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C iné & D VD<br />
zoom ciné<br />
Dragons 2 : retour aux<br />
efficaces conventions<br />
Succès aussi colossal que mérité, Dragons, premier du nom, appelait sans surprise à une suite.<br />
Et force est de constater que Dreamworks Animation s’est acquitté de la tâche avec une efficacité<br />
épique indéniable... au risque d’y perdre en émotion.<br />
© Fox<br />
D<br />
ragons sÊapparente pour beaucoup<br />
à ce qui est sorti de<br />
meilleur des entrailles informatiques<br />
de Dreamworks Animation.<br />
Sûrement parce que, pour la première<br />
fois, le studio délaissait enfin les clins<br />
dÊflil ÿ ironico-lourdingues Ÿ et ultra<br />
référencés de ses précédentes productions<br />
au profit dÊune croyance pleine et<br />
entière pour lÊhistoire quÊil souhaitait<br />
raconter. Il faut souligner aussi à quel<br />
point lÊenjeu central – celui dÊun apprivoisement,<br />
dÊun lien fort débouchant<br />
sur une complémentarité entre un<br />
gamin et un magnifique dragon dÊébène<br />
– bousculait les schémas narratifs établis.<br />
En effet, il nÊy avait pas dÊauthentique<br />
antagoniste dans lÊunivers du premier<br />
Dragons, si ce nÊest lÊignorance et<br />
la superstition de Vikings apeurés. Dans<br />
ce passé alternatif où un îlot peuplé de<br />
brutes massives et poilues vivaient dans<br />
la terreur dÊattaques de dragons,<br />
Harold, le fils du chef de village, aussi<br />
chétif quÊinventif, découvrait quÊun<br />
autre monde était possible à travers<br />
son amitié naissante avec Krokmou,<br />
superbe furie nocturne.<br />
ÉTENDRE LE MONDE<br />
CÊest au fond cette variation heroic fantasy<br />
plus ou moins assumée de LÊÉtalon<br />
noir de Walter Farley qui rendait<br />
Dragons si attachant. La vraie problématique<br />
pour cette suite est de reconduire<br />
cette humanité forte sans radoter.<br />
CÊest peut-être le vrai reproche<br />
que lÊon peut adresser à Dragons 2 : de<br />
ne jamais vraiment retrouver la force<br />
de ce lien unissant lÊenfant et la créature<br />
pour privilégier une approche<br />
plus spectaculaire, guerrière⁄ plus<br />
conventionnelle, en somme. Jugez<br />
plutôt : cinq ans ont passé, Vikings et<br />
dragons vivent en parfaite harmonie.<br />
Le chef Stoïck souhaite quÊHarold lui<br />
succède. Seulement, ce dernier est<br />
trop accaparé par son désir de<br />
connaître le vaste monde pour sÊy intéresser.<br />
DÊautant quÊil se retrouve<br />
bientôt confronté à une peuplade hostile<br />
emmenée par Drago Bludvist, un<br />
chasseur de dragons caressant le projet<br />
de soumettre lÊAlpha, le roi de ces<br />
créatures. Car il suffit de contrôler<br />
celui-ci pour les dominer tous⁄<br />
LA STANDARDISATION PAR L’ÉPIQUE<br />
Dragons 2 est écartelé étrangement par<br />
deux tonalités aux antipodes : son<br />
humour est devenu plus facile alors<br />
que, dans le même temps, lÊambiance<br />
générale se fait plus sombre. Comme<br />
si Dean DeBlois, son réalisateur, voulait<br />
ratisser large, au risque de sÊéparpiller.<br />
Et cela ne rate pas : lÊhistoire de<br />
Dragons 2 tâtonne quelque peu avant<br />
de trouver un second souffle tragique<br />
à travers lÊidée de lourdes conséquences<br />
à payer à la suite de décisions<br />
des plus hasardeuses. Loin dÊêtre irregardable,<br />
ce second volet demeure<br />
néanmoins un bon cru par son sens du<br />
