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FORUM : DIALOGUE AVEC DACHSER Bernhard Simon rencontre... Marie-Christine Ostermann Ce qui compte, c’est la qualité, pas les quotas : la présidente de l’association « Die Jungen Unternehmer » (Les jeunes entrepreneurs), Marie-Christine Ostermann s’entretient avec le porte-parole de la direction de Dachser sur les femmes dirigeantes. hh Madame Ostermann, les femmes qui sont à la tête de grandes entreprises sont encore une minorité. Où en est l’émancipation ? Marie-Christine Ostermann : Je suis tout à fait confiante pour ce qui est de sa vitalité. Surtout dans les entreprises familiales. Parmi les entreprises membres de notre association « Les jeunes entrepreneurs », les femmes occupent un quart des postes de direction. C’est déjà un bon résultat. hh Pourquoi les femmes s’affirmentelles plus facilement dans le cadre des entreprises familiales ? M.-C. Ostermann : Parce qu’on peut y avoir des contacts plus directs avec l’équipe dirigeante. Quand elles peuvent dialoguer, il leur est plus facile de négocier des conditions leur permettant de concilier vie familiale et vie professionnelle et d’envisager un plan de carrière. hh Monsieur Simon, au niveau des décideurs, la logistique est encore en grande partie une affaire d’hommes. Qu’est-ce qui en a écarté et en écarte encore les femmes ? Bernhard Simon : Pendant longtemps, en matière d’emploi, la logistique n’a pas été un domaine de prédilection des femmes. Elles n’y voyaient pas clairement la possibilité de gravir les échelons de façon classique. Mais maintenant elles sont de plus en plus demandeuses de places d’apprentissage, et de plus en plus de diplômées de l’enseignement supérieur s’intéressent à ce secteur. M.-C. Ostermann : Bien des jeunes femmes d’aujourd’hui sont bardées de diplômes, 08 DACHSER magazine hyper motivées et devancent souvent leurs homologues masculins. Ce qu’il faut maintenant, c’est qu’elles choisissent des disciplines d’études qui les mènent à des fonctions dirigeantes. Ce n’est pas quand on a fait des études d’histoire de l’art que l’on peut espérer exercer rapidement des fonctions de patron. Il vaut mieux avoir fait des études d’ingénieur, de mathématiques, d’informatique, de sciences naturelles et expérimentales ou de technologie. En ce qui me concerne, diplômée en gestion d’entreprise, à la tête d’une entreprise et présidente de l’association « Les jeunes entrepreneurs », j’essaie de donner le bon exemple et de montrer que, travailler sur des chiffres, cela aussi peut être très intéressant. hh Faudrait-il tout simplement que les femmes essaient de se comporter comme des hommes ? B. Simon : Ce serait sans aucun doute une mauvaise solution. M.-C. Ostermann : Pour moi il n’en a jamais été question. Je suis une femme, et j’assume ma féminité. Ce qu’il faut, c’est être authentique, avoir du caractère et savoir s’imposer. Mais une chose est sûre : les femmes peuvent tout aussi bien diriger une entreprise que les hommes. Ne reconnaître cette capacité qu’à l’un ou l’autre sexe, cela n’a pas de sens. hh Dans ce contexte, que faut-il penser des quotas ? M.-C. Ostermann : Un entrepreneur doit être libre dans ses choix d’embauche. Ce n’est pas au législateur de s’en mêler. Les quotas sont totalement contre-productifs. Les politiques devraient plutôt créer les conditions rendant compatibles vie de famille et vie professionnelle, comme par exemple suffisamment d’écoles maternelles, des écoles à temps plein et d’autres modes de prise en charge des enfants. Cela serait bénéfique à la fois aux entreprises et aux salariés. Des quotas dictés par les politiques ne rendent service à personne. B. Simon : Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de quotas, mais d’une discussion de fond au sein de la société sur ce que nous voulons. Tout d’abord sur le lieu de travail, ainsi qu’entre collègues, on devrait discuter de l’image et du rôle de la femme, non pas en parlant des femmes, mais avec elles, et leur Les quotas sont totalement contre-productifs. Les politi- hh ques devraient plutôt créer les conditions rendant compatibles vie de famille et vie professionnelle Marie-Christine Ostermann demander quel est leur projet professionnel. Souvent, des collaboratrices pleines de talent m’ont confié qu’elles envisageaient de renoncer à leur carrière pour se consacrer entièrement à leur famille. Leurs parents, leurs amis et tout leur entourage leur ayant fait comprendre que, sinon, elles seraient de mauvaises mères, elles ne voulaient pas être considérées comme des carriéristes égoïstes. Là, c’est aux entreprises d’intervenir pour corriger cette
