’examen:<br />
-TA 145/55 mmHg<br />
- Température 38°7<br />
- Fréquence <strong>cardiaque</strong>: 88/min<br />
- SaO2 86%<br />
- Encombrement bronchique avec ronchus diffus<br />
au niveau des 2 plages pulmonaires<br />
- Bruits du cœur masqués par les râles<br />
bronchiques.<br />
- Pas d’œdème des membres inférieurs<br />
- Pas de turgescence des jugulaires<br />
Antécédents - Diabète de type 2<br />
- Hypertension artérielle<br />
- Fibrillation atriale<br />
- Pacemeker<br />
Traitement<br />
habituel<br />
-COAPROEL<br />
- AMLOR<br />
- PREVISCAN<br />
- MOPRAL<br />
- TAHOR<br />
- Insuline LANTUS
Cas clinique<br />
Quels diagnostics évoquez-vous ?<br />
Quels examens complémentaires demandez-vous ?<br />
Quels sont les traitements à envisager ?
Cas clinique: bilan biologique<br />
Globules blancs 14.8 x10^9/l<br />
Hémoglobine 11.7 g/dl<br />
Plaquettes 136 x10^9/l<br />
Taux de Prothrombine: 40%<br />
D-Dimères: 1.11 µg/ml<br />
Troponine I 0.12 ng/ml<br />
BNP (Brain Natriuretic Peptid) 677.0 pg/ml<br />
Créatinine 120.0 μmol/l<br />
Protéine C-Réactive 48.1 mg/l<br />
Procalcitonine > ou = 10 ng/ml<br />
Lactacidémie 3.7 mmol/l
Cas clinique
Cas clinique
Cas clinique
La poussée<br />
hypertensive
Cas clinique n°1<br />
Une patiente âgée de 90 ans vous consulte <strong>pour</strong> une épistaxis.<br />
Il s’agit d’une patiente hypertendue, traitée par AMLOR, prenant correctement son<br />
traitement, présentant depuis ce matin une épistaxis de la narine droite.<br />
Lors de votre examen la patiente n’a plus d`épistaxis<br />
Examen clinique:<br />
Sa tension artérielle est de 190/80 mmHg bras droit et 180/80 bras gauche<br />
Fréquence <strong>cardiaque</strong> : 77/mn<br />
Antécédents<br />
Hypertension artérielle<br />
Traitement habituel<br />
AMLOR 5 1 gélule par jour<br />
OLMIFON 1 comprimé par jour
Cas clinique n°1<br />
Quels sont les symptômes à rechercher devant cette épistaxis ?<br />
Un déficit neurologique focal évoquant un accident vasculaire cérébral;<br />
des céphalées intenses avec confusion ou convulsions, évoquant une<br />
encéphalopathie;<br />
une orthopnée, une dyspnée de repos et/ou des râles crépitants, évoquant une<br />
<strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong>;<br />
une douleur thoracique associée ou pas à la disparition d’un pouls<br />
périphérique, évoquant une dissection aortique ou un angor ;<br />
une altération récente de l'état général avec asthénie, amaigrissement, polyurie<br />
et soif, avec ou sans trouble récent de la vision, évoquant une hypertension<br />
maligne, à confirmer par le fond d’oeil ;<br />
des troubles de l’hydratation, évoquant une atteinte rénale.
Cas clinique n°1<br />
Votre interrogatoire ne met pas en évidence de souffrance viscérale, s’agit-il<br />
d’une urgence hypertensive ou une hypertension artérielle sévère ?<br />
Hypertension artérielle sévère.
Cas clinique n°1<br />
Quel traitement prescrivez-vous et <strong>pour</strong>quoi ?<br />
Aucun.<br />
Un traitement hypotenseur injectable ou un traitement hypotenseur d’action<br />
rapide administré par voie orale n’est pas justifié dans la prise en charge de<br />
l’élévation tensionnelle sans souffrance viscérale immédiate car :<br />
• une rapide baisse tensionnelle initiale n’améliore pas le contrôle tensionnel<br />
à long terme.<br />
• une hypotension brutale peut s’accompagner de complications<br />
neurologiques graves.
Cas clinique n°1<br />
Quel autre mesure prenez-vous vis à vis de cette tension artérielle élevée ?<br />
Le repos.<br />
Surveillance et une réévaluation à court terme (quelques heures) sont<br />
nécessaires.<br />
Chez notre patiente après un repos de 15 minutes:<br />
• TA 150/70 mmHg bras droit, 170/70 mmHg bras gauche. Pas de récidive<br />
du saignement.
