12.06.2014 Views

Version PDF - Rio Tinto - Qit Madagascar Minerals

Version PDF - Rio Tinto - Qit Madagascar Minerals

Version PDF - Rio Tinto - Qit Madagascar Minerals

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

RAPPORT DU COMITE CONSULTATIF INTERNATIONAL<br />

Résumé Analytique<br />

02 septembre 2010<br />

Le Comité Consultatif s’est réuni pour cette année (16-24 mai) pour la première fois depuis le bouleversement<br />

politique de <strong>Madagascar</strong> de début 2009 dont les conséquences se font ressentir gravement à trois niveaux -<br />

national, régional et pour le projet de QMM lui-même.<br />

a) Au niveau national<br />

Depuis mars 2009, <strong>Madagascar</strong> se trouve enlisé dans une crise politique et un grave déclin socioéconomique.<br />

Le gouvernement installé à ce moment-là est considéré illégitime par la communauté<br />

internationale, dont l'Union Africaine (UA) et la Communauté de développement de l'Afrique australe<br />

(SADC). Il en est résulté la suspension de presque la totalité de l'aide publique au développement (APD)<br />

et l’embargo sur les relations entre le gouvernement et les agences internationales de développement.<br />

Les conséquences de la suspension de l’APD ont été graves comme celle-ci représentait 50 pour cent<br />

des dépenses publiques et 75 pour cent des dépenses d'investissement en 2008. Le FMI a estimé que<br />

l’économie nationale s'est contractée de 5 pour cent en 2009 et que le taux de déclin s’accélère<br />

maintenant.<br />

Du fait que cette crise perdure aussi longuement (plus de 15 mois), ses conséquences négatives<br />

s’étaleront sur plusieurs années. Une reprise de l’APD exigera une remobilisation des ressources, et la<br />

plupart des projets d’investissement devront de nouveau faire l’objet d’appel d’offres.<br />

b) Au niveau régional<br />

Les efforts de développement régional ont été paralysés. Le Comité de développement régional (CRD)<br />

n'a pas fonctionné depuis le début de la crise politique. Ceci est compliqué davantage par le fait que<br />

l’actuel Chef de Région est considéré – à tort ou à raison - comme une nomination provisoire en<br />

attendant qu'une solution soit trouvée à la situation politique nationale.<br />

c) Au niveau de QMM<br />

Ces évolutions ont eu des impacts sur le projet et ont compliqué ses relations avec la région et le<br />

gouvernement. Les bénéfices dérivant du projet de QMM ne peuvent être durables que si le projet n’est<br />

qu’un élément d’une stratégie beaucoup plus vaste et plus ambitieuse de développement régional. Plus<br />

la paralysie politique perdure et l’assistance internationale au développement demeure suspendue, plus<br />

grands sont les risques pour le projet de s’ériger en une enclave autonome. En outre, les arrangements<br />

pour que l’Office National pour l'Environnement (ONE) assure la prestation indépendante de<br />

surveillance et d'évaluation du projet sont fragilisés que l’avenir même de l'organisation est compromis.<br />

Enfin, la profondeur de la crise politique et économique a engendré un accroissement inquiétant de la<br />

pauvreté au niveau de la région et un sentiment palpable de frustration et de déception au sein de la<br />

population. Ceci a rendu le projet de plus en plus vulnérable aux critiques publiques, non seulement<br />

pour ses propres lacunes mais également pour de plus grandes défaillances, déceptions et dégradation<br />

économique dont il n’est pas responsable ou qui ne sont pas sous son contrôle. Le projet doit faire face<br />

et répondre aux critiques, mais la paralysie politique de la nation l'a mis dans une position où il est<br />

terriblement sans partenaires régionaux, nationaux et internationaux efficaces pour résoudre les<br />

problèmes plus vastes dépassant son cadre et pour faire la part équitable des responsabilités.<br />

Il est difficile d'envisager un rapide retour de l’élan partagé en faveur du développement qui était auparavant<br />

manifeste dans la région. Ceci rend d’autant plus importantes les communications efficaces et l'attention aux<br />

partenariats. Le rapport présente un éventail des recommandations que le Comité espère être utiles à cet égard.<br />

Les principales sont :<br />

1. Même si la fin de la crise n’est pas en vue, beaucoup peut être fait pour redynamiser les institutions<br />

vouées au développement de la région et établies à travers les efforts déployés depuis presque deux<br />

décennies et, à travers elles, positionner la région pour tirer rapidement profit des opportunités une fois<br />

que la crise prend fin et que les investissements de développement reprennent. A cet égard, trois pistes<br />

1


d’actions au chapitre des priorités immédiates s’avèrent nécessaires :(i)-Redynamiser le travail du CRD<br />

