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Synami flash 112 CPO, CDD, analyses du Synami - ANDML

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<strong>Synami</strong>-Flash <strong>112</strong><br />

24 février 2011<br />

1 000 postes en moins dans les Missions Locales en<br />

2011, près de 10% des effectifs !<br />

Des conventions d’objectif avec l’Etat qui détruisent<br />

la qualité de l’accompagnement des jeunes !<br />

Des moyens en baisse, un travail qui perd son sens ;<br />

Il est temps de s’indigner et de résister !<br />

Le <strong>Synami</strong>-CFDT appelle à la mobilisation des acteurs<br />

et des salariés de l’insertion des jeunes<br />

Sur les moyens :<br />

Fin <strong>du</strong> plan de relance d’un coté, avec 1 000 postes de conseiller<br />

en moins. Annonce de l’autre côté d’un effort budgétaire<br />

pour l’emploi des jeunes par le Président de la République.<br />

Où est la cohérence ? De qui se moque-t-on ?<br />

Le Président de la République a annoncé, le 10 février, 500 millions d’euros supplémentaires pour les chômeurs de<br />

longue <strong>du</strong>rée et les jeunes. Or le gouvernement, dans le budget 2011 (voté il y a seulement 3 mois et s’appliquant<br />

depuis 6 semaines), a supprimé pas moins d’1,5 milliard d’€ de fonds d’intervention pour soutenir l’emploi. Pour<br />

l’emploi des jeunes, c’est moins 330 millions d’euros ; 181 millions d’euros qui finançaient 50 000 places en Contrat<br />

Accompagnement Formation, et les 150 millions d’euros <strong>du</strong> plan de relance pour le CIVIS et le ML. Il faut aussi citer,<br />

dans la longue liste de ce brutal « rabotage », la disparition de 120 000 contrats aidés (CIE et CAE), la baisse de 50%<br />

des financements des Maisons de l’Emploi, la perte de 1 800 postes à Pôle-Emploi. Il ne réengage donc qu’un tiers<br />

des fonds qui existaient. On admire la cohérence et le sens de l’anticipation, le chômage était-il censé s’effondrer au<br />

mois de janvier ?<br />

Cette annonce a été peu commenté, sans doute parce que son détail n’est pas connu, et que l’écart entre les effets<br />

d’annonce et la réalité devient lassant. Mais rappelons pour les jeunes les données <strong>du</strong>rables <strong>du</strong> problème, qui devraient<br />

en toute bonne gouvernance susciter des politiques et des moyens sur le long terme.<br />

Rappelons que le chômage des jeunes est à un niveau insupportable depuis maintenant presque 3 décennies, et qu’il<br />

a encore fait un bond de + 30% depuis 2008. 1 jeune actif sur 4 est maintenant au chômage !<br />

Rappelons que 80% des entrées en emploi se font en <strong>CDD</strong>, qu’une grande part <strong>du</strong> million de stages en entreprise est<br />

en fait un emploi déclassé, que l’accès à l’autonomie en terme de logement est devenue cauchemardesque, que le<br />

système scolaire continue de pro<strong>du</strong>ire 150 000 jeunes par an sans aucune qualification et que le taux de pauvreté<br />

des 18/29 ans a bondit de 32% entre 2002 et 2008. Notons à ce propos que la mise en place <strong>du</strong> RSA jeune n’aura été<br />

qu’une vaste fumisterie, à peine 7 000 jeunes auront réussi en 2010 à réunir ses conditions draconiennes et discriminatoires<br />

(La CFDT, qui s’était élevé contre ces restrictions, a d’ailleurs, avec Génération Précaire, attaqué le RSA<br />

jeune pour discrimination en saisissant le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative).<br />

Ce panorama catastrophique sur la situation de la jeunesse est connu de tous, et nous ne parlons même pas des<br />

quartiers qui sont devenus des zones de relégation, de l’isolement et de la désespérance dans les zones rurales, des<br />

phénomènes massifs de discrimination.<br />

1


Conséquence logique et effrayante de cette situation sociale, 26% des jeunes fréquentant les Missions Locales sont<br />

en état de souffrance psychologique, 7% ont un état dépressif avéré, et 16% déclarent avoir fait au moins une tentative<br />

de suicide (étude de l’Assurance Maladie et des Missions Locales en 2009).<br />

La maltraitance sociale que subit une grande partie de la jeunesse est un mal profond et structurel, encore amplifié<br />

par la crise actuelle. Face à cela, pour l’essentiel, on nous annonce chaque année ou presque une relance de l’apprentissage,<br />

un nouveau plan banlieue, et quelques autres mesures cosmétiques, et rien ne change, tout s’aggrave.<br />

Sur le « front », et plutôt en première ligne, il y a les Missions Locales, principal outil de la mise en place des politiques<br />

d’insertion des jeunes, forme originale de service public de proximité, territorialisée, adaptées et adaptable<br />

aux contextes locaux, associant Etat, Régions, et collectivité locales. Elles ne sont pas une solution, elle ne créent pas<br />

d’emploi, ne bâtissent pas de logement, ne délivrent pas de qualification, et ne sont sans doute pas parfaites. Mais<br />

leurs missions d’accompagnement des jeunes rencontrant des difficultés, appuyées sur une prise en compte transversale<br />

et globale des difficultés, en ont fait le pivot des politiques publiques.<br />

L’IGF et l’IGAS, dans 2 rapports récents, posent quelques critiques mais soulignent fortement leurs actions efficaces,<br />

et, somme toute, très économique pour le contribuable aux regards des services ren<strong>du</strong>s.<br />