Cas clinique n°1<br />
Au bout de 3 heures sa tension artérielle est 190/80 mmHg, quelle est votre<br />
conduite à tenir ?<br />
les recommandations usuelles <strong>pour</strong> la prise en charge de l’hypertension<br />
artérielle s’appliquent.<br />
Donc renforcement du traitement habituel, bithérapie.
La poussée<br />
hypertensive
Septième rapport du Joint National Committe on Prevention, Detection, Evaluation and treatment of High Blood Pressure<br />
Messages clés du JNC 7 (1)<br />
Au delà de 50 ans, une PA systolique supérieure à 140 mm Hg représente un<br />
facteur de risque cardio-vasculaire (CV) bien plus important que la PA diastolique.<br />
Pour un individu normotendu de 55 ans, le risque de développer une<br />
hypertension artérielle au cours de sa vie est de 90%.<br />
Le risque de maladie CV, débutant à 115/75mmHg, double à chaque incrément<br />
de 20/10 mm Hg.<br />
Les sujets dont la PA systolique se situe entre 120 et 139 mm Hg ou la PA<br />
diastolique entre 80 et 89 mm Hg doivent être considérés comme préhypertendus.
Septième rapport du Joint National Committe on Prevention, Detection, Evaluation and treatment of High Blood Pressure<br />
Messages clés du JNC 7 (2)<br />
Chez la plupart des hypertendus, deux médicaments antihypertenseurs au<br />
minimum sont nécessaires <strong>pour</strong> atteindre la valeur cible de PA < 140/90 mm Hg,<br />
ou < 130/80 mm Hg en cas de diabète ou de néphropathie chronique.<br />
En cas de PA dépassant de 20/10 mm Hg la valeur cible, on doit envisager de<br />
commencer d'emblée le traitement par deux médicaments, dont l'un devrait, en<br />
principe, être un diurétique thiazidique.<br />
Le plus efficace des traitements prescrit par le médecin le plus scrupuleux ne<br />
permettra de contrôler l'hypertension que si le patient est motivé.
Risque d’AVC au cours de la vie<br />
Framingham<br />
JNC 7: Seventh Report of the Joint National Committee on Prevention, Detection,<br />
Evaluation, and Treatment of High Blood Pressure.
JNC classification: PA systolique<br />
220<br />
Stage 4<br />
210<br />
SBP<br />
(mm Hg)<br />
200<br />
190<br />
180<br />
170<br />
160<br />
150<br />
140<br />
130<br />
120<br />
110<br />
No recommendations<br />
for SBP in JNC I<br />
or JNC II<br />
ISH<br />
Borderline<br />
ISH<br />
Borderline<br />
Normal<br />
Stage 3<br />
Stage 3<br />
Stage 2 Stage 2<br />
Stage 1 Stage 1<br />
Highnormal<br />
Highnormal<br />
Normal Normal<br />
Optimal Optimal<br />
Stage 2<br />
Stage 1<br />
Prehypertension<br />
Normal<br />
JNC I. JAMA. 1977;237:255-261.<br />
JNC II. Arch Intern Med. 1980;140:1280-1285.<br />
JNC III. Arch Intern Med. 1984;144:1045-1057.<br />
JNC I JNC II JNC III JNC IV JNC V JNC VI<br />
JNC 7<br />
JNC IV. Arch Intern Med. 1988;148:1023-1038.<br />
JNC V. Arch Intern Med. 1993;153:154-183.<br />
JNC VI. Arch Intern Med. 1997;157:2413-2446.<br />
Chobanian AV et al. JAMA. 2003;289:2560-2572.
