L.ART en Loire 7
.
.
- No tags were found...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
L.<strong>ART</strong><br />
<strong>en</strong> LOIRE<br />
2# 7<br />
novembre 2014<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 1
2# 7<br />
novembre 2014<br />
2<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014<br />
Le Chêne - Eric Bouïs
Sommaire<br />
L.<strong>ART</strong> (<strong>Loire</strong> Atlantique Art Recherches Travaux)<br />
4 Instanbul Delight & Planète Musiques Festival Les Escales 2014<br />
8 Farah Atassi au Grand Café-C<strong>en</strong>tre d’art contemporain<br />
Poesia<br />
10 Dominique Lancastre<br />
16 Khalid El Morabethi<br />
20 Bonafide Rojas<br />
24 Dossier d'exploration : L'arbre, cette forêt<br />
26 Valais (Dami<strong>en</strong> Richard)<br />
34 Une feuille (Sophie Lagal)<br />
36 Arbre (Jacques Cauda)<br />
44 Pas de deux (Frédéric Javelaud)<br />
54 La t<strong>en</strong>tation de la forêt (Didier Lestrade)<br />
56 Vertiges d'<strong>en</strong> bas (Peggy Faye)<br />
Nouvellissima<br />
68 Ma recette du bonheur de Juliette Mouquet<br />
Dialogue<br />
70 Mourir sans crever de faim (Fred Chapotat et Jean Marc Royon)<br />
D’arbres et de pierres<br />
76 Helium (Frédéric Lucas)<br />
78 Gw<strong>en</strong> Fauchois<br />
Perspectives<br />
82 Traces (Teklal Neguib)<br />
Francophonia<br />
94 Sophie Lagal<br />
98 Cicero Melo<br />
102 Laure Bolatre<br />
Découverte<br />
106 Dans la bibliothèque (Teklal Neguib)<br />
108 Contributeurs<br />
109 Appel à travaux (février 2015)<br />
110 Call for works (february 2015)<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 3
Instanbul Delight<br />
Planète Musiques<br />
Festival Les Escales 2014<br />
PAR<br />
TEKLAL<br />
NÉGUIB<br />
Festival nazairi<strong>en</strong> des musiques du monde, les Escales pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t place au port.<br />
Véritable mise <strong>en</strong> valeur du patrimoine de cette ville de chantiers maritimes,<br />
ouverte vers l’ailleurs, ce week<strong>en</strong>d sonore d’août s’inscrit parfaitem<strong>en</strong>t<br />
dans l’histoire même de la cité.<br />
Après une année consacrée à Tucson, l’édition 2014 part à la découverte<br />
du son d’Istanbul, cette ville millénaire à la modernité musicale ravageuse.<br />
4<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - L.<strong>ART</strong>
Guillaume Perret<br />
Festival Les Escales2014©Martin Launay – Ville de Saint-Nazaire<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - L.<strong>ART</strong> 5
B<strong>en</strong> L'Oncle Soul<br />
Festival Les Escales2014©Martin Launay – Ville de Saint-Nazaire<br />
Le festival est organisé le premier week<strong>en</strong>d d’août,<br />
du v<strong>en</strong>dredi soir au dimanche matin à l’aube.<br />
Mom<strong>en</strong>t de dégustation tant gustative qu’auditive,<br />
cette découverte comm<strong>en</strong>ça pour moi, par une<br />
course effrénée afin de rejoindre les lieux avant<br />
l’arrivée d’un bateau, qui allait bloquer l’<strong>en</strong>trée p<strong>en</strong>dant<br />
une heure. Dire que le festival fait corps avec la ville et son<br />
port n’est <strong>en</strong> effet pas un vain mot. Joie un peu étrange,<br />
mais amusante, de se rappeler qu’au fond, les Maîtres des<br />
mers rest<strong>en</strong>t aussi et avant tout les Maîtres du Port.<br />
Le festival n’est pas seulem<strong>en</strong>t de la musique, il est aussi<br />
une ambiance, un mom<strong>en</strong>t de pause et de repos, dans nos<br />
quotidi<strong>en</strong>netés. C’est ainsi que j’<strong>en</strong> profitais donc à peine<br />
arrivée, pour partir <strong>en</strong> exploration auprès des stands, t<strong>en</strong>us<br />
par diverses associations de la ville ou d’ailleurs, École<br />
Diwan de Saint Nazaire, associations issues des réseaux<br />
alternatifs, syndicats… Je flânais et découvrais la Cantina,<br />
stand de restauration aux mets forts appétissants, et aux<br />
m<strong>en</strong>us qui font rêver. Première arrivée, première servie.<br />
Je dégustais, pr<strong>en</strong>ais mon temps pour apprécier chaque<br />
saveur de mes fallafels et de mes potatoes au gros sel de<br />
Guérande. La salade melon pastèques était faite à partir<br />
de produits de première fraîcheur. Mon plaisir fut tel que je<br />
décidai le l<strong>en</strong>demain d’y retourner, pour y faire pâmer mes<br />
papilles devant une recette au poulet, absolum<strong>en</strong>t incontournable.<br />
Le Kapali çarçi était le lieu où boire du thé Tchaï,<br />
ou du thé à la m<strong>en</strong>the fabriqué artisanalem<strong>en</strong>t, selon les<br />
méthodes d’origine. Amatrice convaincue de cet elixir, je<br />
fondai de plaisirs à <strong>en</strong> boire chaque goutte. Je me transformai<br />
alors <strong>en</strong> collectionneuse de verres grand ou petit,<br />
marqués aux couleurs du festival de cette année ou des<br />
années précéd<strong>en</strong>tes, à titre de joli souv<strong>en</strong>ir. Parfois aussi, la<br />
politique s’invitait au festival : ainsi, un drapeau palestini<strong>en</strong><br />
avec écrit #FreedomGaza ou des tee-shirts rev<strong>en</strong>dicatifs<br />
« stop g<strong>en</strong>ocide ».<br />
Le premier soir, j’assistai au concert de Tinariw<strong>en</strong>, fabuleux<br />
groupe, véritable raison de ma v<strong>en</strong>ue au Festival. Je<br />
les avais découverts quelques deux ans plus tôt, sur le<br />
tumblr d’une jeune portugaise, proche de la nature, au<br />
travers de leur merveilleuse chanson Imazegh<strong>en</strong> N Adagh.<br />
Ils la jouèr<strong>en</strong>t d’ailleurs, ainsi que bi<strong>en</strong> d’autres, nous emportant<br />
dans les tréfonds du son, et de l’âme. L’âme de la<br />
terre-mère, de ces terres arides, si différ<strong>en</strong>tes et pourtant<br />
si proches. Des instrum<strong>en</strong>ts modernes accompagnant des<br />
sons plus ancestraux.<br />
En costume, les chanteurs faisai<strong>en</strong>t le spectacle, <strong>en</strong>courageant<br />
les festivaliers à participer. Et ces derniers, qui discrètem<strong>en</strong>t<br />
et à leur manière, repr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t les sons, accompagnai<strong>en</strong>t<br />
de leurs mains, de leurs bras, le mouvem<strong>en</strong>t<br />
rythmique, applaudissant avec ferveur les Maîtres du désert.<br />
La musique comme langue commune, le son comme<br />
dialogue.<br />
Le concert de Tinariw<strong>en</strong> fut un vrai bonheur, un régal de<br />
l’esprit, un ineffable souv<strong>en</strong>ir.<br />
6<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - L.<strong>ART</strong>
Instanbul Delight<br />
Planète Musiques<br />
Festival Les Escales 2014<br />
Ayo<br />
Festival Les Escales2014©Martin Launay – Ville de Saint-Nazaire<br />
Pour vous t<strong>en</strong>ir informés<br />
sur les Escales 2015 :<br />
Festival les 7 et 8 août 2015<br />
les-escales.com<br />
Association Les Escales<br />
BP 161<br />
24, rue d’Anjou<br />
44613 Saint-Nazaire Cedex<br />
Tél. : +33 (0)2 51 10 00 00<br />
contact@les-escales.com<br />
Ensuite, retrouvant des amis, je partais à la r<strong>en</strong>contre<br />
de B<strong>en</strong> L’oncle Soul. V<strong>en</strong>u prés<strong>en</strong>ter son nouvel album A<br />
coups de rêves, accompagné du groupe particulièrem<strong>en</strong>t<br />
tal<strong>en</strong>tueux et originaire de San Fancisco, Monophonics,<br />
B<strong>en</strong> l’Oncle Soul assura le show, jouant et s’amusant avec<br />
le public, qu’il fit participer et chanter à de nombreuses reprises.<br />
Il chanta aussi ses anci<strong>en</strong>nes musiques, qu’<strong>en</strong> cœur<br />
le public reprit. B<strong>en</strong> L’Oncle Soul ? Un show man dans l’âme,<br />
mutin et coquin, mais généreux, et t<strong>en</strong>dre, à impérativem<strong>en</strong>t<br />
découvrir sur scène, tant il y est heureux. Un bonheur<br />
communicatif. De la belle musique pour un si grand plaisir.<br />
Un véritable mom<strong>en</strong>t inoubliable de plongée dans la Soul.<br />
Le l<strong>en</strong>demain, je me conc<strong>en</strong>trai sur Ayo, dont j’avais déjà<br />
auparavant pu apprécier de nombreuses chansons. Tout<br />
comme B<strong>en</strong> l’Oncle Soul, Ayo est une show-woman confirmée,<br />
une chanteuse dynamique et charismatique. Durant<br />
le concert, elle a repris plusieurs de ses tubes, dont le magnifique<br />
Fire, à l’origine duo avec Youssoupha. Tout comme<br />
beaucoup d’autres invités, elle a r<strong>en</strong>du un bel hommage à<br />
Bobby Womack, décédé peu de temps avant le festival, et<br />
qui aurait dû <strong>en</strong> être la tête d’affiche.<br />
Ayo, mêlant sonorités folk, soul et reggae, a su insuffler<br />
une très grande complicité dans sa relation avec le public<br />
des festivaliers. La fin de sa prestation s’est d’ailleurs terminée,<br />
par une longue chanson, où avec l’aide de ses musici<strong>en</strong>s,<br />
elle fit chanter le refrain aux spectateurs, à coup de<br />
GIRLS, pour les dames, et de BOYS, pour les hommes, <strong>en</strong><br />
cœur et <strong>en</strong> canon. Cela dura longtemps. C’était drôle, amusant,<br />
et très joli à <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre. Oui, un sympathique mom<strong>en</strong>t<br />
de complicité avec une chanteuse très douée.<br />
La soirée se termina au Bosphore Club, au décor impressionnant<br />
de maison à moitié, si ce n’est plus, effondrée.<br />
J’y assistai au concert des DJ Murat Meriç et Baris K, pour<br />
l’Istanbul Mix. Très appréciable soirée, elle avait un public<br />
conquis et effréné, se déhanchant au rythme des notes.<br />
J’y fus invitée à danser par un charmant jeune homme, au<br />
motif… qu’il avait perdu ses copains. À noter que je n’ai toujours<br />
pas à ce jour, compris le li<strong>en</strong> objectif <strong>en</strong>tre ses deux<br />
points. Mais bon, manifestem<strong>en</strong>t, tous les argum<strong>en</strong>ts sont<br />
bons, et comme il m’a faite rire, nous avons donc dansé.<br />
Petit panel de la scène stambouliote, ce vrai-faux club<br />
<strong>en</strong> plein air permettait de faire découvrir la musique du<br />
cru (notamm<strong>en</strong>t Murat Meriç, spécialisé dans la musique<br />
funck/psyché turque) à des festivaliers v<strong>en</strong>ant du monde<br />
<strong>en</strong>tier.<br />
Ainsi, le festival Les Escales 2014 aura permis à son<br />
public, d’effectuer une sorte de voyage immobile, le portant<br />
de la musique noire américaine, aux sons d’istanbul,<br />
<strong>en</strong> passant par les notes arg<strong>en</strong>tines de Plaza Francia. Une<br />
belle évasion, pour un port sans cesse <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t, et<br />
aux majestueux bateaux voguant vers l’Ailleurs.<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - L.<strong>ART</strong> 7
Blue folding, 2014, Farah Atassi, huile sur toile, courtesy galerie Xippas Paris<br />
8<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - L.<strong>ART</strong>
PAR<br />
TEKLAL<br />
NÉGUIB<br />
Farah Atassi<br />
au Grand Café<br />
Belge née au début des années 80, Farah Atassi est une artiste peintre,<br />
résidant <strong>en</strong> France, à Paris. Passée d’abord par l’étude de la ruine,<br />
elle prés<strong>en</strong>te au Grand Café-C<strong>en</strong>tre d’art contemporain,<br />
un travail bi<strong>en</strong> plus épuré : un art de la forme.<br />
