Les contes de l'horloge magique - AFCAE
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Notes <strong>de</strong> production<br />
page<br />
4<br />
L’IDEE DU FILM<br />
C’est au Forum <strong>de</strong>s images, <strong>de</strong>vant<br />
un public d’enfants, que l’idée <strong>de</strong><br />
ce film est née. Au printemps<br />
1998, le pianiste et compositeur<br />
Jean-Marie Sénia était venu accompagner<br />
en improvisation <strong>de</strong>ux films <strong>de</strong> Ladislas<br />
Starewitch : La Petite Chanteuse <strong>de</strong>s rues<br />
et L’Horloge <strong>magique</strong>. Dans la salle<br />
obscure, l’oreille attentive et le regard<br />
passionné <strong>de</strong>s jeunes spectateurs<br />
redonnaient soudain une vie toute<br />
neuve à la petite héroïne <strong>de</strong><br />
Starewitch et à ses compagnons <strong>de</strong> bois et<br />
<strong>de</strong> chiffon. De toute évi<strong>de</strong>nce, les images<br />
anciennes et muettes n’avaient rien<br />
perdu <strong>de</strong> leur fraîcheur ni <strong>de</strong> leur mystère.<br />
Quelques notes <strong>de</strong> musique avaient suffi<br />
à l’horloge <strong>de</strong>s rêves pour se remettre<br />
en marche. <strong>Les</strong> vieux mécanismes<br />
tournaient comme au premier jour et<br />
les personnages eux-mêmes, après <strong>de</strong>s<br />
années <strong>de</strong> silence et d’oubli, semblaient<br />
mus par un désir irrépressible <strong>de</strong> jouer.<br />
Mais un ciné-concert est un spectacle<br />
éphémère. Après leur projection au<br />
Forum <strong>de</strong>s images, les films <strong>de</strong>vaient<br />
regagner leurs boîtes, jusqu’à la prochaine<br />
invitation d’une cinémathèque ou<br />
d’un festival. La sonorisation <strong>de</strong> La<br />
Petite Para<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1929 <strong>de</strong> Lévine<br />
n'ayant pas encore<br />
été retrouvée, et la<br />
musique <strong>de</strong> Paul<br />
Dessau pour L'Horloge<br />
<strong>magique</strong> n'acompagnant<br />
le film qu'en concert, les films restaurés<br />
sur copie unique et muette avaient une<br />
audience restreinte. De Ladislas Starewitch,<br />
père <strong>de</strong> la ciné-marionnette et génial<br />
<strong>de</strong>vancier <strong>de</strong> Ray Harryhausen (Jason et<br />
les argonautes), <strong>de</strong> Peter Lord (Wallace<br />
et Gromit) et <strong>de</strong> Tim Burton (L’Etrange<br />
Noël <strong>de</strong> Monsieur Jack), on ignorait<br />
toujours les chefs-d’œuvre <strong>de</strong>s années<br />
1920, l’apogée <strong>de</strong> son art.<br />
Pour rendre ce patrimoine accessible au<br />
spectateur d’aujourd’hui, il fallait donc<br />
lui inventer une nouvelle vie. Autour <strong>de</strong><br />
cette idée, se sont réunis Léona-Béatrice<br />
Martin-Starewitch, petite fille du réalisateur,<br />
Gebeka Films et le Forum <strong>de</strong>s images.<br />
L’ambition était <strong>de</strong> produire un long<br />
métrage qui réunisse, avec une certaine<br />
unité narrative, plusieurs œuvres <strong>de</strong><br />
Ladislas Starewitch. L’extrême cohérence<br />
<strong>de</strong> l’univers <strong>de</strong> ce créateur rendait ce projet<br />
possible. Naturellement, La Petite Para<strong>de</strong><br />
est venue rejoindre La Petite Chanteuse<br />
<strong>de</strong>s rues et L’Horloge <strong>magique</strong>. La présence<br />
d’un personnage commun aux trois films,<br />
