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Les arts de bâtir

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- <strong>Les</strong> murs à ossature bois<br />

<strong>Les</strong> murs à ossature bois sont composites : les<br />

éléments <strong>de</strong> bois supportent et transmettent les charges<br />

en s’appuyant sur une base continue <strong>de</strong> maçonnerie, les<br />

espaces entre les bois sont remplis avec <strong>de</strong>s matériaux<br />

minéraux (terre, cailloux et mortier). L’ossature n’est<br />

jamais laissée apparente, elle est enduite <strong>de</strong> chaux ou<br />

recouverte <strong>de</strong> planches <strong>de</strong> bois.<br />

Cette technique <strong>de</strong> murs porteurs en bois est réservée<br />

aux galeries d’arca<strong>de</strong>s extérieures dans les parties nobles<br />

<strong>de</strong>s étages, le plus souvent en saillie sur le reste du<br />

bâtiment. Elle n’est pas à confondre avec celle <strong>de</strong>s Kecheks<br />

(volumes en saillie entièrement en bois) associés aux murs<br />

<strong>de</strong> pierres taillés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>meures palatiales.<br />

Dans d’autres cas, l’ossature formée d’un<br />

cloisonnement étrésillonné ou non est recouverte <strong>de</strong> part<br />

et d’autre par <strong>de</strong> petites lattes enduites <strong>de</strong> chaux<br />

(technique connue sous le nom <strong>de</strong> Bagdadi). Cette<br />

technique, est visible sous la forme <strong>de</strong> galeries extérieures<br />

en arca<strong>de</strong>s dans certains villages <strong>de</strong> la montagne libanaise<br />

situés sur d’anciens axes commerciaux (Choueir, Douma,<br />

Chtoura, Deir el Qamar) et sous une forme plus simple<br />

dans <strong>de</strong>s villages <strong>de</strong> la côte. Elle semble représenter une<br />

adaptation locale mo<strong>de</strong>ste <strong>de</strong>s modèles d’ossatures en bois<br />

utilisés en Turquie.<br />

Pour les pièces structurales, le charpentier-menuisier<br />

utilise selon les disponibilités le sapin, le pin ou le qotrani.<br />

<strong>Les</strong> sections <strong>de</strong>s bois règlent les épaisseurs <strong>de</strong>s murs entre<br />

7,5 à 14 cm : avec ces minceurs <strong>de</strong> murs, on ne dépasse<br />

pas un niveau. Pour le lattis du Bagdadi, le bois<br />

généralement utilisé est le sapin Chouh .<br />

- <strong>Les</strong> baies et les arcs<br />

Deux situations différentes se présentent : le cas où la<br />

baie dans le mur est une simple perforation dans sa<br />

continuité, jouant le seul rôle d’une ouverture, fenêtre ou<br />

porte ; le cas où un ouvrage <strong>de</strong> structure –c’est le plus<br />

souvent un arc dans la tradition constructive– se substitue<br />

au mur, où il est un support. De dimensions parfois très<br />

analogues, les <strong>de</strong>ux situations peuvent montrer les mêmes<br />

types d’arc, c’est donc par leur fonction qu’il convient <strong>de</strong><br />

les distinguer.<br />

faça<strong>de</strong>, l’arrière linteau étant moins élaboré et réalisé dans<br />

l’épaisseur du mur au moyen <strong>de</strong> blocs <strong>de</strong> moindre<br />

épaisseur espacés ou <strong>de</strong> pièces <strong>de</strong> bois ou <strong>de</strong> branchages<br />

d’essences locales (mûrier, etc.).<br />

Au Liban, les gran<strong>de</strong>s baies et portiques (2 m en largeur<br />

et 3 m en hauteur) restent quand même l’apanage <strong>de</strong> la<br />

maçonnerie en pierre. A l’inverse, il convient <strong>de</strong><br />

mentionner la petite fenêtre, <strong>de</strong>stinée à la ventilation et la<br />

protection thermique contre le vent, le froid ou le soleil,<br />

qu’elle soit rectangulaire et petite dans les habitations<br />

rurales ou <strong>de</strong> forme ron<strong>de</strong> ou elliptique (Qammarat ou<br />

