JUIN 2008 - de l'Université libre de Bruxelles

Karel Appel, Sans titre (1961),
gouache sur papier.
PHOTO : © PHILIPPE DE FORMANOIR.
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ARTS PLASTIQUES |
L’ULB a trouvé
dans Cobra
un écho
à ses propres
valeurs
E.L. : Vous écrivez que l’ULB
a trouvé dans Cobra un écho
à ses propres valeurs…
D.L. : Absolument. Liberté intellectuelle,
pensée critique,
refus des positions de
principe et autonomie de
jugement, croisement des
disciplines, décloisonnement
de la pensée sont des valeurs
piliers de notre institution qui
se retrouvent en miroir dans
Cobra. L’ULB est d’ailleurs
liée à Cobra. Luc de Heusch,
proche de Dotremont, a
donné à son enseignement à
l’ULB cette liberté d’esprit
centrale dans le mouvement,
et Pierre Alechinsky a été
reçu Docteur Honoris Causa
de l’Université en 1994.
E.L. : Quels sont vos peintres
préférés dans ce mouvement ?
L’aimez-vous par ailleurs ?
D.L. : On ne couvre pas un
champ de recherches par hasard.
Je me retrouve dans les
valeurs de Cobra : ce côté
libertaire, cette fougue picturale,
ce décloisonnement intellectuel,
cette jouissance
de la liberté à travers la peinture.
J’apprécie aussi l’œuvre
géométrique de Jo Delahaut,
l’antithèse de Cobra, pour
l’amplitude spirituelle qu’elle
atteint avec le monochrome.
E.L. : Vous avez des projets ?
D.L. : Toujours. Ils rendent
hommage à Philippe Roberts-Jones
et à Michel Draguet.
Tous mes projets sont
Serge Vandercam,
Moi et les Masques. Hommage à
James Ensor (1967), huile sur toile.
PHOTO : © PHILIPPE DE FORMANOIR.
relatifs à l’art belge. Le premier,
mené avec le Musée
Rops à Namur, concernera le
peintre symboliste William
Degouve de Nuncques. Cette
exposition poursuivra l’exploration
de la culture « fin
de siècle » en Belgique, dans
la droite ligne de l’expertise
acquise à cet égard par notre
section d’histoire de l’art. Il
y a également un accord
avec le Musée d’Ixelles qui
accueillera la rétrospective
Jo Delahaut que nous préparons.
Enfin, une exposition
sur la présence des membres
de Cobra en Italie unira notre
Université à la Galleria nazionale
d’Arte moderna à Rome.
E.L. : En Italie ?
D.L. : Après la dissolution de
Cobra, Jorn s’installe dans un
centre de céramique, en Italie,
à Albisola. Le travail de la
terre le conduit à repenser
son rapport avec la matière
picturale. Voyez-vous, si
l’histoire de Cobra est
connue, sa situation dans
l’évolution des courants picturaux
n’a pas encore la
place qu’elle mérite dans les
ouvrages d’histoire de l’art.
C’est aussi à ce travail de
redressement critique que
nous nous employons dans
le cadre du GRAM !
> Isabelle Pollet
(1) Deux superbes catalogues
ont été publiés dans le cadre des
expositions de Namur et de Mons :
Cobra Passages. Collection Thomas
Neirynck par Denis Laoureux et
Camille Brasseur, La Renaissance
du Livre, 2008, 208 pages et Maurice
Maeterlinck et la dramaturgie de
l’image. Les arts et les lettres dans le
symbolisme en Belgique par Denis
Laoureux, Pandora, 2008, 287 pages.
*
Exposition
Cobra Passages :
la collection
Thomas Neirynck
Jusqu’au 17 août 2008
Du mardi au samedi
de 12 h à 18 h
Le dimanche de
11 h à 18 h
BAM, rue Neuve, 8
7000 Mons
Infos : www.mons.be
Tél : 065 40 53 24
Le site du Groupe de
recherche en art moderne
de l’ULB (GRAM) :
www.ulb.ac.be/rech/inventaire/unites/ULB028.html