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Moniteur DC Le Consensus du séminaire de Bonn propose des priorités et une action Cette rubrique présente les récents développements dans le domaine du renforcement des capacités. Ce moniteur DC a été réalisé en collaboration avec le Capacity-Net du PNUD. James Hradsky james.hradsky@oecd.org Coordinateur principal pour le renforcement des capacités, Comité d’aide au développement (CAD), OCDE, Paris, France Thomas Theisohn thomas.theisohn@wanadoo.fr Réseau d’apprentissage sur le renforcement des capacités (LenCD), Marseille, France Les 15-16 mai 2008, le Comité d’aide du développement (CAD) de l’OCDE et le gouvernement allemand ont organisé un séminaire pour préparer le troisième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide au développement, qui se tiendra à Accra, au Ghana, du 2 au 4 septembre. Les 70 participants ont échangé de nombreuses idées concrètes sur la manière d’aborder plus efficacement le renforcement des capacités et sont parvenus à une position commune Sud-Nord qui sera à la base des débats du Forum d’Accra et audelà. Les participants comprenaient des experts et des praticiens du renforcement des capacités des pays en développement, de la communauté des donateurs, des institutions et réseaux spécialisés du Sud comme du Nord. Le séminaire s’est tenu au Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement à Bonn. Il était présidé par M. Talaat Abdel-Malek, membre principal du Groupe de contact des pays en développement, et par M. Richard Manning, ancien président du CAD. Les intervenants, les présidents, les modérateurs et les rapporteurs ont porté leur attention sur deux questions. Premièrement, quelles propositions concrètes et recevables (quoi, pourquoi et comment) devraient être à la base des débats des tables rondes et constituer le Programme d’action d’Accra pour l’Action ? Deuxièmement, quelles priorités et étapes stratégiques seront requises au cours des trois années qui suivront le Forum d’Accra ? Le premier jour, les débats étaient basés sur les tables rondes d’Accra : appropriation, alignement, harmonisation, gestion axée sur les résultats, responsabilité mutuelle, société civile, contextes fragiles, expérience sectorielle et architecture de l’aide. Des sous-groupes particuliers en ont tiré des enseignements spécifiques en matière de renforcement des capacités pour leurs propres tables rondes. Le lendemain, les participants ont choisi les sujets à débattre, notamment le renforcement des capacités humaines, l’utilisation des capacités, la capacité de gérer des relations d’aide et le rôle de la société civile et du secteur privé. Un comité directeur a dégagé une série d’enseignements clés pour le Programme d’action, lesquels ont été discutés, amendés et adoptés à l’unanimité par les participants. Les coprésidents ont appelé cela le « Consensus du séminaire de Bonn ». Le Le Consensus du séminaire de Bonn Xxxxx rapport et tous les documents de travail du séminaire sont disponibles en ligne. Les conclusions à la fois du séminaire et des discussions post-séminaire menées lors de la réunion ouverte du Réseau d’apprentissage sur le renforcement des capacités (LenCD) laissent augurer qu’il existe de grandes voies possibles pour un large mouvement en avant et des efforts concertés en matière d’aide au renforcement des capacités après Accra. < Liens • Tous les documents du séminaire de Bonn sont disponibles sur « On the Road to Accra and Beyond » : www.oecd.org/dac/ governance/capacitydevelopment/bonnworkshop • Troisième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide au développement, Accra, Ghana : www.accrahlf.net • BetterAid.org fournit des informations sur le processus parallèle aux organisations de la société civile pour préparer le troisième Forum de haut niveau : www.betteraid.org Nous reconnaissons que le renforcement des capacités est d’une importance cruciale pour un développement durable et l’appropriation nationale. C’est avant tout une responsabilité des pays en développement. Le renforcement des capacités est un processus de changement fondamental qui exige : • que les pays en développement s’engagent à renforcer les capacités de leurs ressources humaines, systèmes et institutions à tous les niveaux, et • que les partenaires extérieurs s’engagent à renforcer leurs propres capacités et à adapter leurs approches pour fournir une aide adaptée au renforcement des capacités. Six domaines d’action : • Les pays en développement conviennent de considérer le renforcement des capacités comme un élément essentiel de leurs efforts nationaux, sectoriels et thématiques en matière de développement. • Les pays en développement montreront la voie en examinant les questions systémiques clés qui sapent le renforcement des capacités, au besoin avec l’aide de partenaires extérieurs. • Pour permettre aux pays en développement de s’approprier le renforcement des capacités par le canal de la coopération technique, les partenaires extérieurs souscrivent a) à la sélection et à la gestion conjointes de la coopération technique pour soutenir les priorités locales, et b) à élargir le choix des fournisseurs de coopération technique pour assurer l’accès à des sources d’expertise locales et Sud-Sud. • Les pays en développement et les partenaires extérieurs s’engagent aussi conjointement à permettre au renforcement des capacités de la société civile et du secteur privé de jouer plus pleinement leurs rôles en matière de développement. • Dans les contextes fragiles, notamment dans les situations post-conflit, les partenaires extérieurs fourniront, plus tôt et pour une plus longue période, une aide sur mesure et coordonnée en matière de renforcement des capacités pour les principales fonctions étatiques. Les mesures transitoires devraient être bien échelonnées et déboucher sur des capacités et des institutions locales durables. • Après Accra, les pays en développement et les partenaires extérieurs ont convenu conjointement de renforcer les efforts internationaux pour développer les connaissances en matière de renforcement des capacités et appliquer les bonnes pratiques qui en découlent. Capacity.org Numéro 34 | Août 2008