JNC classification: PA diastolique<br />
130<br />
125<br />
Stage 4<br />
DBP<br />
(mm Hg)<br />
120<br />
115<br />
110<br />
105<br />
Hypertensive<br />
Severe Severe Severe<br />
Moderate Moderate Moderate<br />
Stage 3 Stage 3<br />
Stage 2<br />
Stage 2<br />
Stage 2<br />
100<br />
95<br />
Consider<br />
therapy<br />
Mild Mild Mild<br />
Stage 1 Stage 1<br />
Stage 1<br />
90<br />
85<br />
80<br />
Highnormal<br />
Highnormal<br />
Highnormal<br />
Highnormal<br />
Normal Normal Normal Normal<br />
Optimal<br />
Optimal<br />
Prehypertension<br />
Normal<br />
JNC I. JAMA. 1977;237:255-261.<br />
JNC II. Arch Intern Med. 1980;140:1280-1285.<br />
JNC III. Arch Intern Med. 1984;144:1045-1057.<br />
JNC I JNC II JNC III JNC IV JNC V JNC VI<br />
JNC IV. Arch Intern Med. 1988;148:1023-1038.<br />
JNC V. Arch Intern Med. 1993;153:154-183.<br />
JNC VI. Arch Intern Med. 1997;157:2413-2446.<br />
Chobanian AV et al. JAMA. 2003;289:2560-2572.<br />
JNC 7
Classification de l’HTA<br />
Pression artérielle (mm Hg)<br />
Categories<br />
Systolique<br />
Diastolique<br />
Le traitement de l’HTA: JNC7<br />
Indications Diuretique ßB IEC ARA II IC AA<br />
Insuffisance <strong>cardiaque</strong> <br />
Post-IDM <br />
Haut risque<br />
coronaropathie<br />
<br />
Diabète <br />
Insuffisance rénale<br />
chronique<br />
<br />
<br />
Prévention récurrence<br />
AVC<br />
<br />
<br />
AA,antagoniste de l’aldostérone; IEC,Inhibiteur Enzyme de conversion; ARAII,antagoniste récepteur Angiotensine II; ß B, ß-<br />
bloquant; IC,Inhibiteur calcique; IM,Infarctus du myocarde;<br />
Chobanian AV, et al. JAMA. 2003;289(19):2560-2572.
Définition de la poussée hypertensive<br />
Urgence hypertensive :<br />
• Elévation de la PAS > 180 et/ou PAD > 110 mmHg avec une<br />
souffrance viscérale mettant en jeu le pronostic vital à très<br />
court terme. AFSSAPS 2002<br />
Elévation tensionnelle :<br />
• Elévation de la PAS > 180 et/ou PAD > 110 mmHg sans<br />
souffrance viscérale immédiate, qui ne met pas en jeu le<br />
pronostic vital à court terme.
Complications viscérales associées aux<br />
urgences hypertensive<br />
Ce sont les déficits neurologiques et les épisodes de défaillance <strong>cardiaque</strong> qui sont le plus<br />
fréquemment rencontrés au cours des urgences hypertensives<br />
End-Organ Damage Type No. of Cases (%)<br />
Cerebral infarction 26 (24.5)<br />
ICH or SAH 5 (4.5)<br />
Encephalopathy 18 (16.3)<br />
Acute Pulmonary Edema 24 (22.5)<br />
Acute CHF 15 (14.3)<br />
Acute MI 13 (12)<br />
Aortic Dissection 2 (2)<br />
Eclampsia 5 (4.5)<br />
*All Caucasians<br />
Zampaglione, B. Hypertension 1996;27:144-147.
Complications viscérales associées<br />
Insuffisance <strong>cardiaque</strong><br />
congestive<br />
AVC,<br />
Cardiopathies ischémiques,<br />
Dissection aortique,<br />
Encéphalopathie hypertensive,<br />
Eclampsie,<br />
Néphroangiosclérose,<br />
Œdème papillaire, hémorragies<br />
et exsudats rétiniens<br />
•.<br />
Blumenfeld JD, Am Heart Journal, 2001.
Elévation tensionnelle sans souffrance<br />
viscérale<br />
S’il n’y a pas de signe objectif de souffrance viscérale, la<br />
présence de symptômes comme:<br />
• des céphalées d’intensité modérée,<br />
• une épistaxis,<br />
• des sensations pseudo-vertigineuses,<br />
• des bourdonnements d’oreilles,<br />
ne sont pas des signes de gravité et ne sont pas associés à une<br />
évolution défavorable.
Autorégulation viscérale<br />
Dans les conditions physiologiques, il existe une autorégulation des<br />
débits dans les viscères « nobles ».<br />
Chez un sujet normotendu, la circulation cérébrale est protégée au<br />
cours d’une élévation tensionnelle brutale pouvant atteindre un niveau de<br />
pression d’environ 220 mmHg <strong>pour</strong> la systolique, et d’environ 120 mmHg<br />
<strong>pour</strong> la diastolique.<br />
L’encéphalopathie hypertensive est secondaire à la perte des<br />
mécanismes d’autorégulation du débit cérébral (rupture de la barrière<br />
vasculaire et un envahissement des espaces périvasculaires induisant un<br />
oedème cérébral massif).
