Le SIRE (Mirefleurs, Puy-de-Dôme) - geolab

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DatationS Toutes les datations ont été faites par AMS, sur ossements animaux. 4 laboratoires sont intervenus : Waïkato (Nouvelle-Zélande), Tucson (Etats-Unis d’Amérique), Oxford (Angleterre) et Beta Analytic (Etats Unis d’Amérique). Corpus des datations (les dates en gras sont issues des fouilles 2005) - 31.200 +/- 1200 BP (AA56095 ; objet 4352, os de cheval n° 4352, secteur Ccentre) - 21.940 +/- 410 (AA56096 ; os de cheval n° 4354, secteur Ccentre) - 29.350 +/- 310 BP (Beta-145820 ; sond. 1-2000) - 27.300 +/- 330 (OXA-10820, os n° 2001-613, sond. 7, c. 3a ?) - pas de résultat (absence de collagène) - pas de résultat (absence de collagène) - 30.145 +/- 549 BP (Wk-15416 ; os de cheval n° 6128, secteur CNord) - 31.305 +/- 927 BP (Wk-14805 ; os de cheval n° 4188, secteur Ccentre) - pas de résultat (absence de collagène), sect. D, c. 3j - pas de résultat (absence de collagène), sect. D, c. 3j - 28.228 +/- 576 BP (Wk-15949 ; os cheval n° 5986, secteur B, c. 3a) - 28.498 +/- 590 BP (Wk-15950 ; os cheval n° 5961, secteur A, c. 3a) - 27.330 +/- 264 BP (Wk-17110 ; métapode de cheval n° 8653, secteur B, c. 3a) Sériation, en fonction des deux niveaux probables : C. 3a (niveau supérieur) - 28.228 +/- 576 BP (Wk-15949 ; os cheval n° 5986, secteur B, c. 3a) - 28.498 +/- 590 BP (Wk-15950 ; os cheval n° 5961, secteur A, c. 3a) - 27.330 +/- 264 BP (Wk-17110 ; métapode de cheval n° 8653, secteur B, c. 3a) - 27.300 +/- 330 (OXA-10820, os n° 2001-613, sond. 7, c. 3a ?) C. 3b, 3c (niveau inférieur) - 21.940 +/- 410 (AA56096 ; os de cheval n° 4354, secteur Ccentre) - 31.200 +/- 1200 BP (AA56095 ; objet 4352, os de cheval n° 4352, secteur Ccentre) - 30.145 +/- 549 BP (Wk-15416 ; os de cheval n° 6128, secteur CNord) - 31.305 +/- 927 BP (Wk-14805 ; os de cheval n° 4188, secteur CCentre) Incertitude pour - 29.350 +/- 310 BP (Beta-145820 ; sond. 1-2000) (probable niveau c. 3a) Les datations vont dans le sens de deux niveau d’occupation successifs. Le niveau supérieur serait autour de 28.000 BP et le niveau inférieur autour de 30.000 BPplacent le gisement autour de 30.000 BP. L’ensemble est à rattacher à la partie ancienne du Gravettien, en accord avec la typo-technologie du mobilier lithique. Seule la mesure AA56096 s’individualise nettement et semble due à un problème de pollution. Il est à noter que le niveau 3j des secteurs D et E n’a pu être daté, les deux échantillons soumis étant inexploitables (absence de collagène). Si l’on admet le schéma actuel de variabilité climatique du Paléolithique supérieur élaboré par Heinrich, ces datations placent l’occupation du site dans une période située en dehors des phases de péjoration climatique d’Heinrich 4 et Heinrich 3 (Heinrich, 1988 ; d’Errico et al., 2001). Cette hypothèse reste toutefois à confirmer par les avancées récentes de la paléoclimatologie du dernier épisode glaciaire (Grousset, 2001) et les problèmes induits par la faible résolution des datations radiocarbones pour les âges antérieurs à 20.000 BP ( Zilhao et D’Errico, 2003 ; Fontugne, 2004, Mellars, 2004). Il est à rappeler que, compte tenu de la non-conservation des restes polliniques sur le site et des restes de micro-mammifères, la connaissance du paléoenvironnement