Les œuvres sont un jeu de la structure,<br />
de la profondeur, ou comm<strong>en</strong>t<br />
créer des perspectives <strong>en</strong> manipulant<br />
les formes, leur emboîtem<strong>en</strong>t.<br />
Ce qui aurait pu n’être que surface, se<br />
transforme alors <strong>en</strong> pièce, <strong>en</strong> espace de vie.<br />
Selon les tableaux, le spectateur peut ress<strong>en</strong>tir<br />
cette étrange impression de pénétrer<br />
un lieu (un salon, par exemple) à un instant<br />
T., d’où les humains aurai<strong>en</strong>t disparu, mais <strong>en</strong><br />
laissant leurs jouets, leurs objets.<br />
En effet, les œuvres ne montr<strong>en</strong>t pas que<br />
des « travaux-cadres », mais prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t outre<br />
l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, de plus petites structures,<br />
que l’on peut interpréter à sa guise, comme<br />
des légos (d’après les <strong>en</strong>fants), des flacons de<br />
parfums, ou des gratte-ciels : le regard du<br />
public comme donnant lui-même son propre<br />
s<strong>en</strong>s aux images.<br />
Ces sortes de jeux de construction, prés<strong>en</strong>ts<br />
dans la plupart des pièces créées par les<br />
formes, devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t une sorte de fil conducteur<br />
de l’exposition. Village avec phares et<br />
usines, ville avec building, jeux de cubes sur<br />
une table, ils nous rappell<strong>en</strong>t notre petitesse<br />
d’êtres humains, face à l’infinité du monde.<br />
De ces formes relativem<strong>en</strong>t ind<strong>en</strong>tifiables,<br />
l’artiste nous emporte vers plus d’épure, les<br />
objets pouvant dev<strong>en</strong>ir alors quasi-invisibles.<br />
Nous découvrons aussi des tableaux aux<br />
motifs plus ethniques, mais travaillant toujours<br />
la forme (ici le triangle), la profondeur.<br />
Farah Atassi a exploré la notion de « décoration<br />
» aux travers de cette série d’œuvres,<br />
r<strong>en</strong>voyant à l’artisanat, aux savoir-faire traditionnels,<br />
à des tissus et tapis des peuples<br />
d’Ailleurs.<br />
Ainsi, certaines toiles m’ont rappelé les tifaifai,<br />
ces tissus tahiti<strong>en</strong>s, sorte de patchworks<br />
réalisés de génération <strong>en</strong> génération par les<br />
femmes polynési<strong>en</strong>nes.<br />
Modernité, épure, et traditions pourrai<strong>en</strong>t<br />
être d’ailleurs les maîtres-mots de cette exposition<br />
à découvrir <strong>en</strong> famille.<br />
Grand Café - C<strong>en</strong>tre d’art contemporain<br />
Exposition du 11 octobre au 4 janvier<br />
Entrée gratuite • Ouvert tous les jours sauf le lundi • 11h > 19h<br />
Place des Quatre z’horloges<br />
44600 Saint-Nazaire - France<br />
Tél. : +33 (0)2 44 73 44 07<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - L.<strong>ART</strong> 9
DOMINIQUE<br />
LANCASTRE<br />
COUP DE CŒUR<br />
10<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - POESIA
Pluie de feu<br />
Des hallebardes de corps<br />
Tombèr<strong>en</strong>t du ciel<br />
Dans une pluie de métal<br />
Et de fer chaud<br />
Ici et là<br />
Un souv<strong>en</strong>ir arraché<br />
Dans un champ de blé<br />
Où mêmes des corbeaux<br />
N’os<strong>en</strong>t voleter<br />
Ici et là<br />
des lycaons moissonn<strong>en</strong>t<br />
Sans vergogne<br />
Sans égard<br />
Le champ de douleur<br />
Les esprits égarés<br />
Arrachés aux corps<br />
Cherch<strong>en</strong>t furtivem<strong>en</strong>t<br />
Les portes du ciel.<br />
Les cris du sil<strong>en</strong>ce<br />
Résonn<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core.<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - POESIA 11
The hairy tree<br />
The hairy tree shivers<br />
In the cold icy morning<br />
Birds scattered in the bush<br />
Praise the sun in the clouds<br />
My heart shivers,<br />
My legs tremble,<br />
So far away a dying face<br />
There comes a winter wind<br />
Sweeping away the nature song.<br />
12<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - POESIA
A shooting star<br />
In the darkness<br />
A candle shows the way<br />
The wind whisppers<br />
The leaves shiver<br />
Through the clouds<br />
A smiling moon<br />
In the water<br />
A glittering moon<br />
Sleepless words<br />
In the mind<br />
A shooting star<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - POESIA 13
A boat at see<br />
In every tree<br />
A book<br />
Of life.<br />
Treasure of<br />
words<br />
Through<br />
The grass.<br />
Turning pages<br />
Far away<br />
A boat at sea<br />
14<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - POESIA
Op<strong>en</strong> eyes<br />
The sun casts his first word.<br />
A beaming ink through a dirty window writes morning on my cheek.<br />
A new day is born.<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - POESIA 15
KHALID<br />
EL<br />
MORABETHI<br />
Au fond<br />
Au fond,<br />
Elle dit,<br />
Hélas,<br />
Plusieurs fois de suite,<br />
Hélas, hélas …<br />
Une guillotine <strong>en</strong> face,<br />
Là-haut, les yeux se ferm<strong>en</strong>t,<br />
Les pleurs du temps s’arrêt<strong>en</strong>t,<br />
Les dernières paroles, et la pluie tomba abondamm<strong>en</strong>t, lourdem<strong>en</strong>t sur la terre,<br />
Une tète coupée, une belle histoire s’efface, derrière.<br />
Si seulem<strong>en</strong>t...<br />
Soupir <strong>en</strong> contemplant un visage,<br />
Vouloir compr<strong>en</strong>dre cette chose au milieu, au fond de ces pages.<br />
Si seulem<strong>en</strong>t …<br />
Ce Corbeau pouvait parler de cette naïveté qui ne cesse de déchirer les nuages,<br />
De ce chant d’espoir montrant sa vieillesse, sa faiblesse,<br />
Hurlant, s’étouffant dans son oreiller et laissant doucem<strong>en</strong>t le poison pénétrer.<br />
Si seulem<strong>en</strong>t …<br />
16<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - POESIA
Ce Corbeau et son ami Oiseau pouvai<strong>en</strong>t rechanter <strong>en</strong>semble,<br />
Et dire à ce vieillard au regard amer,<br />
Qu’à droite le chemin mène à la lumière et l’autre jette brusquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> arrière.<br />
Si seulem<strong>en</strong>t …<br />
Un esclave pouvait choisir.<br />
Entre laisser ses mains dans la poussière,<br />
Et se battre contre ces bras qui ont poussé sa flamme sourde <strong>en</strong> <strong>en</strong>fer.<br />
Au fond,<br />
Le sommeil du mal est terriblem<strong>en</strong>t agité,<br />
Seul dans un château où ri<strong>en</strong> ne bouge, sauf l’ombre de la fatalité,<br />
Regardant le plafond, cherchant le pardon,<br />
Observant dans le miroir ses yeux, ses joues tremblantes, ses rides,<br />
Son regard qui le percute de plus <strong>en</strong> plus dans le vide,<br />
‘’Pardon … ! ‘’<br />
A écrit sur les murs.<br />
Au fond,<br />
Ces trois chemins mèn<strong>en</strong>t au cimetière<br />
Ô Mort !<br />
Votre odeur,<br />
Votre lueur,<br />
Proche, proche,<br />
Ô Mort, la seule réalité, pr<strong>en</strong>d cette illusion <strong>en</strong> douceur<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - POESIA 17
Oublier<br />
Oublier,<br />
Il a oublié<br />
Que ses yeux étai<strong>en</strong>t bleus,<br />
Le ciel aussi,<br />
La mer,<br />
Il a oublié le sourire de sa grand-mère,<br />
Et ses histoires qui le faisai<strong>en</strong>t dormir.<br />
Il a oublié,<br />
Que la pluie le faisait réfléchir,<br />
Que la pluie avait toujours un effet étrange sur lui.<br />
Aujourd’hui,<br />
Il fêtait ses 79 ans,<br />
Il a oublié ce vieil amour qui dormait à ses cotés, depuis longtemps,<br />
Cette chambre, ce lit,<br />
Cette maison,<br />
La joie, le bonheur,<br />
Son petit jardin,<br />
18<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - POESIA
La balançoire fixée a une grosse branche et les fleurs,<br />
Il a oublié ses réussites, ses combats, ses pertes, ses espoirs,<br />
Et ses blessures.<br />
Ouvrant les yeux, il aperçut d’autres yeux aux murs,<br />
Ils le fixai<strong>en</strong>t,<br />
En <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dant les tic tacs des secondes,<br />
Il a oublié qu’ils att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t,<br />
Qu’att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t-ils ?<br />
Oublier.<br />
Dans le miroir de la salle de bain,<br />
Le vieux,<br />
Se conc<strong>en</strong>tra sur ses yeux,<br />
‘Qui suis je’’ dit-il,<br />
Ses joues se mir<strong>en</strong>t à trembler,<br />
Sa bouche se mit à bouger,<br />
Il se conc<strong>en</strong>tra une dernière fois sur ses yeux,<br />
Il ne pouvait fuir le poids de sa consci<strong>en</strong>ce,<br />
Et dans un rire de dém<strong>en</strong>t, il trouva une différ<strong>en</strong>ce,<br />
Monstre, Monstre.<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - POESIA 19
BONAFIDE<br />
ROJAS<br />
20<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - POESIA
In the wasting of time<br />
lose yourself<br />
in the adv<strong>en</strong>ture<br />
not in yourself<br />
find our who you<br />
are wh<strong>en</strong> no one<br />
is around<br />
what would you eat<br />
for the first time<br />
if you had a free meal<br />
what if everyone thought<br />
you were another person?<br />
would you be differ<strong>en</strong>t?<br />
would you be you?<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - POESIA 21
The old new story<br />
this new<br />
story is not<br />
new, we go where no one<br />
wants to go th<strong>en</strong> everyone wants<br />
to go<br />
th<strong>en</strong> we’re<br />
pushed out slowly<br />
by greedy landlords &<br />
emin<strong>en</strong>t domain, spoiled kids &<br />
big dreams<br />
of the<br />
big city, making<br />
it, they walk with their new<br />
<strong>en</strong>titlem<strong>en</strong>t & scoff at the<br />
old man<br />
who’s be<strong>en</strong><br />
here longer than<br />
all of us, call the cops<br />
on him for playing the same song<br />
he’s played<br />
every<br />
saturday, but<br />
the new <strong>en</strong>titlem<strong>en</strong>t<br />
doesn’t like that, doesn’t under<br />
stand it<br />
this new<br />
story is old<br />
we’ve gone through before<br />
we’ve wrote this before & no one<br />
list<strong>en</strong>s<br />
they brush<br />
it off as, “change,<br />
can’t stay the same, it’s life<br />
they say, it is what it is, that<br />
is life”<br />
i do<br />
not agree, i<br />
refuse to believe that,<br />
def<strong>en</strong>d what you have created,<br />
have loved<br />
have built,<br />
from the ground up<br />
no one wanted your streets<br />
before you, you have thirty years<br />
in it<br />
def<strong>en</strong>d<br />
the street that loves<br />
your childhood like a sling,<br />
act like you care, that your home<br />
matters<br />
22<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - POESIA
The balance game<br />
breathe<br />
balance<br />
work<br />
balance<br />
create<br />
balance<br />
happiness<br />
balance<br />
repeat<br />
balance<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - POESIA 23
DOSSIER<br />
D'EXPLORATION<br />
L'ARBRE,<br />
CETTE FORÊT<br />
24<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
Danse - Eric Bouïs<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 25
DAMIEN<br />
RICHARD<br />
VA L A I S<br />
26<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 27
28 L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 29