Epidémiologie<br />
Urgence hypertensive :<br />
• Patient hypertendu connu dans 72%<br />
des cas,<br />
• Sex ratio : 2 hommes/1 femme,<br />
surtout sujets âgés,<br />
• Pic d’incidence : 40-50 ans,<br />
• Facteur de risque : mauvais contrôle<br />
de la PA chez le sujet hypertendu.<br />
Paul E. Marik, CHEST 2007; 131:1949–1962<br />
Zampaglione, B. et al. Hypertension 1996;27:144-147
Clinique<br />
Affirmer l’urgence hypertensive :<br />
• Prise de la PA, en position allongée, 3 fois, avec un brassard adapté, après avoir<br />
rassuré le patient,<br />
• HTA connue avec circonstances aggravantes : ration sodée, exercice, iatrogénie,<br />
mauvaise observance…<br />
• Première poussée d’HTA.<br />
Interrogatoire :<br />
• HTA connue : histoire de la maladie, traitement, contrôle tensionnel, observance,<br />
dernière prise du traitement, traitement interférant avec le traitement antihypertenseur<br />
(AINS, protecteurs gastriques…).<br />
Paul E. Marik, CHEST 2007; 131:1949–1962<br />
AFSSAPS, 2002.
Clinique: recherche de signes de gravité<br />
L’examen clinique recherche:<br />
Un déficit neurologique focal, évoquant un accident vasculaire<br />
cérébral;<br />
des céphalées intenses avec confusion ou convulsions, évoquant<br />
une encéphalopathie;<br />
une orthopnée, une dyspnée de repos et/ou des râles crépitants,<br />
évoquant une <strong>insuffisance</strong> <strong>cardiaque</strong>;<br />
une douleur thoracique évoquant une dissection aortique ou un<br />
angor;<br />
des troubles de l’hydratation, évoquant une atteinte rénale.
Causes de l’élévation tensionnelle<br />
Arrêt d’un traitement antihypertenseur antérieur: la remontée des<br />
chiffres tensionnels peut survenir en quelques heures ou quelques<br />
jours, parfois quelques semaines.<br />
Une pathologie aiguë associée, qui modifie la pression artérielle.<br />
Peuvent être à l'origine d'une élévation tensionnelle :<br />
• une rétention aiguë d’urines;<br />
• une douleur aiguë ou chronique ;<br />
• une prise de toxiques sympathomimétiques (cocaïne, LSD,<br />
amphétamines)<br />
• une attaque de panique;<br />
• une prise d'un médicament qui limite l'efficacité du traitement<br />
antihypertenseur (AINS, pansements gastriques)
Le traitement de la<br />
poussée hypertensive
Elévation tensionnelle sans souffrance<br />
viscérale immédiate<br />
Traitement hypotenseur : pas d’indication dans la prise en charge de<br />
l’élévation tensionnelle transitoire.<br />
Le repos conduit à une baisse de la TA.<br />
Une hypotension brutale peut s’accompagner de complications<br />
neurologiques graves de type ischémique (déficit) par dépassement du seuil<br />
inférieur de l'autorégulation du débit cérébral induit par la baisse tensionnelle<br />
secondaire à la prise orale du traitement.
Elévation tensionnelle sans souffrance<br />
viscérale immédiate: surveillance<br />
Une surveillance et une réévaluation à court terme (quelques<br />
heures après) doivent être proposées.<br />
Au terme de cette surveillance, si les valeurs de la pression<br />
artérielle restent élevées, les recommandations usuelles <strong>pour</strong> la prise<br />
en charge de l’hypertension artérielle s’appliquent.
Urgence hypertensive<br />
Ne pas utiliser la nifédipine en capsule de 10 mg par voie orale et<br />
sublinguale comme hypotenseur d’action rapide.<br />
Le diagnostic est fondé sur une mesure correcte de la pression<br />
artérielle et sur la recherche de signes de souffrance viscérale.<br />
Organiser le transfert dans une structure médicalisée pouvant<br />
assurer une surveillance continue de la pression artérielle, de l'état<br />
neurologique, <strong>cardiaque</strong> et rénal, et assurer le traitement spécifique.
Urgence hypertensive et déficit<br />
neurologique<br />
En attendant le transfert<br />
Pas de traitement avant une imagerie cérébrale.<br />
L’élévation de la PA doit être respectée sous surveillance, sauf :<br />
• persistance à 2 mesures répétées à 10 min d’intervalle d’une<br />
PAS > 220 mmHg et/ou PAD > 120 mmHg ;<br />
• pathologie associée requérant une prise en charge spécifique :<br />
OAP, dissection aortique, infarctus du myocarde, encéphalopathie<br />
hypertensive.<br />
• Lorsqu’un traitement fibrinolytique est envisagé, la PA doit<br />
impérativement être abaissée en dessous de 185/110 mmHg au<br />
préalable.
Urgence hypertensive et OAP<br />
En attendant le transfert<br />
Prescription d’un diurétique de l’anse ou un dérivé nitré sublingual.
Urgence hypertensive et douleur<br />
thoracique suspecte d’IDM<br />
En attendant le transfert<br />
Prescription d’un dérivé nitré sublingual.
