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INSTANCE NATIONALE DE CONCERTATION<br />
3 novembre 2010<br />
BRANCHE FAMILLE
ORDRE DU JOUR<br />
1 ETAT D’AVANCEMENT DU PROJET DE DEPARTEMENTALISATION<br />
2 LA DEMARCHE ET LES BOUCLES QUALITE DANS LA BRANCHE<br />
UCANSS 2 INC 03.11.10
ETAIENT PRESENTS :<br />
Pour l’Acoss :<br />
Vincent PRENVEILLE<br />
Pour la Cnaf :<br />
Hervé DROUET, directeur<br />
Christian CASTELLA, directeur du réseau<br />
Laurent FLEURIOT, agent comptable national<br />
Thierry MATHIEU, responsable du projet départementalisation<br />
Marie-Christine PELISSOU, sous-directrice ressources humaines<br />
Pour la Cnamts :<br />
Laurence GAUTIER-PASCAUD, directrice des Ressources humaines des réseaux<br />
Pour la Cnav :<br />
Anne WILLEMSEN<br />
Pour l’<strong>Ucanss</strong> :<br />
Philippe RENARD, directeur<br />
Sophie METEYER, directrice des relations sociales institutionnelles<br />
Christine SENE, secrétaire au pôle Suivi des instances paritaires<br />
Pour les organisations syndicales :<br />
CFDT :<br />
Bernard DELANNOY<br />
Catherine FONTBOSTIER<br />
Franck HEBERT<br />
Nicole HERVIER<br />
Christine OLRY<br />
SNPDOS-CFDT :<br />
Eric CHAUVET<br />
CFE-CGC :<br />
Nadine COURTEL<br />
Pascal FALTOT<br />
SNPDOS-CFE-CGC<br />
Serge JARLAUD<br />
CFTC :<br />
Jean-Marc COLLET<br />
Bernadette DECLERIEUX<br />
Hugues FALCON<br />
Hubert RETIF<br />
SNADEOS-CFTC :<br />
Jean-Pierre CABOT<br />
Claude PAUL<br />
UCANSS 3 INC 03.11.10
CGT :<br />
Jo CHAPUIS<br />
Antoine LEBORGNE<br />
Isabelle LERAT<br />
Michel MARION<br />
Marie-Françoise MAYS<br />
FO :<br />
Jean-Claude CHERIKI<br />
Jean-Pierre DUBOIS<br />
Lionel DELL’ANGELO<br />
Michel-Ange PARRA<br />
SNFOCOS :<br />
Patr<strong>ici</strong>a DELBECQ<br />
UCANSS 4 INC 03.11.10
La séance est ouverte à 14 h 37, sous la présidence d’Hervé DROUET, directeur de la<br />
Cnaf.<br />
Hervé DROUET ouvre la séance et précise qu'un point supplémentaire a été ajouté à l'ordre<br />
du jour sur les boucles de qualité dans la branche Famille. Ce point sera présenté par<br />
Laurent FLEURIOT. Hervé DROUET cède ensuite la parole aux représentants des<br />
organisations syndicales pour leurs déclarations liminaires.<br />
Jean-Pierre DUBOIS (FO) donne lecture de la déclaration liminaire de FO :<br />
« La Cnaf dans le cadre d'une opération appelée « boucles de qualité - cible 909 » fait<br />
convoquer des agents, dans chaque organisme, qui figurent parmi les 10 % de techn<strong>ici</strong>ensconseils<br />
ayant eu en 2009, le plus fort taux de rejet par vérification comptable.<br />
Cette opération a pour but de rendre le personnel responsable de la détérioration de la<br />
qualité du traitement des dossiers.<br />
La Cnaf parle de « qualité ». Depuis des années, les orientations du Ministère mises en<br />
œuvre par la Cnaf ont conduit à la suppression de milliers de postes dans toutes les caf et<br />
ne permettent plus aux agents de travailler normalement.<br />
Alors que dans le même temps la charge de travail des caf a considérablement augmenté<br />
(nombre d'allocataires, minima sociaux, changements législatifs et réglementaires, évolution<br />
des procédures, RNB, NIR, RSA, etc.), La Cnaf a organisé les « corbeilles » en fonction de<br />
la seule productivité. Traiter la « pièce », sans avoir le temps d'étudier le « dossier », c'est le<br />
contraire de la qualité.<br />
L'opération « Boucles de qualité » est illégale !<br />
La Cnaf n'est pas l'employeur des techn<strong>ici</strong>ens-conseils. L'employeur est la caf locale, et son<br />
directeur est tenu de respecter la loi comme n'importe quel autre employeur.<br />
Les élus des Comités d'entreprise doivent être préalablement informés et consultés sur le<br />
but, les moyens, et les conséquences des « Boucles de qualité ».<br />
Cette opération vise à collecter, de façon informatisée, des données personnelles et rentre<br />
donc dans les prescriptions de la loi « informatique et liberté » du 6 janvier 1978.<br />
Cette loi prévoit notamment que « les données sont collectées de manière loyale et l<strong>ici</strong>te ».<br />
Cette disposition n'est pas respectée, puisque les comités d'entreprise ne sont pas informés<br />
et consultés préalablement. Les agents n'ont pas été avertis, ni individuellement, ni<br />
collectivement, qu'un fichier était établi « dans l'ordre croissant du taux de rejet ». Ce<br />
traitement informatique n’a nullement fait l'objet d'une déclaration auprès de la CNIL,<br />
communiquée au CE, comme la loi le prévoit pourtant.<br />
S'il s'agit de rétablir la qualité du travail dans les caf, le premier acte ne doit-il pas être<br />
d'augmenter les effectifs, et en premier lieu celui des techn<strong>ici</strong>ens-conseils, face à la charge<br />
actuelle de travail ainsi qu'aux nouvelles tâches (RSA « jeunes », trimestrialisation de l’AAH,<br />
ouverture des droits CMU-C, commission de prévention des expulsions locatives…) ?<br />
Avec des effectifs supplémentaires, les techn<strong>ici</strong>ens auraient alors le temps d'étudier les<br />
dossiers, et pas seulement les pièces qu'ils ont sur l'écran, d'avoir de réelles informations sur<br />
les changements législatifs et réglementaires, de recevoir les formations qu'ils ont en vain<br />
demandées sur certaines prestations.<br />
En conséquence, la fédération FO revendique :<br />
l'arrêt immédiat des convocations d'agents dans le cadre de l'opération « boucles de<br />
qualité - cible 909 »,<br />
UCANSS 5 INC 03.11.10
la restitution aux agents concernés des documents déjà établis,<br />
l'effacement du programme « cible 909 »,<br />
l'augmentation des effectifs, le remplacement de tous les départs et la requalification<br />
des CDD en CDI.<br />
Concernant la « départementalisation » des caf, la fédération FO comme sa confédération<br />
s'y oppose. Cette opération ne vise pas à améliorer la qualité de traitement des allocataires,<br />
mais à réduire à terme les effectifs. »<br />
Hervé DROUET reconnaît la pression exercée sur la stabilisation et la réduction des<br />
effectifs, mais explique que celle-ci ne se compte pas « en milliers de postes ». Par ailleurs,<br />
il signale qu’au terme de la Convention d'objectifs et de gestion, la branche Famille<br />
bénéf<strong>ici</strong>era de 80 emplois de plus qu’à sa mise en place.<br />
Jo CHAPUIS (CGT) donne lecture de la déclaration liminaire de la CGT :<br />
« L'<strong>Ucanss</strong>, au cours de son histoire, a connu plusieurs crises. La dernière, en 2000, l’a<br />
laissée de nombreux mois sans pouvoir fonctionner. L'analyse qui a été tirée de ces crises a<br />
conduit les pouvoirs publics à totalement repenser l'architecture de cet organisme qu’est<br />
l'Instance de Négociation de la Sécurité sociale.<br />
Pour la CGT, la négociation fait partie des droits essentiels des salariés. À ce titre, le<br />
fonctionnement des outils mis en place pour accompagner et mener les négociations ne peut<br />
laisser notre fédération indifférente.<br />
Les INC ont une place particulière dans ce dispositif. Rappelons-le, leur mise en place<br />
répondait à une demande forte de la CGT de disposer au sein de l'institution d'un outil, type<br />
comité central d'entreprise, permettant aux fédérations représentantes du personnel d'avoir<br />
les informations indispensables, et d'intervenir sur les questions essentielles du ressort<br />
exclusif des caisses nationales : l'emploi et l'organisation des réseaux.<br />
Bien que notre demande de CCE n'ait pas été prise en compte, la fédération CGT, a, dès la<br />
mise en place de l’INC, adopté une posture positive et a tout de suite fait part de sa volonté<br />
de s'inscrire dans la nouvelle architecture. Le premier protocole a été signé en 2002 par 9<br />
organisations sur 10. La suite n'a pas été à la hauteur de nos attentes. Nous n'étions pas les<br />
seuls en 2006 à exprimer notre déception. Les promesses d'amélioration nous ont amenés<br />
en 2006 à parapher un nouvel accord. Ce nouvel accord a été signé par 8 organisations.<br />
Sans revenir <strong>ici</strong> sur tout ce que nous avons pu déclarer au cours de ces derniers mois, nous<br />
ne pouvons que constater que les INC ne sont que des coquilles vides, des parodies de ce<br />
que devrait être un véritable lieu de concertation. Le nouvel accord n'a recueilli que quatre<br />
signatures. Il nous semble que cette régression devrait interroger l'employeur. Il semble qu'il<br />
n'en est rien.<br />
En ce qui concerne la CGT, nous nous interrogeons sur le sens de notre part<strong>ici</strong>pation à des<br />
réunions dont le seul résultat serait d'entretenir l'illusion auprès du personnel que la parole<br />
des organisations syndicales est entendue. La situation est devenue insupportable, il faut<br />
revoir totalement l'architecture des lieux de négociation, mettre en place un véritable CCE de<br />
la Sécurité sociale et organiser des négociations en donnant la possibilité aux fédérations de<br />
négocier en amont la partie des COG qui concerne le personnel. »<br />
Jo CHAPUIS cède la parole à Antoine LEBORGNE.<br />
Antoine LEBORGNE (CGT) déclare en préambule que la CGT a bien noté la dernière<br />
décision non concertée de la Cnaf visant à réduire le nombre de caf de son réseau.<br />
Revenant sur la départementalisation, Antoine LEBORGNE rappelle l'opposition de la CGT à<br />
ce projet. Le processus étant déjà malheureusement engagé, il fait savoir que la CGT<br />
demande que la Cnaf communique les informations suivantes aux fédérations :<br />
UCANSS 6 INC 03.11.10
les effectifs concernés ;<br />
la valeur juridique de la Convention de rapprochement ;<br />
le coût de la départementalisation ;<br />
les gains de productivité attendus à court terme ;<br />
les services mutualisés et fusionnés ;<br />
l'organigramme des 20 caf ;<br />
les mesures d'accompagnement du personnel en cas de fusion ;<br />
les moyens supplémentaires dédiés aux négociations avec le représentant du<br />
personnel ;<br />
les mesures de reconversion ;<br />
le coût de la mise en place réelle de la départementalisation.<br />
Antoine LEBORGNE cède ensuite la parole à Marie-Françoise MAYS.<br />
Marie-Françoise MAYS (CGT) donne lecture de la deuxième déclaration liminaire de la<br />
CGT sur les boucles de qualité :<br />
« La Cnaf, dans le cadre d'une opération appelée « boucle de qualité - cible 909 » a décidé<br />
dans chaque organisme, de faire convoquer des agents qui figurent parmi les 10 % de<br />
gestionnaires-conseils ayant eu, en 2009, le plus fort taux de rejet par la vérification<br />
comptable.<br />
Au cours de ces entretiens, ces agents sont prévenus qu'ils seront systématiquement vérifiés<br />
et que chaque rejet sera analysé, répertorié et enregistré.<br />
Comment la Cnaf peut prétendre que ce ciblage permettra d'améliorer la qualité de<br />
l'ensemble des RC ? En réalité, cette cible n'a pour effet que de stigmatiser des individus,<br />
sans aucune vertu pédagogique ou d'amélioration des pratiques.<br />
Comment expliquez-vous que ce ciblage touche principalement les salariés n'exerçant pas<br />
leur activité à temps plein (militants syndicaux, mi-temps médicaux, temps partiel) ou<br />
spécialisés dans des prestations atypiques (ASF, ADI/CEE,…) ou des dossiers compliqués<br />
nécessitant de nombreux faits générateurs.<br />
Le résultat de ce ciblage peut être taxé de discrimination indirecte.<br />
De plus, l'opération boucles de qualité n'est pas seulement scandaleuse, elle est illégale !<br />
La CGT rappelle que la Cnaf n'est pas l'employeur des gestionnaires-Conseils, l'employeur<br />
est la caf locale et son directeur est tenu de respecter la loi comme n'importe quel autre<br />
employeur.<br />
Notre fédération a eu connaissance de nombreuses caf dans lesquelles aucune information,<br />
sur le but, les moyens et les connaissances de cette mesure, ni consultation du CE n'a été<br />
mise en place. Cette opération vise à collecter de façon informatisée, des données<br />
personnelles, et rentre donc dans les prescriptions de la loi « informatique et liberté » du 6<br />
janvier 1978. Cette loi prévoit notamment « les données sont collectées de manière loyale et<br />