Rappelons que les 480 Missions Locales, c’est un maillage territorial exceptionnel de 5 500 lieux d’accueil couvrant<br />

tout le territoire et 12 000 salariés aujourd’hui, essentiellement tournés vers l’accueil et l’accompagnement (à peine<br />

10% des salariés sont sur des fonctions support, difficile de faire moins). Elles reçoivent 1,2 million de jeunes par an<br />

et, contrairement à ce qui est souvent véhiculé, elles ne cessent de rendre compte de leur activité, en temps réel qui<br />

plus est, sur l’accès à l’emploi, la formation, l’orientation professionnelle, le logement, la santé, la citoyenneté, les<br />

loisirs, les sports et la culture. Le quotidien d’une Mission Locale, c’est l’utilisation et l’articulation des dizaines de<br />

mesures et dispositifs, nationaux, régionaux, et locaux, avec lesquelles se construient, avec et pour un jeune, une<br />

réponse globale et un parcours d’insertion. La stabilisation dans un emploi est généralement la clef de voute qui<br />

permet, à peu près, de faire tenir toute les « briques » de l’insertion.<br />

Pourtant, il ne s’agit là que de l’utilisation de moyens, qu’il faut développer et mettre en cohérence. Le vrai début <strong>du</strong><br />

travail d’une mission locale, c’est l’écoute, pour qu’un jeune identifie les difficultés, s’approprie son parcours d’insertion<br />

et les actes qu’il va poser. La fin de ce travail, c’est la prise d’autonomie <strong>du</strong> jeune trouvant une place dans la<br />

société. Tout cela n’est pas codifié, si tant est que cela soit codifiable, mais les nouvelles contraintes que l’Etat veut<br />

nous imposer, à travers la Convention Pluriannuelle d’Objectif, va détruire ces ressorts fondamentaux qui sont l’intérêt<br />

et la plus value que les ML apportent pour les jeunes.<br />

Pour revenir aux moyens qui sont affectés, l’effort de l’Etat pour ces publics et ces structures avait été, dans le cadre<br />

<strong>du</strong> plan de relance décidé en 2009, réel, mais mesuré : 80 millions d’€ supplémentaires pour le programme CIVIS<br />

(accompagnement renforcé pour 200 000 jeunes) et 51 millions d’euros pour renforcer les équipes des Missions<br />

Locales (1 000 postes de conseillers). Effort très ponctuel, puisque ces fonds, et les conseillers avec, repartent aussi<br />

vite qu’ils étaient venues, au bout d’un an.<br />

Le <strong>Synami</strong>-CFDT s’était élevé contre cet effet yoyo, qui ne permettait pas d’inscrire dans le temps l’effort nécessaire,<br />

d’autant plus qu’il ne semble à personne que la crise et ses effets sociaux sont aujourd’hui derrière nous.<br />

Nous sommes d’autant plus en colère que l’Etat a dépensé et continue de dépenser en pure perte ou presque des<br />

dizaines de millions d’euros pour le Contrat d’Autonomie Jeune (55 millions en 2011, pour un accompagnement de<br />

seulement 15 000 jeunes de banlieues, par des structures privées, soit 10 fois à 20 plus cher que l’accompagnement<br />

réalisé par les ML !). Comment se fait-il que l’Etat nous parle de « performance » (avec moins de moyens), et maintient<br />

en parallèle, et en concurrence, un dispositif dont ses propres services disent qu’il est très cher et très inefficace<br />

? La culture de la performance et de l’évaluation s’arrête là où commencent les choix idéologiques….<br />

L’Etat nous retire donc les moyens <strong>du</strong> plan de relance, 130 millions d’euros, alors que l’explosion <strong>du</strong> chômage des<br />

jeunes, qui avait justifié cet effort, est toujours là ! Concrètement, cela veut dire qu’en retranchant les moyens spécifiques<br />

liés au plan de relance, « l’investissement » de l’Etat pour les ML est en réalité le même depuis 2007, c'est-àdire<br />

en baisse en euros constants (191 millions d’euro en 2007, 189 millions d’euros en 2011, en intégrant les fonds<br />

européen, et il y aura eu entre 7 et 8% d’inflation entre 2007 et 2011). Pour les jeunes dans le programme CIVIS, la<br />

« punition » c’est la baisse drastique des allocations qui permettaient de subvenir un peu à leurs besoins <strong>du</strong>rant<br />

leurs parcours d’insertion.<br />

On est loin, très loin de « l’emploi des jeunes, priorité nationale ! ».<br />

Et comme si cela ne suffisait pas, les services de l’Etat commencent à annoncer à des régions entières que leurs ML,<br />

en plus de la disparition des fonds plan de relance, verront le « socle » de leur subvention Etat diminuer encore,<br />

comme en Aquitaine (- 3%) ou en Bretagne (-4 %).<br />

Trop, c’est trop, on se moque de nous, et plus grave, on se moque des<br />

1,2 millions de jeunes que nous recevons !<br />

2


Sur la qualité et le sens de l’accompagnement des jeunes.<br />

« Performance », « concurrence », « déchéance » :<br />

La nouvelle circulaire <strong>CPO</strong>/CIVIS est inacceptable !<br />

AVANT<br />

Elle doit être retirée !<br />

Il y a les moyens, et les 1 000 postes qu'on nous retire, et il y a la manière dont on nous demande d’utiliser<br />

