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JUIN 2008 - de l'Université libre de Bruxelles

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22<br />

ANCIENS, AUX QUATRE COINS DU MONDE… |<br />

Benoit Ams<br />

Entreprendre<br />

en Chine<br />

Apres huit années passées en Chine,<br />

Benoit Ams évoque dans « Les nouvelles<br />

règles du business en Chine » :<br />

le fruit <strong>de</strong> son expérience chinoise.<br />

Diplômé <strong>de</strong> l’École <strong>de</strong> commerce<br />

Solvay, cet Ancien <strong>de</strong> l’ULB propose<br />

un regard neuf sur la réalité d’un<br />

pays finalement assez méconnu.<br />

Les nouvelles pratiques<br />

du business en Chine,<br />

Benoît Ams,<br />

Anthemis, <strong>2008</strong>.<br />

*<br />

Diplômé <strong>de</strong> l'École <strong>de</strong> commerce<br />

Solvay <strong>de</strong> l’Université<br />

<strong>libre</strong> <strong>de</strong> <strong>Bruxelles</strong> et <strong>de</strong> la<br />

Beijing Foreign Studies<br />

University (Beijing, R.P.C.),<br />

Benoît Ams est un spécialiste<br />

du marketing international et<br />

du management interculturel.<br />

Il habite <strong>de</strong>puis près <strong>de</strong> dix ans<br />

en Chine et parle le mandarin.<br />

Il y est entrepreneur et consutant<br />

en marketing stratégique<br />

sur la Chine.<br />

Il y a huit ans presque jour pour jour, j’arrivais en Chine, en<br />

République populaire <strong>de</strong> Chine, pour participer au programme<br />

EU-China Junior Manager Training Programme, un programme<br />

<strong>de</strong> formation linguistique et managérial <strong>de</strong> 15 mois sur la<br />

réalité du contexte chinois.<br />

LA BARRIÈRE DE LA LANGUE<br />

La connaissance du mandarin m’avait d’emblée paru nécessaire<br />

pour vivre et travailler dans un pays où seul un pourcent <strong>de</strong><br />

la population parle anglais, que ce soit pour la communication<br />

<strong>de</strong> tous les jours, mais également pour mieux appréhen<strong>de</strong>r une<br />

réalité culturelle si différente <strong>de</strong> la mienne. Il s’agissait pour<br />

moi <strong>de</strong> maîtriser la langue pour comprendre une manière autre<br />

<strong>de</strong> fonctionner, <strong>de</strong> réfléchir et <strong>de</strong> travailler…, et pour être<br />

capable <strong>de</strong> faire le lien entre l’Europe et la Chine. Je crois<br />

aujourd’hui que, outre la nécessité fonctionnelle, le fait pour<br />

moi <strong>de</strong> parler mandarin m’a sans doute permis d’accé<strong>de</strong>r à<br />

un plus grand <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> proximité avec les Chinois et <strong>de</strong><br />

construire <strong>de</strong>s relations tant professionnelles que personnelles<br />

qui durent encore aujourd’hui.<br />

DE LA BIÈRE ET… DU PIQUANT !<br />

À l’issue <strong>de</strong> ma formation, j’allais prendre la direction d’une<br />

structure d’importation et <strong>de</strong> distribution partenaire <strong>de</strong>s<br />

marques les plus connues <strong>de</strong> bières spéciales et <strong>de</strong> chocolats<br />

belges en Chine. Il était clair que, pour un Belge, mettre en<br />

place les outils <strong>de</strong> distribution et <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s<br />

fleurons <strong>de</strong> l’industrie agro-alimentaire nationale en Chine est<br />

une mission qui ne manque certainement pas <strong>de</strong> piquant.<br />

Celle-ci a surtout consisté, dans un premier temps, à faire<br />

vivre <strong>de</strong>s marques fortes sur le marché chinois, mais aussi, et<br />

peut-être surtout, à importer une culture <strong>de</strong> la bière et du<br />

chocolat belge auprès <strong>de</strong>s consommateurs locaux. Il s’agissait<br />

d’un travail <strong>de</strong> fond, dans le contexte d’une concurrence<br />

locale forte et pour <strong>de</strong>s produits importés qui restent <strong>de</strong>stinés<br />

à une clientèle aisée <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s villes <strong>de</strong> l’Est (essentiellement<br />

Shanghai, Pékin et Shenzhen).<br />

Quels que puissent être les obstacles, vivre et travailler en<br />

Chine est une expérience unique qui mène la vie dure aux<br />

idées toute faites sur ce pays très contrasté et qui change<br />

(très) rapi<strong>de</strong>ment. Ainsi, entre 2002 et 2007, la structure que<br />

j’ai dirigée ainsi que ma fonction ont considérablement<br />

évolué : coordinateur <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong>s distributeurs locaux <strong>de</strong><br />

ESPRIT LIBRE | <strong>JUIN</strong> <strong>2008</strong> | N° 2<br />

2002 à 2004, dans une Chine protectionniste et essentiellement<br />

exportatrice, j’ai ensuite géré la sortie du partenariat<br />

avec ceux-ci et établi, à partir <strong>de</strong> 2005, une structure d’importation<br />

et <strong>de</strong> distribution en propre, avec plusieurs bureaux sur<br />

tout le territoire chinois.<br />

UN MONDE À DÉCRYPTER<br />

La réalité <strong>de</strong>s affaires en Chine reste peu connue <strong>de</strong>s chefs<br />

d’entreprises européens. Or, réussir en Chine <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aujourd’hui<br />

plus que jamais l’adaptation <strong>de</strong> nos cadres <strong>de</strong> références<br />

et <strong>de</strong> nos outils managériaux à une « réalité chinoise »<br />

et il convient d’y abor<strong>de</strong>r la vie <strong>de</strong>s affaires dans sa globalité<br />

culturelle et économique. Selon les spécialistes, aujourd’hui<br />

80% <strong>de</strong>s échecs <strong>de</strong>s entreprises occi<strong>de</strong>ntales sur le marché<br />

chinois sont directement ou indirectement lies à un problème<br />

interculturel. Il s’agit donc <strong>de</strong> mettre en place une véritable<br />

logique <strong>de</strong> management interculturel afin d’optimiser les<br />

chances <strong>de</strong> succès dans un pays <strong>de</strong> culture millénaire.<br />

Je suis aujourd’hui associé dans le cabinet <strong>de</strong> conseil New Step<br />

International Limited (Hong-Kong) qui assiste les entreprises<br />

occi<strong>de</strong>ntales dans leur démarche <strong>de</strong> développement sur le<br />

marché chinois.<br />

DYNAMISME ET MÉTAMORPHOSE<br />

Après huit années passées en Chine, je continue d’être<br />

passionné par ce pays et ses habitants. Peu d’endroits dans<br />

le mon<strong>de</strong> aujourd’hui dégagent un tel dynamisme, une telle<br />

capacité <strong>de</strong> mobilisation et <strong>de</strong> changement, un tel optimisme<br />

à toute épreuve, fondé sur la certitu<strong>de</strong> que <strong>de</strong>main sera mieux<br />

qu’aujourd’hui. On me faisait remarquer récemment que, en<br />

Europe, en 1968, on se battait pour que <strong>de</strong>main soit meilleur<br />

qu’aujourd’hui, alors qu’aujourd’hui on se bat pour que <strong>de</strong>main<br />

ne soit simplement pas pire… Je reste convaincu qu’en<br />

Chine où rien n’est simple, tout est encore possible à celui<br />

qui saura s’en donner les moyens.<br />

> Benoit Ams

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