buren - MediaObs

mai 2012 ¬ aRtS maGaZiNE ¬ PaGE 61
voyages insolites • dossier
l’art en effervescence
Une nouvelle aile pour le musée, des galeries à chaque coin de rue, une
communauté artistique cosmopolite … tel-aviv la délurée est devenue
en quelques années une place forte de l’art contemporain. visite
d’une cité où l’on passe de la plage au musée sans complexe.
texte et photos
Ludovic Bischoff
tel-aviv
1. le musée d’art
Déjà très riche en art
moderne (Van Gogh,
Mondrian, Matisse…),
le musée vient d’ouvrir
une aile contemporaine
à l’architecture
impressionnante.
2. la fontaine Fire Water
La sculpture de Yaacov
Agam est l’un des points
de rendez-vous de Tel-Aviv.
L’artiste a aussi conçu
la façade de l’hôtel Dan,
en bord de mer.
Des musées exposant les artistes les plus renommés du
monde côtoient des galeries dénichant les talents de
demain. Des sculptures conceptuelles, œuvre des créateurs
pointus, sont disséminées dans les rues où n’importe
quel anonyme appose ses graffitis sur les murs.
Des tours de verre high-tech jouxtent de vieilles maisons
en ruines. Les ultra-orthodoxes vivent au milieu
de la communauté gay la plus exubérante au monde.
On circule facilement à vélo dans cette ville toute plate,
mais les embouteillages sont parmi les pires de la planète…
Bienvenue à Tel-Aviv, l’endroit où le balagan est
un art de vivre ! Balagan ? Un mot hébreu utilisé par les
chauffeurs de taxi pour désigner, avec tendresse, le chaos
qui règne dans les rues de cette cité poussée trop vite
sur le sable. Véritable melting-pot de toutes les cultures
déversées sur ces rivages méditerranéens au rythme des
diasporas (Europe de l’Est, Maghreb, Russie…), Tel-
Aviv dégage une énergie créative qui attire une population
jeune, bohème, intellectuelle, revendicative et possède
cette foi dans le lendemain propre aux pionniers.
Après New York ou Berlin, la capitale économique
d’Israël s’impose donc comme un terreau fertile pour
l’art, du plus convenu au plus inattendu.
Mue spectaculaire au musée
Premier arrêt, incontournable : le musée. Ouvert en
1971, il propose une riche collection d’art moderne : de
Monet à Modigliani, de Van Gogh, à Mondrian, sans
compter Matisse ou Klimt… Le volet contemporain
mérite aussi qu’on s’y attarde, à cause du Pavillon Helena
Rubinstein (qui propose des expositions temporaires à
la pointe), mais surtout pour la nouvelle aile qui vient
2
d’être inaugurée. Fruit du travail de l’architecte américain
Preston Scott Cohen, cette structure ultramoderne
tranche avec les salles plus classiques du bâtiment originel.
Anguleux, rappelant parfois le patrimoine Bauhaus
très présent à Tel-Aviv, le nouvel édifice permet d’échapper
à la chaleur pour contempler la plus vaste collection
d’artistes israéliens au monde. Bref, prévoyez un long
moment pour faire le tour de ce lieu richissime.
En sortant, faites un crochet par la place Diezengoff
pour admirer la fontaine colorée (Fire Water) de
Yaacov Agam. Cette figure de l’art cinétique, qui a étudié
– comme la majeure partie des artistes israéliens –
dans la réputée école d’art Bezalel de Jérusalem, a laissé
son empreinte sur cette place située au cœur d’un quartier
commerçant. Admirée ou détestée, sa fontaine