nos moyens.<br />

Sur ce terrain, l’Etat vient de rendre publique la nouvelle circulaire régissant d’une part le « dialogue de<br />

gestion » entre les ML et les services de l’Etat (<strong>CPO</strong>), et d’autre part la mise en place <strong>du</strong> programme d’accompagnement<br />

renforcé CIVIS (200 000 jeunes en 2010, 160 000 en 2011).<br />

Cette circulaire s’est construite dans une étrange atmosphère de secret, elle n’a d’ailleurs pas été soumise<br />

aux organisations syndicales, contrairement à celle de 2007, et les acteurs (UNML, <strong>ANDML</strong>) qui avaient été<br />

consultés démentent formellement avoir cautionné des directives qu’ils découvrent maintenant. On comprend<br />

leur émoi, il est le nôtre, cette circulaire est inacceptable !<br />

Pour s’en convaincre, et comprendre comment l’Etat est en train de détruire à coup d’injonctions de résultats<br />

la qualité <strong>du</strong> travail d’accompagnement des ML, nous avons comparé la circulaire de 2007, qui portait<br />

déjà en germe de nombreuses dérives, à celle de 2011, qui franchit clairement un palier : l’accompagnement<br />

global disparait, seule la mise à l’emploi rapide va compter vraiment. Pour bien nous « motiver » à<br />

rendre les chiffres que l’Etat attend, les financements ne seront plus sécurisés et toutes les régions, et toutes<br />

les ML, seront en concurrence pour y accéder. Au moins, c’est clair ! La logique de « performance », à<br />

coup de financement aux résultats, partiels, va s’appliquer dans les ML. C’est la même logique étroite, faussement<br />

rationnelle, qui est en train de mettre dans le mur, un par un, les services publics de ce pays. Dans<br />

les hôpitaux, c’est l’acte médicale qui est maintenant financé, pas la guérison <strong>du</strong> patient, et les infirmières<br />

commencent à passer plus de temps avec leurs formulaires, pour que l’hôpital soit rémunéré, qu’avec le<br />

patient (et malheur au service s’il est déficitaire, quelque soit les services de santé qu’il rend). Pour la sécurité<br />

publique, chaque citoyen sait maintenant que le moindre soupçon d’infraction l’amènera directement<br />

en garde à vue, simplement parce que c’est un indicateur de performance de la Police. C’est cela qui attend<br />

les salariés des ML, trouver des jeunes qui rempliront les bonnes cases qui déclenchent les financements.<br />

Nous exagérons ? Malheureusement pas. La plupart des salariés des ML ont déjà constaté que cette dérive<br />

est lentement mais surement à l’œuvre. Nous allons voir combien cette nouvelle circulaire accélère cette<br />

déchéance professionnelle et éthique <strong>du</strong> sens et de l’efficacité réelle de notre travail.<br />

Commentaires <strong>du</strong> <strong>Synami</strong><br />

APRES<br />

Circulaire DGEFP n°2007-26 <strong>du</strong> 12 octobre 2007<br />

relative au financement <strong>du</strong> réseau des missions<br />

locales et PAIO.<br />

Circulaire DGEFP n°2011-03 <strong>du</strong> 19 janvier 2011, rela -<br />

tive à la mise en œuvre des mesures en faveur de<br />

l’insertion professionnelle des jeunes, dans le cadre<br />

<strong>du</strong> programme 102 de la mission budgétaire Travail et<br />

Emploi.<br />

En 2011, l’insertion est uniquement professionnelle. Les mesures sont mises en œuvre et le réseau n’est plus<br />

financé en tant que tel. D’entrée de jeu, la couleur est annoncée, la suite ne fera que confirmer cette logique<br />

comptable…<br />

En tête : Ministère de l’Economie, des Finances et<br />

de l’Emploi<br />

En tête : Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation<br />

Professionnelle<br />

On passe <strong>du</strong> ministère aux techniciens, <strong>du</strong> politique au technique : l’approche comptable et technocratique se<br />

confirme !<br />

3


AVANT<br />

Commentaires <strong>du</strong> <strong>Synami</strong><br />

APRES<br />

Résumé : La présente circulaire définit les modalités<br />

de financement <strong>du</strong> réseau des missions locales<br />

et s’applique aux relations entre l’Etat et l’ensemble<br />

des missions locales à compter de 2008.<br />

Résumé : La présente circulaire conforte les missions<br />

locales dans leur rôle d’accompagnement des jeunes<br />

jusqu’à l’emploi <strong>du</strong>rable.<br />

Il n’est plus question de financement en 2011 ; mais d’emploi <strong>du</strong>rable…Moins les financements sont <strong>du</strong>rables,<br />

plus l’emploi pour les jeunes accompagnés doit l’être ? Et que dire de l’emploi de nos 1 000 collègues dont les<br />

<strong>CDD</strong> « plan de relance » vont arriver à échéance en 2011 ?<br />

Conseillers non <strong>du</strong>rables, précarisés d’un côté, et objectif d’emploi <strong>du</strong>rable pour les jeunes ?<br />

Mais rassurons nous, la crise est finie, la reprise est là…La preuve : l’augmentation <strong>du</strong> nombre de jeunes inscrits<br />

