La Pomme Expérimental
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Contexte<br />
<strong>La</strong> réussite notoire de l’opération du Canet en 1951<br />
amène le Conseil Général des Bouches-du-Rhône à<br />
réitérer l’expérience. Il demande alors une série de<br />
logements plus nombreux à la même maîtrise d’œuvre.<br />
Le caractère expérimental de ce nouveau projet est défini<br />
par sa non-assimilation des normes HLM. L’architecte,<br />
Louis Olmeta, et l’entreprise Chauvet, voient ainsi leur<br />
mission reconduite.<br />
Le site choisi sera <strong>La</strong> <strong>Pomme</strong>, sur le terrain de la<br />
Cité Michelis de G. Castel, tandis qu’une opération<br />
expérimentale similaire sera réalisée simultanément à<br />
Salon-de-Provence.<br />
<strong>La</strong> vallée de l’Huveaune, de tradition ouvrière, reste un<br />
domaine d’expérimentation en matière de logement social<br />
et de mise en œuvre de nouveaux modèles en quantité<br />
limitée. Après la cité HBM Michelis de 1934, l’opération<br />
expérimentale ici présentée, la première opération de<br />
type Million lancée par l’Office Départemental d’HLM<br />
verra le jour en 1955 sur le même site.<br />
Description<br />
Implantés en continuité de la cité-jardin, les 48 logements<br />
sont limités à un immeuble linéaire qui se termine au sud<br />
par un élément en retour d’équerre relié au bâtiment-mère<br />
par des loggias.<br />
<strong>La</strong> construction reprend le système poteaux-poutres<br />
en trois files déjà présent avec le projet du Canet. Les<br />
façades sont réalisées par un remplissage qui passe en<br />
partie devant les poteaux et doublé à l’intérieur par une<br />
contre cloison formant une isolation par un vide d’air.<br />
Les baies sont toutes formées par des cadres saillants<br />
préfabriqués et relativement épais. <strong>La</strong> toiture est plus<br />
traditionnelle, en tuile ronde.<br />
<strong>La</strong> distribution des appartements reprend là aussi les<br />
principes du Canet. Une distribution non conventionnelle :<br />
la cuisine, équipée d’un évier et d’un coin repas, est<br />
commandée par le séjour. Celui-ci est séparé du palier<br />
par un petit sas d’entrée lui-même délimité par un placard.<br />
Chaque pièce en est d’ailleurs pourvue.<br />
Les pièces humides qui donnent sur le dégagement<br />
d’accès aux chambres s’ouvrent sur une loggia qui leur<br />
amène éclairage et ventilation naturelles. <strong>La</strong> salle de<br />
bain, distincte des WC, et dont les murs sont revêtus de<br />
faïence, comporte un lavabo, une douche et un bidet.<br />
En vis-à-vis de la salle de bains (équipée d’un chauffeeau),<br />
on trouve un calorifère rayonnant vers le séjour<br />
et les chambres. Ce dispositif de chauffage individuel<br />
longtemps utilisé dans ce pays réputé chaud, sera<br />
abandonné suite à l’hiver 1956.<br />
Il convient évidemment de comprendre ces standards<br />
de confort en rapport avec ceux qui sont pratiqués dans<br />
les appartements « trois-fenêtres » marseillais, les<br />
plus courants à l’époque. De même, n’oublions pas les<br />
conditions économiques sévères sévissant au temps du<br />
projet.<br />
Ensembles & Résidences à Marseille 1955-1975<br />
Notices monographiques<br />
NOTICE<br />
À la différence du Canet où la tonalité architecturale jouait<br />
sur un certain modernisme constructif à la façon d’Auguste<br />
Perret, le bâtiment s’essaie ici à un double registre. D’une<br />
part le système de division entre soubassement, plein<br />
corps et couronnement s’allie à une grande répétition des<br />
travées verticales de fenêtres. Celles-ci sont définies par<br />
des rythmes réguliers plutôt classiques, à l’image des<br />
immeubles de la cité-jardin Michelis, sans présenter les<br />
décrochements pourtant pittoresques dans l’architecture<br />
populaire d’avant guerre. D’autre part, n’ayant ni le plissé<br />
des façades, ni les modénatures de l’architecture de G.<br />
Castel, L. Olmeta amplifie le relief des cadres de baies<br />
pour leur donner une présence plus forte. De plus, il<br />
distribue de façon aléatoire balcons et loggias sur la<br />
façade.<br />
Les balcons sont le prolongement des cadres de baie,<br />
dont la partie inférieure aurait été comme extrudée<br />
formant un U fermé par une serrurerie. Aux portesfenêtres,<br />
s’ajoutent trois ou quatre balcons saillants qui<br />