30 L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 31
32 L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 33
SOPHIE<br />
LAGAL<br />
34<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
Une feuille<br />
J'aimerais être<br />
Comme<br />
La feuille au v<strong>en</strong>t<br />
Qui vi<strong>en</strong>t<br />
Se poser sur le pied<br />
D'un passant.<br />
Une feuille vieillie<br />
Tachée de rouge<br />
Au plus près du soleil,<br />
Qu'il ramassera<br />
Pour me glisser<br />
Dans son livre.<br />
Il y'aura cette phrase,<br />
Je n'ai ri<strong>en</strong> voulu d'autre<br />
Que d'être cet instant.<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 35
JEAN-CLAUDE<br />
CAUDA<br />
L'A R BR E<br />
36<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 37
38 L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 39
40 L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 41
42 L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 43
Départ<br />
FRÉDÉRIC<br />
JAVELAUD<br />
PAS DE DEUX<br />
44<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
L' étang<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 45
Prés<strong>en</strong>ces<br />
46<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
Att<strong>en</strong>te<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 47
S<strong>en</strong>tier<br />
48<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
Ancrage<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 49
Musaraigne<br />
50<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
Chasseur<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 51
Dans la fôret<br />
52<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
À la nuit<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 53
DIDIER<br />
LESTRADE<br />
54<br />
Mur - Frédéric Javelaud<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
La t<strong>en</strong>tation de la forêt<br />
Le problème avec la forêt, c’est que je la vois comme un<br />
imm<strong>en</strong>se supermarché. Au lieu de me laisser aller au calme,<br />
mon regard est sans cesse conc<strong>en</strong>tré sur ce que je pourrais<br />
pr<strong>en</strong>dre, un rocher, une plante, une souche de bois, des<br />
pommes de pins ou des graines. Et comme c’est désormais<br />
interdit, la frustration s’accumule parce que je tombe sans<br />
cesse sur des idées que j’aimerais ram<strong>en</strong>er à la maison.<br />
Les meilleures choses dans la vie sont gratuites et<br />
heureusem<strong>en</strong>t, il est <strong>en</strong>core possible de piller un petit bois à<br />
l’abandon, loin des regards, pour ram<strong>en</strong>er une petite fougère<br />
abs<strong>en</strong>te au jardin, une graminée étrange à couleur rousse,<br />
des rochers que l’on plante dans le sol, une souche d’arbre<br />
qui ressemble à un truc sorti d’un film d’horreur où les kids<br />
n’ont aucune idée de survie quand ils se trouv<strong>en</strong>t face à La<br />
Colline a des yeux. La forêt est finalem<strong>en</strong>t un lieu inhospitalier<br />
dans lequel on peut se perdre, surtout quand on s’av<strong>en</strong>ture<br />
dans les deux grandes forêts domaniales qui <strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t la<br />
ville d’Al<strong>en</strong>çon. Ce sont des espaces si vastes qu’on y trouve<br />
toutes les ess<strong>en</strong>ces d’arbres, des résineux comme les thuyas,<br />
immondes dans les jardins, mais ici imm<strong>en</strong>ses avec des troncs<br />
presque aussi impressionnants que ceux des séquoias. Il y a<br />
des collines de pins qui donn<strong>en</strong>t l’impression que le bord de<br />
mer est juste à quelques kilomètres, des vallées inquiétantes<br />
de hêtres, des landes dégagées après l’abattage d’une<br />
parcelle de chênes, des mélèzes, des bruyères et partout des<br />
plantes que l’on ne trouve pas ailleurs, protégées par une<br />
troupe de garde forestiers qui surveill<strong>en</strong>t ce que vous faites,<br />
surtout au mom<strong>en</strong>t des champignons.<br />
La forêt est inquiétante et c’est pourquoi elle figure au<br />
c<strong>en</strong>tre des films d’horreur et de fantasy. Même avec une<br />
carte ou des applications de localisation, c’est l’<strong>en</strong>droit du<br />
massacre à la tronçonneuse. Il faut avoir un minimum de s<strong>en</strong>s<br />
de l’ori<strong>en</strong>tation pour savoir suivre le soleil afin de retrouver<br />
sa voiture garée quelque part - d’ailleurs, ti<strong>en</strong>s, où est-elle?<br />
Et puis, il n’y a jamais d’oiseaux. Même pour eux, la vie<br />
<strong>en</strong> forêt est trop dure. Trop froide <strong>en</strong> hiver, trop solitaire <strong>en</strong><br />
été. On se promène <strong>en</strong> forêt presque <strong>en</strong> sil<strong>en</strong>ce, avec un<br />
cri de buse dans le ciel mais tous les chants domestiques<br />
des jardins, et même des villes, y sont abs<strong>en</strong>ts. Bi<strong>en</strong> sûr,<br />
je ne suis pas effrayé par la forêt au point de refuser d’y<br />
aller. Au contraire, mon point est de dire que j’ai <strong>en</strong>vie de<br />
tout emporter à l’arrière de mon pick-up. Le bois et la forêt<br />
sont pour moi l’ext<strong>en</strong>sion du bord de la route. Si j’y vois une<br />
jolie plante dans un fossé, je vi<strong>en</strong>s la chercher plus tard, au<br />
mom<strong>en</strong>t où elle est prête à être transplantée.<br />
De plus, avec de nouvelles applications comme PlantNet, on<br />
a une idée plus précise si une plante est rare, donc protégée<br />
ou si elle est commune et dans ce cas, pr<strong>en</strong>dre un pied parmi<br />
une ét<strong>en</strong>due de la même espèce ne sera pas si dramatique.<br />
C’est le seul moy<strong>en</strong> de multiplier l’ail des ours chez soi,<br />
les primevères veris, beaucoup de sedums tapissant,<br />
les joubarbes que tout le monde adore, les ancolies, les<br />
fougères, les mousses. Il s’agit de plantes qui se ressèm<strong>en</strong>t<br />
beaucoup et qui sont même parfois <strong>en</strong>vahissantes mais ce<br />
sont des classiques qu’il faut avoir chez soi autrem<strong>en</strong>t c’est<br />
trop injuste.<br />
La forêt est belle <strong>en</strong> automne mais c’est un cliché de le dire<br />
même si, par ici, les forêts de hêtres sont particulièrem<strong>en</strong>t<br />
illuminées, cela ressemble à un dessin animé japonais. Se<br />
prom<strong>en</strong>er se fait à deux pour partager son admiration, aller<br />
dans la forêt est aussi une chose solitaire et y aller <strong>en</strong> famille<br />
est une torture que j’ai laissée tomber depuis des déc<strong>en</strong>nies.<br />
Mais à deux c’est plus romantique et aussi très pratique<br />
quand l’un fait le guet p<strong>en</strong>dant que l’autre cache ce si joli<br />
rocher dans la voiture.<br />
J’ai d’ailleurs une histoire assez amusante. Quelques<br />
années après m’être installé à la campagne, mon ami Sylvain<br />
m’a accompagné dans un coin de la forêt que je connais bi<strong>en</strong><br />
où les rochers ont des formes de tout petits m<strong>en</strong>hirs. On<br />
<strong>en</strong> avait déjà mis trois dans le coffre de la R<strong>en</strong>ault 4 que je<br />
conduisais après avoir décroché mon permis de conduire et<br />
le modèle 1968 était déjà très chargé surtout avec un grand<br />
gaillard baraqué poilu (je parle de Sylvain, pas de moi mfgr).<br />
Bi<strong>en</strong> sûr, il a fallu que je fasse une mauvaise manœuvre et<br />
la voiture avait une roue arrière bloquée dans un fossé. On<br />
essayait de soulever le 4L pour la dégager quand arriva une<br />
voiture de la G<strong>en</strong>darmerie nationale. Pour moi, c’était évid<strong>en</strong>t<br />
qu’ils allai<strong>en</strong>t nous demander ce qu’on faisait là, pourquoi<br />
la voiture était si chargée et qu’est-ce qu’il y avait dans le<br />
coffre après tout? B<strong>en</strong> non. Dans ma région, les g<strong>en</strong>darmes<br />
sont si g<strong>en</strong>tils qu’ils nous ont aidés à dégager la voiture. On<br />
était là, deux folles nerveuses et hilares avec des g<strong>en</strong>darmes<br />
qui ne voyai<strong>en</strong>t pas de problème.<br />
Depuis, ces petits rochers sont plantés à l’<strong>en</strong>trée de ma<br />
maison et Sylvain est décédé. Ça dit tout, vraim<strong>en</strong>t. La forêt<br />
aime donner ce qu’elle a mais elle pr<strong>en</strong>d toujours quelque<br />
chose <strong>en</strong> échange. Si j’avais su...<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 55
PEGGY<br />
FAYE<br />
VERTIGES D'EN BAS<br />
56<br />
Singapour, 06 janvier 2013<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 57
Singapour, 06 janvier 2013<br />
58<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
Singapour, 07 janvier 2013<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 59
60<br />
Black Spur, Vallée de la Yarra, Victoria, Australie, 25 avril 2013<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 61
Black Spur, Vallée de la Yarra, Victoria, Australie, 25 avril 2013<br />
62<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
Blue Mountains, Sydney, Australie, 06 mai 2013<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 63
64<br />
Fôret Ouareau, Lanaudière, Québec, 05 octobre 2013<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 65
Fôret Ouareau, Lanaudière, Québec, 05 octobre 2013<br />
66<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT
Rivière Bonav<strong>en</strong>ture, Gaspésie, Québec, 04 août 2014<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DOSSIER D'EXPLORATION : L'ARBRE, CETTE FORÊT 67
JULIETTE<br />
MOUQUET<br />
68<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - NOUVELLISSIMA
Ma recette du bonheur<br />
J’ai att<strong>en</strong>du plusieurs cycles de lune avant de me poser<br />
doucem<strong>en</strong>t sur ton balcon. Recroquevillée prés de ta<br />
f<strong>en</strong>être, j’ai fait vibrer la vitre au souffle chaud des mots<br />
que j’avais à te livrer. Le chat, par son ronronnem<strong>en</strong>t, t’a fait<br />
pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce de ma v<strong>en</strong>ue. Sais-tu, t<strong>en</strong>dre ami, que<br />
les vraies richesses sont invisibles ? Elles port<strong>en</strong>t <strong>en</strong> elle la<br />
ruine volontaire des essors visibles. Un berbère dilue son<br />
chant dans le v<strong>en</strong>t délicat qui te fait ouvrir la f<strong>en</strong>être. Me<br />
voilà dans ton salon, les bras chargés de fruits exotiques et<br />
d’herbes aromatiques. Je vi<strong>en</strong>s te murmurer ma recette du<br />
bonheur. « Nous sommes ce que nous mangeons » Tu sembles<br />
<strong>en</strong>goncé dans des habitudes grasses et lourdes. Ta digestion<br />
du monde est difficile. Je compr<strong>en</strong>ds ô combi<strong>en</strong> le désir de<br />
combler la peur du vide dans des bouchées chocolatées<br />
et sucrées. Dép<strong>en</strong>ser ses euros quotidi<strong>en</strong>s. Faible rictus<br />
d’épanouissem<strong>en</strong>t. Société du zapping et de l’intérêt dilué.<br />
Multiplication des strates. Débordés, embourbés. Ainsi<br />
tu ignores la parole de la terre, mère nourricière, largeur<br />
indescriptible que procure la découverte d’autres saveurs,<br />
d’autres cultures. Tout passe par la bouche : la nourriture<br />
ess<strong>en</strong>tielle, la fraîcheur de l’eau, le langage. Ecoute ces voix<br />
du bout du monde aux syllabes multiples et inconnues.<br />