à Pôle Emploi !<br />

Elle (la circulaire) prend en compte le nouveau cadre<br />

prévu par la loi organique relative aux lois de<br />

finances et permet de substituer aux multiples<br />

conventions annuelles entre l’Etat et les missions<br />

locales une seule convention pluriannuelle fondée<br />

sur la définition commune d’objectifs et de résultats<br />

à atteindre au regard d’un diagnostic partagé des<br />

besoins <strong>du</strong> territoire.<br />

Elle (la circulaire) précise les modalités de contractualisation<br />

avec les structures pour la période 2011-2013<br />

et les contours <strong>du</strong> CIVIS rénové.<br />

Ainsi en 2007, la LOLF peut permettre de la pluri annualité (ce qui est une excellente chose pour la sécurisation<br />

des financements des missions locales), les objectifs et résultats peuvent être définis en commun et le<br />

diagnostic est partagé. En 2011, les modalités sont précisées. Plus de dialogue ni de concertation ? La logique<br />

descendante : « je paye, je décide, vous faites » est poussée à la caricature !<br />

Textes de référence :<br />

Ordonnance n° 82-273 <strong>du</strong> 26 mars 1982<br />

Protocole 2005 des missions locales <strong>du</strong> 10 mai<br />

2005<br />

Loi n°2005-32 <strong>du</strong> 18 janvier 2005 de programmation<br />

pour la cohésion sociale<br />

Décret n°2005-241 <strong>du</strong> 14 mars relatif à l’accompagnement<br />

des jeunes vers l’emploi et au<br />

contrat d’insertion dans la vie sociale<br />

Circulaire <strong>du</strong> Premier ministre n° 5193/SG <strong>du</strong><br />

16 janvier 2007 relative aux subventions de<br />

l’Etat aux associations et conventions pluriannuelles<br />

d’objectifs<br />

Textes de référence :<br />

Loi n°2005-32 <strong>du</strong> 18 janvier 2005 de programmation<br />

pour la cohésion sociale<br />

Décret n°2005-241 <strong>du</strong> 14 mars relatif à l’accompagnement<br />

des jeunes vers l’emploi et au<br />

contrat d’insertion dans la vie sociale<br />

Circulaires DGEFP n° 2005-09 <strong>du</strong> 19 mars 2005,<br />

n°2006-30 <strong>du</strong> 3 octobre 2006 et n° 2007-26<br />

<strong>du</strong> 12 octobre 2007<br />

En 2011, la référence à l’ordonnance de 1982 disparait : surement un manque de place ?<br />

Le rapport Schwartz n’ayant pas été cité en référence en 2007, nous aurions été profondément surpris qu’il le<br />

fut en 2011.<br />

Manque de place également pour ne pas citer le protocole 2010 ? Pourtant l’ARF avec l’ensemble des collectivités<br />

locales avaient bien demandé des garanties à l’Etat sur le maintien des financements, avant de finalement<br />

signer. Mais il faut croire que la journée <strong>du</strong> 30 septembre 2010 où le protocole 2010 a été signé a laissé<br />

peu de trace dans les mémoires. Protocole qui est un des textes de référence <strong>du</strong> CNML et de l’Etat pour les 5<br />

années à venir…<br />

4


AVANT<br />

APRES<br />

Commentaires <strong>du</strong> <strong>Synami</strong><br />

Mots clés : aucun<br />

Mots clés : Jeunes, Contrat d’Insertion dans la Vie<br />

Sociale (CIVIS), missions locales, conventions pluriannuelles<br />

par objectifs (<strong>CPO</strong>), insertion professionnelle<br />

des jeunes, contrats d’objectifs et de moyens (COM),<br />

performance.<br />

Surement que les normes en 2007 n’avait pas la rubrique « mots clés » mais les mots clés de 2011 sont intéressants<br />

: « jeunes » : ouf ! et en premier, ensuite viennent le CIVIS, la <strong>CPO</strong> et les COM.<br />

Mais la grande nouveauté, c’est la performance.<br />

Nous avons calculé et comparé les occurrences <strong>du</strong> mot « performance » entre le deux circulaires :<br />

Cité 3 fois en 2007, le mot « performance » revient à 11 reprise en 2011, pour respectivement 28 et 41 pages.<br />

Soit presque deux fois plus de « performance » en 2011 pour des moyens au mieux constants, au pire (et hélas<br />

trop souvent) en baisse !<br />

Alors que l'on peut lire dans le rapport de l'IGF que les salariés ont déjà fourni un effort conséquent, il est surprenant<br />

de demander plus de performance avec moins de moyens !<br />

« L'analyse croisée des bases de données Icare et Parcours 3, montre une hausse de 5,5% <strong>du</strong> nombre d'entretiens<br />

réalisés par les conseillers entre 2007 et 2008, alors même que le budget total des missions locales ne<br />

progressait que de 0,7% soit un gain de pro<strong>du</strong>ctivité nette de 4,8% (rapport de l’IGF)»<br />

La situation de l'emploi des jeunes demeure une<br />

priorité <strong>du</strong> gouvernement qui appelle des réponses<br />

fortes de la part des politiques publiques : plus de<br />

350 000 jeunes de moins de 24 ans sont inscrits à<br />

l'ANPE, mais le nombre total des jeunes, compte<br />

tenu <strong>du</strong> fait qu'ils sont encore nombreux à ne pas<br />

s'inscrire à l'ANPE, en recherche d'emploi et d'insertion<br />

peut être considéré comme proche de 750<br />

000 (enquête INSEE). De plus, chaque année, plus<br />

de 150 000 jeunes sortent <strong>du</strong> système scolaire sans<br />

aucune qualification. Sans accompagnement spécifique,<br />

un nombre élevé de ces jeunes resterait plus<br />

<strong>du</strong>rablement encore éloigné <strong>du</strong> marché de l'emploi.<br />