l<strong>ici</strong>te ».<br />
Les CE auraient dû être préalablement consultés, les agents doivent être avertis dans la<br />
mesure où un fichier nominatif est établi. Ce traitement informatique doit faire l'objet d'une<br />
déclaration auprès de la CNIL, communiquée aux CE comme la loi le prévoit.<br />
L'application de cette cible a des conséquences sur la santé au travail des collègues<br />
concernés. À l'heure de la reconnaissance de la souffrance au travail et des risques<br />
UCANSS 7 INC 03.11.10
psychosociaux liés à celui-ci, cette requête démontre que la direction de la Cnaf se soucie<br />
peu des répercussions néfastes sur le personnel.<br />
La Cnaf et les directions parlent aujourd'hui de « qualité ». Mais comment osent-elles quand<br />
depuis des années les orientations mises en œuvre par la Cnaf ont conduit à la suppression<br />
de milliers de postes dans toutes les caf et ne permettent plus aux agents de travailler<br />
correctement. Alors que dans le même temps la charge de travail des caf a<br />
considérablement augmenté et que les corbeilles ont été organisées en fonction de la seule<br />
productivité au détriment de la formation technique. Au moment où la COG 2009/2012<br />
prévoit une nouvelle saignée des effectifs des caf par un remplacement limité des départs ne<br />
s'agit-il pas de cibler des agents en « insuffisance professionnelle » ?<br />
S'il s'agit de rétablir la qualité du travail dans les caf, le premier acte doit être d'augmenter<br />
les effectifs, de libérer du temps, de diffuser de réelles informations sur les changements<br />
législatifs et réglementaires compte tenu de la complexité de la législation reconnue de tous,<br />
de recevoir les formations que les salariés ont demandées dans le cadre de leur EAEA.<br />
En conclusion, la CGT demande que la procédure « boucle qualité - cible 909 » ne soit pas<br />
mise en place et l'effacement du programme cible 909. »<br />
Jean-Marc COLLET (CFTC) déclare que si le principal sujet de cette réunion est la<br />
départementalisation, il n'est pas possible d'occulter les problématiques relatives à la boucle<br />
de qualité. Ces problématiques ont essentiellement trait à la connaissance législative des<br />
moyens affectés aux formations et au temps nécessaire à l'appropriation des évolutions de la<br />
législation. Revenant sur la départementalisation, Jean-Marc COLLET rappelle avoir<br />
demandé à la direction des informations sur les moyens qui seront mis en œuvre pour<br />
harmoniser et ant<strong>ici</strong>per les nouveaux processus, ainsi que des informations sur les effets de<br />
coûts. D'autres informations ont également été demandées par courrier sur la volumétrie<br />
(« où se situe la branche Famille en matière d'utilisation des heures supplémentaires ? »).<br />
Hervé DROUET explique que les données relatives aux heures supplémentaires pourront<br />
être apportées, mais qu’il ne sera pas possible de les fournir dans les jours à venir, dans la<br />
mesure où elles sont calculées annuellement, puis présentées en conseil d’administration de<br />
la Cnaf (en janvier).<br />
1. ÉTAT D'AVANCEMENT DU PROJET DE DÉPARTEMENTALISATION<br />
En préambule, Hervé DROUET explique que ce projet concerne 13 départements, soit 34<br />
Caf, soit 7000 ETP. Le projet a été décidé par le conseil d’administration de la caisse<br />
nationale en juin 2007, et confirmé dans la Convention d'objectifs et de gestion de 2009 -<br />
2012 comme l'un des projets importants dans l'organisation du réseau de la branche Famille.<br />
À un an du renouvellement des conseils d’administration, Hervé DROUET déclare que les<br />
choses se dessinent plus précisément. La présentation qui va suivre va examiner les<br />
aspects de gouvernance et les aspects techniques du projet (harmonisation des processus,<br />
fusion des bases de données, rapprochement des systèmes d'information), ainsi, bien sûr,<br />
que la dimension Ressources humaines, avec les accompagnements dédiés aux évolutions<br />
du personnel.<br />
Thierry MATHIEU rappelle le contexte de ce projet, abordé lors de la COG 2005-2008 et<br />
décidé le 12 juin 2007 par le conseil d’administration de la Cnaf.<br />
Il explique que la départementalisation s'inscrit à échéance de la fin de l'année 2011, au<br />
terme des mandatures des conseils d’administration actuels (sur le principe de la mandature<br />
la plus tardive pour chaque département). En matière d'objectifs cette départementalisation<br />
vise à :<br />
UCANSS 8 INC 03.11.10
parler d'une seule voix face aux différents partenaires, notamment le Conseil<br />
général ;<br />
maintenir, voire développer les offres de service au plus près des allocataires ;<br />
réinterroger les caf sur le schéma d'offres de services (inclus dans la charte de<br />
rapprochement) ;<br />
accompagner les organismes pour un meilleur service rendu aux allocataires ;<br />
fixer une gestion harmonieuse de ces évolutions pour l'ensemble des personnels en<br />
valorisant les pratiques et les expériences de chacun pour obtenir ce qui se fait de<br />
mieux au sein des caisses infra-départementales.<br />
Thierry MATHIEU décline le processus de fixation des arrêtés ministériels permettant la<br />
création de la caf départementale :<br />
délibérations des conseils d’administration des caf infra-départementales, incluant la<br />
date de dissolution de la caf infra-départementale et la date de création de la caf<br />
départementale, une représentation du siège et les dispositions relatives à la<br />
dévolution des biens ;<br />
transmission de ces délibérations au ministère pour l'élaboration et la diffusion de<br />
l'arrêté ministériel ;<br />
avis du conseil d’administration de la Cnaf ;<br />
publication de l'arrêté ministériel.<br />
Il présente ensuite l'organisation du projet au sein de la branche Famille, articulé autour d'un<br />
comité stratégique, d'un comité technique, et d'un comité de pilotage.<br />
le comité stratégique est présidé par le directeur de la caisse nationale, il inclut<br />
l'ensemble des directeurs des caisses infra-départementales et se réunit chaque<br />
trimestre ;<br />
le comité technique comprend le directeur du réseau et le chef du projet «<br />
départementalisation » ainsi que les chefs de projets départementaux de chacune<br />
des caisses. Ses réunions sont bimestrielles ;<br />
le comité de pilotage opérationnel « départementalisation » est constitué par les<br />
référents du projet. Il se réunit tous les mois.<br />
Thierry MATHIEU précise que cette organisation a été mise en place le 1er septembre<br />
2009 ; puis aborde la mise en œuvre et les objectifs opérationnels.<br />
En termes de mise en œuvre, 11 chantiers ont été créés, avec pour chacun une note<br />
d'organisation générale et des feuilles de route. Les objectifs opérationnels de la mise en<br />
œuvre sont les suivants :<br />
dégager une doctrine claire de la départementalisation dans la branche Famille ;<br />
élaborer un guide repère permettant d'accompagner les caisses aux niveaux<br />
managérial et technique ;<br />
valoriser les bonnes pratiques RH et organisationnelles en organisant des<br />
déplacements à travers tout le réseau et des échanges avec les équipes de la<br />
direction ;<br />
assurer l'évolution de l'ensemble des composants du système d'information.<br />
Thierry MATHIEU présente les grandes lignes du fonctionnement du comité de pilotage<br />
opérationnel de la départementalisation, articulé sur :<br />
UCANSS 9 INC 03.11.10
la définition des périmètres de responsabilité, avec la conception de calendrier de<br />
travail pour chaque chantier. Les éléments de pertinence relative à chacun de ces<br />
chantiers ont été regroupés dans des fiches repères qui constituent le guide repère ;<br />
l’élaboration d'un rétro-planning partagé avec un traitement articulé dans un premier<br />
temps sur les aspects juridiques et RH ;<br />
la production homogène et transversale des différents chantiers, en faisant en sorte<br />
que les préconisations formulées vers les caisses traitent, dans les fiches repères, de<br />
l'ensemble des problématiques techniques, juridiques, organisationnelles, afin d'éviter<br />
les effets « silos ».<br />
Thierry MATHIEU indique que cette production est accessible dans le guide repère, qui vise<br />
à la réalisation d’un référentiel répertoriant les actions à entreprendre, en attirant l'attention<br />
sur les points sensibles et en intégrant des documents de référence. Thierry MATHIEU<br />
explique que ce guide repère est un guide pratique. Ainsi, pour tout ce qui a trait aux<br />
contrats/marchés et transferts de patrimoine, ce guide propose des exemples de courriers,<br />
de contrats et d'avenants de contrats. Un outillage a également été réalisé pour les aspects<br />
RH, en coordination avec les caisses du réseau.<br />
Thierry MATHIEU aborde la méthode de travail et explique qu'un plan de travail a été défini<br />
pour chaque chantier. Ce plan inclut les référents Cnaf et les organismes. Les fiches repères<br />
ont été validées par les caisses puis publiées et mises en ligne sur la base<br />
« départementalisation ». Thierry MATHIEU précise que les caisses étaient particulièrement<br />
demandeuses de précisions sur les aspects juridiques de la départementalisation (les<br />
personnels ont été accompagnés en conséquence). De la même manière, plusieurs<br />
collaborateurs de terrain ont été associés à la définition de certaines fiches (exemple : le<br />
contentieux). Thierry MATHIEU présente en séance un exemple type de fiche repère.<br />
Thierry MATHIEU dresse un point sur la gouvernance. Il présente la liste des arrêtés de<br />
fusion publiés et les autres arrêtés :<br />
Arrêtés de fusion publiés<br />
création de la caf du Doubs (date prise d’effet 27 octobre 2011) – siège fixé à<br />
Montbéliard ;<br />
création de la caf d’Hérault (date prise d’effet 8 novembre 2011) – siège fixé à<br />
Montpellier ;<br />
création de la caf de l’Oise (date prise d’effet 20 octobre 2011) – siège fixé à<br />
Beauvais ;<br />
création de la caf de la Loire (date prise d’effet 11 octobre 2011) – siège fixé à Saint-<br />
Étienne ;<br />
création de la caf du Maine-et-Loire (date prise d’effet 14 novembre 2011) – siège<br />
fixé à Angers.<br />
Autres arrêtés<br />
Thierry MATHIEU déclare qu'un arrêté en cours de publication concerne l'Ardèche, avec un<br />
siège social à Aubenas et un siège administratif à Annonay. Les arrêtés à venir concernent<br />
les régions de l’Aisne et du Nord, avec un accord de rapprochement pour l'implantation du<br />
siège social à Saint-Quentin et du siège administratif à Soissons pour l’Aisne, et la mise en<br />
place d'une caf unique à gouvernance aménagée pour le Nord. Pour ce qui a trait aux<br />
départements de la Seine-Maritime, du Pas-de-Calais, de l'Isère, du Finistère et du Rhône,<br />
Thierry MATHIEU fait savoir que les problématiques sont suivies et que les dossiers<br />
évoluent positivement.<br />
UCANSS 10 INC 03.11.10
Michel MARION (CGT) affirme que ce qui est actuellement présenté ne correspond pas à la<br />
réalité du terrain.<br />
Isabelle LERAT (CGT) déclare de son côté que cette présentation s’apparente à un<br />
satisfecit de la direction et ne répond aucunement aux questions posées par les<br />
organisations syndicales.<br />
Hervé DROUET invite les représentants des organisations syndicales à faire part de leurs<br />
remarques au terme de la présentation.<br />
Thierry MATHIEU poursuit son intervention par la présentation des trois grandes phases de<br />
la départementalisation. La première phase de septembre 2009 à décembre 2009 a défini<br />
les étapes de production des chantiers, avec une priorité portée sur les chantiers juridiques<br />
(contrats et marchés, transfert de patrimoine, relations sociales). La deuxième phase, de<br />
janvier à juin 2010, a concerné la direction des systèmes d'information (DSI) qui a porté ses<br />
réflexions sur :<br />
la définition d'un plan de travail et d'un calendrier visant à déterminer les scénarios de<br />
ré-immatriculation (quatre grands scénarios), à établir le planning des fusions<br />
techniques, et à définir les scénarios pour chaque domaine applicatif ;<br />