Urgence hypertensive objectif tensionnel<br />
Il ne faut pas chercher à normaliser la pression artérielle<br />
L’objectif recommandé est une réduction de 25% de la pression<br />
artérielle moyenne en quelques minutes à 2 heures, puis une<br />
réduction graduelle vers 160/100 mmHg en 2 à 6 heures.<br />
Une baisse précipitée de la pression artérielle peut induire ou<br />
aggraver une ischémie rénale, cérébrale ou myocardique.
Les médicaments utilisables per OS<br />
Famille<br />
Inhibiteur calcique<br />
Anti-hypertenseur<br />
central<br />
ßbloquant<br />
IEC<br />
Agent<br />
Nicardipine<br />
LOXEN ® 20<br />
Amlodipine<br />
AMLOR ® 5<br />
Clonidine<br />
CATAPRESSAN ®<br />
Labetolol<br />
TRANDATE ®<br />
Captopril<br />
LOPRIL ®
En résumé urgence hypertensive<br />
PA 180/110 mm Hg<br />
avec souffrance viscérale<br />
Hospitaliser <strong>pour</strong><br />
surveillance clinique intensive, biologie.<br />
Traiter la douleur, l’anxiété, la rétention<br />
OAP, dissection,<br />
éclampsie<br />
Signes<br />
neurologiques<br />
Réduire<br />
la PA<br />
Attendre<br />
l’imagerie cérébrale
En résumé: élévation tensionnelle sans<br />
souffrance viscérale
Cas clinique<br />
Un patient âgé de 47 ans vous consulte <strong>pour</strong> une douleur thoracique.<br />
Il y a un mois vous lui avez découvert une hypertension artérielle<br />
dans le cadre de l`obtention d`un certificat médical avant un semi-marathon.<br />
Une épreuve d`éffort pratiquée était négative. Il vous dit qu’il a présenté une douleur précordialgie<br />
gauche hier à 15 heures, avec serrement du bras gauche, douleur qui dura 3 minutes. Aujourd`hui<br />
récidive de la douleur à 15 heures encore en post-prandial qui dura 3 minutes. A 15 h 30 nouvelle<br />
récidive de la douleur mais plus intense et plus longue en durée (6 minutes) avec manifestations<br />
vaso-vagales (sueurs, pâleur, nausées).<br />
A l’examen<br />
Tension artérielle : 130/70 mmHg<br />
Fréquence <strong>cardiaque</strong> : 85 /mn<br />
Température : 36°<br />
Bruits du cœur : Normaux et réguliers<br />
Auscultation pulmonaire normale<br />
Antécédents<br />
Traitement<br />
habituel<br />
- Hypercholestérolémie<br />
- Hérédité coronaire<br />
- Hypertension artérielle<br />
- Hyperuricémie<br />
- SEVIKAR<br />
- EZETROL<br />
- ADENURIC
Cas clinique<br />
Quel est votre diagnostic ?<br />
Quelle est votre conduite à tenir ?<br />
A la stratification du risque, présente-til une probabilité de maladie coronaire ?
Cas clinique<br />
Vous réaliser un ECG, quelle est votre interprétation ?
Cas clinique<br />
Si vous dosez la troponine sera-telle positive ?<br />
Quelle est votre traitement ?
Cas clinique
Cas clinique<br />
Un patient âgé de 88 ans vous consulte <strong>pour</strong> une dyspnée d’installation brutale il y a 2 heures<br />
associée à des palpitations.<br />
Asthénie, dyspnée stade 2.<br />
Il vous signale qu’il présente des épisodes de palpitations qu’il traite avec du Spasfon et du Lexomil.<br />
A l’examen<br />
Tension artérielle : 96/60 mmHg<br />
Fréquence <strong>cardiaque</strong> : 96 /mn<br />
Température : 37°<br />
Bruits du cœur : rapide, irréguliers<br />
Examen pulmonaire : Normal<br />
Antécédents<br />
Traitement<br />
habituel<br />
- Résection endoscopique<br />
de la prostate<br />
- Adénocarcinome de la<br />
prostate<br />
-Hypertension artérielle<br />
LERCAN
Cas clinique<br />
Quel diagnostic évoquez-vous ?
Cas clinique<br />
Comment interprétez-vous cet ECG ?
Cas clinique<br />
Quel traitement proposez-vous à ce patient ?<br />
Présente-t-il un risque d’accident vasculaire cérébral ?
Cas clinique<br />
Potassium: 5.30<br />
Hémoglobinne 12g/100dl<br />
Créatinine 481<br />
BNP: 512<br />
LDH: 530
Cas clinique