Donne à tes papilles des saveurs nouvelles. Voici un bouquet<br />
de coriandre. Vois-tu que toutes les parties de cette herbe<br />
aromatique : racine, tige, feuille sont utilisées ? Je les ai<br />
cueillies pour tes yeux clairs et affamés sur les cultures<br />
<strong>en</strong> terrasse d’une île volcanique. J’ai compris que pour<br />
atteindre une certaine plénitude, il faut aimer l’<strong>en</strong>nemi. Le<br />
plus hostile des adversaires se loge <strong>en</strong> nous. Dans sa tanière<br />
de magma <strong>en</strong> fusion tremp<strong>en</strong>t les mauvais souv<strong>en</strong>irs, les<br />
humiliations, les terreurs, les doutes et les abandons. Il te<br />
faut tout mélanger, tout regarder <strong>en</strong> face jusqu’à ce que ton<br />
propre reflet se déforme. Puis tout boire. C’est <strong>en</strong> visitant ses<br />
abîmes que l’on est capable de véritable compassion pour soi<br />
et autrui. Après cette âpre et amère mixture, je te conseille<br />
de dormir plusieurs jours lové contre toi-même. Détache-toi<br />
de tout sauf de ton intériorité. Sois comme le mangoustan<br />
dont la peau dure et violacée r<strong>en</strong>ferme une chair blanche et<br />
sucrée, divisée <strong>en</strong> quartiers. Laisse l’ange pr<strong>en</strong>dre son <strong>en</strong>vol<br />
<strong>en</strong> toi et accepte tes visages multiples. Après ces voyages<br />
immobiles dans ton nid, aiguise tes papilles et pars manger<br />
le monde ! Pr<strong>en</strong>ds une écumoire dans tes bras. Tu pourras<br />
ainsi vidanger les huiles noires du doute qui r<strong>en</strong>dront<br />
ton chemin épineux au contact des mauvaises énergies.<br />
Réponds par la bi<strong>en</strong>veillance à toute agressivité lat<strong>en</strong>te dans<br />
le regard compétiteur d’autrui. « On s’<strong>en</strong>richit de ce que l’on<br />
donne, on s’appauvrit de ce que l’on pr<strong>en</strong>d » Assois-toi au<br />
pied d’un arbre, ress<strong>en</strong>s sa force et bois l’eau des paysages<br />
nouveaux qui lav<strong>en</strong>t ta pupille. N’oublie pas la douceur, fais<strong>en</strong><br />
son éloge. Elle est la gardi<strong>en</strong>ne de la beauté du monde et<br />
de ta chambre intérieure. Ajoute du sucre, des cardamones<br />
moulues, des amandes et des raisins secs à toute nouvelle<br />
aigreur. Transvase le tout dans un plat blanc. Passe tr<strong>en</strong>te<br />
minutes dans un four modérém<strong>en</strong>t chaud. Tu compr<strong>en</strong>dras<br />
que la modération et la nuance donneront du répit à tes<br />
foulées passionnées, jusqu’à ce que la préparation durcisse.<br />
Ton cœur ainsi restera t<strong>en</strong>dre. Puis réfrigère pour contrer<br />
les glaciations de l’indiffér<strong>en</strong>ce, avant de servir à qui voudra<br />
partager cette recette de vie harmonieuse avec toi.<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - NOUVELLISSIMA 69
70 L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DIALOGUE
FRED<br />
CHAPOTAT<br />
PHOTOGRAPHIES<br />
JEAN-MARC<br />
ROYON<br />
TEXTES<br />
MOURIR<br />
SANS CREVER DE FAIM<br />
Je lui file la monnaie que j’ai dans la poche. Merde, y pue !<br />
Je p<strong>en</strong>se à toi qui me dit va te laver les pieds, tu pues ! Je m’<strong>en</strong><br />
suis aperçu, c’est mon odeur. Un peu comme si c’était chez moi.<br />
Laisse-moi au moins respirer mes pieds, c’est eux qui m’emmèn<strong>en</strong>t<br />
travailler. Le matin je pars, le soir je r<strong>en</strong>tre. Et je pue des pieds. Y’a<br />
plusieurs couches dans la société, des sous-sols, des étages, des<br />
rez-de-chaussée, des asc<strong>en</strong>ceurs <strong>en</strong> panne et des marches à rater.<br />
Quand je r<strong>en</strong>tre, j’ai <strong>en</strong>fin <strong>en</strong>vie de respirer. Alors laisse-moi<br />
avec mes pieds.<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DIALOGUE 71
Tu vas rire ma chérie, ce matin j’ai garé la bagnole devant la<br />
boite et j’ai pris le métro pour r<strong>en</strong>trer. C’est peut-être ça, l’odeur de<br />
mes pieds. On m’a trop fait marcher. Arrivé <strong>en</strong> bas de chez nous je<br />
me suis dit non. Pourquoi m<strong>en</strong>tir, mieux vaut souffrir une bonne<br />
fois pour toute. Pourquoi tu ferais semblant ? Pour faire semblant ?<br />
Pourquoi on s’aime plus ? Je ne sais pas, mais c’est comme ça. C’est<br />
la vie. Je suis desc<strong>en</strong>du à Bonne Nouvelle et j’ai coupé le portable.<br />
Les grands boulevards c’est autre chose. J’ai <strong>en</strong>core une petite marge<br />
sur la carte, je verrais ta photo dans ma poche, j’espère ne manquer<br />
à personne. Ça fait tellem<strong>en</strong>t longtemps que je n’ai pas dit je t’aime<br />
que je ne sais même pas à qui m’<strong>en</strong> plaindre. Je ne sais plus à qui<br />
m<strong>en</strong>tir. C’est si simple de tromper ceux qui nous aim<strong>en</strong>t et de nous<br />
tromper nous-même. Alors voilà je ne t’aime plus. Plus <strong>en</strong>vie d’être<br />
ici. Plus <strong>en</strong>vie d’ailleurs.<br />
72<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DIALOGUE
J’avance dans le vide<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DIALOGUE 73
Mon ombre c’est un drôle de numéro. Je joue avec mon ombre.<br />
Aux différ<strong>en</strong>tes heures de la journée, à cet <strong>en</strong>droit stratégique,<br />
précisém<strong>en</strong>t là où les g<strong>en</strong>s sort<strong>en</strong>t du métro, je pose mon gobelet.<br />
L’av<strong>en</strong>ue est large et mon ombre change de forme, de taille,<br />
d’appar<strong>en</strong>ce. Le soleil reste longtemps au fil du jour sur l’av<strong>en</strong>ue<br />
et il fait jouer mon ombre, et moi aussi je joue avec elle, je lui<br />
fais pr<strong>en</strong>dre des poses, j’essaye de lui donner de l’expression. Et<br />
c’est un peu comme si finalem<strong>en</strong>t je jouais avec le soleil. Tant<br />
que je vois mon ombre je sais que j’existe <strong>en</strong>core un peu, c’est<br />
rassurant. Je n’ai pas peur de mon ombre. Elle peut se montrer<br />
aussi la nuit, surpr<strong>en</strong>ante, imprévisible. Dans la lumière des<br />
étoiles électriques elle va, elle vi<strong>en</strong>t, un coup à droite, un coup<br />
à gauche, devant, derrière, courte, large, longue, fine, disparaît,<br />
apparaît, elle change de couleur aussi.<br />
74<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DIALOGUE
Mon ombre est facétieuse. Je ne m’<strong>en</strong> séparerai pour ri<strong>en</strong><br />
au monde.<br />
Série textes et photos extraite de Mourir sans crever de faim<br />
de Jean Marc Royon et Fred Chapotat,<br />
édité par AAARG éditions<br />
(76, rue des frères Barthélémy - 13006 Marseille)<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DIALOGUE 75
FRÉDÉRIC<br />
LUCAS<br />
76<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - D'ARBRES ET DE PIERRES
Hélium<br />
Ce que je suis...<br />
Je m’effondre sur le canapé. Dehors le temps est maussade.<br />
Une pluie fine termine de dét<strong>en</strong>dre ma p<strong>en</strong>sée. Seul dans la<br />
pièce, je m’assoupis.<br />
Des tonnes de coquelicots m’<strong>en</strong>serr<strong>en</strong>t de leurs pétales<br />
rouges. Et puis, le v<strong>en</strong>t les fait s’éparpiller et tournoyer<br />
delà les platanes. Je reste planté, souffrant, haletant.<br />
Rougeoyante desc<strong>en</strong>te de l’imposant soleil, ce v<strong>en</strong>t du soir<br />
couvre mon visage d’un voile pénétrant. Hommage à la<br />
pauvre créature restante, les ténèbres dans<strong>en</strong>t une ronde<br />
joyeuse tout autour de moi. Une à une, mes certitudes<br />
s’<strong>en</strong>vol<strong>en</strong>t ; une à une, elles s’estomp<strong>en</strong>t. Par une délicate<br />
att<strong>en</strong>tion, Mars se les attribu<strong>en</strong>t. Vénus souffre de les<br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre et Mercure s’imagine les employer.<br />
Là tout près de mes souv<strong>en</strong>irs, Elle s’invite.<br />
Palabres inutiles, signes avant-coureur d’un cœur qui<br />
s’éteint, j’oublie.<br />
La ranimer, ranimer sa flamme,<br />
emboîter ses pas, délier nos os.<br />
Le cortège s’avance. Les tombes pli<strong>en</strong>t. Les corps des morts<br />
l’accept<strong>en</strong>t. Respire la vie, au travers des arbres au feuillage<br />
d<strong>en</strong>se et vert comme un transfert de la chair au ciel. Un<br />
dernier adieu, un dernier regard, les derniers pleurs ; Elle<br />
part là à son heure ; notre malheur, vers son bonheur.<br />
Silhouette du passé, reflets sur l’av<strong>en</strong>ir, elle parlait mal le<br />
français ; Son acc<strong>en</strong>t et sa langue polonaise emplissai<strong>en</strong>t<br />
la famille d’une indiscutable posture. Des origines à forte<br />
consonance t<strong>en</strong>drem<strong>en</strong>t protégées et subrepticem<strong>en</strong>t<br />
émulsionnées par la culture française m’imprègn<strong>en</strong>t et<br />
m’<strong>en</strong>vironn<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core aujourd’hui. Une t<strong>en</strong>dance si lourde<br />
de s<strong>en</strong>s qu’elle dépasse les frontières, les êtres, le ciel luimême.<br />
Ce que je sais d’elle, c’est ce que je suis d’elle, à peine<br />
quelques bribes passées <strong>en</strong> sa compagnie, et pourtant<br />
des yeux qui parlai<strong>en</strong>t pour elle, des plus loquaces, des<br />
plus affectueux. A travers les temps, nous nous inscrivons<br />
<strong>en</strong>semble au panthéon des générations.<br />
Et un ballon rouge dans le ciel<br />
s’<strong>en</strong>fuit au gré du v<strong>en</strong>t<br />
Une « maison des mines » devancée par un petit jardin des<br />
mieux <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>us recelant des trésors de vie passée. Au<br />
dedans, s’annonce une jolie troupe d’<strong>en</strong>fants, de par<strong>en</strong>ts<br />
autour de babcia 1 ; un affairem<strong>en</strong>t dans la cuisine devant les<br />
préparatifs et le four à charbon. Un chat se prom<strong>en</strong>ant sur<br />
le trottoir à hauteur de f<strong>en</strong>être. Et cep<strong>en</strong>dant aucun <strong>en</strong>droit<br />
où jouer ; alors <strong>en</strong>tre cousins on discute, on plaisante, on<br />
s'amuse, comme il fait beau, dans l'allée qui mène à la rue.<br />
Loin d'imaginer les souv<strong>en</strong>irs des par<strong>en</strong>ts, leur berceau de<br />
vie, leur naissance, dans une pièce qui t<strong>en</strong>ait aussi d'atelier<br />
de confection familial, leur chemin vers l'école municipale,<br />
et leur père, décédé trop tôt de silicose... Des souv<strong>en</strong>irs<br />
consolidés par un tempéram<strong>en</strong>t basé sur la g<strong>en</strong>tillesse et<br />
d'abord celle de l'aînée...<br />
Epilogue<br />
En fin de vie un retour aux origines, l’oubli de ses proches<br />
pour ne revivre que sa jeunesse ; l’oubli de la langue pour<br />
ne parler que sa langue natale ; un « Ojcze nasz 2 » pour lui<br />
dire adieu.<br />
1<br />
Grand mère <strong>en</strong> polonais<br />
2<br />
Notre Père <strong>en</strong> polonais<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - D'ARBRES ET DE PIERRES 77
GWEN<br />
FAUCHOIS<br />
78<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - D'ARBRES ET DE PIERRES
Rêves de pierre<br />
Dans le décor bleu nuit<br />
d’une ville de pluie<br />
v<strong>en</strong>t de face, v<strong>en</strong>t debout<br />