l'avancement des travaux en matière de relations sociales, d'offres de services et<br />
d'aspects budgétaires ;<br />
la définition d'un calendrier relatif à la communication et à la maîtrise des risques.<br />
La troisième phase, qui a débuté en juin 2010, porte sur l'accompagnement des caisses<br />
dans les actions à mener, avec notamment les conventions de rapprochement, les<br />
organigrammes cibles de Direction qui sont étudiés et l’accompagnement de la Cnaf sur<br />
l’élaboration de ces organigrammes, la convergence budgétaire avec l’instauration d'un<br />
dialogue entre les caisses pour aboutir à la constitution d'un budget départemental.<br />
Thierry MATHIEU aborde ensuite le chantier des systèmes d’information. Très important<br />
dans le cadre de la départementalisation, ce chantier porte notamment sur la réimmatriculation<br />
des allocataires (ré-immatriculation de la totalité des caisses des régions<br />
Nord, sauf la caf de Lille, et Seine-Maritime). De la même manière, Thierry MATHIEU insiste<br />
sur l'évolution des composants applicatifs du système d'information, qui concerne les<br />
allocataires autant que les partenaires. Enfin, il déclare que le calendrier des fusions<br />
techniques, communiqué aux organisations syndicales, inclut les grands modules applicatifs<br />
et leur date de fusion.<br />
Isabelle LERAT (CGT) souhaite savoir si une estimation du coût de la ré-immatriculation a<br />
été réalisée, et demande qui paiera cette ré-immatriculation.<br />
Thierry MATHIEU répond que le coût a été estimé à 220 000 € pour le département du<br />
Nord. Il présente ensuite le deuxième chantier des relations sociales, et les différentes fiches<br />
repères diffusées sur le réseau :<br />
une fiche « diagnostic des relations sociales », pour poser les bases d'un dialogue<br />
social constructif et homogénéiser les pratiques des relations sociales des différentes<br />
caisses. Cette fiche repère met en avant la nécessité de dialoguer avec les<br />
représentants du personnel et insiste sur la mise en place de commissions<br />
consultatives des relations sociales dans les caisses ;<br />
une fiche « garantie juridique des salariés », pour donner de la visibilité aux<br />
personnels, éviter les tensions afférentes à la méconnaissance de ces garanties, et<br />
mettre en avant le dispositif d'accompagnement défini dans le cadre du protocole ;<br />
UCANSS 11 INC 03.11.10
une fiche « consultation des IRP », qui définit les étapes de communication auprès<br />
des instances représentatives du personnel (CE, CHSCT) par le biais<br />
d'organigrammes généraux, puis détaillés.<br />
Thierry MATHIEU évoque ensuite le diagnostic social, à distinguer du diagnostic des<br />
relations sociales, qui permet d'analyser les normes issues des accords collectifs locaux et<br />
les usages avec l'ensemble des acteurs (réduction du temps de travail, protocole d'horaires<br />
variables, etc.), afin de garantir l'équité de traitement entre les salariés.<br />
Au chapitre des élections des représentants du personnel, il déclare que la direction souhaite<br />
une vacance la plus courte possible. Pour ce faire, elle a proposé un calendrier qui part du<br />
protocole préélectoral jusqu'aux élections. Thierry MATHIEU rappelle que ces éléments ont<br />
été donnés 14 mois avant l'échéance, ce qui permet à chaque caisse de s'organiser. Pour<br />
conclure sur les relations sociales, Thierry MATHIEU explique que ce chantier s’est présenté<br />
comme une priorité dès septembre 2009, et a nécessité une étroite collaboration, notamment<br />
sur les aspects juridiques, avec l’<strong>Ucanss</strong>, et un dialogue permanent avec les responsables<br />
du réseau.<br />
Thierry MATHIEU poursuit son propos sur le chantier des ressources humaines, et explique<br />
que le cadrage de la démarche RH a été outillé pour permettre aux caisses d'objectiver les<br />
champs et les périmètres de compétences des différents salariés des caisses<br />
départementales. Il évoque ensuite l’élaboration des référentiels de compétences et l’appui à<br />
l'orientation professionnelle et explique que le protocole du 26 janvier 2010 a été repris et<br />
analysé afin de déterminer les évolutions des différentes activités. Il ajoute que la direction<br />
va veiller à ce que ce protocole soit appliqué dans le détail. Ce protocole sera présenté le<br />
4 novembre aux responsables RH de chacune des caisses infra-départementales et son<br />
objectif est d'apporter un maximum de visibilité aux salariés. Sur ce point, Thierry MATHIEU<br />
précise que les salariés doivent être rassurés sur le fait que peu d’entre eux vont être<br />
affectés par des évolutions importantes d'activité, celles-ci concernant essentiellement les<br />
agences comptables et les services support. Au chapitre de la mobilité, Thierry MATHIEU<br />
indique que, selon les premières estimations, il n'y aura pas énormément de mobilité<br />
générée par la départementalisation.<br />
Isabelle LERAT (CGT) objecte que dans la région du Nord, les directeurs ont estimé que 4<br />
agents sur 10 seront particulièrement impactés par la départementalisation. Elle ajoute que<br />
la CGT estime que tous les agents seront touchés par la départementalisation, qui n'implique<br />
pas qu'une mobilité géographique ou professionnelle, mais un changement des processus et<br />
des conditions de travail.<br />
Thierry MATHIEU déclare qu'il s'agit des chiffres de la région Nord, qui l’ont également<br />
surpris, compte tenu du protocole.<br />
Isabelle LERAT (CGT) déclare que ces chiffres ont été donnés après réception de<br />
l'organigramme cible de la caf du Nord.<br />
Michel MARION (CGT) revient sur le caractère « rassurant » du protocole et affirme qu’un<br />
futur directeur départemental, ayant fait savoir aux cadres qu'ils étaient trop nombreux, a<br />
évoqué la possibilité d'organiser des départs conventionnels. Michel MARION demande que<br />
des indicateurs sur le nombre de personnes ayant « bénéf<strong>ici</strong>é » de départs conventionnels<br />
soient diffusés pour chaque organisme départemental. Sur ce point, il déclare d’ailleurs que<br />
les collaborateurs sont très loin d'être rassurés.<br />
Hervé DROUET rappelle que la Cnaf n'est pas l'employeur des salariés et que ces politiques<br />
locales ne sont pas inhérentes aux orientations nationales. Il affirme que le suivi de ces<br />
politiques sera organisé si elles sont avérées. Hervé DROUET insiste encore sur le fait que<br />
les orientations nationales n'ont pas planifié de départs conventionnels et fait observer que<br />
ces départs ne sont pas nécessairement liés à la départementalisation.<br />
UCANSS 12 INC 03.11.10
Thierry MATHIEU revient sur le chantier des ressources humaines et signale que des outils<br />
ont été donnés aux caf pour analyser les compétences et les organigrammes. Il ajoute que<br />
deux sessions de formation ont été organisées pour les responsables RH. Au chapitre de la<br />
communication, il souligne que l'essentiel du travail réalisé dans le cadre de la<br />
départementalisation concerne la communication en direction des agents. Il poursuit sa<br />
présentation sur l’offre de services, dont l'élément le plus évident concerne la mise en place<br />
du numéro unique pour chacun des départements. Thierry MATHIEU déclare que ce<br />
dispositif fonctionne plutôt bien et qu’il est prévu d'accompagner les caisses lors d’un<br />
séminaire sur l'organisation de la production et de l'offre de services.<br />
Jean-Claude CHERIKI (FO) note qu'il aura fallu vingt-cinq minutes d’audition du rapport<br />
avant que soit mentionné le protocole d'accord du 26 janvier, signé par la fédération FO. Il<br />
constate également que toutes les circulaires évoquées dans ce rapport, notamment sur les<br />
relations sociales et les relations humaines, n'ont jamais été transmises aux fédérations.<br />
Revenant sur l'harmonisation des pratiques en matière de ressources humaines, il fait<br />
observer qu'il n'y a aucune précision sur la méthode qui sera utilisée.<br />
Concernant le numéro unique, Jean-Claude CHERIKI déclare que ce projet est évoqué<br />
comme s'il n'avait aucune conséquence sur les conditions de travail et d'emploi des salariés<br />
des caisses. Ainsi, avant même la fusion des caisses, la direction passe délibérément outre<br />
les organisations représentatives du personnel et met en place le numéro unique, lequel<br />
aura des conséquences très importantes en termes de conditions de travail et d'emploi. En<br />
conclusion, Jean-Claude CHERIKI affirme que tous ces dispositifs entrent en violation totale<br />
avec le droit des salariés. Il demande donc que les fédérations soient légitimement<br />
destinataires de toutes les circulaires que la Cnaf a adressées aux différentes caisses.<br />
Hervé DROUET signale que les circulaires en question sont des circulaires « d'outillage et<br />
de procédures » permettant la mise en place du protocole négocié en interbranche. Il<br />
rappelle que toutes ces circulaires sont basées sur la substance même du protocole, et qu'il<br />
n'est pas possible de reparler de ce qui a été acquis.<br />
Thierry MATHIEU évoque le chantier particulièrement important du transfert de patrimoine<br />
vers la nouvelle caisse. Un balisage a été réalisé pour les directions en raison de la<br />
complexité du dossier juridique et technique, avec notamment le transfert de patrimoine du<br />
CE. Il clôt son propos sur les contrats et marchés, avec une insistance portée sur la mise en<br />
œuvre de fiches repères pour éviter les redondances et les résiliations coûteuses aux<br />
organismes et ant<strong>ici</strong>per sur les différents budgets à venir. Au chapitre des aspects<br />
budgétaires, la conséquence d’une convergence des contrats et marchés est l’harmonisation<br />
des procédures d’achats. Il déclare que le projet vise à ant<strong>ici</strong>per et à donner de la visibilité<br />
aux directions des caisses et à leur personnel. Sur ce point, une information relative à<br />
l'harmonisation des paramètres et des imputations budgétaires a été communiquée en juillet<br />
2010. Cette information donne des précisions sur les calendriers et sur les méthodes<br />
permettant de converger les pratiques budgétaires. Cette information est accompagnée par<br />
la mise en place d'un « budget initial consolidé », premier budget de la caisse<br />
départementale constitué par la somme des budgets des caf infra-départementales. Thierry<br />
MATHIEU explique qu'il a été conseillé aux caf infra-départementales de constituer un<br />
budget rectificatif pour ajuster au mieux leurs comptes avant le passage au budget initial<br />
consolidé. Il poursuit son propos sur le chantier majeur « maîtrise des risques », qui vise à<br />
faire travailler de concert les institutions de la branche Famille à l’aune d’un plan de maîtrise<br />
des risques commun en 2011.<br />
Hervé DROUET ouvre le tour de table des questions et donne la parole à Monsieur<br />
COLLET.<br />
Jean-Marc COLLET (CFTC) est assez surpris par cette présentation « in extenso », qui<br />
suscite de nombreuses questions. Il estime que ce dossier comporte une certaine part<br />
d'amateurisme sur plusieurs aspects, dont le premier est la consultation des IRP en juin<br />
UCANSS 13 INC 03.11.10
2010, alors que 90 % des décisions ont été prises avant cette consultation. Jean-Marc<br />
COLLET fait remarquer que les consultations portant sur des projets de restructuration<br />
doivent être réalisées en amont afin que les partenaires sociaux puissent être entendus<br />
préventivement. Il ajoute que si ce projet est porté devant les tribunaux, il risque fort d’être<br />
rejeté.<br />
De façon plus générale, Jean-Marc COLLET rappelle que ce projet va tout de même<br />
impacter 7000 salariés, soit un cinquième des personnels des organismes. Par ailleurs, au<br />
vu des schémas politiques actuels, cette départementalisation risque fort, selon lui, de<br />
s'articuler comme une étape et non comme une fin en soi. Pour la Cnaf, cela devrait<br />
renforcer la nécessité de travailler de conserve avec les organisations syndicales. Jean-Marc<br />