DONNÉES PERSONNELLES Marie-Christine Ostermann est directrice associée du grossiste en produits alimentaires Rullko Großeinkauf GmbH & Co. KG, sis à Hamm, en Westphalie. À 33 ans, elle dirige avec son père, Carl-Dieter Ostermann, l’entreprise familiale, fondée en 1923. Rullko est fournisseur de cuisines de collectivités comme les hôpitaux et les maisons de retraite, réalise 75 millions de chiffre d’affaires annuel et emploie 150 personnes. Depuis novembre 2009, Marie-Christine Ostermann est présidente fédérale de l’association « Les jeunes entrepreneurs », un forum pour jeunes dirigeants d’entreprises familiales et entrepreneurspropriétaires de moins de 40 ans. Bernhard Simon a rencontré Marie-Christine Ostermann en marge du salon « transport logistic », à Munich, lors justement de la « Journée des patrons ». C’est avec plaisir que le porte-parole de la direction de Dachser a constaté que les jeunes femmes étaient nombreuses à venir s’informer au stand Dachser sur les perspectives de carrière dans la logistique. Une préparation idéale à une heure d’échange intense sur les femmes dans les fonctions dirigeantes. Les femmes sont toujours plus nombreuses à s’affirmer dans le monde de l’entreprise image et si possible de supprimer cette pression qui est exercée sur les jeunes femmes. hh Des journées de 14 heures, des réunions en permanence, sauter d’un avion à l’autre – ce sont les perspectives qui s’offrent à un jeune dirigeant moderne. S’il a envie d’une vie familiale, peut-on y intégrer des notions comme « temps partiel » ou « télétravail » ? B. Simon : Pourquoi les femmes ne pourraient-elles pas faire des journées de 14 heures ? Pas tous les jours de la semaine bien sûr. Ce qui pose problème, c’est quand des cadres dirigeants exigent d’eux-mêmes d’être parfaits sur tous les tableaux, à la maison et au travail. Ce n’est pas possible. On aboutit à la médiocrité et en fin de compte à une profonde insatisfaction. Nous n’abaisserons pas notre niveau d’exigence envers un cadre dirigeant, mais chercherons ensemble des solutions judicieuses pour que les différentes tâches soient réparties dans le temps. Par exemple, des familles pourraient s’entendre pour, en cas de besoin, garder à tour de rôle les enfants. Le temps est un bien rare, il faut l’organiser avec soin et séparer les tâches les unes des autres. Le temps passé ensemble prend ainsi toute sa valeur, au travail comme à la maison. M.-C. Ostermann : Ce serait une bonne chose que la société dans son ensemble apprenne à décompresser, à prendre les choses comme elles sont, avec philosophie. Que nous nous disions de temps en temps que la perfection n’est pas de ce monde. B. Simon : ... et que nous demandions aux autres d’en faire autant. C’est nécessaire pour garder une personnalité et une vie authentiques. Dans notre siège social de Kempten, nous avons une assez forte proportion de femmes – que nous maintenons. Étant donné que le travail n’est pas posté, il est possible de prévoir des horaires de travail souples. Nous avons aussi aménagé une crèche, pour que les mères d’enfants en bas âge puissent concilier famille et travail professionnel. Le résultat est réjouissant : ces derniers temps, le taux de Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de quotas, mais hhd’une discussion de fond au sein de la société, et tout d’abord sur le lieu de travail, sur ce que nous voulons Bernhard Simon naissances dans notre entreprise a augmenté. Ce qui montre bien que politique de l’emploi et objectifs démographiques peuvent profiter de conditions d’ensemble favorables. hh Madame Ostermann, quelle est votre « héroïne » à vous, parmi les femmes dirigeantes ? M.-C. Ostermann: Toutes celles qui sont authentiques et qui se tracent elles-mêmes leur route avec assurance. Comme par exemple la présidente du conseil de surveillance du groupe Henkel, Simone Bagel-Trah : elle remplit parfaitement ses fonctions, a deux enfants et reste toujours elle-même. Son exemple est très encourageant. q Pour savoir, pourquoi l’orientation vers l’objectif n’est pas tout afin d’avoir du succès dans la vie professionelle, lisez le text intégral sur www.dachser.com/discussion DACHSER magazine 09
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