STÃRILITà MASCULINE : LE BILAN - Rebelle-Santé
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EXAMENS MÉDICAUX<br />
STÉRILITÉ <strong>MASCULINE</strong> :<br />
<strong>LE</strong> <strong>BILAN</strong><br />
L’infertilité masculine représente environ 20% des<br />
infertilités du couple. Si le spermogramme s’avère utile<br />
dans la plupart des cas, de nombreux autres examens<br />
doivent être envisagés dans le bilan d’une stérilité<br />
masculine. Tour d’horizon des principaux examens<br />
complémentaires chez l’homme.<br />
© Andrey Didyk - Fotolia.com<br />
L’idée selon laquelle la femme<br />
est seule responsable de l’infertilité<br />
dans un couple a bien<br />
vécu. Nulle ne s’en plaindra. En effet,<br />
si l’organisme féminin a une part de<br />
responsabilité dans 30% des cas, le<br />
couple dans 40% des cas (les causes<br />
sont partagées), l’organisme masculin<br />
en est pleinement responsable<br />
dans 20% des cas. Rappelons qu’une<br />
consultation médicale devient nécessaire<br />
lorsqu’un couple âgé de moins<br />
de 35 ans n’arrive pas à concevoir un<br />
enfant après 2 ans de tentatives (bilan<br />
à 1 an après 35 ans) fréquentes et<br />
régulières. Et, lorsque c’est le cas, un<br />
bilan peut s’avérer nécessaire, après<br />
un entretien et un examen clinique<br />
qui ont pour but de déterminer une<br />
ou plusieurs origines possibles à cette<br />
stérilité. Mais, pour autant, dans 25 %<br />
des cas, l’origine de l’infertilité masculine<br />
reste inconnue.<br />
L’EXAMEN CLINIQUE<br />
L’examen clinique est souvent moins<br />
déterminant chez l’homme. Il vise<br />
à retrouver une anomalie qui pourrait<br />
expliquer la stérilité. L’examen<br />
comporte l’observation des organes<br />
génitaux externes à la recherche d’un<br />
phimosis au niveau du gland, d’une<br />
anomalie du méat urinaire et de testicules<br />
atrophiques. Leur palpation<br />
vise à retrouver une sensibilité particulière<br />
ou une masse. De son côté, le<br />
toucher rectal permet d’examiner la<br />
taille de la prostate et d’en apprécier<br />
la consistance. Reste enfin l’examen<br />
de la pilosité et des glandes mammaires<br />
à la recherche d’un trouble<br />
endocrinien qui pourrait expliquer la<br />
stérilité, ou d’un syndrome de Klinefelter,<br />
une maladie chromosomique<br />
qui se traduit par une grande taille,<br />
des petits testicules et des glandes<br />
mammaires développées.<br />
UN SPERMOGRAMME<br />
D’ABORD…<br />
C’est l’examen roi. Pratiqué en laboratoire,<br />
après 3 à 5 jours d’abstinence<br />
afin d’obtenir un sperme riche en spermatozoïdes,<br />
le spermogramme permet<br />
d’identifier la plupart des infertilités<br />
masculines. Obtenu par masturbation,<br />
le sperme est ensuite analysé au<br />
microscope, qu’il s’agisse des spermatozoïdes<br />
ou du liquide séminal.<br />
Cet examen doit être renouvelé en cas<br />
d’anomalie du fait de la grande variabilité<br />
des résultats entre deux prélèvements<br />
et de la possibilité de variations<br />
dans certains cas, comme après une<br />
infection grippale dans les trois mois<br />
qui ont précédé le spermogramme.<br />
… SUIVI PAR UN <strong>BILAN</strong><br />
SPÉCIALISÉ<br />
Lorsque le spermogramme est normal<br />
et en fonction des données de l’interrogatoire<br />
et/ou de l’examen clinique,<br />
un bilan plus poussé peut s’avérer<br />
nécessaire. Il comporte, au choix :<br />
- une échographie scrotale et/ou prostatique<br />
par voie endorectale<br />
- un caryotype, en cas de suspicion<br />
d’une stérilité d’origine chromosomique<br />
- des dosages hormonaux (FSH,<br />
SHBG, testostérone, LH, inhibine B<br />
plasmatique).<br />
- la recherche d’anticorps anti-spermatozoïdes<br />
- le dosage dans le liquide séminal<br />
des phosphatases acides (fonctionnement<br />
prostatique), de la carnitine<br />
(fonctionnement de l’épididyme) et<br />
du fructose (fonctionnement des vésicules<br />
séminales)<br />
- une déférentographie (radiographie<br />
par opacification du canal déférent<br />
qui amène le sperme du testicule à la<br />
base de la prostate).<br />
Daniel Gloaguen<br />
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Dr Daniel Gloaguen<br />
<strong>LE</strong>S CAUSES DE STÉRILITÉ <strong>LE</strong>S<br />
PLUS FRÉQUENTES<br />
Avant tout, l’âge. Sans surprise, plus l’on vieillit,<br />
plus la fertilité diminue. Plus précisément, la fertilité<br />
masculine augmente jusqu’à 25 ans, se stabilise,<br />
puis diminue ensuite.<br />
Mais aussi :<br />
- L’âge tardif de survenue de la puberté.<br />
- Un trouble de l’érection d’origine neurologique<br />
(paraplégie) ou psychologique (stress, blocage…).<br />
- L’absence de testicule (anorchidie congénitale)<br />
ou une malposition des testicules dans les bourses<br />
(cryptorchidie), sachant qu’un seul testicule normal,<br />
sans anomalie de l’épididyme, des déférents et des<br />
canaux éjaculateurs, assure une fertilité suffisante.<br />
- Des varicocèles (petites varices développées aux<br />
dépens des veines du testicule et du scrotum).<br />
- Les anomalies du sperme (voir Belle-Santé n° 120)<br />
ou du liquide séminal.<br />
- L’obstruction des voies excrétrices du sperme ou un<br />
urètre d’un diamètre insuffisant.<br />
- Les troubles de l’éjaculation : absence<br />
d’éjaculation, éjaculation rétrograde (éjaculation<br />
dans la vessie).<br />
- Le tabagisme.<br />
- L’alcool et les addictions (drogues, cannabis,<br />
héroïne…).<br />
- Certains traitements médicamenteux (salazopyrine).<br />
- La chimiothérapie et/ou la radiothérapie.<br />
- Les traumatismes testiculaires.<br />
- Les interventions chirurgicales (torsion du<br />
testicule, intervention sur une hernie inguinale…)<br />
ou une vasectomie (ligature et/ou section du canal<br />
déférent), volontaire ou accidentelle au cours d’une<br />
intervention chirurgicale.<br />
- Les infections (oreillons, tuberculose…).<br />
- Certaines maladies chroniques (diabète).<br />
- Certains troubles endocriniens (insuffisance<br />
de sécrétion de testostérone, FSH, LH,<br />
dysfonctionnement de la thyroïde).<br />
- Des antécédents familiaux de maladie<br />
chromosomique.<br />
- Une sécrétion d’anticorps dirigés contre ses propres<br />
spermatozoïdes.<br />
- Une exposition à des composés toxiques sur la<br />
reproduction (solvants organiques), à la chaleur ou<br />
aux pesticides.<br />
- Une exposition environnementale (produits<br />
toxiques à proximité des lieux de vie).<br />
BS N° 135 - Mai 2011 97