je sème des petits cailloux<br />
mes rêves <strong>en</strong> bandoulière<br />
je pars explorer l’hiver<br />
j’arrache à l’insomnie<br />
les promesses de l’infini<br />
accrochée à mes névroses<br />
je prépare ma métamorphose<br />
dans un firmam<strong>en</strong>t artificiel<br />
gorgé de lucioles résid<strong>en</strong>tielles<br />
de l’âme oubliée des dormeurs<br />
moi dernier histrion farceur<br />
marionnette mélancolique<br />
j’emporte le sil<strong>en</strong>ce hypnotique<br />
la rue ce soir m’apparti<strong>en</strong>t<br />
et je m’arrange du destin<br />
j’hypothèque le pavé déserté<br />
qu’embras<strong>en</strong>t de futurs étés<br />
au pied de murs blafards<br />
disparaiss<strong>en</strong>t les cafards<br />
et voilà que sans prév<strong>en</strong>ir<br />
s’annonce <strong>en</strong>fin l’av<strong>en</strong>ir<br />
dans le décor bleu nuit<br />
d’une ville de pluie<br />
v<strong>en</strong>t de face, v<strong>en</strong>t debout<br />
je sème des petits cailloux<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - D'ARBRES ET DE PIERRES 79
Canicule.1, La couturière<br />
Sur sa civière mamie est aux premières loges<br />
Du bal des ambulances. Les urg<strong>en</strong>ces s’embras<strong>en</strong>t.<br />
Quatre beaux prét<strong>en</strong>dants dont elle a fait l’éloge<br />
Sont v<strong>en</strong>us la tirer de sa sombre extase.<br />
Quatre pompiers exténués, derniers soupirants,<br />
L’ont conduite la vieille, <strong>en</strong> son ultime citrouille.<br />
Elle balbutie son sourire reconnaissant ;<br />
Avec dignité, elle feint d’oublier sa trouille.<br />
Elle <strong>en</strong> a sué des larmes pour <strong>en</strong> arriver<br />
Au fond de cet été déclassé vermeille.<br />
Elle cachait son <strong>en</strong>nui, ne pas déranger,<br />
Assoiffée d’une att<strong>en</strong>tion qu’on lui monnaye.<br />
Sou par sou, elle l’a cassé son modeste corps,<br />
Pour allouer à ses chers gènes bi<strong>en</strong> transmis,<br />
L’assurance de jouir <strong>en</strong> bourgeois du confort<br />
Qu’elle leur avait promis <strong>en</strong> toute bonhomie.<br />
Maint<strong>en</strong>ant parmi tant de reflets hagards,<br />
Fantôme improbable de couloirs surpeuplés<br />
De solitaires, dont les esprits s’égar<strong>en</strong>t<br />
Au passé, elle s’efface. On affiche complet.<br />
Au feu, <strong>en</strong> première ligne de la misère,<br />
Dernier rempart débordé de l’abandon,<br />
On a r<strong>en</strong>voyé l’hôpital au rosaire,<br />
Chargé de l’ultime tri qui sonne le bourdon.<br />
Quinze mille mémés étouff<strong>en</strong>t et s’évapor<strong>en</strong>t.<br />
En porteur d’eau, les infirmières caval<strong>en</strong>t,<br />
A la plage, le soleil de bronze chauffe mes pores,<br />
Et je m’<strong>en</strong>dors dans l’apathie estivale.<br />
Quelqu’un s’est sûrem<strong>en</strong>t chargé de mettre les bières au frais.<br />
80<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - D'ARBRES ET DE PIERRES
Ronde de nuit<br />
Ma nuit sera blanche<br />
Au souffle sombre<br />
Je crains que ne flanche<br />
Mon esprit dans l’ombre<br />
En fragm<strong>en</strong>ts s’abandonn<strong>en</strong>t<br />
Mes fragiles certitudes<br />
L’angoisse aux portes résonne<br />
Qui sûrem<strong>en</strong>t me dénude<br />
L’accompagne la douleur<br />
Tyrannique et ténébreuse<br />
Cruel écho des profondeurs<br />
Aux vagues trop nombreuses<br />
La valse de mes terreurs<br />
Lézarde ma raison<br />
Mon âme sans plus de pudeur<br />
Parachève sa trahison<br />
Les larmes de mon corps<br />
De sueur me glac<strong>en</strong>t<br />
L’ombre <strong>en</strong>core et <strong>en</strong>core<br />
Dans son étreinte m’<strong>en</strong>lace.<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - D'ARBRES ET DE PIERRES 81
TEKLAL<br />
NEGUIB<br />
TRACES<br />
82<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - PERSPECTIVES
Prés<strong>en</strong>ce<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - PERSPECTIVES 83
Souffle<br />
84<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - PERSPECTIVES
Mouette<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - PERSPECTIVES 85
Pas<br />
86<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - PERSPECTIVES
Un étrange coquillage<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - PERSPECTIVES 87
Brume de voyages<br />
88<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - PERSPECTIVES
Marche<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - PERSPECTIVES 89
Archéologie<br />
90<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - PERSPECTIVES
Comme un ch<strong>en</strong>al<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - PERSPECTIVES 91
Au loin<br />
92<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - PERSPECTIVES
Vogue...<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - PERSPECTIVES 93
SOPHIE<br />
LAGAL<br />
94<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - FRANCOPHONIA
Dans le rouge<br />
Ma main s'est mise à trembler<br />
Dis-moi<br />
Où se trouve l'amour<br />
Dans la lumière-fauve<br />
D'un soleil déclinant,<br />
Eveille ma prés<strong>en</strong>ce<br />
au rêve.<br />
Des petites voix se sont tues<br />
Le murmure du monde<br />
Devi<strong>en</strong>t un paysage étrange<br />
et orphelin.<br />
Il me reste à parcourir tout ce qui ne m'apparti<strong>en</strong>t plus.<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - FRANCOPHONIA 95
Nuit.<br />
La mort vi<strong>en</strong>t me visiter chaque nuit<br />
Elle me dévêt de ma robe<br />
Douleur nue, je suis<br />
Mon visage n'est plus <strong>en</strong> cage<br />
Ma louve féroce s'éclipse<br />
Tais-toi, là, dans la douceur<br />
Mue<br />
Je ressemble à l'oiseau migrateur<br />
En lutte de tous ces pays qu'il traverse<br />
Et puis<br />
Quand égarée<br />
Je revi<strong>en</strong>s à la lumière<br />
Les fragm<strong>en</strong>ts d'os cour<strong>en</strong>t sur ma robe.<br />
Tout est à réinv<strong>en</strong>ter.<br />
96<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - FRANCOPHONIA
J'écris pour la petite blessure<br />
La lumière<br />
Au cœur du murmure.<br />
Le désamour<br />
Du rêve<br />
Qui s'immisce.<br />
J'écris pour la mémoire<br />
Ce chagrin<br />
Qui n'est qu'un cri.<br />
D'un Botticelli<br />
traversant<br />
La rue<br />
D'une veine<br />
Qui bat, là<br />
Près de l'oeil droit<br />
Me souv<strong>en</strong>ir<br />
Les mains dans les poches.<br />
L'homme se hâte dans le métro.<br />
Nous sommes des ombres à la recherche de l'amour<br />
Et quand, abs<strong>en</strong>te au monde,<br />
Je demeure figée<br />
A mes pieds<br />
Un tombeau<br />
J'écris le vide<br />
Qui devi<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ce.<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - FRANCOPHONIA 97
CICERO<br />
MELO<br />
Le marteau<br />
Dans ce monde ri<strong>en</strong> ne change.<br />
Jamais change le v<strong>en</strong>t nègre<br />
(ainsi que la nuit muette)<br />
pour le roi que j’inv<strong>en</strong>te.<br />
Dans le règne que j’inv<strong>en</strong>te<br />
la mort ne change jamais.<br />
Dans la ride des attraits<br />
ri<strong>en</strong> ne change, jamais change.<br />
Dans ce monde ri<strong>en</strong> ne cesse,<br />
ri<strong>en</strong> ne court après le v<strong>en</strong>t.<br />
Pas de nuit, ri<strong>en</strong> ne déverse<br />
de la tasse du s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t.<br />
98<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - FRANCOPHONIA
O Martelo<br />
Neste mundo nada muda.<br />
Nunca muda o negro v<strong>en</strong>to.<br />
Nunca muda a noite muda<br />
No reino que rei inv<strong>en</strong>to.<br />
No reino que nunca inv<strong>en</strong>to<br />
Nunca muda a morte, nunca.<br />
Nunca muda, nada muda<br />
No vinco do <strong>en</strong>cantam<strong>en</strong>to.<br />
Neste mundo nada morre.<br />
Nada corre atrás do v<strong>en</strong>to.<br />
Nunca é noite, nada escorre<br />
da taça do p<strong>en</strong>sam<strong>en</strong>to.<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - FRANCOPHONIA 99
Orphée Déchiré<br />
Je me d<strong>en</strong>omine et me divise.<br />
Mes mains et mes bras sont dans la f<strong>en</strong>être,<br />
Où habit<strong>en</strong>t les mots verts<br />
Et le v<strong>en</strong>t jaune et fou.<br />
Mes jambes sont à la frontière<br />
Du plaisir et de la solitude.<br />
Là, les langues ne sont pas déliées.<br />
C'est le pays des mots rouges,<br />
Ou la nuit tisse sa condesc<strong>en</strong>dance.<br />
Le tronc a été dilapidé dans le pays des amours inachevés ,<br />
Dévorant toutes les couleurs.<br />
La tête, ô dieux, aveugles et vides,<br />
Éclatée <strong>en</strong> vous.<br />
100<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - FRANCOPHONIA
Orfeu Dilacerado<br />
Agora d<strong>en</strong>omino e me diviso.<br />
Minhas mãos e braços estão na janela,<br />
nde habitam as palavras verdes<br />
E amarelas do v<strong>en</strong>to <strong>en</strong>sandecido.<br />
Minhas pernas estão na fronteira<br />
Do prazer e da solidão.<br />
Lá, as línguas não se desatam.<br />
É o país das palavras vermelhas,<br />
Onde a noite tece sua condesc<strong>en</strong>dência.<br />
O tronco foi dilapidado no país dos amores inconclusos<br />
Que devoram todas as cores.<br />
A cabeça, ó deuses cegos e vazios,<br />
Explodiu d<strong>en</strong>tro de vós.<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - FRANCOPHONIA 101
LAURE<br />
BOLATRE<br />
102<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - FRANCOPHONIA
À l’éternité…<br />
Je n’<strong>en</strong> peux plus.<br />
J’ai essayé mais cette fois ma volonté m’abandonne.<br />
J’ai rêvé que les choses pouvai<strong>en</strong>t changer, que demain serait différ<strong>en</strong>t d’aujourd’hui,<br />
mais tout ceci n’est qu’illusion.<br />
J’ai t<strong>en</strong>du, la main à tous ceux qui ont bi<strong>en</strong> voulu la pr<strong>en</strong>dre, des amis, la famille<br />
même quelquefois des inconnus <strong>en</strong>trevus juste une heure, une journée ou à travers des mots.<br />
La petite fille qui est <strong>en</strong> moi à toujours cru qu’un jour le prince charmant vi<strong>en</strong>drait me délivrer<br />
mais je crois qu’il a trouvé une autre princesse, car moi je suis toujours dans ma prison dorée<br />
à chercher une solution pour retrouver ma vie d’avant, celle où le poison ne l’avait pas <strong>en</strong>core vaincue.<br />
Cette nuit, je l’ai regardé dormir, j’avais tellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vie de me blottir dans ces bras lui murmurer<br />
combi<strong>en</strong> je l’aime mais aussi combi<strong>en</strong> je souffre de le voir se détruire chaque jours,<br />
brisant un peu plus mes illusions qu’un jour nous pourrions de nouveaux être heureux.<br />
J’ai t<strong>en</strong>due la main, ai caressé sa joue râpeuse d’une barbe de plusieurs jours…il s’est détourné,<br />
m’a tourné le dos dans l’indiffér<strong>en</strong>ce de son sommeil… alors j’ai pleuré…<br />
J’ai pleuré des larmes amères sur un bonheur éphémère qui ne revi<strong>en</strong>dra plus :<br />
parce que tu n’existes plus !<br />
À quoi bon continuer sur un chemin qui me conduit tout droit vers les ténèbres de la dépression ?<br />
Je veux de l’amour, je veux de la lumière !<br />
Si mon corps terrestre est puni de tout cela, pourquoi continuerai-je à lui promettre<br />
ce que je suis incapable de lui donner !<br />
