Télécharger le chapitre : « Rapprocher les ligériens du ... - loirenature
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la nature é<strong>du</strong>cative<br />
F. Claveau/Authentic<br />
Châtel<strong>le</strong>rault au fil de l’eau<br />
Àdeux pas <strong>du</strong> centre-vil<strong>le</strong> de<br />
Châtel<strong>le</strong>rault, l’î<strong>le</strong> Sainte-Catherine<br />
étire ses berges <strong>le</strong> long de la Vienne, sur<br />
près de 300 mètres. Dans <strong>le</strong> courant <strong>du</strong><br />
XIX e sièc<strong>le</strong>, en p<strong>le</strong>in essor in<strong>du</strong>striel de<br />
la vil<strong>le</strong>, la construction d’un moulin et <strong>le</strong><br />
creusement de son bief ont donné naissance<br />
à cette î<strong>le</strong>.<br />
Une histoire à rebondissements<br />
L’î<strong>le</strong> est alors aussi sauvage que <strong>le</strong>s<br />
berges a<strong>le</strong>ntour, offrant toutes <strong>le</strong>s<br />
caractéristiques naturel<strong>le</strong>s <strong>du</strong> boisement<br />
alluvial. Sau<strong>le</strong>s, aulnes et frênes dominent.<br />
Clématites, lierres et autres grimpantes<br />
y sont fortement présentes, à tel<br />
point que la culture <strong>du</strong> houblon est<br />
même développée un temps aux abords<br />
de l’î<strong>le</strong>.<br />
Après-guerre, <strong>le</strong> site a été en grande<br />
partie dénaturé par l’homme. La jung<strong>le</strong><br />
est alors rasée au profit d’une peup<strong>le</strong>raie.<br />
C’est el<strong>le</strong> qui, désormais, impose<br />
ses fûts interminab<strong>le</strong>s, la monotonie de<br />
son paysage et la banalité de son écosystème.Toutefois,<br />
l’î<strong>le</strong> Sainte-Catherine<br />
étant diffici<strong>le</strong> d’accès, l’homme prend<br />
vite conscience de la comp<strong>le</strong>xité de la<br />
tâche qui l’attend. L’exploitation des<br />
peupliers cesse et Sainte-Catherine est<br />
laissée à l’abandon, permettant à la<br />
nature de s’instal<strong>le</strong>r en sous-étage.<br />
Aujourd’hui, la restauration de l’î<strong>le</strong> a été<br />
envisagée (cf p.114-115), dans <strong>le</strong> cadre<br />
de Loire nature, en s’appuyant sur ces<br />
fondements, avec notamment la coupe<br />
des peupliers.<br />
Ce qui, sur <strong>le</strong> papier, semblait recueillir<br />
l’assentiment de tous est, en pratique,<br />
plus diffici<strong>le</strong>.En effet, <strong>le</strong>s premiers coups<br />
de tronçonneuse ont fait surgir des<br />
réactions :<br />
« On veut préserver l’î<strong>le</strong> et pour cela on<br />
coupe ses arbres ? »<br />
«Couper <strong>le</strong>s arbres de l’î<strong>le</strong>, c’est en<strong>le</strong>ver<br />
ce qui m’empêchait de voir la fumée des<br />
usines ! »<br />
«Couper des arbres âgés de plusieurs<br />
centaines d’années, c’est détruire une<br />
partie <strong>du</strong> patrimoine local…».<br />
Faire connaître notre démarche !<br />
L’arbre apparaît toujours comme un<br />
symbo<strong>le</strong> de naturalité. Le préserver c’est<br />
protéger la nature, <strong>le</strong> couper c’est la<br />
saccager ! Aussi, la LPO Vienne a choisi<br />
d’accompagner <strong>le</strong>s mesures de restauration<br />
d’un cortège d’actions de sensibilisation<br />
destinées à justifier <strong>le</strong>s travaux.<br />
Il s’agissait d’expliquer <strong>le</strong> plus<br />
clairement possib<strong>le</strong> <strong>le</strong>s méthodes<br />
choisies et <strong>le</strong>urs incidences sur l’écosystème<br />
de l’î<strong>le</strong> Sainte-Catherine en<br />
particulier, et sur <strong>le</strong>s zones humides<br />
en général. Le correspondant local de<br />
la LPO Vienne de Châtel<strong>le</strong>rault a axé<br />
une partie de ses animations grand<br />
public sur la découverte des richesses<br />
<strong>du</strong> site ; une campagne d’information a<br />
été lancée dans la presse quotidienne<br />
régiona<strong>le</strong>, <strong>le</strong> LPO-Infos et <strong>le</strong> bul<strong>le</strong>tin<br />
d’information de la vil<strong>le</strong>. Une rencontre<br />
information-débat, réservée aux riverains,<br />
a été organisée. Enfin, un projet<br />
d’animations destiné aux classes de<br />
cyc<strong>le</strong> 3 des éco<strong>le</strong>s de Châtel<strong>le</strong>rault a été<br />
élaboré. L’objectif principal de ce programme<br />
est de faire mieux connaître la<br />
Une présentation simplifiée <strong>du</strong> cyc<strong>le</strong> de l’eau pour <strong>le</strong>s enfants<br />
Des animations en classe<br />
rivière comme lieu de vie, pour donner<br />
aux enfants <strong>le</strong>s moyens de comprendre<br />
<strong>le</strong>s conséquences de l’action de l’homme<br />
sur ces milieux et sur <strong>le</strong>s oiseaux qui<br />
y vivent.<br />
Impliquer <strong>le</strong>s jeunes<br />
