Blue folding, 2014, Farah Atassi, huile sur toile, courtesy galerie Xippas Paris 8 L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - L.<strong>ART</strong>
PAR TEKLAL NÉGUIB Farah Atassi au Grand Café Belge née au début des années 80, Farah Atassi est une artiste peintre, résidant <strong>en</strong> France, à Paris. Passée d’abord par l’étude de la ruine, elle prés<strong>en</strong>te au Grand Café-C<strong>en</strong>tre d’art contemporain, un travail bi<strong>en</strong> plus épuré : un art de la forme. Les œuvres sont un jeu de la structure, de la profondeur, ou comm<strong>en</strong>t créer des perspectives <strong>en</strong> manipulant les formes, leur emboîtem<strong>en</strong>t. Ce qui aurait pu n’être que surface, se transforme alors <strong>en</strong> pièce, <strong>en</strong> espace de vie. Selon les tableaux, le spectateur peut ress<strong>en</strong>tir cette étrange impression de pénétrer un lieu (un salon, par exemple) à un instant T., d’où les humains aurai<strong>en</strong>t disparu, mais <strong>en</strong> laissant leurs jouets, leurs objets. En effet, les œuvres ne montr<strong>en</strong>t pas que des « travaux-cadres », mais prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t outre l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, de plus petites structures, que l’on peut interpréter à sa guise, comme des légos (d’après les <strong>en</strong>fants), des flacons de parfums, ou des gratte-ciels : le regard du public comme donnant lui-même son propre s<strong>en</strong>s aux images. Ces sortes de jeux de construction, prés<strong>en</strong>ts dans la plupart des pièces créées par les formes, devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t une sorte de fil conducteur de l’exposition. Village avec phares et usines, ville avec building, jeux de cubes sur une table, ils nous rappell<strong>en</strong>t notre petitesse d’êtres humains, face à l’infinité du monde. De ces formes relativem<strong>en</strong>t ind<strong>en</strong>tifiables, l’artiste nous emporte vers plus d’épure, les objets pouvant dev<strong>en</strong>ir alors quasi-invisibles. Nous découvrons aussi des tableaux aux motifs plus ethniques, mais travaillant toujours la forme (ici le triangle), la profondeur. Farah Atassi a exploré la notion de « décoration » aux travers de cette série d’œuvres, r<strong>en</strong>voyant à l’artisanat, aux savoir-faire traditionnels, à des tissus et tapis des peuples d’Ailleurs. Ainsi, certaines toiles m’ont rappelé les tifaifai, ces tissus tahiti<strong>en</strong>s, sorte de patchworks réalisés de génération <strong>en</strong> génération par les femmes polynési<strong>en</strong>nes. Modernité, épure, et traditions pourrai<strong>en</strong>t être d’ailleurs les maîtres-mots de cette exposition à découvrir <strong>en</strong> famille. Grand Café - C<strong>en</strong>tre d’art contemporain Exposition du 11 octobre au 4 janvier Entrée gratuite • Ouvert tous les jours sauf le lundi • 11h > 19h Place des Quatre z’horloges 44600 Saint-Nazaire - France Tél. : +33 (0)2 44 73 44 07 L.<strong>ART</strong> <strong>en</strong> LOIRE - # 7 - novembre 2014 - L.<strong>ART</strong> 9