Vous allez désormais, sur la base de ces moyens,<br />

procéder au reconventionnement des missions locales<br />

de votre territoire pour une <strong>du</strong>rée de trois ans, sur la<br />

période 2011 à 2013.<br />

Si en 2007 le contexte national et la situation préoccupante de l'emploi des jeunes est en préambule de la<br />

<strong>CPO</strong>, tout cela disparaît purement et simplement en 2011. Il n'y aurait donc pas eu de crise, l'INSEE ne pro<strong>du</strong>irait<br />

plus de statistiques et seule l'ANPE aurait évolué en pôle emploi ?<br />

Alors qu'on veut nous rassurer « les indicateurs de contexte seront bien sur un élément important d'appréciation<br />

», on ne peut qu'être méfiant quand on voit que le contexte n'est pas même mentionné dans la nouvelle<br />

circulaire 2011.<br />

Aucune allusion à la crise économique et sociale qui frappe plus <strong>du</strong>rement les jeunes et les séniors. Aucune<br />

allusion aux 335 000 emplois salariés détruits dans le secteur marchand non agricole en 2009 (rapport <strong>du</strong> Sénat<br />

n°113, projet de Loi de Finance pour 2011 : Tra vail et Emploi).<br />

Le contexte national n'existe pas pour les rédacteurs de cette nouvelle circulaire <strong>CPO</strong> ! Mais peut-être faut-il y<br />

voir une volonté de ne pas nous déprimer avec trop de contexte, y compris plus large, comme la concurrence<br />

avec la Chine, qui avait pourtant été étrangement cité par le représentant de la DGEFP aux Journées Nationales<br />

de Tours ?<br />

5


AVANT<br />

Commentaires <strong>du</strong> <strong>Synami</strong><br />

APRES<br />

La circulaire 2007 présente ensuite les missions<br />

locales et rappelle les articles <strong>du</strong> code <strong>du</strong> travail<br />

garantissant le droit à l'accompagnement aux personnes<br />

de 16 à 25 ans.<br />

Un million de jeunes est accompagné chaque année.<br />

« Jusqu'à présent, les modalités de conventionnement<br />

entre l'Etat et les missions locales se sont<br />

succédées, et additionnées. Elles ne contribuent<br />

plus à organiser un partenariat efficace entre l'Etat<br />

et ce réseau, alors même que les attentes des jeunes<br />

sont légitimes et considérables. Ces conventions<br />

successives compliquent le fonctionnement<br />

quotidien <strong>du</strong> réseau en multipliant les délais, les<br />

modalités de versement, sans offrir un cadre stable<br />

de négociation d'objectifs et de moyens annuels »<br />

« Le CIVIS a été confié en 2005 aux missions locales,<br />

dont l'offre de service au regard de l'ensemble des<br />

jeunes fait l'objet de vos <strong>CPO</strong> »<br />

En 2011, il ne semble plus nécessaire de préciser les fondamentaux de l'accompagnement par les missions<br />

locales. « développer ou restaurer l'autonomie des personnes dans la con<strong>du</strong>ite de leur parcours d'insertion »<br />

ne doit plus être à la mode !<br />

Performance, objectif, indicateur, le vocabulaire technique et formel voudraient nous imposer la perte <strong>du</strong> sens<br />

de notre travail d'accompagnement.<br />

« J'attire votre attention sur le fait qu'aucune de ces<br />

variations [la variation annuelle de 5 à 10% <strong>du</strong> financement<br />

2007] ne saurait avoir de caractère mécanique<br />

ou automatique »<br />

« Le reconventionnement des missions locales pour<br />

une période de trois ans ne comporte aucun caractère<br />

automatique, ni uniforme, et ne saurait être un exercice<br />

mécanique. »<br />

On notera que « le caractère mécanique ou automatique » passe de la variation à l'ensemble <strong>du</strong> financement.<br />

En clair, c’est tout le financement qui n’est plus garanti !<br />

« Enfin, même si cela ne constitue pas un préalable<br />

à vos décisions, il est nécessaire, et pertinent, d'associer<br />

à vos négociations d'objectifs et de moyens<br />

les autres financeurs de la mission locale selon les<br />

modalités que vous déterminerez et dans la logique<br />

<strong>du</strong> Protocole 2005 signé entre l'Etat, l'Association<br />

des régions de France, l'Assemblée des départements<br />

de France et l'Association des Maires de<br />

France. Le conseil d'administration, qui réunit tous<br />

les financeurs, offre un cadre particulièrement<br />

adapté »<br />

« Pour vous aider dans cette dynamisation <strong>du</strong> CIVIS,<br />

les outils <strong>du</strong> dialogue de gestion rénové dont cette<br />

circulaire est porteuse vont vous permettre de mieux<br />

identifier au sein de vos financements la part qui revient<br />

au CIVIS, comparée à d'autres programmes portés<br />

par les missions locales, pour le compte d'autres<br />

acteurs (collectivités territoriales, Pôle emploi... »<br />

Est-il nécessaire de souligner le mépris dans les mots et le ton employé ? Les « autres financeurs », cités<br />

comme tels en 2007, se transforment en « acteurs » en 2011, placés au même niveau que l'opérateur national<br />

