été 2012 (pdf - 8,31 Mo) - Bourg-la-reine

La mairie vous informe n Ma Ville < 9
À la Villa St-Cyr, à 15 h cet après-midi,
vous sera présenté le film La Bataille du
Rail. Il retrace les actions héroïques des
cheminots jusqu’à la Libération.
La Résistance, c’est un acte de courage et
d’abnégation, bien au-delà de soi-même,
car il engage tous les siens, parents et
amis. C’est aussi un acte de foi et un acte
d’espérance.
J’ai relu récemment, toujours avec la
même émotion, cette affiche qui avait
été placardée dès juillet 1942, sur toutes
les mairies de la zone occupée :
« Les pères, grands-pères, fils jusqu’à 17
ans, des hommes présumés auteurs d’un
attentat contre l’armée allemande, et
restés introuvables, seront fusillés dix
jours après l’attentat.
Les mères, grands-mères, filles d’au
moins 17 ans, de ces mêmes hommes,
seront enfermées leur vie durant dans un
camp de concentration.
Les enfants de moins de 17 ans seront
placés dans une maison de correction. »
Cette affiche, rappelons-le, a été placardée
sur les murs de toutes les mairies de
la zone occupée.
Après une longue préparation, les Alliés
débarquent en Normandie. Cette gigantesque
opération amène deux millions
de soldats en Europe. Elle se déroule à
partir du 6 juin 1944. Le Général
Eisenhower, la veille du débarquement,
avait dit à cette jeunesse courageuse et
vaillante : « Les yeux du monde sont fixés
sur vous. Les espoirs, les prières de tous les
peuples épris de liberté vous accompagnent
».
Je tiens à saluer particulièrement notre
ami de Kenilworth, Bryan Johnson, présent
à nos côtés en ce jour, qui a
participé personnellement à ce débarquement.
Nous lui adressons notre vive
et émouvante reconnaissance.
Le Général Leclerc pénètre dans Paris le
25 août ; notre capitale est enfin libérée.
Puis renforcés par un second débarquement
de troupes en Provence, les Alliés
poursuivent leurs actions en profondeur
vers l’Est.
L’Allemagne nazie capitule le 8 mai
1945. La guerre dans le monde prendra
fin officiellement le 2 septembre 1945,
près de quatre mois plus tard, avec la
capitulation du Japon.
Malgré ce bref résumé de ce qu’ont été
ces 6 années de tragédie, on peut à peine
imaginer les souffrances qu’ont endurées
les peuples des pays occupés et la douleur
des familles endeuillées. À moins de
se remémorer ce mot d’Alfred de Musset
« Les larmes du passé fécondent l’avenir » …
Il nous reste aujourd’hui le témoignage
vivant de quelques résistants et le récit,
chers enfants, de vos grands-parents ou
de vos arrières grands-parents, de leurs
souvenirs de jeunesse, de leur engagement
au service de la France.
Beaucoup se souviennent encore de la
débâcle, de cette fuite précipitée des
populations des territoires envahis par
l’occupant, du mitraillage des civils sur
les routes par les avions ennemis, de ces
sinistres sirènes annonçant un bombardement,
des études qu’il fallait
interrompre avant l’heure, de la nourriture
rationnée au plus juste, de l’attente
des messages radiodiffusés porteurs
d’espoirs…
Le 10 avril dernier, nous rendions un dernier
adieu à Raymond Aubrac, une des
grandes figures de la Résistance française.
Sa femme, Lucie Aubrac, tout aussi engagée
que son mari, était venue il y a
quelques années, au collège Évariste
Galois. Accompagnée d’une amie résistante,
elle venait témoigner de son
inlassable combat pour refuser la défaite
et l’occupation nazie.
Avec des visages lumineux, leur échange
avec les jeunes était saisissant car elles
décrivaient le quotidien des résistants, en
toute simplicité. Et je me souviens d’une
de leur parole, devant les élèves du Collège
: « Nous n’étions pas des héros, nous
n’avons fait que ce que nous devions faire ».
Avec le Conseil des jeunes, nous nous
rendrons prochainement au musée de la
Résistance à Champigny-sur-Marne qui
présente la Résistance intérieure française
par de nombreux témoignages et
documents d’archives.
Souvenons-nous de tous ceux dont les
noms sont inscrits sur ce Monument aux
morts. Souvenons-nous des actions
héroïques de ces Réginaburgiens qui se
sont engagés alors, parfois jusqu’au don
de leur vie, pour que notre pays retrouve
sa liberté.
Que leur courage et leur ténacité soient
un exemple pour nous.
Chers amis, notre célébration de ce jour
est aussi un acte de foi dans l’Europe.
L’Europe a apporté une réalité incontournable
et positive : l’unité pour la paix. Je
souhaite rendre un hommage particulier
aux bâtisseurs de paix et à ceux qui oeuvrent
pour la construction européenne.
Jamais totalement achevée, il nous
revient aujourd’hui de poursuivre cette
construction, en nous fondant sur les
mêmes valeurs humanistes qui sont les
nôtres.
Nous devons nous souvenir aujourd’hui,
demain, toujours, de ce que signifie ce
8 mai 1945.
Nous devons rappeler notre attachement
à la liberté et aux droits de l’Homme,
ainsi que notre reconnaissance à tous
ceux qui ont combattu pour une cause
juste.
Puissent les générations futures se souvenir
à jamais…