mesurer la réussite

DOSSIER
hPour Dieter Truxius, directeur financier
de Dachser et joueur de basse à ses
heures, c’est la performance de tout l’ensemble
qui compte : « Ma guitare donne le rythme
et met en valeur le jeu des autres instruments
», dit-il avec un clin d’œil, et ajoute
qu’à son avis c’est la même chose dans une
entreprise : « Dans une économie de libre
marché, la performance d’ensemble d’une
entreprise familiale consiste à pouvoir s’assurer
par elle-même une croissance profitable.
Il est donc nécessaire qu’elle réinvestisse une
grande partie de ses bénéfices dans l’entreprise
», souligne-t-il. Chez Dachser, les associés
laissent pour ainsi dire la totalité du
bénéfice dans l’entreprise. « Dans notre réussite,
ils jouent la partition de la basse. La
croissance est la base de notre orientation
client. » La logistique des transports terrestres
notamment demande des investissements
toujours plus importants dans le domaine
matériel : même en 2009, année de crise,
Dachser a investi 120 millions d’euros, dont
80 dans de nouveaux bâtiments et dans
l’expansion du réseau.
Proche du client
Dans la division Air & Sea Logistics de
Dachser par contre, ce qui importe, c’est
d’engager les collaborateurs appropriés. « Une
entreprise de logistique ne va pas investir dans
une flotte de bateaux ou d’avions. C’est en
collaboration avec des opérateurs compétents
qu’elle organise les flux mondiaux », expose le
directeur financier. Pour être aussi proche que
possible des clients et de leurs besoins, les sociétés
et agences Dachser des différents pays
font intervenir les trois divisions, European
Logistics, Air & Sea Logistics et Food Logistics,
qui agissent dans une large autonomie,
comme des « entreprises dans l’entreprise ».
22 DACHSER magazine
INVESTMENT
& FINANCE
Indicateur n° 2
Une satisfaction qui rapporte
Bien plus qu’auparavant les clients demandent à être
informés sur les prestations logistiques. C’est pourquoi chez
Dachser l’excellence de la performance, aussi bien pour
les investissements que pour le contrôle de gestion, s’inscrit
sur la liste des priorités.
Dieter Truxius,
directeur financier
de Dachser
« Chez Dachser, poursuit Dieter Truxius,
les systèmes de management sont décentralisés,
les différentes agences étant chacune
responsables de leurs propres résultats. » L’activité
mondiale du prestataire logistique réclame
donc un contrôle de gestion approprié :
« Ne disposer que de résultats trimestriels
ou même mensuels, c’est totalement insuffisant.
C’est à partir des chiffres quotidiens
de chaque agence que nous pouvons avoir
une idée valable des résultats mensuels. A cet
effet, avec l’aide de SAP, Dachser a doté
son contrôle de gestion d’une base uniforme.
Pour l’installation de ce nouveau système dans
les 45 agences allemandes, pas de big bang,
mais un changement progressif depuis l’automne
2009. A l’échelle mondiale, l’intégration
totale devrait être achevée en 2013.
Pour les activités de transport, à la différence
du pilotage commercial, les logiciels employés
sont des solutions maison, telles que les applications
standards Domino ou Mikado. « Mais
il ne s’agit pas de systèmes figés », précise
Dieter Truxius, « ils sont remis à jour en
permanence et intègrent régulièrement les
nouveaux besoins des clients. De plus,
l’actualisation de l’assurance qualité est assurée
par la constante remise à niveau de nos
collaborateurs. »
Chiffrer la réussite
Dans l’ensemble, les clients sont devenus très
demandeurs en matière d’information sur les
prestations logistiques. Si bien que, chez
Dachser, les systèmes d’information sont de
plus en plus présents, autant dans les activités
opérationnelles que dans celles de facturation.
Dachser accorde en effet aux comptes de résultats
de ses clients une grande importance.
Dans ce domaine, les désirs des clients sont
de natures très différentes : « Les uns préfèrent
une facturation forfaitaire, les autres
veulent une facturation aussi détaillée que
possible où soient mentionnés tous les processus,
d’entreposage par exemple », décrit
Dieter Truxius. Un devis pour un produit
matériel, c’est simple à établir. Pour une
prestation de service par contre, il faut une
compétence bien particulière. « Chacune des
multiples étapes doit être identifiée avec
précision et chiffrée. Cela donne très vite un
relevé très complexe. » Par exemple : le projet
de logistique contractuelle pour tesa (voir
le n°1/2011 du magazine) ne comportait pas
moins de 100 différents processus. Il est
clair que le client a besoin d’explications.
Les calculs doivent être d’une extrême précision,
car si c’est en cents que certains processus
se calculent, dans l’entreposage notamment,
ils seront multipliés par leur très grand
nombre. On voit qu’une erreur à ce niveau
peut avoir une influence énorme sur le
prix – et catastrophique sur le bilan. C’est entre
autres une raison pour Dachser de veiller
à ce que le contrôle de gestion soit effectué
sur place. « Le siège social Dachser de
Kempten prescrit la méthode, l’exécution a
lieu au niveau opérationnel des agences. La
prestation est ainsi de meilleure qualité »,
complète Dieter Truxius. La revoilà, la basse
du directeur financier. Pour lui en effet,
c‘est l’ensemble de tous les instruments qui
fait l’harmonie. « Et c’est ce que le client
attend de nous. »