;(ii)-Empêcher la diminution davantage du travail et des capacités de l'ONE, tout en formulant des<br />

mesures à plus long terme pour s'assurer que ses capacités puissent répondre aux besoins nationaux<br />

;et (iii)-À travers ces deux actions, redynamiser le partenariat et les alliances au développement afin que<br />

QMM puisse éviter le piège du rôle d’un acteur unilatéral dans les activités de développement<br />

économique social, et environnemental.<br />

QMM, qui a maintenu des relations avec toutes les parties, devrait suggérer que des réunions soient<br />

convoquées et présidées par le Chef de région pour commencer le travail sur un agenda de la reprise<br />

du processus de développement pour la région. Elles devraient inclure les membres du CRD et d'autres<br />

leaders régionaux. Ceci ne devrait pas attendre la résolution de la crise politique.<br />

En ce qui concerne l’ONE, QMM devrait faire usage de ses bons offices et inviter les principaux<br />

organismes internationaux partenaires de développement tels que la Banque mondiale, USAID, les<br />

grandes institutions environnementales internationales comme Conservation International et WWF, et<br />

d'autres à faire une revue conjointe des risques auxquels fait maintenant face l’ONE. Bien que l'aide<br />

internationale au développement pour <strong>Madagascar</strong> soit suspendue, des précédents existent dans les<br />

crises passées dans d'autres pays où les bailleurs concernés, les ONG et les organisations caritatives<br />

privées ont trouvé des arrangements imaginatifs pour préserver le fonctionnement et les capacités<br />

d'institutions clés nationales. Dans les circonstances normales, QMM ne devrait pas donner de<br />

financement direct à l’ONE car ceci pose les questions fondamentales de conflit d'intérêt. Cependant, au<br />

cas où un mécanisme transitoire n’est pas trouvé, QMM devra considérer une contribution volontaire<br />

exceptionnelle, avec des mesures de sauvegarde légales appropriées contre l’établissement de<br />

précédent. En même temps, un protocole clair et transparent qui définit en détail les rôles et les<br />

responsabilités respectifs de l'ONE et de QMM s’avère essentiel. Ceci est en cours d’élaboration et le<br />

Comité recommande sa réalisation dans le plus bref délai possible.<br />

2. QMM a besoin d'une stratégie solide et transparente afin d'éviter de tomber dans le piège politiquement<br />

préjudiciable et insoutenable de devenir l'agence socio-économique de développement pour la région<br />

de l'Anosy. Ainsi, il doit présenter la stratégie de son retrait hors de son Programme de Développement<br />

Intégré (PDI), pour commencer à la fin de la période en cours de trois ans. Ceci devrait, naturellement,<br />

être conforme aux responsabilités de QMM envers les personnes directement affectées par le projet,<br />

mais les arrangements pour la poursuite des investissements du PDI devraient, dans la mesure du<br />

possible, être financés sur les redevances et les "ristournes" et non pas par les extensions du projet de<br />

QMM, avec QMM dans le rôle d'agence de développement. Toute contribution future de QMM au delà<br />

de ses obligations légales devrait être acheminée à travers une fondation régionale indépendante. À cet<br />

effet, QMM devrait poursuivre ses efforts pour instaurer un dialogue sur l'établissement d'une Fondation<br />

Régionale. Considération pourrait être donnée pour la mise en place d’un "Conseil d'administration<br />

provisoire" dont le mandat serait de proposer la structure, le mandat, la gouvernance et la portée des<br />

opérations. Il poserait les principes de base tels qu’investir seulement dans le développement à long<br />

terme et durable et éviter les dépenses à court terme et de consommation.<br />

3. Les défis d'assurer des communications efficaces sur le projet ont toujours été énormes, eu égard à la<br />

pauvreté et aux circonstances spéciales de la région de l'Anosy. La situation actuelle a accru l'ampleur<br />

de ces défis. Le Comité recommande plusieurs mesures en corrélation visant à faire des<br />

communications de QMM plus un produit partagé avec d'autres partenaires et moins basées sur le<br />

modèle de communications d'une compagnie. Les mesures recommandées incluent les suivantes:<br />

• Modifier le paradigme actuel des communications, de la tendance à se concentrer principalement<br />

sur les réalisations de QMM à une nouvelle orientation qui traite également de l'ampleur des défis<br />

actuels et futurs lesquels ne résultent pas seulement de la mine et du port mais des contraintes plus<br />

larges sur la société de l’Anosy et l'environnement. Ceci inclurait la communication des déceptions<br />

aussi bien que des succès.<br />

• Rechercher et nouer le dialogue avec des ONG qui se montrent critiques et encourager la<br />

recherche de solutions au delà des critiques.<br />

• Travailler en partenariat avec l’ONE pour apporter en commun des réponses factuelles et objectives<br />

