J.-L. FI@~L. J.-P. ÉOIJZAN J. COULM, R. MOLOUBA, J.-R. MALONGA République <strong>du</strong> Congo Populai Za’ire FIG.~ a. - Foyer <strong>du</strong> <strong>couloir</strong>. 172 Cah. O.R.S.T.O.M., sdr. Eut. rnéd. ef Parasilol.. vol. XVII, no 3, 1979 : 165-179.
ÉPIDÉMIOLOGIE DE LATRYPANOSOMIASE HUMAINE AU CONGO.~. GG a Habitation Manguier safoutier etc .~.~:($,y u4L4 Savane batéké $,$$# Savane arbustive \ Galerie forestière Marigot ou source m Forêt mêsophile claire 88 Champs de manioc FIG. 2 b. - Profil <strong>du</strong> <strong>foyer</strong> <strong>du</strong> <strong>couloir</strong>. <strong>Le</strong>s habitants appartiennent principalement à l’ethnie Batéké. On note aussi la présence de quelques M’bochi et Bangangoulou. Assez curieusement, leur activité est essentiellement consacrée à l’agriculture traditionnelle (manioc, maïs, arachides) et non à la pêche, contrairement à ce qu’on observe dans la zone de la Cuvette. Dans le Couloir, l’élevage intensif est inexistant ; tout au plus peut-on apercevoir dans les villages quelques porcs, moutons, chèvres et volailles. De rares singes et petites antilopes (Céphalophes) sont signalés autour des champs de culture, et, à l’occasion, on peut observer des traces de petits félins sur les sentiers. 5.3. Relations avec les <strong>foyer</strong>s zaïrois <strong>Le</strong> <strong>foyer</strong> <strong>du</strong> Couloir est en relation étroite avec le <strong>foyer</strong> zatiois de Mushie-Kwamouth, situé le long de la rivière Kasaï (ou Kwa), qui se jette dans le Congo au niveau de Ngabé (fïg. 3). Ce <strong>foyer</strong> préoccupe fortement les autorités sanitaires <strong>du</strong> Zaïre, en effet, selon Ruppol et Kazyumba (1977) : « ... le long <strong>du</strong> Kwa et de la Fimi... l’on assiste à de redoutables <strong>foyer</strong>s. A Ndjokele, les épreuves sérologiques ont pu mettre en évidence 25 % de nouveaux cas parmi les villageois ». La situation particulière de Ngabé fait de cette ville un centre d’échanges importants (poisson, manioc etc.) entre Zàïrois et Congolais. En outre, les habitants des 2 rives <strong>du</strong> Couloir appartiennent à la même ethnie et les passages d’un pays à I’autre sont très fréquents, d’autant plus que la notion de frontière ne constitue, pour ces riverains, qu’une donnée théorique. Ce brassage de population ne peut que favoriser la progression de la maladie. En fait les <strong>foyer</strong>s de cette zone sont tellement intriqués qu’il est difficile de définir dans lequel se situe l’origine de la nouvelle épidémie. Il semble toutefois probable que, <strong>du</strong> côté congolais, cette épidémie soit partie de Ngabé. 5.4. <strong>Le</strong> contact homme-glossine 5.4.<strong>1.</strong> CONDITIONS GÉNÉRALES Dans tous les villages contaminés, nous avons été frappés par la similitude <strong>du</strong> faciès et des conditions <strong>du</strong> contact homme-mouche. En effet, dans tous les cas, les glossines ont leurs lieux de repos et de repro<strong>du</strong>ction dans les galeries forestières des petits marigots qui descendent <strong>du</strong> plateau. A partir de ces gîtes, elles vont chasser à l’intérieur <strong>du</strong> village où leurs déplacements sont favorisés par l’ombre des grands arbres fruitiers. <strong>Le</strong>ur qualité de glossines riveraines leur interdit de quitter les ombrages et la proximité de l’eau. Elles ne sortent pratiquement pas <strong>du</strong> village entouré d’un côté par Cah. O.R.S.T.O.M.. se?. Est. méd. et Parasitol., vol. XVII, no 3, 1979 : 165-179. 173