Pôle emploi.<br />

Plus de nécessité, plus de pertinence de dialogue, de concertation ?<br />

Plus de financement global pour une approche globale, mais une séparation artificielle des résultats de mise<br />

en emploi <strong>du</strong> reste de l'accompagnement.<br />

Le protocole 2010 n'est pas cité dans le corps de la circulaire, comme il ne l'était pas dans l'encadré de la 1ère<br />

page. Autant dire que l'idée de mettre en place des conférences des financeurs n'est pas à l'ordre <strong>du</strong> jour pour<br />

les rédacteurs de la circulaire <strong>CPO</strong> 2011 !<br />

6


Malgré nos recherches, nous n'avons trouvé qu'une seule fois cité « animation régionale » dans la circulaire<br />

2011...page 29, et encore <strong>du</strong> bout <strong>du</strong> stylo car il y est fait référence à la participation des missions locales à<br />

l'animation régionale, entre autres choses....Nous en restons sans voix !<br />

Mais le « meilleur » reste à venir, dans les 3 annexes qui détaillent la mise en œuvre de ce qui a été annoncé<br />

Annexe 1 : support au dialogue de gestion entre DIRECCTE et DGEFP.<br />

3 jolis tableaux qui disent tout :<br />

Les ML seront hiérarchisées sur leurs résultats, et les financements permettront « d’effectuer des choix<br />

éclairés en terme d’allocation ». Comme c’est la performance qui compte, on nous là assez dit, ceux qui pro<strong>du</strong>isent<br />

les meilleurs chiffres auront les meilleurs financements. On a même parlé d’un Top 50 des ML !<br />

La concurrence entre ML était déjà implicite, mais limitée à 5% en plus ou en moins de leur financement,<br />

elle est maintenant explicite, ouverte, revendiquée : malheur aux ML, et à leur jeunes, qui seront perdant !<br />

Qu’un tel modèle de « gestion » implique que les acteurs sur un territoire, ou une région, n’ont aucun intérêt<br />

à collaborer, mais doivent se livrer à une concurrence acharnée, ne semble pas effleurer les concepteurs<br />

<strong>du</strong> système. Pire encore pour nos publics, mécaniquement, ce seront les jeunes les plus près d’une entrée<br />

en emploi qui seront l’objet de toutes les attentions puisqu’il s’agit de réussir vite les mises à l’emploi avec<br />

des moyens limités. Chacun connait déjà les effets pervers de ce type d’injonction, en particulier sur les entrées<br />

dans des centres de formation soumis à obligation de résultat. Cela serait donc aussi la « nouvelle<br />

culture » <strong>du</strong> réseau.<br />

Même le nombre d’offres d’emploi collectées par une ML sera évalué et hiérarchisé. Dommage qu’on ne<br />

précise pas si c’est une offre d’emploi <strong>du</strong>rable, ou des offres d’une heure pour distribuer des prospectus, ni<br />

quelle corrélation avec le marché de l’emploi local, ni si on a le droit de piquer des offres d’emploi au voisin,<br />

à Pole-Emploi, ou dans les petites annonces sur Internet…. La DGEFP doit encore travailler un peu ses indicateurs….<br />

C’est un système cohérent, de haut en bas, qui se met en place. La concurrence institutionnalisée concerne<br />

aussi les UT DIRRECTE à l’intérieur des régions, et les DIRRECTE régionales entre elles vis-à-vis <strong>du</strong> national.<br />

Pour que chaque étage puisse mettre la pression, on avait même appris l’année dernière que les Préfets<br />

aussi ont des primes aux résultats emploi. Si nombre de directions était déjà harcelé sur les résultats par les<br />

hauts représentants de l’Etat, ce n’est qu’un début.<br />

Immanquablement, cela finira par la concurrence entre salariés d’une même ML, c’est un processus déjà à<br />

l’œuvre dans certaines structures, et cette pression fera exploser le stress, déjà considérable, et le mal-être<br />

au travail. Et donc la qualité de ce travail.<br />

Annexe 2 : support au dialogue de gestion entre DIRECCTE et les ML<br />

On y apprend que la circulaire de 2007 n’est pas abrogée (il était temps de l’écrire), que les 5 axes existent<br />

toujours, et la DGEFP se rappelle qu’il y a d’autres financeurs des ML.<br />

On se demande juste quel est l’intérêt de cette annexe, vu que ses indicateurs, beaucoup plus nombreux et<br />

larges que ceux de l’annexe 1, ne rentrent pas en compte dans la répartition des budgets qu’effectuera la<br />

« maison mère » nationale DGEFP entre les différentes régions DIRECCTE.<br />

Ces indicateurs, ceux de la vieille <strong>CPO</strong> de 2007, n’existent donc que pour « affiner » la répartition des budgets<br />

entre les ML d’une même région. Mais comme ils n’existent pas dans le dialogue DIRECCTE/DGEFP ils<br />

n’intéresseront pas les DIRECCTE car ils ne permettent pas de se valoriser auprès de la DGEFP. Dans la réalité,<br />

cela ne changera pas beaucoup d’aujourd’hui, ces indicateurs étaient déjà pour l’essentiel royalement<br />

ignorés dans la plupart des « monologues » de gestion qui avaient lieu dans l’ancienne <strong>CPO</strong>.<br />

