29.08.2014 Views

CH-10 Bilan hydrique au Québec

CH-10 Bilan hydrique au Québec

CH-10 Bilan hydrique au Québec

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>CH</strong>APITRE<br />

<strong>10</strong><br />

<strong>Bilan</strong> <strong>hydrique</strong> <strong>au</strong> <strong>Québec</strong><br />

<strong>10</strong>.1 INTRODUCTION<br />

Au cours des millénaires, l’homme a surtout observé de l’e<strong>au</strong> les phénomènes de précipitation<br />

et d’écoulement dans les cours d’e<strong>au</strong>, parce que la pluie lui tombait sur la tête et que l’e<strong>au</strong> des<br />

cours d’e<strong>au</strong> pouvait lui être utile ou lui c<strong>au</strong>ser des problèmes d’inondation.<br />

Le comportement de l’e<strong>au</strong> est décrit par le cycle hydrologique (figure <strong>10</strong>.1) où interviennent<br />

les précipitations, l’infiltration, le ruissellement, l’évapotranspiration, la percolation et<br />

l’écoulement souterrain. L’énergie solaire et la gravité sont les moteurs du cycle.<br />

Précipitation<br />

Évapotranspiration<br />

Évaporation<br />

Infiltration<br />

Percolation<br />

Ruissellem e nt<br />

Écoulement<br />

souterrain<br />

Mer<br />

Figure <strong>10</strong>.1 Le cycle hydrologique.


154 BILAN HYDRIQUE AU QUÉBEC<br />

<strong>10</strong>.2 LE BILAN HYDROLOGIQUE OU HYDRIQUE<br />

L’étude des problèmes de gestion de l’e<strong>au</strong> en agriculture (drainage ou irrigation) passe par la<br />

compréhension du bilan hydrologique <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> du sol (figure <strong>10</strong>.2) appelé <strong>au</strong>ssi bilan <strong>hydrique</strong>.<br />

Le bilan débute avec les précipitations ou les irrigations dont une partie est interceptée par<br />

les plantes. La partie qui atteint le sol essaie de s’infiltrer et lorsqu’elle n’y parvient pas, une<br />

lame d’e<strong>au</strong> se forme à la surface du sol et elle ruisselle. La partie qui s’infiltre contribue à<br />

humidifier le sol et à alimenter la nappe phréatique. De l’<strong>au</strong>tre côté, la plante et la surface du sol<br />

puisent l’e<strong>au</strong> dans le sol pour contribuer à l’évapotranspiration. La nappe contribue à l’écoulement<br />

souterrain et à réalimenter le profil du sol et la plante (remontée capillaire).<br />

Évapotranspiration<br />

Précipitation<br />

Évaporation<br />

Ruissellement<br />

Infiltration<br />

Humidification<br />

Alimentation<br />

de la nappe<br />

Remontée capillaire<br />

Nappe phréatique<br />

Écoulement souterrain<br />

Figure <strong>10</strong>.2 <strong>Bilan</strong> hydrologique <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de la parcelle.<br />

Le bilan <strong>hydrique</strong> peut être décrit d’une façon simplifiée par les équations suivantes :<br />

Precipitation − Interception = Infiltration + Ruissellement<br />

[<strong>10</strong>.1]<br />

Infiltration = Humidification + Alimentation nappe<br />

[<strong>10</strong>.2]<br />

Evapotranspiration = Infiltration − Ecoul. souterrain<br />

+ Remontee capillaire − ∆Humidification<br />

[<strong>10</strong>.3]


RÉGIME HYDRIQUE AU QUÉBEC<br />

155<br />

<strong>10</strong>.3 RÉGIME HYDRIQUE AU QUÉBEC<br />

Le régime <strong>hydrique</strong> d’une région s’établit en réalisant le bilan <strong>hydrique</strong> <strong>au</strong> cours des différentes<br />

saisons. À titre d’exemple, le régime <strong>hydrique</strong> de la plaine du Saint -L<strong>au</strong>rent est présenté à<br />

la figure <strong>10</strong>.3<br />

À la fin de l’hiver (figure <strong>10</strong>.3), le sol est en général gelé et recouvert d’une couche de neige.<br />

Avec le réch<strong>au</strong>ffement des températures, la fonte des neiges débute. Comme le sol est gelé,<br />

l’e<strong>au</strong> s’infiltre peu et elle n’a pas d’<strong>au</strong>tre choix que de ruisseler. Avec la fin de la fonte des neiges<br />

débute la dégel du sol. Lorsque celui -ci se termine, l’e<strong>au</strong> accumulée à la surface du sol<br />

dans les dépressions s’infiltre et rejoint la nappe pour la faire remonter près de la surface du sol.<br />