ponctuent la façade.<br />
Quant aux loggias, elles participent à une recomposition de<br />
l’ensemble de la façade comme de véritables motifs : une<br />
forme carrée englobe trois étages d’espaces extérieurs,<br />
un rectangle horizontal d’un seul niveau, comme une boite<br />
ouverte sur une face, joue avec les loggias liant avec la<br />
partie angulaire du plan masse.<br />
Tout cela suffit à donner une réponse à la question qui<br />
taraude l’architecture française du troisième quart du XX˚<br />
siècle : répétition et variété architecturale.<br />
Une remarque est néanmoins à formuler quant à la<br />
réinterprétation colorée de l’immeuble : elle fragmente<br />
intensémement la lecture du projet malgré l’emploi d’une<br />
tonalité qui se voudrait indûment joyeuse.<br />
L’auteur, Louis Olmeta<br />
Louis Olmeta est né en 1906 à Marseille, il collabore avec<br />
P. Tournon.<br />
Il réalise en 1950 les opérations expérimentales du Canet<br />
et de la <strong>Pomme</strong> et participe activement au programme de<br />
Logements Économiques Provisoires Normalisés dit de<br />
l’Abbé Pierre à Saint Théodore, Campagne <strong>La</strong>rousse, la<br />
Madrague-Ville et au Vallon des Tuves.<br />
Il construit dans d’autres villes du département : Salon,<br />
Carry-le-Rouet (en 1962 avec Robert Nougue), et Istres<br />
(en 1964).<br />
En 1955, il termine l’Espéroun. En 1957, il est associé<br />
sur la Pauline. En 1959, il réalise les logements de Bois-<br />
Lemaître.<br />
Parmi ses réalisations, on note son association avec<br />
Ensembles & Résidences à Marseille 1955-1975<br />
Notices monographiques<br />
1133 – <strong>La</strong> <strong>Pomme</strong> Exp.<br />
Références documentaires<br />
Patrimoine XX˚, architecture domestique,<br />
N˚ Répertoire édition X : 1133, p 28. Date 2005<br />
Rédaction & conception T. Durousseau, Arch. 2007<br />
Désignation<br />
<strong>La</strong> <strong>Pomme</strong> B ou <strong>Pomme</strong> Expérimental<br />
Avenue du Pontet<br />
Quartier de la <strong>Pomme</strong>. 13011.<br />
<strong>La</strong>mbert 3 : latitude 3.3.11075 ; longitude 43.2835<br />
Accès : Bus 18 : Préfecture – Le Bosquet<br />
Métro 2 : Bougainville – Ste Marguerite Dromel<br />
Bus 15 : Ste Marguerite Dromel – Les Escourtines.<br />
Propriétaire<br />
OPAC Sud, 80 rue Albe, Marseille 13004,<br />
04 91 12 71 00<br />
Programme<br />
Groupe d’habitations de 48 logements dans le cadre<br />
d’opération expérimentale.<br />
Maître d’ouvrage : Office Public d’HLM départemental<br />
des Bouches-du-Rhône.<br />
2 immeubles : barres en équerre, 5 cages.<br />
Dates, auteurs<br />
Permis de Construire 1952, conformité 1954.<br />
Louis Olmeta architecte. Entreprise Chauvet.<br />
Site<br />
Site en contrepente au nord de la chaîne de St Cyr,<br />
sous le parcours du canal de Marseille et voisin de la<br />
Cité HBM Michelis.<br />
Altitude entre 65,00 et 66,50 m.<br />
Zone d’habitation ordre discontinu, Secteur E du Plan<br />
d’Urbanisme Directeur de 1949.<br />
Plan de masse<br />
Immeuble isolé, aligné sur l’opération expérimentale<br />
voisine.<br />
Épannelage : R+4.<br />
Bâti<br />
Ossature poteaux-poutres en béton armé. Planchers<br />
poutres métalliques et hourdis. Façades remplissages<br />
et contre-cloisons.<br />
Bon état général<br />
Cf. Notices :<br />
1418 - Le Canet<br />
Sources : AD : 165 W 2 ; 165 W 35.<br />
12 O 318.<br />
<strong>La</strong> <strong>Pomme</strong> à l’ouest du XI˚ arrondissement.<br />
Le projet <strong>Pomme</strong> expérimental relié au groupe HBM Michelis.<br />
<strong>La</strong> <strong>Pomme</strong> Exp.<br />
4<br />
<strong>La</strong> <strong>Pomme</strong> Exp.<br />
1
Ensembles & Résidences à Marseille 1955-1975 Ensembles & Résidences à Marseille 1955-1975<br />
Notices monographiques<br />
Notices monographiques<br />
DOCUMENTS<br />
Élévation ouest (A. D.)<br />
Façade ouest, vue d’ensemble.<br />
Élévation nord et sud (A. D.)<br />
Façade ouest, détail des balcons et loggias.<br />
Retour d’équerre avec loggias de liaison.<br />
Ch<br />
Cui<br />
Ch<br />
Sej<br />
Détail du Permis de construire - 1953 (A. D.)<br />
Plan d’étage courant.<br />
0 5<br />
Façade ouest - vue sur la cité-jardin Michelis.<br />
Détail sur une entrée.<br />
<strong>La</strong> <strong>Pomme</strong> Exp.<br />
<strong>La</strong> <strong>Pomme</strong> Exp.<br />
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