Toutes <strong>le</strong>s classes de cyc<strong>le</strong> 3 ont été<br />
contactées début mai 2005. Un courrier<br />
présentant <strong>le</strong> contexte de ce projet<br />
(Loire nature, restauration de l’î<strong>le</strong> Sainte-<br />
Catherine) a permis de recenser <strong>le</strong>s<br />
enseignants intéressés par un partenariat<br />
avec la LPO Vienne. Fin juin, chaque<br />
équipe enseignante a reçu la visite de<br />
l’animateur de la LPO Vienne pour définir<br />
<strong>le</strong>s grandes lignes <strong>du</strong> projet.<br />
En septembre 2005, <strong>le</strong>s interventions et<br />
<strong>le</strong>ur contenu ont été finalisés, en partenariat<br />
avec <strong>le</strong>s enseignants concernés.<br />
Au final, ce programme d’animations<br />
scolaires, basé sur <strong>le</strong> volontariat, a<br />
enthousiasmé 14 classes de CE2, CM1 et<br />
CM2, soit environ 320 enfants et une<br />
quinzaine d’a<strong>du</strong>ltes.<br />
Chaque classe a bénéficié de quatre<br />
animations : trois demi-journées en<br />
novembre, janvier et mars et une<br />
journée complète en mai.<br />
La première étape a eu lieu en classe,<br />
en novembre 2005. De l’averse à la<br />
flaque d’eau, <strong>du</strong> ruissel<strong>le</strong>ment à la mare,<br />
de la nappe phréatique à la rivière, de la<br />
source à l’estuaire… Le cyc<strong>le</strong> de l’eau a<br />
été présenté de façon simplifiée afin de<br />
poser <strong>le</strong> cadre <strong>du</strong> projet, d’expliquer <strong>le</strong>s<br />
termes et de situer l’homme dans ce<br />
cyc<strong>le</strong>. Les enseignants ont pu poursuivre<br />
ce travail en privilégiant l’étude <strong>du</strong><br />
cyc<strong>le</strong> de l’eau domestique. La notion de<br />
bassin versant a été abordée, permettant<br />
de replacer l’î<strong>le</strong> Sainte-Catherine et<br />
la Vienne dans l’ensemb<strong>le</strong> cohérent que<br />
représente ce bassin.<br />
La seconde étape s’est déroulée aux<br />
abords de l’î<strong>le</strong> Sainte-Catherine,<br />
en janvier 2006. L’étude de la configuration<br />
de la Vienne, sa navigabilité, <strong>le</strong><br />
passé in<strong>du</strong>striel de la vil<strong>le</strong>, sont autant<br />
LPO Auvergne<br />
de facteurs qui ont motivé, au fil <strong>du</strong><br />
temps, un certain nombre d’aménagements<br />
sur et autour de la rivière. Quais,<br />
barrages, moulins en sont <strong>le</strong>s éléments<br />
visib<strong>le</strong>s et encore actifs. Leur étude a<br />
permis de comprendre la naissance de<br />
l’î<strong>le</strong> Sainte-Catherine et <strong>le</strong>s conséquences<br />
de l’action de l’homme sur ce paysage<br />
et sur <strong>le</strong>s zones humides en général.<br />
Cette visite sur <strong>le</strong> terrain a montré l’utilité<br />
de préserver ce milieu pour <strong>le</strong>s hommes<br />
et pour son impact sur la qualité de<br />
l’eau, la limite naturel<strong>le</strong> de vitesse<br />
d’écou<strong>le</strong>ment de la rivière, l’effet brisevent<br />
ou <strong>le</strong> maintien des berges.<br />
La troisième étape s’est el<strong>le</strong> aussi déroulée<br />
aux abords de l’î<strong>le</strong>, en mars 2006.<br />
L’approche de la rivière comme milieu<br />
vivant s’est poursuivie.<br />
La bergeronnette des ruisseaux<br />
fait partie des espèces<br />
que <strong>le</strong>s enfants ont pu découvrir<br />
Les observations aux jumel<strong>le</strong>s et <strong>le</strong> dessin<br />
de terrain ont constitué des outils<br />
privilégiés pour s’intéresser de plus près<br />
aux berges, aux oiseaux, aux traces de<br />
castor, à la flore… En résumé, à tout ce<br />
qui pouvait rendre évident, aux yeux des<br />
enfants, <strong>le</strong> fait que protéger l’î<strong>le</strong> Sainte-<br />
J. Prévost/LPO Vienne<br />
L’î<strong>le</strong> Sainte-Catherine à Châtel<strong>le</strong>rault<br />
Catherine revenait à protéger <strong>le</strong> cortège<br />
de plantes et d’animaux qui y vivent.<br />
La quatrième étape a eu lieu en mai<br />
2006, à la confluence de la Vienne et de<br />
la Loire, à Candes-Saint-Martin.<br />
Cette dernière intervention a eu pour<br />
objet de matérialiser la Vienne dans <strong>le</strong><br />
bassin versant de la Loire.<br />
El<strong>le</strong> visait éga<strong>le</strong>ment à faire découvrir<br />
un site naturel remarquab<strong>le</strong>, <strong>le</strong> bec<br />
Vienne-Loire. Observations de terrain,<br />
dessins de nature, découverte de l’architecture<br />
<strong>du</strong> village de Candes-Saint-<br />
Martin, très liée à la Loire (maisons en<br />
tuffeau avec couverture en ardoises<br />
d’Anjou, marques des crues sur <strong>le</strong>s murs<br />
d’enceintes), ont conclu ce projet.<br />
◗ Stéphane Troubat, animateur,<br />
LPO Vienne<br />
M. Granger/LPO Vienne<br />
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