En l’absence de drainage naturel ou <strong>au</strong>tre, la nappe restera près de la surface du sol.<br />

À la fin du printemps, la saison de végétation débute et l’évapotranspiration <strong>au</strong>gmente progressivement.<br />

Lorsque l’évapotranspiration dépasse les précipitations, le profil du sol s’assèche<br />

et la nappe s’abaisse alors graduellement car la plante y puise l’e<strong>au</strong> qu’elle a besoin.<br />

Avec la fin de l’été, l’évapotranspiration diminue et elle devient inférieure <strong>au</strong>x précipitations.<br />

Le profil du sol recommence à s’humidifier, la nappe est éventuellement réalimentée et elle<br />

remonte graduellement <strong>au</strong> cours de l’<strong>au</strong>tomne pour atteindre parfois la surface du sol.<br />

Avec l’arrivé de l’hiver, le sol gèle, les précipitations sont principalement sous forme de neige<br />

et elles s’accumulent à la surface du sol. Comme la nappe est peu alimentée, elle s’abaisse lentement<br />

dépendant des conditions de drainage naturel.<br />

La figure <strong>10</strong>.4 présente un bilan <strong>hydrique</strong> typique de la plaine du Saint -L<strong>au</strong>rent. Le régime des<br />

précipitations est relativement uniforme. L’évapotranspiration est généralement supérieure<br />

<strong>au</strong>x précipitations pendant l’été, créant ainsi un déficit <strong>hydrique</strong> et expliquant les besoins en<br />

irrigation de certaines cultures. Le ruissellement est important <strong>au</strong> moment de la fonte des neiges<br />

et à l’<strong>au</strong>tomne. La nappe est élevée <strong>au</strong> printemps et à l’<strong>au</strong>tommne, créant des problèmes<br />

lors des semis et <strong>au</strong> moment des récoltes. Le même bilan réalisé lors d’une année humide montrerait<br />

des nappes élevées <strong>au</strong> cours de la saison de croissance des plantes et des ruissellements<br />

importants lors des orages.<br />

La figure <strong>10</strong>.5 montre l’évolution de la nappe dans un champ sous production de luzerne dans<br />

la région de Saint -Clet (ouest de Montréal) pour les années 1976 et 1977.


156<br />

Neige<br />

Pte > Etr<br />

Sol gelé<br />

Sol gelé<br />

PRINTEMPS<br />

Etr > Pte<br />

Etr > Pte<br />

Pte > Etr<br />

ÉTÉ<br />

Pte > Etr<br />

Pte >> Etr<br />

Pte >> Etr<br />

AUTOMNE<br />

Neige<br />

Neige<br />

Neige<br />

Sol gelé<br />

Sol gelé<br />

Sol gelé<br />

HIVER<br />

Figure <strong>10</strong>.3 Évolution du régime <strong>hydrique</strong> dans la plaine du Saint -L<strong>au</strong>rent.


157<br />

H<strong>au</strong>teur d’e<strong>au</strong><br />

Neige<br />

Evapotrans -<br />

piration<br />

Pluie<br />

Precipitation<br />

J F M A M J J A S O N D<br />

Debit<br />

Ruissellement<br />

J F M A M J J A S O N D<br />

J F M A M J J A S O N D<br />

Profondeur<br />

Nappe phréatique<br />

Figure <strong>10</strong>.4 <strong>Bilan</strong> <strong>hydrique</strong> moyen <strong>au</strong> <strong>Québec</strong>.


158<br />

0<br />

Surface du sol<br />

20<br />

40<br />

60<br />

Profondeur de la nappe (cm)<br />

80<br />

<strong>10</strong>0<br />

120<br />

140<br />

Nive<strong>au</strong><br />

des drains<br />

1976<br />

160<br />

180<br />

1977<br />

200<br />

2<strong>10</strong><br />

220<br />

Avril Mai Juin Juillet Aout Sept Oct<br />

1 31 61 92 123 153 184<br />

Période de croissance (jours)<br />

Figure <strong>10</strong>.5 Évolution de la nappe dans un champ sous production de luzerne dans la<br />

région de Saint -Clet (ouest de Montréal) pour les années 1976 et 1977.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!