COLLET reconnaît les avancées dans certains domaines, mais fait savoir que d’autres<br />
aspects restent problématiques comme la publication du diagnostic des relations sociales et<br />
de la garantie juridique des salariés en novembre 2009. Les instances représentatives du<br />
personnel ont été consultées à ce sujet en novembre 2009. Sur ce point, Jean-Marc<br />
COLLET signale avoir demandé le maintien d'un représentant syndical par site afin de<br />
conserver les liens sociaux entre les différents organismes amenés à fusionner, notamment<br />
ceux du Nord.<br />
Jean-Marc COLLET déplore ensuite que la Cnaf ant<strong>ici</strong>pe les négociations, « comme si tout<br />
était fait ». Sur ce point, il rappelle que les fusions sont soumises à des délais de 15 à 18<br />
mois de négociations des protocoles. Il lui semble risqué de mettre en place des processus<br />
sans savoir exactement à quoi ils aboutiront. Aussi la CFTC estime-t-elle qu'il serait plus<br />
jud<strong>ici</strong>eux de faire coexister les systèmes « pendant un temps raisonnable », pour que les<br />
organismes soient en capacité de régler les difficultés qui se présenteront dans les premiers<br />
mois de fusion.<br />
Jean-Marc COLLET demande quels seront réellement les services impactés par la<br />
départementalisation : il souhaite la réalisation d'un état des lieux avec le nombre précis de<br />
salariés concernés. Il évoque encore les problématiques de fusion de budget, et demande<br />
que des précisions soient apportées sur les « budgets rectificatifs » évoqués en fin de<br />
présentation.<br />
Jean-Marc COLLET conclut sur les questions liées aux transferts de patrimoines, notamment<br />
ceux des CE qui devront être gérés et analysés. Puis il interroge Thierry MATHIEU sur la<br />
signification d'une « gouvernance aménagée ». Enfin, il revient sur les priorités données aux<br />
aspects « opposables » aux caisses, et souhaite savoir si ces aspects sont également<br />
« opposables » aux élus et aux salariés.<br />
Hervé DROUET explique, afin de lever un malentendu en ce qui concerne la consultation<br />
des IRP, que certaines thématiques doivent être abordées avant la création de la caisse<br />
départementale, tandis que d'autres devront l’être après.<br />
Bernard DELANNOY (CFDT) se pose les mêmes questions que son collègue de la CFTC. Il<br />
évoque les problématiques départementales du Nord, de l'Isère, du Pas-de-Calais, etc., et<br />
conclut sur le fait « que l'affaire ne roule pas comme elle le devrait », sans pour autant que<br />
les organisations syndicales soient précisément informées sur la nature de ces<br />
problématiques. Bernard DELANNOY demande donc que des éclairages soient apportés sur<br />
ces spécif<strong>ici</strong>tés départementales. Au chapitre des objectifs présentés, Bernard DELANNOY<br />
s'étonne qu'ils n'aillent pas plus loin, en examinant par exemple les impacts à moyen-long<br />
terme sur l’emploi. Sur ce point, Bernard DELANNOY est intéressé par la constitution d'un<br />
organigramme allant au-delà du jour « J ». Il demande ensuite que les fiches repères,<br />
notamment celles relatives aux RH et aux IRP, soient rapidement transmises aux partenaires<br />
sociaux. Bernard DELANNOY aborde le protocole du 26 janvier 2010 et « l'attention des<br />
organismes vis-à-vis des souhaits de leurs agents ». Sur ce point, il rappelle que<br />
conformément au protocole, « l'information la plus complète doit être délivrée sur les<br />
possibilités d'évolution professionnelle dans l'organisme d'appartenance ou dans les<br />
UCANSS 14 INC 03.11.10
organismes voisins, quelles que soient leurs branches de législation ». En conséquence, il<br />
souhaite savoir quelles seront les modalités retenues par la Cnaf et mises en place dans les<br />
organismes locaux pour rendre visibles ces informations. Dans un autre registre, Bernard<br />
DELANNOY souhaite savoir si une concertation a été instaurée entre les branches sur les<br />
questions relatives à l'aménagement du territoire. Pour conclure, il demande si la Cnaf<br />
envisage de mettre en place un protocole d'accord sur une prime de fusion pour les caisses<br />
impactés par la départementalisation.<br />
Michel-Ange PARRA (FO) appuie les interrogations de Bernard DELANNOY sur les<br />
spécif<strong>ici</strong>tés régionales, puis dresse un comparatif entre le projet de fusion des caisses<br />
d'allocations familiales et la fusion des caisses primaires d'assurance maladie. Il rappelle que<br />
ces dernières ont fusionné le 1er janvier 2010 et, qu’à ce jour, les organisations syndicales<br />
discutent encore de problèmes de relations sociales et de ressources humaines qui n'ont pas<br />
été abordés lors de la fusion. Michel-Ange PARRA se base sur ce qui se passe au sein des<br />
établissements de sa région (cf. scannerisation) pour souligner le caractère cloisonné des<br />
informations relatives au futur des collaborateurs des organismes fusionnés, et déplore<br />
l'absence d'instance de discussion locale favorisant la transmission d’informations entre les<br />
établissements. Il souligne que, dans le même temps, la dégradation des conditions de<br />
travail et la charge de travail importante se font ressentir.<br />
Michel-Ange PARRA ouvre ensuite une parenthèse sur le numéro unique et fait observer<br />
que depuis le 2 novembre 2010, un numéro de téléphone unique a été instauré dans les caf<br />
de Montpellier et de Béziers. Or, ce dispositif perturbe l'organisation du travail et risque de<br />
renforcer la déstabilisation des allocataires, qui ne sont plus, depuis deux ans, en état de<br />
satisfaction vis-à-vis des caf (Michel-Ange PARRA donne pour preuve l'accroissement des<br />
appels téléphoniques et de l’accueil des allocataires). Pour Michel-Ange PARRA, ce<br />
dispositif va impacter, voire bousculer les conditions de travail des collaborateurs.<br />
Revenant sur les aspects budgétaires évoqués dans l’exposé de Thierry MATHIEU, Michel-<br />
Ange PARRA a appris, lors de la présentation du budget 2011 qui a eu lieu dans son<br />
organisme, la suppression de postes dans son organisme. Globalement, il estime que la<br />
mutualisation de certains services supports va contribuer à diminuer la qualité de service<br />
rendue par les collaborateurs en direction des allocataires, et compliquer davantage les<br />
relations.<br />
Patr<strong>ici</strong>a DELBECQ (SNFOCOS) rappelle de son côté que le protocole de garantie ne doit<br />
pas empêcher les négociations en entreprise. À ce titre, elle espère que des négociations<br />
locales vont être menées dans le cadre de la transversalité de l'encadrement et de la<br />
mobilité des agents. Elle adresse ensuite deux questions à la direction de la Cnaf :<br />
la première porte sur l’allocation de budgets susceptibles de prendre en compte les<br />
situations de mobilité géographique et de postes transversaux ;<br />
la seconde interroge la mention, dans le diaporama, de la dévolution des biens des<br />
CE, qui ne concerne absolument pas l'employeur.<br />
Patr<strong>ici</strong>a DELBECQ évoque ensuite la région Nord, région « d'une extrême paupérisation »,<br />
où 8 caf vont être amenées à fusionner. Elle souhaite connaître l’organisation qui va<br />
permettre de rendre un service de qualité, attendu par les usagers. Patr<strong>ici</strong>a DELBECQ<br />
rappelle que les organisations syndicales stigmatisent depuis deux ans les retards, les<br />
charges de travail supplémentaires et les insuffisances d'effectifs des établissements de ce<br />
département.<br />
Patr<strong>ici</strong>a DELBECQ poursuit son intervention et, en écho aux propos de Jean-Marc COLLET,<br />
interroge Thierry MATHIEU sur la notion de « gouvernance aménagée ».<br />
Elle dénonce enfin « le simulacre de concertation et les discussions creuses de cette INC »,<br />
et précise que si le SNFOCOS ne souscrit pas aux théories polit<strong>ici</strong>ennes de restructuration –<br />
UCANSS 15 INC 03.11.10
qui se présentent en réalité comme une déstabilisation de l'institution Sécurité sociale –, il y<br />
collabore et n'obtient en retour que peu d'éclairage sur les impacts humains, soit les impacts<br />
les plus importants de ce projet de départementalisation.<br />
Isabelle LERAT (CGT) déclare que cette présentation, si bien construite soit-elle, ne<br />
correspond pas à la réalité des organismes. Selon elle, ce diaporama montre que la Cnaf<br />
téléguide les caf comme elle le fait depuis des années, sans tenir compte des instances<br />
représentatives du personnel. Isabelle LERAT affirme que la départementalisation –<br />
accompagnée des mutualisations, des externalisations et des circulaires – met à mal le<br />
service des personnels et le service rendu à l'allocataire. Elle ajoute que la direction n’a<br />
répondu à aucune des questions posées et en énonce une autre :<br />
« Que se passera-t-il pour les caf infra-départementales s'il n'y a pas de vote positif des<br />
chartes de rapprochement par les conseils d’administration ? » Sur ce point, Isabelle LERAT<br />
rappelle qu'une rencontre des administrateurs des caf du Nord s'est tenue le 15 octobre. À<br />
cette occasion, M. DEROUSSEN a été confronté à la mise en pratique réelle du principe de<br />
gouvernance aménagée, et au passage de huit conseils d’administration à un seul. Isabelle<br />
LERAT rappelle que cette construction intellectuelle de « gouvernance aménagée » s'articule<br />
sur la création de commissions territoriales et de conseillers territoriaux (sans substance<br />
juridique). Le CPG a donc été voté avec réserve, en incluant des demandes sur le réel<br />
pouvoir de décision des Commissions territoriales dans le domaine de l'action sociale. Or, ce<br />
vote a été retoqué deux fois par la direction de la Sécurité sociale, si bien que les<br />
administrateurs se retrouvent avec des Commissions abstraites de tout pouvoir décisionnel.<br />
Isabelle LERAT rappelle que les instances du Nord battent tous les records de minima<br />
sociaux. Pour autant, la direction de la Sécurité sociale refuse le principe d'une gouvernance<br />
aménagée aux administrateurs des caf. Partant de ce constat, elle affirme que ces<br />
Commissions territoriales se révèlent être des coquilles vides et réitère sa question : quid<br />
d’un vote négatif ?<br />
Isabelle LERAT demande ensuite que le calendrier politique soit dissocié du calendrier<br />
administratif (la demande a déjà été formulée à l’occasion d’une réunion de dialogue social)<br />
afin d'éviter une construction administrative de la départementalisation à la va-vite. Elle<br />
conclut sur le fait que cette départementalisation pâtit d'un coût (actuel) extrêmement<br />
important (notamment en temps de travail des agents et en frais divers) et indique que les<br />
caf du Nord subventionnent actuellement ce coût sur leurs propres fonds. Elle signale encore<br />
qu'à part deux postes de chargé de mission créés il y a quelques mois, rien n'a été fait (ex.<br />
garantie de niveau des agents pour ce qui touche à la mobilité). Isabelle LERAT souhaite<br />
savoir quels seront les budgets alloués aux caisses, et en particulier à celle du Nord, dans le<br />
cadre de la départementalisation.<br />
À son tour, Pascal FALTOT (CFE-CGC) donne lecture d'un texte :<br />
« Dans le cadre des mutualisations, le principe de solidarité fait qu'il n'y a pas de report de<br />
ressources des caf mutualisées vers les caf qui mutualisent. Cette situation devient intenable<br />
quantitativement et qualitativement. Elle conduit à une dégradation de la qualité et des<br />
conditions de travail. Est-ce le même principe pour la départementalisation ? Cela nous<br />
amène à nous poser la question des moyens supplémentaires qui seront donnés à votre<br />
projet ».<br />
Jean-Claude CHERIKI (FO) rappelle que l'article 10 du protocole d'accord prévoit la tenue,<br />
au moins une fois par an, d’une réunion dédiée à la présentation préalable et détaillée des<br />
opérations relevant de l’accord. Ces opérations sont à la fois des fusions et des<br />
mutualisations. Pourtant, Jean-Claude CHERIKI observe que la direction ne présente<br />