Concernant la pluriannualité des financements, qui était un acquis de la <strong>CPO</strong> en 2007, la DGEFP annonce<br />

qu’elle s’applique… sur la 1ère année. Pour le reste, les années 2 et 3, on verra selon le budget de l’Etat à ce<br />

moment là. Comme celui-ci baisse drastiquement ses budgets emploi, on est rassuré….<br />

La trame d’analyse de l’activité pour « négocier » les objectifs ne comporte que 9 indicateurs « compilés »,<br />

au lieu de 29 dans l’ancienne <strong>CPO</strong> nous est-il annoncé. Bel effort de simplification. Mais qu’est-ce qu’un indicateur<br />

compilé ?<br />

7


La circulaire ne donne pas la définition, mais comme dans les tableaux d’indicateurs suivants (qui ne sont<br />

plus 9 mais 43), ce sont les seuls objectifs à négocier où l’on fait déjà apparaitre les futurs résultats selon la<br />

DGEFP. On peut s’interroger sur la notion de négociation dans l’esprit de l’Etat….<br />

Notons également que la circulaire engage à examiner « les actions qui pourront être pérennisées et/ou mutualisées<br />

en mobilisant des financements de droit commun (FIPJ…) et/ou européens ».<br />

En fait, il s’agit de boucher les trous financiers que l’Etat creuse dans le budget des ML en récupérant une<br />

part des autres fonds, et en particulièrement ceux <strong>du</strong> FPIJ. En Aquitaine, on a ainsi annoncé qu’on allait piocher<br />

dans le FIPJ, déjà en baisse drastique, pour compenser le recul des subventions socle de 3%. Pourquoi<br />

ne pas « taper » dans les allocations CIVIS pendant qu’on y est ?<br />

Sur CIVIS, la circulaire précise qu’il faudra<br />

Annexe 3 CIVIS<br />

- 50% de jeunes infra V et V sans diplôme, dont 50% de filles, et 20% de jeunes en ZUS. Le fait que les<br />

jeunes hommes sont plus nombreux à avoir un bas niveau de qualification autorise-t-il à modifier la répartition<br />

des sexes ? Ce n’est pas dit.<br />

- 50% de jeunes sortis en emploi, dont 40% en emploi <strong>du</strong>rable, et 11% en alternance. Ce chiffre est-il<br />

valable à la Réunion et en Alsace, dont il nous semble que la situation de l’emploi n’est pas exactement identique<br />

? Visiblement oui, a voir l’annexe 3 qui détaille les objectifs région par région.<br />

Dans ces conditions, pourquoi s’embarrasser des éléments de contexte qui doivent être fournis par les services<br />

de l’Etat ? D’ailleurs, on en profite pour demander aux ML qui auraient eu des éléments de contexte,<br />

fins, réels, pertinents, pas trop obsolète, et pris en compte dans son « dialogue » de gestion, d’écrire au <strong>Synami</strong><br />

pour que nous puissions voir cet objet rare et en faire la plus grande publicité.<br />

Si ce n’est pas dit explicitement, tout le monde comprend bien que les ML donnant les meilleurs chiffres se<br />

verront récompenser financièrement ! Lors de la présentation de cette nouvelle circulaire dans une région,<br />

il a même été évoqué le « top 50 » des ML que pourra établir l’Etat, c’est vous dire dans quel état d’esprit<br />

l’Etat va aborder le monologue de gestion.<br />

LE PADE, Parcours Direct d’accès à l’Emploi<br />

C’est pour les jeunes en CIVIS : « Ce PADE peut être envisagé avec le jeune à tout moment, voire dès la<br />

contractualisation <strong>du</strong> CIVIS. Il constitue la phase à prescrire par le référent lorsque le jeune a levé la plupart<br />

des freins pour accéder au marché <strong>du</strong> travail <strong>du</strong>rant le CIVIS et vise des mises en relation fréquentes avec les<br />

entreprises. Cette phase constitue l’achèvement <strong>du</strong> parcours d’insertion, quelle que soit la <strong>du</strong>rée préalable de<br />

celui-ci. La mission locale mobilise alors, avec plus d’intensité, les outils de l’accès à l’emploi ainsi que son réseau<br />

d’entreprises ».<br />

Concrètement ? : « - la fréquence d’accompagnement est soutenue et régulière : il a été estimé, lors des travaux<br />

d’ingénierie, qu’une fréquence d’une actualité par semaine et d’un entretien toutes les 3 semaines était<br />

optimale. Des temps collectifs (ateliers) doivent être prévus. Un bilan doit être réalisé systématiquement à miparcours<br />

(soit au bout de trois mois de PADE), ainsi qu’un mois avant la fin prévisionnelle <strong>du</strong> parcours ».<br />

Nous n’avons pas lu ces études, mais nous, on peut dire, sans l’aide d’un cabinet externe, qu’effectivement,<br />

la mise à l’emploi peut aller plus vite quand on plus de disponibilité à accompagner, et que le jeune est dans<br />

cette dynamique. Belle découverte ! Quand à savoir si l’entretien optimal c’est toutes les 3 semaines, si ce<br />

n’était pas aussi grossier par rapport à notre travail, on en rirait. L’entretien optimal, messieurs les planificateurs,<br />

c’est quand il est nécessaire. Et cela, quand on travaille avec de l’humain, ne vous en déplaise, ce<br />

n’est pas complètement prévisible, et demande plutôt de l’adaptation, pas de la norme !<br />

Retenons néanmoins l’idée de mettre « le paquet » vers l’emploi quand, grosso modo, un jeune y est prêt<br />

