Les nouvelles drogues Tendances récentes - SMUR BMPM

Les nouvelles drogues
Tendances récentes
Dr Jean Hubert Bourdon - CAP- CEIP
Les jeudis de l’urgence 2006

Enquête épidémiologique
Source d’information sur les drogues de rue
Données sur les produits les plus diffusés

Dispositif TREND
Tendances Récentes et Nouvelles Drogues
Identifier, décrire les phénomènes émergents
liés à l’usage des « drogues en France »
Dispositif SINTES
Système d’Identification National des Toxiques et
Substances

2 espaces d’observation
Espace urbain : structures d’accueil de
première ligne, lieux ouverts : la rue, les
squats
Espace festif : free parties, teknivals,
soirées en boites ou discothèques,
soirées privées

Les nouvelles drogues

Les constats
Usage de l’ecstasy et sa progression constante
Place prépondérante de la BHD (Subutex®)
Augmentation de l’expérimentation et usage des
hallucinogènes (en particulier d’origine
naturelle)

Ecstasy
• Consommation dans espace festif
• Depuis 2003 dans espace urbain
• Accessibilité importante
• Prix 10 € le cp
3 € si vente par lot
• Comprimés, gélules : voie orale
• Poudres : voie nasale (sniff)
• Injection : 3 % des cas

Amphétamines de synthèse
Dérivés de la phényléthylamine
MDMA
(3,4 méthylènedioxyméthamphétamine)
MDEA (méthylène dioxyéthylamphétamine
MDA (méthylène dioxyamphétamine)
Méthamphétamine

Dérivés pipérazinés
Arrivée récente : janvier 2005
TFMPP (trifluorométhylphénylpipérazine)
BZD (benzylpipérazine)
mCPP (métachlorophénylpipérazine)

Les logos
80 % des cps
350 logos différents (grandes marques,
personnages dessins animés, animaux,
chiffres, lettres…)
Pour 1 même logo : composition chimique
et concentration en principe actif variable
(1 – 30)

• Présence de logo attractif sur comprimé de
spécialité pharmaceutique
• Comprimés vendus pour de l’ecstasy
Burinex®, Célestamine®, Célestène®,
Defanyl®, Effexor®, Fucidine®,
Fonzylane®, Hypostamine®, Idarac®,
Nivaquine®, Subutex®,Théralène ®

THERALENE®
BURINEX®
EFFEXOR 50® SUBUTEX 0.4®

HYPOSTAMINE®
CELESTAMINE®
CELESTENE®

KETAMINE
•Analogie structurale avec la phencyclidine
explique son détournement d’usage
•Synthèse complexe et difficile à réaliser ce qui
explique l’approvisionnement pour l’usage
récréatif par des vols chez les vétérinaires.

Déviation d’usage
1992 : Déviations vers un usage récréatif
limitées au milieu médical
1997 : Consommation espace festif « techno » sous
différentes appellations :
Kéta K, Special K, Vitamine K, Kate, Ket, Kit, Kat,
K16, La Golden, l’Anglaise, La Vétérinaire.

1998 : La Kétamine gagne de nouveaux
consommateurs :
• Trafic important en provenance des Etats
membres de l’Union Européenne, de l’Europe
de l’Est (rapport Europol)
• Vols dans les cliniques vétérinaires, les
services hospitaliers

Depuis 1999 :
• Trafic et vols persistent, utilisation importante
dans les raves parties et les manifestations non
autorisées (Teknival et free party)

Modes de consommation
Par voie nasale le plus souvent (60 à 100 mg)
mais aussi par voie orale (200 mg) ou injectable
(50 mg IM)
•Sous forme de liquide incolore, de poudre
blanche ou de comprimés
• En produit principal pour ses effets
hallucinogènes
• En produit de régulation avec le LSD,
l’Ecstasy, la cocaïne pour renforcer leurs effets.

Les effets
• Quelques minutes après la prise, dans un
endroit calme et sécurisant, le
consommateur entre dans un rêve
hallucinatoire et psychédélique :
• il s’allonge, ferme les yeux et «entre dans le
monde de la Kétamine» pour une expérience
de 3 à 4 heures

La profondeur de l’expérience est
proportionnelle au degré de l’anesthésie, donc à
la quantité consommée et à la voie
d’administration.
A des doses plus élevées en IM, l’usager atteint
un stade plus profond, le K ole vers «une
expérience initiatique d’un voyage aux confins
de la mort» (Near Death Experience)

Buprénorphine haut dosage
(BHD) Subutex®
• Élément thérapeutique efficace de la
substitution aux opiacés
• Mais existence d’un marché parallèle : 21 à 25
% des quantités remboursées (étude
CNAM/OFDT)
• Accessibilité dans espace festif, la rue, le squat
: 3 € le cp à 8 mg
• Sniffée : 70 %
• IV : 30 %