aucune information préalable et détaillée des opérations de mutualisations (plate-forme<br />
téléphonique, « scannerisation » des documents).<br />
UCANSS 16 INC 03.11.10
Hervé DROUET revient sur la question de la gouvernance aménagée et des spécif<strong>ici</strong>tés de<br />
certaines régions (Nord, Atlantique). Il explique que ces spécif<strong>ici</strong>tés ont trait au<br />
positionnement des conseils d’administration et aux négociations avec les caf concernées.<br />
Ces négociations portent sur le siège ou sur les modalités particulières relatives à la<br />
compétence principale des conseils d’administration dans la branche (pilotage de l'action<br />
sociale). Dans le Nord, les conseils d’administration ont demandé l'élaboration de ce principe<br />
de gouvernance aménagée, qui permet de bénéf<strong>ici</strong>er de commissions élargies pour traiter<br />
les dossiers relatifs aux circonscriptions des anciennes caf qui intégreront la caf<br />
départementale. Hervé DROUET reconnaît que dans le Nord, ce dispositif implique de<br />
nombreux allers-retours avec les ministères de tutelle pour la prise en charge du défraiement<br />
des salaires et les frais de déplacement des membres de ces commissions. Concernant<br />
l'Ardèche, il évoque la dissociation des sièges administratif et social. La situation est<br />
également suivie plus attentivement en Seine-Maritime, où les conseils d’administration<br />
doivent trouver des compromis sur les aspects de gouvernance. Vis-à-vis de ces diverses<br />
situations, Hervé DROUET précise que les avancées administratives et techniques doivent<br />
être distinguées des avancées politiques. Ce sont ces spécif<strong>ici</strong>tés politiques qui sont<br />
pointées dans la présentation, et non des particularités techniques ou administratives.<br />
Concernant la négociation, Hervé DROUET annonce que la Cnaf souhaite engager les<br />
négociations le plus rapidement possible, avant la création de la caf départementale.<br />
Revenant sur les propos de Michel-Ange PARRA, Hervé DROUET explique que la Cnaf veut<br />
travailler en amont et ant<strong>ici</strong>per un maximum de choses. Pour ce qui a trait à la dévolution<br />
des biens, il indique que les questions relatives aux CE sont des sujets dont les temporalités<br />
de traitement peuvent être tout à fait distinctes.<br />
Revenant sur les interventions évoquant un potentiel schéma cible planifié de régionalisation<br />
ou de compression des effectifs, Hervé DROUET assure qu’elles relèvent de considérations<br />
qui ne sont pas celles de la Cnaf. Il affirme qu'il n'y a pas de projet de régionalisation dans la<br />
branche Famille. Au regard de la restitution des postes, Hervé DROUET explique qu’elle a<br />
été calibrée en fonction des effectifs des caisses. L'objectif de départementalisation,<br />
poursuit-il, n'est pas un objectif économique de compression d'effectifs. Il s'agit de renforcer<br />
le pouvoir politique des caisses d'allocations familiales dans les départements vis-à-vis des<br />
interlocuteurs, qui sont majoritairement positionnés sur l’échelle départementale. Sur les<br />
aspects budgétaires, il indique que la construction est opérée par addition des budgets<br />
actuels, puis par application des règles générales (une caisse départementale aura un coût<br />
de référence calculé en fonction des paramétrages appliqués à l'ensemble des caisses).<br />
En ce qui concerne les surcoûts engendrés par la départementalisation, Hervé DROUET<br />
déclare que certains surcoûts sont pris en charge au niveau national. Il évoque la<br />
mobilisation du FAF pour contribuer au financement des opérations de formation. De façon<br />
plus générale, il souligne que la Cnaf prête une attention particulière à l'organisation des<br />
caisses. En revanche, elle n'a pas dédié d'enveloppe globale à cette organisation, mais traite<br />
chaque cas de façon particulière. Hervé DROUET annonce que sur le plan du personnel, le<br />
protocole sera entièrement financé, de même que l'accompagnement de l'harmonisation des<br />
politiques salariales entre les caisses.<br />
S'agissant de la prime de fusion, Hervé DROUET affirme qu'il n'y a pas, actuellement, de<br />
négociation nationale sur le sujet. Il rappelle cependant que le COMEX s’est prononcé sur<br />
l'encadrement d'éventuels accords locaux. Par ailleurs, dans le cadre des discussions<br />
ouvertes sur les politiques de rémunération, si la prime de fusion peut être envisagée, elle ne<br />
sera pas traitée au seul niveau de la branche Famille.<br />
Revenant sur la question relative au numéro unique et au numéro d'immatriculation, Hervé<br />
DROUET observe que le passage du 0 820 au 0 810 constitue une avancée en termes de<br />
qualité de service (disparition de la surtaxe). En matière d'organisation du travail, il estime<br />
que les problèmes de réception téléphonique rencontrés par les agents ne sont pas liés à la<br />
départementalisation, mais à la mutualisation. Hervé DROUET dit cependant être sensible<br />
UCANSS 17 INC 03.11.10
aux points d'adhérence entre les problématiques de départementalisation et de<br />
mutualisations. La mutualisation peut, en effet, avancer plus rapidement que la<br />
départementalisation. Concernant la problématique des métiers supports, redondants entre<br />
les différents organismes, Hervé DROUET atteste qu'ils feront l'objet d'un accompagnement<br />
particulier et d'une organisation spécifique dans les organigrammes cibles.<br />
Christian CASTELLA déclare à son tour que le cœur du projet de départementalisation est<br />
politique : son objectif est d'apporter davantage de poids à la Branche face aux<br />
départements. Cette départementalisation doit aboutir à échéance de la mandature des<br />
Conseils, ce qui représente une véritable contrainte technique. Pour Christian CASTELLA, la<br />
Cnaf, les caisses locales et les représentants du personnel ont trois problématiques à<br />
résoudre :<br />
le service aux allocataires, dont la qualité doit être renforcée par la<br />
départementalisation. Sur ce point, la Cnaf prête une attention particulière au schéma<br />
directeur des accueils locaux et une meilleure organisation des accueils [mutualisés]<br />
la nécessité d’éviter les exclusions : sur ce point, les fiches repères sont mises en<br />
place pour appuyer les concertations sur les aspects locaux et renforcer la visibilité<br />
des personnels sur la future caisse départementale. Par ailleurs, deux principes<br />
seront fermement respectés :<br />
- l’appui du protocole d'accord et l’allocation de ressources financières<br />
nécessaires à sa mise en place ;<br />
- la diffusion rapide d'une communication sur l'organigramme : dans chacune<br />
des caisses, les agents de direction doivent, le plus tôt possible, travailler<br />
avec les agents des services pour renforcer la visibilité de cet organigramme.<br />
En matière de gouvernance, les conseils d’administration doivent également<br />
se positionner rapidement, car si la Cnaf supporte la démarche, l'essentiel des<br />
changements relève du niveau local ;<br />
Les opérations techniques (systèmes d'information, organisation des caisses, etc.).<br />
Sur ce point, la responsabilité de la Cnaf est de sécuriser le projet et d’éviter que le<br />
service aux allocataires ne souffre d'une quelconque défaillance.<br />
Christian CASTELLA insiste de nouveau sur l'objectif politique de la départementalisation, et<br />
son aspect humain : les personnels doivent retrouver une bonne place dans cette<br />
organisation, avec toutes les garanties apportées par les Conventions. Revenant sur les<br />
problématiques afférentes aux caf du Nord et de la Seine-Maritime, il fait savoir que la fusion<br />
des organismes est en effet rendue beaucoup plus complexe par le nombre des caisses à<br />
réunir. Vis-à-vis de ces départements, Christian CASTELLA assure que la caisse nationale<br />
sera amenée à être beaucoup plus active sur la démarche de fusion.<br />
Thierry MATHIEU revient sur les interrogations de Jean-Marc COLLET au sujet de la<br />
consultation des IRP en juin 2010. Il signale que la Cnaf met des outils à disposition du<br />
réseau, qui doit lui-même décider de leur utilisation, au moment opportun. La mention de la<br />
consultation des IRP sur les fiches ne concerne que la consultation préalable du CE et la<br />
méthode retenue. L'objectif, insiste Thierry MATHIEU, est « d'aider les caisses à appliquer<br />
les textes ». Une deuxième consultation du CE doit ensuite avoir lieu sur l'organisation cible<br />
générale (soit les grandes directions, l’encadrement et les services). Thierry MATHIEU<br />
affirme que tant que l'organisation cible ne sera pas détaillée, il sera impossible de mesurer<br />
le nombre de personnes affectées par la départementalisation. En conclusion sur ce point,<br />
Thierry MATHIEU rappelle que la consultation n’a pas commencé en juin 2010, mais<br />
beaucoup plus tôt. Cette consultation est « scandée » par les étapes réglementaires<br />
opposables à la Cnaf. La Cnaf respecte donc les modalités réglementaires de la<br />
consultation, avec une consultation sur le projet et la démarche générale, une autre sur<br />
l'organisation générale, puis une sur l'organisation détaillée. Thierry MATHIEU précise que la<br />
plupart des caisses font régulièrement des points d’avancée pour tenir informés les<br />
UCANSS 18 INC 03.11.10
eprésentants du personnel. Par ailleurs, il souligne qu’un certain nombre de caisses a mis<br />
en place des commissions consultatives pour discuter avec ces représentants.<br />
Thierry MATHIEU aborde ensuite la question des biens du CE et dit être surpris par les<br />
observations relatives à cette question, dans la mesure où « la demande est partie des CE<br />
vers les caisses », qui ont ensuite remonté le problème à la Cnaf. Partant de cette demande,<br />
la Cnaf a réalisé une analyse qui n'a pas d'autre objectif que l’appui et le conseil. Il ne s'agit<br />
pas, conclut Thierry MATHIEU, d'imposer quoi que ce soit.<br />
Concernant le problème de la plate-forme téléphonique, Thierry MATHIEU garantit que<br />
l'option du numéro unique départemental a permis d'éviter le changement répété du numéro<br />
de téléphone de la caf. Il assure qu’à travers ce dispositif, les allocataires sont directement<br />
mis en relation avec leur caisse départementale.<br />
Revenant sur les questions de construction budgétaire, il explique que la somme est<br />
constituée par l'addition des budgets infra-départementaux. L'objectif, poursuit-il, est de<br />
parvenir à des imputations budgétaires homogènes, en fonction des situations spécifiques<br />
de chaque caisse. Concernant les budgets rectificatifs, Thierry MATHIEU rappelle qu'il ne<br />
s'agit pas d'une obligation, mais d'un conseil : les caf ont ainsi tout intérêt à vérifier que les<br />
comptes sont correctement provisionnés avant l'été. Ces budgets rectificatifs constitueront<br />
une base permettant de définir le budget unique, somme des recettes et des dépenses des<br />
budgets infra-départementaux.<br />
Isabelle LERAT (CGT) fait observer que la Cnaf n'a pas répondu à sa question : « que se<br />
passera-t-il si les conseils d’administration – notamment ceux du Nord – ne votent pas la<br />
charte de rapprochement ? »<br />
Hervé DROUET signale que les commissions du Nord maintiennent la dynamique de<br />
rapprochement, l'objectif de ce dernier, fixé par la convention d'objectifs et de gestion, étant<br />
qu’il ait lieu d'<strong>ici</strong> la fin de l'année.<br />
Isabelle LERAT (CGT) note que cela signifie, dès lors que les budgets départementaux et<br />
les CPG seront votés, que les conseils d’administration seront obligés de signer cette charte.<br />
Hervé DROUET souligne que les conseils d’administration sont déjà favorables au principe<br />
de cette charte, principe conditionné par certaines étapes à réunir. Si ces étapes prennent<br />
plus de temps dans le département du Nord, elles finiront in fine par être réunies, et les<br />
Conventions seront votées.<br />
Isabelle LERAT (CGT) remarque qu'en l'état actuel des choses les administrateurs ne<br />