(et par l'ONE seule, si l’occasion s’y prête), plutôt que poursuivre la pratique courante consistant<br />

pour QMM à répondre seule aux questions et critiques. Elargir le partenariat dans le temps pour<br />

inclure le Chef de Région, le CRD, les leaders locaux et autres.<br />

2


• Au niveau local, ce sont les dirigeants des communes (maires) qui sont les principaux interlocuteurs<br />

politiques, économiques et sociaux. Avant la crise, le CRD avait proposé une réunion avec eux et<br />

QMM dans le but d'établir un partenariat en communications. Une suite devrait être donnée à cette<br />

proposition sans attendre la résolution de la crise nationale actuelle.<br />

4. Le partage des redevances et des "ristournes" du projet est défini par la législation nationale mais est<br />

considéré par beaucoup dans la région comme inéquitable et injuste. Comme le projet évolue vers la<br />

production à plein régime, il est certain que le régime du partage va exacerber les inégalités régionales<br />

et alimenter les tensions sociales. Ce n'est pas une question dont QMM a la solution directe. Elle peut,<br />

cependant, l’évoquer officieusement auprès de son partenaire (OMNIS) et avec d'autres membres de la<br />

communauté minière et entamer avec eux la recherche de solutions alternatives possibles qui<br />

pourraient être étudiées par le gouvernement quand la crise politique actuelle est résolue. QMM pourrait<br />

également prendre des mesures pour assurer la disponibilité de statistiques socio-économiques<br />

valables et fiables. Les revendications portant sur les inégalités sont une chose et elles sont monnaie<br />

courante dans la plupart des sociétés ; mais apporter la preuve qui démontre les inégalités est tout à fait<br />

une autre. En travaillant avec les leaders régionaux, un CRD redynamisé et les ONG, QMM pourrait<br />

aider dans la préparation de statistiques fiables montrant de manière précise les conséquences sociales<br />

et économiques de la distribution inégale des bénéfices. Ceci exigerait probablement des enquêtes de<br />

ménage qui peuvent être des entreprises complexes et laborieuses. Des statistiques fiables de<br />

référence devraient également être établies. Dans la planification du projet, QMM a recueilli une mine<br />

d’indicateurs socio-économiques ; développer plus avant ces indicateurs en partenariat avec les<br />

autorités locales et régionales pourrait contribuer de manière significative à instaurer un débat public et<br />

discussions éclairés sur la politique.<br />

5. Les procédures de règlement indépendant des plaintes pour traiter les griefs sur le projet ont enregistré<br />

jusqu'ici 27 plaintes officielles, un chiffre minime et même étonnant si l’on considère le nombre de<br />

personnes affectées par le projet pendant sa phase de construction. Parmi ces plaintes, trois n’ont pas<br />

encore été résolues au moment de la visite du Comité. On peut s’attendre à de nouvelles plaintes au<br />

cours des opérations. Le mécanisme de règlement des litiges tirerait profit de l’amélioration de la<br />

communication sous la forme de publication d’un protocole qui définit clairement le cadre juridique<br />

accessible à toutes les parties concernées. QMM réalise pleinement la situation et prépare actuellement<br />

un protocole qui vise à faire connaître clairement comment les revendications et les plaintes seront<br />

traitées, y compris les appels et les procédures de vérification indépendante et les critères par rapport<br />

auxquels les plaintes seront considérées comme clôturées. Plus tôt ceci sera réalisé, le mieux cela<br />

vaudra : la pleine clarté et la transparence du processus bénéficieront à toutes les parties, aideront à<br />

faciliter le travail de l’ONE et renforceront la crédibilité de corporation.<br />

6. Le nouveau port a un grand potentiel de générateur clé d'activités économiques, d'attirer de nouveaux<br />

investissements et de faciliter les exportations de l'intérieur de la région. Des mesures proactives<br />

continues sont nécessaires pour libérer ce potentiel. Le travail a commencé sur un Schéma Directeur<br />

pour définir de telles mesures. Celles-ci devraient inclure des étapes concrètes pour sensibiliser<br />

l’opinion internationale sur les capacités et le potentiel unique du port comme installation portuaire<br />

régionale sur l'Océan Indien. Des organisations spécialisées dans l'expédition maritime devraient être<br />

engagées dans la communication des opportunités présentées par le nouveau port. Dans le même<br />

ordre d’idée, QMM devrait utiliser ses canaux de communication et peser de sa stature internationale<br />

pour mettre en exergue les fonctions régionales et publiques du port et pour démontrer que celles-ci<br />

sont complètement compatibles avec son service pour QMM. La préparation du Schéma Directeur offre<br />

également une occasion importante pour le directeur du port de consulter largement avec les autorités<br />

régionales et d’engager le secteur privé à déterminer les orientations stratégiques du port. QMM devrait<br />

prêter toute l’assistance requise en faveur de telles consultations.<br />

3

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!