Mise en page 1 - CSMF
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C À 23 EUROS<br />
REDONNER CONFIANCE<br />
AUX JEUNES<br />
L’<strong>en</strong>semble des généralistes se soulève actuellem<strong>en</strong>t afin d’obt<strong>en</strong>ir<br />
une revalorisation du C à 23 euros, comme cela était conv<strong>en</strong>u <strong>en</strong> 2007.<br />
Tous les argum<strong>en</strong>ts circul<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t, et nombreux sont ceux qui s’appui<strong>en</strong>t<br />
sur les jeunes médecins. Mais qu’<strong>en</strong> est-il exactem<strong>en</strong>t de leurs att<strong>en</strong>tes sur<br />
ce sujet ? Le C à 23 euros sera-t-il suffisant pour redonner confiance aux jeunes?<br />
JEUNES MÉDECINS<br />
><br />
Les jeunes généralistes <strong>en</strong> crise<br />
La médecine générale connaît deux importants<br />
problèmes avec sa jeunesse : crise des vocations et<br />
crise de l’installation. En effet cette spécialité reste<br />
toujours la dernière choisie aux ECN, de nombreux<br />
postes restant vacants chaque année. Par la suite,<br />
les rares qui auront fait le choix de cette spécialité ne<br />
l’exerceront pas vraim<strong>en</strong>t par la suite : forte<br />
attraction du salariat, séduisante facilité du<br />
remplacem<strong>en</strong>t, ne laissant que 10% d’<strong>en</strong>tre eux<br />
visser leur plaque. La crise est donc profonde, la<br />
médecine générale ambulatoire souffrant d’une<br />
mauvaise image : beaucoup d’heures, perman<strong>en</strong>ce<br />
des soins à assurer, nombreuses responsabilités,<br />
administration très lourde, rémunération peu<br />
motivante… Cette spécialité doit être revalorisée<br />
dans son <strong>en</strong>semble rapidem<strong>en</strong>t, au risque de la voir<br />
un peu plus délaissée dans l’av<strong>en</strong>ir.<br />
Revalorisation tarifaire :<br />
la première étape<br />
Jamais une rev<strong>en</strong>dication tarifaire n’aura cristallisé<br />
autant de symbolique : alignem<strong>en</strong>t de la valeur du C<br />
sur celle du Cs, 6 ans après la création de la<br />
« spécialité » médecine générale, ceci <strong>en</strong> pleine<br />
période de crises multiples (économique, politique,<br />
de la profession), sur fond de refondation de la<br />
médecine libérale et de réformes. Cet <strong>en</strong>semble<br />
dysharmonieux attire le regard des jeunes,<br />
forcém<strong>en</strong>t très att<strong>en</strong>tifs à l’évolution des débats.<br />
Cette symbolique est ici l’<strong>en</strong>jeu principal pour les<br />
jeunes, devant l’aspect financier, car le passage du C<br />
à 23 euros montrerait une réelle volonté de revaloriser<br />
la médecine générale <strong>en</strong> la plaçant au même<br />
niveau que les autres spécialités. L’assurance<br />
maladie démontrerait aussi qu’elle peut t<strong>en</strong>ir ses<br />
<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts, même avec beaucoup de retard. A<br />
l’inverse, un rejet de cette juste revalorisation<br />
<strong>en</strong>trainerait un effet désastreux sur la jeunesse. Le<br />
peu de confiance <strong>en</strong>vers les tutelles et la médecine<br />
de ville <strong>en</strong> tant qu’installé serait définitivem<strong>en</strong>t<br />
rompu.<br />
Mais soyons clair : la revalorisation du C à 23 euros<br />
ne peut être qu’une première étape d’un processus<br />
global. Elle ne résoudra <strong>en</strong> aucun cas à elle seule la<br />
situation de crise actuelle, elle évitera surtout<br />
l’aggravation des choses. Ne serait-ce que d’un<br />
point de vue purem<strong>en</strong>t financier, 23 euros semble<br />
déjà inférieur aux aspirations des jeunes, et la mise<br />
<strong>en</strong> place de la CCAM clinique est égalem<strong>en</strong>t très<br />
att<strong>en</strong>due.<br />
Les rev<strong>en</strong>dications des jeunes<br />
L’att<strong>en</strong>te des jeunes est donc très claire : la<br />
revalorisation du C à 23 euros est aujourd’hui<br />
indisp<strong>en</strong>sable, sonnant presque comme une<br />
évid<strong>en</strong>ce. La pati<strong>en</strong>ce n’est plus possible ni<br />
tolérable. Mais pour autant la lutte pour revaloriser<br />
le métier ne devra pas s’arrêter là, et la rev<strong>en</strong>dication<br />
devra s’amplifier par la suite (C à 25 euros à<br />
terme, CCAM clinique, universitarisation de la<br />
médecine de ville, etc.).<br />
Afin de sout<strong>en</strong>ir ce combat, les jeunes médecins vont<br />
bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du adhérer au mouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cours lancé<br />
par la <strong>CSMF</strong>. Il est égalem<strong>en</strong>t possible qu’un mot<br />
d’ordre de « grève de l’installation » soit lancé,<br />
conseillant aux jeunes remplaçants désireux de<br />
s’installer d’att<strong>en</strong>dre. Une installation dans les<br />
conditions actuelles n’étant pas souhaitable ; la<br />
confiance doit être rétablie.<br />
Le Médecin de France I n° 1143 I 31 MARS 2010 > p.13