voteront pas ce qui leur est proposé. Elle réitère le fait que de fortes réserves ont été émises<br />
sur des aspects problématiques qui n'ont pas été levés.<br />
Hervé DROUET considère qu'il s'agit d'un diagnostic personnel qu’il ne partage pas.<br />
Jean-Marc COLLET (CFTC) indique que son organisation syndicale remercie les dirigeants<br />
de la Cnaf pour les informations apportées sur les budgets, le principe d'autofinancement et<br />
la prise en charge des formations. Il revient ensuite sur les principes évoqués par Christian<br />
CASTELLA, notamment celui de la communication sur l'organigramme. Sur ce point, Jean-<br />
Marc COLLET constate que jusqu'à présent, les salariés concernés par les fusions ont<br />
bénéf<strong>ici</strong>é de très peu d'informations sur les organigrammes cibles. Les organisations<br />
syndicales ont ainsi passé près d'un an à sensibiliser les conseils d’administration et à faire<br />
en sorte que les directeurs concernés puissent s'entendre. Dans la mesure où il ne reste<br />
plus qu'un an pour apporter des solutions aux problèmes des salariés, Jean-Marc COLLET<br />
estime que la Cnaf doit passer à l'étape supérieure.<br />
Revenant sur la départementalisation présentée comme une décision du conseil<br />
d’administration de la Cnaf, Jean-Marc COLLET relève que ce conseil d’administration n'est<br />
pas complètement déconnecté des pouvoirs publics. Il ajoute également qu'à l'illustration de<br />
UCANSS 19 INC 03.11.10
la situation de Pau-Bayonne, « les situations peuvent être différentes ». Enfin, Jean-Marc<br />
COLLET déclare que lorsqu'un conseil d’administration tel que celui de la Cnaf prend ce type<br />
de décision, il doit impérativement demander son avis au Comité d'entreprise. Or, cette<br />
négociation – dans quelque instance que ce soit – n'a pas eu lieu. À aucun moment, les<br />
partenaires sociaux n'ont été soll<strong>ici</strong>tés, même au sein de l’INC. Jean-Marc COLLET rappelle<br />
que les problématiques ne sont pas exclusivement situées au niveau local, et que des<br />
négociations doivent être menées au niveau national.<br />
Sur l'allocation des moyens financiers, Jean-Marc COLLET observe que n'importe quel<br />
groupe procédant à des opérations de restructuration doit se donner l'ambition de ses<br />
moyens et apporter « quelque chose dans la corbeille de la mariée ». Sur ce point, les<br />
pouvoirs publics doivent comprendre que la départementalisation ne saurait être un succès<br />
sans l'allocation de moyens supplémentaires.<br />
Concernant la question des transferts de patrimoine des CE, Jean-Marc COLLET affirme<br />
que ces derniers ne sauraient financer les fusions et les absorptions sur leurs fonds propres.<br />
Il rappelle d'ailleurs que la branche Recouvrement a, par le passé, soutenu financièrement<br />
les CE sur ce type d'opération.<br />
Pour ce qui a trait au principe même des fusions, Jean-Marc COLLET rappelle que les<br />
organisations syndicales ont demandé à la direction de ne pas aller trop vite, et affirmé qu'il<br />
était tout à fait possible de laisser les organisations représentatives du personnel en l'état<br />
dans les semaines à venir, afin d'observer les tenants et les aboutissants de la<br />
départementalisation « en toute quiétude ». Sur ce point, la CFTC n'a pas eu de réponse.<br />
Jean-Marc COLLET souligne ensuite les impacts « non négligeables » des fusions sur les<br />
centres informatiques (CNEDI), et souhaite qu'une attention particulière soit portée à la<br />
réorganisation de ces centres.<br />
Vis-à-vis du principe de la gouvernance aménagée, Jean-Marc COLLET indique que, dans le<br />
département du Nord, ce principe est présenté comme une appropriation des directions de<br />
chaque branche ou sous branches par les différents directeurs existants, sans considération<br />
pour le futur des salariés. Cette situation renvoie un véritable problème de fond sur lequel la<br />
Cnaf doit intervenir.<br />
Enfin, Jean-Marc COLLET demande à connaître le niveau hiérarchique de la caisse du<br />
département du Nord. Par ailleurs, il signale que cette question se pose également au<br />
niveau des personnels de direction : quel sera leur niveau dans la nouvelle organisation de<br />
la branche Famille ?<br />
Patr<strong>ici</strong>a DELBECQ (SNFOCOS) souhaite de son côté savoir comment la direction va<br />
s'arranger pour mutualiser tous les postes redondants des huit caisses du Nord. Elle<br />
remarque qu'il est déjà diff<strong>ici</strong>le d'opérer ce genre de mutualisation dans le cas de la fusion de<br />
deux caisses, et signale que les directions « cherchent déjà des noises » à certains cadres,<br />
car leurs postes « sont en trop ». Sur la question des budgets, elle demande si la Cnaf va<br />
mettre en place des budgets supplémentaires en compensation des responsabilités élargies<br />
ainsi qu'au regard des mobilités fonctionnelles des techn<strong>ici</strong>ens susceptibles de basculer<br />
d'une activité à une autre. Concernant les agents de direction, elle relève que les promotions<br />
sont réalisées automatiquement, sans négociation aucune. Elle souhaite donc que l'égalité<br />
salariale et professionnelle soit garantie. Au chapitre des activités, Patr<strong>ici</strong>a DELBECQ<br />
interroge la Cnaf sur la centralisation des activités. Elle aborde ensuite la question du FAF et<br />
signale que, depuis deux ans, les organismes annulent des formations – pourtant prévues et<br />
acceptés – parce que le FAF ne dispose pas des moyens suffisants.<br />
Hervé DROUET déclare, suite à l’exposé de Monsieur MARION sur l’existence de la<br />
convention nationale et de la départementalisation, qu'il répondra à la communication du<br />
procès-verbal de CE. Il rappelle que la convention nationale s'est engagée, et que si des<br />
différences de rythme peuvent être notées, il n'y en a pas en termes d'objectifs. Revenant<br />
UCANSS 20 INC 03.11.10
sur la gouvernance politique du projet de départementalisation, il souligne que la décision a<br />
bien été prise par le conseil d’administration de la Cnaf et que cet objectif a été confirmé<br />
dans la Convention d'objectifs et de gestion. Hervé DROUET explique que la dimension de<br />
négociation et de consultation avec les IRP reste majoritairement locale. Il réaffirme que la<br />
conduite nationale du projet se présente comme un outillage, comme un cadrage juridique,<br />
comme de l'expertise. La mise en place concrète du projet relève des directions locales et de<br />
leurs représentants du personnel. Pour autant, Hervé DROUET propose un nouveau point<br />
sur la départementalisation lors d’une prochaine INC où pourront être abordées les<br />
questions de mutualisation et de plateformes téléphoniques.<br />
Hervé DROUET revient sur le point soulevé par Jean-Marc COLLET au sujet des centres<br />
informatiques (CNEDI), et précise que ce sont surtout les CERTI qui vont être impactés en<br />
termes de charge de travail. Il annonce qu'un audit est actuellement en cours sur la<br />
performance et l'organisation du système d'information dans la branche Famille, mais qu’il<br />
n'est pas lié à la départementalisation.<br />
Concernant le devenir des fonctions redondantes évoqué par Patr<strong>ici</strong>a DELBECQ, Hervé<br />
DROUET assure qu'il n'y a pas de position de principe national, et que les équilibres doivent<br />
être trouvés localement en fonction des opportunités. Il confirme cependant que l'ensemble<br />
des lieux d'implantation, des lieux d'accueil du public et des sites de techn<strong>ici</strong>ens-conseils<br />
sera maintenu.<br />
Sur la question du FAF, Hervé DROUET affirme que les financements sont tout à fait<br />
mobilisables.<br />
Patr<strong>ici</strong>a DELBECQ (SNFOCOS) s'en étonne et annonce que plusieurs organismes ont<br />
annulé leur formation, car le FAF n'avait soi-disant plus d'argent.<br />
Hervé DROUET répond qu'il vérifiera.<br />
Antoine LEBORGNE (CGT) s’étonne qu’une INC sur la question de l'action sociale n'ait pas<br />
encore eu lieu, alors que Monsieur DROUET s'était engagé au mois de mars, à l'occasion<br />
des discussions sur le stock de retard, à la tenir.<br />
Hervé DROUET reconnaît qu'il s'était engagé à la tenue d'une réunion, mais explique que la<br />
départementalisation prend beaucoup de temps.<br />
Hugues FALCON (CFTC) revient sur la question de l'harmonisation des salaires dans les<br />
caf et note que d'importants écarts de rémunération existent dans certains métiers. Il se<br />
demande comment avec deux points de GVT les caf vont résoudre ce problème. Hugues<br />
FALCON propose d'accorder un GVT aux caisses soumises à la départementalisation, et de<br />
le situer en perspective des efforts à faire au niveau salarial sur la première année.<br />
Hervé DROUET déclare que le GVT de deux points est un engagement moyen sur<br />
l’ensemble de l'institution. Il assure que la Cnaf sera attentive à l'harmonisation des<br />
politiques salariales, mais précise que cette harmonisation sera probablement lissée en<br />
fonction de l'ampleur des écarts.<br />
Bernard DELANNOY (CFDT) remarque que l'institution fait toujours montre de beaucoup<br />
d'ambition, mais dispose toujours de peu de moyens. Il constate que depuis trois heures, les<br />
explications de la direction ont porté sur le fait que les caf organisent la départementalisation<br />
dans le cadre des règles que la Cnaf a édictées, sans aucun échange sur la problématique<br />
précise de la gestion des ressources humaines. Il relève également que le pilotage de ce<br />
projet reste extrêmement discutable : in fine, ce sont les équipes locales qui seront chargées<br />
de gérer les problématiques en direct avec les directions locales, et la caisse nationale sera<br />
impuissante à décider de quoi que ce soit, cantonnant les instances représentatives du<br />
personnel nationales à une simple chambre d'enregistrement. Bernard DELANNOY déclare<br />
que si une prochaine INC est organisée avec la Cnaf, elle devrait porter sur l'harmonisation<br />
UCANSS 21 INC 03.11.10
des politiques de rémunération entre les organismes de la Branche et sur les politiques de<br />
formation, soit les questions qui impactent directement la vie des salariés.<br />
Hervé DROUET dit ne pas partager ce diagnostic, mais prend acte de la remarque. Il ajoute<br />
que la négociation précise des politiques de gestion des ressources humaines de chaque<br />
caisse impliquerait de faire venir en séance toutes les directions locales.<br />
Bernard DELANNOY (CFDT) observe que la Cnaf a une attitude de plus en plus normative<br />
vis-à-vis des organismes de base et déplore que sur les autres sujets, la Cnaf soit une<br />
« véritable pétaudière » notamment quand les taux de GVT ne sont pas les mêmes, quand<br />
les agents qui effectuent le même travail ne sont pas placés dans les mêmes niveaux<br />
d’emploi.<br />
Hubert RETIF (CFTC) abonde dans le sens des propos de Bernard DELANNOY. Pour lui,<br />
cette présentation a essentiellement porté sur la méthode, l'organisation de rendez-vous, les<br />
contacts. Les véritables questions, relatives aux conséquences de la fusion des organismes,<br />
ont été éludées. Hubert RETIF considère que le traitement de ces aspects ne relève pas des<br />
seuls moyens financiers, mais aussi d’une volonté de l’échelon national à soutenir les<br />
échelons locaux.<br />
Isabelle LERAT (CGT) est d'accord avec Hervé DROUET sur le fait que la<br />
départementalisation ne réduira pas les accueils : ces derniers sont soumis à des fermetures<br />
depuis bien plus longtemps. Revenant sur les problématiques afférentes à la caisse du Nord,<br />
elle fait remarquer qu'il n'y a plus d'argent pour la création d'un nouveau siège. La direction<br />
générale va ainsi être regroupée dans un petit local tandis que les différentes directions<br />
départementales vont être réparties dans plusieurs caisses, ce qui va concourir au forcement<br />
de la mobilité. Isabelle LERAT ajoute avoir entendu le directeur de la future caf<br />
départementale dire que son établissement financerait lui-même son siège. Dès lors, elle se<br />
demande comment le protocole pourrait être appliqué dans la constitution politique de ce<br />