J’ai appelé au secours dans le sil<strong>en</strong>ce de vos cœurs !<br />
J’ai appelé, j’ai crié mais aucun son n’a atteint l’âme de celui qui aurait pu me sauver.<br />
Ce matin, c’est décidé, je ferme ma vie, j’ouvre une autre porte, j’ignore ce que je trouverai derrière<br />
mais je vous <strong>en</strong> supplie et ceci sera ma dernière volonté faîtes que ce soit L’AMOUR !<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - FRANCOPHONIA 103
Au cœur des jardins de l’amour<br />
Au cœur des jardins de l’amour,<br />
Se meurt une étoile :<br />
Jamais elle ne vit la lumière<br />
Pourtant que ne donnerait-elle<br />
Pour scintiller dans la nuit.<br />
Un jour, le soleil l’a pris <strong>en</strong> pitié :<br />
« Si je te donne une larme qu’<strong>en</strong> feras-tu ? »<br />
La lueur qui la maint<strong>en</strong>ait <strong>en</strong> vie vacilla.<br />
« Une larme… pour guider les hommes.<br />
- comm<strong>en</strong>t ?<br />
- je mettrais mon cœur et mon espérance pour que chacun retrouve la foi<br />
En l’av<strong>en</strong>ir, je brûlerai de mille feux pour éclairer le chemin de chacun.»<br />
Le soleil sourit, émut, laisse tomber une larme.<br />
Si un jour, ou plutôt une nuit, le courage vous manque<br />
Pour continuer votre route, regardez le ciel étoilé,<br />
Je suis certaine que vous y verrez l’étoile de l’espérance,<br />
Celle qui saura apaiser votre cœur,<br />
Tout <strong>en</strong> vous murmurant que la vie est amour<br />
Et que l’av<strong>en</strong>ir n’est que l’image de ce que voulons être,<br />
Que l’espoir est <strong>en</strong> chacun de nous,<br />
Il nous faut juste savoir pr<strong>en</strong>dre le temps de l’écouter :<br />
Alors pr<strong>en</strong>ez le temps d’écouter le sil<strong>en</strong>ce il vous dira<br />
Ce que votre bonheur veut <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre…<br />
Il éclairera votre chemin…<br />
Vers les étoiles.<br />
104<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - FRANCOPHONIA
Ce matin je suis née<br />
Ce matin je suis née.<br />
J’ai ouvert la porte et j’ai respiré<br />
A plein poumons.<br />
Je me suis laissé aveugler par la lumière,<br />
Ai laissé le v<strong>en</strong>t me murmurer,<br />
Sa chanson d’amour :<br />
Celle que mon cœur écoutait<br />
Dans le sil<strong>en</strong>ce de son âme.<br />
Bercée par le chant des oiseaux,<br />
Je me suis <strong>en</strong>ivrée de t<strong>en</strong>dresse.<br />
Blottie dans la chaleur de ce jour nouveau,<br />
J’ai su que la vie serait sereine,<br />
Que les orages passerai<strong>en</strong>t mais,<br />
Cela n’avait plus d’importance,<br />
J’avais mon refuge,<br />
Je savais que désormais,<br />
Le simple ombrage sur ma vie,<br />
Serait celui de tes arbres <strong>en</strong> fleurs,<br />
Et que mes matins serai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>soleillés<br />
Par le reflet de la joie<br />
De t’avoir <strong>en</strong>fin trouvé…<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - FRANCOPHONIA 105
DANS LA<br />
BIBLIOTHÈQUE<br />
par<br />
TEKLAL NÉGUIB<br />
106<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DÉVOUVERTE
Cœur nègre<br />
Franck Laroze E-Fractions Editions<br />
Texte de Franck Laroze, Cœur Nègre est sous-titré poème politique. Ce texte où la<br />
tristesse affleure comme un abandon de la vie, par les humains que nous sommes, est<br />
un appel au combat, un dernier appel, avant l’<strong>en</strong>gloutissem<strong>en</strong>t. Acte effectivem<strong>en</strong>t<br />
politique, à la qualité stylistique indéniable, Cœur nègre est une petite œuvre qui se<br />
lit d’une traite, mais qui vous habite longtemps, tant les questions soulevées sont<br />
primordiales, et rejoign<strong>en</strong>t celle-ci : quelle est la place de l’homme, de son humanité,<br />
dans la société contemporaine ? Elle peut être mise <strong>en</strong> perspective avec l’exposition<br />
Dark Cube, au Palais de Tokyo (octobre 2012), qui travaillait sur ce même sujet. Si<br />
l’exposition était plus optimiste, quoique, Franck Laroze livre ici un texte plus défaitiste.<br />
Le texte et l’exposition d’art contemporain fonctionn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> un dialogue fort riche, qui<br />
chez le lecteur-spectateur, crée un malaise, questionne.<br />
Cœur nègre est donc une révolte triste, mais nécessaire !<br />
Bashô seigneur ermite : L’intégrale des haïkus<br />
Traduction/adaptation et édition établies par Makoto Kemmoku et Dominique Chipot<br />
Editions Poésie/Points<br />
Ce livre est une plongée dans l’univers poétique du Maître du Haïku. Nature, émotions,<br />
bruissem<strong>en</strong>ts de la vie, tout est découvertes, s<strong>en</strong>sations dans cette douce poésie. Bashô<br />
est un poète, dont il convi<strong>en</strong>t incontestablem<strong>en</strong>t de partir à la r<strong>en</strong>contre. Cette édition<br />
a ceci de particulier qu’elle est bilingue français-japonais, ce qui nous rapproche <strong>en</strong>core<br />
davantage de la vérité artistique de l’auteur. À le lire, l’on ress<strong>en</strong>t cette étrange émotion<br />
de sa prés<strong>en</strong>ce, ou plutôt de la nôtre à ses côtés, à l’ermitage, <strong>en</strong> voyages, dans les<br />
temples, marchant à ses côtés sur les chemins tant du Japon, que de sa propre vie. En<br />
effet, la prés<strong>en</strong>tation choisie par les traducteurs nous permet d’accompagner Bashô<br />
tout au long de son exist<strong>en</strong>ce, de le connaître jeune, de le voir vieillir puis mourir.<br />
Un bel ouvrage, fort inspirant, à lire pour un mom<strong>en</strong>t de poésie et de sérénité.<br />
Les carottes fraîches<br />
Laur<strong>en</strong>t Deheppe Polder 157<br />
Subdivisé <strong>en</strong> trois sections, ce petit recueil est une poésie de la vie quotidi<strong>en</strong>ne, de<br />
la naissance d’une relation amoureuse, à l’émerg<strong>en</strong>ce de sa banalité. Un amour qui<br />
éclot, qui vit, qui s’effrite. La nature y est fort prés<strong>en</strong>te, dans sa beauté, sa douceur,<br />
son âme poétique. De l’humour aussi, de la déraison et de la dérision. L’œuvre de<br />
Laur<strong>en</strong>t Deheppe est un ut picturia poesis, une peinture de la poésie, une poésie de<br />
la peinture.<br />
Un dialogue <strong>en</strong>tre mots et images. Une beauté nue du verbe !<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - DÉVOUVERTE 107
Les contributeurs<br />
ERIC BOUÏS<br />
52 ans, infirmier, déf<strong>en</strong>seur de la cause animale,<br />
amoureux... et photographe à ses heures.<br />
DOMINIQUE LANCASTRE<br />
Originaire de la Guadeloupe. Après avoir obt<strong>en</strong>u son<br />
baccalauréat, il poursuit ses études à l’université Paris<br />
XII où il obti<strong>en</strong>t une maîtrise <strong>en</strong> études américaines. Il<br />
sera professeur d’anglais dans divers lycées et collèges<br />
de l’Académie Paris Versailles Créteil. Il abandonne<br />
l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t pour la compagnie British Airways où<br />
il devi<strong>en</strong>t personnel naviguant commercial jusqu’à ce<br />
jour. En 2010, il publie La Véranda qui obti<strong>en</strong>dra le Prix<br />
Bal de Paris du livre outremer 2011. Le roman La<br />
Véranda est à l’étude dans divers collèges et lycées aux<br />
Antilles. Une Femme chambardée (2012), est<br />
son deuxième roman.Dominique Lancastre est<br />
actuellem<strong>en</strong>t auteur aux Editions Rortuna François<br />
Michalon qui ont réédité La Véranda et Une Femme<br />
chambardée.<br />
KHALID EL MORABETHI<br />
Né le 10 juillet 1994 à Oujda au Maroc, il poursuit ses<br />
études à la Faculté de Lettres Mohamed1 de Oujda,<br />
<strong>en</strong> littérature française. Il aime écrire. Parfois il écrit<br />
les mêmes phrases, les mêmes mots mais surtout pas<br />
les mêmes s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts. Il veut juste écrire un message<br />
mais il lui faut juste cette chose, ce stylo d’or, cette<br />
force, cette voix, cette muse du ciel. Il a pris plaisir à<br />
inv<strong>en</strong>ter des vies et à les raconter. Le 8 mars 2013,<br />
son poème Une mélodie sil<strong>en</strong>cieuse, mis <strong>en</strong> voix par<br />
Véronique Sauger, a été diffusé sur Radio France.<br />
Ce poème a remporté le Prix spécial Coup de cœur<br />
(concours d’écriture Grand prix Contes du Jour et de la<br />
Nuit 2013)<br />
BONAFIDE ROJAS<br />
He is the author of three collections of poetry:<br />
R<strong>en</strong>ovatio, Wh<strong>en</strong> The City Sleeps & Pelo Bu<strong>en</strong>o. He has<br />
appeared on def poetry jam IV & has be<strong>en</strong> published<br />
in numerous anthologies & journals including : Saul<br />
Williams’ Chorus, Bum Rush The Page, Role Call, Learn<br />
Th<strong>en</strong> Burn, Me No Habla Con Ac<strong>en</strong>to & Palabras. He<br />
curr<strong>en</strong>tly lives in New York City.<br />
Poems published in L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> <strong>Loire</strong> are extracts of his<br />
website : bonafiderojas.com/<br />
DAMIEN RICHARD<br />
Graphiste de formation (sorti de l’ENSAAMA Olivier<br />
de Serres <strong>en</strong> 2005), Dami<strong>en</strong> travaille depuis plusieurs<br />
années comme graphiste, webdesigner, photographe<br />
et illustrateur indép<strong>en</strong>dant. C’est dans le domaine<br />
culturel qu’il développe la plupart de ses activités. Il<br />
collabore régulièrem<strong>en</strong>t avec le Collectif La Palmera<br />
et la compagnie Les Planches et les Nuages autour<br />
de créations de spectacles et d’autres événem<strong>en</strong>ts<br />
artistiques. Il intervi<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant qu’artiste<br />
visuel sur des mises <strong>en</strong> scène de Néry : Guidoni chante<br />
Prévert, Blue and Black Zebra, Av<strong>en</strong>tures Surréalistes.<br />
Depuis 2013, il est aussi photographe pour Montreux<br />
Jazz Artists Foundation.<br />
SOPHIE LAGAL<br />
« Il me semble que j’écris depuis toujours, c’est une quête<br />
perman<strong>en</strong>te, une vibration intérieure int<strong>en</strong>se. Ecrire de<br />
la poésie, c’est aborder son mystère,je ne sais jamais où<br />
cela va m’am<strong>en</strong>er. »<br />
Et depuis tout ce temps, certains de mes poèmes<br />
ont été publiés sur le blog d’une poète Martine Cros<br />
et dans des revues poétiques Les tas de mots et 17<br />
secondes ainsi que dans la revue CREATURES N°1.J’ai<br />
par ailleurs écrit des poèmes pour le recueil de<br />
peinture et regards poétiques féminins ParCelles de<br />
l’artiste peintre Olivier Ducournau.<br />
J’ai crée mon blog qui s’appelle lapetiteblessuresur<br />
overblog.<br />
J’ajouterai cette citation de Sylvia Plath qui me touche<br />
« Je sais à peu près maint<strong>en</strong>ant ce que j’aime et ce que je<br />
n’aime pas mais ne me demandez pas qui je suis. »<br />
JACQUES CAUDA<br />
Réalisateur, écrivain, peintre et photographe. En 2000,<br />
il interrompt sa carrière de docum<strong>en</strong>tariste pour créer<br />
le mouvem<strong>en</strong>t surfiguratif dont il exposera les grandes<br />
lignes dans un manifeste Toute la lumière sur la figure. «<br />
Surfigurer, écrit-il, c’est pr<strong>en</strong>dre pour objet des s<strong>en</strong>sations<br />
dont la source n’est plus le réel mais sa représ<strong>en</strong>tation<br />
rétini<strong>en</strong>ne. Le monde est dev<strong>en</strong>u une imm<strong>en</strong>se image<br />
