34 TOITURES PLATES | PAYSAGISTES | REVUE TECHNIQUE LUXEMBOURGEOISE 1 | <strong>2013</strong> La California Academy of Sciences (Académie des Sciences de Californie), fondée à San Francisco en 1853, est l’une des institutions les plus prestigieuses des États-Unis, et l’un des rares instituts de sciences naturelles où l’expérience publique et la recherche scientifique se déroulent au même endroit. San Francisco, Etats-Unis, 2000 / 2008 L’HISTOIRE - CALIFORNIA ACADEMY OF SCIENCES_ Renzo Piano Building Workshop, architects © Tim Griffith En 1999, la California Academy a lancé un concours sur invitation, avec trois candidats finalistes: Richard Rogers, Norman Foster et Renzo Piano. En janvier 2000, Renzo Piano Building Workshop, lauréat de la sélection, a commencé la conception du nouveau musée. Le site se présentait comme un ensemble de 12 bâtiments différents, construits entre 1916 et 1991, à l’intérieur du Golden Gate Park. Le tremblement de terre de Loma Prieta, survenu le 17 octobre 1989, avait lourdement endommagé les structures existantes, au point de rendre nécessaire une reconstruction totale. Le projet a prévu la démolition de nombreux bâtiments existants, qui ont été démolis, réduits en miettes et réutilisés dans les nouvelles structures. Pour l’isolation thermique, on a utilisé les déchets des jeans offerts par Levi’s. 95 % de l’acier utilisé provient d’un matériau recyclé. Trois des anciens bâtiments ont été récupérés, partiellement restaurés, et reconstruits en conservant leur volume d’origine: l’African Hall, le North American (California) Hall et l’aquarium Steinhart. L’objectif premier pour la réorganisation de la nouvelle Académie était d’agrandir ses activités, les espaces d’exposition et le centre de recherche en trouvant en même temps des solutions innovantes pour accueillir un public toujours plus nombreux. Le bâtiment abrite aussi le musée d’histoire naturelle, l’aquarium et le planétarium, conciliant ainsi les thèmes de la nature, de la science et de la civilisation. La nouvelle construction a gardé la position et l’orientation précédente de l’Académie d’origine: toutes les activités sont organisées autour de la place centrale. Le dôme du Planétarium et la Biosphère transparente de la forêt pluviale sont attenants à la place. Cette construction est le point de raccordement de tous les corps du musée et est recouverte d’un «canopy» (dais) en verre qui rappelle par sa structure réticulaire celle d’une toile d’araignée. Au centre, la structure est ouverte. Les courbes du toit, qui expriment les différentes activités au sein du bâtiment, créent un paysage qui s’intègre à la nature environnante. La place, de par ses caractéristiques, se prête aussi aux concerts et autres événements. La déclaration de la mission de l’Académie, « explorer, expliquer et protéger le monde naturel », a rendu ce projet idéal pour le développement de stratégies de conception écodurable. Le choix des matériaux, le recyclage, la position des espaces par rapport à la lumière naturelle, la ventilation naturelle, l’utilisation de l’eau, la récupération de l’eau de pluie et la production d’énergie sont tous des thèmes conceptuels devenus partie intégrante de l’intervention, qui ont contribué à faire obtenir au musée la certification LEED «Platinum». L’idée de départ a été de réunir tous les espaces sous une toiture unitaire, le green roof (toit vert), qui est devenu l’élément fondateur et symbolique du projet. Le toit unifie formellement l’organisme: celui-ci est «vivant», parce que recouvert d’une fine couche de terre sur laquelle ont été plantées, à l’intérieur de 50 000 conteneurs en fibre de coco biodégradables, 1 700 000 espèces végétales spécialement sélectionnées. Une recherche botanique ayant duré deux ans a permis de sélectionner les espèces en mesure de survivre dans le microclimat du Golden Gate Park sans engrais ni irrigations artificielles. La végétation n’a pas seulement un but décoratif, mais aussi fonctionnel: l’humidité du terrain sert à refroidir de 5 ou
© Tim Griffith