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stephen<br />

walter<br />

London Subterranea<br />

- 2012 -<br />

paola<br />

di bello<br />

La Disparition<br />

- 1994 -<br />

Kathy<br />

Prendergast<br />

Lost<br />

- 1999 -<br />

David<br />

Renaud<br />

Le travail de David Renaud traverse inlassablement<br />

l’espace et sa représentation cartographique<br />

entre les deux pôles d’une tension : les mots qui<br />

Désert de Danakil envahissent, les mots effacés. Le bavardage et le<br />

Carte des entrailles urbaines, London Subterranea est l’anti-<br />

silence.<br />

18 - 2003 -<br />

19<br />

plan de métro de Harry Beck : celui-ci supprime quand cellelà<br />

rajoute, encombre, entasse en un tourbillon d’écriture<br />

manuscrite inventive. Palimpseste du monde et de l’histoire,<br />

Londres comptait encore nombre de replis qui n’avaient pas<br />

été explorés ni « mis au monde » par les vertus maïeutiques de<br />

l’acte cartographique. Contre les cartes sèchement factuelles,<br />

Walter s’attache à jouer avec une culture irrévérente qui tient<br />

des comics et des facéties médiévales.<br />

Les mots ne se contentent pas de désigner : ils doutent en<br />

indiquant le tracé présumé d’un tunnel, regrettent le projet<br />

inabouti d’un pont ou contestent le montant estimé de travaux<br />

engagés. La langue est ici à la fois le scalpel d’une enquête<br />

tatillonne et le ciment d’un vaste chaos à la fois universel et<br />

très personnel.<br />

La Disparition, est un montage de gros plans<br />

très rapprochés : dans les stations du métro<br />

parisien, Paola Di Bello a photographié le détail<br />

du plan installé dans la station concernée.<br />

Ainsi à Châtelet, les visiteurs naturellement<br />

concernés par cette même station effacent<br />

progressivement le toponyme sous leurs<br />

doigts. Ce n’est plus un « E » qui disparaît ici,<br />

comme dans le roman lipogrammatique de<br />

Perec, c’est le plan qui s’efface, et avec lui les<br />

noms restitués à leur condition orale.<br />

Plus le métro est fréquenté, plus il devient silencieux<br />

et dépouillé. Il plonge dans un étrange<br />

atoponymat, monde sans identification<br />

toponymique. Ira-t-il vers une carte indéfiniment<br />

blanche, façon Chasse au Snark, carte<br />

asymptotique qui représenterait à la fois tous<br />

les océans et chaque ville?<br />

Comme Empty Atlas et Between Love and<br />

Paradise, Lost résulte d’une contrainte simple<br />

et expressive : dépeindre un territoire privé de<br />

toponymes à l’exception des villes comportant<br />

certaines catégories de mots : ici les toponymes<br />

en «Lost». Dé-nommer, soustraire, effacer,<br />

représente pour Kathy Prendergast le moyen<br />

privilégié de faire apparaître des émotions.<br />

Lost constitue une variation sur le thème des lieux<br />

« perdus » d’Amérique du Nord. Les villes célèbres<br />

comme les simples bourgades, trop sûres d’elles,<br />

presque arrogantes du seul fait d’être intitulées -<br />

posséder un titre, condition presque nobiliaire.<br />

« La carte ne reproduit pas un inconscient fermé<br />

sur lui-même, elle le construit» affirmait Deleuze :<br />

les silences toponymiques de Kathy Prendergast<br />

montrent une fois de plus la place du langage<br />

dans l’inconscient cartographique.<br />

C’est le silence qui est exploré dans cette Carte<br />

topographique du Désert de Danakil. Un fond<br />

imperturbable et homogène ; un quadrillage<br />

géométrique de latitudes et de longitudes ;<br />

deux courbes de niveaux lascives, colorées et<br />

improbables ; enfin deux locutions en lettres<br />

capitales : Désert de Danakil et Dépression du<br />

Danakil. La première, un peu plus importante,<br />

est rectiligne, la seconde curviligne. La première<br />

prétend être le Danakil et pourrait se déplacer<br />

n’importe où sur la carte ; la seconde est assignée<br />

à résidence, et ne désigne qu’une partie DU<br />

Danakil.<br />

Pas un mot de l’artiste, pas un message. Silence.<br />

on hes-sur-<br />

on oire<br />

uer<br />

an es<br />

lo e<br />

on hes-sur-<br />

on oire<br />

r ie<br />

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