aveugle qu’il faut revoir afin de lui redonner un regard<br />
». Portraits, animaux et végétaux, sont les objets<br />
privilégiés qui (sur)figur<strong>en</strong>t dans sa peinture.<br />
FRÉDÉRIC JAVELAUD<br />
Photographe, graphiste, maquettiste... Diplômé des<br />
Beaux arts de Marseille.<br />
DIDIER LESTRADE<br />
55 ans. Séropositif depuis un quart de siècle.<br />
Journaliste, écrivain, militant, grand s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tal.<br />
didierlestrade.fr<br />
PEGGY FAYE<br />
Artiste photographe émerg<strong>en</strong>te montréalaise. Depuis<br />
2009, elle expose régulièrem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> individuel et<br />
<strong>en</strong> collectif, aussi bi<strong>en</strong> à Toronto et Melbourne mais<br />
principalem<strong>en</strong>t à Montréal. En plus de sa pratique solo,<br />
l’artiste s’implique dans de nombreux projets collectifs,<br />
<strong>en</strong>gagés et activistes et propose des installations<br />
extérieures de son travail. Son travail constitue un<br />
matériau servant les domaines de la photographie de<br />
rue, docum<strong>en</strong>taire, sociale et artistique. Finalem<strong>en</strong>t,<br />
la démarche de Peggy Faye t<strong>en</strong>d à (dé)montrer<br />
l’universalité de nos exist<strong>en</strong>ces, ce qu’elle nomme la<br />
similitude des différ<strong>en</strong>ces.<br />
JULIETTE MOUQUET<br />
Née <strong>en</strong> 1977, Juliette Mouquet réalise des<br />
études supérieures <strong>en</strong> sci<strong>en</strong>ces de la vie et de<br />
l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. En janvier 2006, son premier recueil<br />
de nouvelles et poésies Amour, lire att<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>t la<br />
notice est édité chez Amalthée. Elle écrit pour des<br />
groupes pop rock dans lesquels elle interprète ses<br />
paroles métaphoriques (second prix du tremplin Rock<br />
<strong>en</strong> stock 2005 de Versailles avec le groupe Amaszone)<br />
et participe à différ<strong>en</strong>tes création dont le Complaint’s<br />
Choir du Belluard Festival à Fribourg <strong>en</strong> Juin 2008<br />
dirigé par Eric Linder alias Polar. Actuellem<strong>en</strong>t,<br />
elle prépare activem<strong>en</strong>t son grand projet littéraire<br />
itinérant et humaniste qui démarrera <strong>en</strong> juin 2014 : La<br />
poésie vagabonde.<br />
108<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014
FRED CHAPOTAT<br />
Ses premières photos ont pour sujet le fluo, et il <strong>en</strong><br />
publiera plusieurs séries dans zoom, photo,photo<br />
reporter. Il <strong>en</strong> recevra par la suite différ<strong>en</strong>ts prix.<br />
C’est par ce biais qu’il r<strong>en</strong>contre l’ag<strong>en</strong>ce Antonietti<br />
où il réalise ses premières pochettes de disque pour<br />
Art M<strong>en</strong>go , William Sheller suivis de bi<strong>en</strong> d'autres. La<br />
r<strong>en</strong>contre avec le Groupe «les Têtes Raides» l'<strong>en</strong>traine<br />
<strong>en</strong> tournée où il réalise le film fleurs de S'yeux avec<br />
et sur le groupe , une collaboration photographique<br />
durable s'installe avec de nombreux livres à la clé...<br />
Et de nombreux groupes avec les éditions mon<br />
pauvre ami.Durant ces tournées il approfondit son<br />
travail personnel qui donne naissance à une édition<br />
personnelle «sur la voie».Il collabore par la suite avec<br />
le groupe de graphiste «les chats pelés» ce qui lui<br />
permettra d'autres r<strong>en</strong>contres artistiques tel que,<br />
Zazie Sazonoff, Aurelia Grandin, Lionel L<strong>en</strong>éouanic...<br />
Il réalise des catalogues de modes pour des cli<strong>en</strong>ts<br />
tel que CYMBELINE, SUN-VALLEY , DECATHLON...,<br />
mais égalem<strong>en</strong>t pour des ag<strong>en</strong>ces comme, PUBLICIS,<br />
YOUNG AND RUBICAN, EURORSCG, CARLIN, TRINIDAD<br />
et THE PRODUCTION FACTORY. Il collabore pour des<br />
magasines tel que, Santé Magasine, Modes et Travaux,<br />
Avantages, Version Femina, Mariage, Femme, Jeune et<br />
Jolie, T<strong>en</strong>dance, Together, Sur la Terre, ainsi que pour la<br />
presse quotidi<strong>en</strong>ne comme Libération, Le Monde, Le<br />
Journal du Dimanche.<br />
JEAN-MARC ROYON<br />
Il est né par hasard <strong>en</strong> 1972. Après avoir raté ce qu’il<br />
p<strong>en</strong>se être la moitié de son exist<strong>en</strong>ce, mais qu’un<br />
check-up complet diagnostiquerait plutôt comme<br />
un miracle de longévité, la quarantaine bi<strong>en</strong> sonnée<br />
(c’est l’âge du cancer), ne pouvant plus continuer à<br />
faire des chantiers pour assurer son ballot de pipes et<br />
<strong>en</strong>core moins une vie de famille, rescapé d’une série<br />
de malaises vagaux qui l’ont éloignés des métiers de<br />
la scène, il s’est mis à écrire. Il est l’auteur de deux<br />
romans et de quelques chansons. Pourquoi? Parce qu’il<br />
aime se relire. Après s’être relu on l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d souv<strong>en</strong>t<br />
s’exclamer, la larme à l’œil : “ C’est beau, on dirait du<br />
moi ! ”<br />
Son mot d’ordre aujourd’hui est sans concession :<br />
“ Ou vivre de ma plume, ou me la mettre dans le cul! ”<br />
FRÉDÉRIC LUCAS<br />
40 ans, administratif, de formation sci<strong>en</strong>tifique, sportif<br />
occasionnel, l’écriture comme d’une ext<strong>en</strong>sion.<br />
CICERO MELO<br />
Poète brésili<strong>en</strong> (Recife). Il a publié sept livres de<br />
poésie. En France, il a participé des recueils SOUS LES<br />
CANDÉLABRES (2012), LABYRINTHE(S) (2012) et LES<br />
VILLES MUTANTES (2013) publiés par LATéditions.<br />
LAURE BOLATRE<br />
Née à Bourges comme Berthe Morisot et Vladimir<br />
Jankélévitch. D’une nature réservée et secrète elle<br />
préfère les longues balades au tumulte de la ville. Ces<br />
flâneries sont propices à l’inspiration de l’auteur qui<br />
s’installe alors dans sa bibliothèque pour écrire et<br />
mettre <strong>en</strong> forme ses libres p<strong>en</strong>sées.<br />
directrice de publication/rédactrice <strong>en</strong> chef<br />
teklal neguib<br />
graphiste/maquettiste<br />
frédéric javelaud<br />
gestionnaire site web<br />
teklal neguib<br />
Pour nous contacter, nous transmettre une<br />
contribution, un communiqué de presse, nous<br />
t<strong>en</strong>ir informés d’une sortie de livre, d’une<br />
exposition, nous faire part de vos critiques, vous<br />
pouvez nous écrire à lart<strong>en</strong>loire@gmail.com<br />
Tous les textes, toutes les œuvres publiés rest<strong>en</strong>t<br />
la propriété exclusive de leurs auteurs respectifs<br />
et sont protégés <strong>en</strong> vertu des lois <strong>en</strong> vigueur.<br />
La rédaction n’est pas responsable des textes<br />
et images publiés, qui <strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t la seule<br />
responsabilité de leur auteur.<br />
édition<br />
Teklal Neguib, pour L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> <strong>Loire</strong><br />
44600 Saint Nazaire (France)<br />
Site web de la revue<br />
lart<strong>en</strong>loire.weebly.com<br />
Facebook<br />
facebook.com/L.<strong>ART</strong><strong>en</strong>LOIRE<br />
Twitter<br />
twitter.com/L<strong>ART</strong><strong>en</strong><strong>Loire</strong><br />
ISSN 2256-988X<br />
Dépôt légal 15/11/2014<br />
date de parution<br />
15/11/2014<br />
Revue gratuite ne pouvant être v<strong>en</strong>due<br />
GWEN FAUCHOIS<br />
Lesbi<strong>en</strong>ne et féministe, activiste, blogueuse et …<br />
TEKLAL NÉGUIB<br />
Ecrivaine métisse, Teklal Neguib est passionnée<br />
de mots et de sons. V<strong>en</strong>ue très jeune à l’écriture,<br />
ses plaisirs la port<strong>en</strong>t vers l’art et la littérature. Ses<br />
thématiques principales de recherches sont l’id<strong>en</strong>tité<br />
et la poétique des paysages. Anci<strong>en</strong>ne rédac’chef<br />
d’une revue d’école professionnelle, elle contribue aux<br />
revues Minorités, Artefact et au site Poésie Webnet.<br />
En 2013, elle fonde L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> <strong>Loire</strong>, webrevue d’art et<br />
de littérature.<br />
lesoeuvresdeteklalneguib.yolasite.com/<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 109
Appel à travaux :<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> <strong>Loire</strong> # 8 (février 2015)<br />
Règlem<strong>en</strong>t de l’appel à travaux :<br />
Article 1<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE est une webrevue gratuite d’art et de littérature et<br />
faisant appel à des contributeurs bénévoles. Vous pouvez découvrir<br />
les anci<strong>en</strong>s numéros ici : issuu.com/l.art<strong>en</strong>loire<br />
Article 2<br />
Le fait même de proposer des textes, poèmes, articles, photos… ou<br />
d’accepter d’<strong>en</strong> écrire/produire un vaut acceptation du prés<strong>en</strong>t règlem<strong>en</strong>t<br />
et autorisation de publication.<br />
Article 3<br />
Pour être publié, vous devez écrire soit <strong>en</strong> français/anglais/espagnol<br />
ou être bilingue (français + autre langue). A noter que dans le<br />
cas d’œuvres bilingues, seule la version française fera foi, vous resterez<br />
seul responsable du cont<strong>en</strong>u de la version dans l’autre langue.<br />
La revue ne saurait être t<strong>en</strong>ue responsable d’une langue qu’elle ne<br />
maîtrise pas ou ne connaît pas.<br />
La section Francophonia est uniquem<strong>en</strong>t pour les francophones (<strong>en</strong><br />
monolingue ou <strong>en</strong> bilingue). La section L.<strong>ART</strong> est réservée aux artistes<br />
de <strong>Loire</strong> Atlantique ou de Bretagne, ou les expositions artistiques<br />
ayant eu lieu sur ces deux territoires. La section théâtre est<br />
seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> français/anglais/espagnol (pas de traduction).<br />
Vous déclarez et garantissez disposer de tout droit et autorisation<br />
requis pour l’exploitation d’un quelconque cont<strong>en</strong>u dans le cadre de<br />
chacune de vos contributions de façon à ne pas violer les droits des<br />
tiers (droit d’auteur, droit à l’image).<br />
Les textes/œuvres ne doiv<strong>en</strong>t pas être constitutifs de cont<strong>en</strong>u :<br />
• à caractère raciste ;<br />
• à caractère diffamatoire, injurieux, calomnieux à l’égard de tiers,<br />
personnes physiques ou morales ;<br />
• constituant une contrefaçon d’un droit de propriété intellectuelle ;<br />
• contraire à la réglem<strong>en</strong>tation.<br />
Article 4<br />
Vous devez être l’auteur de l’œuvre ou des œuvres que vous proposez<br />
à L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> <strong>Loire</strong>.<br />
Proposer un ou des travaux signifie que vous reconnaissez <strong>en</strong> être<br />
le créateur ou être le dét<strong>en</strong>teur des droits relatifs à ce travail. Si votre<br />
création (poème/texte/autre) a déjà été précédemm<strong>en</strong>t publiée<br />
dans un livre, s’il vous plaît, spécifiez-le (titre, auteur, maison<br />
d’édition), et vérifiez que vous avez bi<strong>en</strong> le droit de le republier dans<br />
un magazine.<br />
Même si votre travail est publié dans L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> <strong>Loire</strong> (magazine + site<br />
web + diffusion sur le web -tumblr, instagram, twitter-…] avec votre<br />
