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Chapitre introductif du Dr. Théodore Trefon - Belgium

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<strong>Chapitre</strong> <strong>intro<strong>du</strong>ctif</strong><br />

8 La décentralisation<br />

8.1 Contexte et justification<br />

La RDC est une société multiethnique empreinte d’un fort sentiment d’identité nationale et<br />

d’un sentiment croissant d’identité provinciale. Le débat entre les autorités congolaises,<br />

partisanes d’un système politique fédéral (décentralisé) par opposition à un régime<br />

fortement centralisé, se poursuit depuis l’indépendance. Au début des années 60, les<br />

principaux partisans <strong>du</strong> fédéralisme se trouvaient dans les partis politiques <strong>du</strong> Bas-Congo,<br />

<strong>du</strong> Ban<strong>du</strong>n<strong>du</strong>, des régions <strong>du</strong> sud des régions Kasaï et Katanga alors unifiées. Les partisans<br />

d’un État fort et centralisé venaient de la Province orientale et des Kivus. Ce clivage illustre<br />

comment les régions plus riches avaient tendance à appuyer le fédéralisme alors que les<br />

régions plus pauvres soutenaient un état fortement centralisé. Cette dernière espérait qu’un<br />

État fortement centralisé soit le gage d’une redistribution des richesses sur une base plus<br />

égalitaire.<br />

La constitution de 2006 a maintenu la subdivision <strong>du</strong> pays en 11 provinces, mais ajouté deux<br />

nouveaux éléments importants. Tout d’abord, la décentralisation pour octroyer davantage<br />

d’autonomie financière et de ressources aux provinces que par le passé. Ensuite, en un laps<br />

de temps de trois ans, une transition à 26 provinces à partir des 11 existantes. Les frontières<br />

de ces 26 provinces devant épouser les divisions administratives actuelles. Il s’agissait donc<br />

de redéfinir les « districts » en nouvelles provinces. La date limite pour cette transition de 11<br />

à 26 provinces est échue et le processus est complètement à l’arrêt. Ce qui a engendré un<br />

certain déchaînement politique en décembre 2009 (y compris des discussions à propos de<br />

l’amendement de la constitution). Le débat a refait surface en mars 2010, mais aucune<br />

décision n’a été prise.<br />

| 25 |<br />

8.2 Questions fiscales et viabilité économique des nouvelles<br />

provinces<br />

En vertu de l’article 175 de la constitution, le gouvernement central est doté de 50 % des<br />

recettes et les provinces de 40 %. 10 % sont versés à une caisse de péréquation, laquelle<br />

constitue un mécanisme d’équilibrage visant, idéalement, à permettre aux provinces les<br />

plus pauvres de bénéficier des ressources des plus riches. Ce qui est important puisque 80 %<br />

des richesses nationales émanent de seulement deux provinces <strong>du</strong> pays : (i) le Katanga, riche<br />

en minerais et (ii) le Bas-Congo dans lequel on trouve Inga et le port de Matadi. Beaucoup<br />

des provinces les plus pauvres (Haut-Uélé, Bas-Uélé, Nord Ubangi) ne sont pas économiquement<br />

viables parce qu’elles n’ont pas de ressources naturelles précieuses ou facilement<br />

extractibles, de capacité financière, de ressources humaines ou d’infrastructure pour gérer<br />

efficacement leur territoire et améliorer le bien-être de leurs populations. Il existe également<br />

une ambiguïté considérable dans les dispositions fiscales <strong>du</strong> processus de décentralisation<br />

parce que les conditions stipulées dans la constitution ne correspondent pas<br />

toujours à celles stipulées dans d’autres nouveaux codes institutionnels. Le code forestier

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