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F. Godineau et D. Pain, 2007, Plan de restauration des chiroptères ...

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<strong>Plan</strong> <strong>de</strong> Restauration <strong>de</strong>s Chiroptères en France Métropolitaine 2008-2012<br />

I.3.1.3. Reproduction<br />

Les accouplements ont lieu en automne <strong>et</strong> en hiver, plus rarement au printemps. Par un mécanisme<br />

biologique <strong>de</strong> fécondation r<strong>et</strong>ardée, la gestation ne débute réellement qu’au printemps. L’activité <strong>de</strong><br />

regroupement automnal (swarming) a été mise en évi<strong>de</strong>nce récemment : les chiroptères se<br />

rassemblent en grand nombre autour <strong>de</strong>s gîtes pendant l’automne, où mâles <strong>et</strong> femelles sortent <strong>et</strong><br />

entrent du gîte en se poursuivant (Parsons <strong>et</strong> al., 2003). C’est lors <strong>de</strong> ces grands regroupements<br />

qu’on lui <strong>de</strong>s échanges reproducteurs entre les colonies.<br />

L’été est la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mise-bas : les femelles forment <strong>de</strong>s colonies dont les mâles sont<br />

généralement exclus d’avril à août. Les mises-bas (un, parfois <strong>de</strong>ux jeunes par femelle) ont lieu <strong>de</strong><br />

mai à juill<strong>et</strong> dans <strong>de</strong>s gîtes recherchés principalement pour leur température élevée ainsi que, dans<br />

une moindre mesure, pour leur obscurité <strong>et</strong> leur tranquillité relative. Les jeunes s’émancipent à la<br />

fin <strong>de</strong> l’été. Les mâles sont en général solitaires à c<strong>et</strong>te époque <strong>de</strong> l’année <strong>et</strong> moins exigeants dans le<br />

choix du gîte occupé.<br />

I.3.1.4. Régime alimentaire<br />

Les chiroptères <strong>de</strong> France métropolitaine sont insectivores <strong>et</strong> chassent principalement <strong>de</strong>s insectes <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong>s araignées. Cependant, la Gran<strong>de</strong> Noctule peut capturer <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its oiseaux.<br />

Le régime alimentaire <strong>de</strong>s chiroptères peut être étudié par le biais <strong>de</strong> différentes métho<strong>de</strong>s.<br />

L’analyse <strong>de</strong>s restes <strong>de</strong> proies contenues dans les crottes (guano) est actuellement la métho<strong>de</strong> la<br />

plus utilisée (Shiel <strong>et</strong> al., 1997). Bien que présentant certains biais, c<strong>et</strong>te technique d’étu<strong>de</strong> perm<strong>et</strong><br />

l’obtention <strong>de</strong> résultats fidèles quant à la variété <strong>de</strong>s proies consommées (Lutz, 1999 ; Barataud,<br />

1999).<br />

Outre les spécificités dues à l'espèce, le régime alimentaire d'un individu peut varier selon la<br />

disponibilité <strong>de</strong>s proies : saison, territoire <strong>de</strong> chasse (Kervyn, 1999). En juin, les Diptères <strong>et</strong> les<br />

Trichoptères paraissent plus abondants, en juill<strong>et</strong>, ce sont les Lépidoptères <strong>et</strong> les Coléoptères <strong>et</strong> en<br />

août les Lépidoptères, Coléoptères <strong>et</strong> araignées (Barataud <strong>et</strong> al., 1999). De plus, les femelles<br />

gestantes, alourdies, ten<strong>de</strong>nt à sélectionner <strong>de</strong>s proies plus faciles (Grémill<strong>et</strong>, 1999).<br />

Les chiroptères privilégient en général un (ou plusieurs) type <strong>de</strong> proies, mais peuvent <strong>de</strong>venir<br />

généralistes, lorsque leur proie habituelle n’est pas abondante <strong>et</strong> s'adaptent ainsi à la disponibilité<br />

<strong>de</strong>s ressources (Grémill<strong>et</strong>, 1999 ; Barataud <strong>et</strong> al., 1999 ; Hu<strong>et</strong>, 1999). Par exemple :<br />

− le Murin à oreilles échancrées consomme une gran<strong>de</strong> proportion d'araignées <strong>et</strong> <strong>de</strong> mouches,<br />

utilisant principalement la technique du glanage (Arthur, 1999),<br />

− la Sérotine commune se spécialise sur les proies liées à l’activité agricole (Coléoptères, Diptères,<br />

Hyménoptères, Hétéroptères, Lépidoptères) avec une préférence saisonnière pour le Hann<strong>et</strong>on<br />

commun (Melolontha melolontha) (Ballouard, 2003),<br />

− le Grand murin se nourrit essentiellement <strong>de</strong> Coléoptères qu'il glane sur le sol <strong>de</strong>s prairies ou <strong>de</strong>s<br />

forêts. Comme la plupart <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s espèces, il chasse <strong>de</strong>s proies <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille, le gain<br />

énergétique étant plus avantageux aussi (Kervyn, 1999),<br />

− le Grand rhinolophe sélectionne principalement <strong>de</strong>s proies <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille (Grémill<strong>et</strong>, 1999).<br />

I.3.2. Habitats<br />

Un « site à chiroptères » comprend non seulement les gîtes utilisés par une colonie <strong>de</strong> chauvessouris,<br />

mais aussi le domaine vital (terrains <strong>de</strong> chasse <strong>et</strong> routes <strong>de</strong> vol) <strong>de</strong> celle-ci, c’est-à-dire un<br />

ensemble d’unités écologiques répondant aux besoins d’une population à chaque étape <strong>de</strong> son cycle<br />

biologique.<br />

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