JEUNES ARTISTES, MODE D'EMPLOI - MediaObs

MArs 2012 ¬ ARTS MAGAZINE ¬ PAGE 121
LE COIN DES ENFANTS
tanguy, un vrai père
pour les artistes !
la boutique du père tanguy était minuscule (on raconte
qu’en vitrine, on ne pouvait mettre qu’un tableau à
la fois), mais elle a vu passer les plus grands peintres
de l’époque. tu as sûrement déjà entendu leur nom :
Cézanne, monet, Gauguin… et bien sûr Van Gogh, avec
qui tanguy va devenir très copain. C’est un « drôle de
bonhomme », disait Vincent, mais « plus intéressant que
bien des gens ». l’artiste a fait plusieurs fois son portrait.
Il faut dire que tanguy était très généreux. lorsque
Van Gogh était sans le sous (c’est-à-dire très souvent),
tanguy acceptait une de ses toiles, et lui offrait en
échange du matériel pour que Vincent puisse continuer
à peindre. Il fut aussi l’un des premiers à reconnaître
son talent, et à exposer ses œuvres dans sa petite
vitrine. « Quand je regarde ses toiles, ça me donne
un coup dans la poitrine », disait le marchand.
lexique
une estampe est une image imprimée sur papier.
Cette impression pouvait se faire en plusieurs
exemplaires, grâce à une planche de bois
sur laquelle le peintre gravait son dessin,
qu’ensuite on enduisait d’encres de couleur,
et qu’on appliquait sur la feuille.
la perspective est une technique, inventée au
xv e siècle par les Italiens, qui permet de donner
l’impression que le tableau est « en relief ».
les impressionnistes (monet, renoir) aimaient
capturer en peignant en plein air les moments
qui passent très vite : la neige en train de
fondre ou un rayon de soleil sur l’eau.
les couleurs sont dites pures lorsque le peintre
les applique sans les mélanger.
À une époque où l’on peignait des tableaux
compliqués et très savant (des batailles,
des scènes religieuses), Vincent admirait
la simplicité des histoires représentées
par les artistes japonais, inspirées de la vie
quotidienne et des merveilleux paysages
de leur pays (ici tu peux reconnaître une
vue du mont fuji, le plus haut du Japon).
Il n’est pas le seul : les impressionnistes,
que Vincent fréquente jusqu’à point d’heure
dans les cafés de la butte montmartre, les
adorent aussi. Van Gogh admire ces jeunes
artistes, et à leur contact, il apprend une
nouvelle manière de peindre. Il abandonne
les tons sombres de ses débuts pour des
bleus, des roses et des jaunes éclatants,
et il applique ses couleurs par touches
rapides, comme dans ce portrait. regarde
la veste, et le pantalon du père tanguy, ce
bonhomme à l’air bienveillant que Vincent
a peint sur ce tableau : ils sont faits de
petits traits parallèles de couleurs pures.
Au cours de ce séjour parisien, un nouveau
Van Gogh est en train de naître ! Par la suite,
il n’oubliera jamais ces années, et gardera
deux passions : la couleur et la figure
humaine (il sera un très grand portraitiste,
et fera plus de 40 autoportraits).