ne peut être approchée actuellement que de façon grossière par le biais des données archéozoologiques et micromorphologiques. Compte tenu de ces mêmes incertitudes causées par la calibration pour cette plage chronologique, il serait illusoire de vouloir distinguer d’éventuels niveaux distincts à partir des données radiocarbones. Ces datations placent sans conteste l’occupation du site dans une plage chronologique très ancienne pour le Gravettien. Elles figurent même parmi les plus anciennes obtenues en Europe pour le Gravettien, après consultation des spécialistes concernés lors de la récente table ronde internationale des Eyzies-de-Tayac, en juillet 2004. Ceci amène, comme nous l’avions déjà souligné en 2004, à réfuter l’idée selon laquelle le gravettien serait culture née en Europe orientale ou centrale. L’hypothèse d’un foyer oriental du Gravettien, voire d’un « Donau- Korridor » (« couloir du Danube »), idée communément admise dans le monde scientifique (Djinjian et al., 1999), doit être réfutée, ou du moins discutée selon des critères autres que ceux du carbone 14 (compte tenu des incertitudes de la calibration évoquées plus haut). De toute manière, il n’est plus acceptable de présenter le Gravettien comme une culture vers 28.000 BP (Djinjian et al., 1999). Même si le gisement du Sire peut apparaître comme isolé dans cette plage chronologique à ce jour, il faut prendre en considération, d’abord que les gisements du Gravettien ancien ne sont pas nombreux en France et que les sites qui peuvent être datés par le radicarbone ont livré des dates paraissant aberrantes (La Vigne Brun 1 ; abri Pataud, couche 5 2 ) qui demanderaient à être vérifiées par de nouvelles mesures par AMS. La présence de deux niveaux, montrant deux stades d’évolution du Gravettien ancien, est inédite en France et est très intéressante pour la question de la genèse du Gravettien et de la transition Aurignacien final/Gravettien ancien. Enfin, dans l’ensemble de ce débat très actuel, pour lequel le gisement du Sire apporte des éléments nouveaux, il faut toujours prendre en compte la faible résolution de la méthode du C14. ANALYSE DU GISEMENT Localisation de la zone étudiée En 2003, nous avions sélectionné une zone de 60 m², où la conservation et la richesse du site paraissait la meilleure. Deux fenêtres distinctes ont été ouvertes, l’une correspondant à la partie nord du site (secteurs A et B), l’autre à la partie sud (secteur C). La campagne 2005 a été consacrée à la poursuite de la fouille dans ces secteurs, mais aussi dans les secteurs D et E (fig. 14), mettant en évidence l’existence d’au moins deux niveaux d’occupation (dénommés 3a et 3j). Aperçu général par zones La délimitation par « secteurs » consiste en un repérage global des vestiges et des structures archéologiques, sachant que le relevé détaillé est effectué par le biais du théodolite laser couplé au logiciel Archéobase. La zone A se situe dans la bande où le niveau archéologique est subaffleurant. Sa partie sommitale (niveau 2), a donc été perturbée par les travaux agricoles anciens et récents et notamment par la création de terrasses de mises en culture. Ceci se manifeste notamment par certains vestiges intrusifs d’âge récent (céramiques) et la présence de vestiges préhistoriques dans le niveau 1 humifère. La partie supérieure du remplissage argilolimoneux a été remanié à certains endroits par les travaux agricoles. Elle a été isolée comme niveau 2. En fait, les études et notamment les remontages montrent que ce niveau 2 n’est que peu remanié et qu’il correspond à la partie supérieure d’un niveau archéologique appelé 3a. La campagne 2005 a permis d’atteindre la partie inférieure du niveau 3a La zone B, plus au sud, offre la même stratigraphie que le niveau A.
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