Assurance dentaire: vraiment utile? - dental suisse
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ment <strong>utile</strong>?<br />
est lancée aux Chambres<br />
sonnes dont les frais <strong>dentaire</strong>s sont élevés (mauvais risques). Toutefois,<br />
les primes pour ces couvertures – assurances complémentaires<br />
– seront donc élevées. Mais cela est valable dans la situation<br />
actuelle, où donc seules les complémentaires entrent en ligne de<br />
compte. Que penser cependant d‘une assurance <strong>dentaire</strong> obligatoire<br />
de base? Rapide prise de température auprès de deux présidents<br />
de sociétés cantonales de médecins-dentistes, Olivier Marmy<br />
(Vaud) et Jean-Philippe Haesler (Fribourg). Leur réponse est unanime:<br />
non.<br />
Pour Olivier Marmy, «une telle introduction serait disproportionnée,<br />
anachronique et idéologique. Car elle ne correspondrait pas à la réalité<br />
du terrain. En Suisse, en 40 ans, l’incidence de la carie a diminué<br />
de près de 90%. C’est dire l’énorme succès des méthodes actuelles<br />
de prophylaxie. Dans les pays qui nous entourent et où une<br />
telle assurance a été introduite – Allemagne, France ou Angleterre<br />
par exemple – les résultats sont nettement moins performants.» Et<br />
Jean-Philippe Haesler de renchérir: «Seul un petit groupe présente<br />
encore de réels problèmes. Une telle assurance, qui pourrait lui être<br />
bénéfique, pénaliserait et déresponsabiliserait tous les autres!»<br />
Olivier Marmy et Jean-Philippe Haesler estiment aussi que si l’Etat<br />
doit s’engager dans ce domaine, cela devrait être par le biais d’aides<br />
ciblées. Via des prestations complémentaires, ou en recourant à un<br />
coup de pouce du social. «Mais pas en mettant en place une pla-<br />
Des primes proportionnelles au revenu<br />
Le député vaudois Jean-Michel Dolivo (groupe AGT) a fait passer un postulat demandant l‘instauration d‘une assurance cantonale<br />
prenant en charge les soins <strong>dentaire</strong>s de base et la mise en place de policliniques <strong>dentaire</strong>s régionales dans le canton. Arguments: des<br />
avis scientifi ques montrent que l’absence d’assurance peut être responsable de l’aggravation de la santé <strong>dentaire</strong> de ceux qui vivent près<br />
du seuil de pauvreté, n’ont pas d’assurance-maladie ou cessent de la payer. Les différentes statistiques et comparaisons internationales<br />
démontrent ainsi qu’un rapport étroit existe entre le niveau de revenu et la santé bucco-<strong>dentaire</strong>. A noter que le Dr Carlos Madrid, au<br />
bénéfi ce d‘un mandat cantonal de dentiste-conseil, a remis un rapport sur ce sujet et dont le constat semble alarmant: les inégalités<br />
sociales jouent à plein et la santé <strong>dentaire</strong> des populations défavorisées correspondrait à celle des habitants des pays en voie de développement.<br />
De plus, pour le député, les coûts élevés des traitements <strong>dentaire</strong>s pesant lourdement sur les budgets, cela aboutit à la création<br />
à l’étranger de cliniques <strong>dentaire</strong>s «low cost» et au tourisme <strong>dentaire</strong>. En conséquence, le postulat propose l’instauration d’une assurance<br />
cantonale prenant en charge les frais des traitements <strong>dentaire</strong>s et dont les primes seraient proportionnelles au revenu. Pour sa part, le Département<br />
de la santé et des affaires sociales mène sa propre réfl exion sur ce thème. Précisant que cette assurance pourrait aussi inclure<br />
des prestations de prophylaxie (contrôle annuel, éducation à la prévention, etc.). Voire, précise le conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard, les<br />
prestations pourraient être conditionnées par l’observance des règles d’hygiène buccale usuelle. En d’autre, cette assurance lierait la prise<br />
en charge des soins au suivi réguliers des contrôles. Si ce projet voit le jour – il est pour l’heure en suspens, dans l’attente du sort réservé<br />
au référendum contre la Loi sur les prestations complémentaires pour familles – ce serait une première en Suisse. jft<br />
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teforme administrative démesurée et coûteuse.» Alors que la situation<br />
actuelle est au contraire «extraordinairement responsabilisante:<br />
le patient est responsable de sa santé bucco<strong>dentaire</strong> et a un<br />
intérêt concret à en prendre soin. D’autre part, il lui est aussi conféré<br />
un poids particulier dans son rapport au soignant, en l’occurrence<br />
le médecin-dentiste: il est véritablement codécideur!» écrit Olivier<br />
Marmy sur le site de la SVMD, www.svmd.ch.<br />
Et les deux présidents de souligner qu’aujourd’hui, les médecinsdentistes<br />
s’engagent activement dans la prévention et responsabilisation<br />
individuelle des patients. La Société vaudoise des médecins-dentistes<br />
vient d’ailleurs de décider de relancer une action<br />
consistant à inviter les jeunes à se faire contrôler les dents pour<br />
un prix extrêmement modique. «Pour 20 francs, un jeune dans<br />
la tranche d’âge de 16-18 ans ou de 18-20 ans pourra obtenir un<br />
contrôle ainsi que deux radiographies, explique Olivier Marmy. Parallèlement,<br />
la SVMD va mettre sur pied une vaste campagne d’information<br />
sur les 50 ans de pratique de la fluorisation dans le canton<br />
de Vaud.»<br />
De telles actions ont déjà eu lieu, également dans les cantons de<br />
Genève et de Fribourg. Leur objectif est de permettre aux jeunes<br />
qui, dès la fin de leur scolarité obligatoire ne sont plus soumis<br />
aux contrôles scolaires, de bénéficier quand même d’un suivi et<br />
d’un dépistage éventuel de problèmes. jft<br />
Le débat se poursuit sur www.<strong>dental</strong>-<strong>suisse</strong>.ch