spectaculaire épique décuplé, à michemin<br />
entre un Princesse Mononoké<br />
light et Le Roi Lion. Aussi, le potentiel<br />
comique de Krokmou par sa gestuelle<br />
et le design magnifique de certains<br />
dragons rappelant Lovecraft font merveille,<br />
notamment lors des séquences<br />
de batailles homériques. Sans aucun<br />
Pixar en face cet été, Dragons 2 dispose<br />
dÊun boulevard pour décrocher la timbale<br />
dans la catégorie du blockbuster<br />
estival. On constatera non sans une<br />
certaine mélancolie que Dragons 2<br />
rentre dans le rang en laissant sur la<br />
table une partie de son cflur.<br />
JULIEN FOUSSEREAU<br />
DRAGONS 2<br />
de Dean DeBlois,<br />
avec les voix (VO) de Jay<br />
Baruchel, Gerard Butler, Cate<br />
Blanchett... Animation, 1h40<br />
Sortie le 2 juillet 2014<br />
© Fox<br />
Les Vacances<br />
du Petit Nicolas,<br />
de Laurent Tirard<br />
CÊest à lÊaune de la lourdeur<br />
pachydermique des Vacances du Petit<br />
Nicolas que lÊon pourrait se prendre à<br />
réévaluer le premier volet du même<br />
Laurent Tirard, car le réalisateur<br />
y accentue ses pires scories. Du<br />
charme intemporel et espiègle de<br />
lÊfluvre de Goscinny et Sempé, il<br />
ne reste plus rien pour ainsi dire.<br />
Quelques saynètes maigrelettes<br />
parviennent difficilement à faire<br />
sourire, perdues dans un produit<br />
parfaitement calibré pour rafler la<br />
mise lors des diffusions télé. Ces<br />
vacances au formol ne donnent<br />
quÊune envie : replonger dans lÊfluvre<br />
originale ou revoir les inégalables<br />
Vacances de Monsieur Hulot.<br />
Sortie le 9 juillet<br />
JULIEN FOUSSEREAU<br />
Detective Dee 2,<br />
de Tsui Hark<br />
Après le beau<br />
come-back<br />
effectué il y a<br />
quatre ans avec<br />
le wu xia pian<br />
Detective Dee :<br />
le mystère de la<br />
flamme fantôme,<br />
Tsui Hark<br />
sÊattaque à la<br />
préquelle narrant une des premières<br />
enquêtes du jeune Di tout juste<br />
bombardé juge dans la Chine du VII e<br />
siècle. Si le cinéaste hong-kongais<br />
a bénéficié de moyens plus<br />
conséquents, cette nouvelle aventure<br />
souffre dÊune écriture parfois<br />
bordélique et dÊeffets spéciaux<br />
peinant à rivaliser avec Hollywood. Il<br />
nÊempêche, dès que lÊaction sÊemballe,<br />
la maestria visuelle de Tsui Hark pour<br />
les morceaux de bravoure inventifs et<br />
virevoltants fait des merveilles. Et<br />
Detective Dee 2 est loin dÊen être<br />
avare.<br />
Sortie le 6 août<br />
JF<br />
Le Prophète de Khalil<br />
Gibran, fluvre collective<br />
Présenté inachevé<br />
à Cannes, le film<br />
est une adaptation<br />
du célèbre livre<br />
du poète libanais<br />
Khalil Gibran.<br />
Salma Hayek,<br />
productrice du<br />
film, à moitié<br />
libanaise, sÊest<br />
lancée à cflur perdu dans ce projet<br />
ambitieux : mettre en images des<br />
poèmes abstraits. Chaque auteur<br />
(tous des pointures) sÊest approprié<br />
un poème : les enfants, le mariage,<br />
etc. LÊunité entre leurs styles se fait<br />
grâce à la voix du narrateur, Liam<br />
Neeson, et des personnages.<br />
Les segments présentés étaient<br />
flamboyants et pleins de poésie.<br />
On a hâte de voir lÊensemble du film.<br />
Sortie en automne 2014<br />
LOUISA AMARA<br />
DR<br />
© Wild Bunch<br />
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