Moubawaqat) dans <strong>de</strong>s habitats plus bourgeois.<br />

On ne peut clore cette <strong>de</strong>scription technique sans<br />

mentionner l’importance <strong>de</strong> la porte comme enjeu <strong>de</strong><br />

représentation et <strong>de</strong> protection à la fois : elle est<br />

monumentalisée par ses dimensions, son encadrement<br />

(même dans les habitations rurales, l’encadrement <strong>de</strong> la<br />

porte est badigeonné en blanc) et souvent son<br />

couronnement en matériaux plus nobles ou plus<br />

architecturés (moulures, sculptures), sa huisserie et ses<br />

ferrures ouvragées. De même, la baie dépasse sa fonction<br />

d’éclairage pour <strong>de</strong>venir un poste d’observation, un<br />

mirador social <strong>de</strong>rrière les vitres <strong>de</strong> couleurs la salle <strong>de</strong><br />

séjour. <strong>Les</strong> trois baies à arca<strong>de</strong>s et balcon caractérisant les<br />

maisons à hall central signalent aussi l’appartenance à une<br />

certaine catégorie sociale.<br />

- <strong>Les</strong> arcs<br />

Le grand arc lorsqu’il est support avec sa pile ou<br />

colonne (Chamaa) et son chapiteau (Taj) est un organe<br />

soigneusement tracé et ajusté, performant dans son rôle<br />

<strong>de</strong> libérer l’espace en remplaçant efficacement le mur ou la<br />

poutre. Destiné à subir <strong>de</strong>s efforts importants, il est réalisé<br />

en matériaux durs et réguliers : pierres taillées. Cet arc est<br />

très présent dans l’architecture <strong>de</strong> l’habitat traditionnel,<br />

moins dimensionné que celui <strong>de</strong>s édifices monumentaux et<br />

ouvrages d’art certes, mais tout aussi bien exécuté et<br />

présentant un certain <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> maîtrise technique.<br />

<strong>Les</strong> <strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>bâtir</strong>, les techniques et les hommes<br />

- <strong>Les</strong> baies<br />

Le vi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s baies constitué par le percement du mur est<br />

une fragilité. Cette contrainte que le maçon n’ignore pas<br />

le conduit naturellement à mieux soigner les jambages<br />

que les parties courantes du mur. Dans presque tous les<br />

cas, le piédroit est exécuté avec un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> qualité<br />

supérieur qui peut prendre plusieurs formes parfois<br />

combinées : fait en pierre <strong>de</strong> plus gros calibre, en calcaire<br />

<strong>de</strong> meilleure dureté, avec plus d’ajustement <strong>de</strong>s faces pour<br />

un meilleur contact entre les pierres, avec un harpage<br />

soigné avec le reste <strong>de</strong> la maçonnerie, avec une saillie qui<br />

augmente la section <strong>de</strong> cet ouvrage <strong>de</strong> support…<br />

L’organe <strong>de</strong> franchissement, linteau ou arc, premier à<br />

supporter les charges verticales, fait l’objet d’un souci<br />

particulier <strong>de</strong> résistance. Soit il est par lui-même bien<br />

dimensionné et s’oppose efficacement aux contraintes,<br />

sans déformation ou rupture, soit il est soulagé par un arc<br />

<strong>de</strong> décharge qui autorise à ce qu’il soit moins résistant à la<br />

flexion. Dans les murs épais <strong>de</strong> maçonnerie, le linteau <strong>de</strong><br />

la fenêtre est toujours plus rigi<strong>de</strong> que le parement <strong>de</strong><br />

Moukhtara<br />

<strong>Les</strong> <strong>de</strong>ux modèles d’arcs en pierre qu’on retrouve le plus<br />

fréquemment dans l’habitat au Liban sont l’arc à plein cintre<br />

et l’arc brisé. <strong>Les</strong> rares arcs en briques <strong>de</strong> terre crues observés<br />

sont <strong>de</strong>s arcs surbaissés <strong>de</strong>stinés à la réalisation <strong>de</strong>s niches<br />

(Youk) dans les murs intérieurs <strong>de</strong>s maisons rurales.<br />

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