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Mise en page 1 - CSMF

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RÉMUNÉRATION DES MÉDECINS<br />

UN LEVIER INDISPENSABLE<br />

AU SYSTÈME DE SOINS<br />

ACTU<br />

Une réflexion s’impose si l’on veut <strong>en</strong>core avoir des pratici<strong>en</strong>s libéraux de proximité.<br />

><br />

≥ De gauche à droite : Jean-François Rey, Jean de Kervasdoué, Sylvie Fontlupt, Pierre-Louis Bras, Michel Chassang, Frédéric Van Roekeghem.<br />

Retrouvez<br />

l’interv<strong>en</strong>tion de<br />

Jean<br />

de Kervasdoué<br />

<strong>en</strong><br />

photographiant<br />

le Flashcode<br />

avec votre<br />

téléphone portable<br />

(mode d’emploi<br />

<strong>page</strong> sommaire)<br />

Le cont<strong>en</strong>tieux de recouvrem<strong>en</strong>t d’indus<br />

« Comm<strong>en</strong>t rémunérer plus justem<strong>en</strong>t le médecin ? » Le sujet<br />

de cette table ronde organisée par la <strong>CSMF</strong> au Médec ne<br />

pouvait manquer de piquer la curiosité, surtout lorsque,<br />

parmi les invités figurai<strong>en</strong>t le directeur de l’assurance<br />

maladie, Frédéric Van Roekeghem et deux experts de r<strong>en</strong>om,<br />

Pierre-Louis Bras, professeur associé à l’Université Paris X,<br />

inspecteur général des affaires sociales, auteur d’un rapport<br />

sur le paiem<strong>en</strong>t à la performance des médecins, et Jean de<br />

Kervasdoué, économiste de la santé au Conservatoire<br />

national des arts et métiers, auteur d’une tribune très<br />

remarquée sur le niveau de rémunération des médecins<br />

publiée il y a peu de temps dans le Monde.<br />

Revaloriser les actes cliniques<br />

Reconnaissons-le, on a eu le droit à un dialogue ouvert. A<br />

comm<strong>en</strong>cer par ces propos du directeur de l’assurance<br />

maladie : « Il existe un cons<strong>en</strong>sus pour considérer qu’on ne<br />

pourra ni moderniser la médecine de premier recours <strong>en</strong><br />

France, ni revaloriser la médecine générale, si l’on ne<br />

diversifie pas les modes de rémunération. » Puis, un peu plus<br />

loin. « En ce qui concerne la CCAM clinique, il n’est pas<br />

déraisonnable de p<strong>en</strong>ser que les consultations plus longues<br />

doiv<strong>en</strong>t être rémunérées de façon différ<strong>en</strong>te. » Évidem<strong>en</strong>t, ces<br />

avancées sont assorties de conditions. « Cela ne peut se faire<br />

s’il n’y a pas des garanties et des gardes fous », ajoute-t-il<br />

précisant qu’il ne pr<strong>en</strong>dra pas la responsabilité de « faire<br />

sauter la banque », compte t<strong>en</strong>u des déficits de la protection<br />

sociale et des comptes de la Nation. Pour lui donc, « la seule<br />

voie possible » est « d’accroître la pression sur l’effici<strong>en</strong>ce du<br />

système de santé » afin de dégager des marges de manœuvre<br />

pour revaloriser ce qui est souhaitable de l’être, à comm<strong>en</strong>cer<br />

par les actes cliniques.<br />

Des marges d’effici<strong>en</strong>ce, il y <strong>en</strong> a. Jean de Kervasdoué<br />

souligne l’hétérogénéité des pratiques cliniques,<br />

« inexplicables », mais aussi le recours à l’hospitalisation,<br />

supérieur <strong>en</strong> France à ce qu’il est dans d’autres pays.<br />

Néanmoins, complète Michel Chassang, si on veut recourir<br />

aux alternatives à l’hospitalisation, « cela passe par une<br />

inversion de l’Ondam, », « une adaptation de l’Ondam aux<br />

restructurations ». Quant aux revalorisations, si le présid<strong>en</strong>t<br />

de la <strong>CSMF</strong> reconnaît que tout ne peut se faire de suite, il<br />

réclame une visibilité des échéances.<br />

De façon générale, le système français souffre d’une abs<strong>en</strong>ce<br />

de lisibilité. Le directeur de l’Uncam le reconnaît : « Ce qui<br />

manque <strong>en</strong> France, c’est un pilotage pluriannuel de la santé ».<br />

Dissocier les rémunérations<br />

de l’équilibre des comptes<br />

Pour sa part, Jean de Kervasdoué estime qu’il convi<strong>en</strong>t de<br />

dissocier le dossier des rémunérations des médecins de celui<br />

de l’équilibre des comptes de la Sécurité sociale. « Ce ne sont<br />

pas les mêmes ordres de grandeur ». Or, « le débat sur la<br />

rémunération est ess<strong>en</strong>tiel », ess<strong>en</strong>tiel si on ne veut pas<br />

assister à une désaffection des jeunes pour la carrière, ajoute<br />

l’économiste qui compare les rev<strong>en</strong>us des médecins français<br />

à ceux, supérieurs, de leurs confrères étrangers, et le niveau<br />

de valorisation de leurs prestations, très nettem<strong>en</strong>t inférieur<br />

à celui d’autres professions libérales <strong>en</strong> France.<br />

Comm<strong>en</strong>t faire évoluer cette rémunération ? Faut-il s’inspirer<br />

de l’exemple anglais où la rémunération à la performance a<br />

été introduite. Pierre-Louis Bras met des limites aux<br />

comparaisons. Négociés par le seul syndicat médical, la<br />

British medical association, les objectifs proposés aux<br />

médecins ne compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas de critères économiques et<br />

sont assortis de nombreux indicateurs de qualité, ce qui fait<br />

que les pratici<strong>en</strong>s ne se focalis<strong>en</strong>t pas sur un seul objectif au<br />

risque de laisser les autres se dégrader. Ensuite, les cabinets<br />

médicaux <strong>en</strong> Angleterre sont organisés et informatisés de<br />

telle sorte que le médecin peut gérer sa cli<strong>en</strong>tèle au regard<br />

des exig<strong>en</strong>ces du contrat qu’il a passé. Enfin, rappelle l’expert,<br />

le gouvernem<strong>en</strong>t britannique a injecté des sommes<br />

importantes dans le système de santé depuis le début de la<br />

déc<strong>en</strong>nie.<br />

En période de disette, des choix s’impos<strong>en</strong>t. Mais des choix<br />

raisonnés. « Pourquoi baisser la valeur du B et continuer de<br />

rembourser le PSA dont on dit qu’il ne sert à ri<strong>en</strong> ? »,<br />

demande Jean-François Rey, pour qui la piste comptable du<br />

gouvernem<strong>en</strong>t ne peut résoudre les problèmes. Une juste<br />

rémunération des médecins n’est pas incompatible avec la<br />

qualité de leur prestation. Elle <strong>en</strong> est même une condition.<br />

p. 10 < Le Médecin de France I n° 1143 I 31 MARS 2010

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