Bulletin n°258 - Cinémathèque suisse
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10 ÉVÉNEMENTS<br />
Jacqueline Veuve avant-première et mise à jour<br />
On ne présente plus Jacqueline Veuve, notre infatigable cinéaste-ethnographe, éminente disciple et amie de<br />
Jean Rouch. Celle qui fut d’abord bibliothécaire-documentaliste avant d’étudier le cinéma et l’anthropologie<br />
en Suisse, puis au Musée de l’Homme à Paris et au Massachussetts Institute of Technology, a réalisé depuis<br />
1966 d’innombrables documentaires, reportages, portraits, enquêtes ou chroniques locales. Autant d’œuvres<br />
dévoilant un art délicat qui consiste à «montrer sans démontrer», à témoigner du passé sans nostalgie, à<br />
capter la poésie intrinsèque du quotidien. «Agnès Varda pourrait être sa sœur», a dit tout simplement Jean<br />
Roy (L’Humanité).<br />
Tous les films de Jacqueline Veuve – ou presque – ont été projetés à la Cinémathèque <strong>suisse</strong>, qui lui consacrait une<br />
rétrospective en 2000. Elle a réalisé depuis quatre documentaires pour le grand écran, et un cinquième distribué<br />
en salles cet automne: C’était hier, qui sera d’abord présenté dans nos murs le 3 octobre. Cette avant-première est donc<br />
aussi l’occasion d’une «mise à jour» avec la projection de ces derniers films, auxquels la cinéaste a souhaité ajouter La<br />
Mort du grand-père ou Le Sommeil du juste (1978), car il entretient des liens étroits avec son dernier film.<br />
Jacqueline Veuve sera présente à toutes les projections pour une introduction.<br />
Du dimanche 3 au mardi 19 octobre<br />
La Mort du grand-père ou Le Sommeil du juste - Suisse, 1978, 1h27<br />
De Jacqueline Veuve<br />
Chronique de la vie et de la mort, racontée par ses cinq filles, d’un homme représentatif d’une Suisse protestante du<br />
début du siècle où la vertu du travail conditionne toute la vie. Il est d’abord paysan, ouvrier puis patron d’une petite<br />
entreprise familiale où ses filles travaillent comme ouvrières. L’entreprise devient une fabrique importante qui sera<br />
reprise par le fils unique… «Si le film de Jacqueline Veuve est admirable et bouleversant, c’est, en définitive, pour<br />
cela: par-delà la précision toute documentaire de ses informations sur la construction d’une entreprise familiale en<br />
plein libéralisme industriel, réussir tantôt à exhiber, tantôt à suggérer les mille ambiguïtés de l’amour, de l’amour<br />
familial» (Jean-Paul Fargier, Cahiers du cinéma).<br />
05.10 18:30 en présence de la cinéaste 12 16<br />
Jour de marché - Suisse, 2002, 1h30, s-t all. et angl.<br />
De Jacqueline Veuve<br />
«En souvenir du marché de mon enfance à Payerne, j’ai réalisé un film sur celui de Vevey. Pendant un an, j’ai suivi<br />
quotidiennement le travail et les loisirs d’une «pêcheuse»; d’un champignonneur italien décédé pendant le tournage;<br />
d’un maraîcher qui a tout misé sur la culture biologique, respectueuse de l’environnement; d’un couple d’horticulteurs;<br />
d’une vieille paysanne de 91 ans, présente sur la place du marché tous les samedis de l’année avec son<br />
fils de 61 ans; d’une marchande de volaille; d’une Camerounaise qui écoule les fruits de son village natal et d’une<br />
famille d’agriculteurs maraîchers (…). Tous vendent ici le produit de leur effort et de leur passion mis à rude épreuve<br />
par les lois du commerce planétaire» (Jacqueline Veuve).<br />
10.10 18:30 en présence de la cinéaste 7 10<br />
La Nébuleuse du cœur - Suisse, 2005, 1h30, s-t angl.<br />
De Jacqueline Veuve<br />
Voyage dans le cœur; celui de la réalisatrice avec ses peines, ses joies, ses problèmes médicaux. La pose d’un pacemaker<br />
n’est qu’un prétexte pour elle d’aller voir plus loin dans le cœur des autres: Sacré Cœur, cœur de Louis XVII, des<br />
transplantés, de saintes, de vierges, d’amour, en cire, en sucre, en or; au musée, chez le boucher ou le chirurgien… Un<br />
film en forme d’essai qui évite le sérieux d’un film scientifique. «Ce mélange subtil d’un trait purement physique, lié à<br />
notre corps de chair, et de ce qui constitue l’unicité ou l’âme d’une personne se retrouve tout au long de La Nébuleuse<br />
du cœur, qui tient à la fois de l’enquête et du poème, du Journal personnel et du livre d’images visant l’évocation plus<br />
que l’explication» (Jean-Louis Kuffer, 24 heures).<br />
12.10 18:30 en présence de la cinéaste 10 14<br />
La Petite dame du Capitole - Suisse, 2005, 55 min.<br />
De Jacqueline Veuve<br />
Lucienne Schnegg est une petite femme pleine d’énergie. A 80 ans, elle est toujours aux commandes du cinéma<br />
Capitole. Engagée comme secrétaire en 1949, elle en est devenue l’héritière et l’âme du cinéma. Tout à la fois caissière,<br />
femme de ménage et directrice, elle nous raconte à travers mille anecdotes son cinéma, le plus beau, le plus<br />
grand et le plus ancien de Lausanne. Après-guerre, vingt-cinq personnes y travaillaient, dont six placeurs en livrée,<br />
et les spectateurs s’y pressaient. Aujourd’hui, le Capitole n’est plus rentable. Les distributeurs lui préfèrent les multiplexes<br />
pour la sortie des grands films. En avant-programme, un autre portait de femme: Irène Reymond, artiste<br />
peintre, 1902-1998 (Suisse, 2005, 12 min.), qui fut la tante de la cinéaste.<br />
17.10 18:30 en présence de la cinéaste 7 12