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JUIN 2008 - de l'Université libre de Bruxelles

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24<br />

PORTRAIT |<br />

Françoise Thys-Clément<br />

La soif d’apprendre<br />

pour aller <strong>de</strong> l’avant<br />

…Une philosophie <strong>de</strong> vie qui ne s’arrête pas<br />

à 65 ans pour Françoise Thys-Clément !<br />

Rencontre à l’occasion d’un colloque organisé<br />

en son honneur par ses collègues et anciens<br />

étudiants, les 19 et 20 juin, sur l’« Économie<br />

<strong>de</strong> la connaissance au XXI e siècle ». Un thème<br />

on ne peut mieux choisi, qui fédère ses<br />

domaines d’intérêt au fil du temps, et qui<br />

résume la cohérence dans la diversité d’un<br />

riche parcours scientifique et institutionnel.<br />

Esprit <strong>libre</strong> : …Et pourtant,<br />

dans votre parcours, tout<br />

n’allait pas <strong>de</strong> soi ; à<br />

commencer par l’idée même<br />

d’aller à l’université !<br />

Françoise Thys-Clément : En<br />

effet ! Inscrite dans l’enseignement<br />

secondaire au<br />

Lycée <strong>de</strong> Forest dans une<br />

section (économique) qui ne<br />

conduisait pas à l’université<br />

traditionnellement, je dois<br />

Françoise Thys-Clément. PHOTO : JEAN JOTTARD.<br />

aux encouragements <strong>de</strong><br />

Lucia <strong>de</strong> Brouckère, membre<br />

du jury d’examen final en<br />

rhétorique, d’y être arrivée.<br />

L’anecdote, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> mon<br />

cas personnel, témoigne <strong>de</strong><br />

l’importance pour les universitaires<br />

– à qui l’on <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

beaucoup, je le reconnais –,<br />

<strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s liens avec<br />

l’enseignement et avec les<br />

enseignants du « secondaire ».<br />

Mon passage<br />

à l’Université<br />

m’a ouvert<br />

au mon<strong>de</strong>...<br />

C’est une<br />

formation qui<br />

rend conscient<br />

qu’il y a <strong>de</strong>s<br />

exigences,<br />

qui invite au<br />

respect <strong>de</strong> soi<br />

et <strong>de</strong>s autres<br />

E.L. : La suite du parcours<br />

était-elle plus évi<strong>de</strong>nte ?<br />

F.T.-C. : Honnêtement non !<br />

D’ailleurs j’étais toujours<br />

convaincue, même à la fin<br />

<strong>de</strong> mon doctorat, que je<br />

poursuivrais ma route dans<br />

le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’entreprise.<br />

Ceci dit, la personnalité <strong>de</strong><br />

chacun et les rencontres <strong>de</strong><br />

la vie professionnelle – ou<br />

familiale – jouent un rôle<br />

important. Ainsi ai-je eu la<br />

chance <strong>de</strong> travailler avec le<br />

Prof. E.S. Kirschen qui m’a<br />

proposé, quelques mois<br />

avant la fin <strong>de</strong> mes étu<strong>de</strong>s,<br />

d’entrer au DULBEA pour y<br />

faire <strong>de</strong> la recherche. Dès<br />

qu’une possibilité d’apprendre<br />

se présente, je la saisis !<br />

E.L. : Avez-vous dû faire <strong>de</strong>s<br />

choix difficiles entre carrière<br />

et vie <strong>de</strong> famille ?<br />

F.T.-C. : L’approche <strong>de</strong> Kirschen<br />

– l’exigence d’un travail<br />

bien fait mais selon son rythme<br />

personnel – a permis à <strong>de</strong><br />

nombreuses jeunes femmes<br />

<strong>de</strong> concilier les exigences du<br />

travail scientifique et les<br />

contraintes familiales. Mais je<br />

ne nie pas que <strong>de</strong>s barrières<br />

<strong>de</strong>meurent, liées à la longueur<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> la formation,<br />

au curriculum scientifique qui<br />

valorise les séjours dans une<br />

université étrangère, et à cet<br />

égard avoir une famille peut<br />

s’avérer un obstacle majeur.<br />

E.L. : Revenons à votre cursus.<br />

Un constat s’impose d’emblée :<br />

les liens entre la dimension<br />

institutionnelle <strong>de</strong> votre<br />

carrière et vos travaux <strong>de</strong> recherche<br />

qui anticipent, préparent,<br />

nourrissent celle-ci…<br />

F.T.-C. : À 35 ans, je suis<br />

nommée chargée <strong>de</strong> cours<br />

associé et lorsque je <strong>de</strong>viens<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Faculté, c’est à<br />

ma maîtrise du cadre (la gestion<br />

<strong>de</strong>s postes scientifiques,<br />

académiques, etc.) que je le<br />

dois. Mon métier d’économètre,<br />

<strong>de</strong> constructeur <strong>de</strong> modèles<br />

m’y a conduit<br />

naturellement. Mes recherches<br />

m’amèneront ensuite à<br />

l’économie publique et à la<br />

question <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte.<br />

E.L. : Les Régions constituent<br />

le jalon suivant, sans quitter<br />

l’analyse <strong>de</strong>s modèles…<br />

F.T.-C. : Oui, la Wallonie retient<br />

mon attention dès 1984,<br />

comme modèle multisectoriel<br />

et régional et me donne<br />

l’occasion <strong>de</strong> conceptualiser,<br />

avec Henri Capron au début<br />

<strong>de</strong>s années 90, mes premiers<br />

résultats empiriques.<br />

ESPRIT LIBRE | <strong>JUIN</strong> <strong>2008</strong> | N° 2

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