Hallucinogènes d’origine
naturelle
• Jusqu’en 2002 : usage du Datura ++
• Été 2002 : disponibilité de nouvelles plantes
hallucinogènes
• Image positive : origine naturelle (biodrogues)
• Accessibilité croissante par le biais d’achat sur
Internet
• Consommées dans un cadre privé ou festif

Sauge divinatoire
Salvia divinorum
• 1ère nouvelle plante disponible dans les
teknivals et la fête de la musique (région
parisienne, PACA, Midi-Pyrénées)
• Feuilles fraîches ou sèches, poudre
• Provenance : Espagne, Pays Bas, sites Internet

•Fumée, ingérée en infusion
•10 € le gramme
•Principe actif : Salvinorine A (diterpène)
hallucinogène puissant activité ~ LSD

SAUGE DIVINATOIRE
SAUGE OFFICINALE

ECHANTILLON COLLECTE DANS
LA REGION MIDI PYRENNEES

Rose des bois
Argyreia nervosa
• Graines disponibles dans les soirées
privées et festives
• Achetées par le biais d’Internet
• 5 graines pour 1 trip
• Principe actif : LSA (amide le l’acide
lysergique)
• Hallucinogène activité < LSD

GRAINES D’ARGYREIA NERVOSA

Yopo
• Poudre obtenue à partir des graines de 2
légumineuses :
Anadenanthera peregrina, Anadenanthera
colubrina
• Achetée par le biais d’Internet
16 € les 10 grammes
• Principe actif : N, N-diméthyl-5-méthoxytryptamine
(5-MeO-DMT)
• Hallucinogène puissant

Graines de
Anadenanthera

Ayahuasca
• Boisson issue de la décoction de 2 végétaux
d’Amérique Centrale
Liane : Banisteriopsis caapi
Arbuste : Psychotria viridis
• Principes actifs :
N, N-diméthyl tryptamine (DMT)
Harmine, harmaline, harmol..
• En Amazonie : rites initiatiques ou religieux
• En France : soirées festives, associations
sectaires

Banisteriopis caapi (Liane)

Psychotria viridis (plante herbacée)

Toxicité des nouvelles
drogues

Amphétamines de synthèse
• Neurotransmission sérotoninergique
• Intoxications sévères (après 1 ou plusieurs
prises bien tolérées)
• Manifestations neurologiques (agitation,
confusion, myoclonies, crise convulsive)
• Hyperthermie ++
• Rhabdomyolyse
Encéphalopathie métabolique aggravée
par boissons ++

Si abus modéré :
Apparition de signes :
Kétamine
• Digestifs (nausées, vomissements),
• Neurologiques (vertiges céphalées, perte de
connaissance, akinésie transitoire),
• Psychiques (rêve désagréable, désorientation,
confusion mentale, attaque de panique).

• Si usage répété :
• Diminution fréquence des hallucinations et
profondeur de l’expérience
• Des doses : effets toxiques sévères :
• Convulsions, hypertension artérielle sévère,
trouble du rythme, arrêt respiratoire,
• DC par arrêt cardiorespiratoire ou œdème
pulmonaire massif

• Si usage à long terme :
• Incapacité de concentration
• Hallucination « flash-back »
• Révélation d’état psychotique sévère
• Dépendance psychologique
• tolérance

Détérioration de l’image de la Kétamine perçue
comme fascinante mais dangereuse et effrayante
• Perte du contrôle de soi
• Flash back
• Dépersonnalisation
• Difficulté à réintégrer la réalité

Hallucinogènes d’origine
naturelle
Salvinorine A, LSA, dérivés de la
tryptamine : hallucinogènes
Toxicité ~ LSD : hallucinations ++,
vasoconstriction, convulsions

Dispositions réglementaires

Kétamine
Classement de la Kétamine et ses sels sur
la liste des stupéfiants à l’exception des
préparations injectables
(arrêté du 8/8/97 - JO du 20/8/97)

Les médicaments à base de Kétamine sont
soumis aux dispositions du second alinéa de
l’article R 5175 du code de la santé publique :
«tout vol ou détournement est signalé aux
autorités de police, à l ’AFSSAPS et à
la Direction Générale de la Pharmacie»
(arrêté du 4 /9/ 2001 – JO du 12/9/2001)

Ayahuasca
Classement sur la liste :
des stupéfiants
Des végétaux :
Banisteriopsis caapi,
Psychotria viridis
Des principes actifs
(Arrêté du 20 /4/ 2005 - JO du 3 /5/2005)

Conclusion
TREND a permis d’identifier depuis 1999 la
disponibilité et la consommation de produits non
encore observés.
Dans les 2 espaces d’observation, les
consommations de nouveaux produits sont en
constante évolution.
Réel problème de santé publique réflexion des
tutelles sur plan sanitaire et décisions
réglementaires.