Éditorial Renforcer les capacités des organisations de producteurs SOMMAIRE MONITEUR DC 2 Le Consensus du séminaire de Bonn propose des priorités et une action James Hradsky et Thomas Theisohn On pourrait penser que la récente flambée des prix alimentaires mondiaux offre une possibilité aux 450 millions de petits exploitants agricoles du monde en développement. Mais trop peu réagissent par un accroissement de leur production. Pourquoi en est-il ainsi ? Dans le présent numéro de Capacity.org, Jack Wilkinson, l’ancien président de la Fédération internationale des producteurs agricoles (FIPA), et lui-même agriculteur, donne une réponse rhétorique : « Imaginez que vous soyez agriculteur dans une zone où il n’y a ni route, ni système de crédit, et que vous ayez pourtant entendu parler d’une pénurie alimentaire mondiale. Cela ne signifierait rien pour vous, car vous seriez trop éloigné de tout le système ». La gestion de la crise alimentaire demandera un environnement favorable et des prix avantageux aux petits agriculteurs pour qu’ils accroissent leur production. Cela demandera aussi une amélioration de leurs moyens de subsistance et de leurs conditions de travail. Il faut donner aux petits agriculteurs la possibilité de renforcer leur position dans les chaînes de valeur alimentaires mondiales. La chaîne de valeur représente la séquence d’activités le long de laquelle de la valeur est ajoutée à un produit depuis sa forme brute jusqu’à ce qu’il parvienne au consommateur. Plus les agriculteurs prennent part aux chaînes de valeur, plus ils bénéficient de prix avantageux et mieux ils peuvent faire face à la crise alimentaire. Cependant, les petits agriculteurs sont souvent des participants marginaux des chaînes de valeur et les organisations de producteurs peuvent les aider à y consolider leur position. Le renforcement des capacités des organisations d’agriculteurs devrait donc être considéré comme un élément important d’une stratégie plus large visant à gérer la crise alimentaire mondiale. Dans l’article principal de ce numéro, Jos Bijman et Giel Ton donnent un aperçu des différents types d’organisations de producteurs et de leurs fonctions, ainsi que des manières dont elles peuvent aider les petits agriculteurs à se positionner dans les chaînes de valeur. Dans la colonne Opinion, Agnes van Ardenne explique que les organisations de producteurs sont également d’importants intermédiaires grâce auxquels les gouvernements, les organismes de développement et les acheteurs industriels peuvent établir le contact et négocier des accords avec les agriculteurs. Le renforcement des capacités des organisations de producteurs est donc une très bonne chose. Mais de quels types de capacités ont-elles besoin pour se développer, et de quelle manière ? Martin Prowse pense que pour que les agriculteurs concluent avec succès des accords d’agriculture contractuelle avec des acheteurs, les organisations de producteurs doivent renforcer leurs capacités de commercialiser leurs denrées plutôt que de se concentrer sur la fourniture de biens publics à toute une communauté. Joseph Nkandu explique le « modèle d’appropriation agricole » dans lequel les agriculteurs, et non les organisations de producteurs, restent propriétaires du produit et élargissent progressivement leurs activités tout au long de la chaîne de valeur. Selon ce modèle, les organisations de producteurs doivent renforcer leurs capacités à fournir des services aux agriculteurs plutôt que de jouer un rôle d’intermédiaire aliénant les agriculteurs. Julio Berdegué avance que les organisations de producteurs couronnées de succès fonctionnent comme des instruments de changement et sont bien intégrées dans des réseaux qui génèrent des idées, des ressources et des possibilités pouvant être partagées entre les adhérents. Toute organisation de producteurs devrait rester maître du renforcement de ses capacités. Cela peut être difficile, vu que les organismes de développement vont souvent valoir leurs propres priorités et idées sur ce que devrait faire une organisation de producteurs. Pour éviter que ce soient les préférences des organismes de développement qui dictent le renforcement des capacités, Peter Otimodoch introduit un programme de développement intitulé « Tisser la toile » pour un renforcement équilibré des capacités. Dave Boselie présente le cas d’une plantation d’agrumes en Afrique du Sud où la communauté locale et les ouvriers sont copropriétaires de l’affaire et reprennent progressivement toutes les tâches de gestion. Jack Wilkinson souligne que les praticiens du renforcement des capacités devraient fuir les idées préconçues. Il importe qu’ils se mettent à regarder le monde par les yeux des agriculteurs et des responsables des organisations de producteurs afin de comprendre les défis auxquels ils sont confrontés, leurs ambitions et la meilleure façon de les réaliser. Heinz Greijn editor@capacity.org Rédacteur en chef L’équipe de Capacity.org tient à remercier Hedwig Bruggeman, directrice d’Agri- ProFocus, Pays-Bas, pour sa contribution au présent numéro. EDITORIAL 3 Renforcer les capacités des organisations de producteurs Heinz Greijn ARTICLE PRINCIPAL 4 Les organisations de producteurs dans les chaînes de valeur Jos Bijman et Giel Ton PRATIQUE 7 Le modèle d’appropriation agricole Joseph Nkandu INTERVIEW 8 Face à la crise alimentaire Heinz Greijn interviewe Jack Wilkinson PRATIQUE 10 Les organisations de producteurs agricoles au Chili Julio A. Berdegué STRATÉGIE 11 Faire fonctionner l’agriculture contractuelle Martin Prowse PRATIQUE 13 Renforcer la position d’une communauté rurale en Afrique du Sud Dave Boselie PRATIQUE 14 Tisser la toile alimentaire des graines oléagineuses Peter Otimodoch PUBLICATIONS 15 OPINION 16 L’agriculture ne peut pas attendre Agnes van Ardenne Prochains numéros Renforcer les capacités en développant le lien entre l’information reposant sur la recherche, la politique et la pratique. Cover photo: ANP/Oliver Berg www.capacity.org
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