Un enfant : le plus bel investissement de la - Réseau des Communes

LE MOT DU MAIRE
L’étalement urbain grignote l’équivalent d’un
département tous les sept ou dix ans. Depuis
une cinquantaine d’années les politiques
d’aménagement du territoire ont été dominées
par une logique concentrique de l’espace :
les lieux d’habitat au centre, les zones de
production et de consommation en périphérie,
les espaces de loisir au-delà. Mais ces plans
d’aménagement n’ont pas réussi à contenir
le développement des zones périurbaines
et pavillonnaires notamment en raison de la
difficulté de se loger au centre-ville, d’un besoin
de tranquillité et d’un désir de nature.
Cette manière d’habiter l’espace semble
avoir atteint ses limites. L’urbanisme s’est
fait au détriment des zones agricoles et de la
nature. L’éloignement de l’habitat par rapport
aux centres d’activité a augmenté les temps
de transport et démultiplié l’usage de la
voiture individuelle. Au bout du compte, les
gains individuels en termes de qualité de vie
apparaissent minimes alors que le coût social et
écologique est de plus en plus important. Alors
comment aménager l’espace en ménageant les
habitants ?
On croyait la ville contraire à la nature. On en
revient.
L’ennemi, aujourd’hui, n’est pas la ville contenue
dans un espace défini, c’est l’étalement urbain.
Los Angeles par exemple s’étend sur plus de
100 km au détriment des terres agricoles.
En plus, cet étalement coûte cher à tous les
niveaux : longueur des réseaux et de leur
entretien, temps de parcours, problèmes
de sécurité, multiplication des équipements
publics, ramassage des ordures, besoin de
2 ou 3 véhicules par famille, déploiement des
infrastructures de transport, sans parler des
émissions de gaz à effet de serre. Le vivreensemble
débouche sur l’anonymat et la
« beauté des paysages » s’éloigne. J’ajoute que
dans un lotissement on ne trouve en général que
des familles du même âge et du même niveau
social. La fameuse mixité dont on se gargarise
est un leurre.
Redensifier la ville est une chose, la rendre
« humaine » et agréable à vivre en est une autre.
Tel est le défi. L’Homme a besoin de verdure,
de respiration, d’un minimum d’intimité et
néanmoins de lieux de rencontre.
L'ÉTALEMENT URBAIN... NON MERCI
Prendre soin des gens, des lieux et des
choses, c’est ce que nous essayons de faire à
Ingersheim.
Permettez-moi de rappeler les principes qui,
jusqu’ici, ont guidé notre politique communale.
Nous avons contenu l’étalement urbain en
mettant en zone non constructible à la fois
le sanctuaire viticole, principalement situé à
l’Ouest de notre commune avec nos belles
collines ainsi que le poumon vert situé à l’Est
avec la zone des cultures et des prairies
ainsi que le Fechtwald. Nous autorisons la
densification de la cité proprement dite mais en
limitant la hauteur des immeubles collectifs à un
rez-de-chaussée avec 2 étages et les combles,
et en favorisant les constructions individuelles
sur les friches encore existantes à l’intérieur
même de notre agglomération. La mixité sociale
est encouragée grâce à l’accession pour les
ménages les plus modestes à des logements à
loyer modéré.
Pour maintenir à la fois la proximité et la vitalité de
nos commerces ainsi que l’activité économique,
nous veillons à ne pas les handicaper en refusant
l’installation dans notre périphérie de zones de
chalandise à prix cassés. La nature est à portée
de main et de pieds à la fois à l’intérieur de la
cité, avec les nombreux jardins individuels et nos
parcs aménagés comme celui de Mauriac ou le
jardin du presbytère, ainsi que la plaine de jeux
et la belle réserve ornithologique du Fechtwald,
accessible à pied sans être obligé de recourir
à un mode de déplacement en voiture. De
nombreux sentiers et chemins parcourent notre
commune pour faire de belles promenades
individuelles ou avec des amis. La Fecht et des
rivières traversent notre commune pour le plus
grand bonheur des enfants. Je rappelle qu’il y a
une vingtaine d’années, nous avons fait planter
15 000 arbres pour élargir le poumon vert que
constitue le Fechtwald tandis que la Fecht a
retrouvé ses eaux claires parcourues par des
poissons qui avaient disparu il y a une trentaine
d’années.
De nombreuses associations et des
équipements sportifs et ludiques offrent à tous
le moyen de se détendre, de se défouler et de
rencontrer leurs concitoyens.
Nous avons de la chance d’avoir de nombreuses
petites et moyennes entreprises (130) qui
Éditorial
La Lettre d’Ingersheim Nº 101 - Septembre 2012
3