une petite fille interprétée par Nina Star,<br />
permettait d’imaginer une continuité à<br />
l’ensemble. <strong>Les</strong> choix artistiques et techniques<br />
successifs qui ont présidé à la production<br />
<strong>de</strong>s Contes <strong>de</strong> l’Horloge Magique, ont<br />
découlé logiquement <strong>de</strong> ce parti pris <strong>de</strong><br />
départ. Musique, texte <strong>de</strong> narration et<br />
séquences additionnelles relèvent d’une<br />
priorité donnée à la fiction pour permettre<br />
au public d’aujourd’hui, enfants comme<br />
adultes, d’entrer <strong>de</strong> plain-pied dans<br />
l’imaginaire <strong>de</strong> Starewitch.<br />
UN HOMMAGE<br />
A STAREWITCH<br />
<strong>Les</strong> Contes <strong>de</strong> l’Horloge Magique sont un<br />
hommage à Starewitch. Ils se fon<strong>de</strong>nt sur<br />
le travail d’inventaire historique et la<br />
restauration méthodique <strong>de</strong> l’œuvre<br />
originale, accomplis par Léona-Béatrice<br />
Martin-Starewitch et son époux François<br />
Martin. Cette connaissance intime <strong>de</strong>s<br />
films et <strong>de</strong> leur créateur a permis, tout en<br />
page<br />
5<br />
restant fidèle à l’esprit d’origine, <strong>de</strong> donner<br />
dans ce projet une place juste à l’interprétation<br />
contemporaine. La collaboration du<br />
compositeur Jean-Marie Sénia, du réalisateur<br />
d’animation Jean Rubak et <strong>de</strong> Xavier<br />
Kawa-Topor a ainsi apporté <strong>de</strong>s solutions<br />
artistiques aux <strong>de</strong>ux enjeux essentiels <strong>de</strong> la<br />
production : la restitution d’une musique<br />
et d’une narration.<br />
Le choix d’une filière vidéo, consistant à<br />
numériser les courts-métrages originaux<br />
pour les traiter à la palette graphique, est<br />
apparu le plus conforme à ce projet. Au<br />
prix d’une légère perte <strong>de</strong> définition par<br />
rapport à la pellicule originale, ce procédé<br />
avait l’énorme avantage <strong>de</strong> rendre possibles<br />
les interventions ponctuelles sur les images<br />
que nécessitait la restitution d’une narration<br />
après la suppression <strong>de</strong>s intertitres.<br />
LA NARRATION<br />
<strong>Les</strong> Contes <strong>de</strong> l’Horloge Magique visent<br />
aussi bien un public d’adultes que<br />
d’enfants. Mais avant 8 ans, les jeunes<br />
spectateurs n’ont souvent pas une maîtrise<br />
suffisante <strong>de</strong> la lecture pour décrypter le<br />
texte <strong>de</strong>s cartons qui jalonnent les films<br />
muets, surtout lorsqu’ils sont nombreux.<br />
<strong>Les</strong> trois courts métrages <strong>de</strong> Ladislas<br />
Starewitch, tels qu’ils sont parvenus<br />
jusqu’à nous, comportent plus <strong>de</strong> 120<br />
intertitres. Le parti a été adopté <strong>de</strong> supprimer<br />
l’ensemble <strong>de</strong> ces cartons pour les remplacer<br />
par la voix d’un narrateur, suivant le<br />
modèle <strong>de</strong> La Ruée vers l’or <strong>de</strong> Charlie<br />
Chaplin. Après l’apparition du parlant,<br />
Chaplin, en effet, avait lui-même adapté<br />
son chef-d’œuvre muet selon ce principe.<br />
C’est cette version, avec la voix d’Henri<br />
Virlojeux, que nous connaissons en France.<br />
L’écriture d’un texte accompagnant le<br />
déroulement d’un film impose <strong>de</strong>s choix<br />
précis dans le rythme, les sonorités, le<br />
vocabulaire et les effets../...