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Perspectives
Combat victorieux de Ludovic Fornes contre le champion de Serbie, en quart de finale de championnat d’Europe technique, en décembre 2005.
Ludovic Fornes,
un champion du monde aux Lilas
86 combats :
72 victoires dont 40
par KO. Ludovic Fornes
obtient son premier
titre de champion
de France de boxe
française en mars 2001.
En décembre de la
même année, il devient
champion du monde.
Portrait d’une force
de la nature aux pieds
bien sur terre.
Pendant une quinzaine d’années,
Ludovic Fornes a reçu des
dizaines de milliers de coups et
a sûrement dû en donner
autant. À 30 ans, l’ancien champion
du monde de boxe française
jette l’éponge. Enfin, pas
tout à fait, puisqu’il a en projet
d’ouvrir une salle de boxe aux
Lilas, où il réside avec son amie
depuis l’an passé. Pour transmettre
à d’autres l’amour qu’il
porte toujours au noble art.
Pourquoi la boxe?
À l’école, je me bagarrais
fréquemment. À 12 ans, j’ai
assisté à une démonstration de
boxe française dans un centre
commercial.
J’ai tout de suite su que je
voulais devenir boxeur. J’aurais
très bien pu choisir le football,
comme mes copains, mais
j’étais plus petit et beaucoup
moins costaud qu’eux et j’ai
préféré la boxe, pour pouvoir
m’affirmer physiquement…
Qu’est ce qui vous a poussé
à continuer ce sport réputé
tellement difficile?
Quand tu n’es pas très bon à
l’école, tu te sens dévalorisé.
Alors quand j’ai gagné mon
premier titre de champion de
France (un an après ses tout
premiers débuts, ndlr), je me
suis tout de suite senti mieux.
C’était une revanche sur la
vie.
Et puis, sans la boxe, je ne sais
pas comment j’aurais pu
évacuer ce trop-plein d’énergie
et cette rage qui coulait dans
mes veines. Une rage que
ressentaient aussi beaucoup de
mes potes du quartier de La
Duchère à Lyon, où j’ai passé
mon enfance. Plus tard, mon
père est venu mettre les gants.
Il voulait me montrer que
tout était possible dans la vie
et que malgré mon « petit
physique », j’étais moi aussi
capable de monter sur un ring
et de gagner des combats.
Votre meilleur souvenir de
boxeur?
Quand je suis devenu champion
du monde de boxe française,
en 2001. J’avais eu, cette
année-là, quelques problèmes
familiaux et professionnels et
quand tu n’es pas bien dans
ta tête, ça se ressent à l’entraînement.
Je n’arrivais pas à me
concentrer, j’étais de moins
en moins motivé.
Heureusement, mon entraîneur
était constamment derrière
moi. Sans lui, je n’aurais jamais
décroché ce titre. En fait, je dois
beaucoup à la boxe: sans elle,
je n’aurais jamais pu reprendre
mes études et obtenir, en 2003,
une licence en management
du sport. Ça aussi, c’est un
merveilleux souvenir !
Parlez-nous du projet que
vous avez aux Lilas?
Je suis assistant d’éducation au
collège Marie-Curie, aux Lilas.
Au travail, avec les adolescents,
il y a parfois des situations conflictuelles.
Je veux ouvrir une salle
de boxe française pour qu’ils me
voient autrement. Pour moi, la
première étape de l’éducation
est la prévention, et non la
répression comme le prétendent
certains hommes politiques
qui ne connaissent vraisemblablement
rien du terrain. Dans
quelques semaines, si tout se
passe bien, le club ouvrira ses
portes dans le quartier Floréal.
Le dossier est finalisé.
Je précise que la boxe française
n’est pas un sport violent et que
tout le monde peut pratiquer
cette discipline. J’espère que le
public sera hétéroclite. Le but
ici, c’est aussi de réunir ceux qui
n’ont pas l’habitude de se
rencontrer. C’est comme cela
qu’on peut avancer ensemble.
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