à L'AFFICHE - Côté Ciné

Sophie Marceau
Oubliées de l’Histoire et des hommages militaires, des femmes luttaient activement contre les nazis durant
la Seconde Guerre Mondiale. C’est à ces « femmes de l’ombre » que le film de Jean Paul Salomé rend
justice, avec un beau casting comprenant Julie Depardieu, Marie Gillain et Déborah François. A leur tête, la
toujours aussi superbe Sophie Marceau.
Côté Cinéma : Comment avez-vous endossé votre
rôle de chef de commando de la Résistance ?
Sophie Marceau : Mon personnage est quelqu’un
d’assez dur à la base. Souvent dans l’introspection tout
en restant émouvante de par son vécu. Au final c’était
assez simple de jouer une résistante parce que chez ces
femmes, il y avait une humilité exceptionnelle qui exige
un jeu très sobre.
Faire un film de guerre avec des femmes qui agissent
comme des hommes, c’était très émouvant. Pouvoir
montrer leur vérité, sans esbroufe, sans le côté «
super héros », fait que l’on peut s’identifier, c’était le
challenge. C’est une chance de pouvoir rencontrer ce
genre de rôle.
C.C. : Cela a-t-il exigé une préparation particulière ?
S.M. : La seule préparation que j’ai dû m’imposer,
c’était une préparation physique. Mon personnage
est une tireuse d’élite formée par l’armée anglaise,
j’ai donc dû m’entraîner à manipuler les lourds
fusils de l’époque. Il y a eu peu de préparation. Ça
a l’air idiot dit comme ça mais je préférais rester
dans cette idée que l’on n’est jamais préparé à une
guerre. Elle nous tombe dessus et l’on s’y adapte.
A l’heure actuelle, nous sommes les enfants d’un
moment rare dans l’Histoire : une période sans guerre.
Du coup, personne n’est vraiment préparé, personne
ne sait comment les gens réagissaient en des temps
aussi troubles. Les deux seules options consistaient
à vivre dans la peur ou avoir le courage de résister.
C.C. : Vous êtes entourée de quelques unes des
meilleures actrices du moment dans ce film.
Comment s’est passé le tournage ?
S.M. : On ne se connaissait pas les unes les autres, et
on s’est senti libérées en lisant le scénario de n’avoir pas
à jouer les plus grandes copines du monde à l’écran.
De fait, chacune, nous avions notre histoire individuelle
et les motivations personnelles de nos personnages à
défendre, ce qui est difficile dans un film choral. Nous
nous sommes toutes recentrées sur nos rôles, ce qui
nous a permis de nous sentir plus libres. Ce groupe
semble ainsi mieux fonctionner, d’une manière plus
réaliste, avec ses moments d’intimité ou de tensions. Au
niveau du tournage, c’était à peu près la même chose,
ce qui ne nous a pas empêché de faire une petite fête,
à l’occasion !