nom…), vous restez le propriétaire de votre travail, et conserver tous<br />
les droits dessus.<br />
Si vous ne respectez pas les règles relatives à l’originalité de votre<br />
œuvre, le plagiat ou la contrefaçon pourrai<strong>en</strong>t vous être reprochés<br />
et vous <strong>en</strong> supporteriez alors seul toutes les conséqu<strong>en</strong>ces.<br />
Article 5<br />
Vous pouvez proposer plusieurs œuvres, mais soyez aimable de préciser<br />
simplem<strong>en</strong>t pour quelle section vous la/es soumettez.<br />
Article 6<br />
Envoyez, je vous prie, vos œuvres par mails, <strong>en</strong> pièce jointe, sous<br />
format word ou format photo classique <strong>en</strong> haute définition (<strong>en</strong>tre 3<br />
et 10 mo), à lart<strong>en</strong>loire@gmail.com (att<strong>en</strong>tion nouvelle adresse mél :<br />
L minuscule + art<strong>en</strong>loire…).<br />
La date limite pour transmettre vos œuvres est le 5 janvier 2015,<br />
pour une publication le 15 février 2015. Dans la mesure du possible,<br />
transmettez vos œuvres dès finition.<br />
Si vous avez des difficultés à <strong>en</strong>voyer votre message, n’hésitez pas à<br />
contacter Teklal Neguib (rédactrice <strong>en</strong> chef) sur facebook facebook.<br />
com/teklalneguib ou sur twitter twitter.com/teklalneguib<br />
Article 7<br />
À votre contribution, dans le corps de votre mél, joignez une mini<br />
auto-biographie (5 lignes maximum, pour la page CONTRIBUTEURS).<br />
Les mini-bio doiv<strong>en</strong>t être jointes à chaque <strong>en</strong>voi, même si vous avez<br />
déjà participé à d’autres numéros.<br />
Article 8<br />
Voici les différ<strong>en</strong>ts appels à textes :<br />
Section L.<strong>ART</strong><br />
• Une Nouvelle de 10 pages maximum se déroulant soit <strong>en</strong> <strong>Loire</strong><br />
Atlantique, soit <strong>en</strong> Bretagne.<br />
• Un article sur une manifestation culturelle ayant eu lieu <strong>en</strong> <strong>Loire</strong>-<br />
Atlantique ou <strong>en</strong> Bretagne : 5 pages maximum<br />
Section poesia<br />
• Un <strong>en</strong>semble de 3 poèmes, sujet libre.<br />
Section dossier d’exploration Thème Sur la route !<br />
Thème autour du mouvem<strong>en</strong>t littéraire de la Beat génération : article<br />
autour de ce mouvem<strong>en</strong>t littéraire, de la place des femmes<br />
<strong>en</strong> son sein <strong>en</strong> tant que créatrice ou personnage, mais aussi travail<br />
(photos, poèmes, nouvelle) autour de la thématique du road trip,<br />
chère à ce mouvem<strong>en</strong>t. Ou production de textes, selon leur méthode<br />
d’écriture, etc… Tout travail <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les thèmes de la Beat<br />
G<strong>en</strong>eration.<br />
• Un à trois poèmes sur le thème du dossier spécial<br />
• Une nouvelle sur le thème choisi (5 pages maximum).<br />
• Article sur une exposition/un artiste <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec ce thème<br />
• Photos (6 à 10) et/ou peintures (6) sur ce thème<br />
Section Philosophia<br />
• Un article de réflexion sur un sujet philosophique (5 pages maximum).<br />
La revue n’étant pas une revue polémiste, il s’agit bi<strong>en</strong> ici<br />
d’un texte à caractère philosophique et non politique.<br />
Section D’arbres et de pierres<br />
L’art concernant un <strong>en</strong>droit qui peut être la nature, la ville, ou une<br />
pièce.<br />
• Une nouvelle, 10 pages maximum sur thème libre ayant pour contexte<br />
un lieu urbain, rural, la nature ou pr<strong>en</strong>ant place dans une<br />
pièce bi<strong>en</strong> définie.<br />
• Un à 3 poèmes avec cette même contrainte de lieu<br />
• Un portfolio de photos avec cette même contrainte de lieu (équival<strong>en</strong>t<br />
à 6 pages de la revue).<br />
• Une petite pièce de théâtre (10 pages maximum)<br />
Section Théâtre<br />
Publication d’une pièce de théâtre, sujet libre, qui peut avoir déjà été<br />
jouée/publiée. Vérifiez cep<strong>en</strong>dant que vous avez alors le droit de la<br />
publier dans la revue, et si oui, alors vous pouvez la proposer.<br />
La pièce de théâtre pourra être publiée sur plusieurs numéro de<br />
la revue (maximum 4 numéro, 20 pages maximum par numéro).<br />
Langues autorisées : français, anglais espagnol (<strong>en</strong> monolingue)<br />
Section Francophonie<br />
• Une nouvelle de 10 pages maximum sur un sujet libre<br />
• 1 à 3 poèmes sur sujet libre<br />
Section Découverte<br />
• Un article de découverte sur un livre/film/un artiste non-francophone…<br />
que vous avez aimé.<br />
• 1 à 3 poèmes d’un poète non-francophone (langues anglaise/espagnole)<br />
110<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014
Call for works:<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> <strong>Loire</strong> issue 8 (february 2015)<br />
Rules of the call for works<br />
Rule 1<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> <strong>Loire</strong> is a free webrevue of art and literature which calls on<br />
voluntary artists to contribute to it. You can discover the previous<br />
issues: issuu.com/l.art<strong>en</strong>loire<br />
Rule 2<br />
The fact to offer texts/poems/articles/photos/… or to accept to<br />
write/produce it/them means<br />
acceptance of this pres<strong>en</strong>t rules and permission to publish.<br />
Rule 3<br />
To be published you need to be Fr<strong>en</strong>ch/English/Spanish speaker or<br />
bilingual (Fr<strong>en</strong>ch+ another language) Francophonia section is only<br />
for Fr<strong>en</strong>ch speaker or bilingual.<br />
Noteworthy : in the case of a bilingual publication, only the fr<strong>en</strong>ch<br />
version will be valid. You will stay the only person responsible of the<br />
cont<strong>en</strong>t of the version in the other language.<br />
The mag and its staff can’t be considered as the person responsible<br />
of the language they don’t master or know.<br />
L.<strong>ART</strong> section is only for Brittany/<strong>Loire</strong> Atlantique artists or artists<br />
exhibiting in these areas.<br />
The other sections are op<strong>en</strong>ed to all.<br />
Théâtre section is only in Fr<strong>en</strong>ch/English or Spanish (no translation)<br />
You declare and assure having all the rights and permissions required<br />
for the utilization of the work(s) you offer in order to not violate<br />
the rights of others (copyrights, right to the image…)<br />
The texts/works you offer must not have a cont<strong>en</strong>t:<br />
• racist<br />
• defamatory, insulting, slanderous against a third party (who<br />
could be a legal person or a natural person)<br />
• constituting a counterfeiting of a right of an intellectual property<br />
• against the law<br />
Rule 4<br />
You need to be the creator of the work(s) you offer to L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> <strong>Loire</strong>.<br />
Submitting work(s) means you recognize to be the creator or the<br />
owner of the rights pertaining to this work(s). If your creation (poem/<br />
text/other) was first published in a book, PLEASE specify it (title,<br />
author, book house), and check you have the right to republish it in<br />
a magazine.<br />
Ev<strong>en</strong> if your work is published in L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> <strong>Loire</strong> (mag+ website+ distribution<br />
on the web -tumblr, twitter-…] with your name…), you stay<br />
the owner of your work, and keep the rights on it.<br />
If you don’t respect the rules relating to the originality of the work<br />
you offer it could reproach you for plagiarism or counterfeiting, and<br />
th<strong>en</strong>, you would accept alone all the consequ<strong>en</strong>ces.<br />
Rule 5<br />
You can offer several works, but be kind to precise each section you<br />
want your work to be published in.<br />
Rule 6<br />
Please s<strong>en</strong>d your work(s) by Email (word format, .jpeg, or photos in<br />
High Definition format) attached<br />
to your Email and before january 5 th 2015.<br />
S<strong>en</strong>d it to lart<strong>en</strong>loire@gmail.com (lowercase L + art<strong>en</strong>loire… : watch<br />
out, this is the new e-mail of the mag). if you have some difficulties<br />
to s<strong>en</strong>d the message don’t hesitate to join Teklal Neguib (CHIEF EDI-<br />
TOR) on facebook facebook.com/teklalneguib or on twitter twitter.<br />
com/teklalneguib<br />
The issue 7 of L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> <strong>Loire</strong> will be published the Fébruary 15 th 2015<br />
Rule 7<br />
Please include a mini-autobiography in your Email, ev<strong>en</strong> if you have<br />
contributed before (for the<br />
CONTRIBUTORS page).<br />
Rule 8<br />
The differ<strong>en</strong>t calls of works:<br />
Section L.<strong>ART</strong><br />
• Short text (maximum: 10 pages) / or 1 to 3 poems from a writer<br />
living/born in Brittany/<strong>Loire</strong> Atlantique (land around Nantes and<br />
Saint Nazaire)<br />
• An article about cultural action/exhibit in <strong>Loire</strong> Atlantique or Brittany<br />
(5 pages maximum)<br />
Section Poesia<br />
• 3 poems, free subject<br />
Section: special file: On the road<br />
Around the Beat G<strong>en</strong>eration literary movem<strong>en</strong>t: articles about this<br />
literary movem<strong>en</strong>t, around the place of wom<strong>en</strong> in it (as artists and<br />
characters); work (photos, poems, short texts) about the notion of<br />
road trip so important in this movem<strong>en</strong>t; texts writt<strong>en</strong> in accordance<br />
with the beat g<strong>en</strong>eration writing method; all work about the beat<br />
g<strong>en</strong>eration themes…<br />
• 1 to 3 poems<br />
• a short text (5 pages maximum)<br />
• article about an exhibit/artist who studies this topics<br />
• photos (6 to 10) and /or paintings about this subject<br />
Section philosophia<br />
• Article of philosophy on a philosophical topic (5 pages maximum)<br />
Section D’arbres et de pierres (Trees and stones)<br />
Art about place which could be nature, urban, or room<br />
• A short text (10 pages maximum), free topic: an urban/rural/nature<br />
<strong>en</strong>vironm<strong>en</strong>t or taking place in a definite room being the<br />
only constraint.<br />
• 1 to 3 poems about an urban/rural/nature <strong>en</strong>vironm<strong>en</strong>t or taking<br />
place in a definite room<br />
• a portfolio (6 to 10) of photos an urban/rural/nature <strong>en</strong>vironm<strong>en</strong>t<br />
or taking place in a definite room<br />
• a little play (10 pages maximum)<br />
Section theater/theatre<br />
• Publication of a play already play/published or not. Could be published<br />
in 4 four parts (the curr<strong>en</strong>t issue and the followings). Exclusively<br />
in Fr<strong>en</strong>ch/English or Spanish (no translation) (20 pages<br />
maximum per issue)<br />
Section Francophonia (bilingual possible)<br />
• A short text (10 pages maximum), free subject<br />
• 1 to 3 poems, free topic<br />
Section Discovery (découverte)<br />
• An article to review/introduce a book/film/artist fr<strong>en</strong>ch or non<br />
Fr<strong>en</strong>ch speaker you like<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 111
2# 8<br />
parution le 15 février 2015<br />
112<br />
L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014