(en espérant que ce n’est pas le pro<strong>du</strong>it de ce préjugé sous-jacent et insupportable, mais souvent enten<strong>du</strong>,<br />

que les ML ne font pas d’emploi, alors qu’elles y consacrent la majorité de leur temps et de leurs moyens) .<br />

Et saluons l’intérêt porté à poursuivre l’accompagnement dans l’emploi pour le stabiliser, seul point positif<br />

que nous avons relevé.<br />

Mais comment faire avec l’ampleur de nos files actives par conseiller ? La DGEFP a une réponse de bon<br />

sens : « - il est préconisé que le nombre de jeunes suivis par les conseillers mettant en œuvre le PADE soit adapté<br />

au rythme soutenu de l’accompagnement et des mises en relation avec les entreprises ».<br />

Il y aura donc des moyens supplémentaires pour réaliser cet accompagnement supplémentaire (et contractuel)<br />

? Bien sûr que non ! C’est même l’inverse, puisqu’on nous retire 1 000 postes ! De qui se moque-t-on là<br />

encore !<br />

8


Le véritable effet qu’aura dans ces conditions la mise en place <strong>du</strong> PADE, c’est la concentration de la majorité<br />

des moyens sur 1/4 des publics, les 160 000 de CIVIS et les 150 000 <strong>du</strong> PPAE. Doit-on dire aux 900 000 autres<br />

d’aller voir à Pôle Emploi s’il leur reste un peu de disponibilité pour les accompagner ?<br />

La réalité, c’est que l’Etat impose de l’extérieur les organisations <strong>du</strong> travail, au mépris des adaptations locales,<br />

des autres actions des ML, pour tout concentrer sur les seuls 2 ou 3 chiffres qui l’intéresse.<br />

En conclusion<br />

Le <strong>Synami</strong>-CFDT ne sépare pas aujourd’hui la question des moyens et la question <strong>du</strong> sens <strong>du</strong> travail.<br />

Dans cette situation de crise sociale profonde, touchant particulièrement les jeunes, les missions locales ont<br />

besoin d’être renforcées, et à minima, de voir leurs moyens actuels maintenus.<br />

Les 1 000 postes en <strong>CDD</strong> <strong>du</strong> plan de relance doivent être maintenus !<br />

Au-delà, c’est toute une politique de la jeunesse, <strong>du</strong>rable et ambitieuse, qui doit être mise en place, et pas les<br />

éternelles « rustines » qui vont et viennent en fonction des urgences médiatiques. Que sont devenus les axes<br />

et les perspectives ouvertes par le « Livre vert sur une politique de la Jeunesse » des commissions menées<br />

par Martin Hirsh ? Etait-ce il y a si longtemps ? Au moins, cette démarche reconnaissait qu’une véritable politique<br />

en direction des jeunes doit se construire dans le moyen et le long terme, avec l’expertise et les innovations<br />

des acteurs de terrain. A ce jour, les seules déclarations de la nouvelle Secrétaire d’Etat à la jeunesse<br />

ont consisté à faire l’éloge <strong>du</strong> piston et à annoncer une « fête de la jeunesse ». Sans commentaire….<br />

Il faut des moyens supplémentaires, mais pourquoi faire ?<br />

Avoir une utilisation « intelligente » et « efficiente » des mesures et dispositifs nécessite de mettre et de respecter<br />

le jeune comme acteur de son parcours. C’est le grand acquis, avec l’approche globale, de l’expérience<br />

des ML.<br />

La nouvelle <strong>CPO</strong> détruit cette approche qualitative et l’accompagnement « sur-mesure » que chaque jeune<br />

est en droit d’attendre de sa ML. Pour nous, l’évaluation doit permettre d’identifier ce qui « marche bien »<br />

pour le généraliser, de repérer ce qui ne va pas pour le corriger, et de trouver les bonnes questions pour<br />

évoluer. Le pilotage financier par les chiffres et le culte de la « performance » que l’Etat veut nous imposer,<br />

c’est exactement l’inverse : L’action des ML n’est plus déterminée par l’intérêt des jeunes, mais par la<br />

contrainte de rendre les chiffres exigés. Et tout devra s’adapter à cette contrainte, y compris les jeunes que<br />

l’on sélectionnera en fonction de leur capacité supposé à remplir les bonnes cases !<br />

Nous nous sommes déjà fait imposé trop de recul par rapport à des valeurs de service aux publics.<br />

Nous avons déjà trop reculé par rapport à l’ambition d’intelligence sociale à la base de la constitution des ML.<br />

Cette circulaire est inacceptable, elle doit être retiré !<br />

Mobilisation générale !<br />

Syndicat national des métiers de l’insertion —<br />

01.56.41.51.81 01.56.41.51.51<br />

2/8, rue Gaston Rebuffat<br />

75740 Paris Cedex 19<br />

Je souhaite recevoir les infos <strong>du</strong> <strong>Synami</strong> par mail<br />

synami@pste.cfdt.fr<br />

http://www.pste-cfdt.org<br />

Je souhaite adhérer au <strong>Synami</strong><br />

Nom : ……………………………………….…...Prénom : …………………………………….<br />

Emploi : …………………………………..Type de structure :………………………………….<br />

Structure : ……………………………….……Ville : ………………..……… Département ……<br />

Téléphone : …../…../…../…../…..<br />

E-mail : ………..…………………………………….<br />

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