nouveau siège autofinancé.<br />
Hervé DROUET affirme ne pas avoir connaissance de beaucoup de mobilité forcée dans le<br />
réseau.<br />
Jean-Marc COLLET (CFTC) évoque de nouveau les questions de financement du FAF et<br />
précise que « le rôle politique est essentiellement occupé par les partenaires sociaux » au<br />
travers d’une CPNEFP qui décide des grandes politiques à venir. Il ajoute que les<br />
organisations syndicales ont soll<strong>ici</strong>té à plusieurs reprises la CPNEFP et ont souligné la<br />
nécessité de favoriser les dotations exceptionnelles de la part des caisses.<br />
2. LA DÉMARCHE DE LA BOUCLE QUALITE DANS LA BRANCHE<br />
Laurent FLEURIOT déclare que l'objectif de ce projet est de faire évoluer la gestion des<br />
dossiers des allocataires vers une approche qualitative. Dans son principe, la boucle de<br />
qualité consiste à analyser une difficulté ou une anomalie, rechercher les solutions, les<br />
mettre en place et examiner les résultats.<br />
Laurent FLEURIOT rappelle que chaque année, la branche génère 2,5 milliards d'indus sur<br />
50 milliards de paiements directs, 40 % de ces indus sont inhérents à des anomalies de<br />
production. Les conséquences de ces indus sont importantes pour les allocataires et<br />
peuvent provoquer des difficultés. Par ailleurs, la gestion d'un indu génère une importante<br />
charge de travail, équivalente à deux, voire trois fois le temps de gestion normal d'un dossier<br />
(vérification, contrôle, imputation de l'indu, recouvrement). La Cnaf pense donc que le<br />
moment est opportun pour lancer ce projet de boucles de qualité. Laurent FLEURIOT<br />
explique que l'objectif est de détecter et de mettre en œuvre des solutions d'amélioration de<br />
la qualité, et non de renforcer le travail ou de procéder à des évaluations des personnels<br />
techn<strong>ici</strong>ens.<br />
UCANSS 22 INC 03.11.10
Cette analyse, poursuit-il, doit être menée au plus près du terrain : à partir du moment où<br />
une anomalie est constatée, le techn<strong>ici</strong>en et son cadre de proximité doivent en discuter pour<br />
trouver des solutions. Laurent FLEURIOT insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas de blâmer le<br />
techn<strong>ici</strong>en, mais de trouver une solution pour éviter que l'erreur ne se reproduise. Les pistes<br />
d'amélioration envisagées sont les suivantes :<br />
l'informatique, avec le renforcement de l'ergonomie des écrans de saisie ;<br />
les formulaires, avec un effort porté sur la conception ;<br />
l'organisation locale, voire nationale des caisses.<br />
L'objectif est donc que chacun des couples techn<strong>ici</strong>ens-référents de qualité soit en mesure<br />
de rechercher, d'identifier et de proposer des solutions. Laurent FLEURIOT dresse ensuite<br />
un point sur l'outil utilisé par les techn<strong>ici</strong>ens (état informatique LE-92), et fait remarquer que<br />
cet outil va permettre une double utilisation :<br />
l'évaluation historique des techn<strong>ici</strong>ens par la connaissance du nombre de rejets par<br />
techn<strong>ici</strong>en ;<br />
l’identification des rejets pour créer le dialogue entre le techn<strong>ici</strong>en et son référent.<br />
Pour Laurent FLEURIOT cependant, ces deux aspects ne doivent pas prêter à confusion :<br />
l'évaluation n'intéresse pas le projet Boucle de qualité, puisqu'elle est déjà mise en place<br />
historiquement. L'objectif du projet est de faire remonter les idées permettant d'améliorer la<br />
qualité. Ces propositions d'amélioration, Laurent FLEURIOT assure que les techn<strong>ici</strong>ens en<br />
ont, mais qu’ils ne les transmettent pas, pensant qu’elles ne seront pas prises en compte.<br />
Elles devront donc désormais l’être et faire l’objet d’un traitement local dans le cadre des<br />
démarches processus notamment, puis d’une remontée à l'échelon national dans le cadre de<br />
modifications d'applicatifs ou d'organisation. Laurent FLEURIOT déclare que ce projet va<br />
provoquer un changement culturel dans les caisses, dont certaines disposent déjà de<br />
dispositifs comparables, et ont déjà mené ce type de réflexion.<br />
Le projet Boucles de qualité se présente donc comme une généralisation de ces systèmes,<br />
et la Cnaf estime que le réseau a beaucoup à y gagner en termes de relation avec les<br />
partenaires extérieurs et les allocataires. Il ajoute que la diffusion du premier mode<br />
opératoire de ce dispositif a suscité un certain nombre de réactions négatives, portant sur le<br />
fait que le nom des techn<strong>ici</strong>ens était intégré dans l'applicatif. Laurent FLEURIOT signale que<br />
le dispositif a été corrigé et que le dossier est désormais anonyme.<br />
Jean-Marc COLLET (CFTC) revient sur le fait que « les techn<strong>ici</strong>ens évitent de faire remonter<br />
les informations par crainte que ces dernières ne soient censurées » et se demande si cette<br />
ouverture ne devrait pas être généralisée à d’autres process. Sur le fond général du dossier,<br />
Jean-Marc COLLET estime que les organisations syndicales ne peuvent que souscrire à tout<br />
ce qui sera mis en œuvre pour diminuer les indus, les risques et les fraudes. Cela étant, il<br />
fait observer que le contexte actuel, marqué par l'appréciation de la performance, de la<br />
compétence et du bien savoir, risque de favoriser des réactions de protection de la part des<br />
salariés qui craindront d'être pénalisés. Jean-Marc COLLET note d’ailleurs que cette<br />
méthode de la pénalisation est utilisée par certains directeurs de caisses. La position de la<br />
CFTC est donc de considérer que ce projet doit aboutir à des méthodologies et des<br />
améliorations, notamment informatiques. Jean-Marc COLLET précise que la CFTC tient à<br />
être informée des progrès et des améliorations réalisés dans ce domaine. Il insiste ensuite<br />
sur le contexte de compétitivité et sur la nécessité de rassurer les salariés sur leurs<br />
demandes et sur leurs inquiétudes.<br />
Jean-Claude CHERIKI (FO) affirme que les syndicats n'ont pas attendu ce projet pour<br />
évoquer la problématique de la qualité qui s'inscrit dans un rapport étroit avec l'insuffisance<br />
des effectifs, de formations, et le fait que les salariés n'aient pas toujours le temps d'étudier<br />
les dossiers. Jean-Claude CHERIKI ajoute que le sujet n'est pas tant la qualité, que la cible<br />
UCANSS 23 INC 03.11.10
909, soit le fait de dresser une liste d'agents « dont on peut légitimement douter qu'elle sera<br />
rendue anonyme ». Sur ce point, il signale que si le nom de l'agent n'est pas retenu, son<br />
« user » (nom ou numéro d'utilisateur), l’est, ce qui revient exactement à la même chose.<br />
Jean-Claude CHERIKI rappelle en outre que la LE-92 est, en substance, un outil dédié à<br />
dresser un état des rejets servant à l'évaluation des techn<strong>ici</strong>ens. Dans le Code du travail, la<br />
LE-92 se présente donc comme un moyen de contrôle de l'activité des salariés. En ce sens,<br />
cet outil aurait dû être présenté en comité d'entreprise, ce qui n'a jamais été le cas, malgré<br />
les demandes d’un expert lors de la mise en place de CRYSTAL. Jean-Claude CHERIKI<br />
précise que conformément à la loi informatique et liberté, cette liste aurait également dû faire<br />
l'objet d'un dépôt national à la CNIL. Il ajoute qu'à partir de cette première liste illégale, la<br />
Cnaf sort « la cible 909 », soit une deuxième liste illégale, correspondant à l’identité des<br />
techn<strong>ici</strong>ens ayant eu le plus de rejets. Jean-Claude CHERIKI déclare que cette liste est<br />
inacceptable.<br />
Jean-Claude CHERIKI donne ensuite lecture d’une note indiquant que les listes peuvent<br />
concerner « des actions de formation, de recyclage, de mise à jour des notes de<br />
procédure…, etc. ». Le représentant de FO souligne que ces trois points de suspension sont<br />
lourds de sens et d'ambiguïté. Il illustre son propos par la situation d'une collègue<br />
sanctionnée dans une petite caf de province. Enfin, Jean-Claude CHERIKI affirme qu’il aurait<br />
mieux valu lister par typologie d’arrêt et non par personne. Il rappelle en outre que le produit<br />
LE-92 aboutit de facto à une discrimination, puisqu'il intègre les mentions relatives à<br />
l'appartenance à une organisation syndicale, à une situation de maladie ou d'invalidité, ou<br />
encore de temps réduit. Jean-Claude CHERIKI demande donc la suppression pure et simple<br />
de la cible 909, précisant que les organisations syndicales sont en droit de faire annuler cette<br />
opération, ce qui a d'ailleurs été fait dans une caisse à la demande de l'ensemble des<br />
organisations syndicales et des représentants du personnel. Il fait en revanche savoir que<br />
FO est prête à discuter d'une étude des arrêts contrôle entrant dans le cadre d'un dispositif<br />
comparable à la cible 331.<br />
Nadine COURTEL (CFE-CGC) annonce que la CFE-CGC n'est pas défavorable aux<br />
boucles de qualité, mais souhaite que la caf quantifie de façon plus ciblée le volume des<br />
anomalies et la charge de travail afférente à celles-ci. Cette quantification permettra d'opérer<br />
le suivi du projet. Nadine COURTEL prend acte de la volonté de ne pas utiliser le dispositif<br />
pour sanctionner les techn<strong>ici</strong>ens, mais s'interroge sur les garanties de cette volonté,<br />
notamment dans le cadre des EAEA. Elle demande ensuite si des formations ne pourraient<br />
être mises en œuvre pour spécialiser certains techn<strong>ici</strong>ens et les aider à faire face au manque<br />
de temps et à la complexification croissante des dossiers.<br />
Catherine FONBOSTIER (CFDT) signale que dans la caf des Yvelines, l'information de ce<br />
projet est passée en comité d'entreprise, dans le courant du mois de juillet. Malgré le<br />
contexte des vacances, le projet a été présenté de façon « très claire et précise », ce qui a<br />
permis de dédramatiser le débat. Catherine FONBOSTIER estime que cela n'est peut-être<br />
pas le cas dans l'ensemble des caisses où les ciblages d'agents ont suscité de vives<br />
inquiétudes. Elle déclare que, une fois de plus, les agents se sont sentis dévalorisés et non<br />
reconnus dans leur travail. Par ailleurs, elle indique que cette situation a provoqué des effets<br />
pervers tels que l'absence de volonté, manifestée par certains agents, de traiter les dossiers<br />
complexes. Revenant sur la question de la qualité, Catherine FONBOSTIER rejoint Jean-<br />
Claude CHERIKI et déclare que la qualité passe par la formation et l'information. Sur ces<br />
points, elle déplore l'absence de formation adéquate et la disparition progressive des<br />
réunions d'équipe. Revenant sur le principe de l'anonymat, elle reconnaît que les choses se<br />
sont plutôt bien passées dans sa caisse : il a été décidé de conserver les grilles de suivi<br />
anonyme dans la base agence comptable « supervision ». Catherine FONBOSTIER se<br />
demande si ce système ne pourrait pas faire l'objet d'une généralisation.<br />
Marie-Françoise MAYS (CGT) partage les propos relatifs au manque de formation et<br />
d'information et indique qu’il n'y a pas eu de remise à niveau dans sa caf depuis 2007. Elle<br />
UCANSS 24 INC 03.11.10
partage également les opinions qui ont été émises sur les effets pervers de ces boucles de<br />
qualité. Marie-Françoise MAYS demande donc à la direction de démontrer la plus-value<br />
générée par cette mesure : comment 10 % de techn<strong>ici</strong>ens seraient-ils en capacité de porter,<br />
seuls, l'amélioration de la qualité de l'ensemble de la caisse ? Marie-Françoise MAYS adhère<br />
aux propos de Jean-Claude CHERIKI sur le caractère doublement discriminatoire du ciblage.<br />
Elle affirme ensuite que plus les personnels travailleront sur des faits générateurs, plus ces<br />
salariés auront de chances d'être ciblés, voire stigmatisés. Marie-Françoise MAYS illustre<br />
son propos en évoquant une collègue, pourtant fél<strong>ici</strong>tée pour son travail sur la qualité, mais<br />
ciblée dès son retour de vacances. Marie-Françoise MAYS reconnaît que le travail sur les<br />
indus est intéressant, mais estime que la cible 909 est scandaleuse et source de profonde<br />
démotivation.<br />
Hervé DROUET objecte que ce projet n'a pas pour but de dresser des listes de personnes et<br />
de stigmatiser les personnels, mais de procéder à l'analyse des taux de rejet par prestation,<br />
des taux de rejet liés à des pratiques individuelles pour constituer un échantillonnage des<br />
erreurs provoquées par des pratiques génériques. Il fait remarquer que les erreurs<br />
inhérentes à ces pratiques appelleront des réponses en termes de formation, mais qu'en<br />
l'état actuel des choses il est impératif de pouvoir les repérer. Hervé DROUET ajoute que<br />
plusieurs conclusions relatives à ce projet dévoilent en effet des problématiques de<br />
formation, d'ergonomie ou de charges de travail trop importantes. Ces effets seront<br />
également caractérisés par le projet, et certaines pistes de formations devront être<br />
explorées.<br />
Laurent FLEURIOT précise que la cible 909 a été choisie pour permettre de faire émerger<br />
des problèmes généraux, transverses, horizontaux de qualité et apporter des solutions<br />
globales dans un volume conséquent et dans des délais assez rapides. En ce sens, la<br />
cible 909 permet d'appréhender 30 % des anomalies. Par ailleurs, ce ciblage offre un<br />
repérage plus précis de certains problèmes. Laurent FLEURIOT explique que l’autre solution<br />
aurait été de monter des boucles de qualité dans tous les domaines de l'établissement. Or,<br />
un ciblage permanent sur chaque prestation n'est pas envisageable. Revenant sur les<br />
problématiques de stigmatisation et d'inquiétude du personnel, Laurent FLEURIOT est<br />
conscient qu'il n'est jamais agréable pour un techn<strong>ici</strong>en de voir qualifié son nombre de rejets.<br />
Sur cet aspect, il reconnaît n'avoir pas suffisamment communiqué, et assure que toutes les<br />
dérives signalées vont être recadrées. Laurent FLEURIOT rappelle que la procédure<br />
d'évaluation est entièrement distincte du projet. L'objectif est que les discussions entre le<br />
manager et les techn<strong>ici</strong>ens ne dépassent pas le cadre référent : il n'est donc pas question<br />
que la hiérarchie utilise ces informations au détriment des personnels.<br />
Michel MARION (CGT) persiste en expliquant que ce ciblage est perçu dans les caisses<br />
comme « le tableau du déshonneur » des techn<strong>ici</strong>ens. Il ajoute que cela s'est concrétisé par<br />
des remises en cause de passage d'un niveau à l'autre.<br />
Laurent FLEURIOT conçoit que la perception individuelle de ce projet ne soit pas<br />
« optimale », mais estime qu'il est nécessaire de convaincre les agents que l'objectif n'est<br />
pas de les stigmatiser.<br />
Isabelle LERAT (CGT) estime que cette cible 909 est l'exemple type du gouffre qui existe<br />
entre les constructions intellectuelles nationales et la réalité du terrain. Face à ce gouffre, les<br />
instances nationales ne peuvent plus, selon elle, se permettre de dire « nous nous sommes<br />
mal fait comprendre » : la cible 909 doit tout simplement être retirée. Elle rappelle que les<br />
ciblages portent essentiellement sur les techn<strong>ici</strong>ens chargés des dossiers très techniques.<br />
Laurent FLEURIOT fait savoir qu'il n'est pas dans l'intention de la Cnaf de cibler des<br />
dossiers complexes dont l'impact reste marginal, mais bien de viser les prestations simples à<br />
gros volumes et de rechercher des points d'amélioration. Revenant sur le caractère légal de<br />
la LE-92, il affirme que toutes les données de CRYSTAL ont été présentées et validées par<br />
UCANSS 25 INC 03.11.10
la CNIL. Laurent FLEURIOT ajoute qu'il ne s'agit pas d'un traitement informatique, mais<br />
d'une liste de récapitulation des données du système.<br />
Jean-Claude CHERIKI (FO) objecte que cette liste est bien un enregistrement des données<br />
nominatives permettant le contrôle des salariés. Il réitère le fait que les comités d'entreprise<br />
n'en ont jamais été tenus informés.<br />
Hervé DROUET rappelle que la cible 909 est rendue anonyme.<br />
Jean-Claude CHERIKI (FO) répète que le numéro d'utilisateur (user) demeure, ce qui<br />
permet d'identifier très facilement le salarié.<br />
Jean-Marc COLLET (CFTC) profite de la présence d'Hervé DROUET pour que le COMEX<br />
sensibilise les pouvoirs publics sur la nature du contexte dans lequel s’inscrit ce projet, à<br />
savoir un surcroît de travail, des évolutions législatives complexes importantes, un domaine<br />
informatique « à bout de souffle » dans certaines branches, la réorganisation du réseau et la<br />
pression sur les salaires… Dans ce contexte, si la problématique de la performance est<br />
accompagnée d'un ciblage nominatif des salariés, les organismes risquent d'être confrontés<br />
à une véritable explosion sociale. Pour Jean-Marc COLLET, les pouvoirs publics doivent soit<br />
comprendre que cette opération doit être menée à un autre moment, soit concéder<br />
davantage de moyens à la mise en place d’un dispositif abstrait de tout ciblage.<br />
Antoine LEBORGNE (CGT) affirme que plusieurs organisations syndicales se prononcent<br />
contre la cible 909. De son côté, la CGT demande son retrait. Antoine LEBORGNE interroge<br />
ensuite la direction de la Cnaf sur l'orientation de cette démarche qualité : s'articule-t-elle<br />
comme une disparition progressive de la polyvalence des salariés ? Antoine LEBORGNE<br />
relève que la disparition des agents embauchés en CDD ne va pas concourir à l'amélioration<br />
de la qualité.<br />
En ce qui concerne la formation, et principalement VADEMECAF, il explique que celle-ci doit<br />
revenir à une période comprise entre 9 et 12 mois (et non plus sur 18 mois). Antoine<br />
LEBORGNE note, en effet, que cette période de 18 mois concourt à un certain nombre de<br />
dérives en termes d'embauche et de formation du personnel.<br />
Michel-Ange PARRA (FO) souhaite savoir si ce projet doit bel et bien se terminer au 31<br />
décembre.<br />
Laurent FLEURIOT déclare que l'objectif est d'obtenir un minimum de 25 à 30 anomalies et<br />
qu’il sera possible de mener cette opération par cycle ou par prestation. Il précise que la<br />
Cnaf n'a encore pris aucune décision définitive sur ce point. Laurent FLEURIOT estime tout<br />
de même que ce type d'opération devra être réalisé de façon régulière.<br />
Michel-Ange PARRA (FO) relève que la direction de la Cnaf peut déjà constater que cette<br />
opération est uniformément mal vécue par le personnel des caisses. Il donne l'exemple d'un<br />
ciblage, au sein d'une caisse de province, portant sur une dizaine de personnes, dont deux<br />
sont actuellement en arrêt maladie dont une hospitalisation. Michel-Ange PARRA insiste sur<br />
le fait que tous les propos qui viennent d'être rapportés par les organisations syndicales vont<br />
dans ce sens. Dès lors, la conclusion que la direction de la Cnaf doit tirer de ce projet est<br />
qu'il va à l'encontre de toute amélioration. Michel-Ange PARRA rappelle que la direction de<br />
la Cnaf n'a apporté aucune réponse précise sur la légalité de cette opération. Il souhaite<br />
savoir si des représentants syndicaux <strong>ici</strong> présents ont eu l'occasion d'examiner les<br />
autorisations délivrées par la CNIL pour chaque caisse, puis demande à la direction de<br />
produire ces autorisations.<br />
Jean-Claude CHERIKI (FO) indique que l'autorisation de la CNIL porte sur la totalité du<br />
dossier CRYSTAL.<br />
Laurent FLEURIOT précise que toutes les données existaient déjà dans le système<br />
CRYSTAL. Ce projet n’ajoute rien à ce système.<br />
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Jean-Claude CHERIKI (FO) réaffirme que LE-92 est un moyen de contrôle de l'activité des<br />
salariés en tant que tel.<br />
Jean-Pierre DUBOIS (FO) déclare que de nouvelles requêtes particulières sont opérées<br />
dans chaque organisme avec des listes d'agents. Or, cette liste d'agents doit être rendue<br />
publique, les agents doivent savoir qu’ils sont inscrits sur une liste et pour quelles raisons.<br />
Jean-Pierre DUBOIS signale par ailleurs que les collègues inscrits sur des listes, nonobstant<br />
le fait d'être perturbés dans leurs compétences professionnelles, sont convoqués par les<br />
cadres qui leur attribuent leurs points de compétence, et émettent un avis sur leurs<br />
potentielles nominations. Ce projet s’articule donc comme un télescopage de tous les<br />
dispositifs conventionnels existants sur l'égalité de traitement et l’attribution des points de<br />
compétence au niveau des organismes. Jean-Pierre DUBOIS s'insurge contre ce projet, et<br />
annonce que FO demande expressément le retrait de la cible 909.<br />
Isabelle LERAT (CGT) ajoute que ce projet manque de cohérence, dans la mesure où de<br />
nouvelles prestations sont confiées aux agents, sans qu'il y ait vérification des précédentes.<br />
Laurent FLEURIOT comprend le ressenti de stigmatisation des techn<strong>ici</strong>ens désignés. En<br />
revanche, sur la légalité de la procédure et sur le rôle du cadre de proximité, il rappelle que<br />
tous les éléments préexistent déjà dans le système, de façon nominative.<br />
Jean-Claude CHERIKI (FO) signale que les erreurs des techn<strong>ici</strong>ens ciblés transitant par les<br />
cadres n'ont rien de nouveau. La nouveauté et le problème résident dans le listing des<br />
agents.<br />
Hervé DROUET souligne que ces listes existent déjà et sont déjà exploitables dans le cadre<br />
des entretiens d'évaluation.<br />
Jean-Claude CHERIKI (FO) répond qu'aucune information n'a été diffusée sur ce point.<br />
Hervé DROUET fait également observer qu'il n'y a pas que des exemples négatifs, et que le<br />
management de proximité se passe très bien dans certains endroits.<br />
Marie-Françoise MAYS (CGT) estime que le ciblage est incohérent et revient sur le ciblage<br />
des salariés travaillant à temps partiel.<br />
Hervé DROUET explique que les personnels travaillant à temps partiel peuvent tout à fait<br />
être retirés de la supervision. Il rappelle que ce projet n'obéit pas à une logique d'examen<br />
individuel des qualités des personnes, mais à une logique d'échantillonnage des erreurs<br />
génériques.<br />
Isabelle LERAT (CGT) considère qu'il y a une différence entre la démarche d'entretien sur<br />
les rejets (en tête-à-tête) et le fait de lister les 10 % des techn<strong>ici</strong>ens ayant les plus hauts taux<br />
de rejet.<br />
Marie-Françoise MAYS (CGT) ajoute que les arrêts-contrôles contestés sont intégrés dans<br />
les 25 % de rejets.<br />
Sur ce point, Laurent FLEURIOT déclare que les choses vont être modifiées.<br />
Marie-Françoise MAYS (CGT) et Nicole HERVIER (CFDT) souhaitent savoir ce que la<br />
direction entend faire au regard des risques psychosociaux liés à ce ciblage. Elles précisent<br />
que les salariés vivent cette situation comme une superposition de contrôles.<br />
Laurent FLEURIOT répond que si la Cnaf cherche à valoriser la qualité, c'est bien parce<br />
qu'elle pense que le travail rapide, dans de mauvaises conditions, avec de nombreuses<br />
anomalies, est source de stress et de mauvaises conditions de travail. La direction estime<br />
que si les salariés travaillent mieux parce qu'ils disposent d'outils mieux adaptés, qu'ils sont<br />
susceptibles de faire remonter des propositions d'amélioration, les choses se passeront<br />
mieux. Laurent FLEURIOT reconnaît que le passage culturel va être délicat à prendre et que<br />
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le dispositif n'a pas été entièrement calé. Sur ces aspects, il annonce qu’une évaluation de<br />
cette première campagne va être réalisée afin de revoir les points les plus délicats. Mais, de<br />
façon générale, il estime que ce projet ne peut aller que dans le bon sens.<br />
Jean-Claude CHERIKI (FO) propose à la direction de rédiger une circulaire à l'attention des<br />
directions des caf pour leur demander de favoriser la qualité au détriment du productivisme.<br />
Hervé DROUET clôt la séance.<br />
La séance est levée à 18 h 59.<br />
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